lundi 1er décembre 2008 - par Michel Santi

Les recapitalisations des banques ne suffiront pas à éviter la récession

L’indice des prix à la consommation dans nos pays Occidentaux est à son niveau le plus bas depuis une quinzaine d’années et la BCE devrait baisser très substantiellement ses taux d’intérêts cette semaine, certains évoquant une baisse de 0.75 points de base. Ces baisses des prix de l’énergie, de l’alimentation, des tarifs aériens ou des voitures d’occasion ont pour objectif de séduire un consommateur atteint de frilosité extrême dans une conjoncture où déflation, récession et liquidation d’actifs font désormais partie de notre vocabulaire quotidien...

Les bourses connaissent un répit, selon moi, temporaire et il ne fait point de doute que la récession globalisée sera très prochainement confirmée par une poursuite de la dégringolade des indices et que la déflation sera attestée par des indices d’inflation négatifs.

Le danger vient toutefois de ce "deleveraging" généralisé, soit de ces liquidations d’actifs frénétiques, agissant sur les marchés - et sur l’économie réelle - avec une violence digne d’une avalanche. De fait, après la phase subprimes à proprement parler, après la phase assèchement du crédit, la phase deleveraging marque au fer rouge notre époque tout en inaugurant une ère nouvelle qui sera caractérisée par un seul mot, l’austérité.

Il est vrai qu’une telle masse de dettes a été accumulée durant les bonnes périodes que ce processus de liquidations d’actifs en vue du remboursement - souvent forcé - de ces dettes a encore de beaux jours devant lui...Entre 1983 et 2007, le ratio du crédit des privés et des entreprises ramené au P.I.B. des pays du G-7 et de la Chine a ainsi explosé de 92 à 155% !

Cercle vicieux et aisé à comprendre : Comme les banques ne prêtent plus, le prix des avoirs financés par les crédits s’effondrent. Cette chute dans la valorisation des actifs nuit bien-sûr aux bilans des banques car, hormis le fait qu’elles détiennent elles-mêmes et pour leur propre compte ce type d’actifs, elles doivent en outre assumer le coût de multiples crédits non remboursés par des débiteurs sinistrés du fait de la dégringolade de leurs avoirs déposés en nantissement de ces crédits...

Selon le F.M.I., les banques à travers le monde ont dû provisionner 580 milliards de dollars de créances non remboursables depuis le démarrage de la crise jusqu’ à fin Septembre 2008 mais ce chiffre est condamné à s’aggraver précisément du fait de la chute des valeurs boursières survenue essentiellement le mois suivant. Cependant, à mesure que les bilans des établissements bancaires sont affectés, ils sont logiquement conduits à prêter de moins en moins, cette raréfaction du crédit touchant non seulement le banal spéculateur mais aussi l’entreprise ayant un besoin vital de financement et le consommateur misant sur un petit crédit pour changer de voiture...

La boucle est ainsi bouclée car la jonction entre deleveraging et récession est ainsi évidente. Pourtant, le diable n’a pas encore fini de se mordre la queue car les pertes des banques se creuseront encore plus à cause de cette récession : Selon la banque japonaise Nomura, les seules banques Européennes devraient subir une perte de 475 milliards d’Euros sur ces quatre prochaines années du fait de la récession. Les banques américaines, quant à elles, devraient connaître une situation encore plus dramatique car les prix de l’immobilier sont encore loin d’être stabilisés aux Etats-Unis. Ce chiffre de pertes globales des banques de 580 milliards de dollars pourrait donc doubler - voire tripler - dans les mois et années à venir, conduisant les établissements bancaires à encore moins de crédit, phénomène qui ne fera évidemment qu’aggraver la récession...

Les recapitalisations des banques opérées de manière dramatique et spectaculaire - la dernière en date étant le géant Citibank la semaine dernière - ont certes contribué à diluer la panique. Néanmoins, ces prises de participation n’ont pas permis d’enrayer le processus implacable du deleveraging car les investisseurs et spéculateurs mondiaux ont compris que ces fonds injectés ne font que combler les trous - parfois les gouffres - figurant au bilan des banques. Or ce n’est pas en se limitant à du remplissage cosmétique de bilan que l’on encouragera les banques à renouer avec un crédit pourtant indispensable au fonctionnement de nos économies.



