lundi 6 septembre 2010 - par Albert Ricchi

Pourquoi est-il si difficile de terminer ses fins de mois ?

Se nourrir, se loger, s’habiller, s’acquitter de ses factures d’eau, gaz, électricité en constante augmentation, payer ses transports, assurances obligatoires, impôts, forfaits hospitaliers et Sécurité sociale de toute sorte, l’addition est de plus en plus lourde en fin de mois.

Certes, on connaît la plupart des raisons de cette situation : mondialisation et financiarisation de l’économie, crise financière, concurrence effrénée à l‘intérieur même de l’Europe tirent sans cesse les salaires vers le bas.

Mais une autre cause, dont on parle peu, a consisté au début des années 80, à supprimer le dispositif indexant les salaires sur l’inflation qui protégeait jusqu’alors le pouvoir d’achat des salariés…

Plus de huit millions de personnes vivent aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté (910 € par mois) selon le rapport publié hier par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Le seuil de pauvreté est défini comme représentant 60 % du revenu médian des Français (environ 1510 € en 2010)

Plus de 3 millions de salariés sont payées au SMIC (1343 € bruts, ce qui correspond en moyenne à 1055 € nets, soit à peine un peu plus que le seuil de pauvreté). Loin d’être bien lotis, 30 % des salariés à temps plein (hors intérim) touchent un salaire inférieur à 1,3 SMIC (1745 € bruts, ce qui correspond en moyenne à moins de 1370 € nets).

Cette situation est fortement aggravée par l’inflation, même si celle-ci est plus faible que dans les années 80. Bien que certains prix de produits de loisirs et de confort aient baissé (téléviseurs par exemple), les produits de première nécessité (dont on ne peut pas se passer) augmentent régulièrement, ce qui grignote sans cesse le pouvoir d’achat des ménages.

Un indice des prix bien pratique…

L’indice calculé par l’INSEE, datant de 1946, est loin de refléter la réalité des prix car la mesure de l’inflation ne concerne que les prix à la consommation.

Quand un nouveau produit est mis en vente, l’augmentation de prix par rapport au produit ancien n’est pas pris en considération. Cet indice ne dit rien en outre de la fiscalité indirecte notamment, qui augmente bien plus vite que le taux d’inflation. Quant à la hausse des loyers, autorisée par le tout nouvel indice de référence des loyers (IRL), elle se situe en général toujours au-dessus du taux officiel d’inflation !

Enfin, l’Indice INSEE n’a jamais intégré l’augmentation des prix camouflée par les « arrondis » opérés nettement à la hausse après le passage à l’euro !

Comme le rappelle justement le CERC (centre de recherche et des coûts), il n’est guère étonnant, dans ces conditions, qu’une forte impression de régression prédomine chez les salariés car la perte nette de pouvoir d’achat est largement supérieure à la (faible) hausse du salaire net moyen, calculée par l’Insee.

Et si pour les statisticiens de cet organisme, la hausse du pouvoir d’achat des ménages est toujours légèrement positive, c’est parce qu’elle concerne en fait le revenu moyen des ménages qui n’est qu’une simple moyenne mathématique ne correspondant à aucune réalité socioprofessionnelle...

Cette situation est particulièrement dramatique pour 40% des salariés qui voient, chaque année, leur salaire individuel baisser également pour d’autres raisons comme la variation de leur durée de travail, le chômage, le temps de travail partiel subi, le déménagement pour cause professionnelle, etc.

Un scénario bien rodé depuis le tournant de 1982

Depuis le début des années 80, les pouvoirs publics et le patronat ont pris l’habitude de proposer, dans leurs secteurs respectifs (public et privé) un pourcentage d’augmentation des salaires toujours inférieur à l’indice des prix, les organisations syndicales proposant, quant à elles, un pourcentage plus élevé.

Dans un second temps, souvent après quelques manifestations ou grèves, l’Etat et le patronat, faisant mine de reculer, mettent en avant un pourcentage d’augmentation supérieur à celui proposé initialement mais toujours inférieur à l’inflation.

