jeudi 26 octobre 2006 - par ÇaDérange

Energies de substitution : la phase II des biocarburants

La phase II des biocarburants consiste à essayer d’exploiter l’ensemble de la plante, tige, feuilles et fruits au lieu du seul fruit comme dans les biocarburants actuels. Et donc d’extraire de la cellule végétale tout le carbone qu’elle contient sous différentes formes pour le transformer finalement en éthanol ou en hydrocarbure grace à différentes approches chimiques ou biologiques.canalblog37

Car dans une plante, le carbone est concentré à la périphérie des cellules et se présente sous trois formes, la cellulose, l’hemicellulose et la lignine. La cellulose (44pct) est une molécule de la famille des sucres que l’on sait transformer en composé combustible mélangeable à l’essence. L’hemicellulose(30pct) est une longue molécule carbonée que l’on ne sait pas transformer pour l’instant en produit combustible. Quant à la lignine (26pct) qui constitue la poutre maîtresse des plantes, c’est une molécule complexe et rigide que l’ on ne sait pas transformer en un composé combustible. De ce fait on ne peut transformer finalement en carburant qu’une vingtaine de pour cent des molécules carbonées de la plante alors que le rendement de conversion du carbone dans le brut est de 80 % !

Les chercheurs travaillent donc partout dans le monde sur les procédés susceptibles de transformer hémicellulose et lignine en produits combustibles. Deux procédés font l’objet de ces études, l’un qui vise à casser ces molécules par craquage thermique et chimique et l’autre qui cherche à utiliser une voie biochimique pour transformer cette biomasse en molécules de sucres transformables en éthanol en fin de compte. Le procédé thermochimique est plus particulièrement adapté à la production de combustibles à incorporer dans le gazole, tandis que la méthode biologique est plus orientée vers la production d’éthanol incorporable à l’essence et donc vers les moteurs à essence.canalblog42

On part soit de paille ou d’arbres tendres comme l’épicea ou le peuplier, soit encore de taillis à croissance rapide que l’on broie sous forme d’une farine. Cette farine dans la voie thermochimique est soumise à un craquage thermique à haute température de 800 à 1400 degrés et à un traitement chimique oxydant qui le transforme en un mélange gazeux dit « gaz à l’eau, » d’oxyde de carbone, CO, et d’eau, H2O. Ce mélange se transforme ensuite par un procédé chimique dit de Fischer-Tropsch en hydrocarbures. Il faut beaucoup d’énergie et le rendement de ces réactions est faible. Il faudra de très grosses usines pour pouvoir arriver à un rendement important d’une taille et d’un coût comparables à ceux d’une raffinerie.

La voie biochimique consiste à mélanger ce broyat de biomasse avec des enzymes en milieu aqueux pour les transformer en solution sucrée que l’on transforme ensuite par fermentation et distillation en éthanol. La grande difficulté est d’identifier et de produire les enzymes qui arriveront à détruire des molécules aussi solides que l’hemicellulose et la lignine.Les unités pour ce type de traitement resteront de taille et de coût modeste et pourront être disséminées sur un territoire donné. Ce sont les Américains qui travaillent particulièrement dans cette voie dans leur programme Genome to Life pour 250 milions de dollars.On peut coter aussi le programme japonais Rite (Resarch Institute for innovative environmental technologies) ou le programme européen Nile pour 13 millions d’euros.

Dans les deux techniques on en est arrivé au stade du pilote, mais il reste d’énormes obstacles à franchir pour maîtriser l’une ou l’autre de ces techniques.

A suivre avec la phase III de ces programmes de développement de biocarburants.



10 réactions


  • (---.---.198.22) 26 octobre 2006 12:11

    A mon humble avis le rendement énergétique après ce type de transformation doit être au mieux merdique et plus probablement très largement négatif... smiley


  • gem gem 26 octobre 2006 13:23

    Vous oubliez juste un détail : il y a beaucoup mieux à faire des plantes, ou en tout cas de leur parties les plus riches, que de les bruler comme un vulgaire carburant ! Une plante ça n’est pas QUE du carbone, c’est aussi et surtout un paquet d’appétissantes et $$isantes molécules complexes.

    Par exemple, déjà, des choses qu’on mange.

    concrétement, les plantes c’est 4 fractions 1) l’huile : on s’en nourrit un peu, on peut bruler le reste 2) les protéines : on mange tout, directement ou indirectement (lait, viande) 3) les sucres et l’amidon : on mange une bonne part, on fermente un autre gros morceau pour l’industrie 4) le reste. Et là faut distinguer 4 a) ce que les bactéries des ruminants peuvent digérer : on le donne aux vaches 4 b) ce qui résiste aux bactéries (grosso modo : lignine) : quand il n’y a a pas trop ça passe dans la nourriture des vaches et ça ressort dans la bouse. Quand il y en a trop (dans les arbres) on brule ou on laisse pourrir.

    En pratique, c’est la fraction 4 qu’on se sait pas bien exploiter. Les vaches n’ont pas un rendement terrible, autant exploiter directement les bactéries et même s’inspirer de leurs mécanismes chimiques pour trouver mieux. Et la lignine on ne sait pas bien faire.


