vendredi 28 juin 2019 - par Paul Jael

Que trouve-t-on dans « Le Capital » de Marx ?

Ci-dessous le chapitre consacré à l'économie de Marx extrait de mon livre "Ombres et lumières de l'économie politique". Il s'agit d'un résumé commenté, qu'on peut qualifier de succinct puisque l'ouvrage de Marx, trois livres en huit volumes, compte environ trois mille pages.

Karl Marx était à la fois philosophe, théoricien politique et économiste[1]. Refusant d’envisager l’exploitation de l’homme par l’homme comme une question éthique, il a voulu donner le dernier mot à la science, en l’occurrence l’économie politique. L’économie de Marx fut largement influencée par les théories classiques, principalement celle de Ricardo.

« Le Capital » est l’ouvrage le plus important que Marx a consacré à l’économie politique. Il l’a rédigé pendant toute la décennie 1861-1870 ainsi qu’en 1877 et 1878, après une interruption due à son état de santé. Le premier livre est paru en 1867 ; les deux suivants, inachevés, ont été publiés à titre posthume respectivement en 1885 et 1894 par son ami Frédéric Engels. Le livre I est plus polémique car Marx y expose la théorie de l’exploitation et y dénonce les conditions de vie du prolétariat, adressant des sarcasmes contre les justifications de la situation sociale par les idéologues bourgeois. Dans le présent exposé, c’est l’apport de Marx à la science économique qui est mis en avant.

Commençons avec la thèse bien connue, selon laquelle la classe ouvrière est exploitée par celle des capitalistes. Chez Marx, la démonstration de cette exploitation est totalement imbriquée avec la loi de la valeur-travail reprise des économistes classiques. Comme nous l’avons vu, Smith et Ricardo raisonnaient en deux temps : un stade primitif où la valeur est réglée par la quantité de travail, suivi d’un stade industriel où les prix sont affectés par l’intervention du capital. Marx raisonne également en deux temps, mais les stades sont abstraits. Le premier, que nous voyons maintenant, est qualifié de « procès de production immédiat », sans que sa spécificité soit claire, si ce n’est qu’il ne comporterait pas toutes les propriétés du capitalisme moderne.

Comme la loi de la valeur-travail a été analysée en long et en large dans les chapitres consacrés à Smith, Ricardo et Mill, je ne m’y appesantirai plus[2] et je me contente de cette citation révélatrice de l’esprit d’un économiste-philosophe : « Comme valeurs d’usage, les marchandises sont avant tout de qualité différente ; comme valeurs d’échange, elles ne peuvent être que de différente quantité. La valeur d’usage des marchandises une fois mise de côté, il ne leur reste plus qu’une qualité, celle d’être des produits du travail (…) Métamorphosés en sublimés identiques, échantillons du même travail indistinct, tous ces objets ne manifestent plus qu’une chose, c’est que dans leur production une force de travail humaine a été dépensée, que du travail humain y est accumulé. En tant que cristaux de cette substance sociale commune, ils sont réputés valeurs. »[3]

Là-dessus se greffe le concept de plus-value, c’est-à-dire qu’un agent économique (le capitaliste) peut accaparer un supplément de valeur, même quand toutes les marchandises y compris le travail sont échangées à leur valeur. Marx insiste sur le fait que l’échange des marchandises en tant que tel ne peut être source de plus-value. Il est courant qu’un commerçant revende une marchandise plus cher que son prix d’achat ; soit il l’a achetée en dessous de la valeur, soit il l’a vendue au-dessus. Mais aucune valeur supplémentaire n’a été créée.

