mardi 25 novembre 2008 - par André-Jacques Holbecq

Pour que l’argent nous serve, au lieu de nous asservir !

Plus de 1310 milliards d’euros !
 
Voilà l’estimation de ce que nous, Français, avons payé depuis 1973, au titre des seuls intérêts sur la dette publique. Chaque jour c’est plus de 110 millions d’euros, issus des impôts que vous payez, qui sont transférés a ceux qui sont déjà les plus riches !
 
En effet, depuis 1973, l’État s’est volontairement dépossédé de son devoir fondamental d’émettre la monnaie utile aux citoyens, argent dont notre économie a besoin, et l’État emprunte aux banques privées, auxquelles il verse ensuite d’énormes intérêts. A l’heure du " pouvoir d’achat chancelant " et des " caisses vides ", il n’est plus acceptable que notre argent, issu de notre travail, ne nous appartienne pas. Nous subissons chaque jour les conséquences de cette trahison : dégradation de l’emploi et des services publics, course sans fin à la croissance, destruction de l’environnement, etc,.
Nous avons conscience que l’expression « création monétaire » ne signifie rien à la plupart d’entre nous, car notre mental est habitué à considérer l’argent comme une richesse matérielle existante à partager. Comme le but de ce site n’est pas d’informer sur la création monétaire mais d’interpeller sur l’importance à restaurer les Nations dans leur droit régalien à émettre la monnaie dont elles ont besoin pour leur développement, nous nous limiterons à quelques lignes d’explications pour que vous appréciiez bien l’enjeu :
 
Comment est créée la monnaie

Depuis 1971 l’argent moderne est totalement dématérialisé, de sorte qu’il n’existe plus à moins de le « créer ». Mais à part la monnaie fiduciaire (pièces et billets) qui ne représente qu’une petite partie de la masse monétaire, 90% de cette masse n’existe que sous forme « d’écritures comptables ».
D’où vient cette monnaie scripturale ?
 
Il faut au départ une demande : des personnes individuelles et des entreprises, et parfois aussi des structures spéculatives.
 
Il faut ensuite une offre pour répondre à cette demande : aujourd’hui, c’est le système bancaire privé qui reçoit les demandes et la monnaie est créée par le banquier lorsqu’il accepte le crédit et qu’il inscrit sur le compte du demandeur la somme correspondante.
 
Que devient cet argent ? Il circule dans la société au gré des échanges économiques, ou bien il est épargné par certains, en partie, pendant un certain temps. Mais il finit toujours par disparaître, au fur et à mesure des remboursements des prêts.
Pour visualiser cela, imaginez un bassin dont le niveau de l’eau contenue (la masse monétaire circulant dans la société) dépend du rapport entre le débit de l’alimentation coulant par le robinet (l’ensemble des crédits consentis) et celui s’écoulant par la bonde (l’ensemble des crédits remboursés).
 
Le privilège de la création monétaire : une question fondamentale de légitimité

Ainsi donc ce sont les gens qui créent la valeur réelle par leur activité, et ce sont les banques qui créent la valeur symbolique par production de signes, avec la particularité que sans ces signes - sans la monnaie - on ne peut pas avoir accès à la richesse réelle, même si elle existe : un milliard de personnes meurent de faim, non par manque de nourriture, d’autres meurent de maladie non par manque de médicaments, etc... mais par manque de l’argent qui y donnerait accès.
 
L’humanité est réduite à demander l’autorisation de produire et consommer, comme un enfant demande à ses parents l’autorisation de sortir, car c’est la banque qui, selon qu’elle accorde le crédit ou pas, décide en fin de compte de ce qui a le droit de se faire ou non dans le monde.

Alors selon vous, puisque le peuple est créateur de la vraie valeur, n’est-il pas légitimement en droit de gouverner les signes qui la représentent ? N’est-ce donc pas à un organisme public, représentant les intérêts de la communauté entière, de détenir ce privilège ?
 
Voyez bien la différence :
 
Si c’est le secteur privé qui crée la monnaie : elle est créée de manière sélective, sur des critères de rentabilité et de solvabilité au service prioritaire des actionnaires du système, sans se soucier du bien commun. La crise financière actuelle ne révèle-t-elle pas l’injustice et le danger que représente cette logique ? Dans ce système, on ne prête qu’aux riches et la population manque de signes monétaires comme un organisme manque de sang.
 
Mais surtout, l’intérêt bancaire perçu au prétexte de la création monétaire (rémunération principale de l’émetteur, aussi appelée seigneuriage), est, ne l’oublions pas :
- Cause première de l’inflation, par ailleurs dénoncée comme fléau n°1
- Cause première de la course à la croissance si dommageable à l’environnement
- Cause première de l’appauvrissement des nations par la dette publique
- Cause première du transfert permanent de la monnaie des plus pauvres vers les plus riches
 
Si c’est le secteur public qui crée la monnaie : elle peut être émise sur des critères d’intérêt collectif, sans nécessité absolue d’être assorti ni d’une échéance, ni d’un intérêt, mais même dans ce cas, cet intérêt reviendrait à la collectivité et participerait au bien commun.
 
