mardi 15 décembre 2009 - par Jean Claude BENARD

TVA dans la restauration à 5,5% : Le jeu de dupes va-t-il continuer longtemps ?

Christine Lagarde et Hervé Novelli vont-ils devoir « manger leurs chapeaux » ou plutôt leurs ... toques en public ? Car, comment expliquer aux français qu’on a fait un cadeau de 3 milliards d’Euro à une profession sans avoir obtenu les contreparties prévues ?

En effet, l’UMIH, le principal syndicat de restaurateurs et porteur de ce projet de baisse de la TVA, vient de refuser, de signer le dernier accord salarial, pourtant contresigné, par trois autres syndicats d’employeurs !

Après le coup de semonce envoyé par les sénateurs qui ont, pendant quelques heures rétabli la TVA à 19,6 % pour les restaurateurs, voilà que l’UMIH, refait des siennes.

En effet, on apprend par Les Echos que :

" ... / ... L’Umih "ne signera pas cet accord qui est la traduction pure et simple du "diktat" de certaines organisations de salariés".

Pour l’Umih, les organisations patronales signataires "sont minoritaires et leur projet ne défend pas l’ensemble des activités du secteur notamment les hôtels, les cafés, les discothèques pour qui l’effet de la baisse de la TVA est quasi nul ... / ... "

Ce qui signifie que l’UMIH, dont on ne sait plus par qui elle est dirigée, (voir Marianne2 du rififi chez les restaurateurs ) va bloquer une partie des promesses faites au gouvernement, à savoir : Le contrat d’avenir qui recouvre tous les engagements de la restauration en matière de prix, d’emploi et d’investissements.

Et pourtant, on a plaisir à relire le communiqué commun des restaurateurs, publié le mercredi 29 avril 2009

Les professionnels s’engagent et signent le "contrat d’avenir de la restauration"

Le taux réduit de TVA n’est ni un cadeau, ni un chèque en blanc. Les restaurateurs doivent redistribuer une partie de cette aide à leurs clients, leurs salariés et l’utiliser pour moderniser leurs établissements.

... / ... Ces engagements négociés conjointement entre les organisations professionnelles et Hervé Novelli sont formalisés dans le "contrat d’avenir de la restauration", signé ce 28 avril 2009 à l’occasion des états généraux de la restauration entre Christine Lagarde, ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi et Hervé Novelli, avec les neufs représentants des organisations professionnelles représentatives du secteur.

Les présidents des 9 organisations représentatives du secteur de la restauration qui se sont engagés sur les contreparties attendues à cette baisse de TVA sont :

- Christine Pujol, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH),
- Jean-François Girault, Confédération des professionnels indépendants de l’hôtellerie (CPIH),
- Jacques Jond, Fédération autonome générale de l’industrie hôtelière touristique (FAGIHT),
- Jacques Bellin, Groupement national des chaînes hôtelières (GNC),
- Jean-Paul Brayer, syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (SNARR),
- Arnaud Bennet, syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (SNELAC),
- Gérard Plomion, Syndicat national de la restauration publique organisée (SNRPO),
- Philippe Labbé, Syndicat national de la restauration thématique des chaînes (SNRTC),
- Didier Chenet, Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (SYNHORCAT). - Source L’hôtellerie Restauration
 
Ce qui est confirmé par plusieurs documents produits par les services de Christine Lagarde et Hervé Novelli

1 - Communiqué de presse de CHRISTINE LAGARDE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DE L’EMPLOI et HERVE NOVELLI SECRÉTAIRE D’ETAT CHARGÉ DU COMMERCE, DE L’ARTISANAT, DES PME DU TOURISME ET DES SERVICES

Paris, le 28 avril 2009 - Christine LAGARDE et Hervé NOVELLI annoncent les contreparties de la baisse du taux de TVA à 5,5% pour la restauration à partir du 1er juillet 2009

Outre le fait que l’UMIH n’a pas été capable de faire appliquer à grande échelle les engagements vis-à-vis des consommateurs, Il est clair qu’il refuse de respecter les termes publiés dans le communiqué de presse issu des Etats généraux de la restauration auxquels il était présent !

