lundi 29 août 2011 - par Garnier Denis

Une « Règle d’Or » pour un résultat plombé d’avance !

La "règle d'or" est le nom du projet gouvernemental d'inscrire dans la Constitution des règles prévoyant un retour progressif à l'équilibre budgétaire. Si le budget n’est pas équilibré, le Conseil Constitutionnel le rejettera. C’est très rassurant.
 
En se privant de recettes le gouvernement doit supprimer des dépenses.
 
Prenons l’exemple de ce gouvernement et de son action :
  • en 5 ans le déficit public a augmenté de 87%. (*)
  • entre 2004 et 2009 le nombre de niches fiscales est passé de 400 à 500 (*)
  • le coût total supporté par l’Etat a augmenté de 55% (43% si on ne tient pas comptes des mesures de relance de l’Economie (*)
  • Le coût total des niches fiscales devrait atteindre 71,7 milliards d’euros en 2010 !(*)
 
Selon Gilles Carrez, le rapporteur général (UMP) du budget à l’Assemblée nationale, “entre 2000 et 2009, le budget général de l’État aurait perdu entre 101,2 milliards d’euros (5,3 % de PIB) et 119,3 milliards d’euros (6,2 % de PIB) de recettes fiscales”, sans même inclure les exonérations de cotisations sociales (30 milliards) et d’autres « dépenses fiscales ».
 
Si la règle d’or s’applique, ce sera exactement la même chose, aucune action ne sera contraignante sur les recettes. Seules les dépenses devront être compressées. La règle d’or serait acceptable si elle était assortie d’une obligation de taxer davantage les hauts revenus en cas de déficit. Mais pas seulement ceux qui sont supérieurs à 500.000 euros par an après impôts !
 
La règle d’or acceptable serait celle qui annoncerait qu’en cas de déficit, ceux qui perçoivent plus de 10 fois le SMIC assureront la charge du déficit. Là c’est acceptable surtout pour les 90% de Français qui ne sont pas concernés. 
 
Donc, l’inscription d’un simple rappel à la saine gestion des comptes publics ne sert à rien si ce n’est à masquer l’action du gouvernement de la République le plus dépensier de tous les temps. Il a « plombé » les comptes et il ne s’en sortira pas avec une règle qui n’a rien à voir avec de l’or, fut-il constitutionnel !
 
La République Française a été fondée sur des principes qui sont contenus dans sa constitution. J'en ai relevé deux dans le préambule de 1946 : 
 
§ Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. […]
 
Ce mois de juillet, 36 000 Français de plus en sont privés ! 8 millions de Français sans emploi, malgré la Constitution  !(lire sur les vrais chiffres du chômage)
 
§ Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. .[…]
 
L’eau, le gaz, l’électricité, les transports, la santé, etc… sont progressivement confiés au secteur marchand.
 
Lorsque tous les Français auront un emploi, lorsque tous les services publics seront propriété de la collectivité, nous pourrons peut-être envisager d’autres règles. Mails il ne faut pas confondre le plomb de la réalité avec l’or de la cupidité.
 
Denis Garnier


37 réactions


  • Taverne Taverne 29 août 2011 10:35

    Certes, la règle d’or a du plomb dans l’aile et surtout, sous couvert d’intentions vertueuses, on sacralise ainsi la rigueur que l’on va imposer aux classes moyennes et aux plus pauvres. La télévision (« la voix de son maître ») joue à fond la carte de la propagande en nous faisant croire que les dernières mesures de rigueur taxent les riches alors que cette minorité d’ultra-riches (tous les autres sont épargnés) ne contribue que - et encore très provisoirement - à hauteur de 0,2 sur un total de 18 milliards à trouver. C’est-à-dire que NOUS paierons 17,8 de ce total sur notre complémentaire santé, notre assurance-vie, notre consommation courante (boissons...).

    Pour les réformes comme pour le reste, Sarko est le roi de la pierre philosophale inversée : il transforme l’or en plomb. Et ça pèse lourd...


  • Tiberius Tiberius 29 août 2011 10:58

    Je ne comprends pas les gens qui dénoncent la gabegie du président Sarkozy mais qui s’opposent à une loi censée éviter qu’une pareille chose ne se reproduise. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’ils voudraient à leur tour une fois revenus au pouvoir, jouir comme Sarkozy du droit à la gabegie avec les fonds publics ? 

    Quand un ménage est bord du surendettement et qu’il se retrouve face à des dépenses imprévues, la pire des solutions est de contracter un nouveau crédit. Mieux vaut accepter de se passer le temps qu’il faudra de réfrigérateur ou de voiture que d’alourdir tant soit peu ses dettes. Car le risque alors est de devoir se passer non seulement du réfrigérateur mais également de TOUT ce que l’on possédait.

    La raison voudrait que quand la conjoncture économique est bonne, l’état s’efforce toujours de réduire au maximum son endettement afin de se ménager une belle marge de manœuvre au cas où une crise surviendrait. Seulement voilà, depuis plus de 20 ans dans ce pays, pour cacher aux électeurs l’appauvrissement relatif de leur pays et son incapacité à maintenir le niveau de protection social auquel il les a habitués, l’État s’endette à tour de bras et ceci quelle que soit la conjoncture ! Résultat des courses : lorsque vient la bise, la cigale se retrouve fort dépourvue !


    • Garnier Denis Garnier Denis 29 août 2011 11:42

      Pour obtenir quelques éléments complémentaires qui pourront vous faire comprendre le mécanisme de la dette je vous invite à la lecture de mon précédent article ici et de ses commentaires.

      Ensuite, ce n’est pas une Loi qui est proposée mais une modification de la Constitution. Je fais partie de ceux qui, certainement comme vous, préfèrent la réalité aux promesses. Qu’est-ce qui empêche le gouvernement actuel de revenir sur les décisions de ces dernières années et qui coûtent environ 50 milliards d’euros par an ? Si l’on veut lutter contre la dette et « la gabegie du président Sarkozy » on évite de vider les coffres en se privant de recettes. La règle d’or ne peut éviter de masquer cette réalité.

      Je pensais que mon article était assez clair.