La plus grande privatisation jamais opérée : Le privilège de création monétaire

Eh bien le croirez-vous, l’article 104 du Traité de Maastricht, transposé en France dans la loi du 4 août 1993, interdit aux Banques centrales (la Banque de France, institution dont le capital appartient à l’Etat, en ce qui nous concerne) d’autoriser des découverts, d’accorder tout type de crédit au Trésor public et à tout autre organisme ou entreprise publique. Les Européens ont abandonné le droit "régalien" de création monétaire, au profit des seules banques commerciales.
 
Mais déjà, depuis la réforme des statuts de la Banque de France ayant fait l’objet de la loi du 3 janvier 1973, les avances au Trésor avaient été supprimées. Et tout cela sans débat public au point que la plupart d’entre nous croient encore que l’argent est gagé sur l’or et émis par l’Etat ! C’est dire comme le citoyen est informé...
Comme le rappelle Maurice Allais - Prix Nobel d’économie - « pendant des siècles, l’Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l’Etat de battre monnaie et le privilège exclusif d’en garder le bénéfice ; la république démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n’est pas le moindre paradoxe de notre époque ».
 
Comprenons-nous bien. Nous ne sommes pas en train de lutter contre les banques, qui ont tout à fait leur place et leur utilité dans la société, nous interpellons l’opinion sur un pouvoir exclusif qui leur est confié et qui, pour être légal, n’en est pas moins, à nos yeux, illégitime par essence et cause des principaux maux dont souffre l’humanité.
 
Le retour à la planche à billet ?

Dès qu’est émise l’idée de confier à un organisme public le privilège de la création monétaire, les bras se lèvent et l’on ne manque pas d’agiter l’épouvantail de l’hyper inflation et des crises liées à l’usage excessif que les gouvernements ne manquent pas de faire dès qu’ils ont les coudées franches. L’histoire est là pour en témoigner. Il n’est pas niable que dans le passé des abus aux conséquences douloureuses ont été commis ; mais :
 
1. Le fait que, par le passé, certains responsables politiques aient abusé du pouvoir de création monétaire ne justifie évidemment pas que l’on prive la collectivité de ce pouvoir vital pour nous tous. La seule question importante (que les responsable refusent curieusement de porter au débat public) est : Qui a la légitimité pour créer la monnaie : les acteurs privés ou les acteurs publics ? La question suivante (mais secondaire) est : Comment interdire les abus aux différents acteurs ?
2. Il n’est pas question de « revenir à la planche à billets » : il est question de reprendre tout ou partie de cette « planche » au système bancaire privé pour pouvoir l’utiliser de la même façon, sans créer davantage de monnaie, mais cette fois dans l’intérêt général plutôt que pour des intérêts particuliers. Peut-on globalement se féliciter du monde que l’usage de l’émission monétaire par le privé a permis de construire ? Êtes-vous prêt(e) à miser l’avenir dessus ?
 
3. Il n’y a risque d’inflation que lorsque l’on émet trop de monnaie à production égale. Tel ne serait pas le cas puisque chaque injection correspondrait à une création de richesse réelle, à usage collectif
 
4. Pour éviter tout risque de dérapage, nous proposons qu’au moins la monnaie à usage de la création de richesse collective et d’amélioraton du bien commun (équipements de la Nation et réponses aux défits écologiques) soit émise par un organisme public, mais indépendant des gouvernements en place, missionné et devant rendre des comptes aux Peuples au travers des parlements nationaux et du parlement européen
 
Imaginez ce qui deviendrait possible si le pouvoir de création monétaire était restitué au public

Nous pourrions financer, sans augmenter la fiscalité, et sans emprunter, tout ce qui serait possible de réaliser pour répondre aux urgences écologiques et humanitaires de notre temps.
 
