vendredi 7 septembre 2018 - par alain-desert

La Terre : une planète en souffrance logeant des Hommes qui n’ont pas compris grand chose

JPEG Elle s'appelle « Terre », elle porte également le joli nom de « planète bleue », tant l’eau qui coule en elle est abondante et lui donne vu du ciel cette couleur dominante.

Pendant 4,5 milliards d'années, elle est restée exempte de toute trace humaine, lui offrant une virginité jamais connue des actuels hominidés. Il y a quelques milliers d’années, toujours perdue dans un univers vieux de 13,8 milliards d'années (aux dernières nouvelles), quelques secondes à l'échelle humaine, rien ne pouvait encore salir, dégrader, contrarier ses créations artistiques. Elle n’était que paysages abritant un monde vivant très diversifié fait d’animaux et de végétaux, aboutissement du long cheminement vers la complexité. Tout était en harmonie et en équilibre, enfin presque, car il fallait compter sur quelques ruptures majeures, telles que des collisions cosmiques.

De nouvelles espèces apparaissaient, d’autres disparaissaient, résultat de la subtile rencontre entre le hasard, la nécessité, le règlement naturel, les lois régissant l’évolution d’un monde baigné d’une lumière venant tout droit d’un astre nommé ‘Soleil’. La nature avait gravi progressivement l’échelle de la complexité, de l’atome aux êtres vivants les plus évolués, en passant par les molécules, les macromolécules, les organites, les cellules, les tissus, les organes, les systèmes fonctionnels.

Mais voilà, il y a quelques milliers d’années, l’évolution accélère et une espèce pas vraiment comme les autres va s’emparer progressivement des terres. Son intelligence va lui donner tous les pouvoirs et tous les droits : le droit de prélever, le droit de transformer, le droit de construire, le droit de détruire, le droit de polluer, le droit de s’approprier. Aucune autre espèce ne pourra les lui contester.

La force de cette espèce tient à son intelligence, à sa technicité, à son appétit toujours croissant et à son nombre d’individus toujours plus élevé. Plus de 7,5 milliards aujourd’hui et peut-être 10 ou 12 milliards demain.

Ils sont près de 50 individus en moyenne sur chaque Km2 de terre. Ils rêvent de croissance, de consommation, de loisirs, de déplacements. Ils ont besoin d’énormes quantités d’énergie et de matières pour fabriquer leurs produits marchands, extraire, puiser, cultiver, irriguer, récolter, distribuer, se nourrir, se déplacer, s’amuser. Tellement énergivores ils sont, que dans un siècle ils auront brûlé tout le gaz et le pétrole qu’elle aura mis plusieurs millions d’année à produire et à stocker. Les générations futures se contenteront d quelques miettes. En 2 ou 3 siècles, les Hommes auront épuisé tout ce qui était facilement épuisable, notamment les énergies fossiles. L’émergence rapide de la vie au cours de l’explosion cambrienne avait provoqué une glaciation, par le fait de la réduction du CO2. Les Hommes toujours plus nombreux et accrochés à leur croissance provoquent un réchauffement climatique en rejetant dans l’atmosphère de nombreux gaz à effet de serre. On peut tous imaginer désormais ce qui pourrait se passer par simple lecture de la vie dans le passé.

Ils sont si nombreux qu’ils ont besoin d’espaces toujours plus vastes pour vivre, se nourrir, et surtout produire. Ainsi, ils détruisent tes forêts pour étendre leurs cultures. Ils construisent leurs habitats, leurs réseaux, et leurs usines sur les terres les plus fertiles. Ils polluent l’atmosphère, les sols, les lacs, les rivières, les océans. Ils modifient le climat, c’est ce qu’ils appellent « l’effet de serre » ou le « dérèglement climatique ». La banquise et les glaciers fondent, les mers et les océans rongent les terres en salinisant les plaines, le désert avance, les lacs s’assèchent, les forêts primaires disparaissent au profit de forêts de palmiers alignés, l’Homme préférant la géométrie au hasard, la monotonie à la diversité.

Et pourtant la Terre parfois se rebelle et explique l’évidence avec des arguments tonitruants : tempêtes, cyclones, inondations, sécheresses, canicules. Mais les Hommes n’ont pas l’air de comprendre.