A la fin des négociations entre partenaires sociaux, des accords de salaires sont signés prévoyant une hausse des salaires certes mais très rarement supérieure au taux d’inflation. Ces accords, qualifiés de « mieux que rien » sont en général signés par les syndicats dits « réformistes » au premier rang desquels la CFDT, accompagnés par la CFTC et la CFE-CGC !

Ce scénario se reproduit ainsi, cahin-caha, depuis le début des années 80. C’est en effet en 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que la gauche a opéré un tournant historique. Voulant lutter contre l’inflation, le blocage des salaires et des prix fut imposé de juin à novembre.

Dans la Fonction Publique, l’Etat bloqua les salaires qui avaient suivi l’évolution des prix les années précédentes. Il incita ensuite les employeurs du secteur privé à faire de même, en les invitant à faire évoluer les salaires en fonction non de la hausse réelle des prix, mais du taux d’inflation « prévu » par le gouvernement.

Les clauses d’indexation des salaires sur les prix furent une à une retirées des conventions collectives dans les années qui suivirent. Elles étaient de fait considérées comme illégales depuis une ordonnance d’Antoine Pinay en 1959, mais après mai 1968, elles réapparaissaient dans certaines conventions.

Puis les lois Auroux ont réaffirmé leur interdiction dans le Code du Travail, article L.141-9 : « sont interdites, dans les conventions ou accords collectifs de travail, les clauses comportant des indexations sur le salaire minimum de croissance ou des références à ce dernier en vue de la fixation et de la révision des salaires prévus par ces conventions ou accords. »

En 1983, Jacques Delors, ministre de l’économie et des finances et papa de la possible candidate socialiste à la présidentielle 2012, décida de deux plans d’austérité. Le pouvoir d’achat des salariés commença à diminuer régulièrement, l’échelle mobile des salaires ayant été supprimé sans pour autant que le chômage diminue.

Depuis, dans plusieurs branches professionnelles, suite à l’interdiction de la réévaluation automatique des salaires en fonction du SMIC et faute de négociations, le salaire d’embauche est inférieur au SMIC ! Une prime dite « résorbable » est alors versée aux salariés concernés sans toucher aux salaires supérieurs au SMIC. Cette pratique est responsable d’un tassement continue des salaires vers le bas de l’échelle que l’on constate depuis de nombreuses années.

Les remèdes apportés à la crise financière aggravent la situation

Aujourd’hui, avec la crise financière, nous sommes rentrés dans une autre période où les baisses de salaires sont carrément annoncées ouvertement par la plupart des gouvernements européens.

Ainsi en Grèce notamment :

Salaires gelés jusqu’en 2014. Primes du 13e et 14e mois (Noël et Pâques) supprimées pour les salaires supérieurs à 3.000 euros par mois et plafonnées à 1.000 euros pour les salaires inférieurs à 3.000 euros par mois. Taux de TVA, passé en mars de 19 à 21, relevé à 23%. Mise en place d’un nouveau salaire minimum applicable aux jeunes et aux chômeurs de longue durée…

Ainsi en Espagne :

Face à un déficit de 11,2% du PIB et un taux de chômage record de 20%, l’exécutif socialiste a engagé un plan d’économie budgétaire de 50 milliards d’euros sur trois ans. Le refrain est le même : gel des embauches dans la fonction publique, baisse des indemnités de licenciement, hausse de la TVA, réduction de 5% en moyenne les salaires des fonctionnaires à partir de juin 2010 et gel complet en 2011. La revalorisation des retraites sera également gelée en 2011, sauf pour les plus basses d’entre elles. A partir de 2011, l’aide à la naissance de 2.500 euros instaurée en 2007 pour soutenir la natalité sera également supprimée.

Ainsi en Irlande :

Premier pays de la zone euro à être entré en récession, l’Irlande a pris dès 2008 des mesures de rigueur. Là encore, ce sont les ménages qui supportent le gros de l’effort : réduction de 5 à 15% des salaires des fonctionnaires, réduction des allocations sociales, y compris pour les chômeurs...Et pour faire rentrer les recettes, une taxe carbone et une taxe sur l’eau (jusque ici gratuite) s’ajoutent à une hausse générale d’impôt sur le revenu. A noter que la rigueur ne s’impose pas aux entreprises, qui continuent de bénéficier d’un taux de 12,5% d’impôts sur les bénéfices...

