Politique économique : quoi de neuf ?
Le soleil de la droite Sarkozyste prive la gauche d’un feu social habituellement accaparé par la grande correctrice des méfaits du capitalisme, la droite de la gauche, la social-démocratie.
Mon propos n’est pas de brocarder une disposition qui va rendre service à plusieurs centaines de milliers de personnes et à leurs familles. Est-ce une avancée pour autant dans un monde où la vitesse d’accroissement de la richesse est sans commune mesure avec la lenteur de l’arrière-garde de la lutte contre la pauvreté ?
Il est curieux de voir que, comme ses prédécesseurs, de droite comme de gauche, Mr Sarkozy réussit mieux à faire la politique de ses « adversaires » que la sienne propre. A l’heure où la croissance est en berne et la balance commerciale horriblement déficitaire, que la réduction de la dette n’est plus d’actualité et le pouvoir d’achat bien compromis, sa politique de confiance éperdue dans la main invisible (en instituant le RSA, il lui donne un grand coup de règle sur les doigts) n’a pas permis à ses patrons de choc, à ses commandos libéraux d’obtenir le moindre résultats en échange de ses largesses, tant financières qu’anti-sociales, pas plus qu’un marché du travail assaini.
Mr Sarkozy semble tout aussi emprunté que ne l’était F. Mitterrand, caparaçonné dans ses 101 propositions : en 25 ans, le monde change encore plus vite qu’à l’époque et l’incantation aux promesses de campagne ne facilite pas une adaptation rapide.
Les caisses de l’État sont vides : les contraintes européennes sont importantes, et la restauration d’une balance commerciale équilibrée est la seule solution qui lui permette de récupérer un pouvoir de régulation -ce ne sont pas les titulaires du RSA ou les Smicards, ni même la plupart des salariés ou des retraités qui ont le pouvoir de les renflouer.
Notre économie est forte de ses grosses sociétés (issues des nationalisations rappelons-le) et de ses artisans : entre les deux, le désert par rapport à nos partenaires étrangers. Seul un plan cohérent en direction des moyennes entreprises, sur le court, le moyen et le long terme, peut nous permettre de revenir dans les nations qui comptent.
Il faudra qu’il soit bien plus audacieux que ceux qui existent, tant sur les mentalités que sur la formation, sur les transferts de technologie que sur une judicieuse utilisation de la décentralisation, ...
Qui aura le courage de dire que c’est l’affaire d’une ou deux générations ?