Certains, peu nombreux, sont capables de devenir les observateurs attentifs et admiratifs de l’univers et de la nature, de déchiffrer les énigmes de la vie, de mettre le monde en équation, tout simplement comprendre. D’autres détruisent la vie, n’imaginant pas un instant que la nature est une artiste, que ses œuvres sont uniques, suggérant fortement une obligation morale de préservation et de respect.

Les écosystèmes sont menacés et les équilibres rompus. Beaucoup d’espèces perdent leurs habitats et disparaissent. La pollution est présente et menaçante en tout lieu. De nombreux terriens souffrent d’un manque de nourriture, d’eau potable, et de ressources énergétiques. Les Hommes ont chaud, auront de plus en plus chaud, contraints de se déplacer vers des zones plus clémentes. Pourrait-on dire que ces souffrances ne sont que des anecdotes d’une condition humaine qui a fabriqué les conditions de sa propre destruction. L’Homme fabrique des armes et fait la guerre. Les pays occidentaux, les riches, se fichent royalement des petits tracas d'autrui, se déculpabilisant avec quelques aides ou subventions à l'adresse des pays dits pauvres, mais peut-être si riches de leurs cultures et pour certains peuples de la connaissance de leurs milieux. Je pense au monde Touareg que j’ai eu la chance de rencontrer dans mes escapades désertiques.

Surtout ne pas toucher à notre petits acquis de confort, et comme disait un certain président des États-Unis : « notre mode de vie est non négociable ». Pas de place pour le partage. Il n'avait assurément pas compris que la Terre ne négocie jamais avec les Hommes. Il n’y a pas eu de sommet international entre la Terre et les Hommes pour négocier la fonte de la banquise, de l’Antarctique, et des glaciers de l’Himalaya. Il n’y a pas eu de sommet non plus pour négocier la force des cyclones ou des ouragans, pas plus que pour la montée du niveau des mers.

Courons vite vers le progrès technologique : Ah, des Airbus A380 déjà boudés, des TGV, bientôt dépassés par les hyperloop, pour les Hommes toujours plus pressés. Un monde tout numérique, programmant la disparition du livre, un monde en réseau tissant les liens de la bêtise.

L’Homme disparaîtra-t-il à son tour comme tant d’autres espèces ? Oui, assurément, car toute structure est appelée à disparaître, et bien avant la disparition de notre Soleil. Mais avant, il aura encore le temps de sévir et d’amplifier ses opérations méthodiques de destruction.

Ce dont je suis sûr et le passé en témoigne, la vie sera gagnante même s’il faudra du temps. L’Homme aura fait disparaître des centaines de milliers d’espèces vivantes, un patrimoine a jamais perdu, mais il faut se rassurer en pensant que dans des millions d’années, un temps très court à l’échelle de l’univers, les choses se reconstruiront, et un nouveau monde fera son apparition.

Puisque l’Homme est condamné à disparaître, pourra-t-il revenir dans quelques millions d’années ? Est-ce que la finalité du vivant engendre forcément des êtres intelligents (au sens où on l’entend). Personne n’a la réponse. Personne ne sait si l’univers a créé dés son origine les subtils paramètres qui conduisent inéluctablement à des êtres capables d’en observe la beauté.

Alors en attendant, puisque tout semble perdu, nous les Terriens, continuons de produire toujours plus, de consommer toujours plus futile, de gaspiller, de jeter, de détruire, de polluer, de délocaliser. C’est notre monde marchand, non négociable aux yeux de certains dirigeants..

Mais surtout ne pas se plaindre et ne jamais dire plus tard : on ne savait pas !

Alain Desert



39 réactions


  • Ben Schott 7 septembre 2018 10:23
     
    Arriver à un tel niveau de nihilisme, c’est sidérant !
     


    • Attilax Attilax 7 septembre 2018 18:01

      @Ben Schott


      C’est la conséquence de la lucidité. Le nihilisme est l’ironie des désespérés.

  • Taverne Taverne 7 septembre 2018 11:02

    La Terre croupit dans un coin de l’espace, elle interroge l’Univers. Mais au lieu que ce soit l’Univers qui lui réponde, ce sont quelques petits êtres mortels qui s’interposent. Présentés comme de « grands hommes », ces créatures pétries de suffisance et d’arrogance viennent délivrer ce qui est la Vérité. Ces êtres jurent sur la petitesse de leur existence que cette vérité est incontestable et de tous temps, qu’il n’y a pas à la remettre en cause et que, même après eux, elle sera toujours la seule et unique vérité. Amen.


