samedi 10 décembre 2011 - par Marcus Clams

Sept mesures pour sortir de la crise de la dette

 La France est désormais profondément touchée par la crise de la dette. Des choix fondamentaux devraient être pris prochainement, dont les répercussions sur la vie des citoyens pourraient s'avérer très importantes. Il s'agit donc d'alimenter le débat en apportant des propositions, afin de contribuer à sa bonne vitalité.

 La situation de la France peut se résumer avec ces quelques chiffres : le PIB est d'environ 2 000 milliards d'Euro, la dette publique représente environ 1 700 milliards d'Euro (soit 85 % du PIB). Dans le même temps, le patrimoine des Français représente 10 000 milliards d'Euro, dont 3 300 milliards correspondent à des actifs financiers. La position extérieure de la France est légèrement négative. Ainsi, vus de l'extérieur, les fondamentaux du pays demeurent corrects, mais en interne, il existe un déséquilibre considérable entre les différents acteurs (État, ménages, entreprises).

 Cette situation résulte de la politique menée depuis plus de quinze ans, politique que l'on pourrait qualifier d'anti-fordiste. Henry Ford avait augmenté le salaire des ouvriers pour qu'ils puissent consommer, et c'est exactement la politique inverse qui a été réalisée. Le pouvoir d'achat des bas salaires a en effet stagné alors que, dans le même temps, celui les hauts salaires a fortement progressé. En conséquence, la consommation s'est affaiblie, et, pour éviter un effondrement complet, l'Etat s'est endetté pour soutenir l'économie. Ce mécanisme a permis de retarder l'échéance, mais nous sommes arrivés au bout de ce système. Enfin, l'emprise de la finance sur l'économie réelle a considérablement accru l'instabilité du système économique, une simple brise pouvant se transformer en tempête.

 La solution proposée par la France consisterait à demander à la BCE de racheter de la dette, ce qui est normalement interdit par les traités, comme le rappelle l'Allemagne. Cette intransigeance de Berlin génère le courroux de Paris. Or il est profondément malhonnête que le gouvernement Français, appuyé par de nombreux économistes, reproche à l'Allemagne et à la BCE leurs rigidités alors que la France est en infraction avec le traité de Maastrich depuis dix ans, les gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon n'ayant jamais respecté la règle du traité exigeant un déficit courant inférieur à 3 % du PIB et un taux d'endettement inférieur à 60 % du PIB. Face à l'incapacité de l'UMP à gérer le budget de l'État et devant l'urgence de la situation, il serait d'ailleurs logique que le premier ministre démissionne et que l'assemblée nationale soit dissoute.

 Si le rachat de la dette par la BCE permettrait dans un premier temps de calmer l'incendie, des réformes structurelles, pilotées par Bruxelles, seront quand même nécessaires, réformes qui pourraient s'avérer extrêmement douloureuses pour les salariés sans vraiment résoudre les déséquilibres sur le long terme. Or d'autres alternatives sont possibles, notamment celle de revenir à une politique Fordiste, adaptée au monde d'aujourd'hui, afin de réduire les déséquilibres actuels. C'est dans cette optique que sont présentées les sept propositions suivantes, propositions à ajuster après concertation avec les différents acteurs. Des mesures de plus long terme (éducation, marché de l'emploi, taux de changes …) viendront compléter dans quelque temps ce premier inventaire d'urgence.

1. Mettre un place un impôt exceptionnel sur le patrimoine pour réduire la dette de 20 points (soit 400 milliards d'Euro à prélever). Le taux de prélèvement doit être progressif, de 0,5 % à 30 %, avec un abattement fixé à 450 000 Euros.

2. Redonner du pouvoir d'achats aux salariés :

  • en affectant 50 % de la taxe d'habitation à la charge du propriétaire

  • en affectant 50 % des frais d'énergie du logement à la charge du propriétaire

  • en gelant l'indice de référence des loyers

3. Relancer le bâtiment (secteur vecteur d'emplois non délocalisables) :

  • en plafonnant le prix des terrains à 1/100ième de SMIC le mètre carré (hors frais de mise en réseau)

  • en plafonnant le prix de l'immobilier ancien par le coût équivalent de reconstruction.

4. Créer une nouvelle tranche d'imposition sur le revenu, fixée à 50 %.

5. Contrôler les marchés financiers :

  • en interdisant l'achat de matière première sans livraison physique,

  • en mettant en place une taxe sur les transactions financières qui variera en fonction de la durée de possession. Le taux s'échelonnera linéairement, de 80 % à 0 % sur 5 ans.

