samedi 18 septembre 2010 - par Franck Biancheri

Vers la très grande panne du système économique et financier mondial

Comme anticipé par LEAP/E2020 en Février dernier dans le GEAB N°42, le second semestre 2010 est bien caractérisé par une aggravation brutale de la crise marquée par la fin de l’illusion de reprise entretenue par les dirigeants occidentaux1 et les milliers de milliards engloutis par les banques et des plans de « stimulation » économiques sans efficacité durable. Les prochains mois vont dévoiler une réalité simple mais particulièrement douloureuse : l’économie occidentale, et en particulier celle des Etats-Unis2, n’est jamais vraiment sortie de récession3. Les sursauts statistiques enregistrés depuis l’été 2009 n’ont été que les conséquences passagères d’une injection massive de liquidités dans un système fondamentalement devenu insolvable à l’image du consommateur américain4. Au cœur de la crise systémique globale depuis son origine, les Etats-Unis vont donc démontrer dans les prochains mois qu’ils sont à nouveau en train d’entraîner l’économie et la finance mondiales au « cœur des ténèbres »5 car ils ne parviennent pas à sortir de cette « Très Grande Dépression US »6. Ainsi, à l’issue des soubresauts politiques des élections américaines de Novembre prochain, sur fond de taux de croissance redevenus négatifs, le monde va devoir affronter la « Très Grande Panne » du système économique et financier mondial fondé depuis plus de 60 ans sur l’absolue nécessité pour l’économie américaine de ne jamais se trouver durablement en récession. Or, la première moitié de 2011 va imposer à l’économie américaine une cure d’austérité sans précédent plongeant la planète dans un nouveau chaos financier, monétaire, économique et social7.

Dans ce GEAB N°47, notre équipe anticipe donc pour les mois à venir différents aspects de cette nouvelle évolution de la crise notamment la nature du processus d’austérité imposée qui va toucher les Etats-Unis, l’évolution du couple infernal « inflation/déflation », l’évolution réelle du PNB US réel, la stratégie des banques centrales, les conséquences directes pour l’Asie et l’Euroland. Nous présentons comme chaque mois nos recommandations stratégiques et opérationnelles. Et exceptionnellement ce numéro du GEAB présente un extrait du nouveau livre de Franck Biancheri« Crise mondiale : En route pour le monde d’après – France, Europe et Monde dans la décennie 2010-2020 » dont la version française sortira le 7 Octobre prochain aux Editions Anticipolis.

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Les trimestres à venir vont être particulièrement dangereux pour le système économique et financier mondial. Le patron de la Fed, Ben Bernanke, a d’ailleurs fait passer le message aussi diplomatiquement que possible lors de la récente réunion des banquiers centraux mondiaux à Jackson Hole dans le Wyoming : bien que la politique de relance de l’économie américaine ait échoué, soit le reste du monde continue à financer à perte les déficits US et espère qu’à un moment donné ce pari sera payant et aura évité un effondrement du système global, soit les Etats-Unis vont monétiser leur dette et transformer en monnaie de singes l’ensemble des Dollars et Bons du Trésor US possédés par le reste de la planète. Comme toute puissance acculée, les Etats-Unis sont désormais obligés de joindre la menace à la pression pour pouvoir obtenir ce qu’ils veulent. Il y a à peine plus d’une année, les dirigeants et responsables financiers du reste du monde s’étaient portés volontaires pour « remettre à flot le navire USA ». Aujourd’hui pourtant les choses ont bien changé car la belle assurance de Washington (celle de la Fed comme celle de l’administration Obama) s’est avérée n’être qu’une pure arrogance fondée sur la prétention d’avoir compris la nature de la crise et sur l’illusion de posséder les moyens de la maîtriser. Or, la croissance américaine s’évapore trimestre après trimestre1 et redeviendra négative dès la fin 2010 ; le chômage n’en finit pas de croître entre la stabilité des chiffres officiels et la sortie en six mois de plus deux millions d’Américains du marché de l’emploi (pour LEAP/E2020, le chiffre réel de chômage est désormais d’au moins 20%)2 ; le marché de l’immobilier américain continue à être déprimé à des niveaux historiquement bas et va reprendre sa chute dès le quatrième trimestre 2010 ; enfin, comme on peut aisément l’imaginer dans ces conditions, le consommateur US reste et restera durablement aux abonnés absents puisque son insolvabilité perdure voire s’aggrave3 pour l’Américain sur cinq qui n’a pas de travail.