L’amélioration de la situation des salariés

Le contrat d’avenir prévoit également des contreparties en faveur des salariés du secteur, notamment dans les domaines de la rémunération, de la formation et de la protection sociale.

Les organisations professionnelles ouvriront sans délai une négociation avec les partenaires sociaux, qui devra aboutir d’ici la fin de l’année 2009. Les organisations professionnelles se sont également engagées à signer d’ici l’entrée en vigueur du nouveau taux de TVA une convention de lutte contre le travail illégal, ainsi qu’une convention sur la sécurité et la santé au travail.

2 - D’ailleurs, le dépliant de "propagande", édité par le ministère était clair sur le sujet (voir capture d’écran du dépliant)
 
Nous passerons sur le volet emploi, montré du doigt par la Cour des comptes ( Selon la Cour des comptes, la baisse de la TVA à 5,5% ne permettrait de créer que 6000 emplois, alors que 40.000 avaient été promis par les restaurateurs), et qui nous semble prendre le chemin des augmentations de salaires - Sources : 28 avril 2009 - États généraux de la restauration - Contrat d’avenir

Messieurs Marini et Arthuis qui avaient sonné la charge au sénat au fait que

".... / ... il y a d’un côté "4 milliards pour la réforme de la taxe professionnelle" et de l’autre "3 milliards d’euro pour une seule profession, c’est une disproportion" et "Nous avons pensé que le compte n’y est pas, nous attendons des engagements plus clairs, nous avons voulu manifesté dans le cadre de nos prérogatives une vigilance particulière"

Vont-ils se contenter d’un nouveau coup de semonce gratuit ?

Et Christine Lagarde va-t-elle encore une fois défendre l’indéfendable en déclarant :

"Ne tirez pas l’échelle maintenant, ce serait trop tôt" ... / ... "J’applaudis des deux mains" car "ce coup de semonce ce n’est pas un tir, vous ne coulez pas le système, vous dites attention, n’allez pas jusqu’à la cible pour l’instant" ... / ... "Je vous engage à attendre le 15 décembre avant de tirer les conclusions et de tirer l’échelle"

"Il ne faut pas être homophobe, il ne faut pas être raciste, mais on peut être anti-restaurateur !" a lancé il y a peu, André Daguin, l’homme qui veut renverser l’actuelle présidente de l’UIMH et semble à l’origine du revirement du syndicat.

Des propos et des attitudes, qui risquent bien, de classer la profession de restaurateurs, au plus bas de l’échelle (de popularité) que Madame Lagarde et les députés feraient bien de tirer ... rapidement !

Crédit photos
MINEFI


34 réactions


  • Cug Cug 15 décembre 2009 14:57

     C’est encore un débat de dupes.
     Qui a pensé 1 seconde que les 14,1% de taxe non-collectée allait fini autre part que dans la poche des intéressés ?
     De plus de quel droit l’Etat pourrait il décider de ce que les restaurateurs font de ces 14,1% ?

     Sarko a fait un cadeau aux restaurateurs pour un gain électoral, allez avec peut être l’espoir que ceux ci embauchent ... un peu pour épater la galerie.

     A présent je ne sais trop qui parle d’un retour à 19,6% mais pas Sarko qui lui reste ferme ... afin que les restaurateurs continuent de « bien » voter aux prochaines échéances électorales.
     
     


    • AJA-4U AJA-4U 16 décembre 2009 14:31

      Salut,
      franchement moi j’y ai cru car un État a beaucoup plus de pouvoirs « potentiel » qu’un secteur économique, encore faut-il avoir le courage de faire prévaloir ces Droits.

      Plus sérieusement , « De plus de quel droit l’Etat pourrait il décider de ce que les restaurateurs font de ces 14,1% ? »
      => du Droit qu’il s’agit d’une dérogation autorisée par l’État, négocié à la CE
      => du Droit de nationaliser les outils de production ou entreprises (genre banques) s’il le souhaite
      => du Droit d’augmenter les charges salariales de ce secteur pour récupérer de l’autre côté les 14%
      => du Droit de saisir les avoirs bancaires de toute personne « hors la loi »
      => du Courage politique d’affirmer que l’Economie doit s’intégrer dans un paysage politique et réglementaire et non pas l’inverse
      => de l’absence de risques à voir les restaurateurs et leurs « fortunes » se barrer en Belgique
      => du Droit de repasser à 19.6% quand ça leur chante
      => du droit de réclamer à tous les patrons n’ayant pas suivi l’accord de rembourser sous peine de fermeture administrative l’ensemble des sommes engagées

      Bref dans un État de Droit, ce ne sont pas les possibilités qui manquent mais le courage de faire.
      Tu vas me dire que tout cela est totalitaire, qu’avant de prendre ces décisions, il faut en discuter mais après la discussion, si un des acteur ne respecte pas l’accord, c’est à l’État de trancher en dernier ressort.