Car si une collectivité a : 1) un besoin, 2) la volonté de le satisfaire, 3) les moyens techniques et énergétiques, 4) une main d’œuvre disponible, 5) le savoir-faire, … pourquoi ne peut-elle réaliser ce besoin par faute de financement ? Parce que la monnaie reste conçue comme une réalité matérielle et précieuse, de quantité finie donc rare et épuisable, alors qu’elle ne l’est plus puisqu’elle est dématérialisée
Au lieu de penser le monde au travers des moyens financiers que l’on estime possible de mobiliser, on pourrait enfin le penser en fonction des seules vraies questions qui se posent à nous aujourd’hui et nous focaliser sur les solutions dont les limites seraient uniquement fixées par :
- Les ressources humaines d’une part
- en qualité : par manque de formation, mais cette adaptation là pourrait n’être qu’une affaire de quelques années dès lors que l’on sait ce que l’on veut et que les candidats savent que cela va déboucher
- en quantité surtout : car on peut imaginer qu’alors le plein emploi serait vite retrouvé
- Les ressources naturelles d’autre part, car dans ce grand chantier d’adaptation et de mutation, il faudrait, bien sûr, veiller à ce que ce qui est entrepris par les uns et les autres, soit compatible avec les équilibres écologiques, sinon, tout cela n’aurait aucun sens. Alors...

Nous demandons instamment aux pouvoirs politiques d’accéder aux demandes suivantes :

Au niveau de la zone euro :
1 - Pour tout ce qui concerne le financement des projets collectifs de l’eurozone - et en particulier pour financer la mutation qu’exige le défi écologique ainsi que le virage technologique pour pallier à l’épuisement de certaines ressources naturelles ; pour financer la recherche, un enseignement ainsi qu’un système de santé de qualité gratuits et, en général, pour tout ce qui sera considéré démocratiquement comme nécessaire pour l’amélioration collective de la qualité de la vie de façon durable - la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contrainte à une émission monétaire centrale, éventuellement sans échéance et sans intérêt, par décision des députés des pays de la zone euro du parlement européen sur demande soit de la commission, soit du conseil européen (c’est-à-dire les chefs d’Etat), soit des députés européens des pays de la zone euro.
2 - Les critères de Maastricht doivent être revus et permettre de soumettre au débat démocratique, par exemple, les propositions suivantes :
a) les budgets des États doivent être équilibrés en "fonctionnement" + "amortissements" par la fiscalité. Nul État de la zone euro ne devrait déroger à cette règle.
b) les États peuvent faire financer leurs équipements (budget d’investissements) par un appel à création monétaire sans intérêt de la BCE. Néanmoins, les députés de la zone euro du Parlement Européen devraient disposer, à la majorité simple, d’un droit de veto concernant une demande d’un État s’ils estiment que le projet n’est pas fondé ou qu’il contredit les orientations générales de la politique européenne.
c) les besoins d’investissements collectifs de l’eurozone doivent également pouvoir être financés par création monétaire sans intérêt de la BCE
Les statuts et la mission de la Banque Centrale Européenne doivent être revus en conséquence
 
Au niveau national :
A défaut de faire aboutir ce projet au niveau européen, d’opérer une reprise du droit collectif (national) d’émettre la monnaie, éventuellement par émission d’une monnaie complémentaire à l’euro , quitte à risquer une sortie de l’UE, non par anti européanisme mais pour se donner la possibilité de devenir le modèle qu’inspirera les autres Nations.
 
Si vous voulez soutenir cette proposition, nous vous proposons deux actions complémentaires :

1 - Votre soutien électronique à la demande collective précédente. Lorsque la liste sera suffisante, nous ferons parvenir celle ci à qui de droit, sous forme de pétition.
 
2 - L’envoi d’une lettre personnelle à votre député, sénateur, président du conseil général et régional, ou à ceux que vous connaissez, ainsi qu’aux grands partis et à la presse (téléchargement du modèle de lettre qu’il vous suffira de personnaliser, et nom et adresse de votre député et sénateur)
Nous le savons par expérience : isolée, cette lettre restera ignorée ou évacuée poliment. Il est essentiel qu’elle arrive en nombre, régulièrement et de toute part sur le bureau des élus et personnalités - notamment de la presse - pour qu’elle ne soit pas traitée à la légère. Notre objectif est que les envois proviennent, nombreux, d’individus, d’associations, de groupes ou d’organismes citoyens. C’est le seul moyen pour que cette question, si importante pour l’avenir des Peuples, soit enfin connue d’eux et et qu’ils puissent la traiter.
 
 (GRESSO)


22 réactions


  • dapeacemaker911 25 novembre 2008 16:32

    Une prof s insurgeait sur un autre fil au sujet de la miserable education dispensée...

    MAIS SI ON ENSEIGNAIT CE QU EST ET COMMENT FONCTIONNE :
     - L ARGENT
     - L OMC
     - LE FMI
     - LES FONDS DE COMPENSATION (CLEARSTREAM)
     - L OCDE

    Rajoutez a cela un cours sur les mutiples imbrications entres les differents pouvoirs en place (medias, industries de santé, d armement, de BTP, legislatif, executif....) et une petite pincée de "qui a financer la montée du nazisme", et "pourquoi nous sommes a l aube d un nouveau 33", en terminant sur une analyse qu on titrerai "Vers une dictature policiere mondialisée" ? .... Si le Peuple a acces au Savoir...mais alors... ALORS...

