lundi 4 septembre 2006 - par Laurent Le Diagon

Environnement : l’homme est son propre prédateur

On entend souvent dire que nous allons transmettre la planète à nos enfants. Cela veut dire qu’ils hériteront de ce que nous en aurons fait. Et pour l’heure, le diagnostic est effrayant.

J’ai assisté, début août, à l’avant-première d’un documentaire sur le combat d’Al Gore (le candidat à l’élection présidentielle américaine de 2000) pour la lutte contre le réchauffement climatique. On y voit des faits, des preuves concrètes des désastres qui se produisent de manière de plus en plus accélérée depuis vingt ans, et des impacts sur l’ensemble du monde vivant, et en particulier pour l’homme, l’unique responsable de cette catastrophe. Il n’y a plus de doute scientifique. Depuis que la vie existe sur terre, en seulement deux ou trois décennies, la température moyenne et le taux de CO² ont grimpé de manière vertigineuse. Et cela va continuer, avec une courbe presque verticale dans les cinquante prochaines années.

Le lendemain, de manière fortuite, j’entendais, sur Europe 1, Hubert Reeves et Nicolas Hulot sur le même sujet. Hubert Reeves, un scientifique reconnu pour son sens de la mesure, donnait une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que des phénomènes d’augmentation très importante de la température ou du taux de CO² se sont déjà produits il y a quelques centaines de millions d’années. Il y a eu cinq périodes d’extinction. Lors de la dernière période, nous avons quand même frôlé la disparition totale du vivant, car 90% des espèces avaient disparu. A chaque fois, les espèces les moins capables de s’adapter ont disparu. Mais la vie a toujours eu le dessus. La mauvaise nouvelle, c’est que nous ne savons pas si l’homme fera partie des espèces qui sauront s’adapter.

La sixième période d’extinction a commencé avec deux particularités : celle d’être provoquée exclusivement par l’homme, et celle d’être extrêmement rapide.

L’homme est, mais on le savait déjà, son propre prédateur. Il est aussi le seul à pouvoir se sauver. Mais pour le moment, rien ne bouge. Nicolas Hulot rapportait, dans la même émission, que les décideurs, les politiques qu’il rencontre sont bien conscients de la catastrophe suprême qui a lieu, mais qu’ils semblent totalement dépassés par le phénomène, tétanisés.

Plutôt que d’héritage, parlons plutôt d’emprunt. Nous ne faisons qu’emprunter la terre aux générations futures, à nos propres enfants. Notre survie est en jeu. Les solutions pour y remédier existent et sont, pour certaines, à notre portée. C’est cela qui est le plus révoltant.

On peut déjà agir, immédiatement, au niveau individuel, en modifiant notre comportement, en agissant auprès de notre entourage et en mettant une pression sur les décideurs politiques et économiques.

Achetons des voitures hybrides, prenons le réflexe d’utiliser d’autres modes de transport dès que cela est possible (bus, vélo, co-voiturage, train). Utilisons la climatisation uniquement lorsque les autres moyens pour nous rafraîchir sont inefficaces. Trions nos déchets. Evitons de laisser couler le robinet inutilement. Récupérons l’eau de pluie pour arroser. Eteignons la lumière quand nous quittons une pièce. Utilisons des ampoules à faible consommation. Construisons des maisons écologiques. Achetons à ceux qui agissent effectivement en faveur de l’environnement. Obligeons nos entreprises lorsqu’elles sont irrespectueuses. Sanctionnons ou encourageons les politiques, de droite, du centre ou de gauche, pour qu’ils s’engagent et agissent efficacement dans ce sens.

Pour en savoir plus

www.climatecrisis.net/aboutthefilm
www.roc.asso.fr

www.planete-nature.org



17 réactions


  • BarryAllen (---.---.115.245) 4 septembre 2006 12:12

    Toujours le même problème, notre société est guidée par le court terme. C’est ce point-là qui mérite un changement en profondeur, et tout le reste (ou presque) en découlera...


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 4 septembre 2006 12:38

    Salut Laurent,

    Tu prêches pour un convaincu, l’homme moderne est vraiment trop CON, et une des plus grande connerie de l’humain porte un nom : l’pognon ,et avec ce simple mot,... ben le sujet est vaste !

    Tu écrits : « Utilisons la climatisation uniquement lorsque les autres moyens pour nous rafraîchir sont inefficaces. »

    Tu parles, juste un exemple que les humains sont CONS ( je suis grossier , je le sais et j’assume car je suis très très en colère !), habitant dans le Sud, je regarde effaré comment se conduisent les conducteurs d’autos équipées de clim.

