vendredi 1er décembre 2006 - par Roues Libres

Standards of China

Le disque 78 tours/mn fut sans doute le premier standard à s’imposer dans l’ industrie audiovisuelle. Le standard, c’est en quelque sorte le langage commun entre appareils de sources et de fabrications différentes.

 

K7_2 Les formats changèrent ensuite avec les progrès effectués en matière d’enregistrement. 33 et 45 tours/mn sur vinyl. C’est Philips qui, le premier, a compris l’intérêt de breveter un standard puis de l’imposer au reste de ses compétiteurs. La cassette audio qui depuis 1965 s’est imposée comme un standard universel lui en fournit l’opportunité très lucrative. On se souvient ensuite des combats acharnés entre Sony, Matsushita et Philips pour un format d’enregistrement magnétique vidéo dans les années 1970. U-Matic, Betamax et VHS. Puis du CD, pour lequel Philips imposa sa norme à nouveau. Sans oublier les grandes confrontations entre les standards européens et japonais concernant la TVHD à la fin des années 1980, qui virent les dirigeants des Etats au plus haut niveau se transformer en VRP de leur technologie nationale et tenter de l’imposer aux autres à grands renforts de démonstrations.

Il est évident que dans un contexte de délocalisation industrielle, les grandes compagnies innovantes occidentales et japonaises ont vu dans la recherche de nouveaux standards audio-vidéo l’ultime moyen de se protéger contre les coûts industriels extrêmement bas proposés par les pays émergents. A nous la matière grise et un train d’avance quant aux nouvelles technologies. A eux, la fabrication à très bas coût assortie, pour chaque unité produite, d’une licence rémunératrice.

Le dernier débat du moment concerne la norme des DVD haute définition. Comme à la vieille époque de la guerre Betamax vs VHS, deux camps s’affrontent. Depuis trois ans, deux groupes japonais se battent pour promouvoir leurs formats respectifs : d’une part, le DVD Blu Ray, soutenu par un consortium réunissant Sony, Matsushita, Dell, HP, LG Electronics ou Apple ; d’autre part, le HD DVD créé par Toshiba, avec la participation de Nec et Sanyo. Les grands studios américains ont été appelés à la rescousse pour prendre parti pour l’un ou pour l’autre, à l’aune bien sûr de la sécurité présentée pour eux par ces standards en matière de codage anticopie. Mais la situation est bloquée, chaque camp restant sur ses positions.

C’était sans compter sur la formidable vitesse d’assimilation et la volonté hégémonique de la Chine qui, lassée d’attendre un hypothétique standard universel, a décidé de proposer le sien. Une vingtaine d’industriels chinois, dont le fabricant de télévisions TCL qui a repris les activités de Thomson ont annoncé s’être réunis dans une alliance industrielle baptisée EVD (Enhanced Versatile Disk). Premier producteur mondial de DVD, la Chine semble désormais décidée à sortir de son rôle d’atelier sans valeur ajoutée autre qu’une main-d’oeuvre habile et à bon marché. Les formidables revenus issus de ces fabrications de masse ont été investis dans des laboratoires de recherche avancée, qui n’ont rien à envier à leurs homologues occidentaux ou japonais. Les Chinois se sentent désormais capables de voler seuls au-dessus du marigot des ententes impossibles entre industriels et éditeurs, japonais et américains. Ils en ont les moyens. Derrière les standards de DVD HD, se profilent d’autres guerres, sur la compression numérique, les liaisons sans fil à haut débit et, pourquoi pas, sur les logiciels et systèmes d’exploitation.

La Chine n’est pas un adversaire ordinaire, ni un compétiteur de plus, appelé à être lui-même battu à son propre jeu par des pays où les coûts de production seraient plus faibles encore, lorsque son niveau de vie viendra progressivement à s’élever. La Chine est un prédateur universel, dont la puissance et la capacité d’ innovation devraient rapidement faire réfléchir tous les apprentis sorciers, qui croient encore pouvoir garder, sur ce mastodonte, une longueur d’avance pour lui résister. Tout en le gavant de technologie, sous prétexte de mondialisation. La Chine nous envoie un signal. C’est le premier, mais sans doute est-il déjà trop tard. A moins que, miracle, ce signal ne permette que s’éteignent très vite les querelles entre les battus d’avance.



21 réactions


  • (---.---.178.232) 1er décembre 2006 13:14

    AH, la Chine !

    Savez-vous qu’aujourd’hui, si je vous propose un 78T numérisé d’un titre introuvable dans le commerce, je suis coupable de piratage ? !!