35 réactions


  • alberto alberto 1er décembre 2008 11:06

    Toujours beaucoup d’acuité dans vos analyses M. Santi.
    Mais ce que vous observez sous l’angle financier du côté des banques et cette austérité que vous augurez, n’est-ce pas en définitive que le début du rééquilibrage entre la surconsommation des pays riches et la sous-consommation des pays pauvres ?
    Etant bien entendu qu’aucun de ces pays pauvres n’atteindra jamais le niveau de consommation que nous, pays riches, avions avant cette crise.
    En fait, ce rééquilibrage ne devait-il pas s’effectuer d’une manière ou d’une autre ?
    Bien à vous.


    • Michel Santi Michel Santi 1er décembre 2008 11:15

      Vous avez raison de plaider pour un ré équilibrage. Seulement, le problème est que, selon moi, l’austérité sera aussi de mise auprès de ces pays n’ayant pas "assez" consommé...L’Occident ne sera pas le seul à devoir se serrer la ceinture...c’est mal fait mais c’est comme ça !


    • katalizeur 1er décembre 2008 11:42

      @ l’auteur

      monsieur SANTI pourriez vous je vous prie arreter de faire des articles aussi pertinant.

      il n’y a aucun moyen de polemiquer avec vous car je ne peux etre que d’accord avec vous

      merci pour vos leçons monsieur j’ai appris beaucoup avec vous.


  • marc berger marc berger 1er décembre 2008 11:22

    Je suis d’accord sur le fait que les banques doivent continuer à octroyer des crédits, mais pas sous leur forme habituelle ! Les banques centrales doivent récupérer ce pouvoir qu’elles ont perdu, nous devons refonder le système bancaire, pour faire en parallele d’un système privé, un service public bancaire.

    L’etat, donc nous à travers ce service public bancaire, n’hésitera pas comme les banques privées à octroyer des prêts, d’autant plus que les intérêts reviendront à l’Etat donc nous, au lieu de partir dans les banques privés.

    En tant que membre du forum de davos, n’arrivez vous pas à ce point à sortir des bornes que l’on vous a fixer ? pourquoi essayer de remettre en place un système vicieux qui ne vise qu’a prendre les richesses d’une nation pour les donner au privé ?

    Ce sera un débat long et necessaire, mais je suis convaincu que nous finiront par refonder ce système féodal bancaire. Je ne vois pas au nom de quoi nous n’aurions pas un service public bancaire cohabitant avec un système privé.


    • tmd 1er décembre 2008 12:43

      Je n’ai depuis quelques mois jamais autant reçu de prospectus ni vu de publicités pour des prêts. Le problème n’est pas que les banques ne veulent plus prêter, c’est surtout AMHA qu’elles ne veulent plus prêter qu’à ceux qui pourront rembourser. C’est à dire qu’elles se rendent compte qu’elle ne peuvent prêter que pour des inverstissements rentables (ce qu’elles auraient toujours dû faire). Et au vu de l’ête de l’économie, elles prêtent de moins en moins, parce que de moins en moins d’investissements paraîssent rentables, tout simplement.

      Pourquoi vouloir réinstaller un système centralisateur (l’État) qui ne vise qu’à prélever sa dîme entre des des travailleurs et des entrepreneurs qui créent de la richesse (nous) et des actionnaires de banques privées qui prêtent des capitaux (nous aussi !)


  • Forest Ent Forest Ent 1er décembre 2008 11:31

    Encore d’accord.

    Tout se passe "normalement". Dans la phase actuelle, l’économie ex-dopée constate qu’elle n’est en fait pas solvable. La demande s’écroule. Cela fait baisser la valeur des actifs de l’économie réelle, ce qui frappe en retour les actifs financiers indexés dessus.

    Nous entamons la phase de faillite de l’économie réelle. Après, il y a la fin des dérivés style CDS donc des marchés financiers. Faillite du système de crédit. Retour au protectionnisme. Emeutes sociales. Crises géopolitiques. Et puis ... ?


    • Michel Santi Michel Santi 1er décembre 2008 11:42

      A propos d’émeutes, ci-joint un Memo secret de Citibank :

      Financial Disaster Will Lead to Civil Disorder in 2009 or 2010, Says Secret Citibank Memo
      on 29-11-2008
      "The world is not going back to normal after the magnitude of what they have done. When the dust settles this will either work, and the money they have pushed into the system will feed through into an inflation shock," wrote Tom Fitzpatrick, Citibank’s chief technical strategist. He goes on to explain that the massive money creation efforts by the Federal Reserve and other central banks will end with one of two things : A resurgence of inflation, or a fall into "depression, civil disorder and possibly wars." Either outcome, he says, will cause the price of gold to skyrocket. Gold will push to well over $2,000 per ounce, he explains. The timing on all this ? Sometime in either 2009 or 2010, said the analyst.

