vendredi 16 octobre 2009 - par boddah

Greenpeace invité d’honneur au Havre


Greenpeace nous a fait l’honneur d’une visite dans notre jolie ville, tôt le matin quelques militants se sont arrêtés pour visiter notre magnifique raffinerie Total, la plus grande de France…
 
 Pourquoi Total a encore provoqué une réaction de Greenpeace ? On sait déjà qu’ils font partie des plus grands pollueurs de la planète, on sait déjà qu’ils devraient payer pour l’Erika et qu’ils ne le font pas, on sait déjà qu’ils achètent à la junte birmane le droit d’exploiter le pétrole du pays d’Aung San Suu Kyi et qu’ils « emploient » des esclaves et que malgré les demandes répétées ils continuent… Cette fois Greenpeace dénonce l’action de Total au Canada, dans la province d’Alberta, Total inventeur de la destruction durable.

Pourquoi ? Parce que Total a investi plus de 8 milliards d’euros dans l’exploitation du pétrole la plus polluante. Ils n’en ont pas assez d’exercer un métier ultra polluant en trouvant cela normal de ne pas payer de taxe pour cela (même pas une petite compensation pour la nature, à part quelques spots tv pour se donner bonne conscience), ils veulent être ceux qui exploiteront les sables pétrolifères d’Alberta, la plus grande réserve de ce fléau sur terre. Effectivement, jusqu’alors l’exploitation de ces sables était trop coûteuse pour envisager une quelconque exploitation. Mais avec le pétrole qui se raréfie et augmente logiquement sa valeur, la donne change. Et puisqu’il n’y a aucune taxe de pollution, il devient très rentable d’exploiter ces sables (ou boue).

tar-sands-before-afterQuelques explications : le pétrole mélangé à des sables est très difficile à nettoyer, mais il est présent en grande quantité et directement à la surface sous forme de sorte de sables mouvants. Total (et Shell) prévoient donc de nettoyer ce sable pour séparer le pétroles du reste « inutile », et pour cela, ils envisagent d’utiliser beaucoup d’eau et de polluants, les deux étant bien sûr inutiles et inoffensifs.

773500Pour ces raisons, donc, hier matin, à 7h15 les militants de Greenpeace ont pénétré dans l’enceinte de Total, et comme à leur habitude ils ont affiché quelques banderoles. Effectivement, tout autre action est poursuivie en justice et coûte beaucoup trop d’argent à l’association qui n’a pas les même moyens que ceux qu’elle combat. Bref, trois banderoles ont été déployées : la première, la plus grande sur un bac, et les deux autres sur de jolies cheminées. Cette action visait à avertir la population de ce qui se trame mais aussi de faire réagir notre président à deux mois du sommet de Copenhague. Les premiers étant aveugles et le deuxième sourd, je ne suis pas sûr de l’efficacité, pourtant il est toujours utile de le faire, même en vain…

totalBien sûr Greenpeace ne s’arrête pas là, ses actions se portent sur tout les continents et plus spécialement au Canada, d’ailleurs certains des militants aux banderoles étaient de ce grand pays. Pendant que les militants grimpaient sur les cheminées, au Canada de grands panneaux publicitaires de Total étaient détournés. « Il s’agit d’un crime climatique commis en toute impunité, explique Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France. Les sables bitumineux, c’est la façon la plus sale et la plus chère d’extraire et de produire du pétrole. Le pétrole issu de ces sables génère cinq fois plus de gaz à effet de serre que celui issu des gisements classiques. L’exploitation de ce pétrole nécessite aussi un gaspillage ahurissant d’énergie (gaz, électricité, carburant, etc.) et d’eau. » « Comment les responsables politiques peuvent-ils prétendre sauver le climat s’ils laissent des groupes pétroliers, des États, et des intérêts économiques divers, investir dans des secteurs aussi catastrophiques pour l’environnement et le climat que l’est par exemple, l’exploitation des sables bitumineux, s’interroge Yannick Rousselet. Alors qu’on nous parle sans relâche de “moralisation” du capitalisme, on laisse Total, Shell et d’autres commettre un crime climatique en toute impunité. Nous interpellons le président de la République Nicolas Sarkozy et ses collègues européens pour qu’ils interviennent et interdisent de telles pratiques.  »

photo_lg_albertaLorsque l’on parle de grands changements à faire, lorsque l’on parle de la révolution deCopenhague, nous ne pouvons laisser les entreprises continuer à faire comme si de rien était, nous devons forcer nos dirigeants à arrêter ceux qui ne pensent qu’à l’argent facile sans chercher le durable, nous devons forcer nos dirigeant à prendre nos intérêts en priorité et non ceux de ceux qui leur remplissent le porte-monnaie. La corruption (ou le lobby si vous préférez) est mondiale et envahit nos hémicycles, il est temps que l’électeur reprenne le pouvoir de ses voix. Pour cela, Greenpeace est un bon exemple et un chevalier exemplaire. Le pétrole va disparaître, nous devons nous préparer à ce fait et nous devons contraindre les entreprises qui veulent toujours plus à accepter elles aussi l’idée que ce temps est fini, si Total veut continuer à faire de l’argent, ils doivent se tourner vers des énergies plus propres, ce n’est pas en détruisant notre écosystème que le problème va se résoudre.

alberta-tar-sandsPour imposer aux entreprises (et non aux consommateurs) une taxe sur la pollution, pour faire que Copenhague soit le début d’une nouvelle ère et non la conclusion de notre disparition programmée, nous devons soutenir le combat de Greenpeace etsigner la pétition pour Copenhague. Mes amis, le pouvoir est entre nos mains pour faire en sorte que nos actes, aujourd’hui plus écologiques, ne soient pas noyés dans la pollution croissante des grandes entreprises qui se croient encore au dessus des lois…

source : LGV



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