6. Augmenter l'ISF en ramenant l'abattement à 450 000 Euros et en augmentant les taux de prélèvement pour se placer entre 0,5 et 10 %.

7. Baisser, avec une moyenne de 10 %, les frais de fonctionnement des administrations et des collectivités locales.

 En 1780, face à une dette publique colossale, Louis XVI a essayé de mettre en place de nouveaux prélèvements, applicables à tous, y compris pour le clergé et la noblesse. Ces derniers ont fini par réussir à faire reculé le roi, et l'impasse politique qui a suivit a accéléré la chute du régime. Un peu plus de deux cents ans plus tard, la république fera-t-elle preuve de plus d'efficacité que la monarchie pour luter contre son clergé (les financiers) et sa noblesse (les oligarques) ?



18 réactions


  • Dornach Dornach 10 décembre 2011 08:00

    Ce n’est pas aux Français de payer pour les erreurs et l’incompétence de ses gouvernements

    et spécialement celui de Sarkozy.

    CD
    http://charlesdornach.wordpress.com/2011/11/05/la-crise-de-leurope/


    • Marcus Clams Marcus Clams 11 décembre 2011 11:41

      >>Ce n’est pas aux Français de payer pour les erreurs et l’incompétence de ses gouvernements

      l’ISF ne concerne que 500 000 foyers (sur 20 000 000), le but des propositions est justement de ne pas faire payer la dette par tous les Français.

      Sinon pour l’article :

      >>ils sont obligés d’emprunter sur le marché à des banquiers qui leur prêtent de l’argent à des taux d’intérêts usuraires, alors qu’avant 1973 et le traité de Maastrich, les états de l’UE pouvaient emprunter à leur banque centrale à taux zéro. Donc, il est urgent de sortir de ce système imposé par certains de nos politiques complices des banques commerciales et par les technocrates incompétents de l’UE.
      Mais est-ce que la bonne question à se poser ? la vraie question ne serait pas plutôt : pourquoi les Etats emprutent-ils ? Dans la mesure ou l’Etat lève l’impôt pourquoi diable devrait-il emprunter ? C’est effectivement un beau cadeau pour les banques et les spéculateurs. Il me semble donc plus légitime de dire que l’Etat ne doit plus emprunter (ou quasiment plus) donc doit présenter chaque année un budget équilibré.
      Si l’Etat emprunte à 0 %, qui va investir des ces obligations alors que l’on peut avoir 7% avec l’Italie ? On peut éventuellement obligé les Français, dans ce cas obliger les Français à acheter des obligations d’Etat à 0% revient à les imposer.

      >>Il faut aussi baisser considérablement les dépenses de l’état en réduisant son train de vie et en supprimant tous les privilèges de ses fonctionnaires.
      Baisser les dépenses de l’état est déflationniste (car l’Etat réinvesti 70 % du budget vers le secteur privé via des commandes). Donc limite la croissance et accentue le poids de la dette.

      >>Pour faire prospérer l’économie, il faut aussi baisser les charges sur les salaires et baisser les impôts, libérer l’esprit d’entreprise de tout obstacle et tracas bureaucratique. Il faut favoriser l’innovation. Il ne faut surtout pas faire une politique d’austérité qui va provoquer une crise mondiale, comme en 1929.
      Les charges sociales sont des cotisations sociales. Si on baisse les impôts et les cotisations sociales, le déficit va augmenter, donc la dette, donc le poids des intérêts. Si on emprunte à taux 0 comme proposé, avec la banque centrale qui fait marcher la planche à billet, cela revient à taxer indirectement les personnes détenant du capital (via l’inflation par rapport au 0 %). 