    • Forest Ent Forest Ent 1er décembre 2008 20:15

      Oui, fatalement le dollar s’écroulera et l’or montera, mais bien malin qui sait quand. Amha, il faut attendre au moins que la nouvelle administration US entre en fonctions. Le déclencheur pourrait être le plan de relance chinois, s’il est sérieux.


  • millesime 1er décembre 2008 11:55

    les Etats-Unis en sont à 700 + 800 milliards, + le plan Obama...et c’est loin d’être suffisant, la planche à billets va chauffer au rouge... ! (déflation et hyperinflation)
    et les banques centrales (privées) ne veulent surtout pas lâcher le morceau...bien trop juteux ... !


  • Internaute Internaute 1er décembre 2008 12:32

    Il faudrait peut-être appliquer le Plan Poutine. Celui-ci prévoit de demander aux banques un moratoire sur l’amortissement des prêts aux personnes ayant perdu leur emploi à cause de la crise ainsi que d’obliger les banques à ne pas augmenter leur taux d’intérêt. Ce plan est destiné à donner de l’argent aux citoyens en difficulté.

    Aux US les mesures prises visent à soutenir les banques et les compagnies d’assurance mais au bout du compte n’apportent pas un centime aux gens mis en difficulté à cause de décisions dont ils ne sont pas responsables.

    Fort heureusement, la situation française n’a rien à voir avec l’américaine, les charges d’intérêt des français étant le plus souvent raisonnables en égard à leur revenu. Nous nous trouvons entre les deux. S’il faut recapitaliser les banques avec l’argent du contribuable il serait logique que la participation de l’Etat se fasse comme celle de n’importe quel investisseur et s’accompagne bien entendu des droits de vote et de regard associés. Le contraire serait une escroquerie.


    • herve33 1er décembre 2008 21:16

      On a eu la bulle de l’immobilier de 2004 à 2007 , ensuite c’est la bulle des matières matières premières qui a fait basculé les économies développées vers la récession .

      Nous sommes maintenant entrain d’assister à la nouvelle bulle des liquidités où chaque Etat utilise la planche à billets pour essayer de réssusciter le cadavre du système capitaliste non-régulée . Resultat , chute des monnaies surtout celles indexées au dollar , d’où risque d’hyper inflation . 

      Au moins une mesure drastique est à prendre pour bloquer et supprimer les paradis fiscaux , l’eau des liquidités passent par les trous que sont les paradis fiscaux et le Titanic financier ne va pas tarder à sombrer , et même les passagers de 1ere classe ne seront pas épargner de la noyade d’autant plus que ceux au fond de la cale , les passagers de la 3eme classe ne se géneront pas pour les pousser dans le précipice


    • Internaute Internaute 1er décembre 2008 21:27

      Il n’y a pas de raison pour renflouer les assureurs de produits dérivés. Si le Casino s’écroule, tant pis pour le croupier et les joueurs. Leur activité n’est pas nécessaire au fonctionnement du pays et n’a rien de stratégique. On s’économisera déjà une bonne partie du problème des CDS.

      Je pense qu’avec cette crise le gouvernement devrait séparer le bon grain de l’ivraie, sauver l’essentiel et laisser tomber le reste.... sûrement plus facile à dire qu’à faire.


  • Booz Booz 1er décembre 2008 14:21

    "L’indice des prix à la consommation dans nos pays Occidentaux est à son niveau le plus bas depuis une quinzaine d’années..."

    Je ne savais pas qu’il existait un indice des prix des pays occidentaux...

    Je ne lis même pas ce genre d’article quand cela commence par des assertions fantaisiste.




    • ash ash 1er décembre 2008 16:27

      www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/telnomot/zoneeuro/zeb015.pdf

      Ce ne sont pas les stats les plus difficiles à trouver smiley Trouvez une autre excuse à votre paresse synaptique : vous nous bruitez le fil, là...


    • Booz Booz 1er décembre 2008 18:47


      J’ai jeté un coup d’œil sur ton lien mais je ne vois pas "L’indice des prix à la consommation dans nos pays Occidentaux"

      Je vois par exemple l’indice du Japon, qui n’est pas un pays occidental par exemple.

