lundi 4 août 2008 - par sisyphe

Lettre collective à Nicolas Sarkozy : les marchés ne peuvent nous gouverner !

Je me permets de reproduire, ici, intégralement, une lettre collective, adressée le 22 mai 2008 à Nicolas Sarkozy, alors qu’il s’apprêtait à prendre la présidence de l’Union européenne, et dont on n’a pratiquement pas entendu parler, dans les différents médias.

Cette lettre est signée par plusieurs hauts dirigeants de la gauche européenne :
Jacques Delors, Jacques Santer, Helmut Schmidt, Otto Graf Lambsdorff, Lionel Jospin, Laurent Fabius, Pär Nuder, Michel Rocard, Hans Eichel, Göran Persson, Daniel Dãianu, Massimo d’Alema, Ruairi Quinn, Poul Nyrup Rasmussen, Eero Heinäluoma, Paavo Lipponen.

M. le Président,

Les marchés financiers ne peuvent nous gouverner !

La crise financière actuelle n’est pas le fruit du hasard. Elle n’était pas impossible à prévoir, comme le prétendent aujourd’hui les hauts responsables du monde des finances et de la politique. La sonnette d’alarme avait été tirée il y a des années déjà par des individus lucides.

La crise incarne de fait l’échec de marchés peu ou mal régulés et elle nous montre une fois de plus que ceux-ci ne sont pas capables d’autorégulation. Elle nous rappelle également les inquiétantes inégalités de revenus qui ne cessent de croître dans nos sociétés et jette de sérieux doutes sur notre capacité à nous engager dans un dialogue crédible avec les nations en développement concernant les grands défis mondiaux.

Les marchés financiers sont devenus de plus en plus opaques et l’identification de ceux qui supportent et évaluent les risques se révèle être un défi titanesque. Le secteur bancaire dit "de l’ombre", peu ou pas régulé, n’a fait que croître au cours des vingt dernières années. Les grandes banques ont participé à un jeu de
« création and distribution » de produits financiers extrêmement complexes et elles se sont embarquées dans la vente, sous un emballage assez douteux, de dettes liées à des emprunts immobiliers à haut risque. Des régimes de primes inadéquats, une vision à trop court terme et les conflits évidents d’intérêt ont encouragé les transactions spéculatives.

Les prêts hypothécaires douteux, basés à tort sur l’idée que les prix de l’immobilier continueraient d’augmenter sans cesse, permettant ainsi de rembourser la dette contractée, ne sont que les symptômes d’une crise plus large en matière de gouvernance financière et de pratiques commerciales. Les trois plus grandes agences de notation au monde ont noté ces drôles de valeurs comme étant relativement sans risque.

Une banque d’investissement a gagné des milliards de dollars américains en spéculant à la baisse sur les titres subprime tout en les vendant à ses clients, ce qui résume de façon plus qu’éloquente la perte de toute éthique dans le monde des affaires !

Nous avions été mis en garde des dangers de cette situation. Alexander Lamfalussy et le Comité des sages, dans un rapport sur les marchés des valeurs européennes (2001), ont souligné le lien entre l’apparente efficacité accrue de ces marchés et le prix à payer en matière de stabilité financière.
Paul Volker il y a quelques années avait déjà exprimé son inquiétude.
Paul Krugman a également pointé le doigt vers les menaces posées par des entités financières non régulées en croissance il y a à peu près une décennie. En 2003, Warren Buffett a taxé les produits dérivés d’« armes financières de destruction massive ».

Un rapport de la Banque d’Angleterre sur la stabilité financière a mis en avant le fossé dangereux existant entre les créanciers et les conséquences de leurs décisions.

Le problème réside dans le modèle actuel de gouvernance économique et d’entreprise axé sur une maigre réglementation, sur un contrôle inadéquat et sur une offre trop faible de biens publics.

La crise financière ne démontre que trop clairement que l’industrie financière est incapable d’autorégulation. Il est impératif d’améliorer le contrôle et le cadre réglementaire des banques. Il faut également revoir les cadres réglementaires pour les instruments d’investissement.

L’utilisation d’instruments financiers (comme les CDO - obligations adossées à des actifs) doit être réglementée. Toutes les institutions financières devraient, à l’instar des banques, maintenir des réserves minimales et le ratio d’endettement ne peut rester illimité.

Enfin, les régimes de primes doivent être revus afin d’éviter que la prise de risques inconsidérés ne soit encouragée sans une certaine prudence.

En ce qui concerne les conséquences de cette crise sur l’économie réelle, il semble que les experts économiques du monde entier aient été frappés d’un accès de timidité. Presque tous les instituts de prévisions revoient leurs évaluations de croissance à la baisse pour les pays développés en 2008 et 2009.
Mais personne n’ose dire clairement si l’Europe est menacée d’une récession économique ou pas. Certains symptômes toutefois ne trompent pas.
Dans le cas de l’Union européenne, une récession cette année ou l’année prochaine aurait des conséquences dramatiques.

L’inégalité croissante de revenus s’est produite parallèlement à une croissance continue du secteur financier. Il est vrai que les progrès technologiques ont contribué de façon significative à des différences de plus en plus importantes de revenus en favorisant la main-d’oeuvre hautement qualifiée.

Toutefois, les politiques mal avisées ont également eu un impact majeur dans ce domaine. Le capital financier représente à présent 15 fois le produit intérieur brut (PIB) de tous les pays.

