mercredi 8 septembre 2010 - par xavier dupret

Mondialisation des inégalités et retour du protectionnisme

Démêler l’écheveau des relations complexes entre les inégalités et la mondialisation, tel est l’objet, en cette période de crise, de cette analyse. Les aléas de l’économie mondiale ont contribué à brouiller les perceptions en ce domaine. Il y a à peine une quinzaine d’années, les odes à la mondialisation heureuse alimentaient le bréviaire de l’économiquement correct. A l’époque, les regards optimistes des observateurs convergeaient vers la croissance américaine.

Ce texte a servi de base à l’intervention du Gresea lors de la semaine sociale du Mouvement ouvrier chrétien, les 16 et 17 avril 2009, à Dampremy et a été publié dans la revue Politique HS12 de septembre 2009.

Le dogme en vigueur, en ce temps, entrevoyait une forte corrélation entre réduction de la pauvreté et progression du libre-échange. Depuis, les choses ont changé. En effet, un an après l’éclatement de la crise financière aux Etats-Unis, force est de constater que la foi dans la libéralisation des échanges commerciaux mondiaux a pris l’eau.

La conjoncture économique n’y est évidemment pas étrangère. Fin mars 2009, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) faisait savoir que le commerce mondial chuterait de 9% en 2009.

Une baisse sans précédent depuis 1945 et qui ne frappera pas aussi durement au Nord et au Sud. En effet, la contraction sera particulièrement sévère dans les pays développés qui accuseront, cette année, une chute de 10% de leurs exportations. Dans les pays en développement, qui sont bien plus dépendants du commerce pour leur croissance, les exportations se contracteront de 2 à 3 % en 2009. Un contexte dangereux pour la vision du monde made in OMC.

En effet, vu l’état plus que dégradé du commerce mondial et l’inquiétante atonie de la croissance au niveau mondial, le protectionnisme pourrait s’inviter de nouveau dans le débat public. Ainsi, l’inclusion de la clause dite « Buy American » dans le plan de relance du président Obama alimente, chez certains observateurs, des craintes. Craintes relatives à la mise en œuvre de politiques commerciales protectionnistes à l’échelle mondiale.

Cette réorientation, il est vrai encore balbutiante et partielle, des relations économiques des Etats-Unis avec le reste du monde constituera l’occasion d’examiner rationnellement le dogme du libre-échange dans le cadre d’un processus de mondialisation des échanges commerciaux au demeurant- et ce n’est pas un détail- en crise.

Examen des pièces du dossier.

Divergences de vues

La vulgate économique contemporaine veut que le libre-échange attribue les plus grandes vertus au libre-échange commercial. C’est aller un peu vite en besogne. La pensée économique n’est, par exemple, pas unanime quant aux bienfaits supposés ou réels de la libéralisation des échanges. Certes, le courant classique en économie, depuis David Ricardo, promeut la libéralisation du commerce entre les nations.

Pour Ricardo, les pays se spécialisant dans les créneaux pour lesquels ils disposent de la productivité la plus élevée par rapport à leurs partenaires1 , sortent gagnants du libre-échange. C’est sur ce postulat que l’OMC fonde sa philosophie en matière de commerce mondial. En outre, cette loi des avantages comparatifs a été, depuis les années 80, mise en avant par le FMI et la Banque mondiale afin de promouvoir l’ouverture commerciale des pays pauvres. La grille de lecture ricardienne a fini par s’imposer comme une évidence au sein des organisations internationales.

Pourtant, ce n’est qu’un point de vue. Et un certain nombre d’économistes remettent en cause la manière dont sont présentés les effets de la libéralisation du commerce sur le bien-être et la croissance.

Ainsi, l’économiste indo-américain Jagdish Bhagwati2 (qui, depuis la fin des années 50, reste profondément attaché au libre-échangisme) a, dès les années soixante, fait la démonstration du phénomène de la croissance dite appauvrissante. Selon Jagdish Bhagwati, un certain nombre de pays sont assez grands (par exemple, la Chine) pour que les variations quantitatives de leurs exportations influencent fortement les prix mondiaux. Si un pays de cette taille accroît les exportations d’un bien pour lequel il possède un avantage comparatif, le prix mondial du bien exporté baissera.