       


    • Tiberius Tiberius 29 août 2011 12:44

      Vous avez raison, je fais partie de ces gens qui préfèrent la réalité d’une loi organique qui garantie le retour à l’équilibre budgétaire à la promesse d’un retour à l’équilibre. 

      En conséquence, la question n’est donc pas pour moi de savoir si les promesses de bonne gestion de l’UMP ou du PS sont sincères, mais si la loi les y contraindra ou non.

      Et voyez-vous ce qui m’étonne, c’est que vous et moi ne soyons pas d’accord à-dessus...


    • lechoux 29 août 2011 16:48

      Ce que vous n’avez pas compris mon bon vieux Tiberius, ce qui me surprends du fait de votre ancienneté et de votre sagesse, c’est que la droite se sachant perdante en 2012, veut absolument faire passer cette loi de bonne gestion à la fin de son mandat, tout en confiant à son continuateur de gauche une dette de 110 % du PIB et une impossibilité de gestion de l’état, puisqu’il sera impossible de l’endetter pour les 15 ans qui viennent. C’est ce que l’on appelle retirer l’échelle.
      C’est comme si votre banquier exigeait que vous lui « rembousier » votre prêt auto sur 5 ans, avant décembre.

      Bien sûr que cette loi est bonne mais est-il possible de l’appliquer instantanément avec la montagne de dette que nous avons ?

      En fait, c’est le processus ultra libéral qui est appliqué à la France(voir mes précédants posts dans lesquels j’ai expliqué ce processus). en deux mots : aide à l’endettement puis exigeance de « rembousement » dans les meilleurs délais.


    • lechoux 29 août 2011 16:50

      En un mot, c’est de l’embourbement !


    • Tiberius Tiberius 29 août 2011 18:43

      @ lechoux

      Soyons clairs, j’ai parfaitement saisi que Sarkozy n’avait aucun désir de se contraindre lui-même par la loi à l’équilibre budgétaire, s’il avait réellement envie de voir la règle d’or adoptée, il pourrait organiser un référendum qu’il serait au demeurant certain d’emporter, car on imagine mal les Français prendre le risque de répondre NON, sachant ce qui est arrivé en Grèce. Mais en vérité, tout ce que veut Sarkozy, c’est montrer aux Français que les socialistes se préparent dès leur retour au pouvoir à creuser les dettes façon Obama et ceci quitte à nous mettre sur la paille. 

      Le problème voyez-vous, c’est que la démonstration que nous fait Sarkozy est crédible puisque la gauche refuse de saisir l’opportunité de voter cette réforme constitutionnelle. Si les socialistes en personnes responsables se disaient que la France est maintenant trop endettée pour aggraver sous quelque prétexte son endettement, alors, ils voteraient la réforme. Ainsi, quand bien même, par malheur, ils perdaient en 2012, le futur président ne pourrait pas faire autrement que de gérer sainement les finances publiques. 

      Mais ce n’est pas le but des socialistes et ceux qui les soutiennent dans leur refus de voter cette réforme devraient en prendre conscience. Si ces gens-là refusent la loi, c’est qu’ils savent qu’une fois revenus, ils laisseront filer la dette quitte à nous plonger dans la crise. Et croyez bien qu’ensuite, les socialistes n’hésiteront pas un seul instant quand il faudra renvoyer des fonctionnaires et sabrer dans les pensions des retraités. Ils diront simplement que c’est la conséquence de la mauvaise gestion de Sarkozy !

      Bref, en 2012, il faudra faire un choix. Est-ce que Sarkozy se montrera raisonnable sur le déficit public s’il est réélu ? Franchement je l’espère mais j’en doute. Est-ce que les socialistes le seront : Je sais maintenant que NON ! Et tout cela est très grave.


    • Tiberius Tiberius 29 août 2011 18:58

      @ stabilob0ss

      Je suppose que vous savez aussi bien que moi que si les états retrouvaient comme avant la loi Pompidou-Giscard la possibilité de se financer auprès des banques centrales, ils créeraient une inflation monstre. Seulement voilà, qui seraient les premiers touchés par cette inflation d’après vous : Les nantis ? Certainement pas, car vous vous doutez bien qu’ils investiraient leur argent en or. Non, ce sont les classes moyennes, les salariés qui souffriraient le plus (ou les seuls) en voyant les prix augmenter à toute allure alors que leur salaire stagne. 


    • Garnier Denis Garnier Denis 29 août 2011 23:08

      « si les états retrouvaient comme avant la loi Pompidou-Giscard la possibilité de se financer auprès des banques centrales, ils créeraient une inflation monstre. »

      je suis désolé de vous contredire mais l’inflation d’avant 1971 n’était pas ce que vous dîtes. Voir l’évolution ici. 5,7% en 1971 jusqu’à 13,4% en 1981. Entre 1960 et 1973 l’inflation était inférieure à 6%. La vérité ne s’invente pas elle existe.

       


    • chapoutier 29 août 2011 23:58

      vivement l’inflation et l’échelle mobile des salaires.
      et adieu dettes, trou de la sécu, liquidation de la retraite.


    • wesson wesson 30 août 2011 00:34

      bonsoir Tiberius

      "Je ne comprends pas les gens qui dénoncent la gabegie du président Sarkozy mais qui s’opposent à une loi censée éviter qu’une pareille chose ne se reproduise"

      Ne vous inquiétez pas. Au moment ou cette mesure est censé s’appliquer, absolument plus personne ne parlera des 3% de déficits.

      Et qui sait, en France nous aurons peut-être alors une sixième république, et une monnaie qui ne sera pas l’euro.


    • Garnier Denis Garnier Denis 30 août 2011 10:14

      Là encore il faut prendre les bons chiffres. L’évolution de la dette c’est nettement ralentie sous la gestion des socialistes avant 2002. Voir ici

      Et depuis 2006 c’est l’explosion. Donc si l’on se référe aux réalités du passé, les hommes de gauche se sont montrés beaucoup moins dépensiers que ceux de droite et le reccordman toutes tendances confondues est le Président actuel, c’est incontestable. Ensuite on peut discuter, mais ne pas regarder la réalité en face ne peut que conduire à l’erreur.