Ainsi au Portugal :

Confronté à un déficit record de 9,4% du PIB en 2009, le Portugal a été présenté comme le second maillon faible après la Grèce. Même maux, mêmes remèdes : gel des salaires dans la fonction publique pendant quatre ans, suppression de certaines allocations avec à la clé, un vaste plan de privatisations, dans les transports, l’énergie, les assurances ou la poste...

Ainsi en France :

Nicolas Sarkozy, prenant les Français pour des idiots, préfère parler de « politique rigoureuse » pour ne pas avoir à prononcer le mot « rigueur » mais les mesures prises par le gouvernement de François Fillon vont dans le sens d’une baisse générale des salaires et des pensions.

De plus, le Président de la République utilise sans vergogne la bonne vieille technique de communication qui consiste à présenter comme des bienfaits de sa politique les baisses successives de l’impôt sur le revenu alors que dans le même temps l’augmentation des impôts indirects (83% du total des recettes fiscales…) devient de plus en plus insupportable et a fait de notre pays l’un des plus inégalitaires d’Europe.

L’indexation des salaires par rapport à l’inflation, seul moyen de protéger le pouvoir d’achat des salariés

Si le principe de l’échelle mobile des salaires Institué en France en juillet 1952 garantissait à l’ensemble des salaires et des allocations une évolution parallèle à celle des prix, son abandon en 1983 n’a pas provoqué un tollé chez les organisations syndicales, soutenant peu ou prou les gouvernements de gauche de l’époque.

Sans doute aussi, les syndicats n’ont pas voulu se montrer trop ringards par rapport à tous ces spécialistes de l’économie, pseudo-consultants, pour lesquels une réintroduction de l’échelle mobile des salaires nuirait au développement économique. Les grands organismes économiques comme l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) et le Fonds Monétaire International (FMI), dirigé aujourd’hui par le « socialiste » Dominique Strauss-Kahn y sont également hostiles.

Pourtant, ce système existe dans certains pays comme la Belgique et le Luxembourg. Il existe également mais sans caractère automatique en Allemagne ou aux Pays-Bas : les syndicats doivent alors négocier systématiquement pour compenser la perte de pouvoir d’achat subie depuis les négociations précédentes à la suite de l’inflation. Il peut revêtir différentes formes (ajustement automatique des salaires à chaque variation de l’indice des prix, ajustement dès que l’indice choisi dépasse un certain seuil, ajustement à périodes fixes en fonction des variations enregistrées,etc.)

Et contrairement à ce que disent ses détracteurs, l’échelle mobile des salaires ne favorise pas l’inflation car elle est basée sur des faits qui ont déjà eu lieu et sur la base de l’évolution réelle des prix qui s’est déjà produite au cours du ou des mois précédents.

De plus, elle favorise une solidarité automatique entre les travailleurs des secteurs forts et ceux des secteurs faibles ainsi qu’entre les travailleurs actifs et inactifs. Elle est un facteur de stabilité sociale : les négociations salariales peuvent alors se concentrer sur l’augmentation réelle des salaires, puisque l’indexation automatique garantit uniquement la compensation de la baisse du pouvoir d’achat. C’est également un facteur de stabilité économique car le maintien du pouvoir d’achat représente un facteur de maintien de la consommation et donc de la croissance économique.

Aujourd’hui, la majorité présidentielle UMP-Nouveau Centre ainsi que le PS, sont à des années lumière du rétablissement d’un tel système et portent une lourde responsabilité dans les difficultés que rencontrent des millions de salariés. Mais ceci n’a pas l’air de sauter aux yeux des leaders des grandes centrales syndicales qui semblent avoir effacé de leur mémoire ce mécanisme de protection du pouvoir d’achat des salariés et des retraités…

Photo Flickr-cc : porte-monnaie par bäumig (http://www.flickr.com/photos/baeumig/3950729358/)


37 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 6 septembre 2010 12:54

    Très bon article ! à noter que la passage aux 35 h a entrainé le gel des salaires pendant 3 ans , en ne créant aucune embauche alors qu’on a exigé des salariés qu’ils fassent le boulot des 39h en 35 .....