    Le HD sera détourné quelques soit son format ! Il n’y aura jamais de sécu dans le binaire !

    Mais, si vous avez acheté une TV HD ready ou pas, je vous souhaite le meilleur du monde...

    Vive l’exception culturelle, et vive la rareté, car la valeur rajoutée de 0 reste 0 ! Génial.

    Philprix


  • (---.---.199.203) 1er décembre 2006 14:02

    Tout a fait d’accord. J’ajouterais qu’ayant travaille assez souvent en Chine avec TCL, Amoi et autres, les entreprises chinoises ne se genent pas pour pirater des technologies, en changer quelques details et pretendre avoir invente un standard. C’est le cas aujourd’hui du TD-SCDMA, la « 3G chinoise » dans le telephone mobile.


  • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 1er décembre 2006 14:12

    Et ... Ce qui fait vendre du ... (ce que vous voulez), c’est le contenu. Si les maisons de productions de films disent, le chinois ne passera pas par moi, ils vont se retrouver un peu bête avec leurs beaux EVD avec rien à mettre dessus.

    Un format sans rien dessus, est mort (cf. Betamax). Après les chinois pourront toujours dire que ne produiront plus autre chose que l’EVD, mais bon, les industriels sont près à changer de pays du jour au lendemain, pour gagner plus d’argent, donc changer de pays les usines pour ne plus être embéter ...

    Après on pourra dire qu’ils ont un marcher intérieur, il y a peut-être un milliard d’habitant, mais combien ont les moyens de s’acheter ce genre de matériel ? En plus, est-ce que cela se contenteront d’un format local et part cela de ce couper du reste de la production mondiale ?

    La Chine n’est pas encore « en état » d’imposer quoi que ce soit au reste de la planète. Il faudra en reparler dans 10 ans.


    • Roues Libres Claude DP 1er décembre 2006 15:05

      Justement...Comme toute la capacité de production des lecteurs DVD ou presque a été concentrée en Chine, les Chinois vont pouvoir aller voir les éditeurs et leur proposer des deals bien plus intéressants, que les fabricants classiques. D’ autant qu’ils n’auront plus de droits de licence à payer et proposeront à ces éditeurs des fees généreux. Leur standard deviendra de facto. Et comme leurs concurrents n’auront plus de capacité de production autonome, ils sortiront du marché cqfd. Et pas dans 10 ans. Avec les Chinois, nous faisons toujours la même erreur : c’est de croire qu’il leur faudra autant de temps que nous en avons mis pour acquérir ces technologies. Divisons plutôt ce temps par 10...


  • demraph (---.---.196.74) 1er décembre 2006 16:53

    @Claude DP

    « les Chinois vont pouvoir aller voir les éditeurs et leur proposer des deals bien plus intéressants »

    C’est sans compter sur le fait que les majors du cinéma sont propriétés de grand groupe élèctronique (idem pour les cd)...

    Quel serait leur intérêt de ne plus maitriser totalement leur chaine ?

    D’autre part, moi consommateur, qu’est-ce qui va m’empêcher de garder mon bon vieux lecteur DVD classique qui marche très bien, peut être le fait qu’ils arrêtent d’en produire ?? je me rappel juste du temps ou le minidisc de sony devait remplacer le CD...


    • Roues Libres Claude DP 1er décembre 2006 17:07

      Le DVD HD remplacera inéluctablement les autres supports. Donc vous serez condamné à remplacer votre machine dès qu’elle ne marchera plus contre un nouveau modèle qui vous assurera normalement un certaine compatibilité avec vos anciens supports. Petit rappel pour votre info il n’y a que Sony Pictures qui appartienne encore à un industriel. Matsushita a revendu Universal à Vivendi/Seagram qui l’a revendu à GE. Les studios sont aujourd’hui partagés entre les deux standards japonais. Il ne serait pas surprenant que pour les départager ils se tournent vers un standard Chinois s’ils y trouvent leur intérêt. Mon propos est de toute façon plus large. Il vise à souligner l’importance que revêtent les formats et les standards dans ces industries et les risques pris par ceux qui pensaient pouvoir en garder le contrôle. Ce processus étant irréversible. Si les studios refusent le standard chinois et que les Chinois refusent de produire des machines au standard japonais, il faudrait probablement accepter de payer un lecteur DVD deux fois plus cher qu’ aujourd ’hui. Il en résultera un rétrécissement du marché, une diminution des ventes de contenus etc.. Les studios vont donc bien réfléchir.