La dette cumulée des ménages, des entreprises financières et non financières et des autorités publiques américaines représente plus de trois fois le PIB des Etats-Unis, soit deux fois le niveau enregistré lors du krach boursier de 1929. Le monde des finances a accumulé une masse gigantesque de capital fictif, mais qui n’améliore que très peu la condition humaine et la préservation de l’environnement.

Cette crise financière a permis de cerner un peu mieux les alarmantes disparités de revenus qui n’ont fait qu’augmenter au cours des dernières décennies. L’ironie de la chose est que les salaires et les primes de nombreux PDG ont atteint des niveaux extrêmement élevés alors que le rendement de leurs sociétés stagnaient ou même baissaient. L’enjeu éthique est donc majeur.

Les libres marchés ne peuvent faire fi de la morale sociale. Adam Smith, père du laisser-faire économique, a également écrit la
« Théorie des sentiments moraux » et Max Weber a établi le lien entre le dur labeur et les valeurs morales d’une part, et l’avancée du capitalisme de l’autre. Le capitalisme décent (soit un capitalisme respectueux de la dignité humaine, pour reprendre les propos d’Amartya Sen) requiert une intervention publique efficace. La recherche du profit constitue l’essence de l’économie de marché. Mais lorsque tout est à vendre, la cohésion sociale s’effrite et le système s’effondre.

La crise financière actuelle réduit la capacité de l’Occident à entamer un dialogue plus constructif avec le reste du monde sur les défis mondiaux, sur la gestion des effets de la mondialisation et du réchauffement de la planète - alors que le boom économique extraordinaire de l’Asie pose de nouveaux défis sans précédent.

Les augmentations spectaculaires des prix de l’énergie et des produits alimentaires viennent aggraver les effets de la crise financière et sont de mauvais augure. Il est très significatif que les fonds spéculatifs aient contribué à la hausse des prix des denrées de base. Les citoyens des pays les plus pauvres en seront les plus touchés. Nous risquons de nous trouver face à une misère sans précédent, à une prolifération d’états faillis, à des flux migratoires plus importants et à davantage de conflits armés.

Certains clament haut et fort que l’Europe compte "des économies solides", avec un meilleur contrôle financier et une meilleure réglementation qu’aux Etats-Unis. On pourrait dire qu’il en est en partie ainsi. Mais n’oublions pas les problèmes croissants sur les marchés immobiliers au Royaume-Uni, en Espagne et en Irlande et le
marasme économique qui se répand partout en Europe. Pensons également au nationalisme économique et au populisme qui ont tous deux le vent en poupe.

Les décideurs européens, tant au niveau de l’Union que national, doivent apporter une réponse ferme à l’actuelle crise financière. Nous avons besoin de pragmatisme, d’ouverture d’esprit et de coopération dans la poursuite d’objectifs communs.

L’Europe doit étudier ces évolutions et identifier les conséquences prévisibles dans le court et le long terme afin d’élaborer des propositions à l’adresse de la communauté internationale permettant de contrer les effets et les causes profondes de cette crise.

Il est temps de créer un "Comité de crise européen" qui rassemble des représentants politiques de haut niveau, d’anciens chefs d’Etat et de gouvernement ou des ministres des finances ainsi que des économistes renommés et des experts financiers de tous les continents. Ce comité doit se donner comme tâche de :


- procéder à une analyse détaillée de la crise financière dans le contexte plus large que nous avons essayé de décrire plus haut ;


- identifier et évaluer les risques socioéconomiques que comporte la crise financière pour l’économie réelle, en particulier en Europe ;


- proposer une série de mesures au Conseil de l’UE afin d’éviter ou de limiter ces risques ;


- présenter au Conseil des ministres, aux Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU, au directeur général du FMI et à toutes les autorités et instances concernées une série de propositions afin de limiter les effets de la crise et préparer une Conférence financière mondiale afin de repenser les règles de la finance internationale et de la gouvernance concernant les thèmes économiques mondiaux.

En 2000, nous avons convenu de faire de l’Union européenne la région la plus compétitive au monde. Cette ambition a été réitérée en 2005. Nous devons garantir que la compétitivité de l’Europe soit soutenue et non minée par les marchés financiers.

Nous devons agir sans plus tarder : pour nos citoyens, pour davantage d’investissements, pour la croissance économique, pour la justice sociale, pour des opportunités d’emplois, et en définitive, pour un meilleur avenir pour tous les Européens.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments distingués.



Quelle réponse Nicolas Sarkozy a-t-il donné à cette lettre ?
Quelles conséquences concrètes en a-t-il tiré pour sa présidence de l’Union européenne ?
Quelles mesures a-t-il mis en oeuvre pour entreprendre de répondre à ces problèmes ?
Au-delà des paillettes, du strass, et de l’inauguration à grand renfort de battage médiatique de "l’Union pour la Méditerranée", comment la France va-t-elle profiter de sa présidence pour, enfin, enclencher les nécessaires mesures de régulation d’un marché devenu incontrôlable et dévastateur ?

Je pense que c’est aux citoyens français de donner le plus d’écho possible à cette lettre, à ses demandes, pour qu’une réponse soit donnée, par Nicolas Sarkozy, à ces préoccupations légitimes, et aux nécessaires actions à entreprendre pour l’instauration d’une gouvernance plus juste de l’économie mondiale.

L’opportunité est unique (la présidence de l’Union européenne), et ne se représentera pas de sitôt : il est de notre devoir commun de tout faire pour que la France ne laisse pas passer cette occasion historique de peser sur le cours de l’Histoire, dans le sens d’une plus grande justice sociale.