    • kiouty 6 septembre 2010 14:48

      Euh, tu as les chiffres qui permettent d’affirmer que les 35h n’ont créé aucun emploi ?


    • foufouille foufouille 6 septembre 2010 15:27

      dans les grosses nentreprise alors


    • 65beve 65beve 6 septembre 2010 20:59

      @Kiouty

      Le Chat a en partie raison.
      On est loin des milions d’emplois prévus par ce plan, cependant, il y a eu créations d’emplois mais insuffisantes.

      Par contre, dans la boite où je travaillais, le passage aux 35h a permis de conserver 60 emplois sans en créer.
      les baisses de commandes ont pu être digérées grace à un horaire annualisé et a permis de ne pas licencier pour raison économique ces 60 personnes.
      Dans une région sinistrée par les délocalisations, les 35h ont été comme un bol d’air !

      cdlt
      bv


    • Traroth Traroth 6 septembre 2010 23:21

      65beve : à l’époque, il y a eu une véritable vague de création d’emplois, parfaitement.
      Evidemment, si vous parlez des effets de 35 heures en 2010, je me marre doucement. La loi en question a été bidouillée et rebidouillée un nombre incalculable de fois sous Chirac comme sous Sarkozy. Encore maintenant, on fait avaler n’importe quoi aux gens en invoquant les 35 heures dont il faudrait absolument combattre les terribles conséquences, alors que les gens travaillent bien plus de 39 heures depuis bien longtemps !


  • slipenfer 6 septembre 2010 13:38

    Plus de huit millions de personnes vivent aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté (910 € par mois)
    sauf que le seuil de pauvreté n’est pas le même pour tous.

    Le montant de l’AAH varie en fonction des ressources de la personne handicapée.
    Ainsi, la personne qui ne dispose pas de ressources peut percevoir
    le montant maximum de l’AAH.

    Ce maximum est fixé à 711,95 €

    Sa revalorisation est au moins égale à l’évolution prévisionnelle
    des prix à la consommation hors tabac pour l’année considérée.(amusant non ?)

    Pire Montant RMI 2009 > 454,63 €

    Seul
    Avec Aide au logement 405 €

    Seul
    Avec Aide au logement + Enfants 876 €

    Nous sommes dans une dictature qui élimine les humains a croissance négative
    élimination par malnutrition,mauvais soins,isolement,je te pousse au suicide.


  • slipenfer 6 septembre 2010 13:39

    Seul
    Avec Aide au logement + trois Enfants 876 €


    • kiouty 6 septembre 2010 14:51

      Tu confonds « socialiste » par idéologie et « socialiste » par appartenance au parti socialiste.
      Ca n’a rien à voir !

      De même, tu définis la gauche par rapport au PS, ce qui est la grosse erreur effectuée par à peu près tous les français sauf quelques milliers tout au plus. Le PS dit de « gauche » est en fait de droite d’un point de vue socio-économique, car elle embrasse de façon inconditionnelle les idéologies qui pronent la dérégulation, la privatisation, et qui maintiennent la basse pression salariale. Entre autres...


    • kiouty 6 septembre 2010 14:58

      De même, tu penses que la situation des salaires et tout ce qui relève de la politique et qui est un échéc est due à l’incompétence de la droite et de la gauche. C’est également une grossière erreur de jugement.

      Alors que bien au contraire, ils savent très bien ce qu’ils font, à droite comme à gauche. C’est juste que ce qu’ils font n’est pas fait pour faire plaisir à la majorité du peuple.


    • 65beve 65beve 6 septembre 2010 21:24

      Bonsoir Calmos,

      A part doubler le quota d’expulsions et rétablir la peine de mort, la fille du borgne fera la même politique de casse sociale que Sarkozy.

      Mais bon, cela n’arrivera pas car elle n’aura jamais une majorité stable de députés pour gouverner.
      A ce sujet, je vous rappelle que sous la présidence de Mitterrand, il y avait 30 députés du FN à l’Assemblée.

