mardi 10 septembre 2013 - par Denis Szalkowski

Retraites : changer de paradigme

Depuis 1993, le choix des gouvernements de droite et de gauche d'augmenter la durée de cotisations, prétextant un allongement de l'espérance de vie, va à contre-sens de l'histoire.

Depuis l'avènement du capitalisme, les gains de productivité ont permis de diminuer considérablement le temps de travail. Après l'agriculture et l'industrie, les services font à leur tour - du fait d'une informatisation galopante - des gains de productivité et de personnels spectaculaires. Il suffit d'aller dans un supermarché pour s'en rendre compte. Avec le ralentissement de la croissance, faire le choix d'augmenter la durée de cotisation, c'est donc prendre le risque, en augmentant la force de travail, de tout simplement faire exploser notre régime de répartition en contribuant à développer davantage de chômage. Or, avec 5461800 demandeurs d'emploi en France métropolitaine, rien dans les recettes qui nous sont proposées ne permettra de maintenir notre système de retraites !

Les retraités et les entreprises épargnés !

Les spécialistes qui se succèdent dans les médias nous enferment dans la croyance qu'il existerait seulement trois leviers pour financer nos retraites : augmenter la durée de cotisations, baisser le niveau des pensions, augmenter les cotisations. Si le gouvernement n'a pas fait le choix de baisser le niveau des pensions, c'est principalement dans le but de préserver ses intérêts électoraux en vue de 2017 ! Il ne faut pas fâcher un vieux qui vote. Quant à la hausse des cotisations annoncée, elle sera compensée par une baisse des allocations familiales. Les employeurs qui réclament toujours plus de compétitivité-prix par la baisse du salaire direct ou indirect seront donc épargnés par cet nième reparamétrage du système de financement des retraites. La charge supplémentaire incombera donc une fois de plus aux ménages !

Élargir l'assiette

Il existe pourtant une autre solution. Elle consiste à changer l'assiette du financement de la protection sociale. Avec toujours plus de machines et d'importations, la masse salariale va continuer de se réduire au profit de l'EBE (profits et rentes). Ce mouvement est irrémédiable du fait d'un système économique toujours plus capitalistique. La part des salaires dans la valeur ajoutée des sociétés non financières a baissé de 10 points depuis 1980 ! Il faut donc changer d'assiette pour le secteur marchand (1) en calculant les cotisations à partir de la valeur ajoutée. Agriculteurs, petites et grosses entreprises et professions libérales seraient alors sur le même pied d'égalité, plutôt que de passer leur temps à s'exonérer du paiement des cotisations.

(1) Pour le secteur non marchand, il faut garder comme base le montant des salaires versés. Il est difficile d'estimer la valeur ajoutée du secteur non marchand, comme le fait l'INSEE, au coût de production !



9 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 septembre 2013 12:16

    l’ esperance de vie progresse moins vite que les profits que s’accaparent une petite classe de privilégiés...

    voir : HEUREUSEMENT QU’IL Y A DES RICHES POUR …



  • spartacus spartacus 10 septembre 2013 13:00

    La répartition est une faute intellectuelle lourde car elle transfère la charge sur les autres. C’est vivre au présent sur le compte du futur. C’est l’irresponsabilité !

    La répartition est intellectuellement immorale. La génération qui précède a toujours plus d’avantages que la nouvelle génération.

    La capitalisation est seule morale. 
    -Elle permet la liberté d’un contrat avec soi même. Chacun peut partir quand il veut. Elle n’a pas les problèmes de la répartition et n’est pas soumise aux aléas numériques du nombre d’enfants.
    -La capitalisation est juste. Le système est égalitaire dans le traitement. La nomenklatura ne peut s’accorder des passes droits sociaux spéciaux sur le compte d’un collectif comme la répartition.
    -La capitalisation informe réellement du niveau de retraite, et permet des ajustements individuels. Elle n’est pas bloqué par des plafonds collectivistes. 
    -La capitalisation permet une adaptation aux emplois différents d’une vie et des différences de rémunération. Les mauvaises années sont compensées par les bonnes.
    -La répartition n’arrange que ceux qui ont des revenus fixes et constants. Elle défavorise les revenus alléatoires.
    -La répartition n’est pas transparente. Vous ne savez pas ce que vous avez payé. Vous ne savez pas ce que vous obtiendrez.
    -La répartition n’est pas « provisionnée ». La capitalisation permet à l’économie de fonctionner, la répartition crée une charge hors bilan et des dettes sur le futur. 
    -La répartition ne permet pas a la génération suivante de profiter de la richesse construite par la précédente. Elle appauvrit les gens car l’argent collecté est immédiatement brulé.

    Il faut sortir de la répartition.