Si ce n’est pas de la circulation des marchandises que le capital tire la plus-value, c’est de leur production[4]. Comment ? Il se fait qu’il existe une marchandise qui a la propriété particulière de pouvoir créer plus de valeur qu’elle n’en a elle-même : la force de travail. La valeur de la force de travail se mesure comme celle des autres marchandises par le temps de travail nécessaire pour la produire, c’est-à-dire pour produire les biens de consommation servant à l’entretien de la classe ouvrière. Mais le capitaliste devient propriétaire de la totalité de la valeur produite par le travail. Si donc il peut faire travailler le salarié plus d’heures qu’il n’en faut pour produire sa subsistance (le salaire), il obtient une plus-value que Marx assimile à du travail non payé. Marx utilise les termes travail nécessaire et surtravail, le premier reproduisant la valeur de la force de travail et le second produisant la plus-value captée par le capitaliste. La distinction entre le travail nécessaire et le surtravail est purement conceptuelle ; dans la pratique, les deux se confondent.

Marx écrit : « au milieu de notre société européenne où le travailleur n’achète la permission de travailler pour sa propre existence que moyennant surtravail, on se figure facilement que c’est une qualité innée du travail humain de fournir un produit net (…) Ricardo ne s’occupe jamais de la raison d’être de la plus-value. Il la considère comme une chose inhérente à la production capitaliste, qui pour lui est la forme naturelle de la production sociale »[5].

Dans la production, interviennent deux facteurs : les moyens matériels (bâtiments, outils, matières premières et consommables…) et le travail. Souvenons-nous que Ricardo avait analysé leur effet différencié sur la valeur travail : le travail a une double action : d’une part, il produit une valeur nouvelle ; d’autre part, il reproduit la valeur des moyens de production en l’intégrant dans la valeur des produits finis selon le nombre d’heures de travail nécessaire à leur production passée. Les moyens de production ne sont donc pas source de valeur nouvelle, comme le travail. Un exemple numérique facilitera la compréhension. Supposons qu’une heure de travail donne une unité de valeur. Les moyens matériels consommés dans telle production ont nécessité 1000 heures de travail dans une phase antérieure. La production présente absorbe 700 heures de travail « vivant », dont l’entretien (et donc le salaire) coûte 400 heures.

La valeur produite[6] pourra être décomposée comme suit :

1000 (c) + 400 (v) + 300 (pl) = 1700 (val)                   (2.12).

Marx appelle capital constant (noté c) la partie du capital servant à acheter les moyens de production et capital variable (noté v) la partie du capital qui avance le salaire. Cette appellation reflète le fait qu’à la fin du processus de production, v devient v+pl où pl est la plus-value. Si c passait de 1000 à 1100, la valeur du produit monterait à 1800. Si v passait à 500 par suite d’une hausse du salaire horaire (et non de la main d’œuvre employée), la valeur du produit resterait de 1700, mais la plus-value serait réduite à 200.

L’égalité (2.12) est l’une des équations fondamentales de l’économie marxiste[7]. En réalité, c représente, non pas le capital constant, mais la part de celui-ci qui est consommée dans le processus produisant les x unités de produit. L’exposé de Marx est imprécis, car les équations du type (2.12) sont toujours présentées comme si le capital constant et la consommation du capital constant se confondaient. C’est d’autant plus étonnant que, comme nous le verrons plus loin, Marx a analysé en profondeur le lien entre d’une part, le capital comme stock de valeur et d’autre part, le flux de valeur caractéristique de la production.

Mesurons l’exploitation de la force de travail à partir de l’équation (2.12). Marx exprime son niveau par le taux de plus-value pl’ = pl/v, soit 75% dans notre exemple.

Il distingue deux manières de l’accroître :

  • l’allongement la durée du travail à salaire égal (donc l’accroissement du surtravail en gardant le travail nécessaire fixe ; si val augmente alors que c et v sont constants, pl s’accroît).
  • l’accroissement de la productivité dans les branches produisant les biens de consommation ouvrière, de façon à réduire v. C’est évidemment cette dernière méthode qui est la plus importante historiquement.

Le taux de plus-value dépend principalement du rapport de force entre employeurs et salariés.

