mercredi 28 avril 2010 - par Bernard Dugué

Marasmes. La Grèce nous rappelle l’Argentine et l’Europe ressemble au Japon

I. Le marasme gagne l’Europe

La crise européenne risque de durer. Un jour, les historiens diront peut-être que l’Europe de 2010, c’est le Japon de 1990. Autrement dit, en perspective, une bonne dizaine d’année sans croissance soutenue, avec un marasme social durable. Un humoriste, singeant les intellectuels écolos, écrira peut-être un jour un traité sur le non développement minable. La crise de 2010, Pschitt ou Boum ? Une crise se résout par une transformation, à moins que les opérations financières ne se soient stabilisées pour un « bad deal » de plus de dix ans. C’est cela le signe de 2010. En 1930, un président américain proposait un new deal, non sans faire appel à l’effort de tous. Le « bad deal », c’est la compromission avec le spectateur qui ne prend plus en main l’avenir de son pays, le sort de ses concitoyens, mais qui exécute le quotidien et se délecte des potins mondains, des polémiques sans enjeu réel, bref, le spectateur, on sait qu’il est là, tapis derrière son écran, en embuscade pour snipper de manière factice les méchants que les politiciens et les médias désignent à la vindicte du ressentiment populaire alors qu’un passant s’écrie dans un jardin public, « polygame is over ». Les serviteurs volontaires offrent leur temps de cerveau émotif aux médias. L’acteur politique que devrait être le citoyen est comme tétanisé par le titanesque déchaînement des tonnerres financiers avec l’entêtement des endettés conduisant vers le terminus de la faillite lorsque la dette qui tonnera nous plongera dans l’étonnement. C’est la société des fêtes qui se transforme en société défaite. Le festif participant à l’événementiel se donne l’illusion de diriger sa vie et de vivre comme un acteur. Il bouge ! Mais en politique, rien ne bouge et tout s’agite, faute d’agir intelligent.

En France, comme dans les années 1930, les gens ne pressentent pas le danger. Voilà déjà une demi douzaine d’années de marchés financiers débridés et de montée de l’immobilier pratiquée dans la plus anesthésiante des innocences, une économie bancale dont l’efficacité a reposé sur le crédit, autrement dit, sur un décalage temporel des comptabilités réelles. Un jour, il fallait bien que le réel nous tombe dessus. C’est fait mais les comptes ne sont pas encore achevés et cette dette, ces bulles, elles pèsent sur l’avenir des sociétés européennes. Nul ne sait comment ça finira mais la plupart songent déjà aux vacances. C’est comme en 1930. Mieux vaut ne pas regarder avec les yeux perçant de l’intellect ce qui se passe dans le monde. Et continuer à écouter les phrases lénifiantes ou agaçantes qui se diffusent.

« Il faut tout changer dans ce pays » Ainsi parla non pas Zarathoustra mais le premier ministre Papandréou qu’on pressent bien empêtré dans la mouise économique car comme il le sait, il faudra du temps à la Grèce pour « tout changer ». C’est une belle résolution mais elle résonne comme une incantation lancée telle une prière chamanique non pas pour faire tomber la pluie mais les milliards d’euros que l’Europe et le FMI s’apprêtent à prêter à ce pays pour faire face à sa dette. En ouvrant l’œil, l’analyste doit se dire que c’est trop tard. L’Europe et l’euro, c’était une expérience, comme celle des Soviets, qui s’est achevée en 1992. Rien ne permet de prédire un scénario soviétique mais on sait une chose, c’est que la construction européenne ne peut fonctionner qu’avec les bonnes volontés et la rigueur de tous. Sans vouloir vexer les Grecs, force est de constater qu’ils ont un peu picoré au poulailler du budget communautaire et joué les cigales en augmentant les dépenses publiques sans se soucier des rentrées fiscales et de la nécessité de développer une économie performante. L’Irlande a de ce point de vue mieux joué, mais sans doute, la concurrence fiscale a permis à ce pays de se doter d’industries performantes en sacrifiant les services publics. L’Irlande et la Grèce, ce sont les extrêmes de l’Europe, sur la carte et dans la gestion économique.

