lundi 23 février 2015 - par Michel bougydeval

Climat : la faute à nos vaches roteuses et péteuses !

En France, l'agriculture est responsable de 21% des émissions de gaz à effet de serre et l’élevage bovin représente à lui seul plus de la moitié de ces émissions, ce qui correspondrait à autant de gaz en un an que 15 millions de voitures !

La spécificité de la race bovine est de manger de l’herbe et de ruminer créant ainsi une fermentation naturelle qui lors de l’évacuation « avant et arrière » (rots et flatulence) produit du méthane, gaz 25 fois plus réchauffant que le CO2. A cela vous rajoutez le stockage du fumier et du protoxyde d’azote qui se dégage des engrais, 300 fois plus réchauffant que le CO2, et vous obtenez un duo diabolique pour notre planète.

Par leurs émanations, les bovins représentent 5 % des 500 millions de tonnes de CO2 émises par la France, soit 26 millions de tonnes d’équivalent CO2, un peu plus d’un million de tonnes de méthane.

En gavant les vaches d’un mélange de maïs et de soja, on les a transformées en roteuses de méthane au détriment du climat.

Rots et flatulences seraient même un cocktail explosif : ces émissions émises par 90 vaches allemandes seraient, d’après la police, à l’origine de l’explosion de leur étable, endommageant le toit du bâtiment !

Dans la rubrique scénario catastrophe, une revue américaine fait état d’une étude analysant les flatulences des dinosaures sauropodes herbivores et concluant que leur production de méthane aurait pu entrainer le réchauffement climatique à l’époque préhistorique.

Ces chercheurs n’ont pas hésité à établir de savantes équations mathématiques démontrant que ces dinosaures auraient pu produire suffisamment de méthane pour avoir un impact important sur leur climat.

Ainsi en prenant comme référence la masse moyenne d'environ 20 tonnes d’un dinosaure multiplié par leur densité au kilomètre carré, ces physiologistes ont calculé que ces animaux produisaient quelque 520 millions de tonnes de méthane par an, soit 10 fois plus que nos ruminants modernes et 3 fois plus que pendant l'ère industrielle au XIXe siècle.

Cela expliquerait-il la disparition des dinosaures ? Et l’extrapolation de ce modèle mathématique signifierait-il que toute prolifération incontrôlée de la race bovine à l’échelle mondiale amènerait la disparition de la race humaine, vengeance posthume des herbivores à l’encontre des carnivores ?

Alors, mort aux vaches et tous végétariens ? Car les vaches continueront de roter et péter.

Alors que faire ? Comment faire pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole ? Certains diront qu’il ne faut plus manger de viande. Adieu bovins, ovins et gallinacées. D'autres dirons que les éleveurs ont les moyens de réduire significativement leur bilan carbone.

Et au moment où s’ouvre le salon de l’agriculture à Paris en attendant le sommet des Nations unies sur le changement climatique pour fin 2015, les relations entre l’agriculture et le climat sont bien au cœur de toutes les attentions pour trouver une issue à ce dilemme.

L’Inra, WWF, l’association « bleu-blanc-cœur » proposent des solutions, cette dernière arguant même que le pet et le rot de vache peut rapporter de l’argent en valorisant financièrement la réduction du méthane émis.

Des travaux de l’Inra démontrent que le lin permettrait de réduire de 20 % les rejets de méthane des bovins comme des porcs ou des ovins. Il s’agit de diminuer la part du maïs et surtout du soja dans la ration des animaux d’élevage, le lin étant par ailleurs bénéfique pour la santé des animaux.

Aujourd’hui, éleveurs et chercheurs essaient d'améliorer la digestion des ruminants. Sans aller jusqu’à greffer des estomacs de kangourou sur les vaches, le kangourou étant l'un des rares animaux à ruminer sans produire de méthane grâce à une bactérie qui lui est propre, il existe des additifs alimentaires et certains extraits de plantes qui peuvent jouer favorablement.

On peut aussi travailler sur la réduction du nombre d'animaux en intensifiant la production laitière par vache, l’élevage à l’herbe devrait aussi être intensifié car lorsqu'on intègre le carbone stocké dans les prairies, on compense quasiment l'intégralité des émissions de méthane. Peut-être faudrait-il bannir les élevages géants hors sol au profit des élevages en pâture.