      >>Il faut donc sortir de cette Europe fédéraliste et technocratique et permettre aux pays endettés de reprendre leur indépendance, afin de retourner à leur monnaie nationale à parité égale avec l’euro, faire racheter leur dette par leur banque centrale, dévaluer leur monnaie nationale si nécessaire, reprendre leur indépendance vis à vis des spéculateurs et faire les réformes structurelles, si nécessaires, pour chaque pays.
      Si des pays sortent de l’Euro, le but est de retrouvé de la compétitivité, donc de dévaluer, et de mettre un peu d’inflation pour limiter le poids de la dette, car elle sera toujours là. Comme les autres pays ne sont pas plus bêtes que nous, il vont faire pareil, et peut-être plus fortement pour certains (en particulier l’Espagne et l’Italie). Au final on va donc perdre de la compétitivité par rapport à l’Espagne et l’Italie, et en gagner par rapport à l’Allemagne (les Français ne pourront plus s’acheter des voitures allemandes, mais prendrons les voitures espagnoles et italiennes plutôt que les françaises). Les gains par rapport à la Chine seront malheureusement trop dérisoire pour inverser la tendance (ou sinon il faudrait vraiment beaucoup dévaluer : + de 60 %).
      De plus si l’indépendance vis à vis des spéculateurs n’est pas réalisés, ces deniers vont se régaler à spéculer sur les dévaluations et faire payer le moindre emprunt au prix fort. En dévaluant, les entreprises pourront se faire rachetée plus facilement par les étrangers (les Chinois)
      Enfin, pour mémoire si on dévalue et crée 3 % de différence entre l’inflation et les taux d’intérêts par an, cela revient au bout de 6 ans à une taxe de 20 % sur le patrimoine (soit la première proposition, sauf que l’immobilier n’est pas touché). Mais comme les plus fortunés auront placés leur fortune en Suisse avant la dévaluation (cf Grèce), c’est donc les petits épargnants qui seront pénalisés.
      Souvenons nous de la guerre des monnaies des années 80, où les agriculteurs français ne vendaient plus du jour au lendemain suite à la dévaluation de la pesetas, où les PME d’équipement du bâtiment perdaient leur marché après une dévaluation de la lire.
      Un Marché unique sans monnaie unique, c’est très instable (il faudrait donc sortir du marché unique !).
      Quant-au prix à la pompe ce sera entre 15 et 30 Fr/l.
      Enfin l’immobilier sera toujours aussi cher (peut-être même plus car il servira de valeur refuge).


    • Dornach Dornach 12 décembre 2011 00:03

      @marcus : il faut réduire les dépenses de l’état pour revenir à un budget équilibré et ensuite appliquer cette fameuse règle d’or ou un autre mécanismen que je ne connais pas (voir Elie Cohen).

      C’est pas les gouvernements qui créent la croissance, mais les entreprises !
      Le gouvernement redistribue plus ou moins les taxes et les impôts, c’est tout !!!

      Quant à la dette, la tendance est de carrément l’annuler (ce ne sera pas la première fois, exemple à l’Afrique sous Chirac), car due à la conspirations des spéculateurs et de politiques complices et corrompus, ou incompétents (à eux de choisir !).

      Enfin, si le gouvernement a besoin de faire des dépenses exceptionnelles, il emprunte à taux zéro à la banque de France (ou à 1,5%).
       Le différentiel entre le taux d’emprunt et le taux payé aux emprunteurs est toujours payés par les recettes de l’etat et donc par les contribuable, puisque que l’état ne produit rien !!


    • economies de MINISTRES 35 .... 6 SUFFISENT

      1000 senateurs et sénateurs.......100 suffisent

      36000 maires et 360000 adjoints...et 3000 communautés....en doublon

       CE N EST PLUS LES FONCTIONNAIRES QU IL FAUT DEGRAISSER MAIS NOS POLITIQUES CORROMPUS ( voir en allemagne et aux usa...) 1 ELU POUR 1000 HB ...........CHEZ NOUS 1 POUR 100HB ET CA NE MARCHE PAS MIEUX.........

      UN MINISTRE DEPUTE OU SENATEUR REVIENT A 17 MILLIONS D EUROS AN
      ET EN PLUS ILS CUMULENT ACHETENT DES APPART A PARIS NE PAYENT NI AVIONS NI TRAINS...LE FOUTOIR


  • manusan 10 décembre 2011 08:19

    Il y a 2 ans et demi, après la crise des subprimes, des articles sur d’autres genres de produits dérivés étaient publiés, en particulier les ALT-A , ARM et autres.

    Le principe était en gros le suivant : les 3 premières années du prêt à 1% puis zouuuu on monte à 8%.

    Et bien c’est le moment de s’y ré-intéresser sérieusement. Pourquoi ?