C’est fini, c’est trop tard. La Grèce ne pourra pas transformer son économie pour revenir à l’équilibre et le sort de ce pays, c’est de s’appauvrir. Mais pas de quoi s’affoler, même appauvrie, la Grèce comme du reste le Portugal ou l’Espagne, ont largement de quoi subvenir aux nécessités des plus nécessiteux. Un « pauvre » de l’Europe en 2010 a un niveau de vie supérieur à celui d’un bourgeois de l’Ancien Régime. Néanmoins, compte-tenu de l’immersion de l’existence dans un milieu social, le bourgeois de 1730 se voyait très riche, alors que le smicard européen de 2010 a le sentiment d’être très pauvre. Cette crise de 2010 ne ressemble pas à celle de 1930, excepté dans ses ressorts, la cupidité des opérateurs. Il n’y a pas de déficit d’industrialisation. Et c’est ce qui rend la tâche des financiers publics délicate. Car la quantité de production industrielle, disponible et commercialisable, est prise par les nouveaux pays industriels, qui sont de plus en plus nombreux et de plus en plus industrialisés. La vérité, c’est que l’Europe est dans une impasse et que l’économie de la connaissance n’y fera rien, sauf à enfumer les citoyens et les dirigeants par un mythe savamment construit.

II. De Grèce en Argentine

La situation de la Grèce ressemble par quelques traits essentiels à celle de l’Argentine avant la crise de 2000. En 1992, le ministre argentin de l’économie avait conclut un accord très particulier, celui d’un currency board avec le dollar. Le principe est de régler la politique monétaire de l’Argentine en fonction des entrées de dollars. Cela pour lutter contre l’inflation et attirer les investissements. Le peso est alors calé sur le dollar. Ce deal a fonctionné des années mais n’a pas résisté à la montée du dollar en 1998. Les exportations argentines sont devenues moins concurrentielles, fait aggravé par la dévaluation du real, monnaie de son premier partenaire économique. L’Argentine est entrée dans une sévère déflation qui n’a pas pu être gérée à cause des résistances internes. Les salariés du privé et public n’ont pas voulu des baisses de revenus, alors que les prix auraient dû baisser. Le FMI, qui n’aime pas les currency board et on le comprend, car on ne sait pas comment en sortir, avait préconisé la conduite d’une déflation mais rien n’y fit et sous la pression des marchés financiers, le bad deal a été réglé. Le peso a décroché du dollar en 2001. A noter la prospérité des classes bourgeoises et des classes moyennes lors de cet épisode où l’on voyait des touristes argentins claquer leurs thunes plus allègrement à Prague que leurs homologues français ou allemand.

La Grèce elle aussi, a vécu les années heureuses après l’entrée dans l’euro. Les dépenses publiques ont cru de dix points par ans, alors que les politiques clientélistes du pays aux mille îles ont permis à une minorité de bien s’engraisser. Bref, cela ressemble à l’Argentine. Et l’euro, c’est dans la pratique et les conséquences le même mécanisme qu’un currency board. Sauf qu’il n’y a pas un tandem de deux monnaies mais une seule, la Grèce étant privée de son pouvoir d’émission, comme du reste tous les pays de la zone euro. Ceux qui imaginent que la Grèce puisse sortir de l’euro se trompent. C’est déjà difficile avec un currency board alors imaginez avec une monnaie unique. La Grèce souffre d’un déficit d’industrialisation et comme pour l’Argentine, DSK, la voix du FMI, préconise un sérieux ravalement des prix et salaires qu’on appelle déflation. Ce qui signifie que le temps des cigales est achevé. Mais pas celui de la fronde sociale. Pourtant, la déflation semble la seule solution. Un cercle vertueux faisant que les prix baissent en même temps que les salaires. Du coup, la Grèce devient compétitive et ne souffre plus de cet euro encore trop fort qui l’a pénalisée tout autant que le dollar a miné la compétitivité argentine pendant les dernières années du currency board. Le réalisme du marché revient. Et finalement, la déflation consiste, pour un pays de la zone euro, à une dévaluation de son économie, faute de pouvoir dévaluer sa monnaie.