Derrière ces considérations statistiques se cachent trois réalités qui vont radicalement modifier le paysage politique, économique et social américain et mondial des prochains trimestres au fur et à mesure de leur émergence dans la conscience collective.

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La colère populaire va paralyser Washington à partir de Novembre 2010

Tout d’abord, il y a une réalité populaire très sombre, un vrai voyage « au cœur des ténèbres », qui est celle de dizaines de millions d’Américains (près de soixante millions dépendent désormais des bons de nourriture) qui n’ont désormais plus d’emploi, plus de maison, plus d’épargne et qui se demandent comment ils vont survivre dans les années à venir4. Jeunes5, retraités, noirs, ouvriers, employés des services6,... ils constituent cette masse de citoyens en colère qui va s’exprimer brutalement en Novembre prochain et plonger Washington dans une impasse politique tragique. Supporters du mouvement « Tea-Party »7, nouveaux sécessionnistes8,… ils veulent « casser la machine washingtonienne » (et par extension celle de Wall Street) sans pour autant avoir de propositions réalisables pour résoudre la multitude de problèmes du pays9. Les élections de Novembre 2010 vont ainsi être la première occasion pour cette « Amérique qui souffre » de s’exprimer sur la crise et ses conséquences. Et, récupérés ou pas par les Républicains ou bien les extrêmes, ces votes vont contribuer à paralyser encore plus l’administration Obama et le Congrès (qui basculera probablement du côté Républicain), ne faisant qu’enfoncer le pays dans un immobilisme tragique au moment où tous les indicateurs passent à nouveau au rouge. Cette expression de colère populaire va par ailleurs entrer en collision dès Décembre avec la publication du rapport de la commission sur le déficit mise en place par le Président Obama, qui va automatiquement placer la question des déficits au cœur du débat public du début 201110.

A titre d’exemple, on peut déjà voir une expression bien particulière de cette colère populaire contre Wall Street dans le fait que les Américains ont déserté la bourse11. Chaque mois, ce sont toujours plus de « petits actionnaires » qui quittent Wall Street et les marchés financiers12 laissant aujourd’hui plus de 70% des transactions aux mains des grandes institutions et autres « high frequency traders  ». Si l’on garde en mémoire l’image traditionnelle que la bourse serait le temple moderne du capitalisme, alors on assiste à un phénomène de perte de foi qui pourrait être comparable à la désaffection des grandes manifestations populaires qu’a connu le système communiste avant sa chute.

La Réserve fédérale sait désormais qu’elle est impuissante

Enfin, il y a une réalité financière et monétaire tragique car ceux qui en sont les acteurs ont conscience de leur situation peu enviable : la Réserve fédérale US sait désormais qu’elle est impuissante. Malgré les actions exceptionnelles (taux d’intérêt à zéro, quantitative easing, soutien massif du marché des prêts immobiliers, soutiens massifs aux banques, multiplication par trois de son bilan,…) qu’elle a mises en œuvre à partir de Septembre 2008, l’économie US ne repart pas. Les dirigeants de la Fed découvrent qu’ils ne sont qu’une composante d’un système, même si c’est une composante centrale, et qu’ils ne peuvent donc rien contre un problème qui affecte la nature même du système, en l’occurrence, le système financier américain, conçu comme le cœur solvable du système financier mondial depuis 1945. Or, le consommateur US est maintenant insolvable13, lui qui au cours des trente dernières années est devenu progressivement l’acteur économique central de ce cœur financier (avec plus de 70% de la croissance US dépendant de la consommation des ménages). C’est sur cette insolvabilité des ménages US14 que se sont brisées les tentatives de la Fed. Habitués au virtualisme, et donc à la possibilité de manipuler les évènements, les processus et les dynamiques, les banquiers centraux américains ont cru qu’ils pouvaient « tromper » les ménages, leur donner à nouveau l’illusion de richesse et les pousser ainsi à relancer la consommation et derrière elle toute la machine économique et financière des Etats-Unis. Jusqu’à l’été 2010, ils n’ont pas cru à la nature systémique de la crise, ou bien ils n’ont pas compris qu’elle générait des problèmes hors de portée des instruments d’une banque centrale aussi puissante soit-elle. C’est seulement au cours des dernières semaines qu’ils ont dû constater une double évidence : leurs politiques ont échoué et ils n’ont plus ni armes ni munitions. D’où le ton particulièrement déprimé des discussions de la réunion des banques centrales à Jackson Hole, d’où l’absence de consensus sur les actions à venir, d’où les débats sans fin sur la nature des dangers à affronter dans les prochains mois (inflation ou déflation par exemple alors que les instruments internes au système utilisés pour mesure les conséquences économiques de ces tendances ne sont même plus pertinents comme nous l’analysons dans ce GEAB N°47)15, d’où les oppositions de plus en plus violentes entre tenants d’une relance de la croissance par l’endettement et adeptes de la réduction des déficits,… et finalement d’où le discours plein de menaces voilées de Ben Bernanke à ses collègues banquiers centraux ; en termes alambiqués, il a fait passer le message suivant : « nous allons tenter tout et n’importe quoi pour éviter un effondrement économique et financier, et vous allez continuer à financer ce « tout et n’importe quoi », sinon on laisse filer l’inflation et on dévalue ainsi le Dollar tandis que les Bons du Trésor US ne vaudront plus grand chose16 ». Quand un banquier central s’exprime comme un vulgaire extorqueur de fond, c’est qu’il y a péril en la demeure17.