Marx passe ensuite aux « formes concrètes (NDLR :prix et profit) auxquelles donne naissance le mouvement du capital considéré comme un tout ». Mais cette analyse ne vient qu’au livre III. Après plus de mille pages rédigées comme si la valeur travail était le prix, soudain l’ouvrage bascule. Le chapitre « La transformation de la plus-value en profit et du taux de plus-value en taux de profit » éclate comme une révélation. On apprend que dans une économie capitaliste, les produits ne sont pas vendus à leur valeur, mais à ce que Marx appelle les prix de production. Comment ceux-ci se forment-ils ?

Le principe fondamental est celui de l’égalisation du taux de profit sous l’effet de la concurrence, déjà analysée par les autres auteurs classiques et que Marx appelle la péréquation du taux de profit. Le prix qui en résulte est égal au coût de production plus la marge bénéficiaire nécessaire pour que le capital investi dans sa production rapporte le profit moyen. Cette marge bénéficiaire n’est rien d’autre que la plus-value, analysée en long et en large au cours des mille pages précédentes, qui est redistribuée entre les industries en fonction de l’importance de leurs capitaux.

Marx donne l’exemple suivant, avec trois biens, qui sont chacun produits avec un taux de plus-value de 100%. :

A : 80(c)+ 20(v)+ 20(pl) = val 120 à 80(c)+ 20(v) + 20(p) = prix 120

B : 90(c)+ 10(v)+ 10(pl) = val 110 à 90(c)+ 10(v) + 20(p) = prix 120

C : 70(c)+ 30(v)+ 30(pl) = val 130 à 70(c)+ 30(v) + 20(p) = prix 120

(2.13)

La plus-value (pl) totale était de 60. Elle reste à ce niveau mais devient du profit (p). Comme le capital total (c+v) est de 300, la plus-value extraite du travail rend possible un taux de profit p’de 20%. La formule du taux de profit est :

p’ = pl /(c+v)                                                  (2.14)

Dans l’exemple ci-dessus, les trois branches ont un profit de 20, parce qu’il représente 20% d’un capital de 100 qui y est investi. Notons au passage, que les activités commerciales et bancaires, censées ne pas créer de valeur, participent malgré tout au partage de la plus-value via la péréquation du taux de profit. Tout capital doit amener le profit moyen à son propriétaire (sinon, il n’y serait pas investi). La péréquation du taux de profit résulte de la concurrence : si un secteur d’activité comporte des éléments monopolistiques, il ne participera pas ou pas entièrement à ce processus : le prix dépassera le prix de production et il y aura des surprofits. C’est le cas de l’agriculture, du fait de la rareté des bonnes terres. Le surprofit sera capté par la rente : une rente absolue s’ajoute à la rente différentielle, mais pour une raison différente de celle avancée par Malthus.

Marx insiste et réinsiste sur ce point : « La plus-value et le taux de plus-value sont, relativement, l’élément invisible et le point essentiel qu’il faut élucider, tandis que le taux de profit et donc la plus-value sous sa forme de profit sont des phénomènes qui n’apparaissent qu’à la surface »[8]. Le profit n’est que la plus-value redistribuée en pourcentage du capital investi. La démonstration marxiste de l’exploitation impose cette condition. Sinon, la théorie des prix dirait simplement : les prix se forment de façon à rapporter le profit moyen dans chaque branche ; les mots exploitation ou plus-value ne seraient même pas prononcés. L’artifice consiste à conserver les notions de plus-value et de valeur-travail alors que le prix est déconnecté de cette dernière, vidée de toute réalité.

N’y a-t-il pas ici une magistrale faute de logique ? Le raisonnement en deux phases est d’autant plus artificiel que la théorie de la plus-value a déjà elle-même pour objet un système pleinement capitaliste. Donc, dès le départ, il n’y avait pas de raison de retenir pour plus tard la théorie des prix de production basée sur le taux de profit moyen, qui décrit très correctement la formation des prix en régime capitaliste. Le détour par la valeur-travail et la plus-value est donc une construction de l’esprit ad hoc.