A noter, la résilience nationale. L’Argentine a vu son PIB baisser de 21 points entre 1998 et 2001, alors que le chômage atteignit 23 points et qu’une moitié d’habitants étaient classés sous le seuil de pauvreté. Quant à la dette publique, elle a atteint les 140 milliards. C’est semble-t-il moins que la Grèce. L’économie argentine a repris des couleurs depuis le clash de 2000. Elle le doit à ses capacités industrielles, ses ressources et à ses travailleurs efficaces et formés à bonne école. La Grèce a-t-elle autant d’atouts que l’Argentine pour se sortir de l’impasse ? Pas sûr. Et l’Europe, est-elle mieux lotie ? A priori, on peut penser que oui, au vu des capacités dont disposent les deux moteurs que sont la France et l’Allemagne mais cette dette qui pèse risque de japoniser l’Europe.

(Quant à la menace que fait peser la Grèce sur l’euro, c’est une farce, la Grèce, deux pour cent du PIB européen, faisant chuter l’euro, c’est comme si on avait craint que l’Argentine puisse entraîner le dollars vers la chute. Néanmoins, la Grèce pourrait faire faillite. Y a-t-il une procédure pour gérer cette situation dans le traité de Lisbonne rédigé par l’homme aux six cerveaux ? Quand un individu ne peut pas rembourser son prêt, sa maison est saisie. Va-t-on exproprier les Grecs de chez eux ? Et saisir quelques îles ? Quelle horreur, ces îles au nom mythique, Lesbos, Mykonos et Samos, rachetées par les créanciers, rebaptisées en îles BNP, Goldmann Sachs et Axa !)

Japoniser l’Europe ? Allons bon ! Il y aurait bien une solution pour sortir de l’impasse économique. Je l’avais déjà évoquée sur cet espace de libre expression mais au fond, je ne sais pas si notre société de spectateurs a vraiment la volonté de sortir de la situation, chacun essayant de gérer ses intérêts tout en pratiquant un déni de réalité sur les souffrances d’une large minorité.



41 réactions


  • Francis, agnotologue JL 28 avril 2010 10:30

    Bonjour Bernard Dugué. J’ai interrompu ma lecture sur cette phrase : « Un « pauvre » de l’Europe en 2010 a un niveau de vie supérieur à celui d’un bourgeois de l’Ancien Régime. »

    Vous pourriez développer, SVP ? En effet, je ne peux continuer ma lecture tant cette phrase me fait douter de la lucidité de son auteur.


    • heliogabale boug14 28 avril 2010 13:58

      il a voulu dire que le pauvre d’aujourd’hui a une meilleure espérance de vie et qu’il est mieux protégé contre les maladie, ne risque pas de mourir de la peste ou du choléra, que ses enfants ne vont pas pour la moitié mourir avant 10 ans etc. Le pauvre peut recevoir une meilleure éducation que le bourgeois de l’époque...mais c’est vrai ne comparons pas les époques...la référence du pauvre d’aujourd’hui c’est celui qui est au dessus de lui.


    • friedrich 28 avril 2010 16:17

      La literie bourgeoise de l’ époque était fort peu douillette alors que la cartonnerie du XXIème siècle offre un confort incomparable


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 28 avril 2010 18:38

      " L’économie argentine a repris des couleurs depuis le clash de 2000. Elle le doit à ses capacités industrielles, ses ressources et à ses travailleurs efficaces et formés à bonne école. " évidemment, ce sont les même spéculateurs qui arrivent par leurs flux financiers à déstabiliser un pays entier, et ensuite à imposer leurs meilleurs membres d’écoles de management pour privatiser leurs institutions...


  • mac 28 avril 2010 11:06

    Monsieur Dugué.

    Je me souviens qu’il y a moins d’un an vous prétendiez que cette crise n’était pas celle de 1929, sous entendant plus ou moins qu’elle était moins grave.
    Le regretté Forest Ent dont nous attendons avec impatience le retour d’un ses articles plutôt éclairé sur le sujet avait engagé le pari que vous vous trompiez lourdement.
    Aujourd’hui l’on voit que cette crise est durable et profonde, peut-être bien plus que celle de 1929 car elle risque de laminer l’occident devenu improductif dans sa globalité...