    Parce que si on regarde ce graphique ...

    http://www.renovezmaintenant67.eu/index.php?post/2009/08/28/Avec-l-accord-d-Obama%2C-la-troisi%C3%A8me-crise-des-subprimes-est-pr%C3%A9par%C3%A9e-par-Federal-Housing-Administration-et-Ginnie-Mae

    ... et bien on s’aperçoit qu’il y a eu une grosse vague de toxique et d’impayé en 2011, aussi dévastatrice que les subprimes, et que ces toxiques seront dans le bilan des banques US .... fin janvier 2012.

    Vous avez encore un PEA ? videz le au plus vite, TF1, France 2 et BFM ne vous préviendront pas.

    Idée noël : Offrez des louis d’Or et/ou des pièces argent à vos proches.


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 décembre 2011 10:47

    L’argumentation de la dette publique n’est qu’un prétexte pour justifier de nouvelles privatisations et mesures d’austérité. Un gouvernement qui baisse les impôts des plus riches, qui renfloue les banques et qui multiplie les cadeaux sans contrôle ni contrepartie, ne peut s’étonner de la hausse du déficit de l’Etat. C’est 50 milliards d’euros qui transitent chaque année des finances publiques vers les caisses des banques ou des individus qui détiennent des bons du trésor.....

    http://2ccr.unblog.fr/2010/10/16/la-dette-de-la-france/


  • Thomas, le Cimbre Thomas, le Cimbre 10 décembre 2011 11:17

    Oui, j’expose régulièrement les 3 crises des subprimes, et je suis le seul (exucsez-moi du peu)

    1) la crise des Subprime (celle dont on parle)
    2) la crise des Alt-A dont personne ne parle
    3) la crise Obama/ FHA/Ginnie Mae (Federal Housing Administration) que personne n’a identifiée pour l’instant

    Pour plus d’info c’est ici et ici

    et bien sûr les 600.000 milliards d’actifs toxiques que sont tous les produits CDS, MBS, RMBS, OTC... et autres « between-us » qui ont été négociés de gré à gré et qui ont une existence extra-bilancielle bien qu’à l’origine la banque centrale a refiler aux banques les liquidités pour permetre de les acheter .

    Donc de nos jours il est impossible de connaître le PIB réel des économies nationales, donc il est impossible d’avoir un genre d’INSEE (Institut national de statistiques) et donc il est impossible d’avoir une politique économique, fiscale dans un Etat dit « souverain » ou dans la région Europe.


  • bruno-beauvois 10 décembre 2011 14:00

    Ce qui est excessif, est insignifiant. Cette article est insignifiant.

    Il faudra augmenter les impôts, mais vos propositions frôlent le délir

    • Marcus Clams Marcus Clams 11 décembre 2011 10:33

      >>mais vos propositions frôlent le délir
      L’excès et le délire ne sont-ils pas ailleurs ? Par exemple :
      - n’est ce pas plus délirant de dire que nous allons vivre 10 ans de stagnation économique (dixit Angela Merkel), avec son cortège de chômage, pauvreté, ...  ?
      - n’est ce pas plus délirant de voir que le patrimoine de Français (donc par définition ceux qui en ont) a doublé ces 10 dernières années (http://mclams.free.fr/revue_de_presse/2011_07_figaro.pdf) ?
      - n’est ce pas plus délirant de voir que l’écart de niveaux de vie s’est creusé entre les plus pauvres et les plus aisés depuis 2003 sans que rien ne se passe (http://mclams.free.fr/revue_de_presse/2011_06_altereco.pdf) ?
      - n’est ce pas plus délirant de constater qu’en 1980 les Français dépensaient 13 % de leurs revenus pour le logement et 25 % pour la nourriture alors qu’en 2010 on trouve le rapport inverse (25 % pour le logement et 13 % pour la nourriture) ?

      Des millions de Français sont tous les mois en grande difficultés, et ce depuis de nombreuses années. Pour la cinquième puissance économique mondiale, n’est pas complètement délirant ?

       


  • easy easy 10 décembre 2011 14:36

    Il y a à faire des propositions et je vous félicite d’en faire.

    Je trouve que vos propositions sont pour plusieurs, convenues, rebattues, en vase communiquant et non racinaires.
    Par exemple, transférer la taxe d’habitation aux proprios c’est du pur vase communiquant archi inefficace car il aboutira à une augmentation automatique des loyers, ça ne produit aucune valeur de plus et c’est absurde à l’entendement puisqu’une taxe d’habitation frappe celui qui habite.


    Il y a un problème économique, financier, politique (je parle ici de la mécanique qui fait les élus") et éthique.