    CA SERAIT LE BORDEL !!!!!


    Si les gens se mettent a comprendre la societe dont ils font parti, ils risquent de se mettre a reflechir par eux meme.... alors on ne pourrait plus les manipuler tous les soir a 20h et ils se mettraient a aspirer a d autres valeures que TRAVAIL CONSOMME OBEIS ET ’T’ES’ TOI...


    chai pas peut etre un truc du genre.... 

    Liberté, Egalité, Fraternité, Justice.


    Allons marchons... continuons d ettayer les raisons d un necessaire changement, l Histoire nous donnera raison.


     


    • Tzecoatl Tzecoatl 25 novembre 2008 17:33

      "CA SERAIT LE BORDEL !!!!!"

      Hélas, non, ce ne serait pas le bordel. Enfin, le bordel n’est pas souhaitable, mais la prise de conscience, si.

      Or, j’ai remarqué que la critique de la privatisation de la création monétaire, par la voie orale, passe très difficilement. Et nos concitoyens qui ont bien intégré la nécessité à se marcher dessus et d’être individualistes par la force des choses, considèrent cela normal. Par ailleurs, le matraquage médiatique classique fait le reste et ne donne plus beaucoup de crédibilité à tout autre discours alternatif.

      Ca me rappelle un libéral qui expliquait qu’il a mis 1 an à faire comprendre à sa petite amie chinoise ce qu’était la liberté.






    • Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 25 novembre 2008 18:39

      Cher Tzecoatl,

      Si le message ne passe pas par voie orale, peut-être devrions-nous essayer le suppositoire ? smiley A force de se faire mettre par ce bout-là, sans compter les multiples sondages dont ils sont victimes, nos concitoyens doivent disposer, côté pile, d’une véritable autoroute de l’information...

      Serait là l’origine de l’expression "parle à mon cul, ma tête est malade !" ??? A méditer...

      Brieuc.

      P.S. : Tout mon commentaire est bien sûr du second degré smiley


  • Mr Mimose Mr Mimose 25 novembre 2008 16:58

    Monsieur Holbecq vous etes bien courageux d’écrire ce genre d’article, m’étonnerait pas qu’on vous retrouve suicidé de deux balles dans la tete un de ces jours.
    Je prends ma pilule et je retourne regarder TF1


  • fredleborgne fredleborgne 25 novembre 2008 18:38

    L’état est mort. La corruption l’a tué. Il ne reste que le cirque qui expédie les affaires courantes et assoie le pouvoir des riches par guignols interposés.
    Il n’y a aucune confiance à avoir pour les politiciens actuels, comme pour ceux qui ont jeté à bas l’état et le service public.
    Santé, éducation, poste, energie, banques, infrastructures...tout est privé, mais dans les mains de la même caste.
    La Gendarmerie va courir derrière les avantages de la police, et l’Armée, après la fin de la conscription et de multiples réorganisations rendues nécessaires par la professionnalisation, sera bientot vidée de ses anciens cadres avec une ultime restructuration "fausses promesses et coups bas". Les nouveaux seront mercenarisés après avoir connu la misère due aux multiples mutations qui interdisent le travail de l’épouse. Bref, ils seront coupés de la population et prêts à se ranger en cas de besoin aux côtés des bleus, ou partir dans des endroits pour défendre des intérêts financiers plus que les droits de l’homme.
    Les citoyens, confits entre des loisirs médiocres et un travail con et mal payé, ne bougeront pas puisque le chomage sera assimilé à de la fainéantise, et préfèreront fermer leur gueule pour ne pas être arrêté pour "trouble" puis relaché sans jugement, ce qui pourrait entrainer une perte du boulot.
    Ce pouvoir sait se faire accepter en ne permettant pas aux mécontents de communiquer. Et pourtant...Un simple boycott de la consommation peut le faire tomber.
    Il suffit d’éteindre les télés, d’inviter ses voisins à jouer aux cartes, et de lancer une grève illimitée...à domicile pour ne pas se faire taper dessus.


  • miwari miwari 25 novembre 2008 20:15

    Un lien intéressant "La carte de France des plans sociaux" apparemment mise a jour régulièrement pour vous rendre compte de l’ampleur de la situation, trouvé sur ce blog


  • Blé 26 novembre 2008 07:33

    Une remarque : quand quelqu’un explique aux plus grand nombre comment fonctionne notre société, mais n’est pas habilité à le faire car n’appartenant pas à la classe dominante, on l’appelle "communiste" ou "troskyste" ou pire "altermondialiste", ou encore gauchiste irresponsable, j’en passe et des meilleurs.

