jeudi 10 novembre 2011 - par Jean Lannes

La réapparition du loup en France

Depuis la fin du XXème siècle, les montagnes et forêts françaises voient réapparaitre un hôte qui avait disparu depuis les années 30 : le loup. Malgré l’extermination subie dans le passé, le loup a su se réintroduire naturellement dans nos contrées, ce qui fait la joie des défenseurs de la nature et suscite la crainte des éleveurs. Faut-il s’inquiéter ou se réjouir de ce retour ?

Extermination du loup

Le loup est un mammifère carnivore appartenant à la famille des canidés et à l’espèce Canis Lupus. On le retrouve généralement dans les régions boisées et montagneuses d’Eurasie et d’Amérique du Nord. Le loup vit, se déplace, et chasse au sein d’une meute structurée où la hiérarchie et la communication sont très développées. Contrairement à son parent le chien, qui a préféré s’allier aux hommes dans l’intérêt d’obtenir nourriture et protection, le loup est resté à l’état sauvage. La sous-espèce de Canis Lupus la plus répandue en Europe est celle du loup gris.

Au XVIIème siècle en France, on comptait près de 30 000 loups. Mais cet animal a toujours, depuis le Haut Moyen Âge, suscité la peur et le rejet des hommes. Ceci peut s’expliquer en quatre points :
- L’influence de l’Église catholique pour laquelle le loup, animal vivant dans l’obscurité et le mystère des forêts, représentait un Mal à éradiquer
- L’existence d’attaques d’humains, très courantes en temps de guerre
- La concurrence avec les éleveurs qui, pour les moins équipés, voyaient leur bétail régulièrement dévoré
- La transmission de la rage suite aux travaux de Pasteur

Cette crainte du loup est notamment à l’origine de la création par Charlemagne des louveteries, service chargé de protéger les personnes et les éleveurs des attaques de loups. Aussi, l’exemple le plus caractéristique de cette méfiance à l’égard des loups reste le mythe de la bête du Gévaudan.

Cet article ne s’attache qu’au cas de la France mais dans les autres régions du monde, comme en Russie ou en Amérique du Nord, les loups ont également été victimes d’une chasse intensive pour leur viande et leur fourrure.

Réapparition en France

S’il restait encore près de 500 loups en France en 1900, cette espèce a totalement été éradiquée du territoire depuis les années 30. Cependant, le mois de novembre 1992 a sonné l’heure du grand retour quand deux spécimens ont été aperçus dans le Parc national du Mercantour dans les Alpes-Maritimes. Cette réapparition naturelle s’est faite depuis les Apennins en Italie où quelques loups avaient survécu à l’extermination.

Depuis, le loup a recolonisé une bonne partie du territoire, des Pyrénées au massif vosgien. Aujourd’hui, on recense plus de 200 loups en France métropolitaine et 27 zones de présence permanente (ZPP). L’espèce est protégée par la convention de Berne (1982), les directives européennes de 1992 et 1997, ainsi que l’arrêté du 23 avril 2007 la comptant parmi les mammifères protégés sur l’ensemble du territoire.

Selon le WWF, « par le rôle qu’il joue dans la chaîne alimentaire, le loup participe à l’équilibre de la nature et de la montagne ».

Une menace pour l’homme ?

Par nature, le loup est un animal qui n’a pas pour habitude de s’attaquer à l’homme, espèce bien trop étrange et imprévisible, à ses yeux, pour constituer une proie facile. Ainsi, le loup craint-il l’homme et a tendance, lors d’une rencontre, à se tenir à distance.

Malgré tout, il est arrivé que, dans des cas de loups enragés ou affamés, ces derniers s’attaquent à des humains, en particulier à des enfants ou à des femmes (qui se soulageaient dans la forêt). Après dépouillement des registres paroissiaux, l’historien Jean-Marc Moriceau a dénombré plus de 1 100 cas de prédation du loup sur l’homme du XVIème siècle jusqu’au début du XXème, soit environ 3 par années.

Ces attaques ont une forte tendance à se multiplier lors des périodes de grand conflit, où les nombreux cadavres donnent aux loups un goût prononcé pour la chair humaine. Dans son ouvrage Les loups (Larousse, 2003), Geneviève Carbone évoque ce tragique incident où, en 1812, 80 soldats de l’armée napoléonienne furent tous dévorés, dans le centre de la France, par une horde constituée de plusieurs centaines de loups.

Menace pour les éleveurs

Au-delà des attaques sur les humains, qui restent très rares et occasionnelles, la principale controverse autour de la présence du loup reste la menace pour les éleveurs.

Contrairement à la Normandie (très peu d’élevage) où la cohabitation avec le loup a été très positive (réf. Xavier Halard), les régions montagneuses où l’élevage et le pastoralisme sont importants abritent leur lot d’éleveurs en colère. Si la population française se montre plutôt favorable à la réapparition du loup, les possesseurs de bêtes ne sont pas de cet avis et craignent légitimement pour leur gagne-pain.

Cependant, il existe aujourd’hui différentes méthodes pour contrer ce problème. La rentrée des bêtes dans leur enclos (ou grange) protégé pendant la nuit, l’émission constante d’un signal sonore (inaudible pour l’homme) qui tient les loups à distance, et surtout la présence de chiens de protection, méthode de plus en plus répandue et efficace.

Malgré la croissance (10 à 30% par an) des populations de loups en France, les attaques de brebis tendent à diminuer. Selon le ministère de l’Écologie, les mesures de protection précédemment citées ont permis de faire chuter le nombre des attaques : 2 800 brebis tuées en 2002, 2 200 en 2003.

L’État français étant favorable à la réapparition du loup, il se doit de venir encore plus efficacement en aide aux éleveurs en encourageant financièrement ce genre de dispositifs. Aussi, il est totalement anormal que les tirs de loups soient limités (2 par an d’ici avril) pour les éleveurs. La liberté d’une espèce à exister est une chose, la défense légitime du bétail en est une autre.