  • wesson wesson 28 avril 2010 11:10

    Bonjour l’auteur,

    Allez, je vais vous faire un résumé de la situation, et accessoirement de ce que quelques énergumènes forcément dingues racontent depuis bien longtemps : L’Euro que l’on nous a présenté comme le grand sauveur de l’Europe en sera son linceul !

    La vrai question étant jusqu’à quand ? Jusqu’à quand les peuples laisseront leur oligarchie à la manœuvre essayant de sauver leur « petites économies ».

    Marrant de constater que, en même temps, on lit des articles sur l’opulence « retrouvée » (sic !) des milliardaires de la city de Londres - le top 1000 de ces gens là ont vu leur fortune augmenter de 30 % l’année dernière, avec le plus beau échantillon, lakhsmi mittal, dont la fortune a juste doublé en 1 an.


    • ploutopia ploutopia 28 avril 2010 15:30

      Est-il si difficile de comprendre que le citoyen se fait saigner à blanc par le principe de rémunération du capital ? Lire : Auto-multiplication cancéreuse des actifs financiers.

      Wesson a parfaitement raison, dans le même temps on nous annonce des hausses pharaoniques du patrimoine financier. En Belgique par exemple, officiellement, les actifs financiers sont passés de 710 milliards à 715 milliards de fin 2008 à fin 2009.

      La crise c’est bon pour les rentiers ! Tout ce qui est injecté à grand renfort de restrictions budgétaires et de raclement de la masse laborieuse retourne illico dans les poches du grand Capital ! C’est une crise structurelle. Il faut casser la camisole de force pour s’en sortir. Passer par une dislocation géopolitique mondiale est aujourd’hui salutaire.

      Adieu nos institutions ploutocrates globalisée, bonjour la solidarité humaine retrouvée. Ce n’est pas le chaos mais un passage obligé, une nouvelle naissance. Il est temps que la chenille se transforme en papillon.


    • Jacques Blattivier Jacques Blattivier 28 avril 2010 15:43
      imaginez si les chinois arrivaient Auj. à 15:37

      en achetant en masse la dette grecque à faible taux, la portuguaise aussi,
      hop probleme resolu pour un bon moment.

      hop on largue les obligations americaines pour transferer l’argent vers les obligations à haut rendement des pays pigs dans le cadre d’un partenariat sinon une vassalisation long terme,
      ça correspondrait bien à la mentalité chinoise.

      j’en rêve lol Auj. à 15:38

      une bonne lecon pr ces saletés de bourricains


    • Internaute Internaute 28 avril 2010 21:23

      @Blattivier,

      Hier, le 27 avril, la dette grecque à 2 ans est passée de 7% à 15%. Cela signifie que les possesseurs de la dette grecque ont vu leur avoir divisés par 2 (par deux) en une seule journée. Les conséquences en chaîne peuvent être catastrophiques.

      Soit ils gardent leurs dettes jusqu’à l’échéance et ne perdront rien à condition que la Grèce paye, soit s’ils veulent vendre leurs obligations, ils ne les vendront qu’à moitié prix. Dur choix pour un gestionnaire de caisse de retraite qui doit liquider des actifs pour payer les retraités.


  • isabellelurette 28 avril 2010 11:15

    Bonjour,
    je connais peu cette crise de l’Argentine, un aimable lecteur pourrait-il nous pondre un article sur le sujet ?
    L’origine étant ébauchée ici, comment s’en sont-ils sortis ? S’ils en sont sortis.


  • DEEVIN 28 avril 2010 11:21

    Très bon article qui a le mérite de dire les choses comme elles sont.
    Depuis son adhésion à l’Union Européenne la Grèce a déjà reçu près de 70 Mds d’€ de subventions. Et apparemment cela n’est pas fini.
     Pourrait-on suggérer à Merkel et Sarkozy, avant tout nouveau déblocage de fonds, d’exiger du gouvernement grec qu’il instaure un impôt exceptionnel, avec effet rétro-actif, sur l’ Eglise orthodoxe, exonérée jusqu’à présent de tout impôt, et dont les actifs sont semble-t-il considérables. Nul doute que l’Eglise se saisira avec joie et enthousiasme de cette occasion historique qui lui sera donnée d’appliquer à elle-même le principe de générosité qu’elle professe si volontiers à ses fidèles.