    • mmbbb 8 septembre 2018 08:43

      @Taverne Relisez Pascal les deux infinis , nous ne pesons guere en effet Dans 2 milliards ou plus ; le soleil commencera a devenir une geante rouge . Toute la vanite humaine reduite a l etat de particules elementaires Un temps bref a l echelle cosmique . L univers lui continuera sa vie chaotique sans que nous ayons pu en percer toutes les mysteres . 


  • Ben Schott 7 septembre 2018 11:05
     
    « La Terre croupit dans un coin de l’espace, elle interroge l’Univers. »
     
    Tu n’as pas été poète dans une autre vie ?
     


    • Taverne Taverne 7 septembre 2018 14:46

      @Ben Schott

      Mais si ! Ce sont justement les mots du début d’un très vieux poème que j’ai écrit et sans doute perdu...Vivement la retraite que je puisse revenir à ma vraie vocation.


  • aimable 7 septembre 2018 11:21

    la planète n’aura pas besoin de détruire l’ espèce humaine, cette puce parasite envahissante a déjà créé l’ anti parasitaire et l’utilise abondamment .


    • Arogavox Arogavox 7 septembre 2018 11:55

      @aimable
       sauf que, à la différence du cancer endogène, un parasite aurait, lui, « l’intelligence » de veiller à ne jamais éradiquer complètement la population qui le fait vivre ...


    • Arogavox Arogavox 7 septembre 2018 12:52

       ... à l’instar des cellules cancéreuses, cellules souches, compensant leur absence de spécialisation initiale par une avidité et un opportunisme insatiable et autiste, pompant l’énergie la plus facile (sucre) de leur entourage, jusqu’à ce que mort s’ensuive ,

       les ’meilleurs’ (élites de régimes aristocratique déguisés sous oxymores ’démocraties-machin-chose’), hyper-riches ou « premiers de cordée » de la branche des hominidés sont en train de gloutonner jusqu’à la moelle de l’espèce dont ils font partie : c’est même pas du suicide, ni même de la perversion, c’est de l’orgueil fat ou plutôt vanité autistico-démente !

  • Étirév 7 septembre 2018 11:41

    « L’Homme disparaîtra-t-il à son tour comme tant d’autres espèces ? »

    Rappelons pour cela les Âges de l’humanité d’après les Védas et décryptons-les.

    Les Hindous partagent la durée du monde en quatre âges (Yougas)  :

    1. Le Krita-Youga, qui a été de 3.200.000 ans. La vie de l’homme alors était de 100.000 ans, et sa stature de vingt-et-une coudées (10 mètres 50 centimètres), la hauteur de l’arbre qui fut son état primitif. Cette mesure est restée celle de son canal intestinal (voir l’article du blog sur Nos véritables origines).

    2. Le Trêta-Youga, qui a été de 2.400.000 ans, et les hommes vivaient 10.000 ans.

    C’est la première enfance que la Kabbale appelle « l’homme de terre », l’homme-enfant couché sur la terre.

    3. Le Dwâpara-Youga, qui a duré 1.600.000 ans, et la vie humaine y fut réduite à 1.000 ans.

    (La seconde enfance et l’adolescence).

    4. Le Kali-Youga, c’est l’âge actuel, l’âge de ténèbres et de souillures qui doit subsister 432.000 ans, et la vie humaine y est bornée à 100 ans.

    La durée de ces âges nous semble considérablement exagérée.

    A côté de l’interprétation géologique et paléontologique des âges de la terre, une interprétation morale a été donnée des quatre âges védiques.