Point important : il est paradoxal de constater que, si l’on remonte aux origines de la cause, la multiplication des attaques de bétail est due aux activités humaines abusives comme la déforestation et la chasse intensive réduisant le nombre de proies sauvage pour le loups (Le Loup : biologie, mœurs, mythologie, cohabitation, protection…, de Jean-Marc Landry, éditions Delachaux & Niestlé).

Le cas de l’ours

Contrairement au loup qui a recolonisé naturellement nos forêts, l’ours a été réintroduit volontairement en France en 1996 dans les Pyrénées. Mais à l’instar de son cousin éloigné (les deux espèces proviennent du Miacis), l’ours brun familier aux européens représente une menace plutôt faible pour l’homme.

D’une nature timide et craintive à notre égard, il évitera également de croiser le chemin du randonneur. Omnivore, son alimentation est surtout à base de racines, de baies et de poisson. Ainsi, le bétail ne représente-t-il que 8% de son alimentation. Il représente donc une menace moindre pour les éleveurs, d’autant que sa prolifération est beaucoup moins importante que celle du loup.

Il est chassé depuis la préhistoire pour sa viande et sa fourrure. Sa disparition date des années 80 et est due essentiellement à la destruction de son habitat naturel. En 1868, dans son ouvrage Les Merveilles de la nature, Alfred Brehm écrivait : « Les beaux temps de l’ours sont passés. L’espèce ne peut plus demeurer que dans les lieux que l’homme n’a pas encore envahis. (…) L’extension toujours croissante de l’homme sur la terre chasse l’ours et finira par le détruire complètement dans l’Europe centrale et méridionale ». Le temps lui a donné raison. De nos jours, 6 espèces d’ours sur 8 sont menacées d’extinction.

Du devoir de préserver

Si les abus et les excès de l’homme ont entraîné, en France comme partout dans le monde, la disparition de certaines espèces comme le loup et l’ours, ces erreurs tendent aujourd’hui à se corriger. Dans les Alpes, la nature a repris seule ses droits et le loup prolifère à nouveau. Dans les Pyrénées, il aura fallu compter sur les actions des défenseurs de l’environnement pour que l’ours soit réinséré dans son cadre naturel.

Il serait caricatural de voir l’homme comme le grand méchant destructeur de la Nature, il est simplement une espèce, la plus évoluée, en expansion. A titre d’exemple, si les rats, les fourmis ou les loups jouissaient aujourd’hui de cette supériorité, nul doute que notre espèce aurait déjà disparu depuis longtemps sans qu’aucun de leurs membres ne lève le petit doigt pour notre survie. La loi de la Nature est ainsi, une lutte permanente pour la survie. Cependant, tout porte à croire que nous, humains, sommes bien plus que de simples animaux au cerveau primaire. Il est donc de notre devoir éthique de protéger et de veiller au mieux à l’équilibre de la biodiversité, tout en s’assurant la sécurité qui nous est due.

A nous de gérer au mieux ce retour naturel et légitime des populations animales par la régulation et les mesures de protection de notre bétail (voir le film sur les chiens de protection). Si les villes que la civilisation nous a apportées nous appartiennent de droit, la forêt, elle, doit demeurer propriété du sauvage.

Christopher Lings ( Enquête & Débat )



49 réactions


  • morice morice 10 novembre 2011 09:01

    demain, la réapparition du supporter du PSG ? pour sûr. Aussi dangereux que le loup, mais nettement moins intelligent...


  • BOBW BOBW 10 novembre 2011 10:26

    LoL les loups ont bon dos ,il a été constaté qu’une grande partie de moutons ont été décimés par des chiens errants.


    Pour les « moutons »(ovins et humains) les véritables loups et prédateurs ne sont pas toujours ceux à qui l’on pense en premier...

    • Bilou32 Bibi32 10 novembre 2011 19:40

      En effet, les attaques de chiens peuvent faire des gros dégats dans les bergeries... Jusqu’à 60 brebis mortes chez un éleveur. Pour moi, deux fois une brebis égorgé dehors, et 27 étouffés en bergerie (c’est très con un mouton !). Et là pas d’indemnités sauf si on identifie les chiens et leur propriétaire ou si l’on s’assure (très cher !). Mais ici pas de loup donc pas d’attaque de loup indemnisable. (Le cas de l’ours dans les Pyrénées proches est identique). Et tu as raison, la prédation des banquiers et des organismes sociaux est bien plus terrible !


  • blatte 10 novembre 2011 11:16

    Article intéressant mais pourquoi l’homme serait « l’animal le plus évolué » ? Tous les autres animaux n’ont cessé d’évoluer depuis des millions d’années, ils le sont tous autant que l’homme. La vie sur terre n’est pas une succession d’espèces qui tend a aller vers quelque chose de plus en plus humain avec certaines espèces qui s’arrêtent en chemin !
    Quant à l’affirmation que si les rats, les fourmis ou les loups jouissaient de cette supériorité, l’homme aurait disparu, cela me semble aussi étrange : un super-prédateur tel que le loup, n’a aucun intérêt à faire disparaitre une espèce, il est plutôt garant d’une grande biodiversité, il attaque les espèces en grand nombre (tout simplement parce qu’ainsi elle sont plus facile à chasser) et ainsi favorise les autres espèces, etc... Les ours, les loups et les lynx cohabitent sur un territoire sans problème car ils occupent des niches écologiques légèrement différentes.
    Chaque espèce à un rôle dans chaque écosystème et le but n’est pas de faire disparaitre les autres ! Il n’y a que l’homme qui exploite tout ce qui peut jusqu’à la disparition.
    Sinon je suis d’accord avec le reste de l’article.