  • Francis, agnotologue JL 28 avril 2010 11:29

    La crise ?? Quelle crise ?!

    Ce ne sont pas des crises mais des batailles, des épisodes de la guerre que le pouvoir de l’argent livre contre le pouvoir du nombre, autrement dit, que la finance mène contre les démocraties.

    Ou dit autrement encore, ce qu’on appelle crises ne sont que des épisodes catastrophiques ( au sens thomien) de la guerre des classes.

    C’est pourquoi on n’est pas près d’en voir la fin. Quoique !  smiley


    Chomsky écrit ceci : « En reprenant en gros Adam Smith, Dewey disait que la politique est l’ombre que les grandes entreprises projettent sur la société. »

    La mondialisation libérale divise les nations pour mieux les faire tomber. 

    Chomsky évoque la mini-mondialisation qui a présidé à la création des Etats-Unis à partir des Etats indépendants : extrait :

    « C’est une sorte de globalisation à petite échelle. Puis les tribunaux et les avocats arrivèrent et créèrent un nouveau corps entier de doctrine qui donna aux firmes une autorité et un pouvoir qu’elles n’avaient jamais eu auparavant. Si vous regardez le contexte de l’époque, c’est le même qui mena au fascisme et au bolchevisme. Beaucoup de tout ceci fut soutenu par des gens appelés progressistes, pour ces raisons : ils affirmaient que c’était la fin des droits individuels. Nous sommes dans une période où les compagnies prennent le pouvoir, où le pouvoir se consolide et se centralise. C’est censé être bénéfique si vous êtes un progressiste, par exemple un marxiste-léniniste. De ce contexte sortirent trois choses majeures : le fascisme, le bolchevisme et la tyrannie d’entreprise… Ce fut une création consciente qui fonctionna comme Adam Smith l’avait dit : les architectes principaux de la politique renforcent le pouvoir étatique et l’utilisent selon leurs propres intérêts. »

    Tyrannie d’entreprise, ou selon le mot qui convient : corporatisme.


    • Internaute Internaute 28 avril 2010 21:28

      « Chomsky évoque la mini-mondialisation qui a présidé à la création des Etats-Unis à partir des Etats indépendants : extrait :» ???

      Il doit y avoir une erreur d’interprétation. Les états indépendants des Etats-Unis n’existaient pas avant les Etats-Unis. C’est un peu comme dire que la France c’est constitué par réunion de ses départements. A partir des colonies anglais ayant acquis leur indépendance (les 13 bandes du drapeau), les autorités fédérales ont créé des états au fur et à mesure de la conquête de l’Ouest (les 48 étoiles).


    • Ecométa Ecométa 29 avril 2010 08:34

      Bonjour,

      Par nature le capitalsme, l’économie réduite au seul captal, et d’autant plus celui exclusivement fiancier, est crisique ! 


  • Blanqui de Paris 28 avril 2010 12:54

    Un « pauvre » de l’Europe en 2010 a un niveau de vie supérieur à celui d’un bourgeois de l’Ancien Régime.

    Vous êtes fou, ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas...Parce que si vous croyez vraiment cela alors vous êtes un ignorant et un bourgeois vous même.

    Donc à part faire le même constat que tout le monde, quel solutions pensez vous devoir appliquer ?

    Pour qu’un pauvre comme moi puisse espérer un jour vivre comme un bourgeois de l’ancien régime ?


    • Ethers 28 avril 2010 14:53

      Le changement serait justement qu’un pauvre comme vous n’aie plus l’ambition de vivre comme un bourgeois de l’ancien régime. L’espoir d’une croissance économique individuelle est d’une part le point commun de presque tous les individus composant nos sociétés, et d’autre part le fondement des dysfonctionnements de la société. Le très riche qui veut devenir encore plus riche n’a pas, lui, comme aspiration celle de vivre comme un bourgeois de l’ancien régime, mais celle de vivre comme le grand Moghol...


    • Blanqui de Paris 28 avril 2010 18:17

      En même temps je répondais de façon un peu ironique ...ca ne vous a pas échappé ?.