    Krita-Youga, « Age de l’action accomplie », c’est-à-dire la période où tout ce qui doit être pratiqué l’était pleinement…

    Trêta-Youga, « Age des trois feux sacrés ». C’est la période où commencent les sacrifices. La justice perd un pied. Les hommes offrent leur culte à des formes visibles (les femmes Déesses) ; Vishnou devient rouge, éveil de l’amour…

    Dwâpara-Youga, âge qui suit les deux précédents. La justice perd un second pied, c’est-à-dire ne subsiste plus qu’à moitié. Vishnou passe au brun (moralement, c’est-à-dire devient impure dans l’esprit des hommes)…

    Kali-Youga, « Age de discorde », c’est la période actuelle, où il ne reste plus qu’un pied à la justice. Les prescriptions des Védas ne sont plus observées, les bonnes œuvres et les sacrifices sont négligés, et Vishnou est devenu noir (coupable et condamné, c’est-à-dire calomnié)…

    Ces quatre époques forment un grand âge. Mille de ces réunions font un jour de Brahma.

    A la fin du règne de Brahma arrive une dissolution de l’univers, lorsque les trois mondes (les trois parties du Monde, l’Asie, l’Afrique, l’Europe), la terre et les régions de l’espace sont consumés par le feu.

    Nous expliquons à l’article Cosmogonie du blog cette fin bien réelle des planètes.

    La dégénérescence de l’humanité est constatée par les Védas dans les versets suivants :

    Perse et Hindous


  • foufouille foufouille 7 septembre 2018 11:48
    bon article de khmer vert !


    • mmbbb 8 septembre 2018 08:45

      @foufouille il y a désormais une cellule de vigilance a Lyon concernant le moustique tigre . C’est une espece exogène Salaud de Khmer vert Toujours aussi pertinent la fouille


  • Ben Schott 7 septembre 2018 11:59
     
    Bon, ceux qui veulent s’éradiquer pour foutre une paix royale à la Terre, mettez-vous là !...
     
    Les autres, open bar !
     


  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 7 septembre 2018 12:21
    Même si cela semble être le cas pour l’homme, l’intelligence n’a pas de raison d’engendrer fatalement la destruction.

    A mon sens la tragédie humaine provient de quelques caractéristiques psychologiques qui ne sont pas a priori universelles, comme par exemple :

    - Une propension du plus grand nombre à se soumettre à des autorités, et la volonté chez certains de soumettre les autres, créant une pyramide sociale.

    - La très grande difficulté à vivre dans de bonnes conditions (financières notamment) si on ne se soumets pas ou si on a des valeurs morales allant dans le sens de l’intérêt général. La plupart du temps, il faut se soumettre et ne pas se soucier du bien-être d’autrui pour gagner beaucoup d’argent et obtenir du pouvoir.

    - La facilité de faire profiter le plus grand nombre des découvertes scientifiques et techniques d’une minorité, alors même que ce processus n’est pas à l’oeuvre avec les valeurs morales. Les personnes d’une haute moralité ne peuvent faire profiter facilement la majorité de leur qualité. Résultat : il existe des personnes sans moralité mais disposant d’importants moyens techniques de destruction (qu’ils auraient été incapables d’inventer seuls). L’archétype est le chef d’état pouvant déclencher une guerre nucléaire.



    • Arogavox Arogavox 7 septembre 2018 13:08

      @Giordano Bruno
       bien vu !

       élitisme aristocratique des uns, et larbinisme des autres : à moins que ce ne soient les mêmes dans ’ce plus grand nombre’ ?!


  • Konyl Konyl 7 septembre 2018 12:56

    Très bon article, merci beaucoup.

    Mais allez dire ça au débile à qui ont dit qu’il faut préserver les ressources et qui va s’acheter une grosse bagnole pour rouler comme une balle quand ça lui chante...

    Allez dire ça à la bobo qui achète ses trois bouts de melons sous plastique.

    Allez dire ça à la marque Bjorg, qui vend du bio à prix d’or et qui emballe le tout dans des coques de plastiques plus épaisses que des coques de phare de voiture.

    La plupart n’en a absolument rien à faire.


  • Attilax Attilax 7 septembre 2018 18:03
    Un élément de réponse ici :


    Je ne m’en lasse pas, personnellement.

    • Attilax Attilax 7 septembre 2018 18:06
      Globalement d’accord avec votre article à une nuance près :

      l’évolution de l’Homme fait partie de l’évolution tout court. Nous ne sommes pas hors-système à ce niveau là, juste une impasse biologique de plus...


    • alain-desert alain-desert 7 septembre 2018 19:38

      @Attilax
      Je vous fais confiance sur les liens de causalité entre la lucidité le désespoir et le nihilisme !


