mardi 29 mars 2011 - par Aldous

Fukushima : le soufflé médiatique retombe, le danger reste

Tant que les réacteurs de Fukushima explosaient en direct, les médias consacraient une couverture "Live" et des émissions débats truffées d'analyses souvent creuses faute d'information. Mais l'univers médiatique ne sais pas gérer les crises qui durent. Pourtant le paroxysme de la crise de Fukushima est encore devant nous, mais comme ça fait pas un bon plan média on passe à autre chose comme si la crise était finie.

Est-il raisonnable de consacrer une à deux heures de direct à des éléctions cantonales dont on sait qu'elle seront les dernières, réforme territoriale oblige, alors qu'au Japon se déroule un combat pour sauver de la contamination des milieux dont l'étendue, l'envergure et la gravité ne sont tout simplement pas encore determinables tellement ils sont potentiellement titanesques ?

Nous sommes passés d'un discours de minimisation de la crise en totale contradiction avec les images montrant en direct les quatre catastrophes succesives de Fukushima à une situation post-crise fictive sans images alors que rien n'est encore reglé.

Enfin nous avons droit au discours rassurant de et la contamination qui passe bien "comme prévu" sans etre mesurable.

Il est étonnant de voir à quel point la mise en scène de l'information efface toute possibilité de rationnalité et à quel point les présentateurs de nouvelles sont capables de doner du corps à des illusions et des inconsistances pourtant évidentes.

D'abord le mythe du niveau d'une catastrophe moins grave que celle de Tchernobyl qui constitue déjà une négation de l'évidence de ce qui saute aux yeux :

Nous avons tous bien vu 4 catatrophes nucléaires se succéder à Fukushima.

Il n'y a pas besoin d'avoir fait de grandes études pour savoir que 4 > 1

Maintenant pour ceux qui ne sont pas matheux je vais prendre un exemple un peu plus simple : imaginez que vous jouez au foot.

Au lieur de jouer avec un seul ballon l'équipe adverse met en jeu 4 ballons simultanément.

Vous pensez toujours que votre équipe va garder la même cohésion, la même efficacité et la même capacité de se mobiliser ?

Ajoutez à ça que les ballons sont hérissés de pointes très dangereuses et que pendant que vous tentez de prendre le controle d'un de ces ballons vous risquez de croiser un des 3 autres qui ne vous fera pas de bien.

Mais continuons la comparaison avec Tchernobyl.

Fukushima est sur l'ile principale étroite et surpeuplée du Japon à seulement quelques centaines de km de la capitale Tokyo.

Rien à voir avec la vaste URSS.

Le Grand Tokyo est la mégapole la plus peuplée du monde avec 35,676 millions d'habitants répartis sur un espace bâti continu de 7 835 km2.
Cela représente plus du quart de la population totale du Japon (27,9 % en 2007).

En fait la distance qu'on donne entre Fukushima et Tokyo est en général celle du palais de l'empereur. Les limites nord de la mégalopole sont bien plus proches de Fukushima comme le montre cette carte de la densite de population.

http://www.populationdata.net/images/cartes/asie/extreme-orient/japon/japon_densite.gif

Dans un précédent article intitulé Fukushima n'est pas Tchernobyl, j'avais expliqué en quoi les risques des catastrophes de Fukushima sont potentiellement bien plus importants que Tchernobyl.

La présence de combustible MOX, hautement toxique, la proximité de l'océan pacifique, la possibilité d'un futur tsunami, tout cela change dramatiquement la donne et soulèvent d'importantes questions que les médias devraient porter à la connaissance du plublic et exiger que les études sérieuses et des réponses crédibles soient apportées.

En tout premier lieu, quelle est l'ampleur potentielle du désastre que nous encourons si effectivement la situation échappe à tout contrôle et que les quatre coeurs des réacteurs fusiennent totalement ?

Quelle quantité de matériaux risque de se déverser hors des confinements et de quelle nature ?

Quelle serait l'envergure pour l'air et pour la mer d'une telle concentration de polluants ? Mondiale ? Océanique ? Continentale ? 