La réaction des grandes banques centrales mondiales se dévoilera dans les deux trimestres à venir. Déjà la BCE a fait comprendre qu’elle pensait qu’une nouvelle politique de stimulation via une hausse des déficits US serait suicidaire pour les Etats-Unis. Déjà la Chine, tout en déclarant qu’elle ne ferait rien pour précipiter les choses, passe son temps à vendre des actifs US pour acheter des actifs japonais (le niveau historique du cours Yen/Dollar reflète ce processus). Quand au Japon, il est désormais contraint de s’aligner simultanément sur Washington et Pékin … ce qui va probablement neutraliser toute sa politique en matière financière et monétaire. La Fed, comme le gouvernement fédéral, vont découvrir dans les prochains trimestres que lorsque les Etats-Unis ne sont plus synonymes de profits juteux et/ou de puissance partagée, leur capacité à convaincre leurs partenaires décline rapidement et fortement, surtout quand ces derniers mettent en doute la pertinence des politiques retenues18.

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La conséquence de ces trois réalités qui s’imposent peu à peu dans la conscience collective américaine et mondiale va donc se concrétiser, pour l’équipe de LEAP/E2020, par l’entrée des Etats-Unis au Printemps 2011 dans une ère d’austérité sans précédent depuis que le pays est devenu le cœur du système économique et financier mondial. Blocages politiques fédéraux sur fond de ras-le-bol électoral de Washington et Wall Street, forte dépendance au financement fédéral de l’ensemble de l’économie US et impuissance de la Fed sur fond de réticences croissantes internationales à financer les déficits US vont se conjuguer pour précipiter le pays dans l’austérité. Une austérité qui a d’ailleurs déjà commencé à toucher de plein fouet au moins 20% de la population, et qui influe directement sur au moins un Américain sur deux, inquiet de rejoindre les rangs des sans-abris, des sans-travail et autres chômeurs de longue durée. Pour ces dizaines de millions d’Américains, l’austérité est bien là et elle s’appelle paupérisation durable. Ce qui va se jouer d’ici le Printemps 2011, c’est donc surtout la transposition dans le discours officiel, dans les politiques budgétaires et dans la conscience internationale que les Etats-Unis ne sont plus « the land of plenty », mais « the land of few ». Et au-delà des choix politiques internes, c’est aussi la découverte d’une limitation nouvelle pour le pays : les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’une nouvelle relance19. Plutôt que d’un enlisement multidécennal dans une situation à la japonaise, nombre de décideurs vont être tentés par la thérapie de choc… cette même thérapie qu’avec le FMI, les Etats-Unis ont recommandé aux pays d’Amérique latine, aux pays asiatiques et à l’Europe de l’Est.

Cela constitue normalement une bonne raison pour les agences de notation, toujours si prompte à voir la paille dans l’œil de la plupart des pays de la planète, pour menacer les Etats-Unis d’une forte dégradation de leur note s’ils ne mettent pas en œuvre au plus vite un vaste plan d’austérité. Mais de toute manière, pour LEAP/E2020, du fait des conditions internes et externes au pays présentées précédemment, c’est bien au printemps 2011 que les Etats-Unis ont rendez-vous avec l’austérité : un rendez-vous que leur imposera le reste du monde s’ils sont paralysés politiquement.