*

* *

Après la théorie de la plus-value, qui rendit Marx célèbre, nous pouvons aborder son analyse du capital, trop largement méconnue malgré quelques idées inspirées. Son analyse de la circulation du capital est importante : le capital a un cycle de vie dans l’exploitation de l’entreprise qui le fait passer par une succession de stades, qui se renouvelle sans cesse : 1°- argent (A), 2°- marchandises -matières premières et outils- (M) entrant dans la production (P), 3°- nouvelle marchandise -produits finis- (M’) dont la valeur est supérieure à celle des biens qui entraient dans sa fabrication car la production produit une plus-value source de profit, 4°- retour à la forme monétaire (A’), pour repartir dans un nouveau cycle. Marx formalise ce processus ainsi :

 A – M - …[P]…- M’ – A’. avec M’ > M et A’ > A             (2.15)

Chaque cycle a une certaine durée, correspondant à la période de production introduite par Ricardo, que Marx appelle période de rotation. S’ensuit une analyse fouillée de la rotation du capital. De même que la fréquence peut être mesurée par la longueur d’un cycle ou par le nombre de cycles par unité de temps, de même la rotation du capital peut être mesurée par la durée du cycle (période de rotation) ou par le nombre de cycles par année (vitesse de rotation). Chaque élément du capital a un cycle propre mais on peut calculer la vitesse de rotation moyenne de l’ensemble du capital. Marx donne l’exemple suivant :

Soit un capital de £100.000 se composant ainsi :

- capital fixe : 80.000 à renouveler tous les 10 ans ; coût annuel : 8.000

- capital variable : 20.000 tourne cinq fois par an ; coût annuel : 100.000

Le coût annuel est de £108.000. Le capital de 100.000 accomplit 1,08 rotation par an ; il accomplit donc une rotation complète en 11,11 mois.

Il y a un lien direct entre la rotation du capital d’une part et les prix de production et le taux de profit d’autre part. Chaque cycle apporte son lot de plus-value d’une façon pouvant être représentée par une formule du type (2.15). Toutes autres choses restant constantes, il est mathématiquement évident que plus courts sont les cycles, plus élevé sera le taux de profit pour un taux de plus-value donné. Le capitaliste a donc intérêt à élever la vitesse de rotation de son capital, car il pourra atteindre le taux de profit moyen avec une marge bénéficiaire moindre.

Comme tant d’économistes avant et après lui, Marx s’est intéressé à l’intensité capitalistique de la production, en l’occurrence l’importance du facteur capital par rapport au facteur travail ; pour l’évaluer, il utilise deux outils : la composition technique du capital et sa composition organique. La première est le rapport entre la masse des moyens de production et le nombre d’ouvriers ou d’heures de travail. Ce rapport est plutôt abstrait et difficile à mesurer. La composition organique du capital est le même rapport, mais exprimé en valeur, donné par le rapport c/v. Vu l’accumulation du capital, c’est à dire l’accroissement du stock de capital par le réinvestissement régulier d’une part des profits, la composition technique du capital tend à augmenter dans le temps. Marx a considéré que la composition organique du capital connaissait également cette tendance historique à l’accroissement, bien que moins rapidement.

Cette hausse de la composition organique du capital l’a amené à prophétiser la baisse tendancielle du taux de profit[9]. Comme le montre la formule (2.14), cette conclusion est mathématiquement imparable. Considérons que (c+v) égale le capital total investi[10]. Supposons que le taux de plus-value p/v reste constant. Vu la formule (2.14), p’ ne peut que baisser lorsque c/v augmente. Dans la théorie marxiste, cette baisse tendancielle du taux de profit a des implications politiques, car elle est censée accentuer les contradictions du capitalisme qui doivent finalement mener à sa chute.