    • alain-desert alain-desert 7 septembre 2018 19:39

      @Attilax
      Je vous fais confiance sur les liens de causalité entre le désespoir la lucidité et le nihilisme


  • Jean Keim Jean Keim 7 septembre 2018 21:40

    Qui vivra verra encore faut-il que nous sachions ce que vivre signifie.


    Si l’humanité se réveille et finalement fait de sa planète un lieu agréable à vivre, et si néanmoins la technologie lui dispense de travailler, que fera-t-elle de tout son temps libre ? 
    Quel formidable défi, découvrir ce que vivre signifie, non pas copier, imiter, reproduire, répéter ce que qq. uns affirmeront savoir mais le découvrir par soi-même, découvrir ce qu’il y a de fondamentale, l’essence de la Vie..., sans cette découverte individuelle, nous n’aurons pas changé et les erreurs du passé recommenceront sous une forme identique ou différente, peu importe.

    • velosolex velosolex 7 septembre 2018 21:56

      @Jean Keim
      Je crois que dans votre hypothèse vous faites le pari d’un homme devenu subitement sage. On ne le voit pas. Bien au contraire les règles d’humanité qui avaient amené une certaine idée du progrès social disparaissent sous le cynisme d’une compétition féodale, absolument contraire à ce que nous devrions planifié. Dans le meilleur des cas, en étant optimiste sur le temps de cuisson du chaudron, les chinois auront tout juste le temps de développer leur empire, en s’attaquant très probablement à l’Afrique, et à ces terres vierges, enfin presque, comme le credo qui accompagna l’annexion du territoire américain par les colons européens, que la nature se déchaînera et ne sera plus compatible avec notre espèce.

       Ce n’est pas une vision pessimiste, à l’heure actuelle, mais simplement réaliste. Depuis que je suis né j’ai entendu les vigies de l’écologie mettre en garde l’humanité et se faire traiter de rêveur et de guignol. Depuis dix ans notre consommation de pesticides à doublé, du même le nombre de voitures, mais je pourrais renchérir sur d’autres chiffres fous...Voyez ce superconteneur qu’on vient de lancer et qui pollue comme « 50 millions de voitures »...Le chiffre m’a paru si extravagant que j’ai cru avoir mal compris. Depuis deux ou trois ans, je vois que les hirondelles ont disparu. Le silence hante les campagnes ; Comme une attente d’un printemps qui ne viendra plus. 

    • Jean Keim Jean Keim 7 septembre 2018 22:34

      @velosolex
      Non, non ! Je ne fais pas le pari d’un homme devenu sage mais d’une humanité qui enfin, riches comme pauvres, prend conscience qu’elle habite une planète qu’elle est en train de détruire, et qu’elle doit réagir (ce mot est lourd de sens, une réaction est toujours en retard, conventionnelle et parfois violente), il est possible que la science et la technologie créent un monde artificiel mais néanmoins habitable, à l’instar de l’agriculture qui fait pousser des plantes dans des terres biologiquement mortes, il est plausible que l’homme dans ce monde hypothétique ne travaille plus et que va-t-il faire pour ne pas une fois de plus s’enfoncer dans l’ennui de l’oisiveté et la névrose ?


    • Arogavox Arogavox 8 septembre 2018 01:11

      @Jean Keim

      Que l’oisiveté puisse permettre l’ennui, certes ; mais serait-ce un mal ?
       L’ennui ne pourrait-il avoir des vertu ? 
       Le luxe d’être confronté à l’ennui (plutôt qu’à une sèche lutte incessante pour la survie, ou pour satisfaire à des asservissements trop innocemment consentis) ne laisse-t-il pas place à une saine humilité existentielle, et ne permet-il pas de laisser du champ à une curiosité pas forcément malsaine, ou encore à ce que d’aucuns appelaient l’otium ? (loisir studieux)

      cf ’In praise of idleness’ du célèbre logicien Bertrand Russell 

    • Jean Keim Jean Keim 10 septembre 2018 11:32

      @Arogavox
      Avoir du temps libre est une chose, qu’il crée l’ennui et tous les échappatoires pour le combler en est une autre.