    Depuis des décennies, la classe dominante n’a eu de cesse de ridiculiser la culture populaire, la culture syndicale, la culture ouvrière et surtout la réalisation grandeur réelle des idées du C N R.( sécu, C A F, retraite,services publics, etc...)


  • Jimd Jimd 26 novembre 2008 10:15

    pourriez vous dans ce acs nous expliquer comment cela fonctionnerait pour un particulier voulant un pret immobilier ou pour acheter une voiture ou autre.
    pour une entreprise voulant emprunter.

    qui accorde le pret ? une banque privee ou une banque nationale.
    qui decide... car il y a un arbitrage, une decision a prendre, si la creation monetaire est publique, la decision de pret est donc publique.
    est ce que ces prets aux particuliers sont egalement sans interets ?
    si oui alors comment remunere t on l’epargne, ou alors supprimons nous tous les taux d’interets ?


    • anuck 26 novembre 2008 10:36

      Pour un privé ou une entreprise c’est une banque privée comme cela se fait actuellement. Mais pout l’état, c’est à dire pour le bien public (hopitaux, routes,logements ..) c’est elle-même qui crée le montant de l’emprunt a un taux 0 sans oublier de détruire ce montant à échéance. Quant au compte épargne c’est de la sphère privée donc vers un établissement privé rémunéré avec intérêt.


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 26 novembre 2008 11:16
      @ Jimd

      Intéressantes questions, car elles permettent de développer un peu et d’aller un peu plus loin que le seul effet de la création monétaire par les banques commerciales et ses effets sur la dette publique.
       
      Maurice Allais écrit
       
      1 - La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant actuellement de la création de monnaie bancaire.
       
      2 - Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts à des termes plus longs, ou tout au moins de même terme.
       
      Cette double condition implique une modification profonde des structures bancaires et financières reposant sur la dissociation totale des activités bancaires telles qu’elles se constatent aujourd’hui et leur attribution à trois catégories d’établissements distincts et indépendants :

      1. des banques de dépôt assurant seulement, à l’exclusion de toute opération de prêt, les encaissements et les paiements, et la garde des dépôts de leurs clients, les frais correspondants étant facturés à ces derniers, et les comptes des clients ne pouvant comporter aucun découvert ;
       
      2. des banques de prêt empruntant à des termes donnés et prêtant les fonds empruntés à des termes plus courts, le montant global des prêts ne pouvant excéder le montant global des fonds empruntés ;

      3. des banques d’affaires empruntant directement au public ou aux banques de prêt et investissant les fonds empruntés dans les entreprises
       
      Il est difficile de répondre mieux que lui le fait, mais je vais essayer de préciser.

      Les banques de prêt empruntent soit à des épargnants, soit directement à la Banque Centrale et elles sont rémunérés en honoraires pour leur travail d’attribution des prêts qui corresponds à leur expertise des risques de non remboursement de l’emprunteur (n’oublions pas cependant qu’à chaque prêt corresponds un certain nombre de garanties sous forme par exemple d’hypothèque, de caution ou d’assurance)
       
      C’est donc bien la banque privée qui accorde le prêt mais les intérêts de ce prêt reviennent toujours soit à la collectivité (puisque ces intérêts sont versés à la Banque Centrale) soit à l’épargnant (qui de toute façon, pour avoir pu épargner, a bénéficié antérieurement, directement ou indirectement, d’une monnaie émise par la Banque Centrale)
       
      La décision du prêt, sauf à tomber dans un travers trop "administratif", ne doit pas être le fruit d’une décision publique, sauf peut être dans des cas de très gros montants accordés à de grosses entreprises.
       
      Non, ces prêts aux particuliers (ou aux entreprises) ne sont pas sans intérêt, mais l’intérêt revient non pas aux "faux-monnayeurs" actuels (les banques privées), mais à la collectivité qui, par les richesses qu’elle crée est en droit de créer la monnaie correspondante.
       
      L’épargne serait rémunérée par les banques de prêts et les banques d’affaires suivant les besoins des entreprises et la quantité de monnaie nouvelle que décide d’accorder la banque Centrale ( suivant les besoins de l’économie, les risques de surchauffer ou de récession, etc.,)
       
      Pour ma part je pense qu’en plus il faudrait deux taux d’intérêts distincts ; l’un, faible, pour les investissements "sociétaux", l’autre plus élevé, pour les autres types d’investissement et les crédits à la consommation
       
      C’est évidemment un exemple de fonctionnement du système que j’ai tenté de proposer, c’est au politique à affiner les structures, mais il reste que le principal est que la masse monétaire en circulation doit être d’origine "banque centrale" et que les intérêts doivent revenir à la collectivité.
       
