Les émissions de CO2 de confort en forte hausse...
Les émissions de CO2 de confort en forte hausse, celle de l’activité industrielle en baisse...
Les résultats des émissions de CO2 en France pour l’année 2004 viennent d’être publiés, et montrent une diminution des émissions de 0,8 % par rapport à l’année de référence du protocole de Kyoto, soit 1990. Nous sommes donc dans les clous du protocole, et notre ministre de l’écologie, Nelly Ollin, s’en est publiquement félicitée.
Je ne suis malheureusement pas de cet avis. Car comme j’ai eu l’occasion de vous l’expliquer dans ce blog, le CO2 n’est pas un polluant "évitable", comme peuvent l’être le CFC ou le SO2, mais il est la conséquence incontournable de toute activité humaine. Car toute combustion, de quelque produit que ce soit, produit, en brûlant, du CO2, qui n’est pas toxique à teneur faible ou moyenne. Il a pour seul inconvénient , une fois dans l’atmosphère, de se comporter comme une serre immatérielle.
Or, quand on regarde plus dans le détail, les chiffres communiqués par la Mission interministérielle de l’effet de serre, on s’aperçoit que ce sont les activités industrielles qui ont vu leurs émissions chuter de manière drastique et que, par contre, tout ce qui concerne la consommation du pétrole pour le confort des personnes ou leurs loisirs a vu sa contribution aux émissions augmenter terriblement.
Le secteur industriel voit en effet ses émissions se réduire de 21,6 %. Sans doute y a-t-il un effet vertueux qui reflète les efforts fournis par l’industrie pour améliorer l’efficacité énergétique de ses installations, mais je crains qu’une forte part de cette réduction ne corresponde à des baisses d’activité, à des transferts vers des fournisseurs extérieurs (du sourcing, comme on dit), voire à certaines fermetures d’activité. Messieurs les statisticiens, merci d’éclairer un peu plus notre lanterne.
Quant aux secteurs réellement pollueurs pour des raisons de confort (une partie du transport, celui du chauffage domestique et du conditionnement d’air), il est en forte hausse de 22,7% pour le transport individuel et de marchandise, et 22,3% pour le résidentiel. En d’autres termes, on voit bien que le volet économie d’énergie a été totalement négligé par les gouvernements successifs pendant toute cette période.
J’avais fait un article, il y a quelque temps, intitulé : "Ademe, réveille toi !". Les résultats de cet endormissement sont là !
Le pétrole est reparti à la hausse. Les Américains sont convaincus que le prix est le seul et vrai régulateur d’un marché. Quand les organismes officiels et les dirigeants politiques, qui devraient activer cette sensibilisation de tous à la rareté des ressources énergétiques, faillissent, il risque de ne nous rester que ce levier pour nous inciter à la parcimonie...