samedi 20 mars 2010 - par Lyric

Futuna : le cyclone Tomas, pire que Raja

Dans le Pacifique, le cyclone Tomas a touché les îles françaises Wallis et Futuna dimanche dernier (14 mars). Si Wallis a été relativement épargnée, Futuna a été dévasté.

Après le passage de Tomas, c’est le mot unanime des futuniens : « c’est pire que Raja ». Pourtant après Raja, qui avait dévasté l’île en 1986, il avait fallu 5 ans d’effort pour tout reconstruire.

Dimanche 14 Mars, à 16h, heure locale, au pire moment du cyclone, chez moi on pouvait observer un vent moyen entre 160km/h et 180km/h avec des rafales à plus de 200km/h.. Le délégué du préfet nous a même annoncé aujourd’hui qu’il y avait eu des rafales de 280km/h ; de toute façon, l’anémomètre de la station météo de l’aéroport a été arraché.

Dans mon village, Kolia, toutes les maisons ont subi de sérieux dégâts. Les « falé » traditionnels ont été les premiers à s’écrouler ; celui de mon voisin est tombé dès 11h ; sur plus de 50 falés que compte le village, seuls deux restent debout. Les « maisons en dur » ont résisté un peu plus longtemps, mais les grosses bourrasques de l’après-midi ou de la soirée ont généralement eu raison des toitures....

Les dégâts sont similaires dans les villages d’Ono et de Sisia. A Ono, même le toit de l’église -dernier refuge des habitants- s’est envolé. L’école d’Ono a perdu son toit. Le collège de Sisia est hors d’usage : il restera fermé au moins 4 semaines.

Léava, Nuku, Fiua et Vele ont été plus légèrement touchés mais quelques maisons traditionnelles sont tombées.

Sur la côte Est, par contre, c’est pire qu’ici. En plus du vent, Tomas a provoqué un raz de marée avec des vagues de 7 à 9 mètres.

J’ai pris hier la route de Poï ; peu après le col, on domine normalement le village de Laloua. Je ne reconnaissais plus rien : le village a disparu ; à la place il y a une plage de sable ; il ne reste même pas de tas de décombres : la mer a tout nettoyé en se retirant.

Je n’ai pas pu aller plus loin : l’accès à Poï et Tamana restent difficiles ; mais selon les témoignages ce n’est pas beaucoup mieux. Tavaï au Nord serait pareillement détruit.

Heureusement le cyclone est monté en puissance progressivement ; les habitants ont pu fuir avec les premières bourrasques ou les premières vagues. Ceux de la côte Est ont trouvé refuge auprès des soeurs dans la basilique de Poï, qui a résisté : la mer n’est monté que jusqu’au parvis.

C’est un miracle au vu des dégâts matériels que d’avoir si peu de victimes : aucun mort ou disparu, tout au plus une quinzaine de blessés légers. Les consignes et messages d’alerte diffusés dès le Vendredi par les 4 gendarmes de l’île et l’employé de la délégation ont très certainement contribué à un bilan humain léger.

Mercredi, 3 jours après le cyclone, le premier d’avion a pu atterrir sur l’île avec les premiers secours extérieurs : 13 militaires qui se battent auprès des habitants ; ils sont aujourd’hui 34. Les sans abris ont trouvé refuge dans les maisons ou les bâtiments encore debout ; chacun s’active à réparer ce qu’il peut même si les matériaux manquent.

Les services locaux de EEWF (l’équivalent d’EDF) ne relâchent pas leur efforts pour rétablir l’électricité ; ce n’est pas facile, beaucoup de poteaux sont tombés. Pour l’instant, une toute petite partie de l’île, le village de Léava et le quartier de l’hôpital à Kaleveleve, ont pu recouvrir l’électricité (et même internet !). Il faudra un mois d’effort, selon les ouvriers qui s’activent pour remettre le courant sur toute l’île.

Un autre chantier prioritaire est de reconstituer un réseau d’eau courante. A ce jour, la plupart des futuniens vont chercher l’eau à la source et font leur lessive à la rivière.

La totalité des cultures vivrières de l’île sont détruites. Futuna va dépendre de l’aide alimentaire pendant de longs mois.

Déjà, les enfants réclament de retourner à l’école. Ce ne sera pas facile ; non seulement les bâtiments ont été endommagés ou détruits mais la plupart des enfants n’ont plus de livres ou de cahiers. Dans ce domaine là aussi, les enfants de Futuna auront besoin de la solidarité extérieure.

Après avoir dévasté Futuna, le cyclone Tomas a poursuivi sa route sur Vanua Levu, île fidjienne qu’il a dévasté Lundi, occasionnant là non seulement des dégâts matériels mais aussi des pertes humaines.