Malgré la logique de ce raisonnement, les études empiriques ne confirment pas la baisse du taux de profit. Comment l’expliquer ? Marx lui-même avait énuméré les causes qui contrecarrent sa loi. D’abord, la formule (2.14) montre que la hausse de la composition organique c/v peut être compensée par celle du taux d’exploitation p/v. Ensuite, le progrès technique dans l’industrie des biens de production peut mener à la baisse du prix des biens constituant c. La réalité est donc celle-ci : l’accroissement du capital physique par travailleur n’induit pas nécessairement une hausse de la composition organique du capital ; or celle-ci est la cause de la chute tendancielle du taux de profit. Marx avait tenu compte de cet élément mais en a sous-estimé l’effet. Nous sommes ici au cœur du problème le plus difficile de l’économie politique : la mesure de l’intensité capitalistique de la production et son rapport avec la rémunération des facteurs ; comme nous le verrons, des générations d’économistes y perdront leur latin et leurs cheveux.

Marx a également analysé les conditions d’un équilibre dynamique de l’économie. A cette fin, il divise l’économie en deux secteurs : le secteur I, qui produit les biens de production et le secteur II, qui produit les biens de consommation.

Marx présente le problème avec des exemples chiffrés basés sur sa fameuse équation (2.12). Deux situations sont analysées ; celle d’un équilibre stationnaire, que Marx appelle reproduction simple, où les inputs et l’output de la production demeurent constants ; ensuite, celle d’une économie en expansion, que Marx appelle reproduction élargie, qui accumule le capital, c’est-à-dire réalise des investissements nouveaux : les inputs et les outputs augmentent conjointement[11].

La reproduction simple

I : 4000(c) + 1000(v) + 1000(pl) = 6000                     (2.16)

II : 2000(c) + 500(v) + 500(pl) = 3000

La condition d’équilibre est que chaque secteur fournisse à l’autre autant qu’il ne reçoit de lui, ce qu’indique l’équation :

I (v+pl) = II c                                                   (2.17)

Autrement dit : l’achat de biens de production de remplacement par le secteur II s’égalise avec l’achat de biens de consommation par les salariés et les capitalistes du secteur I. Dans l’état stationnaire, toute la production est consommée ; le capital n’augmente pas et au cycle suivant, les équations seront les mêmes.

La reproduction élargie

Stade initial :

 I 5000(c)+ 1000(v)+ 1000(p)= 7000 

 II 1430(c)+ 285(v)+ 285(p)= 2000

Stade 2

 I 5417(c)+ 1083(v)+ 1083(p)= 7583

 II 1583(c)+ 316(v)+ 316(p)= 2215

Stade 3

 I 5869(c)+ 1173(v)+ 1173(p)= 8035

 II 1715(c)+  342(v)+ 342(p)= 2399

(2.18)

Cette fois, la condition d’équilibre est l’égalité :

I(v+pl) = IIc + IIDc + IDc                             (2.19)

Le revenu disponible en I doit compenser le remplacement des équipements en II plus les accroissements d’équipements en I et II. Par exemple, le revenu disponible en I au premier stade, valant 2000, servira à IIc pour 1430, à IΔc pour (5417-5000) et à IIΔc pour (1583-1430).

Le schéma de la reproduction élargie est une première tentative, héroïque, de définir les conditions d’une croissance équilibrée. Dans l’exemple numérique donné par Marx, le secteur I investit de façon autonome la moitié de sa plus-value ; l’investissement dans le secteur II, quant à lui, est calculé de façon à équilibrer les échanges entre les secteurs I et II. Il y a pas mal d’hypothèses simplificatrices : la totalité du capital est usée dans l’année (rotation unitaire), la composition organique du capital est constante, chaque secteur investit une partie de sa propre plus-value et il n’y a pas de transferts de capitaux entre eux… Au prix de conditions très strictes, Marx parvient à obtenir une croissance équilibrée. De période en période, le taux de plus-value reste constant tout comme les parts respectives des secteurs I et II dans le total.

 

Référence bibliographique

Marx Karl (1975) Le Capital (livres I, II et III), Editions sociales, Paris

 

 

[1] Les ouvrages de Marx sont le plus souvent « spécialisés » dans l’une de ces trois disciplines. C’est le cas du Capital.

[2] Rappelons quand-même que pour ces économistes, la quantité de travail (travail direct plus travail indirect) était une approximation de la valeur plus qu’un déterminant. Mais leur exposé était suffisamment équivoque pour permettre l’interprétation radicale de Marx.