D’ici là, il est probable que la Fed tentera une nouvelle série de mesures « non conventionnelles » (mot technique signifiant « tentatives désespérées ») pour essayer d’éviter d’en arriver là car, à ce stade, une seule chose est certaine concernant les conséquences de l’entrée des Etats-Unis dans un vaste programme d’austérité : ce sera le chaos sur les marchés financiers et monétaires accoutumés depuis des décennies à l’exact contraire, c’est-à-dire le gaspillage américain ; et un choc économique et social interne sans équivalent depuis les années 193020.

 

1 L’indice Wells Fargo/Gallup des PME américaines continue à chuter mois après mois. Source : Gallup, 02/08/2010

2 Même Wall Street continue à programmer des licenciements massifs pour les prochains mois. Source : Bloomberg, 07/09/2010

3 Même les hauts revenus sont maintenant affectés par le problème des saisies immobilières. Source : USAToday, 29/07/2010

4 Pour éclairer cette situation sociale terrible, il peut être utile de lire le rapport conjoint FMI/OIT initié par le gouvernement norvégien sur « Les défis de la croissance, de l’emploi et de la cohésion sociale » dans le contexte de la crise actuelle. Source : OsloConference, 22/07/2010

5 Un indicateur très éloquent montre le prix que les jeunes générations américaines paient à cause de la crise. Le nombre de jobs d’été, élément traditionnel central de l’autonomie des jeunes américains pour l’année qui suit, est tombé à son niveau le plus bas depuis 1948. Source : USAToday, 03/09/2010

6 Ces images des coupes drastiques du nombre de policiers à Auckland sont emblématiques de ce qui se passe dans tout le pays en terme de services publics. Source : DailyMotion

7 A ce sujet, USAToday du 16/08/2010 a réalisé une très intéressante galerie de portraits des supporters du mouvement « Tea-Party ».

8 Voir GEAB N°45

9 Le succès du grand rassemblement des « tea-partisans » à Washington le 28/08/2010, organisé par Glenn Beck en est un exemple flagrant. Source : Washington Post, 29/08/2010

10 Source : New York Times, 31/08/2010

11 Des bourses qui stagnent ou baissent depuis plusieurs trimestres malgré les tentatives ininterrompues des autorités financières pour tenter de leur redonner des couleurs… et qui s’approchent d’un nouveau choc violent, que l’on s’attache au « présage du Hindenburg » ou à l’anticipation des conditions économiques et financières mondiales. Source : Telegraph, 27/08/2010.

12 Source : New York Times, 22/08/2010

13 Même quand ils parviennent à retrouver un emploi, c’est un emploi généralement beaucoup moins bien payé que le précédent. Source  : CNBC, 01/09/2010

14 Ainsi le processus des saisies immobilières traduit un formidable phénomène de baisse de la valeur des actifs des ménages américains. Source : Foxnews, 23/08/2010

15 Si la perspective de la déflation est ce qui a officiellement « cassé l’ambiance » de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole fin Août 2010, c’est en fait les doutes croissants sur la capacité de la Fed à choisir et mettre en œuvre des mesures appropriées pour relancer l’économie US qui rend tout le petit monde des banquiers centraux si nerveux. Sources : CNNMoney, 31/08/2010 ; FT, 10/09/2010

16 Il faut noter à ce sujet que devant la réticence croissante du reste du monde à acheter les bons du Trésor US et des GSE, la Fed a non seulement entrepris de les acheter elle-même officiellement (ou plus discrètement via ses « primary dealers »), mais elle a aussi commencé à organiser la vente massive de la dette fédérale aux opérateurs économiques américains eux-mêmes. Il doit en effet lui paraître plus facile de gérer la spoliation de plusieurs dizaines de millions de citoyens plus ou moins ignorants des subtilités économiques et financières que celle de grands acteurs stratégiques comme la Chine, le Japon, les pays pétroliers du Golfe,… (voir graphique dans GEAB N°47)