      Qui gouverne dans ce pays, l’économie ou la politique ?


  • Serge Serge 15 décembre 2009 15:39

    Après plusieurs mois de rouleau compresseur médiatico-politique sur les effets de la TVA à 5,5... l’INSEE constate au mieux une stagnation des prix...une hausse dans certains secteurs !

    Après les « effets de manches » et les déclarations à « la matamore » sur le rappel à l’ordre des restaurateurs...H.Novelli leur demande gentiment et poliment...de ne pas augmenter leurs tarifs plus que l’inflation en 2010 !!!

    Et dans cette « France d’en bas » il y en a qui croient encore aux mille et une promesses de Sarkozy ( une liste à la Prévert ! ) les concernant !!!


  • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 15 décembre 2009 18:13

    @Chantecler

    Merci d’avoir transmis ce message qui éclaire mieux le débat smiley


  • viva 15 décembre 2009 19:33

    Avec 3 Milliards il y avait de quoi faire un mini plan de relance pour soutenir l’industrie qui est sinistré en France . Au lieu de cela on aide des mauvais restaurateurs .....

    le bénéfice de cette mesure est égal à zéro, ceux qui doivent couler couleront un peu plus tard et les bons s’engraisseront un peu plus (même pas sur) ........

    En ce qui me concerne depuis que cette loi a été voté je ne fréquente plus les restaurants, je préfère me faire un sandwich plutôt que de me faire avoir. Finalement j’y gagne et je dépense ailleurs....


  • Croa Croa 15 décembre 2009 22:02

    Ce sujet traite d’un faux problème. La TVA est de toute façon un mauvais impôt et il n’aurait pas fallu l’appliquer aux restaurateurs (la demande de réduction date de cette époque.)

    A supposer que depuis la réduction les restaurateurs en profitent pour s’engraisser, dans un système bien fait ils se retrouveraient illico plus imposés sur les revenus !

    Mais le système est mal fait, nos impôts sont dans ce que nous consommons... à tel point que l’impôt autrefois principal, versé en fonction du revenu de chacun, n’arrive plus qu’à couvrir les intérets de la dette !


    • décurion 20 décembre 2009 18:07

      Non seulement, la tva, est le meilleur impot existant à ce jour, mais il devrait etre le seul en activité, avec en parallèle, une tva sociale, à l’exclusion de tout autre. Cela à des taux révisables sous conditions .


    • Francis, agnotologue JL 20 décembre 2009 18:27

      @ décurion : non la TVA n’est pas un bon impôt. Moi aussi je le croyais quand j’étais naïf et que je croyais aux vertus de la main invisible ! Le bon impôt c’est l’impôt progressif assorti de l’injonction : « la France, si vous ne l’aimez pas au point de tricher avec l’administration fiscale, quittez là, elle saura faire sans vous. » Mais peut-être que pour pouvoir tenir ce langage, il faudrait sortir de l’UE !?


    • Francis, agnotologue JL 20 décembre 2009 18:29

      Je me rappelle certaines discussions, Nicolas, en 2001. Si tu me lis ...


    • décurion 20 décembre 2009 18:35

      JL,

      Ce que vous croyez, ce que vous avez cru, ne change rien à l’affaire.
      Démontrez que la tva n’est pas un bon impot, listez moi ses défauts. Aprés quoi, nous verrons qui de moi ou de vous est le plus naïf, en comparant avec les qualités qu’elle possède.


    • Francis, agnotologue JL 20 décembre 2009 18:47

      Décurion, la question pour moi n’est pas la TVA, mais l’impôt progressif. D’autres que moi ont écrit là-dessus des choses pertienentes. Et comme vous le dites si élégamment, ce que je pense ne change rien au pb, alors, svp, considérez que j’en ai autant pour vous.