      Pour les deux ans qui restent, je vois très bien l’UMP larguer les éléments mous qui l’encombrent et lancer une offensive sécuritaire de grande envergure (avec quelques résultats positifs ET médiatisés pour récupérer un max de voix au FN.
      Peut-être verrez vous la Marine dans un gvt UMP hyper droitisé ? Avouez qu’il y aurait là de quoi avaler votre chapeau, non ?

      cdlt
      bv


  • fredleborgne fredleborgne 6 septembre 2010 15:19

    Il faudrait arrêter de croire que le parti socialiste est un parti de gauche. Ce n’est qu’un parti d’alternance dans la continuité.


  • ELCHETORIX 6 septembre 2010 16:22

    bonjour l’auteur , excellent article qui dépeint la paupérisation de la classe moyenne et les autres classes en-dessous , des citoyens de l’Hexagone !
    Cette situation déplorable est le résultat des responsables politiques depuis l’arrivée à la fonction suprême du fondé de pouvoir de la Banque ROTCHILDS , à savoir
    G. POMPIDOU , cela s’’est accru à la 2ème année de pouvoir de F MITTERAND et les caciques du PS qui ont trahit le monde ouvrier et employé .
    Donc , pour 2012 , il faut une 6ème République composée de responsables qui agissent pour les citoyens et la nation Française .
    Ainsi , vigilance donc ne pas se tromper lors du vote prochain , c-à-d , choisir des responsables non mondialistes et non pro- Européens , du moins cette Europe des marchands et financières !
    RA .


    • ELCHETORIX 6 septembre 2010 16:52

      Hé , hombre pas de relents , juste de la citoyenneté et l’honneur de notre pays , autrefois qui jouait dans la cours des « grands » , hors impérialisme , mais par son rayonnement intellectuel , auteurs , écrivains , philosophes , chercheurs , savants etc.., et sociétal de par l’espoir du peuple suite à 1789 !
      RA .


  • Le péripate Le péripate 6 septembre 2010 16:52

    Et pourquoi donc les prix augmentent ?

    Puisque la productivité augmente, puisque les produits sont de plus en plus économes de matières premières, ils devraient, en toute logique, baisser.

    Et ils le font. Mais pas assez vite, surtout pour ceux dont les gains de productivité sont relativement modérés, pour compenser la baisse de la valeur de la monnaie.

    Et pourquoi la valeur de la monnaie baisse ?
    Parce que on crée de la monnaie.

    Créer de la monnaie revient à donner à ceux qui la toucheront en premier un impôt pris sur ceux qui la toucheront en dernier. Et si, par miracle, tout le monde la touchait au même instant T, personne ne s’en trouverait plus riche, sa monnaie vaudrait juste moins. Il n’y aurait pas plus de pain ou de maisons.

    Alors bien sûr, dans cette configuration, la course à être les premiers s’emballe. Et c’est compréhensible.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 septembre 2010 17:09

    Meuh non ,

    Les prix augmentent passe que les étiquéquettes sont de plus en plus grandes , pour les remplir ils mettent plus de chiffres .

    C ’est uniquement pour ça ...


  • steban steban 6 septembre 2010 17:27

    Combien de fois j’ai vu des personnes avec un salaire de 1300 euros, qui bouffaient pour 3, fumaient comme des pompiers, râlant et jugeant sur tout, et pour finir qui se paye le luxe de faire des gosses, et d’emprunter pour l’achat d’une maison dans un moche lotissement.
    Que dire de certains étudiants qui disent n’avoir pas un rond, et qui pourtant mettent tout leur argent dans des soirées bien arrosés et l’achat de substances douteuses...

    A contrario, il m’est arrivé de rencontrer des personnes « économes » (dieu sait que c’est rare de nos jours...), qui mangent que lorsqu’ils ont vraiment faim, curieux, toujours prêt à apprendre de nouvelles choses, sociables et aidant vis à vis de leur entourage, le sourire au lèvre, les yeux qui pétillent, qui ne se soucient aucunement de l’argent, de leur retraite et encore moins de leur santé resplendissante... ce qui est formidable c’est que leur compte en banque grossit tranquillement ....