Saisissons-nous de ce texte pour organiser une pétition qui recueille suffisamment de voix, pour l’organisation d’un référendum populaire sur ce sujet crucial, dès la rentrée.

Notre sort peut être entre nos mains : forçons le pouvoir actuel, par les voies législatives, à nous permettre de le déterminer dans l’intérêt du plus grand nombre, et d’imposer ces règles aux marchés financiers.

Mobilisation.



41 réactions


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 11:22

      @ Reneve,

      Je sais bien tout ça.
      Mais, en l’occurence, il s’agit de profiter de l’ooportunité de ce texte, pour rassembler suffisamment de signatures de députés, et de signataires d’une pétition, pour le contraindre à organiser, selon un des aspects de la modification de la constitution, à organiser un réferendum, où les français pourront se prononcer, pour la mise en oeuvre de ces changements nécessaires.
      Je ne compte pas sur sa bonne volonté, bien sûr, mais sur le peuple français, pour l’y contraindre.

      S


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 11:24

      Sinon, sur le même sujet, et au niveau international ;

      Entretien exclusif avec un conseiller d’Obama : « L’idée d’une économie sans Etat est obsolète »
      03 aoû 2008Par 

      George Bush a finalement donné son feu vert mercredi au vaste plan de sauvetage de l’immobilier américain. Durant des semaines, le texte avait fait l’objet d’une vigoureuse bataille au Congrès, entre républicains - sceptiques - et démocrates - enthousiastes. Au coeur du débat : la légitimité de l’Etat à intervenir sur les marchés en temps de crise. Dans un entretien à Mediapart, James Galbraith, l’un des conseillers économiques de Barak Obama dans la course à la Maison blanche, revient sur les derniers épisodes de la crise du « subprime ». Et défend bec et ongles l’intervention musclée des pouvoirs publics en matière économique.

      C’est un article de Mediapart : si quelqu’un ici y est abonné, et veut bien nous donner le lien pour l’article en entier : merci.



  • rocla (haddock) rocla (haddock) 4 août 2008 11:24

    Quand l’ honneur de certains se résume à un doigt ...


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 11:31

      Je réfute tout procès d’intention.
      Ce qui est dit dans cette lettre, non seulement par Delors, Rocard, Jospin, mais également bien d’autres hauts dirigeants de la gauche européenne, est tout à fait pertinent, nécessaire, urgent, et je m’y associe pleinement.
      Peu m’importe leur back-ground, toute prise de conscience (même tardive)  est salutaire, et si la caution de leurs noms peut être utile à cette cause que je trouve juste, on ne va pas s’en priver.


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 14:38

      Il se trouve que tous ces dirigeants ont signé cette lettre et cet appel, qui me semble pouvoir être un coin à enfoncer dans le rouleau compresseur du libéralisme actuellement en route.
      Je dis qu’il faut en saisir l’opportunité, quitte, ensuite, à les pousser aux cul, pour imposer les VRAIES mesures qui s’imposent.
      Je sais qu’ils ont appelé à voter oui, je suis parfaitement conscient des divergences qui nous opposent à ceux là aussi.
      Mais si on peut se servir de leur caution pour provoquer une brèche, je dis qu’il faut savoir en profiter ; toute opportunité est bonne à saisir pour pouvoir faire progresser les choses.
      Sinon, on va continuer à s’agiter vainement dans nos coins, à crier dans le désert morne des asservissements consentis ou subis, sans pouvoir changer en quoi que ce soit le cours des choses.
      Il reste quasiment 4 ans à l’autre fossoyeur pour continuer son oeuvre de démolition ; les syndicats sont divisés, les gens isolés ; on va continuer à tout subir sans rien essayer ?
      Moi, je ne m’y résouds pas ; dans 4 ans, les dégats seront quasiment irréversibles, merde !


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 16:23

      Celui-là, je l’aime bien, et je le revendique !
       smiley smiley


  • Adrian Adrian 4 août 2008 11:31

    Le plan de secours au Etats-Unis c’est simple :
    1) Les citoyens payent des impôts.
    2) l’Etat leur donne de l’argent.
    3) Ils l’utilisent pour rembourser leur dette.
    4) L’argent va dans la poche des banquiers.

    Ainsi les citoyens donnent ( plus ) d’argent qu’ils n’ont reçus. Ajoutons que le banquier a crée l’argent lors du crédit.
    Voir création monétaire : http://libertariens.chez-alice.fr/creamonnaie.htm


  • wesson wesson 4 août 2008 11:41

    Bonjour sisyphe,

    Nous partageons souvent un point de vue sensiblement équivalent. Mais je dois reconnaitre qu’une tribune signé par Rocard, Delors, Jospin, j’ai quelques doutes ...

    Rocard qui il y a quelques jours nous enjoignait dans une tribune du monde de nous mettre tous derrière laurence parisot.

    Jospin qui a énormément privatisé. Ce qui se passe aujourd’hui à GDF et ce qui va se passer à EDF, tout cela nous le devons à Jospin.

    Delors, Un homme de l’ombre qui a souhaité y rester, j’ai du mal à comprendre que maintenant il veuille en sortir.

    Cette lettre ouverte, c’est surtout un écran de fumée. Un soupçon de transparence par çi, une nuance de morale par là, et hop le tour est joué ni vu ni connu je t’embrouilles.

    Un des préalable à toute construction d’un système plus stable et équitable, c’est l’abrogation de l’article 59 du traité consolidé de lisbonne qui définit la liberté totale de circulation des capitaux en Europe. Cet article consacre l’emprise de la finance sur toute politique Européenne. C’est le fondement même de la crise actuelle, et des futures crises à venir.