Il y a aujourd’hui une vraie prise de conscience et une réelle volonté des éleveurs pour mettre en action cette approche multi-critères et il devient urgent d’aider les exploitants en redéfinissant politiquement et financièrement la politique agricole au niveau européen à défaut de pouvoir le faire à une échelle mondiale, les éleveurs laitiers européens ont bien réussi à initier en 2013 un plan baptisé "Carbon dairy" qui vise à réduire de 20% d'ici 10 ans l'empreinte carbone du lait et les éleveurs ovins préparent une initiative similaire.

Certes il existe dans le monde 1 vache pour 5 humains mais n’oublions pas que le réchauffement climatique est aujourd'hui essentiellement dû aux émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion du charbon et des hydrocarbures et que c’est d’abord et prioritairement à ce niveau qu’il faut trouver une solution durable.

Ouf, carnivores, végétariens et végétaliens vont pouvoir continuer à coexister pacifiquement.



17 réactions


  • Le p’tit Charles 23 février 2015 17:25

    21%.. ?
    et 7,2 milliards d’individus...ça fait combien.. ?














  • christophe nicolas christophe nicolas 23 février 2015 18:22

    Les hydrocarbures produisent le gaz à effet de serre.

    Le nucléaire produit les déchets radioactifs
    Les réseaux électriques et les terrassements de roches démagnétisent la terre par les courant de terre.

    Le pire des trois étant le gaz de schiste, les surgénérateurs de quatrième génération, les TGV

    Trop de CO²=syndrome de Vénus
    Trop de plutonium=l’enfer sur Terre
    Plus de magnétosphère=soufflage de l’atmosphère=syndrome de Mars

    Solution = Fusion froide, hydrolyse froide et autres procédés électriques fonctionnant sur des processus synergétiques. C’est une synthèse très succincte


    • Diogène diogène 23 février 2015 18:47

      @christophe nicolas


      vous avez une idée de la productivité ?

    • jipebe29 jipebe29 25 février 2015 12:05

      @christophe nicolas

      Vénus est quasiment opaque au rayonnement solaire, donc seulement 1/4 de ce flux arrive en basse atmosphère. Mais la température de Vénus au sol (460°C) n’a rien à voir avec le CO2 : elle est due à la très forte pression de l’atmosphère (environ 90 atm). Revoyez les lois de la thermodynamique : cela vous évitera de nous sortir des âneries.


  • lucidus lucidus 23 février 2015 20:35

    Ben oui : les pets et les rots des humains ne comptent pas ? On voit que vous n’avez jamais été obligé de fréquenter Hollande... Il pète en permanence, sournoisement, en silence, mais c’est une infection... Comme ses autres conquêtes, Julie Gayet a recours à un groin de la guerre de 14, pour pouvoir passer une nuit complète avec lui...


  • sls0 sls0 23 février 2015 22:33

    Une consommation plus raisonnable de viande bovine ne serait pas idiote.

    C’est une habitude alimentaire, je réside dans un pays pauvre, sans me forcer j’ai divisé par 15-20 ma consommation de boeuf, le porc c’est par 10 et le poulet par 5.

    Ici la portion normale pour la personne ayant les moyens c’est en dessous de 100gr voir 50 gr/jour.
    Je fais comme les autres. Faire comme les autres parfois c’est bien, parfois c’est moins bien, dans ce cas ça ne me dérange pas.

    Les USA produisent le soja et le maïs, si les vaches n’en mangent pas elles risquent d’apprendre la démocratie à coup de bombes intelligentes.
     
     


  • Bubble Bubble 24 février 2015 01:49
    On peut faire le calcul : 19.3 millions de bovins en France, pour 1 million de tonnes de méthane relarguées : une vache délivrerait environ 52 kg de méthane par an. Pour une masse volumique du méthane de 0.66 kg/m3, on déduit relâche 78 mètres cubes de méthane par an. Pour un pouvoir calorifique de 10kWh/m3, la vache produit 780kWh par an, soit un équivalent énergétique de 80L de pétrole. D’où une future catégorie d’engins à propulsion : lien
    Le coté à péter de rire de la recherche.

    • jean-marc D jean-marc 26 février 2015 18:32

      @Bubble


      Bonsoir,

      Il y a des « moinsseurs » qui n’apprécient pas votre humour......

      C’est dommage, car au lieu d’empêcher les bovins de péter (cf. le cas des vaches à hublot), il faudrait au contraire soutenir leur action en augmentant la capacité de production.