    Peu de gens respectent La Vie (leur corps y compris) et veulent pas « sortir » des routines de peur de perdre leur confort de pacotille.
    On est pauvre par mauvaise gestion de sa vie mais aussi par ignorance de certaines choses..., et ce n’est pas forcément un salaire « correct » qui rendra notre vie plus intéressante.


    • foufouille foufouille 6 septembre 2010 17:59

      "On est pauvre par mauvaise gestion de sa vie mais aussi par ignorance de certaines choses..., et ce n’est pas forcément un salaire « correct » qui rendra notre vie plus intéressante."
      tu es plus ya 20a
      tout est jetable
      et programmer pour comme les decodeurs tnt


  • steban steban 6 septembre 2010 17:52

    « Les pauvres, à force de penser à l’argent, et d’y penser sans arrêt, en arrivent à perdre les avantages spirituels de la non-possession et à descendre aussi bas que les riches. »

    E.Cioran, De l’inconvénient d’être né.


    • cmoy patou 6 septembre 2010 20:03

      Tous les gens font de la philosophie, mais ce ne sont pas tous des philosophes.


    • Trashon Trashon 6 septembre 2010 22:34

      Quand tous les cons aspirant à faire notre bonheur à notre corps défendant s’occuperont de leurs oignons, il fera bon vivre ! Michel Audiard


  • lolo 6 septembre 2010 19:17

    Très bon article.
    Je rajouterai que outre l’inflation sur les produtis du quotidien, l’inflation fulgurante des loyers au début des années 2000 est aussi pour beaucoup dans la paupérisation des classes moyennes.

    Personellement, j’ai laissé un appartement de 30 mètres carrés en 2001 loué 1900 francs à Montpellier, et je suis parti 2ans à l’étranger. En 2005, j’ai tenté de relouer ce même appartement dans une agence de location qui le proposait 550euros (mon ratio loyer/revenu était limite pour l’agence). En 2001 j’étais étudiant, je subsitais avec grossomodo 4000ff, en 2005 avec 1500euros de revenu j’avais le même niveau de vie que lorsque j’étais étudiant. J’ai depuis remis les voiles vers l’étranger.

    Tous çà pour dire, que si l’on considère que 50% de la population gagne moins de 1600euros (proche du salaire médian), avec le prix des loyers actuels dans des villes capitales de région (200 à 300000 hab) environ la moitié des gens sont dans l’incapacité de se loger à elle seule dans un appartement pour moins du tiers de leurs revenus. La location d’un studio ne devrait pas dépasser le tiers du salaire minimum (pour que quelqu’un qui travaille puisse au moins se loger), or en ce moment on est plutot au tiers du salaire médian (et encore je ne parle même pas de Paris).
    Il faudrait dire aux statisticiens quand ils calculent le pouvoir d’achat qu’ils incluent la part des revenus allouée au logement, ils verraient très vite pourquoi les choses se sont dégradées.


    • 65beve 65beve 6 septembre 2010 21:38

      @lolo

      C’est vrai qu’il faudrait mettre sur la table cette affaire des loyers exorbitants.
      Sous prétexte d’APL et autres aides dont ne bénéficie pas tout le monde, les propriétaires pratiquent des loyers hors d’atteinte pour la plupart des gens.
      Pour un F3 minuscule à Paris, c’est 900€ avec une garantie des parents et presque grands parents et une tonne de justificatifs.
      Si tu tombes pas sur une coloc, t’as rien.

      cdlt
      bv

      PS ; pas trop dur à l’étranger sans ça ?
      http://www.vins-languedoc-roussillon.fr/fr/cdl-sgo01.html


  • BlackMatter 6 septembre 2010 20:31

    « Pourquoi est-il si difficile de terminer ses fins de mois ? »

    Parce que les mois sont trop longs.
    Des mois de 15 jours avec la même paie me conviendraient parfaitement smiley


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 septembre 2010 20:32

    c ’est pas le tout d’ être pauvre , encore faut-il ne pas avoir d’ argent ...


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 6 septembre 2010 21:36

    Bof…

    C’est bizarre, de mon temps…
    c’était déjà la crise.