    Présentez-moi un texte qui compte revenir sur ce point, et je le signe même si ma signature doit coexister à coté de celle de Sarkozy, l’archiduc d’Autriche, Philippe Val ou Siné ...





    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 12:02

      @ Wesson

      Dans la lettre, je relève ce passage :

      Il est temps de créer un "Comité de crise européen" qui rassemble des représentants politiques de haut niveau, d’anciens chefs d’Etat et de gouvernement ou des ministres des finances ainsi que des économistes renommés et des experts financiers de tous les continents. Ce comité doit se donner comme tâche de  :


        procéder à une analyse détaillée de la crise financière dans le contexte plus large que nous avons essayé de décrire plus haut  ;


        identifier et évaluer les risques socioéconomiques que comporte la crise financière pour l’économie réelle, en particulier en Europe  ;


        proposer une série de mesures au Conseil de l’UE afin d’éviter ou de limiter ces risques  ;



       
       présenter au Conseil des ministres, aux Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU, au directeur général du FMI et à toutes les autorités et instances concernées une série de propositions afin de limiter les effets de la crise et préparer une Conférence financière mondiale afin de repenser les règles de la finance internationale et de la gouvernance concernant les thèmes économiques mondiaux.

      Mesures préconisées dont peut parfaitement faire partie l’abrogation de l’article 59 du traité de Lisbonne.
      Pour ma part, je pense qu’il faut saisir cette opportunité, comme toutes celles qui se présentent, pour introduire des processus de régulation des marchés financiers.
      L’heure n’est plus aux reflexes pavloviens vis à vis de tel ou tel nom ; il y a urgence à s’engouffrer dans chaque interstice qui permettra de mettre fin à un système mortifère ; c’est une simple question de stratégie élémentaire.

      Ensuite, une fois le processus enclenché, aux citoyens responsables d’agir dans le sens  d’ une régulation définitive du système de plus juste redistribution et d’une plus grande justice sociale.

      Sinon, on reste à gueuler dans son coin, sans rien faire, et sans que ça gène le moins du monde la politique libérale que Sarkozy met en place, jour après jour. Sarko se fout comme de sa première Rollex des sondages ou des humeurs : il a encore presque 4 ans pour démanteler entièrement le système social français et l’aligner sur le modèle néocon anglo-saxon ; il ne va pas s’en priver.

      Qu’est-ce qu’on fait : on regarde les bras croisés en ralant, ou on se donne les moyens de l’empêcher ?


    • wesson wesson 4 août 2008 22:25

      Bonsoir l’auteur,
      d’accord d’accord, essayons ...

      je persiste à douter que l’imagination soit dans un aéropage composé ... des mêmes qu’il y a 20 ans !



    • sisyphe sisyphe 5 août 2008 09:01

      Je sais, il y a peu de chance que ça aboutisse, vu les conditions d’encadrement du pseudo "réferendum d’initiative parlementaire" qui est un nouveau leurre...
      Mais que faire ?
      Je cherche comment essayer de bloquer l’entreprise de démolition : putain encore 4 ans : ça va être du massacre...

      En tout cas, j’estime que cette lettre devait être portée à la connaissance des lecteurs : elle contient quand même des constatations avec lesquelles in ne peut qu’être d’accord, et qu’on n’a, jusqu’à présent, pratiquement pas entendu évoquer par la gauche :

      Le problème réside dans le modèle actuel de gouvernance économique et d’entreprise axé sur une maigre réglementation, sur un contrôle inadéquat et sur une offre trop faible de biens publics.

      La crise financière ne démontre que trop clairement que l’industrie financière est incapable d’autorégulation. Il est impératif d’améliorer le contrôle et le cadre réglementaire des banques. Il faut également revoir les cadres réglementaires pour les instruments d’investissement.


  • Adrian Adrian 4 août 2008 11:45

    EDF et GDF ne sont pas entièrement privatisée. Il faut aussi que ces entreprises ne soient pas en situation de monopole pour que la concurrence se fasse.


    • Eloi Eloi 5 août 2008 10:46

      Nous avons l’électricité la moins chère d’europe, et de plus nous avons l’avantage stratégique de pouvoir plus nous passer de pétrole que les autres (et un avantage stratégique ne se mesure pas en terme de rentabilité, c’est l’histoire qui nous le dira)

      Dès lors, pourquoi privatiser ?

      Rigolo (mais alors très jaune, le rire) cette méthode qui consiste à détruire tout ce qui fonctionne

      Et même dans l’hypothèse où les fonctionnaires sont ces "fainéants" tant décriés, le rendement gagné en privatisant sera perdu pour le profit, profit qui partira de toute façon hors de France.

      Pour résumer, privatiser GDF et EDF c’est l’assurance de tout perdre


    • Eloi Eloi 5 août 2008 10:47

      Par clarifier (dsl)

      Quel est l’intérêt d’avoir de la concurrence sur l’énergie en France ?


  • vieuxconCGT vieuxconCGT 4 août 2008 12:25

    17 réactions dont moultes bordées d’injures des retraités réactionnaires qui hantent le post. Décidemment ce site gagne en qualités chaque jour...
    Une palme à calmos pour sa grossiéreté, sans doute une marque de fabrique du BTP...