      Puisque l’ensemble des crédits au *secteur privé* représente en France 1837 milliards d’euros (fin juin 2008), à 5%, c’est près de 60 milliards qui reviendraient annuellement à la collectivité

    • Tzecoatl Tzecoatl 26 novembre 2008 12:29

      @André-Jacques Holbecq :

      Votre description d’un système équitable est intéressante, mais permettez-moi de souligner qu’elle comporte certaines lacunes.

      Vous n’êtes pas sans savoir que les intérêts réclamés par les banques ne sont pas monétisés, de telle sorte que dans la zone euro, il y a 9000 milliards d’euros de monnaie en circulation (M3) pour 15000 milliards de dettes toujours libellés en euros (source BCE). Le fait que vous transfériez la création monétaire et le prélèvement d’intérêts du privé au public sans monétiser quelque part les intérêts n’est que la perpétuation du droit de seigneuriage que vous décriez à juste titre.

      Le delta entre dettes et monnaie disponible, soit 6000 milliards d’euro, n’est ni plus ni moins qu’un droit illégitime des banques à s’approprier la propriété d’autrui, à concurrence de 6000 milliards d’euros donc. Rendez public ce fait, et c’est l’état qui se chargera de s’accaparer nos propriétés respectives.

      A mes yeux, la première réforme monétaire à faire est de s’assurer que le jeu monétaire soit à somme nulle entre dettes et monnaie, et non à somme négative exponentielle comme actuellement.

      Dès lors, les agents économiques qui ploient sous le fardeau de la dette, les états, étant les seuls acteurs capables de corriger cette absurdité monétaire où les banques réclament plus d’argent qu’elles n’en créent, du fait du crédit de confiance qu’on leur accorde, seraient avec une telle mesure soulagés de ce rôle destructeur pour les missions de service public. On pourrait imaginer que le produit de création monétaire visant à monétiser les intérêts (et donc à assurer un jeu à somme nulle dette/monnaie) soient versés exclusivement aux services de la dette des différents pays membres de la zone euro.

      Le vrai débat n’est pas tant de transiger entre le fait que la création monétaire soit publique ou privée (d’ailleurs, dans le modèle d’Allais que vous nous proposez, la monnaie créée par les pouvoirs publiques est essentiellement distribuée par le secteur privé), mais d’opter pour un système monétaire où la prédation de l’homme par l’homme ne soit pas la norme.







  • anuck 26 novembre 2008 10:26

    Trés bon article. Juste quelques précisions :

    Dans la monnaie vous avez parlé de la création, il aurait peut-être fallu aussi parler de la destruction de la monnaie. Cette destruction, si elle est opérée du même montant que la création a le pouvoir d’empécher la montée de l’inflation. Dans ce cas c’est une opération nulle pour l’état qui récupère, par la suite, une sorte d’intérêt avec les impôts.

    Actuellement nous payons 3 intérêts. Le premier à l’état sous la forme de l’impôt (il faut bien rembourser les banques), le deuxième sous la forme de la hausse des prix (une entreprise qui demande un crédit va réadapter ses prix pour payer l’intérêt aux banques), et le troisième si vous prenez un crédit personnel (habitation, voiture,..). C’est là ou l’on s’apperçoit que même si vous travaillez plus, même si vous gagnez en productivité vous ne pourrez jamais vous enrichir.

    Il y a tellement d’intérêt à ce que cela ne change pas que je crains que toutes ces belles et bonnes idées soient mises au placard. Il m’arrive de souhaiter que la crise soit vraiment profonde et dévastatrice pour qu’enfin les gens prennent conscience qu’il faille réellement changer le système.

    L’injection de milliers de milliards de $ prouve au moins une chose c’est que les états ont peur.


  • michel michel 26 novembre 2008 10:34

     Je ne suis pas un specialiste ; Juste qq qui s’et interessé à comprendre comment fonctionnait le 
     systeme monetaire à l’occasion de cette crise. De mon point de vue, si le systeme etait neutre vis
     a vis des pouvoirs, un simple changement serait necessaire (sa mise en oeuvre ne le serait pas) :
     Pour tout pret à des acteurs non financiers, l’interet des prets est injecté directement sur le marché.
     les banques seraient remunées par ailleurs comme toute entreprise, en fonction de la valeur ajoutée
     effective. bien sur cela pose mille questions mais par construction le systeme pourrait etre equilibre
     ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, ou plutot etre equilibre au dela du perimetre financier.

     

     
     


  • Rune Rune 26 novembre 2008 11:55

    Excellent article.
    Malheureusement, comme vous le dites "Nous le savons par expérience : isolée, cette lettre restera ignorée ou évacuée poliment"
    Je doute que même en grand nombre, ces lettres soient prises au sérieux... Nous pouvons nous agiter, gesticuler, hurler, tant que les (ir)-responsables ne risquent rien, ils ne changeront pas d’un iota leur politique.
     