       


    • Tiberius Tiberius 30 août 2011 14:57

      @ Garnier Denis et stabilob0ss

      Vous me dites que l’inflation avant 1971 n’était pas énorme, mais pouvoir juger des effets dont on parle encore faudrait-il prendre en compte le niveau de la dette par rapport à l’activité économique ne croyez-vous pas ? L’intérêt d’emprunter à la banque centrale, c’est de ne pas avoir d’intérêts, donc en faisant fonctionner la planche à billet. Or imaginez un peu le niveau d’inflation que nous aurions atteint aujourd’hui que notre dette culmine à presque 100% de notre PIB ?! 

       stabilob0ss me dit qu’emprunter à la banque de France« n’implique pas que l’on ne rembourse pas ». Soit, mais il faut quand même faire fonctionner la planche à billet car la France n’est pas la Chine ou l’Allemagne et ne croule pas sous les excédents commerciaux. Et cela provoque forcément de l’inflation. Près de 100% du PIB en dette c’est énorme !

      Cela dit, vous me répétez sans cesse que le gouvernement est hypocrite qu’il creuse les dettes et veut donner des leçons de bonne gestion aux autres. Mais je suis d’accord avec vous ! Oui Sarkozy est hypocrite. Mais le problème que je soulève n’est pas là. Le problème c’est : Quelle alternative avons-nous à Sarkozy ? Car ces socialistes qui refusent de voter la règle d’or ne valent manifestement pas mieux que lui. S’ils étaient des gens raisonnables, conscients du niveau d’endettement critique de la France et qui n’ont aucune intention d’aggraver notre situation, ils voteraient la règle d’or au grand dam de Sarkozy. Car celui-ci n’a pas envie de voir cette loi votée !!! Plutôt que d’organiser un référendum il compte la faire passer de force au congrès pour une défaite assurée. Il est donc clair que tout ce qu’il désire, c’est s’en servir pour montrer aux Français que les socialistes sont des hypocrites. Et force est d’admettre qu’il y réussit fort bien !

      Donc inutile de me répéter une énième fois que Sarkozy est un hypocrite, ça je le sais aussi bien que vous. Mon problème est de déterminer entre le PS et l’UMP où se situe aujourd’hui le moindre mal, lequel nous mènera le moins sûrement à la banqueroute. 


    • Garnier Denis Garnier Denis 30 août 2011 16:21

      « L’intérêt d’emprunter à la banque centrale, c’est de ne pas avoir d’intérêts, donc en faisant fonctionner la planche à billet. Or imaginez un peu le niveau d’inflation que nous aurions atteint aujourd’hui que notre dette culmine à presque 100% de notre PIB ?! »

      La dette de 1600 milliards d’euros est composée aujourd’hui à 80% par les intérêts qu’elle génère. (voir mon précédent article)

      Ainsi si nous étions resté aux règles d’avant 1973, il n’y aurait pas de dettes. Les analyses les plus fines font ressortir que hors le poid de la dette, les dépenses de l’Etat ont diminué en rapport au PIB.

      Soit : maintenant vous voulez savoir qui est le plus crédible pour inverser la tendance.

      Je pense que ceux qui ont provoqué cette situation sont à mes yeux disqualifiés. Il reste ceux qui l’on combattue et là il n’y a des hommes de gauche dont par exemple Montebourg ou encore Mélenchon.(traité de Lisbonne) ou même un peu à droite Dupont Aignant. Alors se pose la question du choix. En ce qui me concerne je ne réponds pas aux huées de fanatiques qui pensent globalement dans un système qu’ils considèrent comme inévitable et impossible à changer. Ce sont les plus nombreux. Je veux soutenir ceux qui vont s’engager pour changer le système parce que je suis convaincu que si nous ne le changeons pas nous allons dans le mur et personne alors ne peut dire ce qui se produira. Le grand chaos pour mieux récupérer la main n’est pas mon rêve ! J’ai un bulletin de vote qui s’exprimera en ce sens au premier tour, y compris aux primaires de gauche, et au second tour, dans ce système politique qui est aussi à changer, je voterais contre celui qui est aujourd’hui aux commandes parce que là encore, je pense que personne ne peux faire pire !

      Bien cordialement


    • Tiberius Tiberius 30 août 2011 17:49

      Je croyais que nous discutions sérieusement ? Vous savez pertinemment tous les deux qu’on ne peut pas calculer ce qu’aurait été notre endettement simplement en soustrayant les intérêts cumulés de notre dette. Car quand nous empruntons à la banque centrale sans contrepartie, nous augmentons la masse monétaire et dévalorisons par voie de conséquence notre monnaie. Et s’il n’y a certes pas d’intérêts, en revanche l’inflation provoquée nous contraindra l’année suivante à emprunter davantage pour tenir compte de la dépréciation de la monnaie. Et vu où nous en sommes arrivés dans notre endettement et notre situation économique (je vous rappelle que notre commerce extérieur est affreusement déficitaire) les risques d’hyperinflation auraient été maximum. Alors vous me direz, peut-être que si la monnaie étaient plus faible nous vendrions mieux et ne serions pas déficitaires. Mais il faut bien avoir conscience quel en aurait été le prix : La réduction de notre niveau de vie voire pire si nous glissons dans l’hyperinflation ! Dans ce cas, autant accepter tout de suite la rigueur budgétaire on prendra moins de risque.


    • Tiberius Tiberius 30 août 2011 18:04

      Encore une chose.

      Mélenchon, Le Pen, Dupond-Aignan ne sont pas des alternatives car vu l’ampleur de la crise (mondiale) que nous traversons, l’heure n’est pas aux expérimentations économiques hasardeuses. Nous avons absolument besoin d’un président qui saura nous garder le plus sûrement possible la tête hors de l’eau ceci en attendant que la tempête s’apaise. Une fois le calme revenu et nos craintes de banqueroute dissipées, sans doute sera-t-il possible de songer à nouveau à expérimenter de nouvelle voies. Mais aujourd’hui, il n’est pas l’heure pour ça.


    • Garnier Denis Garnier Denis 30 août 2011 19:00

      Je ne peux reprendre ici tous les liens qui démontrent ce que je vous indique. Mais je vous assure qu’il est possible de déduire des budget antérieurs les intérêts de la dette pour connaître l’évolution structurel du vrai déficit.