      Il manque l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Norvège qui sont des pays occidentaux.

      Un peu de rigueur, merde !


  • Cug Cug 1er décembre 2008 14:36

     Tous ces renflouements, ces re-capitalisations ne sont que des escroqueries !
     Le système économique est à bout de souffle.Même en dépouillant toute la planète il n’y a pas assez pour payer tout le monde.
     A force de créer de la dette .... et des produits financiers qui vont avec et bien aujourd’hui il n’y a tout simplement pas assez d’argent "concret " pour éponger cette m...e !
    En 2009, lorsque les vents commenceront à soufler même Sarko tombera des nues (on commence à avoir l’habitude du lascar ) en expliquant qu’il c’est fait rouler par les banquiers et les financiers (qui sont libéralisme oblige dans leur rôle) smiley



  • HELIOS HELIOS 1er décembre 2008 18:39

    Le problème ne vient pas des banques... helas !

    Le vrai problème est lié a la non-homogeneité des systèmes economiques que ce soit volontaire (comme la chine) ou contraint (comme les pays producteurs de petrole) :

    L’occident en général achete en devises... et normalement devrait vendre pour des montants comparables. helas, ce n’est pas le cas. petit a petit, la richesse, materialisée par notre monnaie, s’est evaporée et se retrouve dans ces pays.
    L’ouverture globale (mondialisation) nous a transformé en consommateurs en cessation de paiement..

    La seule solution est, helas, de balayer tout, et de repartir comme nous l’avons fait depuis des siecles soit par la guerre, soit par la spoliation. Cette derniere solution me semble préférable, bien que plus longue et probablement plus douloureuse car qui peut penser que le monde va se laisser faire ?

    La solution intermediaire serait de mettre en place un moratoire, un vrai sur la mondialisation en fermant nos frontieres, en fermant les usines délocalisées et en verrouillant tout transfert de technologie. Cette solution a également le merite de forcer les pays a bas cout a se remettre en question eux aussi.

    Dans tous les cas il est necessaire de regénérer nos tissus industriels et de redonner du pouvoir d’achat interieur aux populations. Outre les mesures techniques nécessaires il existe aussi des mesures psi qui sont loin d’être evidentes, comme celle de lessiver la tête de cette brave présidente du medef et de montrer aux entreprises que leur interet est d’avoir des salariés mieux payés pour qu’ils puissent consommer. le but n’etant plus d’etre competitif, mais d’etre constructif... d’une economie florissante.

    Maintenant, si l’objectif est de creer une toute petite classe de gens tres riches qui vivent sur un monde pourri... on y est déjà, pas la peine de changer quoi que ce soit.


    • Booz Booz 1er décembre 2008 18:58






      "L’occident en général achete en devises..."


      D’abord "Occident" s’écrit avec une majuscule, c’est un nom propre comme ton nom de famille. Est-ce que tu aimerais qu’on écrivent ton nom ainsi : Monsieur dupond ?

      Ensuite "achete en devises", cela ne veut rien dire. Tu crois que quand un importateur indonésien achète un téléphone portable Nokia, il le paie avec des coquillages ? Les seuls qui ne paient pas en devise sont les Américains car ils utilisent leurs propres monnaies (une devise c’est un monnaie étrangère et pour un ricain le Dollars américain n’est pas une devise puisque c’est sa monnaie...tu me suis ?)

      Ne me remercie pas de te donner des cours de français et d’éco gratos.

      Salut.


    • HELIOS HELIOS 2 décembre 2008 00:21

      Réponse rapide a Monsieur booz...

      "acheter en devise" cela veut dire, dans mon texte : ne pas acheter en faisant du troc. la monnaie papier etant basée sur un systeme economique,
      l’Occident en général, c’est a dire l’Europe, l’Amerique, l’Australie et probablement le Japon, ont epuisé leur planche a billet, c’est a dire atteint la limite du decouvert autorisé de leur balance des paiements cumulés, c’est aussi le sens de mon message.

      quand au reste, je ne sais pas apporter de réponse a votre texte, je n’ai pas eu l’éducation correspondante.


  • Caveman Caveman 1er décembre 2008 19:16

    Booz, je note que toi aussi tu as quelques fautes dans ton post et pas des moindres !


    • Booz Booz 1er décembre 2008 19:57


      Ouais, mais moi je suis de droite et contrairement aux mecs de gauche, le fric c’est plus important que la littérature pour nous !