      Je n’ai personnellement aucune envie d’écraser ni d’exploiter personnes , je demande juste à pouvoir subvenir aux besoins de ma famille non pas comme un bourgeois de l’ancien régime, mais simplement comme un homme qui remplit sa part du contrat qu’il a avec la société dans laquelle il vit...

      On se levait tout les matins , on travaillait dur et dans les années 50 un ouvrier pouvait très bien subvenir tout seul aux besoins de toute sa famille ( je le sait mon père l’a fait ).

      Aujourd’hui ce n’est tout simplement plus possible sauf à vivre en HLM comme un pariat, passer tout son temps libre a quémander d’administration en administration avec le risque perpétuel que tout dérape.

      Alors le pauvre qui vie comme un bourgeois de l’ancien empire ca me fait toujours rigoler...jusqu’à en pleurer.


  • heliogabale boug14 28 avril 2010 13:54

    Comment la délfation pourrait marcher pour la Grèce  ? : son économie n’est pas très exportatrice : ça ne va faire que renchérir le coûts des importations (provenant pour beaucoup de l’Allemagne). On assisterait à une baisse des salaires plus fortes que celle des prox et donc à un apauvrissement généralisé des grecs (surtout les classes populaires et moyennes)


    • Peretz Peretz 28 avril 2010 18:08

      C’est simple : il suffit de revenir à sa monnaie nationale et de dévaluer. De remonter les bas salaires et petites retraites pour développer l’économie réelle par la dépense et de laisser l’inflation s’installer : les créanciers seront payés en monnaie de singe. On a connu ça pendant les trente glorieuses.


  • Philou017 Philou017 28 avril 2010 15:40

    Article assez lamentable qui ose parler de cercle vertueux et de salariés qui oseraient ne pas accepter de baisses de salaires.

    Dugué oublie de parler des péons Argentins jetés à la rue par milliers par la révolution libérale, pour stigmatiser les classes moyennes qui osent dépenser leur argent.

    Dans le système libéral, Dugué oublie de dire que les salaires stagnent, pendant que les boursicoteurs et les spéculateurs s’engraissent, comme il oublie de dire que parallèlement à la nouvelle richesse de classes moyennes et au gavage des classes aisées, se développe la pauvreté, le chômage et la précarisation qui fragilisent durablement une économie, qui tend vers un système de casino spéculatif.

    Et donc Dugué nous parle de « cercles vertueux », dans un système qui en manque complétement, de vertu. Le cercle vertueux, ca veut dire que l’enrichissement des cercles de financiers sera pérennisé par le fait que le peuple se serre la ceinture. Les déficits seraient comblés par la perte de pouvoir d’achat, pendant que les spéculateurs toucheront des revenus d’usurier, sur les dettes des états. Ce qui effectivement risque d’entrainer une banqueroute de la Grèce, parce qu’en fait de cercle vertueux, c’est plutôt le cercle infernal : baisse des revenus, baisse des rentrées fiscales et de l’activité, encore plus de difficulté pour l’état Grec.
    Et la dévaluation ne ferait que grossir le poids de la dette, qui est libellé en euros, il me semble.
    Dugué, ce système est en bout de course et indéfendable, en avez-vous seulement légerement conscience ?


  • fifilafiloche fifilafiloche 28 avril 2010 16:55

    Tiens, Monsieur Duguet, pour une fois, vous ne faîtes pas dans le consensuel, féliciations pour votre effort de sincérité. Votre courage vous vaut une note allergiquement négative d’un auditoire qui en rève tellement, de cette dernière cigarette du condamné à mort.


    Très bel article, bien ancré dans le réel. Merci Mr Duguet.

  • BA 28 avril 2010 16:59

    Mercredi 28 avril 2010 :

    Voici une information très importante concernant le conseiller officieux d’Angela Merkel, Hans-Werner Sinn.

    Hans-Werner Sinn est un économiste allemand, président de l’institut de recherche économique Ifo. Il vient de dire tout haut ce que tous les dirigeants européens n’osent pas dire à leurs opinions publiques :

    la Grèce ne remboursera jamais les prêts que pourraient lui accorder les Etats européens.