      Toute cette énergie perdue, ça me désole.

      Bien à vous,


    • sls0 sls0 24 février 2015 03:52

      @cathy30
      C’est un abattage bisounours quand je vois comment sont tuées les chèvres dans le pays non musulman où je réside.
      Ca se fait sur le bord de la route, c’est tué à la demande, les chèvres vivantes sont éclaboussées par le sang des copines, pour leur méditation ça doit perturber voir pendant 8h leur futur proche.

      A l’abattoir c’est façon hallal, c’est pas à cause de la religion mais ça coute et ça tombe en panne des étourdisseurs.

      La viande est dure, la cause c’est le stress.


  • Plus robert que Redford 24 février 2015 12:32

    Ouaip !

    Et la marmotte, elle plie le chocolat dans le papier d’alu !...


  • EchapofiX 24 février 2015 13:33

    n’oublions pas que le réchauffement climatique est aujourd’hui essentiellement dû aux émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion du charbon et des hydrocarbures

    1. prouvez que réchauffement climatique il y a.

    2. prouvez que cette histoire de carbone est autre chose qu’une gigantesque fumisterie.

    3. une fois 1. et 2. réalisé, on pourra parler de l’alimentation des bovins & assimilés et poser de vrais questions de santé publique.

    Tant qu’il n’y aura pas d’unanimité scientifique là dessus ( à ne pas confondre avec unanimité médiatique..) toute cette histoire de carbone ne sera au mieux qu’un grand theatre de la peur et au pire un délirium politicien avec intention dolosive à l’encontre des populations !


  • Alren Alren 24 février 2015 13:43

    Ce sont les bactéries que les vaches, comme tous les ruminants, abritent dans leur panse qui décomposent la cellulose et émettent du méthane en l’absence d’oxygène (décomposition anaérobie).


    Il faudrait mesurer le volume de méthane qui s’échappe des composteurs de végétaux des sourcilleux écologistes si le produit en décomposition n’est pas régulièrement remué pour l’aérer. 

  • panpan 24 février 2015 13:43

    Non seulement, on leur fait bouffer de la merde, on les maltraite, on les torture, on les tue d’une façon épouvantable, on les exploite, mais en plus, tout est de leur faute !

    C’est logique : dans ce monde tout est à l’envers !


  • HELIOS HELIOS 24 février 2015 14:57

    ... je propose qu’on interdise aussi la production de haricots blancs, qu’on interdise la diffusion de la recette du cassoulet pour qu’aucun gaz plus ou moins contaminant issus des fesses des 7 milliards d’humains ne vienne amplifier le rechauffement climatique !


    ... comment, j’entend au fond de la salle quelqu’un dire que la quantité de gaz emis est trop faible ? 21% seulement sous la responsabilité de l’agriculture ? bon, d’accord, si les 21% sont trop faibles, que penser des 15% du petrole destiné a l’ensemble des carburants des moyens de transport, (avions compris) dans le bilan global : peanuts n’est-ce pas.

    Il y aurait il donc 2 poids et 2 mesure ou bien un dogmatisme exacerbé par quelques ecolos en mal de reconnaissance ?

  • jipebe29 jipebe29 25 février 2015 12:13

    Cet article repose sur une hypothèse : le CO2 et le CH4 auraient une action significative sur la TMAG (température moyenne annuelle globale). 



    Or, qu’observe-t-on ?
    1) Que le taux de méthane atmosphérique est remarquablement stable (environ 1750 ppb), et donc les vache n’ont aucune influence.

    2) Que la TMAG est stable depuis 18 ans, quoique, sur cette période, nous ayons émis plus de 40% de toutes nos émissions depuis 1900.

    Donc cet article, qui délire sur les bovidés, est tout juste bon à être mis à la poubelle.

  • JC_Lavau JC_Lavau 3 mars 2015 14:52

    Foutage de gueule intégral, cette propagande carbocentriste.
    Il y a eu des glaciations terribles, la « Terre boule de neige », avec vingt à trente fois plus de dioxyde de carbone atmosphérique qu’à présent. Et plus de 99 % d’extinction de vie.
    Et lors des glaciations archéennes, il y en avait encore bien davantage.

    Un foutage de gueule qui profite à fond de l’ignorance totale du grand public, que ce soit en physique, en physico-chimie des solutions, en géosciences et en physiologie végétale, et de sa mémoire de moustique, en Histoire.


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