17 Après avoir expliqué que pratiquer une politique modérément inflationniste, quoi qu’ayant été discutée, n’était pas à l’ordre du jour, Ben Bernanke a indiqué que si les risques de déflation s’accroissaient néanmoins, alors l’utilité de certaines méthodes d’intervention pourrait être reconsidérée. En clair, si rien d’autre ne marche et si les autres acteurs globaux ne veulent plus alimenter la machine à déficits US, alors la monétisation de la dette sera mise en œuvre à grande échelle. Au moins, les choses sont maintenant claires ! Quand LEAP/E2020 avertissait que c’était l’option inévitable des Etats-Unis dans la crise qui se profilait, cela paraissait outrancier. Aujourd’hui, c’est le patron de la Fed lui-même qui annonce la couleur. Source : US Federal Reserve, 27/08/2010

18 L’échec des gigantesques mesures de soutien au marché immobilier est bien illustré par le graphique ci-dessous.

19 On commence même à entendre des voix recommandant de « copier l’Europe », comme celle de Jim Rogers et de Doug Noland qui publie le remarquable « Credit Bubble Bulletin ». Sources : CNBC, 31/08/2010 ; Prudent Bear, 30/07/2010

20 Comme le rappelle l’historien Niall Ferguson dans cet article publié le 29/07/2010 par The Australian, « le soleil peut se coucher très rapidement sur un empire quand la dette surgit ». Un rappel historique que ne dément pas l’éditorialiste pourtant très patriote, Thomas Friedman, qui souligne le déclin brutal de la puissance américaine du fait de la crise économique dans le New York Times du 04/09/2010.



30 réactions


  • Gollum Gollum 18 septembre 2010 10:01

    Excellent article super bien documenté comme toujours avec le LEAP. Il n’y a plus qu’à attendre que l’abondance de liquidités imprimées par Helicopter Ben produisent ses effets pervers...


    En route vers l’aventure... smiley

  • BA 18 septembre 2010 10:54

    Samedi 18 septembre 2010 :

    Portugal, Irlande, Grèce : la situation est désespérée.

    Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de ces trois Etats de rembourser leurs dettes.

    Depuis le 10 mai 2010, les taux d’intérêt de ces trois Etats ne cessent de monter.

    Les graphiques suivants sont terrifiants :

    Si le Portugal lançait un emprunt à 10 ans, il devrait payer un taux d’intérêt de 6,085 % !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Si l’Irlande lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 6,293 % !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

    Si la Grèce lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 11,560 % !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

    Plus les jours passent, plus ces trois Etats se rapprochent du défaut de paiement.

    La zone euro va exploser.


  • patroc 18 septembre 2010 11:32

    Très bon article, merci !.. Cool, tout çà !.. 


  • goc goc 18 septembre 2010 11:51

    je pense que les usa sont déjà sur la pente descendante et leurs gouvernants le savent très bien

    Ainsi le véritable témoin de l’état de déliquescence du pays est son armée et surtout le désengagement de cette dernière sur le front mondial. Ce désengagement n’est du justement qu’au fait que les usa n’ont plus d’argent
    Et ce qui est grave pour eux, c’est que dès que les autres pays s’en rendront compte, ce sera la curée. Déjà l’attitude des israéliens est un signe révélateur : leur arrogance et leur volonté d’imposer (y compris par la force) leur politique tout en cherchant une porte de sortie en cas d’échec (pour parlés de paix actuels), tout dénote une peur de se retrouver tout seuls face aux autres pays de la région, sans appui ni militaire, ni politique

    bref je pense qu’on est en train de vivre la fin de l’empire. Et comme l’histoire bafoue souvent, on peut faire le parallèle avec l’empire romain tombant sous les coups des « barbares » venus des régions extérieures

    Enfin si vous voulez avoir un signe supplémentaire, c’est l’attitude désastreuse des vassaux des usa, en particulier notre nabot national. Tout sent la fin de règne. vous verrez qu’un jour le nain s’enfuira avec la caisse (je parle de la voiture, pas de notre argent)


  • gogoRat gogoRat 18 septembre 2010 12:44

    « Gouverner c’est prévoir »
    Nos Remarquables politico-médiatique s’apprêtent-ils à nous refaire bientôt le coup de La Crise présentée comme une catastrophe naturelle imprévisible ?
    Entre méthode Coué et politique de l’autruche, nous n’avons jusqu’ici réussi qu’à surnager sans savoir si le naufrage est réellement évité.
     De deux choses l’une :