7 réactions


    • @distance @distance 20 mars 2010 02:25

      Rouxel espèce d’imbécile heureux, c’est pas fini vos élucubrations sous cet article ?
      je vous ai signalé en ABUS et j’espère que votre commentaire sera retiré


  • @distance @distance 20 mars 2010 02:21

    Cyril bonjour

    je viens de lire votre article, ouf aucun mort ou disparu, tout au plus une quinzaine de blessés légers mais beaucoup de dégâts

    c’est un peu la honte, je m’aperçois que je ne connais pratiquement rien de Wallis-et-Futuna ; je vais faire une recherche sur wikipedia et autres et je reviendrai sur votre article demain après ma nuit de sommeil ; pour moi il est 2h17 du matin

    Salut et courage à vous et vos proches




  • domtom98845 20 mars 2010 12:37

    J’ai vécu 4 ans à Wallis et Futuna et il est connu de tout le monde que l’ile de Futuna soit sombrera dans le Pacifique (lors du dernier tremblement de terre l’ile a basculé de 0,50m) parce qu’elle se trouve juste dessus une faille de tremblement de terre et en plus elle reçoit régulièrement les cyclones.
    Heureusement l’église catholique est là et les premiers bâtiments qui seront reconstruits, avant les maisons d’habitation seront les églises, la cathédrale de POE et les maisons des 2 rois...
    Par contre la piste d’aviation qui doit être allongé depuis des années ne peut l’être pour des problèmes fonciers insolubles en raison du pouvoir coutumier ; alors si les secours ne peuvent pas atterrir à FUTUNA, les futuniens n’ont qu’à s’en prendre à eux même.
    Bon de toutes façons on n’est pas à HAITI et comme le dit une chanson calédonienne « c’est la France qui paye »......


    • obi9804g 21 mars 2010 19:45

      Tout d’abord, je constate qu’au bout de 4 ans vous n’êtes même pas fichu d’écrire correctement les noms des villages (POI et non POE). 

      Par ailleurs, je crois bien que la France a dû vous donner aussi pas mal d’argent ! Vous en avez certainement bien profité !
      Enfin, il est indécent d’écrire une critique aussi acerbe après une catastrophe pareille (les futuniens n’y sont pour rien si leur île se situe sur une faille sismique et sur la trajectoire du cyclone Tomas). Certes, l’emprise religieuse est forte, mais les futuniens ont le sens aussi des priorités. Ne les considérez pas comme des sauvages naïfs !

    • GALUTOA 23 mars 2010 14:17

      Je voudrais réagir à ce que tu viens de dire sur Futuna !! Je trouve honteux de ta part de dire des méchancetés toi qui soi-disant as vécu 4 ans à Wallis et Futuna !!!!! C hypocrite de ta part de te moquer de la situation actuelle de Futuna, tu oublies déjà l’hospitalité des gens locaux, leur gentillesse !!! Et ce qui leur arrive, c’est la nature qui décide et on ne peut rien contre !!! Concernant l’aéroport, les propriétaires ont donné à l’Etat leurs terrains,qui je vous rappelle, date de nos ancêtres, pour ce fameux aéroport et jusqu’à aujourd’hui ils ne sont tjrs pas indemnisés. L’Etat représenté par le Délégué à Futuna leur a promis qu’on va leur payer leurs biens fonciers, rien !!!! Et maintenant, ils disent qu’il s’agit d’un problème foncier avec les propriétaires des terrains concernés, hihihi !!!!! Pr tt ce qui est lié à la coutume ou à la religion, cela ne vous regarde strictement pas !!!J’ajoute aussi que Futuna n’est pas Haiti, oui, mais il s’agit d’une Collectivité d’Outre-Mer Française !! Et c’est tout à fait normal que ce soit la France qui paye !!!! Une chose que je veux ajouter aussi ce sont les papalagis qui travaillent là-bas qui gagnent très bien leurs vies, les locaux, eux vivent qu’avec la sueur de leur front !!!! Malo et Nofola !!!!!!


  • Croa Croa 21 mars 2010 23:26

    Merci Cyril !

    ... Pour cette info !

    En métropole c’est du n’importe quoi ! Les gros médias choisissent ce que l’on doit savoir. Les manifs semblent bien plus importantes à Téhéran qu’à Athène. On se doute pourquoi !
    Les cyclones seraient-ils devenus des phénomènes si banaux qu’ils ne fassent plus l’info ?

    Bon, grâce à la chance, pas de déces... Bon courage à ces gens tout de même !


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