  • Marc Bruxman 1er décembre 2008 19:46

    En tout cas tous les apprentis spéculateurs qui avaient joués au cons sur les matières premières (alors que c’est super risqué ce que tous les pros disaient) viennent de se faire ramoner le trou du cul comme jamais. 

    Dire que certains s’arrachaient les options d’achat, ils peuvent maintenant se torcher avec leur certificat ! (Le papier est un peu rapeux). 

    Et pour le reste, le "deleveraging" était nécéssaire et il aurait été mieux de le laisser intervenir en l’an 2001 (ce que l’on a tout fait pour éviter) que maintenant. Mais en gros plus on attend, plus ca fait mal ! ! !

    Maintenant tout ce que peuvent faire les gouvernements, c’est mettre un peu de vaseline pour qu’on ait le moins mal possible, mais la hausse de la demande fait qu’il n’y a plus que de la vaseline premium sur le marché qui coute très cher. 

    Et donc non seulement y’a pas assez de vaseline pour couvrir entièrement le godemichet qu’on va se prendre, mais on va devoir se prendre des coups de godes pendant plus longtemps pour rembourser la vaseline. Résultat, on aurait mieux fait de se le prendre à sec, au final ca aurait fait moins mal ! ! !


    • geko 1er décembre 2008 23:10

      Je crois que là Bruxmann, le commun des mortels comprendra bien le jeu des bourses !


  • Booz Booz 1er décembre 2008 20:02


    "En tout cas tous les apprentis spéculateurs qui avaient joués au cons sur les matières premières (alors que c’est super risqué ce que tous les pros disaient) viennent de se faire ramoner le trou du cul comme jamais."

    Pas tout à fait, c’est plutôt ton trou du cul de citoyen qui s’est fait ramoner. Tu crois peut-être que c’est eux qui vont payer les pots cassés ? L’état va ête obligé de venir à leur secours et c’est les budgets de la santé, l’éducation, la retraite etc qui vont faire ceinture.


    • Marc Bruxman 2 décembre 2008 01:34

      Ben sur les matières premières à chaque fois que j’en ai parlé à des mecs de la finance ils m’ont tous dit la même chose : "c’est super dangereux même si cela parait alléchant il ne faut pas spéculer desssus, parce que le jour ou le marché se retourne tu es toasté". Et en gros on m’a dit que les produits existaient pour se couvrir de certains risques (genre une boite d’agroalimentaire qui transforme du blé et qui se couvre contre un risque d’augmentation du blé). 

      Ceux qui m’ont dit ca pour certains ne sont pas des enfants de coeur niveau spéculation et ne s’en privent pas lorsqu’il faut prendre des risques. 

      Mais en gros ce n’est pas parce qu’un produit financier existe qu’il sert à spéculer. Spéculer sur les actions, on a une chance de gagner si l’on s’y prend bien. Spéculer sur les matières premières c’est un peu comme le casino. 

      Et la raison est très simple c’est que le jour ou une matière premiére est surproduite, il faut la stocker. Or, bon si tu as une action invendable, ca te fais chier mais tu te dis que tu peux la garder en attendant des jours meilleurs. Si tu as 5000 tonnes de nickel, elles vont encombrer ton entrepot, te couter donc cher en stockage. Et rapidement, tu es prêt à baisser énormément tes prix pour t’en débarasser. Je ne parles même pas des denrées agricoles périssables qui à la fin seront vendues y compris pour zéro tant que ca débarasse l’entrepot. 

      Cela dit en ce moment y’a des particuliers qui font mumuse avec le forex, on va bien rire aussi. 



  • Caveman Caveman 1er décembre 2008 20:36

    Malgré leur toute puissance apparente, les banques et les gouvernements qui les cautionnent n’ont peur que d’une chose, en définitive, que les consommateurs ne puissent plus accéder aux crédits de consommation. C’est pour cela qu’ils défendront bec et ongle le système pervers qu’ils ont institué... et que nous avons aussi cautionné durant un temps, il ne faut pas l’oublier. 2009 sera l’année de prise de pouvoir de Mr Obama, on verra quelle politique sera menée d’içi là, mais on peut déjà affirmer qu’il n’y aura pas de refonte totale du système .www.voltairenet.org/article158650.html.
    De son côté, l’Opep vient d’être pris en flagrant délit de spéculation, en voulant limiter sa production prochainement, pour le motif inavoué de faire remonter le prix du baril, surproduction oblige, selon eux !