Quelle taille aurait la zone inhabitable ?

Tout le Japon ou une partie de l'ile de Honshu ?

Un certain nombre de voix s'élèvent pour dire qu'un scenario mettant en cause l’intégrité à moyen terme de l’humanité ne peut plus être exclu.

Jacques Attali, sur son Blog, se dit comme moi, principalement concerné par l'état du réacteur n°3, celui qui contient du MOX : "Et même, s’il s’agit de l’enceinte de confinement du troisième réacteur, des quantités considérables de plutonium. Avec, alors, des conséquences certaines sur la contamination d’une partie du Japon, devenant largement inhabitable ; et avec d’autres implications, moins certaines, sur la contamination de la planète entière."

Et d'appeler à une intervention de l'ONU pour "envoyer sur place, par avion, tous les hélicoptères, lances à incendie, robots, bétonneuses, qu’on pourra trouver pour organiser un confinement efficace de ces réacteurs".

Je partage entièrement son avis. Les risques sont partagés par l'humanité toute entière. Nous ne pouvons nous contenter de laisser les Japonais - et l'armée US- se mobiliser seuls contre cette machine infernale.

Alors il faut que les média main-stream se redent compte qu'on n'est pas ici dans une problématique d'affoler ou non les populations.

Il n'est plus temps d'endormir les enfants avec des contes sur cet étange nuage de pollution métaphysique qui est là, on en est sur, mais qui n'est pas mesurable scientifiquement, chose dont on en est encore plus sur.

Il faut se rendre compte que la crise est toujours aussi aigue, qu'au lieu de s'en désinteresser pour des sujets furtiles, il faudrait au contraire creer le choc de consciences qui permetterais de mobilier les ressources pour controler au plus vite les risques considérables qui continuent de peser sur nous tous.

Alors les cantonales, vous m'excuserez.



25 réactions


  • pilhaouer 29 mars 2011 11:04

    Totalement en accord avec votre article.
    On peut percevoir au travers des maigres informations qui nous sont répercutées les prémices du pire. TEPCO dont au connaît depuis longtemps les mensonges doit être dessaisie. Il semblerait que le gouvernement japonais menace de nationalisation mais se contente de menacer.
    Pour le coup Jacques ATTALI (que je n’apprécie guère) a totalement raison. La menace est telle pour le Japon d’abord, mais aussi pour ses voisins et le monde que la réponse à ce drame prévisible doit être internationale.
    On sait mettre en œuvre en un temps record des moyens considérables pour une guerre néo-coloniale sous prétexte humanitaire contre la dictature indocile d’un petit pays de 6,5 millions d’habitants bombardé de missiles riches en uranium appauvri par toutes les aviations occidentales et on n’a même pas l’idée de se réunir à l’ONU ou dans un autre cadre pour mettre au point une Task Force nécessaire au Japon qui à l’évidence n’est pas en capacité de réagir .
    La situation des réfugiés du tsunami est tragique et loin d’être traitée. La situation des habitants du périmètre largement contaminé l’est encore plus.
    La région nord de Honshu risque tout simplement d’être coupée du reste de l’île et une bonne partie de rester inhabitable. Une des plus grandes villes du monde est menacée. L’économie du Japon s’en relèvera sans doute difficilement et en plus le nuage radioactif va s’alimenter en permanence et que se passe-t-il ? RIEN !!!

    Ah ! TEPCO appelle AREVA à la rescousse ! Ils vont surement nous dire toute la vérité !


  • pilhaouer 29 mars 2011 11:22

    Juste un mot à propos de la nationalisation éventuelle de TEPCO.
    Il est certain qu’une industrie aussi dangereuse, si on l’accepte, doit être étroitement contrôlée par l’état et nationalisée car profit et sécurité sont antinomiques.
    Si TEPCO est un jour nationalisée, pas d’illusion tout de même, ce sera parce que son activité est indispensable (elle alimente entre autres la mégapole) et aussi pour socialiser les pertes, comme d’habitude, puisque TEPCO devra indemniser des dommages considérables.
    La nationalisation n’est pas une panacée. La centrale de Tchernobyl était sous contrôle étatique.