      Ainsi il apparaît que les dépenses de l’Etat sont stables et même en légère régression. Ce n’est donc pas un problème de dépenses mais un problème de recettes et d’intérêt de la dette.

      Je rappelle encore qu’avant 1973 lorsque l’Etat avait besoin d’investir il faisait appel à la banque de France sans intérêt. C’est vrai c’était par création de monnaie. Mais il remboursait ce capital les années suivantes et la monnaie créée pour la circonstance était détruite au fur et à mesure des remboursements. C’est ainsi que l’inflation était maîtrisée. Mais vous avez raison, si de la monnaie est créée sans correspondre à une valeur économique et sans être remboursée, alors effectivement c’est une source d’inflation ou de dettes encore plus importantes. C’est le choix des gouvernants actuels. Pas d’inflation qui ruine les « rentiers », mais de la dette qui ruine les peuples. C’est un choix politique ! Pour payer les intérêts de la dette de la monnaie artificielle a été créée sans profiter un seul instant à un seul travailleur Français. C’est donc aux créateurs de devenir réparateurs.

      Il faut que les Etats reprennent la main sur l’économie, il n’y a pas d’autres solutions et ne croyez surtout pas que la crise va se finir en gardant le système en l’état. Nous n’en sommes peut-être qu’au début.

      La Grèce est un ballon d’essai. Suivront le Portugal, l’Espagne, l’Italie et toute la zone Euro qui ne pourra survivre dans un système européen ouvert à tous les courants d’air de la finance.

      Alors aujourd’hui le débat économique évolue vers la réforme de l’europe. Plusieurs options sont avancées. Celle de sortir de l’Euro et de l’Europe (Asselineau ...par exemple), celle de réformer l’Europe pour reprendre la création monétaire (Montebourg, Mélenchon, ...) ou bien encore celle du pouvoir en place de rien changer et de rester sous « la protection » des banques privées.

      Il est là le choix ! Moi, en ce jour, je suis un partisan des solutions au niveau de l’Europe, car je crois qu’il n’est pas encore trop tard et que la France à tous les moyens de taper sur la table pour faire changer l’orientation du tout monétaire contre l’homme.

      Mais si rien n’est fait dans les deux années qui viennent, alors effectivement l’Europe deviendra un souvenir et la paix sera menacée. Monsieur, le choix ne peut s’orienter vers ceux qui sont les auteurs du désastre. C’est un suicide politique et j’ai envie de vivre.

       

       

       

       


    • chapoutier 30 août 2011 19:26

      Garnier Denis
      Ainsi il apparaît que les dépenses de l’Etat sont stables et même en légère régression. Ce n’est donc pas un problème de dépenses mais un problème de recettes et d’intérêt de la dette.
      Vous avez parfaitement raison ;
      en 1982 les recettes de l’état s’élevaient à 22,5% du PIB national
      en 2009 les recettes de l’état s’élevaient plus qu’à 15,1 % du PIB
      soit rien que pour l’année 2009 une somme astronomique de 142 milliards d’euros.
      SUR 10 ANS CELA FAIT 1420 MILLIARDS D’EUROS

      En 1993 les dépenses de l’état représentaient 25,5 du PIB
      en 2008 ces mêmes dépenses ne représentaient plus que 20% du PIB
      en 2008 les interets de la dette se sont élévés à 43 milliards de dollards  

       C’est plus de 1300 milliards d’euros d’intérêts que nous avons payé en 35 ans aux déjà plus riches, qui d’ailleurs peuvent ainsi nous les reprêter à nouveau contre intérêt.. Mais cette monnaie qu’ils nous prêtent, elle est, comme 93% de la monnaie en circulation, issue de la création monétaire par les banques privées ... monnaie évidemment payante bien que créée « ex nihilo », à partir d’une simple ligne d’écriture.

      Le recours à l’emprunt par l’État, qui pouvait se concevoir lorsque la monnaie était représentative d’une certaine quantité de métal (or ou argent) qui à un moment pouvait manquer dans les caisses de l’État, n’a maintenant plus aucune justification depuis que la monnaie est totalement dématérialisée.

      Depuis 1973 la France s’est interdite de créer la monnaie dont elle a besoin pour combler ses propres déficits, que ce soit en fonctionnement ( salaires et retraites des fonctionnaires, loyers, etc.) ou en investissements pour son développement (écoles, routes, ponts, aéroports, ports, hopitaux, bibliothèques, etc..) mais s’est obligée à emprunter sur les marchés monétaire en émettant des obligations (bons du Trésor) sur lequel évidemment elle doit payer un intérêt à ceux qui souscrivent (40% du montant par des résidents, 60% par des non-résidents), ce qui a pour conséquence, comme nous l’avons vu plus haut, qu’au fil des années la dette s’alourdit d’un montant sensiblement égal au « déficit », qu’il faut couvrir par l’emprunt, c’est-à-dire par l’émission d’obligations nouvelles auprès du public et surtout des investisseurs institutionnels (assurances, banques, etc).


    • Tiberius Tiberius 30 août 2011 20:27

      D’accord, considérons donc que nous pouvons calculer la dette simplement en soustrayant les intérêts cumulés de celle-ci. Cela nous oblige toutefois à supposer que l’état, privé de la monnaie unique mais en droit d’emprunter à la banque de France ce serait montré plus responsable qu’il ne l’a été en adaptant scrupuleusement la progression de son endettement à la croissance économique de façon à ne pas glisser dans une spirale inflationniste. C’est une thèse défendue par certains économistes libéraux qui, en bons adeptes de la main invisible, considèrent que la monnaie unique a déresponsabilisé les états lesquels empruntent désormais de façon immodérée sur le marché car ils n’ont plus la crainte de déchaîner justement cette inflation incontrôlée. Rendons leurs disent-ils leurs anciennes prérogatives et mettons-les face à leurs responsabilités et ils se conduiront mieux. C’est une hypothèse qui se défend ! Mais ça n’en reste pas moins une hypothèse hasardeuse car invérifiable sauf bien sûr, à vouloir supprimer la monnaie unique et à abroger la loi de 73 pour voir ce que ça donne...  Franchement, j’avoue que je serais président, ma main tremblerait sûrement avant de porter mon paraphe sur un document officialisant une pareille initiative. smiley