  • Tiger MkII (---.---.64.135) 26 octobre 2006 15:43

    et la houille liquide qui faisait tourner les chars ?on sait pas faire ??

    encore des subventions aux céréaliers !


    • personne (---.---.42.18) 29 octobre 2006 13:08

      Brûler du charbon, c pareil que brûler du pétrole au niveau émissions de co2... Ca n’a aucun interêt si on ne capture pas le co2 émis.


    • personne (---.---.42.18) 29 octobre 2006 13:10

      Le top, ça pourrait être les algues marines, plantes grasses par excellence. Donc haut rendement pour du diester sans nécessité d’engrais. Et en plus, les algues poussent plus vite avec le réchauffeent climatique (comme toute la biomasse d’ailleurs. +10% par an pour le arbres en france par exemple en raison du surplus de co2 ds l’air)


  • loga (---.---.249.200) 26 octobre 2006 17:31

    2 Questions à l auteur,

    - La quantité d eau nécessaire pour une production nationale ? combien en + par rapport à ce jour ?

    - un ipecea ou un abre tendre cela met combien de temps à avoir une pousse exploitable ? s’ il faut un mini de 5 ans la rotation des « stocks » peut devenir un pb.


  • Stephane Klein (---.---.113.119) 27 octobre 2006 00:26

    ON en revient toujours aux memes questions :

    - quel est le rendement energetique de chaque solution (combien de litre d’ethanol pour produire 1 litre d’ethanol) ?
    - la question en decoulant : combien de France faut-il cultiver pour obtenir l’equivalent carburant consomme aujourd’hui ?


  • Svink c chic (---.---.34.20) 27 octobre 2006 00:41

    Avoir 40 troncs d’arbre, 20 Kg de pomme et 3 L d’huile de Canabis dans mon réservoir n’est pas pour moi la phase II du biocarburant et ce ne sont pas les africains que vous avez rencontrés durant vos altruistes séjours qui vont me contredire. C’est plutot la phase Ultime de la déchéance. Mettons-nous du plomb dans la tête et continuons à mettre du gasoil dans nos voitures, du bois dans nos cheminées et du colza dans l’estomacs de nos voisins hémisphériques (désolé je garde le bio-éthanol pour mon foie).

    Le biocarburant est très appauvrissant pour les sols, aussi polluant (CO2, pesticide), consomme de l’espace (plus qu’un pipeline) et de l’eau (betterave et autre céréale) qui pourrait être utile à d’autre culture. Dans les faits il monopolise quasiment autant d’énergie qu’il en produit (Bilan energétique NUL), cette idée est la pire jamais introduite dans la tête des gens.

    Je préfère même voir ma voiture rouler à l’electricité de source nucléaire français (dont le recyclage est possible mais coûteux, le soleil et les astres en sont très friants) que toute autres alternatives. L’inconvéniant de l’automobile électrique c’est la batterie, très gourmand en énergie lors de sa fabrication et très polluant en cas de mauvaise manip’. L’autonomie faible n’est plus un argument.

    L’idée est de continuer les efforts :

    -en réduisant les cylindrés et conso des voitures. Si ma voiture fait 1000 cm3 au gasoil, elle pollue moins que ta voiture de 1200 cm3 au BIO-supersansplomb. Le carbone est le seul problème dans cette histoire.

    -en aidant les arbres et les algues à assimiler le carbone de l’atmosphère (rien ne se perd, rien ne se crée...).

    -en affichant sur les emballages des produits, à côté du prix, la conso en eau et la consommation en energie « équivalent pétrole » ou énegie noire ou énegie fossile (par exemple 10 L/Kg de produit), utilisée pour sa confection et son transport. Le consommateur n’est pas dupe et à prix/qualité équivalente (Les produits d’Asie explose le compteur en conso d’énergie), il fera son choix.

    -en généralisant la Réglementation Thermique 2005 aux habitations d’occaz en douceur (démerdez vous !!).

    -en multipliant les energies propres, les vrais, car attention même le plus beau des panneaux solaires pollue dans sa fabrication et son transport. Au même titre qu’il existe un cout global et une marge, il existe une consommation globale et une marge énergétique. Pour l’exemple du solaire, son bilan energétique (propreté globale) n’est positif qu’au bout de 10 ans !!!! Sa durée de vie n’excède pas 30 ans, et son recyclage (? ??) doit être cher. La marge financière positive n’apparait qu’au bout de 20 ans.

    -Le top c’est l’éolien offshore, allez, tous le monde à ses boules quiès et baissez-vous au passage de l’hélice.


  • Jean Vladimir 19 septembre 2007 18:33

    Dans le site www.savoir-ce-qu-est-l-univers-et-ce-que-nous-avons-a-y-faire.net : Déclaration Universelle des Devoirs de l’Etre Humain responsable de tous les autres Etres Vivants, et page 8 l’énergie atomique inoffensive et inépuisable.


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