      Juste une chose, je ne vous ai pas traité de naïf : vous êtes peut-être le contraire d’un naïf, un asocial.


    • décurion 20 décembre 2009 19:04

      JL,

      Vous écrivez : « Non, la tva n’est pas un bon impot »
      cqfd : vous avez des a priori contre la tva, je vous demandes donc de developper pour pouvoir répondre sur vos arguments.
      Vous écrivez : « Moi aussi je le croyais quand j’étais naïf »
      Je croyais qu’il s’agissait d’une boutade, mais apparemment, si j’en juges votre réaction, ce serait plutôt vexant.
      Finalement, je dois vraiment etre naïf, pour prendre vos mots pour plaisanterie, quand vous même les tenez pour asociaux.


    • Francis, agnotologue JL 20 décembre 2009 19:09

      décurion, visisblement vous ne comprenez pas davantage ce que j’écris que de mon coté je ne comprends ce que vous dites dans ce dernier post.

      Continuez sans moi, merci.


    • décurion 20 décembre 2009 19:29

      Bon, reprenons.
      Je suis pro tva, vous êtes contre.
      Opinion contre opinion = match nul = ça ne change rien à ’l’ affaire. (est ce asocial ?
      Vous y aviez cru quand vous étiez naïf ! J’y crois toujopurs, donc je suis naïf .( etes vous asocial ?
      Vous étiez naîf, je le suis encore, mais en réalité, celui qui aura les meilleurs arguments sera le moins naf.( Est ce faux ?
      Ecrire 100 lignes de plus, ne changerait rien, puisque oui vous avez fait allusion à ma naîveté, sans que j’en prenne ombrage, et vous n’avez pas apprécié que je vous retourne le compliment.
      J’en suis désolé, mais je n’y peux rien, et puis je ne vous ai pas traité de naïf, puisque nous n’avons échangé aucun argument, et que le doute subsiste.


  • MICHEL GERMAIN jacques Roux 15 décembre 2009 22:51

    avec les 14% ils vont défiscaliser dans l’immobilier ou acheter des 4X4, il s’agit donc d’un prêt indirect de l’état à l’industrie automobile et au bâtiment donc aux taxes sur le carburant qu’il (l’Etat) récupère...c’est du Keynes, c’est fort.

    Mais bon sang, qu’elle dette ? A qui doit on cette P....... de dette ? Aux banques ? qui est à la tête des banques ? des hommes ou le divin ? Dieu et la dette, à force d’en parler on finit par y croire...
    Nos richesses, USA, Hollande, France, Espagne, Angleterre se sont faites sur le travail forcé des esclaves et le vol de leurs terres, on la paye quand celle là de dette ?


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 16 décembre 2009 10:40

    Ouais, c’est vrai, Jean-Claude, je suis d’accord avec ta question, la seule vraie question : ça va durer encore combien de temps, ce cirque ? Tout le monde est décrédibilisé dans cette affaire : l’UMIH (rapace, menteur), le gouvernement (poire, incompétent, cynique), et les restaus du coin (assimilés à leurs cupides représentants).

    Encore une connerie au passif de ce gouvernement, qui se paiera plus tard.


  • TSS 16 décembre 2009 11:29

    la TVA à 5,5% est un cadeau du Gvt (de droite !) fait à des gens qui votent à droite !!

    tout le reste... !!!!


  • fwed fwed 16 décembre 2009 12:53

    « comment expliquer aux français qu’on a fait un cadeau de 3 milliards d’Euro à une profession sans avoir obtenu les contreparties prévues  »

    De la même façon qu’avec l’aide aux banques.
    Vous avez votez pour nous, maintenant on vous emmerde, on fait ce qu’on veut avec votre pognon. De toute façon vous n’êtes que des sales loosers de pauvres, revotez pour nous.


  • BA 16 décembre 2009 14:22

    Restauration : la baisse de la TVA ne créerait que 6.000 emplois (selon la Cour des Comptes).

     

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=6fbe9d264020d9e5995e688c5ee906fb

     

    3 milliards d’euros pour créer 6 000 emplois  : en faisant une division, on découvre qu’un emploi créé dans la restauration a coûté 500 000 euros aux contribuables !