      Vous savez, l’économie, c’est comme une voiture qu’il nous faut conduire simplement avec les rétroviseurs car son pare-brise est opaque. On voit le passé dans les rétros, on voit le présent par les vitres latérales mais nul ne voit ce que nous réserve l’avenir. Juste pouvons-nous faire des suppositions à la lumière de ce qui se trouve derrière nous. Du coup, c’en est presque une gageure que d’oser se saisir du volant et de décider de tourner à droite ou à gauche. Comment diriger d’une main sûre l’économie quand on n’a pas la capacité de voir quel péril se dresse sur notre chemin ? Pour comprendre qu’elle étrangeté pousse les libéraux à croire en la main invisible, il nous faut préalablement prendre conscience de notre impuissance à contrôler la machine économique. Car c’est bel et bien l’impuissance devant le péril qui rend rassurante l’hypothèse d’une voiture auto-pilotée qu’il suffit de laisser rouler librement pour qu’elle prenne automatiquement la meilleure route. smiley


    • Garnier Denis Garnier Denis 30 août 2011 20:42

      Donc, bonne route


    • Garnier Denis Garnier Denis 30 août 2011 23:36

      Sans être économiste mais simplement intéressé par des solutions durables, je partage vos craintes. Je reste convaincu que la seule solution durable reste la reprise en main de l’économie par le pouvoir politique. La mutualisation de la dette sans changer les règles, sans unité économique, donc avec des règles différentes sur la fiscalité et l’investissement entre les pays ne sera qu’une sorte de tutorat sur ceux qui sont actuellement très endettés. Le pouvoir sera encore plus confisqué et lorsque le peuple aura de moins en moins le droit d’intervenir démocratiquement sur son avenir il passera en dehors de la démocratie. C’est pourquoi il faut retrouver un système économique maitrisé par les peuples. Les eurobonds sont des rustines qui peuvent calmer un instant les prédateurs, mais certainement pas une solution durable.


    • Tiberius Tiberius 31 août 2011 01:53

      Je ne suis pas trop convaincu moi non plus par les eurobonds. C’est un peu comme cette armée européenne avec laquelle on nous rebattait les oreilles du temps de la guerre en Irak. J’ai toujours dit que pour moi, on ne pouvait envisager une armée unique là où il n’y a pas UN mais plusieurs peuples, plusieurs patries, plusieurs politiques étrangères. Et dans un sens, les eurobonds posent le même problème puisqu’ils supposent eux aussi une unité dans la conduite économique de l’UE ceci afin d’éviter justement cette déresponsabilisation qu’évoque stabilob0ss.

      Maintenant pour ce qui est de l’idée d’une reprise en main de l’économie, mmmh je ne suis pas sûr... smiley Car au fond, c’est facile de réguler l’économie pour éviter de refaire indéfiniment les mêmes erreurs. Ce qui est difficile en revanche, c’est de réguler l’économie non pas pour éviter les erreurs déjà commises et donc faciles à prévoir, mais plutôt pour éviter celles que nous n’avons pas encore commises et dont nous ne découvrirons la nature que quand la crise surviendra !!!

      Alors reprendre en main l’économie, mouais... mais si c’est pour se choper le talus et envoyer la voiture faire trois tonneaux, autant laisser le volant au pilote automatique. smiley


    • Garnier Denis Garnier Denis 31 août 2011 08:37

      La démocratie ne peut être conduite par un pilote automatique, là encore nous avons l’exemple de toutes les dictatures. Je crois encore à l’expression démocratique par le peuple.


    • Tiberius Tiberius 31 août 2011 12:06

      C’est -à-dire que théoriquement, le pilote automatique, c’est le peuple justement !

      Tout repose sur l’idée que le peuple quand nul ne vient lui dicter sa conduite, va spontanément agir au mieux de ses intérêts. On fait donc l’hypothèse que le grand orchestre de l’humanité peut parfaitement travailler sans aucun chef d’orchestre pour le conduire. Ce qui est une hypothèse invérifiable mais que pas mal de faits accréditent.

      Par exemple la vie n’a pas de chef d’orchestre et 3,8 milliards d’années après son apparition, elle nous prouve que chaque espèce en travaillant librement à sa survie est parvenu à établir sur la planète un équilibre d’une rare subtilité. Or il se trouve que la machine économique s’apparente par la subtilité de ses équilibres à la grande machine du vivant, ce qui pourrait laisser supposer qu’elle fonctionne de la même façon. Ce n’est pas une preuve, juste un indice.

      Autre exemple, le fait qu’il soit impossible de contrôler un système soumis à la loi du chaos. Or l’économie comme le climat forment des systèmes soumis à la loi du chaos. On ne peut essayer de prévoir leur avenir  que sur une très courte période, ce qui fait qu’il n’y a pas de contrôle climatique ou économique possible. A tout instant, peut survenir un événement qui bouleversera du tout au tout nos prévisions : le fameux battement d’ailes du papillon. Il suffit que quelque part sur la Terre un individu ait une idée brillante ou au contraire cauchemardesque et bientôt, pour le meilleur ou pour le pire vous allez perdre le contrôle du système. Tout va se détraquer d’un coup et rien ne fonctionnera plus comme avant, jusqu’à ce que vous compreniez précisément quel changement dans tous ceux survenus est la cause de ce désordre.

      Les Soviétiques ont poussé la logique du contrôle économique jusqu’au bout en instaurant une économie totalement planifiée. Pourtant, nous le savons aujourd’hui, quand Gorbatchev a pris ses fonctions, le pays était depuis de longues années déjà plongé dans une crise inextricable. Rien de ce qu’ils avaient essayé n’avait payé, leur économie s’enfonçait toujours davantage dans le marasme. Nous n’en avions pas conscience vu d’ici, mais l’audace de Gorbatchev à l’époque ne reflétait que l’ampleur des défis qui s’imposaient à lui.