Dès lors, du point de vue de la structure de ses échanges avec l’extérieur, "la hausse de la production entraîne une dégradation des termes de l’échange, qui se traduit par une perte de revenu. Lorsque cette perte de revenu n’est pas compensée par la hausse des ventes, le pays s’appauvrit – tout en produisant davantage".3

Au milieu des années 2000, Paul Samuelson4 , pourtant ardent partisan du libre-échange, développe une critique de la thèse des gains systématiques inhérents, selon la théorie classique, au libre-échange. En imaginant que l’économie mondiale consiste en deux pays n’échangeant entre eux que deux biens, chacun des deux pays en question va spécialiser ses exportations en fonction de sa productivité pour chacun des deux biens. Tant que chacun des deux pays grade un avantage comparatif pour "son" produit d’exportation, tout va bien. Si, par la suite, un des deux pays améliore fortement sa productivité pour le bien dans lequel il n’était pas spécialisé, il en résultera une perte nette de richesse pour l’autre pays.

C’est ce type de raisonnement qui a amené, dans les années nonante, Robert Reich5 , à l’époque, secrétaire d’Etat au Travail de Bill Clinton et ex professeur à Harvard, exposait dans un livre les évolutions que le processus de mondialisation en cours risquait de faire peser sur le marché intérieur de l’emploi aux Etats-Unis. Selon Reich, le dumping social était appelé à devenir une des règles de la localisation des activités économiques dans le monde. Ce qui signifiait la disparition au Nord des emplois dits d’exécution appelés à être délocalisés et relocalisés n’importe où dans le monde selon la logique du moins-disant salarial.

La mondialisation de l’économie s’accompagne, selon Reich, d’une flagrante et massive aggravation des inégalités au sein des pays développés entre les cadres affectés à des tâches de conception (les "manipulateurs de symboles" pour prendre la terminologie reichienne) et les détenteurs de postes d’exécution, contraints de se reconvertir en acceptant des postes à faible niveau de qualification et à bas salaires dans le secteur des services.

Première pièce à verser au dossier des relations entre mondialisation et inégalités : la disparition des postes d’exécution au Nord. Et c’est tout ? Non !

Au Sud aussi, le processus de mondialisation attise les inégalités. Laissons la parole à Paul Samuelson : " La mondialisation est un processus globalement gagnant, mais pas pour tout le monde. Sur les cinquante prochaines années, ce sont les plus volontaires et les plus capables qui en bénéficieront. En revanche, les populations à bas revenus seront les principales perdantes sur les cinq continents. Pour atténuer l’explosion des inégalités dans chaque pays, les mieux placés devront bien finir par partager une partie de leurs richesses".6 Entre la vision proposée par Reich en 1993 et celle développée par Samuelson une dizaine d’années plus tard, force est de constater qu’en l’espace d’une décennie, le regard sur la mondialisation s’est fortement teinté de pessimisme.

Inégalités croissantes et entrée en crise

Le discours "pro-mondialisation" s’est, pendant longtemps, présenté comme stratégie de réduction de la pauvreté. C’est notamment le cas des multinationales qui présentent sous un jour favorable leur accès aux marchés du Sud en lui attribuant un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres. Certes, l’ouverture aux marchés mondiaux a sorti de la pauvreté absolue un certain nombre de travailleurs au Sud. Cependant, si l’on prend la mesure de la paupérisation relative, force est de constater qu’elle s’est amplifiée au cours des dernières années.
La paupérisation relative est la baisse de la part dévolue au facteur travail dans le revenu national. Que constate-t-on à l’échelle mondiale ?

