Plan de relance et vieilles dentelles
La question que tout le monde se pose est : peut-on laisser Macron emprunter 100 milliards d’euros, en notre nom ? Macron s’est surtout distingué depuis qu’il est au pouvoir pour son habileté à transférer les milliards des poches de la classe moyenne vers celles des riches. Peut-on lui faire confiance pour utiliser ces 100 milliards à bon escient ?
Le comportement de Macron ressemble à celui de ces fonds vautour qui s’abattent sur les entreprises trop faibles pour leur résister afin d’en siphonner la trésorerie (la caisse des dépôts, les fonds de retraite), vendre les actifs les plus intéressants (la FDJ), piller les brevets (Alsthom), la restructurer c’est-à-dire détruire les emplois, puis finissent par emprunter pour se verser de gros bonus avant de disparaitre en laissant derrière eux une terre brulée sur laquelle rien plus jamais ne repoussera. Macron aime-t-il la France ?
Pour citer Pierre Reverdy, « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour » et force est de reconnaître que jusqu’à présent, les Français n’en ont pas reçu beaucoup de la part de ce jeune président mal élu, en opposition à un péril monté de toute pièce par les médias dont les propriétaires ont certainement flairé la bonne affaire dans l’élection d’un benêt qui croit tout leur devoir. Il n’y a donc aucune raison qu’il soit soudainement capable de résister à leur empressement pour mettre la main sur ce qui pourrait bien être le baroud d’honneur d’une France qui n’en finit pas de dégringoler. 100 milliards, ce n’est pas grand-chose, c’est tout juste la moitié de ce que possède Jeff Besos aujourd’hui, mais si c’est tout ce qu’il reste, autant le prendre.
Dans ces conditions, plutôt que de parler de plan de relance, de créer un commissariat au plan dirigé par le politicien le plus inepte de toute la république, qui n’a pour seul mérite que de permettre à Macron de conserver une majorité parlementaire, il faudrait sans doute s’interroger sur la volonté et la capacité de ce gouvernement de relancer une France qu’il n’a de cesse de détruire depuis qu’il est au pouvoir et surtout, sur son aptitude à gérer, en notre nom cette somme d’argent. Ne vaut-il pas mieux attendre 2 ans ?
D’autant que cet empressement pour emprunter 100 milliards quelques mois avant les élections présidentielles, donnent l’« impression » que Macron se lance dans une opération clientéliste destinée à lui garantir un deuxième mandat. Un deuxième mandat pour quoi faire ? Achever l’œuvre entamée : la destruction de la France et l’appauvrissement des Français ? Tuer l’avenir et l’espoir ? Car c’est peut-être la principale caractéristique de cette présidence que de ne ménager aucune place pour l’espoir ; Macron administre la chute comme on gère une faillite et les Français sont priés de se résigner en silence. Peut-être est-il temps de lui signifier qu’il a déjà suffisamment maltraité ce peuple qu’il semble détester.
Le principal effet de ce nouvel emprunt de 100 milliards, dont une partie significative profitera presque mécaniquement à des intérêts étrangers dans un Europe qui érige la libre circulation des biens, des personnes et des services ainsi que la concurrence non faussée, c’est-à-dire sans préférence nationale, en principe immuable, aura pour principal effet d’augmenter considérablement l’emprise des banquiers sur ce pays. L’exigence de mesures d’ajustement structurelle n’est qu’une question de temps. Macron aura bien travaillé pour étendre leur pouvoir sur les Français. En a-t-il conscience ?