    Lisez cet article :

    La Grèce ne remboursera jamais l’aide financière à l’Allemagne (Hans-Werner Sinn).
     

    La Grèce ne remboursera jamais l’aide financière que l’Allemagne entend débloquer dans le cadre d’un mécanisme de soutien européen à Athènes, a prévenu mercredi un influent économiste allemand.

    A la question de savoir s’il croyait au remboursement de l’aide financière à l’Allemagne, Hans-Werner Sinn, président de l’institut de recherche économique Ifo, l’un de ceux qui conseille le gouvernement, a répondu sur la radio MDR : « à dire vrai, non ».

    http://www.romandie.com/ats/news/100428075546.8077m5az.asp

    Nous pouvons donc maintenant prévoir ce qui va se passer :

    1- l’Allemagne ne prêtera pas un seul euro à la Grèce, car l’Allemagne sait que la Grèce est incapable de rembourser quoi que ce soit ;

    2- l’Allemagne laissera la Grèce se déclarer en défaut de paiement ;

    3- l’Allemagne préfèrera renflouer les banques allemandes ruinées par le défaut de paiement de la Grèce ;

    4- la France la jouera de façon plus sournoise : elle commencera par prêter quelques centaines de millions en urgence, puis, quand la Grèce aura fait défaut, la France renflouera les banques françaises.

    De cette façon, les dirigeants français pourront dire :

    « Vous avez vu ? La France a prêté à la Grèce ! La France a fait preuve de solidarité ! La France n’a rien à se reprocher ! »


  • cmoy patou 28 avril 2010 17:16

    VOUS ne l’avez lu dans presque aucun journal, et pour cause : les canards laquais perdent tout sens critique quand il s’agit d’écorner l’Europe. Et pourtant... la Cour des comptes européenne au […]
    http://life-in-the-dead.over-blog.com/article-en-construction-49355052.html

    Quand vous découvrez celà....... effectivement vous vous dites que l’Europe sera bientôt morte.


  • franchamont franchamont 28 avril 2010 17:51

    Ce n’est pas l’Europe financière toute seule qui meurt, c’est tout le système néo-libéral occidental qui peu à peu passe à trépas. Je n’irai pas à son enterrement et je sabrerai le champagne chez moi en contemplant ce merveilleux tournant historique.


    • fifilafiloche fifilafiloche 28 avril 2010 19:53

      Au moyen age, les Royaumes trop dispendieux organisaient des pogroms pour liquider leurs créditeurs. La stigmatisation des banques n’est qu’un forme moderne de cette ancestrale coutume barbare. Le voleur crie au voleur, espérant ainsi s’exonérer de son passif.


  • fifilafiloche fifilafiloche 28 avril 2010 19:39

    En d’autres termes, nous avons épuisé tous les leviers disponibles : niveau de prélèvement global record, taux d’intérêts historiquement bas, valorisation de l’immobilier historiquement haut. Il ne reste plus que le dépôt de bilan pour apurer les comptes et remettre les compteurs à zéro. 


    Et comme l’Euro nous permet de bénéficier de la protection des efforts budgétaires des pays du Nord, la descente sera lente et nauséeuse. L’abaissement de la note française, après l’Espagne, permettra au moins de prendre conscience finalement que nous y sommes, au pied du mur, après 40 ans d’inconscience budgétaire.

  • Internaute Internaute 28 avril 2010 21:31

    Quelqu’un pourrait nous expliquer pourquoi chez les grecs il n’y a que des papas ? papa André, papa Constantin ou papa do polous (à 2 poils ?).


  • tvargentine.com lerma 28 avril 2010 22:12

    Rappelons que dans le cas de l’Argentine,la politique des golden boys de Chicago avaient obligé à une politique libérale en privatisant les sociétés publiques et comme elles n’étaient pas prêtent à la concurrence,(produits chinois) cela s’est traduit par des milliers d’entreprises fermées

    Voir de près la faillite d’un pays comme je l’ai vécu me permet de demander aux européens de ne plus avoir la rhétorique du libéralisme comme modèle à suivre et encore moins de tenir compte des « agences de notations » qui ne sont que des vautours spéculatifs qu’ils conviendraient de saigner par des taxes et impôts sur leur activité et de réglementer sérieusement