  • dom y loulou dom 26 novembre 2008 12:40

    "l’État emprunte aux banques privées, auxquelles il verse ensuite d’énormes intérêts."

    en clair cela veut dire pour nous citoyens :


    L’Etat nous vend aux banques privées, corps et biens !!!



    le dieu argent se montre ce qu’il est, une drogue et l’Etat doit renflouer des drogués du jeu de poker menteur, autrement ceux-ci iraient en prison, mais comme ils sont tous petits copains ils préfèrent remettre leur dette sur le dos des citoyens et enfler cette dette jusqu’à impossibilité de remboursement.

    Pourtant en finances, le remboursemenet est le moment recherché, forcément. 

    C’est très grave... on nous vend !!! vous vous rendez compte ? Comme des esclaves sur le marché... ce n’est pas parce que le marché est virtuel pour la plupart d’entre nous que cette vente aux banquiers privés est moins effective. Et ce n’est pas à des entités multiples qu’on s’adresse-là, mais à une corporation particulière, la FED à qui Obama en plus vient de donner toute la responsabilité du trésor amricain !!!

    Monstrueux... et ils osent parler d’un sauveur... c’est vraiment ... tout est devenu absolument n’importe quoi et les médias ne font plus que déblatérer connerie après connerie.

    voilà une info qu’il nous faut connaître

    http://fr.youtube.com/watch?v=jlOUXWQP-KM&NR=1



  • La Taverne des Poètes 26 novembre 2008 13:03

    "L’argent, s’en servir pour asservir", c’est la devise du sarkozisme. Il est bon que l’argent soit rare et reste dans les mêmes mains.

    Mais connaissez-vous le plan Dugué  ?


  • Jimd Jimd 26 novembre 2008 13:12

    merci de m’avoir repondu aussi clairement ete nd detail.

    je reste tres dubitatif.

    pour plusieures raisons

    - je ne pense pas que la centralisation de la decision de creation monetaire puisse marcher. je ne pense pas que qulqu’un, meme investit democratiquement soit capable de dire qu’il faille un peu plus, un peu moins d’argent en circulation. cela me parait impossible....mais peut etre que je me trompe et que cette clairvoyance est en fait possible.

    - ce modele est interessant mais simple. il n’y a que des emprunts et des pretes simple. on n’y parle pas d’autres produits un peu plus complexes. bien sur ils sont decrie car on balance le beb avec l’eau du bain en ce moment mais beaucoup ont une utilite de couverture.

    - quid des echanges internationaux et du marche des change ? du prix de cette monnaie etatique par rapport aux autres monnaies ? cela rejoins donc mon premier point... l’etat serait sous pression de ces citoyens pour accorder plus de prets, mais aussi sous pression exterieure a cause de la balance des paiements et du taux de change.... et en plus de ce grand ecart entre contrainte interne et externe, il doit etre claivoyant.

    mais c’est en tout cas interessant, et bien argumente. merci donc.



    • Tzecoatl Tzecoatl 26 novembre 2008 13:43

      Je suis assez d’accord avec vous Jimd, mais des parades à la centralisation d’état de la création monétaire existe, comme je l’ai explicité dans mon post plus haut. Mon alternative à la proposition d’AJH permet de conserver l’allocation de crédit relativement proche des besoins, comme c’est le cas actuellement, entre les banques et les entreprises et ménages. C’est également une proposition nettement moins lourde pouvant être mise en place très facilement.

      Concernant les problèmes de change, une monnaie à somme nulle devrait être renforcé dans son change car l’économie qu’elle alimente connaitrait irrémédiablement une plus forte croissance.

      Concernant les produits de couverture, ils sont justifiés, mais sont plus du ressort de l’activité d’assurance, donc leur remise en cause est hors de propos.


  • Emohtaryp lululu 26 novembre 2008 14:25

    L’argent ne servira jamais les peuples,là est le paradoxe !! une société fonctionnant uniquement sur le troc est possible et souhaitable,tout peut-être troc,un travail contre un autre,un objet contre de la nourriture,de la nourriture contre un service,tant au niveau particulier qu’au niveau état......des simples règles à définir et le système est viable,je dirais même que cela s’impose comme substitut alternatif à la finance escroc...


  • Emohtaryp lululu 26 novembre 2008 14:34

    Tout le monde vivrait en harmonie, tout le monde aurait un toit, des vêtements et de la nourriture !

    Les causes de guerres est l’argent, il n’y aurait plus de guerre, s’il n’y avait plus d’argent

    Exemple de fonctionnement : la boulangère reçoit de plusieurs usines de la farine gratuitement, et elle fabrique son pain gratuitement, comment elle va dans les magasin, tout est gratuit et elle se sert non plus en fonction des tarifs, à rechercher le meilleur prix, là elle recherche la qualité et se sert selon ses besoin....