    - ou bien nos gouvernant savent déjà que nous allons dans le mur, et ils ne font que temporiser pour éviter d’aggraver ça par la panique ( tout en profitant alors de l’abandon induit de tout effort réel d’investissement, pour se servir personnellement au passage ? )

    - ou bien ils ont de bonnes raisons (mais alors très secrètes !) de croire qu’ils vont bien s’en tirer.
    Seule la seconde hypothèse serait susceptible de rassurer les foules.
    Le hic, c’est que le baratin et les chiffres trafiqués ne suffiront pas à persuader une masse grandissante de précarisés et d’exclus qu’ils sont désormais à l’abri du besoin ... et d’une aggravation du pire.
     Même les présumés « faibles », mis sur le bord de touche, ont maintenant appris à l’école quels étaient les ficelles machiavéliques du Pouvoir, en cas de gros grain social. Schématiquement, une bonne guerre est classiquement prévue pour remettre les pendules à l’heure, et nettoyer le terrain pour un nouveau départ....
     Ce ne sont pas les prétextes qui pourront manquer ! ...

    Libre donc à ceux qui le choisissent d’envier le sort des rescapés du Titanic ...
    Mais, lorsque le bateau qui nous maintient encore à fleut d’eau craque de toute part, pourquoi personne ne semble s’inquiéter de prévoir un bâtiment pour venir à la rescousse ? S’il est vrai que l’inquiétude est exagérée, raison de plus pour repenser posément les structures susceptibles de nous tenir durablement à flot. Ce n’est pas une question théorique de principe de précaution, mais une saine question de bon sens .

      Pour transcrire cette métaphore en termes de système monétaire, on pourra comparer la récente floraison de monnaies complémentaires à des chaloupes de sauvetage ...
     Quant à ce qui est de sauver le plus possible de gens, reste à élargir la vision ...
     D’où cette suggestion pour entretenir le débat (gogoRat)  : "régler retraites et chômage par une vraie réforme fiscale, monétaire et sociale ! " ...


  • franchamont franchamont 18 septembre 2010 12:48

    Merci Franck, vous avez tout dit de la situation, dans un langage clair et concis. Avide de lire votre nouvel ouvrage que je me suis empressé de réserver.


  • webrunner webrunner 18 septembre 2010 13:22

    je me souviens très bien qu’en 2005 j’avais lu un article du LEAP/E2020 qui prévoyait déjà le premier effet de la crise de 2008...ils ne sont pas trompés.


  • Blé 18 septembre 2010 13:35

    Mais avant que le Titanic ne coule, quelques banquiers auront pris la précaution de mettre leur magot dans un lieu inaccessible. Les peuples payeront puisque leur gouvernement respectif a permis cet holdup monstrueux.

    C’est à ce genre d’article qui informe vraiment que l’on voit le rôle des « roms » pour le gouvernement français. Difficile à Sarko d’expliquer au bon peuple qu’en dernière analyse, au du bout, cette crise résulte d’une baisse des salaires des travailleurs en France, en Europe, aux U S A et dans le monde.

    Les CONTI en France il y a peu avait le choix entre une baisse de salaire ou le chômage sans que nos gouvernants s’en émeuvent plus que ça.


  • JPC45 18 septembre 2010 15:06

    Le LEAP ce n’est pas eux qui avait annoncé la fin des fonds de pension... mdr


    • friedrich 18 septembre 2010 15:56

      Commentaire débile. On est qu’ au début de la crise qu’ ils avaient prédit avant tout le monde. Attendez au moins qu’ elle se finisse avant de poster vos mdr dignes d’ un boutonneux de facebook.


    • essai 18 septembre 2010 18:01

      Si, ils ont aussi annoncé en avril un euro a plus de 2 dollars en octobre
      ....


    • friedrich 18 septembre 2010 18:22

      Ils ont un taux moyen de réussite de 80% et assument parfaitement leurs erreurs lors de leur bilan annuel. Ne pas oublier qu’ ils sont humains et non pas magiciens. De plus, le plus souvent les erreurs se font sur les dates et non pas sur les faits, qui finissent par se produire.


      Quoiqu’ il en soit, 80% c’ est énorme, du jamais vu.