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 16:15

      Oui, les Calmos, Bulgroz, Lerma, Rocla : absolument jamais rien à dire sur les sujets ; alors, ça trolle à donf...
      C’est tout ce qu’ils savent faire, les pauvres.
      Mais j’attribuerai quand même la palme du Troll d’or à Bulgroz, qui passe son temps à rechercher et à copier/coller les interventions (dont les miennes, essentiellement), qui vont lui permettre de pouvoir lacher ses petits posts de petit délateur minable...
      Quand j’imagine sa vie, je suis pris d’un vertige... smiley smiley


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 4 août 2008 12:33

    Comme je disais ailleurs à nen-neu des bourriques je bois une Mauresque bien glacée à la santé de l’ honneur , et des ânes qui s’ indignent du mal parlé dans un truc illustré par un doigtd’ honneur ,
    la logique imparable de la cgt , compagnie des gogols transatlantiques ...


  • tvargentine.com lerma 4 août 2008 13:22

    Franchement pouvez vous nous dire ce quà fait ROCARD comme 1er Ministre à pars de nous avoir amené des dettes,et 18 mois après son départ,une recession économique comme la France n’en n’avait pas connu de son histoire

    Il faut dire,que son mentor (son conseiller politique s’appelait jean Paul Huchon)

    Oui,le même Jean Paul Huchon responsable en tant que Président du Conseil Régional du sous-développement des infrastructures routiers et des transports en commun (RER...)

    Il suffit de regarder dans quel état se trouve les routes et les RER

    Permettez moi aussi de constater qu’il n’est pas normal que le contribuable paye le voyage 5 étoile en Chine de Mr HUCHON !

    Quand à JOSPIN,son "programme n’est pas socialiste" à fait fuir ses propres électeurs et soyons réaliste c’est vrai que son programme était vide en 2001 !

    Fabius & Delors : les responsables de la destruction du tissu industriel dans les années 80 avec la SUPPRESSION DE PAN ENTIER de metier et de compétence et le transfert de métier vers la case "EMPLOI DE SERVICE" dont nous savons tous que ce sont des emplois de pauvres

    A ce stade ,nous pouvons affirmer qu’ils ont mené une politique à court terme et non à long terme sans aucune stratégie de politique logique industriel
    Seul compter pour eux de "limiter" la casse aux élections de 1986 pour Mitterand et sa "cohabitation"

    Donc,il est normal que ce courrier soit passé à la poubelle de l’histoire


    • RilaX RilaX 4 août 2008 13:58

      Si tout va mal, c’est la faute aux autres, on a compris.

      Ca fait combien de temps que la gauche n’est plus au pouvoir déja ?
      Et sur les 20 dernieres années on a eu combien d’années à gauche ?

      Essayez de reflechir et tirez les conclusions qui s’imposent.


    • wesson wesson 4 août 2008 22:41

      Et si votre réflexion est trop occupée, voici le décompte.

      depuis 1958 :

      * le sénat a été à droite tout le temps
      * le président a été de droite pendant 36 ans,  de gauche pendant 14 ans
      * l’assemblée a été de droite pendant 35 ans, de gauche pendant 15 ans

      Et encore, quand on parle de gauche au pouvoir, c’est une bien drôle de gauche dont il s’agit, et dont les représentant les plus significatifs ont maintenant fait allégeance au pouvoir actuel.

      Si on doit décerner la responsabilité de la situation de la France à un mouvement politique, c’est bien à la droite qu’il faut penser, car dans les fait depuis les 50 dernières années elle est au pouvoir.



  • Adrian Adrian 4 août 2008 14:16

    Si la gauche est au pouvoir et si elle n’arrive pas à regler les problèmes elle pretextera que c’est la faute de ceux d’avant pour justifier l’echec de leur politique économique.


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 14:41

      par Adrian (IP:xxx.x02.117.23) le 4 août 2008 à  14H16

       
      Si la gauche est au pouvoir et si elle n’arrive pas à regler les problèmes elle pretextera que c’est la faute de ceux d’avant pour justifier l’echec de leur politique économique.

      Tu veux dire qu’elle prendra exemple sur la droite, au pouvoir depuis maintenant plus de 6 ans, avec le prétexte des 35 heures ? smiley

  • Di Girolamo 4 août 2008 17:32

    Au delà du contenu de ce courrier , que j’approuve, pour mobiliser les citoyens il faut sans doute aller un peu plus loin : il est significatif que pour se faire entendre et entamer un débat sur un sujet aussi essentiel que l’organisation de l’économie et des transactions financières , il faille regrouper des personnalités , écrire et pour obtenir réponse , faire pression par des pétitions .

    Si le monde des banques et de la finance est opaque , sont également opaques les décisionspubliques sur les grands sujets sociétaux ; le fond du problème est donc bien la remise en question d’une organisation politique non démocratique.

    C’est sur cet aspect de l’organisation de nos outils de gouvernance qu’il faut revendiquer parce que c’est la clé ouvrant toutes les portes sur tous les grands thèmes sociétaux. 


  • Di Girolamo 4 août 2008 17:44

    Très significatif aussi le silence des médias qui n’ont pas relayés (?) ce courrier collectif , ce qui montre clairement que le mal est profond !
    Les signataires eux mêmes devraient donc s’interroger sur le fonctionnement de la démocratie française et aller bien au delà du secteur financier .
    Bien au delà aussi de la présidence Sarkosy qui si elle a le mérite par ses outrances de mettre en avant le dysfonctionnement structurel du fonctionnement démocratique n’en est pas l’origine .

    C’est d’une réflexion en profondeur sur nos outils et pratiques politiques dont nous avons besoin , au delà des partis et partis pris.
    Nous avons besoin d’une nouvelle révolution démocratique parce que la démocratie s’est perdue.


