jeudi 26 décembre 2013 - par Arena Non Merci

ARENA Dunkerque - Protéger la nature avec des bulldozers

Sur une parcelle du terrain devant accueillir la grande salle ARENA, des bulldozers ont pris place. Pour commencer les travaux ? Non, nous assure Dominique Deprez, chargé du projet ARENA, il s'agit avant tout de protéger la faune et la flore.

Pourtant, la réalité est bien différente et l'association ARENA, NON MERCI, nous explique pourquoi le projet est avant tout un véritable danger pour l'environnement.

  
 
Les instigateurs de la salle ARENA de Dunkerque, bétonneurs d’espaces verts sous couvert de « développement sportif » de la ville, seraient soudainement dotés d’une conscience écologique.

En effet dans l'article de la Voix du Nord du 24 décembre 2013, Dominique Deprez (chef de projet de la salle ARENA) interrogé sur la présence de bulldozers sur le terrain de construction alors que le délai de recours au permis de construire n'est pas terminé, explique que la CUD respecte les recommandations émises par les différentes autorités en charge de protéger la faune et la flore. Il argumente : « le territoire est fortement engagé dans une démarche de développement durable et nous voulons être exemplaires sur les questions environnementales. »

Cet engagement peut paraître louable. Mais cela n'est qu'un vernis qui laisse rapidement apparaître un niveau d'engagement quasi nul de la CUD en matière de protection de l'environnement.

 

 Car si elle était réellement engagée à défendre la faune et la flore, et si le projet de l'ARENA était si écologique et respectueux des différents avis d'autorités compétentes en ce domaine, Monsieur Deprez pourrait certainement nous expliquer pourquoi les points suivants démontrent le contraire :

  1. L'Autorité Environnementale n'a pu rendre un avis sur le dossier de l'ARENA, faute d'un dossier d'impact complet. Elle recommandait aux maîtres d'ouvrages de « présenter un dossier d'étude d'impact complet » et « de la saisir de ce nouveau dossier, significativement complété ». Pourquoi dans le dossier de permis de construire, n'apparaît-il aucune trace d'une nouvelle saisine de l'Autorité Environnementale ?

  2.  On peut lire dans l'article de la Voix du Nord, toujours en date du 24 décembre, que « Les services de la communauté urbaine ont, dès octobre, procédé à la récolte de graines de graminées sauvages. Puis, en novembre, ils se sont penchés sur une espèce qu’il convenait de sauvegarder : l’Ophrys abeille. »

Certains de nos militants et ceux de l'ADELFA, ont réalisé une reconnaissance floristique fin juin 2013. Elle a permis de mettre en évidence plusieurs espèces non inventoriées dans l'étude du CERE (Bureau d'étude environnement intervenant sur l'aménagement et la gestion des espaces naturels), dont une espèce protégée non prise en compte : la Dacthylorizha fuschii.

De plus, des dizaines de stations d'espèces patrimoniales (non protégées) déterminantes ZNIEFF (zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique) n'ont pas été prises en compte dans l'étude de l'enquête publique.

Enfin, le dossier d'autorisation de destruction d'espèces protégées fait état d'un seul pied d'Ophrys apifera (voir l'article de la Voix du Nord). Or, la reconnaissance partielle a mis en évidence plus de 61 pieds d'Ophrys apifera répartis sur plus de dix stations. Aucune de ces stations n'a été prise en compte dans l'étude, ni même a posteriori lorsque la carte de localisation a été transmise pendant l'enquête publique

L'étude du CERE présentée dans l'enquête publique, ne peut donc pas servir d'état des lieux et, en conséquence, doit être refaite. Elle ne peut donc pas servir de base de réflexion visant d’éventuelles mesures compensatoires.

 

 Il est donc extrêmement troublant de voir une collectivité territoriale comme la CUD (qui se déclare engagée dans la préservation de la biodiversité), ne pas prendre en compte les avis des autorités de l’État compétentes en la matière, ni réaliser un inventaire sérieux et complet des espèces protégées.

De plus, il est inquiétant de voir avec quelle précipitation les travaux sont entamés alors qu'un recours gracieux a été déposé par l'ADELFA le 16 décembre dernier, à l'encontre de l'arrêté en date du 24 octobre 2013 accordant un permis de construire à la SAS Société Dunkerque Arena.

Ce nouvel épisode démontre encore une fois à quel point les personnes en charge du dossier de l'ARENA se moquent des citoyens (et contribuables) résidents sur le territoire de la CUD, et comment ils cherchent à leur présenter une situation totalement faussée.

Cela ne concerne pas uniquement le volet environnemental, et d'autres aspect du dossier Arena (financier, administratif, sécurité, risques naturels, etc) présentent des irrégularités importantes que nous nous efforcerons de dénoncer et de dévoiler aux citoyens de la CUD.



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