    • isabellelurette 29 mars 2011 13:16

      >Les risques sont partagés par l’humanité toute entière. Nous ne pouvons nous contenter de laisser les Japonais - et l’armée US- se mobiliser seuls contre cette machine infernale.

      Réflexion faite, les risques et les conséquences sont bien au-delà des capacités d’une société privée. Ils ont même au -delà des capacités d’un État. Mais restons-en au coté industrie privée ... on est en face d’une privatisation des profits et d’une mutualisation des couts. Les couts et conséquences étant hors de toute proportion, il n’y a aucune raison, pour une société, d’autoriser ce montage.

      Il faut donc dans un premier temps nationaliser par saisie (1) toute l’industrie nucléaire pour ensuite poser le choix politique à la société : accepte-t-on oui ou non, de tous courir les risques. (2)

      (1) Par saisie, spoliation ... parce que les couts cachés du démantèlement sont déjà au-delà des capacités de l’industrie et que les actionnaires doivent déjà mettre la main à la poche pour ces couts.

      (2) Et mon coeur penche maintenant vers une sortie du nucléaire civil. Je précise mais cela va s’en dire aussi du nucléaire militaire.

      J’anticipe , ce n’est pas « Nucléaire OU retour à la bougie », Pour les Japonais, c’est « Nucléaire ET retour à la bougie » ! Sortir du nucléaire est possible, suffit d’oser !


  • gaijin gaijin 29 mars 2011 11:33

    « life is a tale told by an idiot full off sound and furie » Shakespeare
    la sur médiatisation du spectaculaire
    l’opacité complète sur la réalité de la situation
    la désinformation systématique
    les médias sont une machine a réagir pas a informer et encore moins a réfléchir. Ce magnifique outil de manipulation et de distraction de l’opinion fonctionne a l’image d’un film américain : Pas de contenu pas d’histoire un scénario indigent beaucoup d’images très vite avec beaucoup de bruit. 
    tout contribue établir une vérité qui arrange bien les nucléocrates : il ne se passe rien a Fukushima.
    juste un peu de fumée inoffensive qui sort de temps en temps de l’un ou l’autre des 4 réacteurs
    juste un nuage qui dilue gentiment la radioactivité pour qu’elle soit moins nocive
    en fait le principal problème (comme on peu le lire dans certains post sur AVOX )c’est qu’un dangereux lobby écologiste a décider d’affoler la population en nous faisant croire qu’il y a avait une catastrophe nucléaire au japon
    je vous propose un extrait d’article a titre de démonstration
    http://www.20minutes.fr/article/696...
    extrait :
    "Tepco a annoncé avoir trouvé du plutonium 238, 239 et 240 en cinq endroits dans le sol de la centrale, dans des échantillons prélevés la semaine dernière. Le vice-président de Tepco, Sakae Muto, a cependant assuré que ce plutonium, dont la concentration était similaire à ce que l’on peut trouver dans l’environnement naturel, ne présentait pas de danger pour la santé humaine. Tepco a dit n’avoir pu déterminer l’origine de ce plutonium, bien qu’il semble que deux des cinq échantillons résultent de l’accident à la centrale et non de dépôts provenant de l’atmosphère. Selon des experts, une partie au moins de ce plutonium proviendrait de barres de combustible usé ou de dégâts subis par le réacteur numéro 3, le seul à utiliser du plutonium dans son combustible."

    vous voyez bien on vous dit que le plutonium qui provient de réacteurs nucléaires ne présente pas de danger !
    c’est que ça doit être vrai !
    puisqu’on vous le dit !