    L’éthique : Prenons un exemple. Le viager. Voilà un principe que personne ne songe à dénoncer et qui pourrait pourtant assez facilement être démontré comme étant pervers. Si le principe du viager qui est fondamentalement pervers est accepté sans broncher par tout le monde tant par leurs rentiers que par leurs acheteurs, c’est preuve que mille autres choses perverses sont admises comme normales.
     
    L’autre exemple, qui nous concerne plus couramment, c’est l’emprunt d’argent. Il serait salutaire que nous convenions d’abord que le fait d’emprunter de l’argent a quelque chose de malsain. Se voir accorder tout de suite un moyen d’acheter ou de rembourser sur la base d’une promesse au prêteur et à soi-même de produire plus tard sa contre valeur est malsain et conduit à une tournure d’esprit en cavalerie, en déni de réalité et en procrastination à la fois. 
    Il faut absolument développer cette mise en examen du principe du prêt. 

    Et une fois qu’on aura ouvert les yeux sur cette perversion, nous pourrions convenir de pratiquer tout de même le jeu du crédit mais avec le souci constant qu’il soit le plus sain et éthique possible.
    Nous pourrions réfléchir à l’éthique-tout-de-même d’un prêt à taux négatif.
    Nous pourrions réfléchir à l’éthique-tout-de-même d’un prêt à taux zéro.
    Et nous pourrions réfléchir aussi à l’éthique-tout-de-même d’un prêt à taux +2%, peut-être 3%, peut-être +4 % mais jamais au-delà. 

    Nous pourrions réfléchir, toujours de manière éthique, à la durée et convenir que les emprunts sur plus d’un an ont quelque chose de trop spéculatifs, trop optimistes. Ce qui nous conduira à admettre qu’il ne faut plus permettre que les emprunts à durée très courte. 

    Et ce travail de mise en examen touchera tout le monde, tant les banquiers que ceux qui les sollicitent. Il est capital que toutes les parties conviennent qu’il soit indispensable de rompre avec la culture de la dette sans considérations autres que fortement spéculatives. 

    Nous ne vivons pas une crise de la dette en tant que chiffre devenu trop lourd. Cette surchage est bien réelle mais elle ne fait que révéler la perversion du principe même de la dette. Nous vivons en réalité la crise du jeu de la dette, du dettisme. 

    C’est certes la surcharge qui nous noie mais les colmatages en transferts en vase communiquant ne nous sortiront pas de la noyade. Il nous faut surtout sortir de la logique de la dette car elle conduit automatiquement à ce que des endettés empruntent encore plus, qu’ils acceptent des taux lourds et que des hypercapitalistes ciblent pour les surcharger tout en prenant l’allure de sauveteurs. Le principe même de la dette conduit inévitablement à quelque système en Ponzi où chacun spécule sur « Plus tard, toujours plus tard »


    • Marcus Clams Marcus Clams 11 décembre 2011 22:09

      >>Il nous faut surtout sortir de la logique de la dette car elle conduit automatiquement à ce que des endettés empruntent encore plus
      Je suis d’accord avec vous (j’aurais peut-être dû préciser ce point de façon plus explicite dans l’article). L’objectif est que l’Etat puisse se financer sans emprunts (sauf éventuellement pour des besoins très ponctuels, à rembourser très rapidement).

      C’est aussi une bonne idée de réfléchir sur la durée des prêts (convenir que les emprunts sur plus d’un an ont quelque chose de trop spéculatifs, trop optimistes). Quand on voit des prêts immobilier sur 25 ans, c’est vraiment scandaleux (comme disait Coluche, tu payes pendant 20 ans et après les ruines sont à toi).


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 10 décembre 2011 20:21

    Le matraquage des petits propriétaires est dégueulasse. Ce ne sont pas eux qui s’en foutent plein les poches, ce sont les entreprises de BTP.


    A force de les matraquer, on finit par ne plus trouver de pigeons, et les immeubles ne se construisent pas.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 décembre 2011 21:15

    D’où il sort ce zozo ?

    Comment peut-on parler de la dette sans parler de ce qui en est à l’origine, la loi Rothschild de 1973 ?

    Eh, l’auteur, tu te crois où ? Sur TF1 ?

    Circulez, ya rien à voir...


    • Marcus Clams Marcus Clams 11 décembre 2011 21:48

      >>Comment peut-on parler de la dette sans parler de ce qui en est à l’origine, la loi Rothschild de 1973 ?
      Votre solution n’est pas très explicite. Je vais donc partir de l’hypothèse que vous souhaitiez que l’Etat puisse emprunter directement à taux avantageux, si possible à la banque centrale.