    Depuis deux à trois ans, nombre d’entre eux ( hélas de plus en plus ) maintenant à l’arrêt ou en stationnement ont les moteurs de leurs véhicules en marche, tout ça , ben pour faire fonctionner la clim de leurs bagnoles, et ça même par des températures qui ne sont pas caniculaires, idem dans les bouchons.

    J’ai une voiture équipée de clim, elle me sert uniquement sur les trajets autoroutiers, l’été en ville pour circuler à 10 kmh de moyenne je roule les glaces ouvertes, car quand je sort de ma voiture , ben dehors , il n’y a pas de clim, et le choc thermique et bien plus supportable !

    Conclusion si l’home persiste dans sa connerie,...ben qu’il crève, la planète continuera elle de tourner !

    A vous lire.

    @+ P@py


    • Zamenhof (---.---.79.247) 6 septembre 2006 16:35

      Comme disait fort justement Gounod :

      « Le veau d’or est toujours debout ! »


  • nelly boutinot (---.---.214.147) 4 septembre 2006 12:43

    Bonjour,

    Hubert Reeves s’engage de plus en plus pour la défense de la biodiversité dont l’humanité fait partie et dépend. Il a ouvert, avec la ligue ROC qu’il préside, un site destiné à fournir des idées et des propositions à débattre, à parfaire, à introduire dans les programmes électoraux ...à confronter avec ceux qui existent...

    Ce site est à visiter, il attend des contributions constructives car les constats sont faits et il faut agir. Il a aussi besoin de soutiens pour se développer car l’association n’est pas subventionnée et ne demande pas à l’être : elle a les forces que lui donbent ses adhérents. Vous, peut-être ? Cordialement Nelly, www.biodiversite2007.org


  • alberto (---.---.224.109) 4 septembre 2006 13:54

    Hélas !!!

    Oui, vous avez mille fois raison de revenir sur ce sujet, mais, aujourd’hui 4 Septembre à 13h.45 : seules 3 personnes ont réagi à votre article ! (que j’approuve sans réserve)

    La catastrophe annoncée fait maintenant partie du quotidien, on se familiarise avec et ...tout le monde semble s’en foutre !

    Quelqu’un a dit :« bienheureux les sourds »


    • faxtronic (---.---.127.45) 4 septembre 2006 14:11

      t’es gentil alberto, mais bon que dire, oui certes, c’est le Xieme article sur le sujet, donc des milliers de post furent deja echanger sur ce sujet. Lis les donc, ils sont archives. Plein de solutions, plein d’objection, y sont decrite. moi cela m’a servi. et convaincu sur certain point. Notamment sur un fait : il est inutile de vouloir deplacer les montagnes en invoquant vainement l’etat, l’opinion mondiale ou les decideurs industrielles. Les enjeux sont trop complexes, et tout est mélés et les effets pervers peuvent être legion. La premiere des choses a faite, est comme le dis l’auteur de cet article, de faire attention par toi-meme, cela soulegera ton portefeuille. Car n’oubliez jamais que le moteur du monde a toujours et sera toujours l’argent, depuis la nuit des temps. Donc il faut que l’environnement soit un enjeu financier pour etre pris en compte.


    • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 4 septembre 2006 14:14

      Salut Alberto,

      Comme tu dis, à 14 h oo, ...juste 4 réactions -( j’avais envie de dire 3 pelés et un tondus ) Par contre un post sur les guéguerres, les jeux de mots et autres petites phrases assassines entre nos chers ( surtout amateurs de nos sous ) politicards aurait été pléthore !

      L’humanité va http://www.cof.ens.fr/pmort/numeros/pmch/poing.gif

      @+ P@py


  • Frédéric Mahé Frédéric Mahé 4 septembre 2006 14:03

    Merci de votre article qui pose clairement le problème.

    Une nuance cependant : si le CO2 peut nous être imputable, l’augmentation de la température n’est peut-être pas due uniquement au CO2. Il existe par le passé de nombreux exemples de réchauffement et de refroidissement « spontanés » (nous sommes actuellement quand même dans une période inter-glaciaire), comme par exemple du XIe au XIVe siècle.


    • nelly (---.---.214.147) 4 septembre 2006 14:47

      D’ autres GES contribuent au réchauffement, le méthane par ex... Si quelques personnes doutent, la très grande majorité des scientifiques confirme et attribue l’élévation de la température moyenne à l’activité humaine. Mieux vaut agir.