  • stephanie stephanie 29 mars 2011 11:47

    Sur LE MONDE :

    Cinq prélèvements ont été effectués sur le site. « Les [cinq] échantillons ont mis en évidence la présence de plutonium 238, 239 et 240 », a précisé un porte-parole de Tepco, estimant que « la faible concentration ne présente pas de danger pour la santé ». Contacté par Le Monde.fr, Roland Masse, ancien directeur de l’Office de protection contre les rayons ionisants, confirme que le plutonium présente peu de risques pour la santé. « Tout dépend des circuits de transmission à l’homme et des doses reçues, mais le plutonium est très vite éliminé par l’organisme. En revanche, la présence de plutonium autour de la centrale de Fukushima est inquiétante dans la mesure où elle démontre l’existence de fuites dans le cœur d’un réacteur. »

    http://abonnes.lemonde.fr/japon/article/2011/03/28/fukushima-fort-taux-d-iode-radioactif-detecte-en-mer_1499371_1492975.html#ens_id=1493258


    UN COMBLE !


    • gaijin gaijin 29 mars 2011 11:54

      moi ce qui me plait c’est qu’il a tellement peu de choses dangereuses qui sortent de la centrale que je n’arrive même plus a savoir pourquoi ils ont évacué la zone.
      La peur des tsunami sans doute ?


  • tinga 29 mars 2011 11:47

    Le problème c’est quoi faire, puisque ce genre d’accident ne peut pas se produire, tout a été prévu, sauf ce qui arrive, nous ne sommes que les cobayes de l’industrie, Tesla est le génie de l’électricité, mais on aura préféré e=mc2...


  • Gabriel Gabriel 29 mars 2011 11:55

    Je ne pense pas que le monde ait pris encore pleinement conscience de l’étendu de la catastrophe en cours et à venir. Une grande partie du pays et de son écosystème est foutu, des eaux et des nuages radioactifs incontrôlables et incontrôlés qui vont se balader à travers la planète. De la nourriture inconsommable, des terres souillées pour 50 ans minimum voir plus ! Conclusion, le nucléaire c’est la roulette russe avec 5 balles sur 6 dans le barillet. Non seulement un pays qui continu dans la voie du nucléaire met sa nation en danger mais aussi celle de ses voisins ! L’urgence est au développement des énergies vertes et à l’arrêt de ces bombes à retardement. Continuer dans la voie du nucléaire et son expansion doit être considéré comme crime contre l’humanité. Il n’est pas question ici de bord politique ou d’un quelconque calcul financier mais de la sauvegarde de nos vies et rien, mais c’est une évidence, n’est plus prioritaire que sa préservation, n’en déplaise aux actionnaires !


    • Tuttle Tuttle 29 mars 2011 13:36

      « des terres souillées pour 50 ans minimum voir plus ! »
      Le plutonium a une durée de vie de 24.000 ans...


    • Grasyop 30 mars 2011 09:10

      Le mercure, le cadmium, et autres métaux lourds émis par les centrales thermiques, les incinérateurs ou nos voitures, ont, eux, une durée de vie infinie.

      Et le CO2 émis dans l’atmosphère à une demie-vie de l’ordre de mille ans.


  • le journal de personne le journal de personne 29 mars 2011 12:51

    L’échappée belle

    Je sais ce que vous pensez !... vous vous dîtes : « Au lieu de nous parler de l’atome,
    pourquoi ne nous en montre-t-il pas un ? ... Moi, je veux bien, mais si je vous en montre un,
    c’est tellement petit... vous allez être déçu ! Non !
    alors vous avez les atomes lourds comme celui de l’uranium. »
    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/echappe/


  • Tuttle Tuttle 29 mars 2011 13:13

    Mass médias.
    Alors que la situation est au plus grave, l’info est reléguée en fin des news... aberrant !!!
    Faut surtout rassurer... l’actionnaire. Les actions EDF, Areva dégringolaient. Grâce à la minimisation de l’info, probablement dicté par ces 2 gros annonceurs, la chute a été stoppé et les cours remontent.
    Une belle bande de mange-merde que ces médias main-stream.
    RIP


  • joelim joelim 29 mars 2011 14:23

    Les dirigeants d’Areva devraient aller au casse-pipe pour s’occuper du Mox qu’ils ont vendus à une société dont ils connaissaient l’incapacité à gérer correctement ses centrales.