Comme le magazine "The Economist" l’a bien illustré, les nouveaux venus dans l’économie mondiale ont apporté avec eux peu de capital en valeur et, dès lors "avec deux fois surtout de travailleurs et si peu de changement dans la taille du stock du capital mondial, la proportion du capital mondial par rapport au travail a chuté presque de moitié en quelques années : probablement le plus important changement de ce type intervenu dans l’histoire. Et, puisque cette proportion détermine les rémunérations afférentes au travail et au capital, il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour repérer les récentes tendances intervenues dans les salaires et les profits."

On ne doit pas être surpris, en d’autres termes, si les salaires réels moyens dans la plupart des pays développés "ont été à la traîne loin derrière les gains de productivité", ni par le fait que, dans ces pays, "les salaires en proportion du revenu total sont actuellement proches de leur plus bas niveau depuis des décennies".

Et au Sud non plus, les salaires n’ont pas suivi la croissance de la production. Selon le Bureau international du travail (BIT)7 , entre 1995 et 2007, chaque point de croissance annuelle supplémentaire du PIB par tête s’est traduit, en moyenne, par 0,75 % de hausse de la croissance annuelle des salaires. Résultat : dans près des trois quarts des pays dans le monde, la part des revenus du travail dans le PIB a décliné. Pour les trois quarts restants (les émergents), la croissance des salaires réels atteignait 10 pour cent ou plus en Chine, en Russie et dans nombre d’autres pays en transition.

Cette progression n’indique évidemment en rien que le partage des fruits de la croissance économique s’est effectué sur une base un tant soit peu égalitaire. L’inégalité entre les salaires les plus bas et les plus élevés a, selon le BIT, augmenté dans plus de deux tiers des pays étudiés, atteignant souvent des niveaux difficilement tenables socialement. Ainsi, en Chine, en un quart de siècle, "l’indice de Gini8 , qui caractérise le niveau d’inégalités de revenus au sein d’une société, est passé de 0,3 en 1980, un des plus bas niveaux de l’Asie, à 0,45 aujourd’hui, un des niveaux les plus inégalitaires du continent, comparable à celui des Philippines. (…) Pendant qu’un Chinois des villes gagne en moyenne 22.000 yuans par an (environ 2.200 euros) à Shanghai et dans ses environs, ou encore 19.000 yuans à Pékin, l’habitant rural de la région intérieure du Gansu ne touche lui, en moyenne, que 1.500 yuans dans l’année (environ 150 euros), tout comme son collègue du Guizhou. Et, même dans les environs de Pékin ou de Shanghai, un paysan touche chaque année en moyenne 2,5 fois moins qu’un urbain."9

Des firmes multinationales ont donc fait du dumping salarial le fer de lance de leur politique de localisation des activités industrielles. Au cœur du dispositif, des petites mains en Chine ou ailleurs sont prêtes à produire moins cher que dans les centres industriels du Nord. Dans ces mêmes centres industriels, désindustrialisation oblige, la part des salaires dans le PIB a chuté de façon impressionnante au cours des deux dernières décennies.

Cette involution a fort logiquement précarisé une partie non négligeable du salariat occidental. D’où contradiction et, au passage, question : comment assurer la fonction de consommation dans cette configuration des rapports Nord-Sud ?

Jusqu’à présent, cette contradiction a été "résolue" par l’endettement des foyers précarisés états-uniens. Les déficits qui ont suivi au pays de l’oncle Sam la mise en œuvre de ce modèle d’accumulation étant financés par la Chine. Ainsi, on notera, à cet égard, avec intérêt qu’au cours des quatre dernières années le secteur privé américain a emprunté 3.000 milliards de dollars au reste du monde10 (et en tout premier lieu la Chine).

Et c’est précisément cette répartition des rôles entre Nord et Sud au sein de l’économie-monde qui est en train d’imploser sous nos yeux.