    • Jean Lannes Christopher Lings 10 novembre 2011 11:32

      « Article intéressant mais pourquoi l’homme serait »l’animal le plus évolué«  ? Tous les autres animaux n’ont cessé d’évoluer depuis des millions d’années, ils le sont tous autant que l’homme »


      C’est une question de cerveau. Nous, humains, sommes dotés d’un cerveau néo-mammalien nous permettant de traiter beaucoup plus d’informations. Ainsi nous nous interrogeons sans cesse sur notre existence, le sens de notre vie, l’existence d’un Dieu, du Bien, du Mal. Nous avons aussi développé la capacité d’avoir de l’Éthique... etc. Sans parler de notre formidable créativité et inventivité !

      Vous en connaissez beaucoup des espèces qui ont été capables de se libérer de la gravité et de l’atmosphère terrestres en voyageant dans l’espace et en posant le pied sur une autre planète ? Moi non...

      A part ça, merci pour votre commentaire.

    • blatte 10 novembre 2011 11:45

      Mouai, aucune base scientifique pour cette affirmation quoi... Se regarder le nombril et dire : ce que j’ai fait les autres ne l’ont pas fait donc je suis plus évolué ne veut strictement rien dire.
       Vous arriverez vous nu dans l’océan, à survivre toute l’année ? La baleine oui ! Pourtant je n’irai pas dire que c’est l’animal les plus évolué !
      Quant au cerveau néo-mammalien... Ce concept est depuis longtemps abandonné en neurologie moderne !
      Et votre vision de l’évolution est malheureusement complétement faussé par des vision deterministe.


    • Jean Lannes Christopher Lings 10 novembre 2011 12:00

      Je pense que notre intelligence est supérieur à celle des animaux, c’est tout. Je ne suis pas scientifique.


      Mais après, rassurez-vous, je ne rabaisse en rien les animaux à un stade primitif. J’ai d’ailleurs souvent plus de respect et d’admiration pour eux que pour les gens de ma propre espèce...

    • blatte 10 novembre 2011 12:43

      Moi je le suis et j’adore remettre de la science dans les affirmation des gens smiley
      Je considère qu’elle aide énormément à se forger des opinions et réfléchir en connaissance de cause.
      Mais je ne suis pas inquiète : votre article dans son ensemble est plutôt pas mal, vous exposez les faits en citant vos sources puis vous en tirer des conclusions pour vous faire des opinions. Sauf dans ce dernier paragraphe, c’est ce qu’il m’a gêné, vos faits (l’homme est plus évolué) étaient faux.
      Bonne continuation !


    • Jean Lannes Christopher Lings 10 novembre 2011 13:11

      Non ce n’est pas faux, c’est juste relatif. Chacun voit l’aboutissement de l’évolution à sa manière.


      Avez-vous lu Le Principe de Lucifer de Howard Bloom ?

    • roro46 10 novembre 2011 15:29

      « Je pense que notre intelligence est supérieur à celle des animaux »

      Mais nous sommes des animaux !

      (à moins que nous soyons des végétaux ou des minéraux... mais à part ça, je ne vois aucune autre solution)


    • Spip Spip 10 novembre 2011 20:05

      Évolution n’est pas forcément synonyme de performance.


    • Jean Lannes Christopher Lings 10 novembre 2011 11:26

      Venant d’un mec qui a écrit deux articles depuis son inscription... c’est limite !


      Et soit dit en passant, je trouve ce genre de sujet beaucoup plus importants et intéressants que beaucoup des thèmes politiques qui sont abordés ici (par moi-même y compris).

    • Akwa Akwa 10 novembre 2011 11:51

      Je suis d’accord avec Lings : avec les articles sur Sarko ou la finance, on frôle l’indigestion. Les articles aux sujets scientifiques sont quand-même bienvenus.


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 novembre 2011 11:40

    il y a quand meme une polemique pour savoir s’il est venu tout seul, ou si on l’a reintroduit......


  • LE CHAT LE CHAT 10 novembre 2011 11:51

    la réitroduction du loup est une necessité , comme celle du lynx !
    faute de prédateurs , les cervidés et sangliers proliférent ces dernières années....


  • zadig 10 novembre 2011 12:23

    Bonjour,


    Je n’ai pas compris le sens de cette phase :
    « La transmission de la rage suite aux travaux de Pasteur »

    « Aussi, l’exemple le plus caractéristique de cette méfiance à l’égard des loups reste le mythe de la bête du Gévaudan ».
    La bête du Gévaudan ce n’est pas un mythe :

    Une étude très intéressante du muséum est à lire :

    La bête du gévaudan

    Salutations


    • Jean Lannes Christopher Lings 10 novembre 2011 13:16

      Les travaux de Pasteur ont fait du loup le principal vecteur de la rage, ce qui a contribué à susciter la méfiance des Hommes.


      Oui la bête du Gévaudan n’est pas un mythe, erreur de mots. Mais je parle du mythe dans sa globalité. Les gens s’imaginaient des choses insensées et la presse à sensation y contribuait aussi.

  • jef88 jef88 10 novembre 2011 12:37

    La déforestation ???
    Je m’amuse...
    Dans les Vosges la forêt gagne du terrain tous les ans depuis les années 50 !!!!


    • Jean Lannes Christopher Lings 10 novembre 2011 13:17

      Vous avez raison mais quand je parle de déforestation, je parle en général : dans l’histoire et dans le monde.


      Cela ne concerne pas la France. Il est vrai que j’aurais du préciser.

    • roro46 10 novembre 2011 15:34

      Encore faut-il voir de quelle forêt il s’agit quand on dit que celle-ci gagne du terrain.
      En surface peut-être, en qualité - propre notamment à voir se développer une biodiversité qu’il est urgent de laisser se reconstituer, on est surement loin du compte.


    • PerVerseau 10 novembre 2011 20:36

      Ta raison jef88, je ne voudrais pas voir nos ballons recouvert de forêt, cette montagne c’est également celle des hommes et des traditions pastorales qui contribuent à garder nos magnifiques paysages ouverts. De plus nous ne manquons pas de forêts pratiquement 40% de la région en est recouverte, qui dit mieux ?