      Je me permets d’insister sur le fait que cette élévation de la température moyenne complique un péril qui subsisterait même si les gaz cités étaient sans effet de serre : l’érosion de la biodiversité Et si vous ne lisez qu’une rubrique de notre site, c’est celle-là qui est à la base de notre volonté de défendre la biodiversité, car c’est défendre l’humanité ... http://www.biodiversite2007.org/rubrique.php3?id_rubrique=46

      Cordialement, Nelly


    • Frédéric Mahé Frédéric Mahé 4 septembre 2006 16:07

      @ Nelly

      Oui, je suis d’accord avec vous, mes chiffres, c’est 50% de la hausse des températures est due aux GES, et tous les GES ne sont pas dus à l’Homme, mais quand même, on participe vraiment à cette hausse. Mais les 50% restants, c’est autre chose, et nous n’avons aucun pouvoir sur cette autre chose.

      Le problème est bien : que faire ? Je pense que le mieux c’est :

      1. de s’habituer dès maintenant à un autre mode de vie moins producteur de GES et moins consommateur de ressources fossiles (l’uranium étant également une matière première à stock limité, d’ailleurs) : vive les transports en commun pas chers ! (clin d’oeil à faxtronic plus haut)

      2. convaincre nos décideurs de mesures fortes en faveur de ce mode de vie, et de faire pression sur les industries et l’agriculture polluantes, et là c’est pas gagné. Et si nous décidions nos dirigeants (on rêve, mais on ne sait jamais...), reste à convaincre les dirigeants étatsuniens, russes, chinois et indiens. Je le sens mal.

      Pour la biodiversité, c’est bien évidement une catastrophe, mais c’est un symptôme d’un mal plus profond de notre manière d’être au monde. Je pense qu’une diminution de cette ampleur en peut pas se contrer par des mesures cosmétiques, du genre de l’Ours des Pyrénnées. Il faut agir sur les causes : pollution, pêche intensive, agriculture, industrie, modes de vie (bagnole...). Et ça me ramène à mon point 2 : c’est pas gagné.

      Et si 80% des espèces disparaissaient ? Et bien, les 20% restantes prendraient la place, et l’évolution faisant son chemin, 1 million d’années après, d’autres espèces occuperaient les niches écologiques. L’Homme sera-t-il au rendez-vous ? Rien n’est moins sûr...

      Votre site est très intéressant.


    • Metane (---.---.163.66) 16 septembre 2006 19:18

      C est pour cela qu en nelle zelande et en australie les herbes de paturages sont génétiquement modifiées afin que les pets de vaches dégagent moins de métane


  • tazthe (---.---.0.20) 4 septembre 2006 14:07

    Je suis fataliste sur ce sujet mais vu le fonctionnement actuel des états rien d’efficace ne sera fait temps que le désastre écologique causé par l’homme n’aura pas un fort impact sur l’économie. Et malheureusement les petits gestes quotidients de chacun ne peuvent combattre, la création d’une nouvelle usine automobile .... Bien sur ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas ce forcer à les appliquer tous les jours. Selon la logique nous sommes les prochains dinosaures, et c’est peut mieux ainsi.


    • Plus roberet que Redford (---.---.67.14) 4 septembre 2006 16:06

      Ouaip !, tout à fait d’accord avec vous ! Si notre espèce (néfaste) disparait, qui s’en plaindra ? Surement pas celles à qui nous laisserons la place...


  • celestin (---.---.248.129) 4 septembre 2006 16:00

    Le probleme du rechauffement climatique est simple dans les medias. Il l’est beaucoup moins dans la communaute scientifique.

    Je vous conseille le site suivant :

    http://www.climat-sceptique.com/


    • Vincent BRYANT (---.---.48.52) 5 novembre 2006 13:11

      Bonjour,

      on vous propose un lien climat-sceptique.com qui n’est qu’un blog dirigé par un journaliste convaincu qu’il n’y pas de changement climatique. Si si ça existe encore !

      Voici de quoi vous rassurer (ou pas plutôt) : un lien vers un blog équivalent écrit par des spécialistes de la question climatique (pas des journalistes) : www.realclimate.org

      Bonne lecture.


  • gem (---.---.117.249) 4 septembre 2006 17:02

    Pas terrible, cet article. Même si la terre devient un caillou sec et sans vie, avec des température vénusienne par exemple , vous pouvez être sur qu’il restera des humains, même si c’est au fond d’un bunker préssurisé. Et avec eux, toutes une collection animale et végétale soigneusement choisie (mais pas forcément judicieusement...), en plus bien sur d’indéracinables microbes et insectes.


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