    Mais non, ils sont juste irrités de voir leurs actions baisser.

    Au lieu de cela, Tepco envoie des sous-traitants sur place (ceux qui ont marché dans une flaque contaminée).

    Histoire de dire qu’ils font quelque chose.

    Ce fou irresponsable qu’est le dirigeant de Tepco, après avoir été soi-disant malade, est-il seulement allé voir sa centrale ? Ne devrait-on pas lui donner à manger que des salades (un peu) contaminées ? 

    A tous ceux qui sont pétés de tunes : investissez dans les centrales nucléaires ! Vous pourrez faire baisser les coûts de maintenance comme vous voudrez ! Et en cas de problème il suffira de faire le dos rond, comme à Fukushima ! Un très bon investissement pour tous les croque-morts !

  • joelim joelim 29 mars 2011 16:10

    un sous-traitant de Tepco annonce qu’il a des difficultés à trouver des volontaires pour travailler à la restauration des systèmes de refroidissement dans la centrale (lien)

    Les dirigeants de Tepco n’imaginent pas se porter eux-mêmes volontaires, ils ne sont pas fous : déjà qu’ils ont perdu de l’argent avec cet ignominieux tsunami qui a osé être en accord avec les prévisions de risque.

    Et comme on accepte que les responsables n’assument pas leurs responsabilités, les futures faillites technologiques sont d’ors et déjà programmées.

    Yippie ! smiley


  • joelim joelim 29 mars 2011 16:19

    Même lien : Les deux experts français, envoyés par Areva, doivent fournir « des idées » pour traiter cette eau contaminée.

    C’est comme demander des idées pour retirer le ver d’un fruit pourri... 

    C’est le sauve-qui-peut chez Tepco : la sous-traitance n’étant plus ce qu’elle était (et oui, les gens sont informés maintenant) il faudrait qu’ils fassent le travail eux-mêmes.

    Mais non voyons, ce sont des donneurs d’ordres. Eux-mêmes, ils ne travaillent pas. Ils ne savent pas...  smiley Mais quand donc le boss de Tepco mettra-il des bottes pour écoper comme les autres ?

  • interlibre 29 mars 2011 17:17

    Les mass médias ont passé une nouvelle étape dans l’ignominie. En même temps la plupart bossent pour des marchands d’armes... C’est pas le lobby nucléaire qu’ils essaient de protéger c’est le système financier dans son ensemble parce que indirectement les gens risquent de comprendre (enfin) que le libéralisme financier n’est pas compatible avec la survie de l’espèce humaine et ça sur du COURT terme. Je pense que beaucoup le savaient déjà mais ils pensaient avoir du temps. « Nos petits enfants régleront pour nous les pbl des déchets radioactifs, de la pollution atmosphérique.... »

    Cette fois la catastrophe est bien présente et la leucémie sera pour nous et nos enfants.

  • Kalevala 29 mars 2011 23:11

    merci pour votre article, il doit se maintenir une vigilance constante de d’accident, car à voir comment les Journaux téléviser 29/03:11 parle de Fukushima comme un fait divers, bientôt il va rentre dans la nuit médiatique.


  • Raie's kareray 30 mars 2011 07:01

    Notre petit Prince, droit descendu de sa minuscule planète va vous colmater les fuites vite-fait ... 


  • Grasyop 30 mars 2011 09:16

    Gardons quelques ordres de grandeur en tête :

    - Catastrophe chimique de Bhopal : de l’ordre de 10 000 morts.
    A-t-on interdit les usines chimiques dans le monde entier suite à cette catastrophe ? Non.

    - Séisme et tsunami au Japon : 27 000 morts.
    Va-t-on arrêter de construire des logements au Japon ? Non.

    - Accident nucléaire de Fukushima : entre 0 et, soyons très large, cent morts.
    Urgence ! Il faut absolument interdire le nucléaire dans le monde entier !