    • PerVerseau 10 novembre 2011 20:58

      @ roro46

      Les forêts qui gagne du terrain sont des forêts subies, pour faire simple se sont des forêts pseudo-naturels et de ce fait elles se développent toutes seules sans l’intervention de l’homme c’est à dire que poussent les essences les plus favorables au milieu (hêtres, sapin pectiné, essence introduite tel que l’épicéa, ....) ces forêts que nous pouvons considérer comme naturelles quand elles arrivent à leur stade dit « CLIMAX » ne représentent pas forcement une diversité biologique des plus importantes mais en contre partie elles sont durable (équilibre écologique viable), car adaptées au milieu. Vous trouverez une biodiversité plus intéressante ( faune et flore) dans les forêt qui font partie du programme LIFE / Man On Biosphère, programme de gestion durable et intégrée de la biodiversité ... MAIS SATISFAISANT POUR QUI ???


    • jef88 jef88 10 novembre 2011 22:21

      perverseau....
      bien d’accord !
      les forêts de « repousse » sur des friches sont plus diversifièes que les plantations d’épicéa


  • Marianne Marianne 10 novembre 2011 19:27

    Article intéressant mais il me semble angélique concernant les risques sur l’homme et les troupeaux. Je ne comprends pas personnellement qu’on réintroduise artificiellement ces animaux prédateurs dans des lieux où il y a des troupeaux d’élevage et des randonneurs. C’est cruel pour les animaux, surtout qui n’ont pas l’habitude de fuir et se défendre, dangereux pour l’humain.


    • Bilou32 Bibi32 10 novembre 2011 19:49

      Jusqu’à preuve du contraire, le loup est revenu tout seul... Depuis l’Italie pour les Alpes, et peut-être depuis le Portugal et l’Espagne pour les Pyrénées (sa présence permanente dans la partie française de ce massif n’est pas certaine). Et puis avec ce que touchent en primes les éleveurs qui transhument, ils doivent supporter quelques inconvénients, ou bien alors faire comme moi : garder leur bêtes dans leur élevage.


  • PerVerseau 10 novembre 2011 20:18

    L’homme un espèce supérieure et, bien en voila une drôle d’idée remplie de non sens. L’homme dans son état actuel est juste un maillon de l’évolution (à l’échelle géologique) qui est loin d’être achevée... Comment évoluerons nous, nul ne peut le dire à ce jour, de plus la transmission de notre patrimoine génétique est largement corrompu par les initiatives médicales et scientifiques qui affaiblissent le potentiel d’adaptation de tout être vivant à son environnement, si ce ne sont pas les guerres qui auront raison de nous la science finira le travail, mais je crois que j’aborde un sujet qui s’égare de l’article.... 

    J’étudie les (évolution, facteur limitant, adaptation des espèces) écosystèmes forestier du domaine continental tout au long de l’année et le constat est le suivant : les populations de grand gibier (chevreuil, cerf, sanglier) représente à ce jour un réel problème qui concerne directement l’équilibre des milieux naturels ou non (forêts, exploitations, prairies, etc...) faute à une gestion cynégétique sérieuse inexistante en partie due aux faveurs accordés à la chasse pas toujours très raisonnable et peu portée sur la gestion des ressources naturelles. Ceci reste une distraction pour les uns et mise en valeur de leur égo pour d’autres (les chasseurs sont trops souvent étrangers à la région !) et c’est dommage car beaucoup de locaux voudrait ce réapproprié la possibilité de chasser (trop chère pour eux) intelligemment et participer activement à une dynamique de gestion seine et respectueuse des milieux naturels...

    Petit tabou que je voudrais enfin lever et cela plus pour des raisons plus écologiques que sentimentales, nous devons soutenir la réintroduction des prédateurs qui jouent un rôle important quant à l’équilibre des écosystèmes et d’autre part pour ma SÉCURITÉ (200/250 jours par an en forêt) car j’ai bien moins à craindre du loup ou des ours que des balles perdues par les chasseurs smiley


  • klif 10 novembre 2011 21:38

    bonjour,
    je précise avant tout que je suis pour une cohabitation intelligente entre loup et élevage. j’ajoute que je pratique l’élevage de brebis dans les alpes du sud depuis une dizaine d’années et j’ai subit des attaques de loups. certains commentaires révèlent un méconnaissance totale de la réalité sur le terrain. j’élève des brebis et de ce fait je leur doit protection contre les intempéries, les voleurs, les prédateurs etc.. c’est une sorte de contrat moral.
    beaucoup de faux écolo me disent souvent « les brebis tuées par des loups sont remboursées, tout va bien ». malheureusement , et contrairement à eux, je ne considère pas mes moutons comme un bout de viande sur patte... et quand bien même ce serait le cas, prenons un exemple, j’ai un salon de coiffure, tous les soir des voyous cassent la vitrine, le matin on me rembourse et je reconstruit la vitrine, quel quotidien épanouissant... ! y’a de quoi devenir fou non ? donc le remboursement c’est un faux arguments, on ne peut pas travailler comme ça. 
    de plus il faux pouvoir prouver que c’est un loup qui a attaqué. mon alpage fait plusieurs milliers d’hectares, avec 500 brebis. il faudrait qu’après ma journée de 10h (7j/7) je compte les brebis (de nuit à 2000m d’altitude), si il en manque une il faut partir chercher le cadavre dans ces immensités. si je tarde à trouver le cadavre des sangliers ou autre auront tout bouffé et là on ne peut plus rien prouver...
    je met au défis toutes ces personnes qui nous accusent de profiter des primes en faisant la sieste sous un arbre de venir passer juste une semaine en alpage pour assumer la quantité de travail que ça représente d’être responsable d’un troupeau en montagne au coté de prédateurs de plus en plus nombreux (certes il y a des chiens qui attaquent, mais ici dans le sud c’est devenu minime par rapport aux attaques de loups).. et puis sachez que c’est un métier qui n’a pas évolué depuis un siècle (sauf le portable). en france, les cabanes de berger n’ont pas d’électricité (ou si peut), sont souvent accessibles qu’après au moins 1h de marche, nous vivons à l’eau de source plutôt fraiche en automne, etc... alors nous opposer à l’écologie me fais bien rire..de plus nous entretenons les espaces ouverts dont profitent les randonneurs ainsi que la flore et la faune sauvage, et enfin nous travaillons aussi pour qu’il y ait une alternative aux steacks aux hormones dans vos assiette. le respect de la nature est là.
    pour finir (enfin pour raccourcir) le loup révèlent les problèmes économiques de la filière ovine en france qui agonise (le prix de revient de l’agneau n’a pas bougé de puis les années 80 !).
    tout ça pour dire que c’est un problème bien trop complexe pour le résumer à des primes (hein Bibi32 !), et à de vulgaires oppositions entre éleveurs et écolos.