    • demraph (---.---.196.74) 1er décembre 2006 17:41

      Dans ce cas, seule la dématérialisation du support peut résoudre le problème...

      D’autre part, du temps des K7 vidéos, je ne connaissait pas grand monde qui en achetaient... avec l’arrivé de la vidéo à la demande, peut être que les industriels sont en train de se planter de débat...

      En ce qui concerne les labos chinois, ils ne font que démonter ce qui est fait pour voir comment c’est fait...

      Perso, j’irai au cinéma, pas besoin de matériel smiley


  • nternaute (---.---.19.230) 1er décembre 2006 17:02

    Un exemple de plus s’il était encore nécessaire que la fuite en avant vers la haute technologie proposée par les politiques est une vaste escroquerie.

    Le commerce international doit se limiter à compléter les offres locales. Nous ne gagnons rien à importer ce que nous fabriquions. Nous y perdons nos emplois, nos économies et pire encore, notre savoir-faire. C’est la marche vers le sous-développement que nous propose l’UMP et le PS.

    Curieusement, lorsqu’il s’agit de matériel dit « stratégique » ils ont trés bien compris la nécessité absolue de maintenir le savoir faire.

    Il faut mettre un frein à toutes ces bêtises et bloquer une fois pour toutes les importations à bas coûts. Si la conséquence est la perte de quelques marchés à l’étranger, cela n’a aucune importance. De toutes façon, les multinationales françaises implantées à l’étranger ne rapportent pas un centime à la France. Les magouilles anti-Le Pen pour l’empêcher de se présenter montre bien l’importance des intérêts en cause.


    • Forest Ent Forest Ent 2 décembre 2006 01:13

      Bof. Il y a des partis anti-mondialisation. A gauche. Le FN essaye de recoller au sujet avec retard, après avoir passé 20 ans à assurer que le problème c’était l’immigration, ce qui n’a strictement rien à voir.


  • René Job (---.---.131.63) 1er décembre 2006 19:57

    D’accord avec Internaute.

    Bon article à mon sens et excellente conclusion qui résume notre problème.

    Pour vous répondre directement : ils nous ont déjà mis KO technique sans revanche. C’est déjà trop tard.

    Beaucoup de personnalités ont analysé au fil des siècles la civilisation chinoise. L’inculture de vos collègues « managers » et des politiques occidentaux a créé une situation où n’avons aucune chance en l’état actuel des rapports.

    Quelques lectures informatives :

    Le devisement, Marco Polo ; Lettres édifiantes et curieuses écrites par des membres de la Compagnie de Jésus ; Napoléon ; Malraux ;

    Les Chinois ne se sont pas intéressés au reste du monde suffisamment pour y établir leur Empire. Les occidentaux du XIXème siècle leur ont imposé criminellement l’ouverture. Maintenant quelques générations après nous recueillons le fruit de ce qui a été semé alors.

    Il fallait les laisser tranquilles, à contempler les Cieux et le fils du Ciel.

    Aujourd’hui, leurs laboratoires universitaires valent les notres. Et ce qui en sortira, sera à la pointe.

    Quant aux problèmes de brevets, ce ne sont pas les chinois qui ont inventé « le pillage » d’idées sous la forme de quelques modifications mineures d’un produit. Juste ce qu’il faut pour qu’il paraisse différents.

    Ils ont bien appris la leçon. Attendons nous aux retours.

    Petite question : Combien y a-t-il de fonderie de micro-processeurs sur le sol européen ?

    Je vous laisse chercher la réponse.


    • Floruf (---.---.123.101) 5 décembre 2006 17:25

      @René Job L’europe possede bel et bien des fonderies de µprocesseurs notamment à Crolles(isère) et Catane(italie) en ce qui concerne STMicro , BenQ(même si chinois) anciennement Siemens en possede egalement en Allemagne, et j’en oublie certainement d’autres vu que ce n’est pas mon domaine. L’europe n’est donc pas plus à plaindre que le reste du monde dans ce domaine, il faudrait arrêter un jour ce numero d’auto-flagelation systematique sur l’Europe « traine-savattes » du monde des hautes-technologies ! la R&D et la production fonctionnent encore aujourd’hui dans nos pays, peut-être pas suffisament mais les infrastructures éxistent .


    • René Job (---.---.131.238) 6 décembre 2006 18:07

      Oui, je connaissais ces marques de fabricants, mais justement ils délocalisent de plus en plus leurs activités vers le Sud Est asiatique. Moins chers et tout aussi efficaces.