  • liberta 18 septembre 2010 15:45


    @ l’auteur

    Le déclin américain ne veut pas dire le déclin de la planète

    C’est ce qui se passe en Asie qui doit être examiné ; —lire ici —http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21057

    Il y a aussi à regarder de près qui se cachent derrière les TEA PARTY -
    lire ici : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21057

    Les multinationales et les banksters n’ont pas de patrie et continueront de se gaver là où les populations le permettront



    Ils ont déjà sacrifié les Etats Unis et l’Europe subira le même sort si les populations ne redressent pas la barre

    Bien que la position géostratégique de l’Europe pourrait justement lui permettre de ne pas sombrer avec les anglos saxons


  • Proudhon Proudhon 18 septembre 2010 15:54

    Le problème des lecteurs d’Agoravox et autres source de véritables informations c’est qu’en fait nous sommes une minorité à voir les choses dans leurs vérités. On a l’impression d’êtres nombreux quand on discute sur Agoravox ou autres, mais en fait nous somme minoritaires par rapport à la masse de moutons abrutis. Il suffit de discuter autour de soi dans la vie de tous les jours pour s’en apercevoir bien vite.
    Les discussions sur le score du dernier match de foot ou la dernière émission pour les cons ou le problème des Roms sont bien plus nombreuses que les vrais événements qui ont et auront un impacte sur l’avenir du monde.

    Ainsi va le monde avec sa horde d’ignorants abrutis. Que faire ?


    • friedrich 18 septembre 2010 16:07

      Les discussions sur (...) le problème des Roms sont bien plus nombreuses que les vrais événements qui ont et auront un impacte sur l’avenir du monde.


      Opération réussie !

    • Pyrathome pyralene 18 septembre 2010 18:54

      Ainsi va le monde avec sa horde d’ignorants abrutis. Que faire ?...

      Quand cette horde d’abrutis aveugles va connaitre la réalité exact, ils vont voir rouge et s’entretuer....le réveil va être sévèrement burné !!!


    • toupitig 18 septembre 2010 22:17

      « Ainsi va le monde avec sa horde d’ignorants abrutis. Que faire ? »


      De la pédagogie,

      diffuser au maximum ça :     http://vimeo.com/1711304
      Et, à y être, pourquoi pas, ça : http://www.syti.net/Topics.html

      Après tout, on a chacun plein d’adresses mail dans nos contacts, qui ont plein d’adresses mail, au bout du compte il y aura peut être un peu moins « d’ignorants abrutis », peut être pas, mais essayer, c’est déjà ça.

    • MKL 8 octobre 2010 14:10

      Pour ma part j’essaie malgré tout d’informer mon entourage et de diffuser « la bonne parole » sur un maximum de forums du web.

      Mais le pb des anticipations du LEAP, c’est que malgré leur grande pertinence, elles sont totalement déprimantes pour l’auditeur lambda, qui en général ne voudra pas en écouter davantage...

      Car la seule solution que ce groupe de chercheurs évoque, c’est la création d’une nouvelle monnaie mondiale de référence en remplacement du dollar, ce qui à mon avis est loin d’être suffisant, et en tout cas ne convainc pas une audience de néophytes.

      Je me suis donc rabattu vers un économiste dont les analyses sont très proches de celles du LEAP, et qui a anticipé la crise lui aussi depuis de nombreuses années (2002 en fait), mais qui préconise une 20aine de solutions (pour la plupart déjà expérimentées) pour sortir de cette crise.

      Il s’agit de Pierre Larrouturou.

      Après avoir testé ses arguments dans mon entourage et sur de nombreux forums, je peux vous dire qu’ils portent, et qu’on arrive à convaincre pas mal de monde finalement.

      Mais c’est un gros boulôt...

      En tout cas je ne peux qu’inciter tous ceux qui sont convaincus par les analyses du LEAP de diffuser l’info afin de rétablir un minimum de vérité dans le contexte actuel de désinformation généralisée.


  • ChatquiChouine ChatquiChouine 18 septembre 2010 18:05

    Excellent article, on ne peut plus documenté.

    Dans le dernier paragraphe, on peut lire :
    « il est probable que la Fed tentera une nouvelle série de mesures « non conventionnelles » (mot technique signifiant « tentatives désespérées ») »

    Au delà de la Fed, j’ ai plutôt l’ appréhension que c’est la Maison Blanche, avec l’ assistance du Pentagone, qui pourrait tenter une nouvelle série de mesures « non conventionnelles » pour préserver leur statut de dominant.