    • Denis Szalkowski Denis Szalkowski 10 septembre 2013 13:27

      @Spartacus

      Pas du tout. la répartition, ce sont les actifs qui financent les inactifs. Vous semblez avoir la mémoire courte. La capitalisation, c’est avant tout prendre le risque d’avoir des systèmes de financement défaillants dont les sommes déposées favorisent la spéculation. Voir http://www.voie-militante.com/international/la-retraite-de-detroit/


    • Robert GIL ROBERT GIL 10 septembre 2013 13:56

      pour tout savoir sur la repartition en dehors de la propagande des simples d’esprit...et de ceux qui ont interets a vous baiser !

      voir : RETRAITE PAR REPARTITION OU PAR CAPITALISATION ?


    • spartacus spartacus 10 septembre 2013 14:40
      Le poids numérique des « actifs » étant différencié des « inactifs » à chaque génération, le système crée une lutte inter-générationnelle de droits sociaux et une inégalité stucturelle scandaleuse. 

      Imaginez un instant un monde de retraite par capitalisation, Imaginez un instant !
      Plus d’interminables discussions entre partenaires sociaux aux intérêts antagonistes. Plus de débats sur les différentes méthode pour sauver un système déséquilibré dans ses fondements (durée de cotisations ou niveau de cotisations),
      La fin de ce spectacle pathétique, cette farce sociétale collectiviste, cette mascarade sociale à laquelle on a droit cycliquement, et dont on connait d’avance l’issue des gagnants et des perdants d’un système pourri.

      Il existe au monde un seul pays qui soit passé de la répartition à la capitalisation
      Le capital possédé par les économies individuelles des habitants de ce pays a permit à ce pays d’Amérique du Sud d’intégrer l’OCDE, le 7e pays au monde le plus libre économiquement au monde en 2013, le meilleur indices de développement humain et le plus haut PIB par habitant de toute l’Amérique latine, ainsi que les taux de pauvreté les plus bas de toute leur histoire. Une note bancaire A+ comme la France. ...Et un chômage actuel en 2013 de 4% sans dette hors bilan comme l’état Français. ...

    • spartacus spartacus 11 septembre 2013 08:34

      96% des américains cotisent à la retraite par répartition. OASDI.

      Les fonctionnaires, le privé et les indépendants.

      Les fonds de pension US sont des assurances retraite complémentaires payés par des cotisations d’entreprises.

      Il n’existe qu’un seul fond ayant déposé. Le fond ENRON. Fonctionnant avec le même principe que EDF. 
      Plutôt que d’adhérer au régime général, ENRON avaient cru pouvoir jouer seul et avaient créé un régime spécial de retraite « maison ». Exactement comme EDF, RATP, SNCF....

  • ZEN ZEN 10 septembre 2013 13:30

    J’adore la morale de la capitalisation
    Chacun pour soi et la morale du renard smiley
    Fonds de pension...


  • lafleche 10 septembre 2013 20:18

    La paresse des politiques frappe encore et avec une reforme basé sur l’allongement de la durée de cotisation , la double peine pour les generations de 1973 et au dela , donc en gros ceux de moins de 40 ans. Révoltez vous !!!!

    En faisant un petit calcul , fin des etudes à 25 ans + 43 ans de cotisations = retraite à taux plein a 68 ans.Et cela sans aucune periode de chomage autant dire mission impossible pour 80% des personnes.

    Alors si le progress social c’est cela .............

     

    Ajoutant qu’avec une immigration non controlee de personnes sans qualifications ce n’est pas la « chance » de la France de voir cette population cotisée fortement .Autrement dit en plus de partir à 68 ans ce sera avec des retraites de misère.

    On voit donc que le financement ne peut pas se baser sur les cotisations des actifs.De l’autre coté la retraite par capitalisation c’est la misère assure car un coup de grisou et plus d’argent avec en plus tous les malfaisants qui prennent des frais de gestion exhorbitants surtout pas de capitalisation .

    En conclusion

    avec des cotisations basées sur la valeur ajoutée donnant un capital point retraite

    une TVA retraite (en fait une part de la TVA actuelle est affecté à la retraite)

    Une forte reduction des dépenses publiques ( pour compenser la baisse des revenus de l Etat provenant de la baisse de la part TVA lui revenant )

     

    on part tous sans problemes à 60 ans à la retraite avec des retraites décentes , on baisse le cout du travail et on redemarre notre activité économique .

     

    Voila le progres social !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

     

     


  • Marc Chinal Marc Chinal 15 septembre 2013 12:41

    Retraites par capitalisation ? C’est mort au premier Krack.
    .
    Retraites par répartitions ? C’est mort dès que le nombre « d’actif » n’est plus suffisant.
    .
    Et dire qu’il y a des « assassins » qui continuent de vouloir « soigner » le titanic en maintenant le système de la monnaie...


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