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 18:00

      @ Di Girolamo

      Evidemment d’accord avec vous sur la necessité de revoir l’ensemble des règles de fonctionnement de notre pseudo-démocratie.
      J’ai posté cette lettre, parce qu’elle a la caution de responsables politiques, qui peut influer sur une partie des députés et de la population, pour obtenir le quota suffisant pour déclencher un référendum d’initiative populaire.
      Ce serait déjà un pas en avant, sans préjuger de tous ceux qui restent à accomplir.
      Mais, au moins, celui-ci pourrait être fait, sans avoir à attendre encore 4 ans de démolition tous azimuts.


    • Di Girolamo 4 août 2008 18:22

      Je ne sais pas si on pourra se contenter de demi mesures(le référendum populaire tel qu’organisé est une caricature de la démocratie ) ; c’est en tous cas une très bonne chose d’avoir publié ce courrier sur agora
      Pour ceux qui s’intéresse à la monneie "obscure" :
      à voir :


    • Di Girolamo 4 août 2008 18:29

      Concernant les 4 ans de démolitions tous azimuts , disons que le style sarkosy c’est la dynamite ; mais le style de beaucoup d’autres cest creuser des galeries en sous sol ; le résultat sera malheureusement le même.

      Non les problèmes sont aujourd’hui trop graves pour s’en remettre aux alternances ; il faut innover et changer de régime politique :

      Passer de la gestion libérale technicienne , complexe et obscure , du non choix 
      A la démocratie : délibération citoyenne visible et participative pour choisir la société qu’on veut .


    • Bulgroz 4 août 2008 18:43

      On peut aussi gagner des élections,mais bon là, il fait en convaincre des gens.

      et là, ça devient compliqué.

      Imaginez, réunir une majorité sur un programme, sur des idées ; sselon les règles ordinaires de la Démocratie, c’est bien dur.

      Alors, il faut imaginer autre chose.


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 19:47

      Election piège à cons !! smiley smiley

      L’élection, ça dûre 5 ans : sans contre-pouvoir, largement le temps de faire des dégats.
      Puisque le référendum d’initiative populaire a été voté, on peut essayer de s’en servir, de manière tout à fait démocratique ; ça doit servir à ça, en principe !
       smiley


    • logan 4 août 2008 20:01

      ce n’est pas un référendum d’initiative populaire, mais un référendum d’initiative parlementaire déjà

      ensuite les prérequis sont impossible à atteindre, que ce soit en nombre de soutiens de citoyens ou en nombre de soutiens de parlementaires ( la majorité étant UMP )


    • sisyphe sisyphe 5 août 2008 08:49

      Effectivement, cette possibilté parait presque impossible à mettre en oeuvre (il ne faut pas la majorité des parlementaires : seulement 1/5ème, mais.....


      184 parlementaires et 4 millions de français pour poser une question
      Pour le dire plus simplement, un référendum pourra éventuellement avoir lieu à l’initiative de 184 parlementaires s’il est soutenu par environ…4 millions de Français. En outre, le scrutin ne peut être organisé que si la proposition de loi n’a pas été examinée dans un délai d’un an par les assemblées. La procédure reste donc inacessible sans le passage par la case parlementaire. Sans compter que le référendum n’est pas obligatoire et que la proposition peut être tout simplement rejetée par les deux chambres. D’autre part, le Conseil Constitutionnel doit effectuer un contrôle préalable. Enfin, le référendum « ne peut avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis moins d’un an » ce qui l’empêche d’être un instrument de contestation politique immédiate. C’est peu dire que la procédure est extrêmement encadrée et que même les Français les plus motivés n’iront pas motivés tous les quatre matins.


      Un autre leurre, quoi....



  • Bulgroz 4 août 2008 19:53

    Cet article pose un sérieux problème de déontologie.

    En effet, il y est reproduit l’intégralité  d’une lettre collective dont l’un des signataires est Laurent Fabius.

    Il aurait, à tout le moins, été honnête d’indiquer la source de cette lettre, par exemple un lien sur le site de Laurent Fabius :

    http://www.laurent-fabius.net/article1087.html

    Je suppose qu’il était compliqué de citer la source, au lieu de cela, l’auteur a fait censurer mes interventions où je me bornais à reproduire les insultes graves et répétées que sisyphe a adressées à moi et à tant d’autres.

     


    • sisyphe sisyphe 4 août 2008 22:43

      Laurent Fabius est signalé comme signataire, dans la liste du début.
      Si tune sais pas lire, Bulgroz, la déontologie n’y est pour rien : c’est plutôt d’ophtalmologie  dont il est question.
       smiley


  • clostra 4 août 2008 20:27

    Nous verrons ce que nous verrons : c’est-à-dire pas grand chose.

    En france du moins, l’heure n’est pas au programme commun. NS applique intégralement son programme. Alors on va le laisser se vautrer.

    Il prélève deci delà ceux qui pensent ponctuellement comme lui. Point de diversité. Point de remise en question. Point de rien.

    Alors pourquoi quémander une caresse du gand maintout. Il le sait tout ça et il n’est pas d’accord.

    Et il veut faire dire oui à ceux qui disent non : total les non sont passés à 71% en Irlande : Il n’y a plus qu’un seul pays libre en Europe. Fuyons !

    L’Europe et le saut du cabri.

    Va règlementer la blogosphère.

    On n’a plus qu’à activer le criquet et réapprendre les poème de Verlaine.



  • jaja jaja 4 août 2008 21:18

    "Le capitalisme décent (soit un capitalisme respectueux de la dignité humaine, pour reprendre les propos d’Amartya Sen) requiert une intervention publique efficace. La recherche du profit constitue l’essence de l’économie de marché. Mais lorsque tout est à vendre, la cohésion sociale s’effrite et le système s’effondre."