[3] Le Capital livre I, t1 pp. 53-54.

[4] La production doit être comprise au sens large. Elle inclut notamment le transport, le stockage et la manutention des marchandises. Marx s’engage dans une réflexion fastidieuse voire oiseuse, où Smith l’avait déjà précédé, pour départager les travaux productifs et improductifs de valeur d’échange. Sont notamment jugés improductifs les travaux servant à la circulation des marchandises comme le commerce et le crédit.

[5] Le Capital livre I t2. pp188-189

[6] Il peut s’agir de la production annuelle d’une entreprise ou d’un secteur de production ; cette équation peut également être appliquée à la valeur d’une unité produite si on divise les variables par la quantité produite annuellement.

[7] Comme ses contemporains, Marx travaillait avec des exemples arithmétiques et non avec l’algèbre.

[8] Le Capital livre III t1 p. 62.

[9] Smith et Ricardo avaient déjà fait cette même prévision, mais pour des raisons totalement différentes.

[10] La dualité entre le capital en tant que stock et le flux de sa consommation productive cesse d’être gênante si on prend l’hypothèse d’une vitesse de rotation égale à l’unité.

[11] Marx s’estime lui-même redevable envers Quesnay pour cette analyse. Marx était un admirateur du Tableau économique.



11 réactions


  • Spartacus Lequidam Spartacus 28 juin 2019 11:26

    Comment en 2019 peut on présenter ses équations ridicules comme une réflexion de raison alors qu’il y a bien longtemps qu’il a été prouvé qu’il a de multiples failles de raisonnement comme dans la définition des intrants.

    La principale étant : 

    Soit V le capital variable, correspondant aux salaires, et C le capital constant, correspondant aux machines, outils, bâtiments, terre, etc.

    Soit pl, la plus-value tirée par le patron du travail des salariés.
    On définit E, le taux d’exploitation par E = (pl / V) (cf. supra), et P, le taux de profit, par P = pl / (C + V)
    La composition « organique » du capital de l’entreprise considérée est définie par l’équation K = (C + V) / V

    À l’aide de ces différentes équations, on peut exprimer le taux de profit (P) en fonction de la composition organique du capital (K) et du taux d’exploitation (E) :

    • pl = V x E
    • P = V x E /(C+V)
    • donc P = E/K.

    Or, dans les conditions de concurrence parfaite (c’est le cas chez Marx), le taux d’exploitation (E) et le taux de profit (P) sont les mêmes dans toutes les branches de production, quelle que soit la composition organique du capital.

    Or la dernière équation montre que si la composition organique du capital (K) varie de branche à branche ou d’entreprise à entreprise, le taux d’exploitation (E) étant donné et partout le même, le taux de profit (P) varie de branche à branche ou d’entreprise à entreprise.

    Ce qui est impossible.


    Quand est ce que les gauchistes vont ils faire deuil de ce sociologue du passé résolut le laisser tranquille se retourner dans sa tombe ?

    Commencer a étudier de vrais économistes comme Bucanan, Thulock, Friedman, Hayek ?


    • Paul Jael 28 juin 2019 13:54

      @Spartacus

      1 : la théorie marxiste

      Dans mon article, pour le cas où vous l’auriez lu tellement vite que cela vous aurait échappé, j’apporte une démonstration de mon cru de l’erreur de Marx dans sa théorie de l’exploitation. Je pense que la théorie de la péréquation du taux de profit est parfaitement correcte et qu’elle rend inutile la théorie de la plus-value. De votre côté, vous apportez également une démonstration de l’erreur de Marx. Le problème, c’est que votre démonstration est… erronée. A partir du moment où Marx a introduit la péréquation du taux de profit, l’égalité du taux de plus-value entre les secteurs, présente dans l’exposé antérieur, cesse d’avoir cours. L’égalité de E entre les secteurs cesse alors d’être une hypothèse.