      N’étant pas sado-masochiste, je ne suis pas adepte des pratiques violentes. Le mouvement en cours ne nous est pas favorable. Soit on en prend conscience soit on fait comme vous : on fait l’optimiste relatif. Au final le constat sera : la latérisation économique de nos industries.

      Ce n’est pas pour rien que les investisseurs financiers (banques/assurances, notamment) incitent les gouvernements à développer le tertiaire. Pendant ce temps les activités relevant des secteurs primaires et secondaires sont re-structurées comme on dit poliment.

      Un fait : les fonderies ont une durée de vie d’environ cinq ans à l’heure actuelle. Ce qui correspond au délai d’amortissement d’une phase d’exploitation technologique. Après les évolutions exigent de nouveaux designs. Il faut énormément de capitaux pour établir de nouvelles fonderies capables de produire des micro-circuits de plus en plus « invisibles ». En ce moment les circuits sont à l’échelle 10^-9/10^-11. Il faut donc trouver des économies à faire dans ce processus de miniaturisation concentrée croissant. C’est le rôle des OEM asiatiques (Original Equipment Manufacturers). C’est aussi dans ce contexte que les producteurs, là-bas, apprennent de nos designers à fabriquer leurs propres circuits. Ensuite, sur ses bases, ils établissent une marque qui leur est propre puis nous concurrencent sur ces produits en cassant les prix.

      Nos amis Chinois sont des gens très intelligents. Ils profitent aussi des expériences locales cumulées : Taïwan, Hong-Kong, Singapour, La Corée du Sud et le Japon (principalement). Ils savent comment remonter les filières pour aboutir aux produits à très haute valeur ajoutée. On peut ajouter que le déficit de notre balance des paiements avec la Chine produit un effet d’entrainement : plus on leur vend de technologies plus ils en achètent, plus nous achetons leurs biens de consommations, plus notre déficit se creuse, plus nous devons rééquilibrer les échanges, plus nous leur vendons ce que nous avons sans discuter...jusqu’à quand ? Chirac vient de brader : le TGV, Airbus, le nucléaire troisième génération et d’autres choses moins connues probablement. Après on pourra toujours essayer de vendre le territoire lui-même sous forme de billets touristiques.

      L’Europe et la France ne sont pas le centre du monde. Et nous sommes de moins en moins un foyer culturel de développement. ça se traduit socialement par des replis nationaux et des extrémismes politiques.

      Il faut donc arrêter de nous servir des discours euphorisant des années 80. C’est derrière nous.

      Devant nous, il y a des transferts de technologies inquiétants et qui s’accélérent. Evidemment, si on n’est pas français, qu’on n’a pas ou qu’on a plus le sens civique, on roule pour soi, pour ses intérêts personnels...et le reste on s’en fiche.

      Enfin il y a un dernier point rarement abordé sur ces questions : je rappelle que ce sont les entreprises privées par définition qui vont faire de la monnaie en Chine. Les bénéfices ne seront pas forcément pour la France. Une fois ce distinguo établi, ça pose la problème du discours ambiant qui consiste à dire que c’est notre intérêt. Personnellement, je ne le crois pas. Les entreprises sont des multinationales et servent leurs intérêts avant toute chose. Il peut y avoir coïncidence avec des intérêts généraux locaux momentanément...rien de plus.

      La guerre économique, c’est aussi ça.

      On mélange beaucoup de choses à dessein.

      Et je trouve que cet article est très bien, car l’auteur attire l’attention sur une question qui demain pourrait bien changer partiellement notre quotidien. Les Chinois ne sont plus seulement des producteurs, ils sont aussi entrain de devenir des concepteurs. C’est tout le sens de mon propos initial que de rappeler que c’est un évènement normal étant donné leur grande culture. Et c’est aussi le sens de mon propos que de dire qu’il faut cesser de convoiter des profits imaginaires car ça se retournera collectivement contre nous. Sauf pour ceux qui en bénéficieront et qui iront s’installer je-ne-sais-où au soleil en se susurrant à eux-mêmes : « - Les cons ! ».


  • Forest Ent Forest Ent 2 décembre 2006 01:10

    Je ne pense pas que la Chine ait à court terme les moyens d’imposer un format video. Mais le format après le DVD durera sans doute dix à quinze ans. C’est long.

    Je suis par ailleurs plus convaincu de la volonté chinoise de standardiser son propre OS open source. Il n’y a pas besoin de l’imposer au reste du monde. Cela constitue en soi une énorme économie d’importations et permettra de développer une industrie logicielle locale. Pourquoi diantre l’UE n’en fait-elle pas autant ?