  • molloy molloy 1er décembre 2008 21:38

    Continuer à alimenter les banques en argent frais sans connaître le montant réel de leurs actifs pourris est une grossière erreur. A peine le plan Paulson s’applique qu’il est déjà caduc et que la réserve fédérale s’apprête à mettre 800 milliards de plus sur la table. Le tonneau est percé, non ?

    Qui contrôle l’information contrôlera la crise financière. Malheureusement, la complexité du monde moderne, de ses échanges financiers et des phénomènes économiques globaux ont rendu cette hypothèse totalement inaccessible même aux plus grandes institutions mondiales, du G20 à l’ONU.
    Trop d’acteurs, au mieux inconscients, pour encore plus de paramètres à digérer trop rapidement. Ces centaines (bientôt des milliers) de milliards déversés sur les établissements bancaires ne serviront qu’à nourrir un temps l’illusion que la planète se remettra à tourner dans le bon sens et qu’on pourra reprendre les choses là où nous les avions laissé.

    Nous pourrions tout du moins préparer l’après-crise pour éviter de sombrer dans une situation encore plus chaotique qu’elle n’est déjà. Nos dirigeants refusent d’entendre raison et se contentent de repeindre les murs pour cacher les fissures. J’ai la triste impression que d’ici peu, ils seront contraints de démolir la maison, à moins qu’elle ne s’écroule avant.

    Les californiens attendent avec appréhension le "big one". Je crois qu’il est déjà là.


    • Marc Bruxman 2 décembre 2008 01:46

      Les californiens attendent avec appréhension le "big one". Je crois qu’il est déjà là.

      Quoique c’est un bon moyen pour relancer l’immobillier ;)
      				

  • herve33 1er décembre 2008 21:54

    on peut déjà affirmer qu’il n’y aura pas de refonte totale du système

    Evidemment la refonte du système ne viendra certainement pas de ceux qui sont en place en ce moment car ils ne savent pas penser autrement que ce qu’on leur appris ces dernières décennies .
    La redistribution équitable des richesses , indispensable pour notre salut est pour eux une telle remise en cause , qu’ils n’osent même pas y penser : ils vont répéter ce qu’ils ont appris et qui n’a pas marché , aggravant encore davantage la crise jusqu’au probable chaos social . 

    Mais je suis convaincu qu’ il en ressortira quelquechose de très positif de cette crise majeure , c’est que nous sommes sur le même paquebot , ou le vaisseau qu’est la planète Terre , cette explosion des égoïsme qu’est le capitalisme dévoyé va devoir etre à ranger dans les livres d’Histoire . Le futur système quel qu’il soit ne pourra qu’ etre qu’à l’inverse de l’égoisme ., probablement un système qui mettra certaines valeurs humaines au centre au lieu de l’Argent et de des cours de la Bourse .

    Mais nous n’en sommes pas encore là , mais les moments les plus difficiles seront sans doute pour ceux qui ont le plus à perdre .







  • michel michel 1er décembre 2008 22:52

    Pendant la baisse, la hausse continue ! Depuis le mois de mars, le cours du blé s’est éffondré mais le prix des pâtes continue sa grimpette : +0,7% en deux mois, alors que les autres produits font enfin du surplace.

    En un an, la ménagère abonnée aux coquillettes s’est mangé 20% d’augmentation. A ce train là, le collier de nouilles vaudra bientôt de l’or...

    CC du site impots-utiles.

     


    • HELIOS HELIOS 2 décembre 2008 00:29

      un peu comme l’essence en Guyanne : 1,7€ !!! et le prix n’a pas changé malgré la baisse du petrole... Normal que les gens fassent la greve pour une baisse de 70 cts pour revenir au prix metropolitain !

      Au fait vous avez entendu les chaines de télé et de radio ? toutes vous parlent de la baisse demandée par les guyanais - 70 centimes, mais aucune ne vous rapelle le prix reel auquel les pompes lvendent. comme si on voulait culpabiliser ces vilains guyannais qui demandent une baisse excessive...