    • eric 11 novembre 2011 08:49

      A klif, bien d’accord avec vous. Chez nous les Loups reviennent et le coup de mettre tous les moutons dans un enclot toutes les nuits sur l’alpage.... Mais effectivement, si ces question étaient gérées exclusivement entre gens compétent et de bonne volonté, on trouverait des solutions.
      Elles sont sont souvent parasitées par des alterécolobio au rôle particulièrement néfaste.
      On a déjà vu cela dans les année 80 avec des militants qui s’enchainaient à des chênes de haute futaie pour qu’on ne la abattent pas,sans comprendre que la forêt jardinée à la française,si on ne l’entretient pas, elle disparaît en tant que telle. Aussi bien, on a l’impression que dans leur espèce de nihilisme anti humaniste, ces écolos sont plus pressés de sacrifier les ruraux que de s’immoler eux mêmes sur l’autel du « développement durable ».
      Je crois que les locaux le comprennent de plus en plus. Dans la vallée voisine encore plus touchée, les pierres commencent à fleurir d’inscriptions qui dénoncent moins les loups que ces citadins en mal de « rur-banisation ».
      C’est pas toujours très fin, mais cela dénote d’une bonne compréhension des problèmes : par exemple, « Pendons les écolo tant qu’il reste des arbres... »


  • Radix Radix 10 novembre 2011 22:03

    Bonsoir

    Quel est le loup le plus nocif entre les centrales d’achat et le prédateur naturel ?

    Il est vrai pour les producteurs qu’ils ont essayé de s’organiser en créant des coopératives d’achat, le problème c’est qu’au bout de très peu de temps les dirigeant ont été achetés par divers avantages et que la coopé était à refaire !

    Essayez une coopé avec un mandat de trois ans maxi et non renouvelable pour l’équipe dirigeante et .... miraculeusement les loups ne seront plus un problème, du moins les vrais !

    Radix


  • liebe liebe 10 novembre 2011 22:04

    Bonsoir, 

    Je souhaiterai revenir sur le mythe de la bête du Gévaudan. Il me semble important de souligner que la bête a été plutôt identifiée comme un très gros chien, d’une espèce utilisée alors en afrique du nord, que l’on habillait avec une cuirasse criblée de piques (ce qui expliquait pourquoi les gens ne reconnaissaient pas le loup et voyaient plutôt une bête avec des piquants ; mais aussi pour quelles raisons la bête tirée même à distance se relevait) 
    Le loup n’attaque jamais l’homme disait un ami de la famille Gérard Ménatory qui a créé le parc aux loups dans le Gévaudan. 
    Il en a peur. Par contre, les déforestations, la présence humaine également , dans les forêts, la disparition des petits gibiers, mais aussi la tentation provoquée par la présence des moutons dans les alpages l’oblige à bouger constamment. Je ne suis pas contre les bergers et je suis d’accord qu’il faut arriver à instaurer une bonne entente entre les bergers et les loups. Néanmoins, il faut aussi penser que des attaques il y en a toujours eu , et il y en a encore même dans des zones où le loup n’est pas présent. Mais on lui présente des moutons, il a faim, il se sert... Il ne connait rien à l’économie de marché, lui,il a juste besoin de viande pour nourrir sa famille. Des chiens qui divaguent nous en voyons, et je trouve proprement injuste qu’il faille choisir entre le chien et le loup pour être indemnisé, pour les bergers. Les bergers devraient être indemnisés pour la perte qu’ils ont subit et non en fonction de l’animal qui a tué ! Ensuite, si on retrouve le proprio du chien, et bien c’est lui qui est responsable de laisser divaguer son chien. 
    J’entendais un forestier l’autre jour à la radio qui demandait que les chiens soient tenus en laisse lorsqu’il se promène avec son maître dans la forêt. Sinon, il leur arrive d’attraper un chevreuil ou un petit gibier. Il ne le tue pas mais il le blesse, le laissant agoniser. Le chien tue souvent plus par plaisir que parce qu’il a faim, car il lui arrive de manger dans les poubelles ou bien certains sont même nourris par leur maître. 
    Il faut donc que tout le monde fasse un effort, il n’y a pas que les bergers, même si la solution de les parquer dans un terrain en alpage, gardé par des patous, peut être une solution. Il me semble qu’auparavant les bergers restaient pour garder les troupeaux à l’alpage... Peut être que je me trompe, mais je ne crois pas pour avoir assister à bon nombre de transhumances... 
    Il me semble aussi important d’arrêter la déforestation sauvage telle qu’on la pratique, ainsi que l’urbanisation croissante afin de permettre à ces canidés de trouver dans la nature ce dont ils ont besoin. Il faudrait :aussi permettre aux bergers d’avoir des patous, voire les aider dans les alpages ; arrêter de laisser divaguer les chiens , même lorsque nous nous promenons en forêt ; et permettre aux bergers de vivre de leur travail en augmentant le prix du mouton. ;permettre aussi aux bergers d’être indemnisés que ce soit lors d’une attaque de loup ou de mouton ; en bref, il existe des solutions, et sans aucun doute d’autres , mais voulons nous réellement la trouver ? 
    Dans tous les cas merci pour votre article. Il permet de parler d’un sujet parfois épineux mais important




    • lm ragnarokk 13 février 2020 09:33

      @liebe
      Bonjour Liebe. Je voudrais vous faire part de mon desaccord concernant l’utilisation du mot « mythe » dans votre commentaire. La Bete du Gevaudan ni une legende ni un mythe. A ce jour, sa veritable nature n’est pas connue, seulement theorique. 