      Tout cela ne prouve pas l’existence du pilote automatique mais l’on en vient quand même à se dire que s’il n’est à la portée d’aucun individu en particulier de contrôler le système, il faut quand même bien que la nature ait prévu un moyen d’éviter que l’on finisse inexorablement dans le ravin. Alors, pourquoi pas le pilote automatique... smiley


    • lechoux 31 août 2011 15:28

      @Tiberius : ab imo pectore ab irato aequo animo credo quia absurdum de auditu de gestibus et coloribus non disputandum natura non facit saltus. Pardon ! J’oubliais que la plèbe nous lisait.

      J’aurais voulu de contredire sur ta crainte de faire appel à la banque de France, qui se traduit aujourd’hui par créer des Eurobonds, mais ke vois que tes contempteurs t’on fait trouver la solution :
      « Cela nous oblige toutefois à supposer que l’état, privé de la monnaie unique mais en droit d’emprunter à la banque de France ce serait montré plus responsable qu’il ne l’a été en adaptant scrupuleusement la progression de son endettement à la croissance économique de façon à ne pas glisser dans une spirale inflationniste. »
      Exactement : adapter scrupuleusement son endettement à la croissance économique.

      De toute manière, tout emprunt est un pari sur l’avenir, cela suppose que l’emprunteur aura les moyens de rembourser le prêt contracté. Et lors des phases de décollage de l’économie, c’est exactement ce qui se passe, chaque opérateur accélère son développement économique en faisant le choix d’emprunter pultôt que d’attendre d’avoir les moyens d’acheter cash et surtout pour avoir un avantage sur ses concurrents et développer son chiffre d’affaires plus rapidement.

      @ sabiloboss et + : En ce qui concerne la sortie de l’euro, il faut arrêter de faire des associations bête et faciles à digérer, c’est de la pensée unique, de l’ultra libéralisme !
      La sortie de l’euro ou l’hyper inflation de mènent pas forcément à la guerre. Les mêmes causes génèrent les mêmes effets... dans le même milieu !!! Le millieu est différent.

      Clauswitz a théorisé : « La paix est une période de la guerre pendant laquelle les forces en présence sont en équilibre ». Si nous devons avoir la guerre, nous l’aurons. Considérez qu’aujourd’hui l’Allemagne tire la réussite de son économie de l’euro qui lui permet de vendre ses voitures, par exemple, au prix des voitures françaises de moindre qualité.


    • lechoux 31 août 2011 15:39

      Considérez également que d’avoir tolérer une inflation intolérable comme nous l’avons vécu, sans faire suivre les salaires, nous a obligé et nous oblige encore aujourd’hui à acheter principalement des produits de maigre qualité importés des Pays-Bas, qu’il faut ajouter à des grèves de dockers(qui font grève non pour une amélioration de leurs conditions de travail,20 heures par semaine, 4000 € par mois, mais par haute trahison) qui font fuir le traffic vers les ports néérlandais.
      Comme je vous l’ai déjà dit, si nous devons avoir la guerre, nous l’aurons et pour de bonnes raisons.

      En ce qui concerne la conduite de l’économie, je préfère l’analogie du pilotage d’un navire à voile : le barreur no sort pas le spi lorsque du gros temps arrive. Il affale tout et dans le pire des cas, il ferme tout, avec lui à l’intérieur bien sûr et s’attend à passer à la machine à laver jusqu’à cela se calme.

      Les outils de protection de l’économie existent, que nos gouvernants les utilisent s’ils ne veulent pas avouer leur trahison : interdiction des ventes à découvert sur les valeurs européennes. Voyez, ils le peuvent !


    • Tiberius Tiberius 31 août 2011 16:34

      @ lechoux

      Adapter scrupuleusement son endettement à la croissance économique, c’est raisonnable, mais remarquez bien qu’en ce moment, la croissance est chancelante et nos dépenses publiques suivent le chemin inverse. Autrement dit, même si nous avions le franc pour monnaie et que la loi de 73 était abrogée, nous serions quand même contraints à la rigueur...

      Certes on pourrait essayer quand même d’emprunter mais avec une croissance au raz des pâquerettes nous relancerions assurément l’inflation. Ce qui, au demeurant, avantagerait nos produits à l’exportation. Oui, mais cela renchérirait également le coût de la vie ce qui signifie que l’amélioration de nos coûts de production se ferait au détriment des salariés.

      En vérité, rien n’est simple ! Pour réduire notre endettement il faut relancer la croissance. Pour y arriver soit nous sacrifions notre niveau de vie jusqu’à ramener nos coûts de production à ceux des travailleurs chinois, soit nous nous dotons d’industries dont la puissance d’innovation leur permette d’être toujours leaders dans leurs domaines d’activité. La première solution est à la portée de l’état, la seconde sûrement pas. Que faire ?!


    • Tiberius Tiberius 31 août 2011 17:08

      Il existe une autre solution ultra-libérale celle-là pour réussir à relancer notre économie.

      Il s’agit de supprimer le SMIC, supprimer toute durée légale du travail et tous les freins au licenciement. Le but c’est de faire chuter dans des proportions carrément dramatiques les salaires afin de créer une armée de travailleurs pauvres qui bosseront comme des Chinois à fabriquer des marchandises à bas coût. Ensuite nous pourrons vendre nos marchandises à des prix défiant toute concurrence !

      Évidemment, vous me direz que c’est une idée franchement immorale et digne d’un parfait esclavagiste. OUI, enfin non, pas forcément du moins, car rien ne nous empêcherait alors d’instaurer un impôt négatif !!! C’est-à-dire qu’on s’arrangerait pour que celui dont le salaire est trop faible pour vivre n’ait pas à donner d’argent mais en reçoivent ! Ainsi, les vaillants petits soldats sous-payés qui se seraient sacrifiés pour redonner des couleurs à notre économie, recevraient enfin la digne récompense de la nation.

      Bien sûr, cela nécessiterait que l’on convainc les plus riches de partager leurs revenus avec les plus pauvres. Mais ils ne seraient pas trop difficiles à convaincre dans la mesure où ils comprendraient vite que c’est grâce à cette solidarité nationale qu’ils peuvent jouir de coûts de production si avantageux pour leurs exportations.


    • lechoux 1er septembre 2011 11:23

      Avé Tiberius ! Désolé pour la longueur mais cela était nécessaire, pour moi principalement.