    Le choc des civilisations, alimenté par des méthodes de propagande si chères au neveu de Sigmund et amplement misent en pratique ces derniers temps au US (Mosquée de Ground Zero, autodafé du Coran) peut donner quelques indices sur les intentions « non conventionnelles » du gouvernement Obama.

    Car, que l’on ne s’y trompe pas, une crise profonde et durable aux US transformerait ce pays en chien enragé, prêt a mordre tous ceux qui ne le nourissent pas, quitte pour cela a propager cette rage et a semer un chaos qu’ils seraient bien incapable de maitriser.


  • asterix asterix 18 septembre 2010 18:27

    Seule solution : le recours à l’étalon-or. Ce n’est pas pour rien que la Chine achète tout ce qu’elle peut acheter sans puiser dans ses propres réserves. L’Inde fait de même mais elle n’a pas de réserve, sinon un bas de laine considérable. C’est Nixon qui a foutu le système monétaire international en l’air, toujours via l’or, en supprimant sa convertibilité. J’admire l’optimisme de l’auteur lorsqu’il dit que l’euro se porte beaucoup mieux, mais je n’en crois rien. Si son scénario se vérifie, c’est l’entièreté du monde occidental qui va sombrer dans le chaos.
    Habitués à la clochardisation, les Roms s’en sortiront beaucoup mieux que vous. 


    • Pyrathome pyralene 18 septembre 2010 18:48

      Seule solution : le recours à l’étalon-or....

      si on devait revenir à cette parité, l’or ferait s’envoler le cours en orbite....

      il n’y a plus grand chose à faire si ce n’est être prochainement spectateur de l’explosion en plein vol des banksters....., ceux qui survivraient seraient pendus ou empalés....
      Du bonheur en perspective.... smiley


  • Pyrathome pyralene 18 septembre 2010 18:37


    Constat pertinent et effarant mais tellement prévisible....
    Que reste il réellement comme solution à part la fuite en avant ?
    La planche à billet , les graves troubles sociaux voire la guerre civile et le fascisme dans la foulée ?
    Sans compter sur les colères de mère nature qui ronge son frein.....


  • slipenfer 18 septembre 2010 19:28

    .

    ..............................................Tic !tac !tic !tac !tic !tac


  • Capone13000 Capone13000 18 septembre 2010 19:33

    Excellent article, en revanche je ne comprends bien pourquoi Mr Biancheri milite dans un parti trans européens, nous connaissons tous ici qui tire les ficeles de l"europe. Cette europe que les USA veulent voir devenir les états unis d’europe et la faire coller aux membres de l’otan


  • Pilule rouge Pilule rouge 18 septembre 2010 19:50

    En aparté
    Je vois tout de même un aspect positif dans ce déluge de prévisions malheureusement très probables : vos commentaires sur AV. J’ai encore le souvenir des réactions quelques mois avant l’impact de la crise économique de septembre 2008. Les moquerie et les insultes, attendaient quiconque contredisaient la ligne économique officiel.
    Les gents commences à se réveiller, enfin !!!

    Pour les mesures « non conventionnel », Banana Ben prépare un « quantitative easing » (planche à billet virtuelle) d’envergure. Il faut donc s’attendre à un attaque sur l’or bientôt.(1).

    (1) http://www.zerohedge.com/article/elites-have-lost-right-rule


  • thomthom 18 septembre 2010 22:18

    je ne sais pas jusqu’ou LEAP2020 catastrophique et jusqu’où ils sont clairevoyants, mais ils ont raison sur une chose : le système financier mondial a totalement perdu une qualité absolument nécessaire à son bon fonctionnement : le bon sens.

    il est évident que des plans de relance bidon qui coutent des milliards sans générer la moindre richesse réelle ne peuvent etre qu’innefficace, si ce n’est contre productif.


  • Pilule rouge Pilule rouge 21 septembre 2010 23:47

    « Pour les mesures »non conventionnel« , Banana Ben prépare un  »quantitative easing" (planche à billet virtuelle) d’envergure. Il faut donc s’attendre à un attaque sur l’or bientôt."

    Choses promises, choses dues.(1)

    (1) http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=785c860970a42589f5c16df380841e90


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