Lecture alternative

Car la fonctionnalité de ce dispositif n’est plus du tout évidente aujourd’hui. Les critiques au libre-échangisme précédemment exposées (surtout Samuelson et Reich) ne constituent pas un plaidoyer en faveur du protectionnisme. Les trois auteurs précités escomptent que malgré ses imperfections, le libre-échange crée de la richesse à l’échelle mondiale.

Voilà pourquoi, par exemple, Robert Reich préconisait un accompagnement social de la mondialisation en recommandant aux gouvernements occidentaux de financer des emplois de proximité qui combleraient le vide laissé par la disparition des postes d’exécution dans l’industrie en voie de disparition.

Sur ce point, Reich rejoint Samuelson qui préconisait une politique de redistribution des groupes gagnants vers les groupes perdants. Pour pratiquer une redistribution de ce type, il faut impérativement que le commerce et l’ouverture des frontières créent de la richesse et accroissent la taille du gâteau.

Avec, pour l’année 2009, une croissance négative de 0,5 à 1% de l’économie mondiale, d’après les prévisions de l’OCDE, il est clair que les évolutions récentes en termes de croissance de l’économie mondiale ne permettent plus d’entretenir une vision à ce point irénique de la mondialisation et du libre-échange comme politique commerciale. De toute façon, avec une politique de libre-échange qui ne produit plus de la richesse au niveau global, le retour au protectionnisme devient inévitable.

Cela étant dit, officiellement, le protectionnisme, personne ne connaît, personne ne veut savoir et personne n’en fait. La réalité est cependant tout autre. De par le vaste monde, les Etats multiplient les mesures visant à protéger leurs économies nationales11, par exemple les taxes ou quotas à l’importation.

Abordant la question du point de vue du rapport capital-travail et du partage des bénéfices, le protectionnisme est, d’après certains analystes, susceptible de faire barrage à la détérioration de la part des salaires dans le PIB. Il est vrai que les thuriféraires de la mondialisation heureuse leur prêtent main forte en ces temps de crise. "Même l’Américain Paul Krugman, qui a longtemps prétendu que "la mondialisation n’est pas coupable", a dû reconnaître que la déflation salariale importée via le libre-échange a joué un rôle important dans ce processus"12 .

Les pertes subies par les travailleurs du Nord n’ont jamais été compensées, depuis les années nonante, par une augmentation des revenus du travail au Sud. Une élite (les "manipulateurs de symbole") a accaparé les fruits de la croissance au cours des quinze dernières années.

Aux Etats-Unis, les fruits de la croissance passée ont profité à une couche trop étroite de la population. A propos de l’évolution salariale aux Etats-Unis, des économistes américains se sont interrogés pour savoir à qui profitaient les gains de productivité de l’économie américaine. Selon Ian Dew-Becker et Robert Gordon, "seule la fraction correspondant au décile supérieur de la distribution des revenus a connu un taux de croissance de son salaire réel équivalent ou supérieur aux gains de productivité de l’économie prise dans son ensemble"13 . Paul Krugman constatait lui aussi que "depuis la fin des années 1970 l’Amérique que j’ai connue s’est défaite. Nous ne sommes plus une société de classes moyennes, dans laquelle les bénéfices de la croissance économique sont largement partagés : entre 1979 et 2005, le revenu réel médian des ménages n’a été augmenté que de 13% alors que celui des 0,1% les plus riches a augmenté de 296%".14