      « Adapter scrupuleusement son endettement à la croissance économique, c’est raisonnable, mais remarquez bien qu’en ce moment, la croissance est chancelante et nos dépenses publiques suivent le chemin inverse. »

      Vous souvenez-vous avec quelle gloire Delanoë a allumé les Champs Elysées affublés de milliers de lampes, avec l’impératrice ingénue comme opératrice, fin 2008 en pleine crise ? Avec quel argent peuvent-ils augmenter les dépenses publiques actuellement ? Réduisent-ils leur train de vie ? Arrêtent-ils d’embaucher de futurs électeurs ? Vivent-ils dans le même pays et sur la même planète que nous ?
      S’il n’y a pas de croissance, alors pas d’endettement, c’est simple. Garantir une économie saine et opérationnelle en toute période, c’est ce que font les gestionnaires d’entreprises tous les jours.

      « Autrement dit, même si nous avions le franc pour monnaie et que la loi de 73 était abrogée, nous serions quand même contraints à la rigueur... » Oui, tout à fait.

      « Certes on pourrait essayer quand même d’emprunter mais avec une croissance au raz des pâquerettes nous relancerions assurément l’inflation. »
      Il n’y aurait pas d’inflation si notre monnaie ne quittait pas le pays. Emprunter pour lancer de grands travaux et générer de l’emploi en favorisant les entreprises nationales ne créer pas d’inflation. Par exemple, les allemands : ils nous ont encore prouvé qu’ils sont pragmatiques : ils ont installé en surface photovoltaïque en 1 an, ce que la France a prévu d’installer en 10 ans, en créant de l’emploi et en faisant travailler des entreprises allemandes. Comment se fait-il qu’aucune entreprise française ait exigé d’avoir une part du gateau de ce marché, comme le font les entreprise allemandes lors des investissements en France ? Parce qu’elle ne peuvent concurrencer les allemandes qui sont plus innovatrices qu’elles et parce que le gouvernement allemand a agit très vite, a fait un choix technique moderne auquel seules les allemandes pouvait répondre, pour justement ne pas avoir à laisser une part de ce marché à des étrangères. En rien le gouvernement allemand est réprimendable.

      « Ce qui, au demeurant, avantagerait nos produits à l’exportation. » si leurs concepteurs réussisaient à proposer un quelconque service ou avantage aux clients étrangers. Sans « + », ce n’est pas pour notre grande gueule, notre cynisme, notre hypocrisie et notre arrogance que les étrangers achèteraient nos produits.

      « Oui, mais cela renchérirait également le coût de la vie ce qui signifie que l’amélioration de nos coûts de production se ferait au détriment des salariés. » Pas sur des échanges économiques internes lorsqu’il y a une saine concurrence et lorsque l’échelle mobile fait suivre les salaires.
      Pourquoi l’inflation repart en ce moment ? Parce qu’il n’y a pas assez de concurrence et que l’économie est vérouillée par ceux qui sont en place aujourd’hui.

      « En vérité, rien n’est simple ! Pour réduire notre endettement il faut relancer la croissance. »
      La croissance est-elle la seule issue dans un pays qui a une populations active qui diminue ?

      « Pour y arriver soit nous sacrifions notre niveau de vie jusqu’à ramener nos coûts de production à ceux des travailleurs chinois, » c’est ce qui nous arrive et c’est piloté par les ultra-libéraux.

      « soit nous nous dotons d’industries dont la puissance d’innovation leur permette d’être toujours leaders dans leurs domaines d’activité. » Comme les allemands ? Il faudrait oublié notre tendance à la contestation et nos origines latines.

      « La première solution est à la portée de l’état, » oui, c’est ce que nous vivons aujourd’hui.

      « la seconde sûrement pas. Que faire ?! »
      La seconde est à la portée des industriels français, lorsque le gouvernement français gouvernera la France en défendant les intérêts desdits français dont les industriels. L’innovation est classée immobilisation, c’est à dire que si une entreprise dépense 200 000 € en Recherche et Développement(R&D), le Trésor Public considére que c’est du bénéfice !!!! L’entreprise doit ensuite générer un chiffre d’affaires qui lui permettra d’absorber ce bénéfice.

      « Il existe une autre solution ultra-libérale celle-là pour réussir à relancer notre économie. Il s’agit de supprimer le SMIC, supprimer toute durée légale du travail et tous les freins au licenciement. Le but c’est de faire chuter dans des proportions carrément dramatiques les salaires afin de créer une armée de travailleurs pauvres qui bosseront comme des Chinois à fabriquer des marchandises à bas coût. Ensuite nous pourrons vendre nos marchandises à des prix défiant toute concurrence ! Évidemment, vous me direz que c’est une idée franchement immorale et digne d’un parfait esclavagiste. OUI, enfin non, pas forcément du moins, car rien ne nous empêcherait alors d’instaurer un impôt négatif !!! C’est-à-dire qu’on s’arrangerait pour que celui dont le salaire est trop faible pour vivre n’ait pas à donner d’argent mais en reçoivent ! Ainsi, les vaillants petits soldats sous-payés qui se seraient sacrifiés pour redonner des couleurs à notre économie, recevraient enfin la digne récompense de la nation. »
       Voir ditto.
      L’ultra-libéralisme va se casser les dents sur les gaulois et leur religion catholique (pour le plus grand nombre, actifs et dormants), qui n’acceptent pas le cynisme anglo-saxon protestant. C’est le bouclier social qui régule les salaires aujourd’hui : RSA+ AL = 454+252 = 706 €. Pour celui qui sait maîtriser ses envies, c’est vivable.
      Et c’est la peur de la guerre civile qui fait taire Wauquier lorsqu’il tape sur les profiteurs. Attention, car à la vue du sang, les gaulois deviennent fous !!! Nous sommes encore un peuple de barbares mal dégrossis, surtout ces envihisseurs Francs, grand bêtes, toujours prêts à cogner pour avoir raison. Je suis plutôt gallo : taille moyenne, jovial, toujours prêt à sortir une gauloiserie(j‘invente rien, cela sort du dictionnaire à ma grande surprise), qui rigole et se soude à ses semblables dans la difficulté. Les gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête. Rien de moins ; les centuries romaines à leur porte qui allaient leur coller une branlée, cela ne les impressionnaient pas.