    • lm ragnarokk 13 février 2020 09:33

      @liebe
      Bonjour Liebe. Je voudrais vous faire part de mon desaccord concernant l’utilisation du mot « mythe » dans votre commentaire. La Bete du Gevaudan ni une legende ni un mythe. A ce jour, sa veritable nature n’est pas connue, seulement theorique. 


    • lm ragnarokk 13 février 2020 09:33

      @liebe
      Bonjour Liebe. Je voudrais vous faire part de mon desaccord concernant l’utilisation du mot « mythe » dans votre commentaire. La Bete du Gevaudan ni une legende ni un mythe. A ce jour, sa veritable nature n’est pas connue, seulement theorique. 


  • Christophe 11 novembre 2011 00:48

    Ce sujet sera toujours un lieu incompréhension entre ceux qui vivent sur la montagne de génération en génération, et les autres.

    Il y a plusieurs manques dans cette présentation. Tout d’abord, pour les alpes, des inversions de faits sur le boisement/déboisement. La désertification n’est pas évoquée. Les difficultés de l’élevage du mouton non plus. Je ne pense pas que ca soit très différent dans les pyrénées. (s’il y en a qui ont des données....)

    Pour avoir de la famille dans les hautes alpes (Champsaur, Devoluy, Valgaudemar), voici l’historique pour les hautes alpes
    Les vallée étaient surpeuplées jusque dans les années 40, avec une très grande pauvreté. Le surpeuplement est très ancien, et est lié au fait que les alpes ont été de sanctuaires de liberté pour des peuples parfois pourchassés. (catarrhes, guerres de religion) Des communes très peuplées vivaient en autarcie complète, et en communauté (terres indivises, répartis chaque année, sans propriété individuelle, justice communautaire locale. Parfois des sortes de petites républiques issues du moyen age, et qui ont été intégrées très récemment dans le droit français). L’élevage du mouton était généralisé, et quasi seule source de revenus, le reste étant vivrier (autarcie). La déforestation était massive. Les pentes étaient broutées jusqu’en haut. Il y avait un maque de bois (surtout de bois d’œuvre, planches, charpente, etc...) Le Dévoluy, qui parait très boisé aujourd’hui était quasiment plat comme un golf sur les photos anciennes. Les routes d’aujourd’hui qui ne mènent parfois a rien, menaient a des villages, aujourd’hui expropriés et rasés, dont il subsiste parfois la seule chapelle.
    Cette situation de surpeuplement et d’utilisation intensive a entrainé deux grandes déstabilisations des pentes, une première fois dans les années 30, une deuxième dans les années 40 (de mémoire). Dans la vallée du Valgaudemar, en un épisode, plus de la moitié des terres cultivables sont parties. Deux automnes pluvieux ont ruiné la vallée.
    Des plans d’expropriation généralisés ont rayé de la carte des communes entières, à la demande des habitants. Exode qui a peuplé Gap et Grenoble. Les villages ont été rasés, et les pentes entièrement plantées par l’ONF. Cette organisation a permis de stabiliser la montagne.
    Aujourd’hui, quelques éleveurs de moutons subsistent. Ce nombre est infinitésimal par rapport à ce que ca a été. Les vallées sont boisées, alors que ca n’était pas le cas depuis des générations.

    On a donc obtenu une désertification de grands espaces, et un boisement assez massif. C’est une situation nouvelle.

    Le loup était resté présent du coté italien, c’est une région boisée et peu peuplée ou il a toujours été présent. Suite a l’exode rural il s’est déplacé de plus en plus largement du coté alpin italien.
    Le versant français s’étant désertifé et boisé dans les années 60, le loup s’y est répandu facilement en quelques années. Il n’y avait jamais été présent dans les vallées agricoles peuplées, depuis 1900 jusqu’à récemment. Ça c’est fait doucement au début, c’était assez furtif. Puis on a commencé a ramasser les moutons. Ça ne va pas au delà de la presse locale. Mais en faisant le bilan des articles du Dauphiné pendant l’année de mon service militaire comme chasseur alpin, 3 bêtes mordues par la, mais 10 dans le ravin, deux autres le lendemain etc etc..semaine après semaine, ca n’était plus négligeable sur les vallées du Champsaur. Chiffres confirmés par la suite. Si un loup se fait canarder par un local, on en parle davantage.

    L’élevage en 2011 n’a rien a voir avec celui d’avant guerre. Pour des raisons économiques, on ne peut garder les bêtes comme autrefois. Elles ont été livrées a elles mêmes. Un raison est le prix ridiculement bas du mouton, soumis à la concurrence des moutons de nouvelle Zélande et autres.
    La laine est devenue invendable, nous ne portons plus trop de pull en laine. (on préfère le PP recyclé, c’est plus écolo)
    Pire encore, il faut tondre les moutons quand même (et couper les ongles), sinon ils sont malades. C’est très dur, ca prend du temps. Ça se paye. C’est un cout supplémentaire.
    Le prix du mouton ne permet plus de payer un berger.