    • René Job (---.---.131.172) 2 décembre 2006 01:42

      « Pourquoi diantre l’UE n’en fait-elle pas autant ? »

      Bonne question.

      Peut-être parce qu’elle ne veut pas se rédéfinir ou peut-être que nous n’avons plus les industries chez nous...


    • Forest Ent Forest Ent 2 décembre 2006 01:46

      C’était une question de pure forme, très hypocrite. smiley

      Il y a bien sûr en Europe largement assez de talents pour recréer une industrie logicielle.

      Mais il y a beaucoup de lobbyistes à Bruxelles. smiley


    • René Job (---.---.132.6) 3 décembre 2006 14:17

      « C’était une question de pure forme, très hypocrite. »

      - > J’aime les questions hypocrites. smiley

      « Il y a bien sûr en Europe largement assez de talents pour recréer une industrie logicielle. »

      - > C’est vrai. Faut-il encore le vouloir.

      - > J’aimerais que nous ayons aussi une industrie lourde de fabrication de composants. Ne pas en avoir pourrait, un jour s’avérait une grave erreur stratégique. Nonobstant les questions des emplois et de la recherche.

      « Mais il y a beaucoup de lobbyistes à Bruxelles. »

      - > Le nœud du problème. Appelons un « Alexandre » pour le trancher.


  • cdg (---.---.206.254) 2 décembre 2006 09:55

    Oui les chinois peuvent definir leurs standard, ils sont pas plus cons que nous, ils sont 1,2 millard (200 fois plus que nous). On devrait leur interdire ?

    Meme si a mon avis la norme DVD est une perte de temps (video a la demande arrive), ils sont en train de refaire ce qu on a fait avec la TV haute definition. L europe et les japonais ont investit des sommes enormes pour quelque chose qui est alle a la poubelle !

    Mais sur d autres produits, ils vont finir par y arriver

    A force de se faire botter le cul, on va peut etre enfin se reveiller en France ?


    • Roues Libres Claude DP 2 décembre 2006 12:02

      Ne mélangeons pas tout. La VOD n’est pas exclusive d’une norme d’enregistrement, bien au contraire. Derrière les standards d’enregistrement se profilent aussi ceux de compression, puis les standards du sans-fil (Wifi, Bluetooth) qui tous rapportent à des groupes occidentaux de substantiels revenus. Sur chaque lecteur CD vendu dans le monde Thomson par exemple, qui ne fabrique plus aucun lecteur, continue à percevoir les revenus de ses brevets et licences . Ce shéma qui pouvait fonctionner parce qu’ en gros les industriels japonais, européens et américains s’étaient mis d’ accord, risque d’être totalement remis en question par une approche chinoise qui à mon point de vue sera beaucoup plus brutale. D’autant plus que nous n’aurons plus d’alternatives.


    • Roues Libres Claude DP 2 décembre 2006 12:12

      Pour ce qui concerne la TVHD de la fin des années 80, tout n’a pas été inutile. En s’opposant au standard que les Japonais voulaient imposer au reste du monde, les Européens se sont protégés contre une hégémonie japonaise, non seulement dans les produits grand-public mais aussi et surtout dans les studios, pour ce qui concerne les équipements professionnels. Thomson, dans sa configuration actuelle n’existerait plus sans celà, puisqu’ il en est devenu un des leaders mondiaux. D’ autre part la TVHD de l’époque était analogique. C’était en quelque sorte le dernier avion à hélice, à une époque où commençaient à apparaitre les premiers avions à réaction. C’est toute l’industrie de l’imagerie numérique qui a puisé ses sources dans cet épisode qu’il ne faut en aucun cas déplorer. Il a fait considérablement avancer les choses en facilitant le passage au 16/9 et en concentrant l’industrie européenne sur le numérique broadcast.


  • pasbeta (---.---.227.79) 2 décembre 2006 11:52

    Pur info, dans la vie d’un chinois de Chine, les films occidentaux ne sont actuellement pas indispensables. Vous leur parlez de Bruce Willis, Brad Pitt..c’est pas sur qu’il les connaissent. Donc ils peuvent utilisent leur standard et ca marchera ..au moins chez eux.


    • René Job (---.---.132.6) 3 décembre 2006 14:20

      Comme les Indiens. Ils ont leurs propres mondes culturels. Mais ça c’est un truc que les occidentaux ex-colonialistes ont dû mal à intégrer.

      Je crois même que ce sont ces cultures qui à terme vont nous coloniser...et donc leurs standards...comme les américains après la seconde guerre mondiale.


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