    En Argentine,le FMI a commis un crime économique et à ce stade,je peux comprendre que les Grecs préfèrent sortir de l’euro pour mieux pratiquer leur politique de relance par la dévaluation,couplé à une réforme fiscale,cela ne devrait pas trop être difficile pour eux

    http://www.tvargentine.com


  • BA 28 avril 2010 22:21

    Nous venons d’apprendre qu’il faudrait prêter à la Grèce 120 milliards d’euros en 3 ans. Sur ces 120 milliards, l’Allemagne devrait prêter à elle-seule 25,2 milliards d’euros à la Grèce :

     

    "Sur le volet européen du plan d’aide commun des pays de la zone euro et du FMI, l’Allemagne en supporterait la plus grosse partie, soit 8,4 milliards d’euros sur 30 milliards d’euros cette année. L’aide atteindrait 45 milliards d’euros cette année avec l’apport du FMI.

    Un besoin de 120 milliards d’euros sur trois ans se traduirait par une contribution allemande d’au moins 25 milliards d’euros, a indiqué Thomas Oppermann, député social-démocrate qui a participé aux discussions à Berlin."

     

    http://www.ladepeche.fr/article/2010/04/28/825382-FMI-et-BCE-font-pression-sur-l-Allemagne-pour-qu-elle-aide-la-Grece.html

     

    Je parie donc une choucroute que l’Allemagne ne prêtera pas 8,4 milliards d’euros à la Grèce cette année, ni même 25,2 milliards d’euros à la Grèce en 3 ans, ni même XXX milliards d’euros au Portugal, ni même XXX milliards d’euros à l’Espagne, ni même XXX milliards d’euros à l’Italie, etc, etc, etc.

     

    L’Allemagne ne prêtera pas un seul euro car elle sait très bien qu’elle ne serait jamais remboursée par tous ces pays hyper-endettés.

     

    Un article à lire absolument :

    http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00247948-la-grece-ne-remboursera-jamais-l-aide-financiere-a-l-allemagne-estime-le-president-de-l-ifo.htm


  • georges 29 avril 2010 00:33

    les marchés sanctionnent le modele européen redistributif , bien fait , on l avait dit qu il fallait controler la dette en faisant les reformes de structures , mais non tous ce qu il y a de gauchiste dans notre pays se sont arcboutés a ce superbe modele semi etatiste qui vit largement au dessus de ses moyens et produit un chomage de masse depuis 25 ans et ca continue encore , sarkozy le colbertiste continue de claquer l argent public comme ses predecesseurs .. la seule maniere que la france se reforme c est d etre sous tutelle du FMI , c est moche mais merité


  • BA 29 avril 2010 09:52

    Est-ce que quelqu’un croit encore au soi-disant « plan d’aide » des Etats européens pour sauver la Grèce ?

    Selon ce soi-disant « plan d’aide », les Etats européens devraient prêter à la Grèce 30 milliards d’euros à un taux de 5 %.

    1- Premier problème : les Etats européens sont eux-mêmes surendettés.

    2- Deuxième problème : les Etats européens savent que la Grèce ne pourra pas leur rembourser ces 30 milliards d’euros.

    3- Troisième problème : les Etats européens devraient d’abord emprunter sur les marchés internationaux, puis ensuite re-prêter ces sommes à la Grèce.

    Exemple : le Portugal.

    Le jeudi 28 avril 2010, le taux d’intérêt des obligations du Portugal à 10 ans atteignait 5,809 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND

    Le Portugal va donc emprunter à un taux de 5,809 %, pour pouvoir ensuite prêter à la Grèce à un taux de 5 % !

    En clair : le Portugal va se surendetter encore plus, et il va perdre de l’argent encore plus !

    Ce soi-disant « plan d’aide » est complètement pipeau ; il ne sert qu’à essayer de rassurer les marchés internationaux.


  • pmxr pmxr 2 mai 2010 12:27

    Ce qui est navrant ... c’est l’irresponsabilité des « politiques  » de tous bords et de nombreux pays !


  • pmxr pmxr 2 mai 2010 12:29

    Confusion entre le DEVOIR et le POUVOIR !


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