  • velosolex velosolex 7 septembre 2018 21:44

    Bon article..La révolution industrielle, catalysée avec la démographie galopante, ont amené des solutions qui ont généré des problèmes insurmontables, participant à une sorte de pyramide de Ponzi du désastre programmé. C’est étonnant de constater que plus l’échéance probable de la fin de l’humanité se rapproche, plus on fait dans le déni, voir le mépris total.

     Parfois dans l’humour, comme une forme de conjuration. Mais il est peu probable que nous mourons en philosophe, un verre de champagne à la main. Le rat semble l’avenir de l’homme, au dernier chapitre de « 2001 l’odyssée de l’espace ».
    Les mesures pour stopper la folie du bolide s’avèrent si impossible à envisager même, car elles seraient drastiques et remettraient totalement le fonctionnement du capitaliste, que nos dirigeants préfèrent serrer les fesses, en attendant le jour d’après, espérant que ça ne sera pas pour eux. « Encore cinq minutes monsieur le bourreau »
    C’était déjà ainsi à l’époque de la révolution. Les nobles préférèrent le déni, et refusèrent toute atteinte au sacro saint régime aristocratique, qui leur payait les frais de perruques. 
    Ainsi non seulement ils ne gardèrent pas leur perruque, mais perdirent la tête qui était dessous. 
    Il me semble qu’on est en 1788, pour ne pas dire 1789. Quand aux animaux, un détail que personne ne commente ou presque, ils ont déjà commencé à disparaître.  

  • Claude Courty Claudec 7 septembre 2018 22:10
    Avant d’être le résultat d’une organisation dont l’homme se serait doté pour vivre en société, la pyramide sociale est une construction qui résulte du hasard ; lequel positionne chacun en son sein à sa naissance, selon son hérédité génétique et sociale, quels que soient les aléas de son parcours ensuite, durant son existence.

    Pessimisme, optimisme, nihilisme, ... sont des sentiments qu’ignore ce hasard. Tout au plus sont-ils nés de notre “spiritualité”, cette faculté par laquelle nous tentons d’expliquer ce que nous ne comprenons pas.


  • exocet exocet 7 septembre 2018 22:19

    Il y a deux mille ans environ, les trois religions du livre, catholicisme, islam et judaisme connaissent un essor considérable sur notre Planète.
    Auparavant, les Peuples étaient pour la plupart Animistes, Paiens, ils vénéraient des divinités issues de la nature, protégeaient les arbres, l’eau, la terre. Ils se comportaient aussi comme des bêtes, au sens ou ils réduisaient les naissances quand la nourriture manquait.
    Ces anciennes religions humaines existaient depuis la nuit des temps, elles étaient en tous cas des civilisations qui avaient survécu à la sélection naturelle.
    Puis sont venues les religions du livre, qui, démagogiquement, plaçaient l’homme au centre de l’univers en créant un Dieu à son image.
    Le credo de ces religions du livre est le même pour les trois : « croissez et multipliez ».
    Dès lors, sur une Terre aux ressources finies, cette croissance infinie ne pouvait durer qu’un temps...


    • mmbbb 8 septembre 2018 08:36

      @exocet Votre analyse est tronquée IL y a 2000 ans il n y a avait que quelques centaines de millions d habitants, Lorsque ce cher CL STRAUSS naquit i n y a avait encore moins de 3 milliards d hommes sur terre. C ’est depuis les années 50 - 60 hormis la Chine qui est un cas a part ( quoique ce pays comptait 700 millions d habitants ) que la démographie connut une croissance exponentielle . En parallèle , la croissance aussi rapide des biens de consommation dont une des consequences a ete la forte augmentation de la pollution et la destructions des ecosystemes Bien que Spartaccus s en défende, le beat de la croissance , dans les mers froide du sud c ’est le krill qui est peche a outrance apres avoir pratiquer la peche intensive Le rendement des cultures stagnent . Par ailleurs il a fallu a peine 3 generations pour polluer les oceans notamment par le plastique Ce plastique que l on trouve dans le carottage des glaces D autre part si rien n est fait , a terme il y aura l effondrement des populations animales et vegetales etude de l universite de Stanford au USA . C ’est la combinaison de tous ces problemes qui risquent de rendre l equation difficile a resoudre pour les generations futures


  • zygzornifle zygzornifle 8 septembre 2018 08:47

    L’homme aurait compris « grand chose » on serait 3 milliards et non 7,5 et bientôt 10 ....


    le cerveau est dans son gland .....