    • Marc Bruxman 2 décembre 2008 01:44

      Plusieurs raisons :

      • D’une part l’effet retard : Il y a eu un retard dans le sens de la hausse (au début les prix des matières premiéres montées mais pas celui des produits transformés) et il y a le même à la baisse. Pourquoi ? Parce que les matières premières sont négociées sous forme de "contrats à terme" c’est à dire que l’industriel achètent le tout plusieurs mois à l’avance pour un prix fixe. Ca ne sert à rien de faire la grêve pour ca. 
      • L’industriel confronté à une baisse probable des ventes liées à la crise, va être tenté de prendre le pognon tant qu’il est encore la. Ce qui lui permettra après de financer une baisse plus violente que prévu pour couler le concurrent et maintenir ses pertes de marché (voir les augmenter légérement). 
      • D’autre part, l’effet des plans de sauvetages risque de créer de l’inflation. Les 800 milliards du père Paulson, ils vont aller quelque part. En l’occurence dans les banques. Sauf que les fameuses "subprimes" ayant causées ces pertes sont aussi allés quelque part. La les bénéficiaires sont plus discrets. Le jeu est à somme nulle il faut bien le comprendre. Aucun argent n’est parti en fumée il a juste changé de main très vite. Et donc tout ce fric est encore en circulation, et cela alimente une certaine inflation. Tant que ceux qui ont gagnés ce fric le gardent en caisse, tout va bien. Mais le jour ou ils vont le mettre en circulation, l’inflation risque de repartir à pleine vitesse. Le credit crunch pourrait bien sur stopper cette inflation voir la transformer en déflation (c’est très très difficile à prévoir) mais si au contraire les gouvernements forcent les banques à continuer de prêter, l’inflation va arriver. 


    • michel michel 2 décembre 2008 20:56

       Je vous achete 10 kg de coquilettes quand vous en aurez trouve à - 20% par rapport au prix actuel smiley


  • Bof 2 décembre 2008 09:30

    Et bien, supprimons le mensonge qui est établi en maître dans notre société ; Ainsi une banque ne devrait être que l’endroit qui aide à la circulation de cette énergie appelée ’" argent "’ , un peu comme nos synapses aident à la circulation de l’ énergie dans nos nerfs.
     
     Pourquoi toujours vouloir tricher ? Pourquoi toujours vouloir moins travailler et ...se crever dans des salles de sport ou autre afin d’ enfin dépenser les calories absorbées en excès ( ce qui facilite quand même notre survie) ?

     Alors, si nous ^pensions^ enfin à supprimer le mensonge...CAR ;; ;jamais, une banque ne travaillera à notre place pour produire un surplus qui ...LUI...nous permettra de progresser équitablement pour le Bien de l’ Ensemble. Je pense que l’on ne peut arriver au ’ Bien’ sans passer par le ’VRAI’.
     
     Donc, pour les banques, la recapitalisation est indispensable car personne ne peut donner ce qu’il n’a pas ET les banques ont perdues notre confiance. Elles ont même gagnées plus que notre défiance.....

     Alors, comme une cause produit toujours le même effet...je ne vois pas comment éviter la récession puis la décrépitude si l’on ne se décide pas à supprimer le mensonge dans nos rapports humains.


  • Bof 2 décembre 2008 09:40

    Et bien, supprimons le mensonge qui est établi en maître dans notre société ; Ainsi une banque ne devrait être que l’endroit qui aide à la circulation de cette énergie appelée ’" argent "’ , un peu comme nos synapses aident à la circulation de l’ énergie dans nos nerfs.
     
     Pourquoi toujours vouloir tricher ? Pourquoi toujours vouloir moins travailler et ...se crever dans des salles de sport ou autre afin d’ enfin dépenser les calories absorbées en excès ( ce qui facilite quand même notre survie) ?

     Alors, si nous ^pensions^ enfin à supprimer le mensonge...CAR ;; ;jamais, une banque ne travaillera à notre place pour produire un surplus qui ...LUI...nous permettra de progresser équitablement pour le Bien de l’ Ensemble. Je pense que l’on ne peut arriver au ’ Bien’ sans passer par le ’VRAI’.
     
     Donc, pour les banques, la recapitalisation est indispensable car personne ne peut donner ce qu’il n’a pas ET les banques ont perdues notre confiance. Elles ont même gagnées plus que notre défiance.....

     Alors, comme une cause produit toujours le même effet...je ne vois pas comment éviter la récession puis la décrépitude si l’on ne se décide pas à supprimer le mensonge dans nos rapports humains...DONC....tous ces très beaux messages plus ou moins lénifiants n’indiquent que l’obligation de notre ’’passage’’ par la décrépitude.


Réagir