La centrale nucléaire de Paluel subit un incendie
NUCLEAIRE. "Un début d’incendie s’est déclaré hier matin dans la centrale de Paluel nécessitant d’importants secours et l’arrêt d’une unité de production". Il fallut qu’un italien nous informe par un de ses articles sur ce qui se passe en France, pour nous apprendre qu’il y a eu un incendie hier matin à la centrale nucléaire de Paluel. Très (trop) peu de trace de ce « faits divers » dans les grands médias français qui, visiblement, y réfléchissent à deux fois avant de publier un article sur ce sujet « radioactivement sensible ».
La centrale, qui utilise l’eau de la Manche pour son refroidissement, dispose de quatre réacteurs nucléaires de 1300 MW chacun. Le chantier des réacteurs de la centrale a débuté en 1977 et s’est terminé en 1986.
Environ 1250 personnes travaillent à la centrale de Paluel. En mars 2007, les syndicats CGT et UFICT s’inquiètent des conséquences supposées de la suppression de 70 postes, qui remettrait en cause la sûreté des installations et la sécurité des salariés.
La tempête en Manche du 23 juin 2004 a provoqué une arrivée massive d’algues dans les tambours filtrants de la station de pompage du circuit de refroidissement. Tous les réacteurs de la centrale ont alors été arrêtés. L’incident a été classé au niveau 1 (anomalie) de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).
Hier matin, l’évènement aurait pu être bien plus catastrophique si l’incendie s’était répandu. Sur Paris-Normandie, on parle de "coup de chaud à Paluel" :
"Plus de peur que de mal hier matin à Paluel. Mais un gros déploiement de forces et beaucoup d’animation autour de la centrale nucléaire. Vers 3 h 30, un début d’incendie - quelques flammes puis un dégagement de fumée - s’est déclaré dans la salle des machines de l’unité de production n°3, dans la partie non nucléaire de l’installation. Aussitôt, les équipes internes de première et seconde intervention sont passées à l’action. Les secours extérieurs ont également été immédiatement avertis. Au total, une quarantaine de pompiers est intervenue sur les lieux et a maîtrisé l’incendie en une demi-heure."
Avec une centrale nucléaire, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Le moindre problème peut se transformer en un tragique accident historique et pourtant, nous cultivons toujours et encore plus l’exploitation de centrales nucléaires.
Alors qu’en ce moment des pressions pour empêcher la manifestation de Colmar se font sentir, cet incendie à Paluel vient apporter de l’eau au moulin afin de faire prendre conscience de la dangerosité des centrales nucléaires et de leurs conséquences irréversibles.
Visiblement des responsables comme le directeur du site Conrado Perez en ont bien conscience : "Les incendies entrent dans le cadre du plan conventionnel. On cherche alors à mobiliser nos ressources internes puis à alerter les ressources externes : pompiers, experts nationaux… Nous sommes toujours sur un principe de précaution : nous préférons déployer des moyens surdimensionnés, même si ce sont souvent des incidents minimes, plutôt que nous faire piéger".
Mais est-ce suffisant et combien assument leurs responsabilités ? Ce n’est sûrement pas le cas de la centrale de Fessenheim !