    Vous avez bien lu  : pour créer un emploi dans la restauration, les contribuables ont payé 500 000 euros  !

    C’est pas grave  : le plus important, c’est faire plaisir à l’électorat UMP.


  • BA 16 décembre 2009 14:24

    L’instauration d’un taux réduit de TVA dans la restauration ne devrait permettre de créer que 6 000 emplois « à long terme », affirme, dans un rapport publié mercredi 7 octobre, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO).

    « Les engagements des représentants des restaurateurs de créer 20 000 emplois et de signer 20 000 contrats de professionnalisation paraissent optimistes », explique le CPO, un organe dépendant de la Cour des comptes. Plus généralement, le CPO estime que « l’utilisation des taux réduits de TVA pour stimuler l’emploi est contestée, et son effet sur l’emploi mal documenté ».

     

     

    http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-1101591,0.html

     

     

    3 milliards d’euros pour créer 6 000 emplois  : en faisant une division, on découvre qu’un emploi créé dans la restauration a coûté 500 000 euros aux contribuables !

    Vous avez bien lu  : pour créer un emploi dans la restauration, les contribuables ont payé 500 000 euros  !

    C’est pas grave  : le plus important, c’est faire plaisir à l’électorat UMP.


  • AJA-4U AJA-4U 16 décembre 2009 16:02

    Il y a une autre solution, le BOYCOTT des établissements, entreprises et autres secteurs marchands.
    Une faillite est si vite arrivée et si facile à réaliser qu’on se demande pourquoi on le fait pas plus souvent ?


  • Michel DROUET Michel DROUET 20 décembre 2009 09:51

    Non seulement le jeu de dupes va continuer s’agissant de la baisse de la TVA aux restaurateurs, mais il va s’étendre avec la suppression de la TP : pas grand chose à en attendre en matière d’abaissement des prix payés par les consommateurs mais sans doute des augmentations de profits et de rémunérations pour les actionnaires et les dirigeants.
    Il n’y a pas que dans la restauration qu’il y a des goinfres !
    Pire encore, il y a des entreprises qui osent dire qu’elles ne seront pas gagnantes avec la baisse de la TP puisque leurs profits vont augmenter et qu’elles paieront davantage d’impôt sur les sociétés : elles n’envisagent donc pas de baisser leurs prix ou bien de favoriser l’emploi !
    Le pire du pire, c’est que ces propos ont été relayés par un conseiller (P. S.) de l’agglomération rennaise, c’est dire si le lavage de cerveau fonctionne bien.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 décembre 2009 14:13

    On pourrait penser que suite à ces critiques un ou l’ autre commentateur de cet article monte un restau à bas prix pour donner l’ éxemple en embauchant du personnel .

    Je suis certain qu’ aucun de ceux qui ont parlé ici n’ ont JAMAIS été à leur compte .

    Balavasse et compagnie...


    • Michel DROUET Michel DROUET 20 décembre 2009 15:59

      S’il était obligatoire d’être entrepreneur pour parler des entreprises, ouvrier pour pouvoir parler des ouvriers et fonctionnaire pour parler des fonctionnaires le monde serait immensément triste.
      Pouvoir donner son point de vue constitue une liberté essentielle dans une démocratie.
      Réserver la parole et l’écrit aux experts constitue un véritable danger pour la démocratie et une dérive vers la pensée unique.


  • Clojea CLOJEA 20 décembre 2009 17:27

    Juste pour recadrer le débat, l’écart de la TVA pour les restaurateurs a toujours été injuste et complètement inique. En effet, acheter des marchandises a 5,5 % et verser à l’Etat 19,6 %, à toujours été franchement énervant pour ladite profession. Faudra m’expliquer pourquoi le restaurateur avait juste le droit de verser de sa poche 14,1 % ? Parce que peut être c’était des vaches à lait, qui avait juste le droit de travailler 60 h ou plus par semaine, week end compris, pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, ne pas avoir de vie de famille ou presque etc... Un beau métier en vérité, mais ingrat, comme beaucoup le sont quand on est au service du public. A part ça, il est vrai qu’une TVA unique serait plus simple que ce fatras aujourd’hui, disons qu’autour de 10 % serait parfait. 