Selon Michel Husson15 , la part du revenu national américain bénéficiant "au 1 % des salariés les mieux payés est passée de 4,4 % à 8 % entre 1980 et 2005, soit une captation de 3,6 points de PIB qui monte à 5,3 points si on considère les 5 % des salariés les mieux payés.
Pour un pays comme la Belgique fortement dépendant de ses exportations, le retour au protectionnisme semble a priori une mauvaise nouvelle. Ce retour ne peut avoir d’effets positifs pour la Belgique que s’il est concerté au niveau européen de telle sorte qu’une politique commercial protectionniste pénalise "non pas tous les pays pratiquant les bas salaires, mais ceux dont la productivité converge vers nos niveaux et qui ne mettent pas en place des politiques sociales et écologiques également convergentes."16
Ce qui passera, à l’échelon communautaire, par une réhabilitation des mesures restrictives aux échanges internationaux comme par exemple, le tarif communautaire qui fonctionne comme une taxe sur les importations. Le produit de ce tarif communautaire devra impérativement alimenter "un fonds social européen et des aides destinées aux pays extérieurs s’engageant, dans le cadre d’accords à moyen terme, à relever leurs protections sociales et écologiques."17 La recette des montants compensatoires devrait abonder un fonds de convergence sociale et écologique u profit des pays de l’Union européenne incités de la sorte à réaliser progressivement cette double convergence.
Certains s’interrogeront sur la compatibilité réelle d’un plan visant à favoriser le protectionnisme à l’échelle communautaire avec le cadre strictement néolibéral de la construction européenne prévalant à l’heure actuelle. En effet, le dumping fiscal, social et écologique règne sur le contient européen. Cela est particulièrement vrai pour ce qui est échanges commerciaux avec les pays situés en dehors de la zone euro. Le tarif communautaire s’avère, dans ces conditions, insuffisant. Pourquoi ne pas en revenir, comme dans les années soixante, aux montants compensatoires monétaires ? En vigueur dans les années 1960, ce système de taxation en vigueur pour les importations avait pour objectif de faire converger les prix nationaux.
Comme pour les recettes générées par le tarif communautaire, les apports financiers résultant de la mise en œuvre des montants compensatoires devront procéder d’une logique de solidarisation et non d’exclusion. Aussi, pourquoi ne pas imaginer qu’un "fonds de convergence sociale et écologique" soit créé afin de permettre aux pays de l’Union européenne situés hors de la zone euro de converger avec les pays de la vieille Europe ?
Contrairement, à ce que l’on entend parfois dans certains cénacles, le protectionnisme ne consiste pas à s’isoler radicalement du reste du monde. En ce sens, le protectionnisme n’est pas l’autarcie. D’ailleurs, le protectionnisme tel que présenté dans cette brève analyse vise non pas à exclure mais à permettre une convergence sociale et écologique afin de compenser les effets socialement dévastateurs des dynamiques libre-échangistes jusqu’ici promues par l’OMC. Ce protectionnisme "rétablirait le respect des règles démocratiques dans la possibilité pour les citoyens de choisir le degré de protection sociale et écologique qui leur convient."18 . Il y a, comme qui dirait, urgence.

Notes :

1 "Seule la comparaison des productivités relatives importe, et il n’est donc nul besoin pour un pays d’avoir un avantage absolu dans l’une ou plusieurs des différentes productions pour tirer parti de la participation à l’échange" (Guillaume LAMY, Mondialisation et pauvreté in Regards croisés sur l’économie, La Découverte, 2008/2-N° 4).

2 Bhagwati Jagdish, 2005, Éloge du libre-échange, Éditions d’Organisation, Paris.

3 Guillaume Lamy, op.cit.

4 Samuelson Paul A., 2004, « Where Ricardo and Mill Rebut and Confirm Arguments of Mainstream Economists Supporting Globalization », Journal of Economic Perspectives, vol. 18, n°3.

5 Rober Reich, "L’économie mondialisée", Ed.Dunod, Paris, 1993.

6 L’Expansion, n° 703, décembre 2005

7 BIT, "Le BIT prévient que les salaires réels de millions de travailleurs sont menacés de coupes en 2009. Un déclin qui intervient après une décennie de salaires à la traîne de la croissance", édition mise en ligne le 25 novembre 2008.

8 Le coefficient de Gini est toujours compris entre 0 à 1. Un cœfficient de Gini égal à zéro désigne une situation d’égalité parfaite. S’il équivaut à 1, le cœfficient de Gini renvoie à une répartition absolument inégalitaire des richesses où une personne s’accapare l’entièreté du revenu, tandis que les autres n’ont rien.