    Plus de nourritures perdus et mis à la poubelle, car tout le monde à accès à la nourriture, beaucoup moins de gâchis....

    Au nom du profit les capitalistes quand il trouve 3 pépite d’or il en brûle, détruise une, pour augmenter le cours et gagner plus d’argent, au nom de l’argent on brûlerai de l’or et des ressources naturelle, ce n’ai plus une vie, l’argent nous assouvis, tel des esclave dominé, par une dette imaginaire (crée ex nihilo, qui n’existe pas réellement) qui doivent rembourser aux plus riches, où est la justice ?, la justice est dans le porte monnaie, mais Défois....


  • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 27 novembre 2008 09:36
    Merci pour vos commentaires… quelques réponses ou avis
     
    @ Tzecoatl
     
    Je dirais que les intérêts réclamés par les banques ne sont effectivement pas monétisé par elles mêmes lors d’un crédit (à A) mais sont sensées l’être par d’autres banques à l’occasion d’autres crédits (à B)… il y aura donc un transfert nécessaire d’une partie du capital emprunté par B pour payer les intérêts dus par B … mais vous avez raison, il y a un décalage et la monnaie en circulation ne permets pas (si on fait un arrêt sur image à l’instant "t") de rembourser l’ensemble des dettes ( petit litige sur le chiffre de 15000 milliards … moi j’ai 12600, mais ce n’est pas très important)

    Transférer le payement des intérêts à la banque Centrale (propriété de la collectivité) ferait rentrer ces intérêts dans les budgets des Etats et donc permettrait une utilisation collective (solidarité, répartition, financement des biens collectifs, etc) plutôt que de les "confier" au privé. Disons que tout le monde en profiterait…

    Il est vrai qu’un système d’intérêts (monnaie de crédit, émise ou non par le privé) impose que la masse monétaire croisse en permanence, "imposant" d’une certaine manière une croissance qui n’est plus de mise dans l’état actuel de le planète. Et là aussi, je suis totalement d’accord avec vous. Pour ma part je propose que tout intérêt sur la création monétaire soit interdit, la croissance de la masse monétaire, si elle est nécessaire (augmentation des richesses), s’effectuant par une simple injection de monnaie centrale … mais imaginez si j’avais soulevé ce point dans notre "appel"  smiley
     
    @Jimd
    Dans ce qui est proposable sans être trop utopique, la création monétaire est centrale (BCE), et le choix de la quantité globale (et du taux d’intérêt) est fixé par celle-ci : .l’offre peut réguler la demande. On reste néanmoins dans un cadre assez classique où les banques privées sont les intermédiaires et les "experts" sur l’opportunité des demandes de crédit

    D’accord avec Tzecoatl pour dire que " Concernant les produits de couverture, ils sont justifiés, mais sont plus du ressort de l’activité d’assurance, donc leur remise en cause est hors de propos. "
     
    @lululu
    Je ne pense pas que le retour au troc ou la simple "gratuité" soit la solution … par contre je vous propose de lire attentivement le modèle économique de l’écosociétalisme … c’est gratuit et ça commence ici : http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=Sommaire_ES

  • Bof 27 novembre 2008 11:18

    BRAVO pour le choix de votre titre. L’ argent ne devrait être que cette "’ énergie"’ qui permet la Vie dans notre société. Je pense donc à l’ ÉQUITÉ car tout travail mérite salaire équitable. "ICI" est le véritable problème. Pourquoi un bureaucrate doit-il être mieux rémunéré qu’un manuel ou un intellectuel ? En écrivant ’intellectuel’, je pense actuellement jusqu’ aux personnes rejetées qui essaient d’améliorer les rapports de survie dans nos zup par exemple....Il y en a, e, comment réussissent-ils à survivre ?
     Il n’y a pas ’" équité "’ quand 30% d’une population est enfermée dans les zup . Il n’ y a pas "’ équité "’ quand 22% ne savent ni lire, ni écrire, ni compter dans un pays...AINSI, vos très beaux exposés ne sont que de la poudre aux yeux pour mieux permettre de pérenniser une situation d’avantages sociaux très peu admirables car au détriment des autres qui sont carrément exclus. C’est cette situation de privilégié sans aucune contre partie qui est à l’origine du déséquilibre de l’argent dans notre société. Quel autre rôle pourrait avoir l’argent que d’être d’échange entre nous , les Hommes ? Je pense que nous avons depuis très longtemps ( depuis plus de 2000 ans) essayé de voler un avantage à d’autres Humains...mais....les conséquences ne furent jamais très ’heureuses’ !... Curieux quand même est cette systématisation des conséquences...cela devrait servir de leçon.....

     MAIS, ...pendant ce temps le monde se meurt......


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