    Tout est dit dans ces trois lignes depuis l’utopie d’un "Capitalisme décent et humain" et la crainte que partagent aujourd’hui de plus en plus de nos "décideurs" que le capitalisme ne soit allé trop loin et que cela menace même son existence : "la cohésion sociale s’effrite et le système s’effondre."

    Eh oui et c’est bien ce que souhaitaient nos grands ancêtres socialistes, de gauche etc.. que la cohésion sociale s’effrite et donc que la lutte des classes s’impose afin que le système (d’exploitation) s’effondre...

    Maintenant qu’ils sont devenus "sociaux-libéraux" (lire partisans du système capitaliste) c’est leur plus grande crainte...

    Ce sont d’ailleurs les mêmes qui ont, lorsqu’ils étaient au pouvoir, ont entamé les privatisations, libéralisé la circulation des capitaux, détruit l’échelle mobile des salaires, généralisé les CDD et incité au temps partiel, ont annualisé le temps de travail et le gel des salaires lors du passage aux 35 heures, supprimé l’autorisation administrative de licenciement, réduit les plus hautes tranches de l’impôt et j’en oublie.... comme tous les Français d’ailleurs.

    Que de services rendus aux capitalistes et que de régressions sociales... Et ce sont ces mêmes qu’il faudrait suivre sur la voie du changement ?

    Qu’ils s’effondrent eux aussi avec leur système pourri.



  • Pelletier Jean Pelletier Jean 4 août 2008 23:47

    cette lettre a le mérite de prendre date, pour le reste les pétitions et les lettres ouvertes participent au buzz des uns et des autres

    non l’efficacité passe par l’action citoyenne et politique et les élections jusqu’à nouvel ordre.

    aujourd(hui la priorité c’est de remettre de l’ordre au PS qui reste le principal parti de l’opposition et de conclure un contrat de gouvernement avec les organisations de gauche qui souhaitent participer au changement

    vieilles recettes mais pour autant elles ont prouvé leur efficaité dans le passé

    bien à vous.
    http://jeanpelletier.blogspot.com/


  • sisyphe sisyphe 5 août 2008 09:59

    Sinon, je rappelle la pétition  "Stop finance" des économistes européens, qui n’en est, à ce jour quà  37.000 signatures !
    Signez et faites tourner...


  • vieuxconCGT vieuxconCGT 5 août 2008 10:49

    En 1981 le chef de la « gauche » a pris le pouvoir et une de ses principale action a été de laminer le parti communiste avec le piège du programme commun. Il est l’instigateur de la montée de l’extrémisme de droite, tout le monde le sait.

    La baisse de l’influence des syndicats, c’est aussi à lui que nous la devons, ces derniers lui ayant trop longtemps laissé « les mains libres » dans l’espoir qu’il mette en oeuvre la totalité des reformes que jamais il n’a poursuivies.

    Nonobstant nous lui devons quand même la 5ème semaine de congés payés et la semaine de 39 heures, l’abolition de la peine de mort, la retraite à 60 ans, la Loi Quillot fixant les rapports entre propriétaires et locataires, la création de la Haute Autorité de l’audiovisuel, la loi Auroux sur le droit des travailleurs en entreprise.


    De quelles avancées sociales les français ont-ils profité depuis le retour de la droite ?

    Le CNE et le CPE ? L’allongement de la durée de cotisation S.S. ? L’amélioration du pouvoir d’achat ? La casse des 35 heures ?

    En 1789, ce sont les bourgeois (et non le peuple) qui ont organisé la révolution pour détenir le pouvoir et légitimiter le pouvoir de l’argent. Depuis le principe de gouvernance est toujours resté le même.

    La collusion entre politiques et détenteurs de la richesse est notoire. La nouveauté est qu’elle s’affiche au grand jour. Notre omniprésident n’a à ce sujet aucune pudeur et se complet à afficher sa "réussite".

    Pour l’heure, la rue est relativement silencieuse voire atone mais tous les sondages le prouvent, ils n’ont aucune confiance en leurs actuels dirigeants. Pourtant, faute d’un espoir fondé sur une politique alternative, ils continuent de subir.

    Et ce n’est pas la foultitude de candidats PS qui va les motiverou leur inspirer confiance. Entre la Royale qui s’est tirée une balle dans le pied en affirmant qu’elle ne croyait pas en son propre programme, le Fabius nouveau qui se veut incarner la gauche du PS en s’affublant d’un chapeau et d’une écharpe à la Mitterrand, le Delanoé qui se découvre libéral à l’age de la retraite, le Strauss-Kahn exilé à l’OMC qui espère un retour triomphal des States , le choix est cornélien, impossible !

    Attention ! Toutes ces élites qui chacun leur tour coupent les oignons ou pleurent selon leur rôle du moment pourraient se trouver en fâcheuse posture le jour ou "la rue" se trouvera un candidat porteur d’espoirs. Le facteur qui rêve du grand soir sans trop y croire car il se sait « condamner »( c’est en même temps son fonds de commerce) au vote dé fouloir du 1er tour pourrait bien se retrouver au 2ème tour. Comme un certain Jean-Marie en son temps...


