mardi 19 janvier 2016 - par
Les paradoxes de la baisse des bourses
En ce début d’année, la plupart des bourses sont tombées à leur niveau le plus bas depuis plus d’un an. Le CAC 40, qui avait passé le cap des 5000 points en mars dernier, est tombé vers 4200 points. Que penser de cette déprime des marchés du dernier mois et demi ?
Une correction prélude à un krach ?
Quand on se souvient que le CAC40 frôlait les 5000 points fin novembre, cela signifie que la bourse a perdu 15% en un mois et demi, une correction qui rappelle celle de la fin de l’été. Il faut dire que les deux accidents du marché parisien correspondent en partie à des chutes du marché Chinois. On peut aussi y voir le rôle de la conjoncture économique, qui reste très maussade, malgré un léger mieux depuis l’an dernier. Certains y voient le prélude à un prochain effondrement des marchés, du fait des innombrables pratiques spéculatives comme les produits dérivés. D’autres pourraient se satisfaire de cette baisse des marchés, et de son coût pour ces actionnaires tyranniques. Mais après tant de krachs qui ne sont pas venus depuis 2010, on peut se demander si cette interprétation n’est pas un peu limitée.
En effet, d’abord, il ne faut pas oublier que les marchés sont exubérants et irrationnels, et qu’il faut donc relativiser leurs hoquets, puisque tous leurs mouvements sont exagérés et peuvent être décorrélés de la réalité, dans un sens comme dans l’autre. Mais surtout, ici, étant donné que, dans l’absolu, la valorisation des entreprises n’est pas encore aussi déraisonnable qu’en 2007/2008, et que les vents de la conjoncture sont un peu plus favorables pour la majorité (baisse du cours des matières premières et des taux d’intérêt), on peut penser que ces baisses de pression de la cocotte-minute des marchés ne pourrait pas lui permettre, à moyen terme, de gonfler plus encore que si cette hausse était ininterrompue et sans accro ? Après tout, n’était-ce pas aussi le cas lors des bulles précédentes ?
Bien sûr, à plus long terme, il est probable que nous connaissions une nouvelle grande crise financière. Les politiques monétaires des dernières années et l’absence de mise en place d’une régulation appropriée de la finance aboutiront, comme dans le passé, à un nouveau krach. Mais je doute que ce soit dans les prochains mois. Le ralentissement des derniers jours pourrait aboutir à une bulle encore plus énorme.