      Donc imaginons que l’Etat puisse emprunter directement à un taux très avantageux (0%)
      Il faut ensuite imaginer que dans un élan de générosité, les Français abandonnent leur assurance vie à 3% et leur livret A à 2% pour acheter en masse de la dette française à 0 %.
      Si on table sur une inflation de 2 %, on obtient 20 % de prélèvement équivalent après 9 années. De plus, les petits épargnants sont touchés de la même façon que les gros (il n’y a pas de progressivité), sans compter qu’il est probable que les très gros auront tout placer en Suisse.

      Mais imaginons maintenant que l’Etat emprunte directement à la banque centrale, qui fait alors marcher la planche à billet. Si on table sur une inflation de 5 %, avec des placements qui rapporte 3 %, on a donc 2 points d’écarts. Comme précédemment, après 9 ans, cela revient à un prélèvement équivalent de 20 %, toujours sans progressivité de l’impôt.

      De plus, les prix de l’immobilier ne seront pas orientés à la baisse avec ces méthodes, car quand le patrimoine financier est dévalorisé, l’immobilier sert de valeur refuge (c’est d’ailleurs pour cette raison que les Français sont si friands de l’immobilier, ils se souviennent inconsciemment des vagues inflations / dévaluations). Il ne sera donc toujours pas possible de se loger sans assistanat pour une personne au SMIC avec un enfant.


  • Antoine 10 décembre 2011 22:17

     L’exemple type où le remède serait pire que le mal !


  • Anonymous Republic Punisher Anonymous Republic Punisher 11 décembre 2011 01:54

    Pour sortir de la crise il faut surtout :

    1 Nationaliser les banques et redonner la création monétaire aux banques centrales donc aux Etats.
    2 Interdire le système de réserve fractionnaires.
    3 Faire une grande réforme fiscale avec un seul impôt direct progressif (suivant une courbe exponentielle) pour tous et aucun impôt indirect et interdire toute forme de niches fiscales.
    4 Réforme Territoriale : supprimer les doublon de communautés de communes et réorganiser les collectivités territoriales les regions et les departements, par exemple à l’ère de l’informatique les départements ne servent à rien, décentraliser pour plus de démocratie et de flexibilité.
    5 Instaurer un système de vote alternatif ou cumulatif, permettant une véritable démocratie.
    6 Instaurer un protectionnisme raisonné comme l’a décris Maurice Allais.
    7 Investir sur une économie du recyclage et des énergies renouvelables ainsi qu’interdire l’obsolescence programmée et renforcer les droits des consommateurs.
    8 Interdire les paradis fiscaux.


    • A-J Holbecq 11 décembre 2011 09:16

      Tout à fait... l’auteur oublie que sur la dette de 1596 Md€ à fin 2010, 1400 Md€ sont imputables aux intérêts qu’il a fallu emprunter.
      Le budget primaire de la France est quasi en équilibre (sauf 2009 et 2010) ... ce sont les intérêts, conséquences de ce dogme stupide énoncé depuis 1973, qui nous fichent dedans !

      Les accords de jeudi et vendredi, c’est à dire emprunts aux banques privées, puis prêts de 200 Md€ au FMI (qui pourra nous les reprêter), ainsi que refinancement illimité des banques (à 3 ans) qui pourront encore se gaver d’intérêts, et ce sans risque, le montrent bien !

      Il faut faire sauter l’article 123


  • lige4935 lige4935 13 décembre 2011 08:31

     holbecq                                                                                 Bien d’accord avec vous.La loi de 1973 et l’article 123 sont les 2 piliers de l’ultralibéralisme ;ils sont aussi les missile de la finance pour tuer les états régaliens.                               Le leit motiv de ces gens là est « A bas l’état vive le marché » du thatcher pur jus.Depuis des décennies il n’y aplus de politiques capables de s’opposer à ces gens là.Pire,ils se vendent pour quelques hochets.En complexifiant volontairement le langage économique par de pseudos formules mathématiques auxquelles eux mêmes ne comlprennent plus rien et par des raisonnements abscons,ils ont écarté la « valetaille » des débats.Nous devons impérativement revenir aux fondamentaux.Je gagne 100 euros je dépense 100 euros au pire enfin pour ceux qui gagneront encore 100 euros dans quelques années.


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