    Mais
    - le RSA n’existait pas
    - la prime pour l’emploi n’existait pas
    - l’aide au logement n’existait pas
    - les associations n’existaient pas
    - l’allocation de rentrée scolaire n’existait pas
    etc…
    etc…
    etc…

    Et on ne parlait pas de ’« pouvoir d’achat » …
    (Ah ! Le « pouvoir », mot magique ! A quand le « droit d’achat » ?)

    Mais de chasse aux gaspillages….

    Nos déchetteries sont engorgées, arrêtez cette folie !

    France, pays d’hyper-consommateurs infantiles et assistés,
    qui veulent vivre largement au-dessus de leurs moyens.

    Tout autour de moi, je ne vois que des gens qui ont adopté
    un train de vie dément et qui bien sûr se plaignent en permanence !
    Folie furieuse !

    Mais chut, il ne faut rien leur reprocher, sinon ils piquent leur
    colère de morveux mal éduqués, ils sont dans leur droit,
    le droit d’exiger encore plus et toujours plus.

    Lamentable.


    • steban steban 7 septembre 2010 00:00

       Si seulement « le droit d’exiger encore plus » n’était pas extériorisé sur les objets, mais sur notre propre évolution, sur une volonté de perfection vis à vis de notre existence et de notre rapport avec notre environnement et nos semblables ...

      Aujourd’hui, nous ne sommes plus une société rattachée à des valeurs profondes, mais une soupes d’individus qui s’agglutinent en petits groupes, qui s’entredévorent pour avoir raison.
      Tout ceux qui croient que leur malheur est issu de notre gouvernement, sont dans l’erreur.
      On est tous coupable de notre incapacité à s’accorder et à élire des individus aptes à nous aiguiller et nous permettre un bien être commun.


  • Salsabil 6 septembre 2010 21:50

    Excellent article qui met en exergue les erreurs (volontaires ?) monumentales des gouvernements successifs depuis 1980, tout comme le délitement lamentable des organisations syndicales qui, vraiment, ne représentent plus grand chose d’autre qu’eux-mêmes !

    Oui, il est difficile de terminer le mois pour de plus en plus de gens, et malheureusement, j’ai crainte que ça n’aille que de mal en pis... smiley

    Merci de ce papier précis et argumenté.


  • Litha Litha 7 septembre 2010 08:55

    « Pourquoi est-il si difficile de terminer ces fins de mois ? »

    Souvent je me pose la même question, bien entendu je parle de personne qui travaille.
    Ici seul mon conjoint travail et un peu plus que votre smic si j’ai bien calculé (1100 net). Ne travaillant pas on vit à deux sur son salaire, en effet je ne touche rien de mon gouvernement.
    Je paie le loyer d’une capitale, moins élever que votre Paris j’en conviens.
    Et pourtant, on peut se permettre un bon resto par mois, un abonnement de transport en commun, un abonnement cinéma, un abonnement à un club de danse, abonnement tv-internet . Et à la fin du mois je dépose le surplus sur le compte épargne.

    Donc souvent je me demande comment font les gens pour ne pas y arriver. Alors c’est possible que j’ai un don d’économe sait-on jamais...


    • foufouille foufouille 7 septembre 2010 10:34

      tu vis dans un HLM ?
      1100 a 2 avec une voiture ?
      vous vivez plutot d’amour et d’eau fraiche


    • Litha Litha 7 septembre 2010 10:48

      Non je ne vis pas dans un hlm et je n’ai pas d’aide aux logements (chez nous ça n’existe pas l’aide aux logements)
      Et comme je l’ai marqué on a beaucoup d’activité, donc on vit d’autre choses que d’amour et d’eau fraiche ^^


    • foufouille foufouille 7 septembre 2010 11:23

      chez nous c’est ou ?
      deja un loyer HLM est de 300 en campagne et plus en ville
      ajoute le chauffage, etc
      en france tu survit
      meme en etant super econome


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 7 septembre 2010 09:06

    Pas d’ inquiétude , aux  prochaines élections il y a un candidat ( racine candide ) qui a fait ce serment  ( racine sert  pour mentir )


    On s’ occupe de tout , le quinze du mois sera rempnacé par le début du mois de façon à harmoniser les revenus du ménage ..... smiley


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