  • Matlemat Matlemat 8 septembre 2018 08:47

    Les aborigènes et les indiens d’Amérique avaient un mode de vie durable, la nature étant considérée comme une divinité méritant tout le respect possible. Ce n’est donc pas l’homme en lui même qui est reponsable mais bien le progrès technique qui a permis à certains d’écraser ces peuplades improductives. Vivre est une chance et il est généreux de vouloir que d’autres vivent cet expérience. Il s’agit d’avoir un comportement responsable très difficile dans la société d’aujourd’hui et il est difficile d’être liberticide, la dictature n’est pas la solution car le pouvoir corrompt toujours les bonnes intentions. Le soleil s’éteindra dans 5 milliards d’années, s’il reste encore une espèce animale douée d’intelligence elle n’aura rien à voir avec l’homme d’aujourd’hui, cet espèce pourrait survivre dans le froid du système solaire ou dans un autre système, cette fois grâce au progrès technique, et le phénomène de la vie pourrait se perpétuer. La est tout le paradoxe.


    • Claude Courty Claudec 8 septembre 2018 16:30

      @Matlemat

      Bonjour,

      Mais qui est l’auteur du progrès scientifique et et technique, sinon l’homme ?

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 8 septembre 2018 17:57
    Arrêtez les dissertations lyriques... 

    Élevant le débat pour mieux situer les responsabilités !!!

     « »DÉMISSION DE Nicolas HULOT : ÉCHEC DE L’IDÉOLOGIE DE L’ELYSÉE« » !


  • Christian Labrune Christian Labrune 9 septembre 2018 00:52
    Alors en attendant, puisque tout semble perdu, nous les Terriens, continuons de produire toujours plus, de consommer toujours plus futile, de gaspiller, de jeter, de détruire, de polluer, de délocaliser. C’est notre monde marchand, non négociable aux yeux de certains dirigeants..
    ====================================
    à l’auteur,

    Telle est bien la leçon qui nous est donnée à entendre tous les jours par les sages prédicateurs que sont devenus nos bons journalistes de tous les media. Vous parvenez à restituer leur prophétie avec une très grande exactitude. C’est bien.

    • UnLorrain 9 septembre 2018 08:58

      @Christian Labrune

      Se fourvoy ? diriez vous a l’auteur ? ( je ne connais pas le sens pr ?cis du mot je ne voudrais pas para ?tre irr ?v ?rencieux avec Alain D ?sert qui nous pr ?sente des articles plus pertinents habituellement )

      Le Masa ? qui sait garder son troupeau de vachesmaigres arm ? de sa sagai face a un eventuel lion,qui sait incis ? judicieusement la veine qui palpite de cette m ?me vache pour se d ?salt ?rer,ce Masa ? il portrait une montre au poignet la derni ?re fois que je l’ai vu..et m ?me,il t ?l ?phonait..ou bien c’ ?tait un Touareg je ne suis plus s ?r de ces docus TV.


    • alain-desert alain-desert 10 septembre 2018 13:57

      @Christian Labrune
      Je ne comprends pas vraiment le sens de votre commentaire. Mon article n’a aucune prétention c’est tout simplement quelques réflexions d’une personne qui aime la nature


    • alain-desert alain-desert 10 septembre 2018 14:01

      @UnLorrain
      Je vous remercie quand même pour lire quelques uns de mes articles ! Je reste conscient qu’il est toujours difficile de garder une certaine constance dans la pertinence des analyses. Ceci dit cet article n’avait aucune prétention peut-être un coup de colère à l’égard d’une société marchande qui se fiche bien de son environnement.


    • Christian Labrune Christian Labrune 10 septembre 2018 22:02
      c’est tout simplement quelques réflexions d’une personne qui aime la nature.
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      @alain-desert

      C’est que je n’aime guère la nature, « les légumes sanctifiés », comme disait Baudelaire. Je lui préfère infiniment le marbre, le béton, l’acier, le silicium dont on fait les processeurs.
      Il serait temps d’en finir avec une idée de nature qui n’a pas de sens.


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