    Il n’y aurait pas comme un problème de deux poids, deux mesures, dans nos réactions à ces diverses catastrophes ?

    ***

    Et si on se passe du nucléaire, on va avoir besoin de centrales thermiques qui entraînent marées noires, coups de grisou dans les mines, mercure dans l’atmosphère, financement de dictateurs comme Kadhafi, et surtout :

    - Changement climatique : estimé par le Giec à des centaines de millions de morts à venir, et dors et déjà trois-cent mille morts par an. Et une extinction massive des espèces.
    Va-t-on continuer de brûler du carbone ? Oui. En tout cas, on n’est manifestement pas pressé d’arrêter.


    • chuppa 30 mars 2011 09:28

      Votre vue à court terme est preuve d’un esprit égoiste et borné.
      Les doses distillées par la centrale vont continuer à se répandre dans l’atmosphère durant des semaines voir des mois (pas de solution en vue) .
      Le Cesium et autres bricoles ne se voient pas, ne constituent pas un danger court terme .
      Je vous donne rdv dans 5 ans, et lorsque vous sortirez de votre Xème traitement cancers, nous en reparlerons.


    • Triodus Triodus 30 mars 2011 10:32

      Les anglo-saxons ont une expression très imagée qui sied à merveille à la situation actuelle :

      « When the shit hits the fan. »


    • Tuttle Tuttle 30 mars 2011 22:03

      « Accident nucléaire de Fukushima : entre 0 et, soyons très large, cent morts. »

      Hahaha ^^ Madame Soleil est parmi nous !!!
      Je ne te souhaite pas d’inhaler une poussière microscopique qui se fixera dans ton organisme, car c’est là le risque majeur de cette catastrophe, pas l’irradiation au m² ou m3.
      Si tu t’intéresses un minimum à l’atome, tu devrais savoir qu’on peut faire des centrales atomiques sans neutron ni déchet radioactif, juste avec de l’acier, du tungstène, hydrogène etc... comme combustibles.
      La Z-machine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Z_machine
      Quand au Giec... Laisse moi rire :) huhuhu. Rien n’est affirmé, tout est supposé.
      Le système soleil/terre n’a pas que le co2 comme variable pour le réchauffement. Trop simpliste, tout comme ton article.
       


  • jakko 30 mars 2011 10:23

    « On » m’a dit que lorsqu’il avait été question en 1970 de construire la centrale de Fukushima, les responsables avaient été abondamment prévenus des risques énormes, et qu’une majorité d’experts, voire une quasi-unanimité, avaient plus que fortement déconseillé cette implantation.
    « On », ça ne suffit pas, ce ne serait que de la rumeur. Il conviendrait donc d’en savoir davantage.
    Alors, s’il y en a parmi les lecteurs et rédacteurs qui sont au courant des démarches et expertises et mises en garde de l’époque, merci d’avance pour leur apport d’information historique documentée.

    Si c’est le cas, il ne s’agit pas pour autant de dire « on vous l’avait bien dit » au peuple japonais, qui bien sûr n’a jamais été consulté. Mais mettre en cause les responsables qui auront mis les avertissements à la poubelle, alors là oui. Et pénalement.

    D’une manière générale, nombre de décideurs (et pas seulement au Japon) mettent avec légèreté en danger la vie d’autrui, sans jamais être poursuivis sous ce chef d’inculpation. Ils s’en tirent alors avec des mutations disciplinaires souvent discrètes (pas forcément avec diminution de salaire), ou avec des amendes dérisoires par rapport aux dégâts économiques et humains, ainsi qu’une exposition médiatique et un opprobre public vite oubliés.
    Ils sont pourtant susceptibles de mise en cause pénale pour mise en danger de la vie d’autrui, voire empoisonnement (directement ou par complicité).


  • yvesduc 30 mars 2011 19:54

    Et quid des travaux à venir, même dans le meilleur cas, et de la santé des travailleurs travaillant dans un environnement irradié ? (métaux, etc.)


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