      « Bien sûr, cela nécessiterait que l’on convainc les plus riches de partager leurs revenus avec les plus pauvres. Mais ils ne seraient pas trop difficiles à convaincre dans la mesure où ils comprendraient vite que c’est grâce à cette solidarité nationale qu’ils peuvent jouir de coûts de production si avantageux pour leurs exportations. »
      Et qu’il vont peut-être survivre ! Leur autre solution c’est de quitter le pays. Comme disait le père Albaladejo : « Il faut adopter la coutume ou quitter le pays ». Si la coutume est d’être pauvre, malheur aux riches !
      Vous associez riche et chef d’entreprise ce qui n’est qu’en petite partie vrai. La moitié de la France qui est riche ne travaille pas, bénéfice de la solidarité des pauvres et a plus de 58 ans.


    • Tiberius Tiberius 2 septembre 2011 19:40

      Les plans de relance keynésiens ne marchent plus vous savez !

      Apparemment ce serait dû à l’ouverture des marchés. Avant les années soixante-dix, quand l’activité faiblissait, l’état lançait de grands chantiers, ça redonnait du travail aux gens, ceux-ci dépensaient leur argent et l’activité redécollait. C’était un peu comme donner un coup de démarreur pour relancer le moteur. Mais aujourd’hui tout se passe comme si les moteurs de tous les pays du monde étaient venus se brancher sur notre démarreur. De sorte qu’on a beau le faire tourner, on décharge la batterie (on fait des dettes) mais l’activité ne redécolle pas.

      Avec la crise des subprimes, on a alors tenté une nouvelle stratégie : une relance keynésienne à l’échelle mondiale !!! L’idée semblait bonne. Il s’agissait de faire fonctionner tous les démarreurs du monde en même temps pour que toutes les économies redémarrent d’un coup. Hélas, comme vous avez pu le voir, ça n’a pas marché non plus. Nous manquons du recul pour bien comprendre ce qui n’a pas été mais apparemment, il semblerait que les grands pays exportateurs aient drainé pour eux seuls toute l’énergie des plans de relance. On a ainsi vu les économies allemande et chinoise faire un bond spectaculaire alors que la France ou les USA restaient amorphes.

      Sarkozy a essayé autre chose en début de mandat. Il a fait un prêt pour développer l’innovation. L’idée c’était bien sûr de créer des entreprises leaders en leur domaine. Mais que dalle, ça n’a pas marché non plus...

      C’est vraiment à désespérer !


  • joelim joelim 29 août 2011 12:40

    La règle d’or, dite « « règle Picsou » en référence à la BD américaine, est le dernier moyen en vogue de pressurer ceux qui par leur travail contribuent au PNB.

    L’astuce est simple : les néo-libéraux font en sorte d’endetter énormément l’Etat qui les gêne. Ils comptent ainsi juguler les systèmes sociaux et de répartition, qui de façon intolérable grèvent un petit pourcentage du dividende qu’ils gagnent à ne rien faire...

    Lire »L’arnaque" de Maillard ou ce commentaire du livre. Extrait : « L’originalité de ce livre consiste à combattre l’illusion selon laquelle les Etats, volant au secours des victimes du système économique, peuvent moraliser et réguler les excès de la spéculation, ainsi que compenser par des politiques fiscales et sociales la dureté de l’exploitation qui est imposée sous des formes différentes à l’ensemble des travailleurs, aussi bien dans les pays riches que dans les pays émergents et pauvres. (...) 
    C’est ainsi que, donnant l’apparence de la combattre, ils tolèrent voire encouragent la criminalité économique qui devient, si l’on peut dire, le mode standard ou par défaut de fonctionnement du capitalisme international. »

    Et ce n’est pas un conspirateur qui dit ça mais un vice-président de Tribunal de grande instance. Il faut simplement regarder les faits objectivement.

  • Login Login 29 août 2011 23:28
     Il n’y aurait pas besoin de plus de 3% de déficit s’il n’y avait pas un déficit de recettes. La loi devrait être la suivante : La fiscalité doit garantir des recettes fiscales pour limiter le déficit à 3% et la règle d’or devrait être : L’impôt maximum sur les revenus du capital est égal à la rentabilité du capital - le déficit, le tout exprimé en pourcentage....

    • lechoux 31 août 2011 15:48

      Voyez ce qui s’est passé pendant la crise de 08 : le gouvernement a serré les fesses, les entreprises sont tombées les unes après les autres, ils n’a toujours rien fait ,donc les recettes ont chutées.
      Leur discours : « Si nous baissons la TVA, nous perdons X millions d’euros de recette » Sur quelle activité ? Sur celle prévue et non sur la réelle.

      Comment voulez-vous qu’en définissant des règles théoriques ces crétins maintiennent notre économie ?


  • BA 4 septembre 2011 21:28
    Samedi 3 septembre 2011, un article très important dans le Wall Street Journal :

    Talks on Greek Bailout Are Stalled.

    The suspension pushed yields on Greek government debt to levels indicating that investors see a default by Athens soon as a near certainty : Interest rates on one-year paper blew out past 70 % and two-year yields rose close to 50 %.

    « I expect a hard default definitely before March, maybe this year, and it could come with this program review, » said a senior IMF economist who is keeping close tabs on the situation. « The chances for a second program are slim. »

    Traduction :

    Les pourparlers sur le renflouement grec sont au point mort.

    La suspension des pourparlers a poussé les rendements sur la dette grecque à des niveaux indiquant que les investisseurs voient un défaut de paiement d’Athènes comme une quasi-certitude à brève échéance : les taux d’intérêt sur ​​les obligations à un an dépassent 70 % et les taux des obligations à deux ans sont de presque 50 %.

    « Je m’attends à un dur défaut de paiement certainement avant Mars, peut-être même cette année, et il pourrait venir avec cet examen de programme d’aide », a déclaré un économiste du FMI qui garde un œil attentif sur la situation. « Les chances pour un deuxième programme d’aide sont minces. »


    Grèce : taux des obligations à un an : 72,054 %. Record historique battu.
    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 47,202 %. Record historique battu.
    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,282 %. Record historique battu.

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