      2- Friedman, Buchanan, Hayek

      Le texte sur Marx ci-dessus est un extrait de mon livre que je vous invite à lire ; vous apprendriez beaucoup de chose. En fin d’ouvrage, la bibliographie ; on y trouve 2 Buchanan, 14 Friedman et 10 Hayek. Des chapitres du livre décortiquent leurs théories. Je peux vous garantir qu’elles comportent pas mal de salades. A l’heure actuelle où la macroéconomie est celle des modèles DSGE, on n’a presque rien retenu des idées friedmaniennes.


    • Spartacus Lequidam Spartacus 28 juin 2019 14:17

      @Paul Jael

      Venu ici pour faire la promotion capitaliste des ventes de son bouquin.
      Marx se retourne dans sa tombe de l’utiliser a des fins matérialistes...  smiley


    • Birdy Birdy 28 juin 2019 17:13

      @Spartacus

      On sent l’aigreur du type orgueilleux qui se prend pour le premier de la classe et qui acculé n’a comme autre solution que de mépriser le contradicteur en phrases condescendantes pour nier ses erreurs.

      Un peu d’humilité et mois d’orgueil vous serait utile....


    • Spartacus Lequidam Spartacus 29 juin 2019 09:02

      @Birdy
      Ne confondez pas l’humour à la condescendance. 

      Un jour peut être arriverez vous a faire une phrase de votre libre arbitre sans être obligé de la copier ?   smiley
      Va savoir !  


    • Birdy Birdy 1er juillet 2019 16:37

      @Spartacus
      Mouais... votre « blague » ressemblait furieusement à une tentative d’avoir le dernier mot, de la part de quelqu’un qui pensait moucher l’auteur avec un argument bien senti, mais qui s’est fait renvoyer dans les cordes. Surtout que l’accusation en matérialisme pour « vendre » un livre... hum... bon...
      « Un jour peut être arriverez vous a faire une phrase de votre libre arbitre sans être obligé de la copier ? »... et ça recommence. C’est sensé être drôle ? Pertinent ? Ou... condescendant ?


  • CN46400 CN46400 28 juin 2019 13:12

    « car Marx y expose la théorie de l’exploitation »

    Ouais, comme Darwin et sa « théorie » de l’évolution, Marx a bon dos, il n’a fait que « théoriser » l’exploitation. Mais, pour l’auteur, Marx est une auberge espagnole, on y trouve ce qu’on y apporte... mais pas la démonstration que l’homme est un animal capable de produire plus de valeur que ce dont il a besoin pour vivre ; survaleur qui attire le capital toujours affamé !


  • Alexis 28 juin 2019 15:17

    J’y ai retrouvé un marque-page entre les pages 16 et 17.


  • Claude Courty Claudec 28 juin 2019 17:44

    Le marxisme, doctrine socio-politique dont ont dérivé tant d’autres. Que penser de son incidence sur la condition humaine ? Voici en tout cas résumé un point de vue qui considère le marxisme comme la pire théorie qu’y ait jamais existée.

    https://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com/2018/05/un-autre-marx.html



  • ddacoudre ddacoudre 28 juin 2019 20:44

    Bonjour

    Il y a bien longtemps que de Marx j’en est conservé que da philosophie la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme qui se traduit simplement comme cela

    Un patron donne 100 à un salarié pour faire une bouteille.l e patron doit vendre la bouteille au prix minimal de 100 plus sa marge 100. Le client devra acheter la bouteille 200. Qui ’cest le client, le client n’est autre Que le Salarié 24millions en france. 1,8 millions de patrons. Les clients sont ceux qui reçoivent un revenu. Le salarié à que cent pour acheter son travail la bouteille, Or elle vaut 200. Le salarié ne peut acheter son travail.ce sera vrai dans tous les cas. Le salarié devra emprunter 100 au patron qui détient le capital et la création monétaire depuis 1976, et il rendra 110 avec les intérêts. Total il racheté son travail 210. C’est plus simple et plus clair. Tu ne trouvera aucun économique qui te démentira cela. Cordialement ddacoudre overblog


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