9 Alternatives économiques, n°235, avril 2005.

10 BusinessWeek, 13 octobre 2008.

11 Financial Times, 1er avril 2009

12 Paul Krugman, "Trade and inequality, revisited", Vox, 15 juin 2007 cité par Jacques Sapir, "le retour du protectionnisme et la fureur de ses ennemis", Le Monde Diplomatique, mars 2009.

13 Ian Dew-Becker and Robert J. Gordon, "Where did the Productivity Growth Go ? Inflation Dynamics and the Distribution of Income", Paper to be Presented at the 81st meeting of the Brookings Panel on Economic Activity, 2005:2 Washington DC, September 8-9, 2005, p.59 in http://www.brookings.edu/es/commentary/journals/bpea_macro/forum/200509bpea_gordon.pdf

14 Paul Krugman, New York Times, 18 septembre 2007.

15 Michel Husson, "La baisse tendancielle de la part salariale", 23 septembre 2007, p.3 in http://hussonet.free.fr/parvabis.pdf.

16 Jacques Sapir, ibid.

17 Voir Bernard Cassen, "Inventer ensemble un « protectionnisme altruiste", Le Monde diplomatique,février 2000

18 Jacques Sapir, "Libre-échange, croissance et développement. Quelques mythes de l’économie vulgaire" , Revue du Mauss, n° 30, 2e semestre 2007, La Découverte, Paris.



4 réactions


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 8 septembre 2010 23:03

    Travail de recherche érudit et admirable, un peu semblable cependant aux gigantesques études qui aboutissent à la conclusion selon laquelle une puce à qui on arrache ses six pattes devient sourde.. (quand on arrache une patte à une puce et qu’on lui dit saute.. Elle saute ! deux pattes.. etc)

    « ..des relations complexes entre les inégalités et la mondialisation.. »

    Certaines sont simples et évidentes pourtant, ne nécessitent pas d’être versé dans l’art de l’apologétique :

    - 1000 gredins à milliards de fifelins, gibier de potence contre lesquels personne ne peut rien
    - un million de séides garde-chiourmes à 10 millions par mois, Saint-Tripoux et jet-sac
    - 400 millions de prols ilotes à 1000 dollars, acéphalisés, zombifiés, ficelés, addict au spectron
    - et 4 milliards de damnés à 3 ou 4 dollars par jour

    Vous confirmez ?

    NB : rendez-vous compte, y’a encore des gens qui croient que Zébulon est de droite et DSQ de gauche, qui pensent avoir voté pour l’Europe en plébiscitant un indigeste traité de commerce.. Alors, votre brillante casuistique économique


  • xavier dupret xavier dupret 9 septembre 2010 09:05

    Cher Montagnais,

    Les évidences ne forment pas science. Cette dernière m’intéresse bien plus que les vérités de comptoir de cafés du commerce. De la différence entre populaire et populisme. Cela, je confirme.


  • rastapopulo rastapopulo 10 septembre 2010 00:15

    @ Xavier

    J’aurais voulu écrire cette article et pourtant je trouve qu’il manque de références sur le cœur du sujet, le besoin de contrer le dumping social et environnemental (ce que je comprend instinctivement mais sans pouvoir argumenter plus que vous).

    Je sais que Maurice Allais à concrètement la même approche, que la guerre de sécession à vue s’affronter le Nord pro-industrie et protectionisme contre le sud esclavagiste et donc « free trade » qui n’a pas résisté, que le savoir technique est le socle de l’économie physique et non le marchand, mais c’est tout.

    Je vous enjoins vivement à répondre à ces interrogations sur l’article d’un défendeur de l’orthodoxie des 40 dernières années pour la joie du plus grand nombre (!) :

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-irreductibles-du-made-in-80930#forum2682175


    • rastapopulo rastapopulo 10 septembre 2010 00:22

      Heu j’ai peut être été trop vite sur le manque de référence donc je voudrais simplement en avoir d’autre en défaveur du dumping social et environnemental. 


Réagir