COP21 Marie-Hélène Aubert conseillère de François Hollande s’exprime
La conseillère à la présidence de la République, pour les négociations internationales Climat et Environnement, était invitée par "l'Association Horizon Durable 2020" fondée par Marc Fraysse pour présenter "l'Agenda des solutions" et "le rôle des acteurs économiques et des collectivités locales dans la perspective de la COP21".
Marie-Hélène Aubert a été députée d'Eure-et-Loir, députée européenne, membre des Verts, puis de EELV. Elle a intégré l'équipe de campagne de François Hollande. Elle appartient au cabinet présidentiel, en charge des relations internationales Climat-Environnement dans la préparation de la COP21. COP21 qui sera présidée par Laurent Fabius et qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre au Parc des Expositions du Bourget avec 196 parties prenantes, des milliers de délégués.
Pour elle, l'enjeu de la 21ème COP (la 1ère était en 1994) est clair : "les négociations et l'Agenda des solutions pour la mise en place d'un autre modèle de développement", doivent aller de pair."La fracture Nord- Sud ancienne est aussi maintenant une fracture à l'intérieur des groupes de pays".
Si à Durban en 2011 on a décidé de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, il faut obtenir "un accord universel et non pas seulement un accord des pays du Nord"."Un accord juridiquement contraignant, qui engage,malgré les cultures juridiques différentes des pays". "Des conventions internationales ont déjà dans le passé été signées, sans le début d'un commencement d'application. Il faut éviter cela".
"Après Durban en 2011 les négociations ont piétiné" et on a décidé de décider en...2015. "C'est donc le moment !". L'accord sera donc applicable en 2020. "Un financement de 100 milliards d'euros à partir de 2020 doit être acté en direction de pays qui se développent, avec notamment un soutien aux zones côtières".
On sait bien que "les pays émergents craignent les contraintes. Les industries des énergies fossiles sont puissantes".Mais "la volonté d'un accord existe", avec "les impacts de plus en plus lourds des dévastations au Nord comme au Sud, des évènements météo de plus en plus intenses, des pics de chaleur insurmontables en Australie... ". "C'est ainsi qu'à la suite de l'ouragan dévastateur "Sandy" Michael Bloomberg, alors maire de New-York a fait preuve d' enthousiasme" pour prendre à bras- le- corps les problèmes.
"Les collectivités locales, le business sont en action.Et il faut que le niveau d'ambition de l'accord soit le plus haut possible"."Déjà le 4 juin dernier à Marseille se sont réunis les acteurs non-étatiques du bassin méditerranéen et ils ont mis au point un "agenda positif".
150 pays ont déposé une contribution nationale. Les grands "émetteurs" U.S.A , Chine , U.E. mais aussi les grands émergents comme l'Inde. L'Inde du premier ministre Narendra Modi propose une alliance des pays pour l'énergie solaire, encouragée par la France et les USA.
La Fondation Bill Gates qui a déjà oeuvré pour l'éducation, la santé, se lance dans l'innovation de pointe pour le stockage du carbone, les énergies de pointe et le solaire.
Au Cap en Afrique du Sud, où M-H Aubert s'est rendue, une conférence internationale sur les énergies renouvelables s'est tenue. "Les fonds existent, manquent les cadres réglementaires et une coordination efficace". Les capacités administratives sont à développer ainsi que les ressources humaines ( " des gens formés sont nécessaires"). La conseillère de la présidence de la république a pu observer que la mairie de Capetown veut pouvoir faire des propositions et exercer ses prérogatives face à la politique nationale. Ce qui lui fait dire qu' "une gouvernance plus décentralisée est nécessaire". " L'unité nationale des états doit être préservée tout en laissant de l'air aux acteurs locaux".
A la Convention Climat, présidée par le Pérou actuellement, tout le monde est d'accord pour souligner le bien-fondé de cette nouvelle "voie créatrice d'emplois, d'activités nouvelles". Les industriels et les syndicats dans le secteur charbonnier admettent que la production doit être plus propre, qu'il faut réduire la production, ne pas piller les ressources, avec une population qui est en hausse constante."Le mouvement naissant de la réorientation de nos investissements, la baisse des subventions aux énergies fossiles" sont en marche.
Aux Nations Unies en septembre 2014 un sommet des chefs d'état et des acteurs du secteur a permis de faire émerger une véritable "coalition sur la mobilité, l'habitat et la ville durables", l'alimentation, l'agriculture, la forêt, étant englobées dans le paquet environnemental.
Obama Kerry sont convaincus, même si "le Congrès est debout sur les freins".Des états dynamiques comme le Texas innovent et Austeen agit dans le domaine de la durabilité urbaine et des énergies renouvelables.
L'Union Européenne a certes "28 cadres réglementaires mais il ne faut pas oublier les directives communautaires, les objectifs fixés" par la Commission qui parle déjà de 2030.
Des outils financiers existent et des "coalitions"seront présentées sur le site du Bourget du 1 au 8 décembre portant sur l'agriculture, la forêt, les énergies renouvelables, les transports, la ville. La ville de Paris organisera un "sommet des 1000 élus". Un espace "Génération Climat" va être organisé au Musée de l'Air du Bourget avec des partenaires privés et les initiatives des innovants. Les solutions COP21 seront présentées au Grand Palais. Des acteurs décentralisés, sur un site officiel dédié, font des propositions aux négociateurs. Un train du climat est déjà parti et va sillonner la France. En Seine Saint Denis des lycées professionnels se sont investis, des formations, des emplois ont été créés, les acteurs dynamisés.
Les chefs d'état veulent certes être réélus. Ils vont naturellement chercher leur avantage dans la COP21. Mais il y a une réelle prise de conscience qui ne s'effacera pas. On ne reviendra pas en arrière. "Les médias qui mettent l'accent sur les catastrophes et non sur ce qui est naissant, sur ce qui se développe bien" devraient relayer les informations sur cette prise de conscience irréversible.
Une COP21 réussie laissera bien augurer de la COP22 qui sera organisée au Maroc. La coopération entre la France organisatrice cette année et le Maroc s'annonce aussi fructueuse que celle de la France avec le Pérou de la COP20. La ministre marocaine déléguée chargée de l'environnement et le roi s'impliquent fortement.
Et Marie-Hélène Aubert de lancer un appel : "allez-y, participez, mobilisez-vous. La COP21 va être un grand moment et... gardons les yeux ouverts une fois les lampions éteints". En mettant l'accent sur notre pays : "La loi française sur la transition énergétique et la croissance verte est à suivre et à appliquer". Sans oublier l'Union Européenne : "La politique européenne doit être plus ambitieuse, l'Europe est trop dispersée, le marché de l'énergie trop chaotique".