    Le chien de montagne, (le patou) qui en impose au loup, coute cher (en bouffe). Il y a une subvention pour en avoir un, elle ne couvre pas tout, et surtout pas danger que cela représente. Cependant, le patou est dangereux et peu fiable. D’abord il fait ce qu’il veut. Ensuite, il est difficile d’être sur qu’il ne va pas croquer un mouton, même si on a pris soin de l’élever chiot au milieu des brebis. Enfin, souvent seul la haut, il réagit mal en présence des hommes. (randonneurs, mais aussi les bergers). Il y a de nombreux accidents. On ne sait pas trop ce qu’ils ont dans la tête.
    Le patou est un chien assez spécial qui ne dégonfle pas face à une meute de loups. Il a plus de voix et leur en impose. Par contre les autres chiens domestiques, s’il tombent sur une meute, se font égorger.
    Le patou n’est pas un chien de berger, mais plutôt un chien de garde ou de défense. Ça n’est pas dans ses gènes. Il n’est pas vraiment maternel avec, si je peux me permettre cette ellipse. Donc mettre un patou au milieu d’un troupeau, c’est assez anti-naturel, sauf si on veut le nourrir au mouton. Le patou n’est pas un gros gentil nounours.
    Donc l’élevage des années 80 (mouton libre) n’est plus possible. Le berger permanent est trop cher. Le chien n’est pas fiable. Le parc et les bergeries, il faut y monter sans arrêt, ce sont aussi des frais non négligeables. (déplacer les bêtes, déplacer les parcs, vérifier, réparer, ramener les bêtes, nourrir les chiens. Ça empêche juste de travailler en bas.)

    Quand aux indemnités pour les moutons morts : Quand les loups entrent dans un parc (ou dans un troupeau non parqué), les moutons sautent dans tous les sens. Le résultat est parfois : un mouton mangé, quelques mordus, et 10 moutons morts en sautant par dessus une barre rocheuse ! Les moutons morts dans les ravins ne sont pas pris en compte. Seul le mouton mangé l’est. Pour toucher l’indemnité, il faut que le mouton soit mordu. (donnée qui peut avoir changé depuis, si un lecteur pour confirmer ou infirmer...)
    Les moutons restants sont traumatisés, et ne veulent plus se déplacer pour brouter et maigrissent au lieu d’engraisser : La campagne est foutue. Certains ont du redescendre le troupeau traumatisé, ce qui implique de le nourrir artificiellement, ce qui a un cout, évidement non pris en charge.
    Je rappelle que le principe des estives, c’est d’avoir les troupeaux en altitude l’été, qui profitent d’une prairie qu’on ne peut exploiter, tandis que les prairies d’en bas servent a faire le foin pendant ce temps, qui suffit juste a nourrir le mouton l’hiver. Si on descend le troupeau, il faut acheter des aliments, ca n’est plus rentable.
    Le mouton en pays de plaine est invendable à cause de cette différence.
    Le manque a gagner est donc au delà de l’indemnité pour les moutons morts ou mordus.

    Au niveau financier, l’élevage du mouton est donc devenu schizophrénique. Il faudrait zéro main d’œuvre pour s’en tirer, mais avec le loup, il faut faire plein de trucs en plus.

    Ceux qui trouvent sympathique de voir des loups au niveau du concept ne sont pas les mêmes que ceux qui se demandent s’il ne vont pas pointer au chomedu après avoir vendu l’entreprise de famille pour cause de faillite.

    N’oublions pas non plus que dans les vallées, ce sont les habitants qui ont tout édifié de leurs mains et en communauté. Les routes, canaux d’irrigation, et leur entretien a titre d’exemple : sans monnaie et en autarcie, en faisant les comptes par barèmes horaires, en fonction des possibilités de chacun pour que ca soit équitable. L’heure de travail de celui qui venait avec une pelle n’avait pas la même valeur que celle de celui qui venait avec une charrette et un âne. L’infrastructure de l’état n’a été primordiale qu’a partir de l’entre-deux guerres. Tout cela pour dire que les habitants qui restent, vivent sur des communes façonnées par les ancêtres sur plusieurs générations, et peuvent avoir une vie difficile. Ils n’admettent pas facilement qu’on vienne leur faire une morale de plage. On a du mal a comprendre ca quand on loue son appart et qu’on est salarié. Les enjeux sont différents.

    Deux monde difficilement conciliables.

    Ensuite, il y a des vallées vides. Certaines boisées, non peuplées, sans moutons. Des vallées ou seule l’ONF circule. Le loup doit y être, mais on n’en parle pas trop.

    Je serais curieux de savoir, moi, si on a compté combien de loup a l’hectare il y avait dans une vallée vide, et combien dans une vallée peuplée ou il y a des estives. Ça serait couillon quand même qu’il y ai plus de loups autour des moutons et des villages que dans une vallée sauvage. Si c’est le cas, peut être que le mouton, ca l’intéresse...

    Un dernier détail : L’abandon du mouton, pour les zones qui ne se boiseront pas (au delà d’une certaine altitude, vent etc.. les arbres ne poussent plus ) serait problématique au niveau des avalanches.