    • décurion 20 décembre 2009 17:57

      Le taux de 5,5 % s’applique en général à l’alimentaire.
      Le taux de 19, 6 %, sur le reste fournitures et service.
      En supposant que le restaurateur, avance 300 € de TVA , et qu’il facture 500 € à sa clientèle, sa déclaration au titre de la tva sera libellée ainsi : tva payée = 300 | tva perçue = 500 | tva due = 200. Et il ne lui reste plus qu’à faire un beau chèque de 200 € au fisc, et les 300 € réintègre sa comptabilité en remboursement de ses avances.
      Résultat des comptes, le restaurateur ne sort rien de sa poche. S’il y a une vache à lait, ’est plutôt la clientèle.
      C’est vraiment incroyable, cette idée reçue sur la tva « payée » par les entreprises, alors qu’il suffit d’un papier et d’un stylo pour démontrer le contraire.
       


    • Michel DROUET Michel DROUET 20 décembre 2009 19:29

      Le restaurateur ne sort rien de sa poche ou bien alors c’est un nul en gestion et il va fermer son restaurant rapidement.
      C’est le client qui paye la TVA, nuance !!!


    • Clojea CLOJEA 21 décembre 2009 12:19

      @décurion : Désolé mais votre calcul est erroné. Faudrait quand même apprendre à compter mon cher. Si vous achetez des marchandises à 5,5 et que vous reversez 19,6, tout cela parce que vous avez le mérite de travailler comme un dingue et de courrir toute la journée au service de clients pas toujours drôle d’ailleurs, il y a comme qui dirait une injustice. Quand à votre propos de dire que c’est le client qui se fait arnaquer par les restaurateurs, alors là, je m’excuse, mais le prix d’un menu moyen, c’est à dire 14 Euros pour une entrée, plat, dessert, est le même qu’il y a 15 ans en arrière. Car, 14 € correspond à 91 Francs, et c’était les menus standard. Donc, les restaurateurs n’ont pas augmentés leurs prix depuis longtemps, mais les matières, les taxes, les impôts, les charges etc... ont augmentés. Alors s’il vous plaît, un peu de respect pour les gens qui bossent, car ce pays fonctionne pour une grande partie grâce aux artisans, commerçants, professions libérales. Je pense que pour dire des choses comme ça, c’est que vous n’avez jamais tenu un plateau de votre vie. Moi je l’ai fais, et je sais de quoi de parle.


  • barbapapa barbapapa 20 décembre 2009 23:49

    Dans ce débat on oublie le droit de la concurrence.

    Notamment la différence de TVA entre repas traiteur et repas restaurant. 
    Avant, par exemple, pour une cérémonie, le traiteur facturait sa prestation à 5,5 et le restaurateur à 19,6%. La justice était d’aligner les deux professions sur la même échelle d’égalité, puisqu’ils proposent des prestations concurrentielles.
    Un impôt qui baisse nous devrions nous en réjouir. Par ailleurs il ne faut pas oublier la réalité de cette profession de restaurateur. Si beaucoup voient la belle brasserie toujours pleine du midi et se disent que « ca gagne », il ne faut pas oublier le restau du coin qui pers de l’argent certains soirs, parce que le temps n’est pas à la sortie.
    La faillite existe et de nombreux restaurateurs passent en liquidation. 
    Un cadeau c’est un présent que l’on vous donne. Une taxe que l’on ne paye plus n’est pas un cadeau. C’est une baisse de l’impôt. Nous avons déjà les plus gros impôts en Europe. 
    Je rappellerai que le restaurateur son métier n’est pas percepteur, mais faiseur de bon repas !