    • sisyphe sisyphe 5 août 2008 11:14

      Je suis d’accord avec cette analyse.
      Le salut pourrait venir d’une reprise en main du PS par une personnalité qui transcende les courants, et qui fait adopter un projet clairement de régulation des marchés,  comme cette lettre le préconise.
      Ca aurait le mérite de clarifier les choses, d’expurger le PS de tous ses faux-nez ; style Valls et consorts, de reserrer l’ensemble des militants et sympathisants sur une ligne dure d’opposition à l’ultra-libéralisme à l’anglo-saxonne, de rassembler toutes les forces de gauche, plus tous les justement déçus du sarkozysme, sur un projet de "nouvelle société" crédible et mobilisateur.

      Qui ?
      Comment ?
      Pour le moment, hélas, on ne voit pas trop d’issue de ce côté là ; c’est pourquoi toute occasion de mobiliser les citoyens autour d’objectifs clairs de redistribution des richesses et de justice sociale me semble nécessaire, d’autant que d’autres voix expriment également cette necessité, de par le monde.
      La pression du plus grand nombre de citoyens me semble être la seule possibilité pour obliger les politiques à s’orienter dans la seule direction viable.



  • impots-utiles.com 5 août 2008 17:30

    On n’a d’ailleurs pas entendu le président Sarkozy se prononcer quant au RSA ...
    Pour que les vacances des français se passent tranquillement, Karoutchi vient d’annoncer que le RSA serait bien généralisé en 2009, alors que quelques jours plus tot, c’etait le ministre du budget eric woerth qui annonçait que le RSA n’etait absolument pas a l’ordre du jour car il n’a aucunement les budgets pour le financer d’ici 2009...
    Encore un couac ?

    http://www.impots-utiles.com/le-rsa-en-panne.php



  • Tapioca Polvadot 10 août 2008 17:27

    Grace à la complicité des Agences de notation, la Russie bénéficie d’une note favorable. Pourtant depuis des années, la Fédération de Russie diffuse des comptes publics inexacts.
    Les financements contemporains accordés à ce pays le sont sur la foi de chiffres trompeurs, qui font abstraction des dettes certaines de cet Etat envers de très nombreux porteurs Européens d’obligations non remboursées, dont en particulier 316.000 Français privés de tout recours judiciaire en France puisque l’émetteur public russe est le plus souvent couvert par une immunité de juridiction et que la République Française refuse d’accorder sa protection diplomatique aux porteurs.
    La prise en compte dans la comptabilité publique russe des énormes montants dus aux porteurs Européens, estimés à très nettement plus de US$ 100 milliards pour les seuls emprunts russes détenus par des Français, modifierait sensiblement, s’ils les connaissaient, l’appréciation que portent les investisseurs Européens sur la signature souveraine de la Fédération de Russie.
    Si la communauté des investisseurs connaissait les secrets de la finance russe, si elle comprenait les manœuvres et collusions qui permettent à ce débiteur défaillant mais solvable de se soustraire, avec l’assistance des principales agences de notation de crédit, aux obligations qui lui incombent pourtant à l’évidence en vertu des principes établis et universellement reconnus du droit international, la Russie ne pourraient plus emprunter un seul centime en Europe.
    Et plus personne n’accorderait foi aux notes des agences de notation de crédit.
    Les descendants de millions d’épargnants Européens qui avaient investi dans des emprunts russes avant 1917, lorsque ce pays était dans le besoin, peuvent affirmer que la Russie contemporaine, solvable, continue à emprunter impunément tout en dissimulant qu’elle refuse d’honorer ses dettes existantes.
    Le plus grave est que ces faux en écritures publiques sont avalisés avec le concours actif des principales agences de notation de crédit.
    Les principales agences, Standard and Poors, Moody’s et Fitch, qui contrôlent à elles trois 95% du marché mondial de la notation, ont une connaissance pleine et entière du défaut de paiement russe ; mais en décidant de ne pas en tenir compte dans leurs notations elles engrangent d’immenses profits (en 2006 le chiffre d’affaire de Standard and Poors dans la notation était de US$ 1,52 milliards), sans se soucier du fait qu’en accordant à la Russie des notes "investment grade" (qu’en vertu de leurs propres méthodes et critères officiels elles prétendent réserver aux seuls débiteurs respectueux de leurs obligations contractuelles) elles privent les créanciers de bonne foi de leur principal recours, trahissent la confiance des investisseurs, et les exposent à des risques de pertes supplémentaires.
    Le fait de ne pas attribuer à la Fédération de Russie la note méritée "default" ou "selective default" - pourtant explicitement prévue dans les barèmes et procédures de notation que les agences s’engagent à respecter, et qui s’applique à l’évidence à ce pays - et à noter cet émetteur "investment grade", un statut réservé aux seuls émetteurs respectueux de leurs engagements, revient à tromper les investisseurs Européens passés, présents et futurs sur la bonne foi de la Russie.
    Au surplus ces notes "investment grade" permettent à la Russie de se financer sur les marchés européens dans des conditions très avantageuses (cf. emprunts d’Etat cotés à Luxembourg par exemple) auxquelles aucun émetteur noté en "default" ne pourrait prétendre, tout en se soustrayant aux obligations d’honorer ses dettes existantes, au mépris des principes universellement reconnus du droit international ; les agences privent ainsi les porteurs Européens spoliés du seul moyen qui leur permettrait de contraindre ce débiteur défaillant mais solvable de s’assoir à la table de négociation ; car dans le cas d’émetteurs souverains la situation est d’autant plus grave que les porteurs spoliés peuvent rarement compter sur une procédure judiciaire, l’émetteur souverain étant le plus souvent protégé par une immunité de juridiction. Et ces notes trompent les investisseurs sur la véritable nature de créances valant des centaines de milliards de dollars.


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