  • eric 11 novembre 2011 09:41

    A Christophe : moi c’est le Trièves, mais les alpages les plus proches sont sur le Dévoluy, en dessous de lou biou comme il disaient avant l’arrivée des géographes parisiens, et du bonnet de Calvin (Aujourd’hui Châtel)
    C’est juste pour l’anecdote que je voudrai signaler que lors de la nuit du 4 aout, il semble qu’un seul député ait voté contre l’abolition des « privilèges », celui des vallées vaudoises : il ne voulait pas du retour en arrière que signifiait la disparition des libertés locales républicaines acquises (parfois à prix d’or auprès du Dauphin)....
    Maintenant, chez nous, c’est un peu la fin. Il y a encore peut être 30 40 ans, il y avait sans doute des restes vivaces de ces cultures spécifiques. Aujourd’hui, tous le monde (je veux dire ceux qui portaient cela) est vraiment à peu prêt parti, les villages se repeuplent de « migrants » économiques Grenoblois, riches rurbains ou déclassés envoyés par Grenoble qui trouve moins cher de les loger dans les hauteurs. On revient : 1300 habitants en hiver, 4000 en été, mais cela ne change pas grand chose.
    Avec une cinquantaine d’éocolobio intermittents du spectacle RMIstes par vocation, associatifs subventionné et autres agitateurs politiques à temps plein sur le plateau, l’état premier employeur et les grenoblois qui se construisent des maisons en torchis à prix d’or, la mairie est socialisto écolo bio dans ce bourg rural. A un artisan local qui voulait se présenter, on a expliqué qu’il perdrait les commandes de la Mairie....
    Ils ont crée un centre écologique européen (terre vivante) évidemment super subventionné,dans une ferme désaffectée, et la première chose qu’ils ont faite, c’est de planter des barbelés et des panneaux « propriété privée défense d’entrer », là ou avant tous le monde venait ramasser des champignons. Il se sont aussi donné le droit de construire du contemporain en terre battu, là ou les locaux sont contraint de respecter les « pentes traditionnelles » des toits, de faire de la tuile écaille et de demander l’autorisation pour ouvrir une fenêtre.

    Honnêtement, je crains que cela ne soit foutu. Quand ils auront compris pour les avalanches, ils créeront des « emplois jeunes associatifs subventionnés » pour faire du « fauchage sélectif » en expliquant que c’est la faute du capitalisme et qu’il faut augmenter les impôts. On a moins de moutons, mais on a un festival d’intermittent du spectacle qui vient « illuminer notre obscurantisme ». Évidemment, église et Temple sont mobilisés pour des spectacles anticapitaliste....
    Aux Gillardes, frontière entre nous, il y a tellement de panneaux sur l’écologie que l’on a l’impression d’être dans un jardin public.
    Ah oui, et l’angélus, ils ont exigé qu’elle soit plus courte parce que cela les empêche de dormir....
    Et les impôts locaux montent.

    Bref,en caricaturant à peine, ils ont réussi là ou les « papistes » avaient échoué, tenter de nous apprendre à vivre avec notre argent....

    Un signe d’espoir ? A la Vogue de Lavar, il n’y a plus d’écolobio...dans ces manifestation authentiquement populaires, lieu de mixité sociale, ils n’osent plus se montrer et les locaux ne sont pas très sur d’avoir envie de les voir. Avec 200 euros de subvention municipale, elle va finir par rassembler plus de monde que le festival. On sent que cela devient de plus en plus politique.


  • eric 11 novembre 2011 09:52

    Ah oui, et on nous a aussi planté deux éoliennes géantes vers pellafol, ce qui fait qu’on ne peut même plus regarder le paysage en paix...


    • Gasty Gasty 11 novembre 2011 20:00

      On peux toujours regarder la télé. Quand elle ne marchera plus, en regardant par la fenêtre on saura pourquoi lorsque les pales ne tourneront plus. smiley


  • zany 13 novembre 2011 18:59

    sa y est plus de balade en forêt pour les gamins, le loup est de retour, quand ils aurons faim il irons en ville, sisi déjà eu lieu dans l’histoire.

    Sa attaque en meute, 80 soldats de napoléon s’étais fait dévoré par les loups en France...

    Peu de danger,

     tant qu’ils ont à mangé oui, il en ont plus il se rabattent sur les femmes et les enfants !

    Pourquoi pas réintroduire l’ours en région parisienne dans la foret de Fontainebleau ?

    Pauvre éleveurs vraiment leurs bêtes vont se faire égorgé car le mouton est plus facile à chasser, sa vas être le retour des gros chien de berger, du fusil à lunette et des amendes des bobo en cas de tire contre les loups...


  • zany 13 novembre 2011 19:28

    A lire...

    http://www.juragricole.com/news/fullstory.php/aid/5135/Oui,_le_loup_s_92att aque__E0_l_92homme_ !.html

    Sa vas donner, une attaque contre une biche a déjà été signalé à 15 mètre d’une école !

    Il y a plein de gibier dans nos forêts, mais quand les loup en aurons fini avec devinez sur qui ils se baratterons ?

    Des histoires raconte que des meutes de 80 à plus de cent individu allais en ville histoire se nourrir pendant les famines, z’être bien gentil mais non, assez d’emmerde comme ça pour en rajouter, à la moindre attaque sur l’homme il y auras battue et fin de l’histoire.

    des mocassins en peau de loup pour noël.


  • pierre-louis 15 novembre 2011 15:55

    Je vis en Ariège, ici les promoteurs du lynx du loup et de l’ours veulent aussi « rendre au sauvage » la montagne. Que faites vous de moi, de ma famille, de mon emploi, de mon espace montagnard magnifique pas parce que je m’y promène mais parce que les éleveurs du coin, avec leur troupeau, font de belles pelouses (l’herbe rase ça n’existe pas) ... de beaux paysages et de sublimes entrecôtes ! De Paris, vous classeriez sans aucun doute ma vallée dans ces « espaces sauvages » utopiques. Mais aucun espace sauvage n’existe plus en France, nos paysages s’ils ne vous semblent pas « civilisés » sont pourtant le fruit de la culture et du travail de générations de montagnards, du respect de l’environnement de mes ancêtres, de ce que je veux laisser à mes enfants. Nous ne voulons pas êtres des « indiens » dans une réserve sauvage, nous appartenons à ce siècle et aux prochains ! Amis lecteurs, si civilisation et respect de l’environnement s’opposent dans votre esprit, et dans votre lieu de vie urbain, venez en Ariège, vous rendre compte par vous-même de notre belle réalité.


  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 15 novembre 2011 16:00

    Le problème c’est de pouvoir faire la différence entre un chien errant et enragé par rapport à un loup inoffensif.

    Et puis, s’il n’y a pas de cadavre, de quoi pourrait on être accusé ?

     smiley smiley smiley smiley smiley smiley
     smiley smiley smiley smiley smiley smiley
     smiley smiley smiley smiley smiley smiley


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