    • Michel DROUET Michel DROUET 21 décembre 2009 09:54

      Comparaison n’est pas raison : rien à voir entre le client du restaurant et celui du traiteur et j’ajoute celui du fast food. Le dernier n’est pas client du restaurant, celui du traiteur l’est rarement. Les prestations des uns et des autres ne sont pas les mêmes et ne correspondent pas aux mêmes moment de vie.
      La restauration comme beaucoup d’activités « plaisir » est soumise aux aléas de la crise, les arbitrages se faisant sur ces activités.
      Raison de plus pour répercuter intégralement la baisse de la TVA (prix du menu, salaires et investissements) pour conserver le client et ne pas en profiter pour engranger des bénéfices supplémentaires.
      Quant au restau du coin qui perd de l’argent, il est soumis à la même règle de concurrence que d’autres secteurs de l’économie : s’il perd de l’argent, c’est que les prestations qu’il offre ne sont peut être pas de bonne qualité ou que le rapport qualité prix n’est pas bon ou que l’étude de marché faite lors de l’ouverture n’était pas bonne ou n’avait pas pris en compte tous les paramètres,etc...et dans ce cas là il est condamné à fermer.
      On ne voit pas pourquoi la baisse de la TVA devrait compenser ces éléments.
      De toutes les façons, on nous met toujours en avant ces cas particuliers pour justifier le hold up de toute une profession.
      On nous prend pour des imbéciles et cela devient lassant.
      On est en train de nous dire que la baisse de la TVA n’est pas suffisante et qu’il faut aussi supprimer l’impôt sur le bénéfice et les sociétés.
      Pour la suppression de la TP on va nous servir les mêmes raisonnements.
      En attendant l’Etat s’endette de plus en plus...


  • eichenbach 21 décembre 2009 23:27

    pour info en tant que syndicaliste dans le secteur, l’accord qu’on a obtenu est vraiment au taquet. Je ne comprends pas que le synhorcat et les autres l’aient signé !! mort de rire. Ceci dit, je n’étais personnellement pas complètement favorable à pousser aussi loin, car ca enlèvera des marges de négo sur d’autres sujets et j’ai peur que ca pousse certaines boites à fermer la porte si les gens ne recommencent pas à consommer et à sortir. Les gens doivent savoir qu’on est un secteur important en France en termes d’emploi.


  • SergeC 22 décembre 2009 15:40

    bravo à novelli qui se paie les restaurateurs + les syndicats, il doit avoir mal à la tête, je suis sur qu’il ne se doutait pas de l’engrenage dans lequel il mettait le doigt en voulant faire appliquer cette loi sur la TVA... et les restaurateurs continuent de faire leur business sur le dos des consommateurs, à eux je ne leur dit pas bravo


    • Clojea CLOJEA 23 décembre 2009 10:25

      @SergeC : Apparemment vous avez une dent contre les restaurateurs, comme d’ailleurs quelques uns sur ce forum. J’avoue que je n’en comprends pas la raison. Si le sous entendu est que les restaurateurs se font du fric, et que gna, gna, gna et encore gna, sachez que 1) Ils ont intérêt à se faire du fric car sinon ils déposent le bilan, 2) c’est une profession ou il devient de plus en plus difficile de trouver des employés et pour cause, car la vie de famille est compromise et aussi que pas mal de gens aujourd’hui n’ont pas envie de bosser, et 3) les bénéfices engrangés ne sont pas aussi important que cela et enfin le prix moyen d’un plat du jour ou d’un menu est tout à fait abordable pour n’importe qui. Quand à cette histoire de TVA, il était normal qu’elle soit aligné sur le prix d’achat des marchandises, n’en déplaise à Décurion qui a essayé de me démontrer que j’avais tort et que le restaurateur ne sortait rien de sa poche. Je ne peux pas gober ça. C’est incroyable ou la mauvaise foi va se nicher. C’est comme certains qui disent pour une entreprise quand on parle d’une nouvelle taxe ou autre « l’entreprise va passer cela dans ses frais » Oui mais, qui engrange suffisament d’argent pour payer les frais ? 


  • collectifvegr 22 janvier 2010 12:57

    Cette baisse de la TVA a donné une très mauvaise image de la restauration et c’est vraiment dommage. Tous les restaurateurs ne sont pas des escrocs ! Et ce sont surtout les grands groupes qui ont poussé pour cette réforme qui ne fait pas la différence entre petits et gros, mauvais et bons élèves, entreprises en difficulté et celles qui se font beaucoup d’argent. Tout le monde à la même enseigne (Mc Do et le petit restaurateur de quartier) ! C’est ridicule, et ça n’a réglé aucun des problèmes de la restauration !

    Ce qu’il faut c’est un véritable débat sur la restauration. C’est ce que nous essayons de faire pour ceux que ça intéresse http://www.vegr.fr


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