lundi 28 mai 2018 - par Patrick Samba

Le mystérieux envol des 150 cadenas de l’EPR de Flamanville : ce n’est pas Greenpeace

JPEGComme il fallait s’y attendre, hormis donc la reprise par quelques média de la dépêche de Reuters du 7 mai reprenant quasi in extenso le communiqué d’EDF, la presse n’a pas jugée utile par la suite d’enquêter sur cette mystérieuse affaire de vol de cadenas d’armoires électroniques au cœur de l’EPR de Flamanville. Un vol incongru de 150 cadenas, mais qui n’a pas d’autre but en réalité que de faire passer un message très clair : le cerveau électronique de contrôle–commande du réacteur de l’EPR de Flamanville a été visité.

Et a-t-il été piraté, c’est-à-dire pillé, modifié, mis sous contrôle extérieur, ou devons-nous donner crédit aux allégations d’EDF assurant que « les scellés mis en place à l’intérieur des armoires sont intacts » ? Personne même à EDF, malgré leur conviction sur les scellés, ne détient la réponse. Et c’est pourquoi EDF compte effectuer « un audit de l’intégrité du contrôle-commande  ». Parce qu’elle a manifestement une très grande confiance dans la qualité de ses scellés… Mais l’audit n’est pas tout. Il restera à percer le mystère d’un exploit digne d’un James Bond ou d’un Arsène Lupin. S’introduire au cœur de l’EPR, forcer en finesse un tel nombre d’armoires électroniques et signer par 150 cadenas subtilisés ou camouflés, n’est pas à la portée du premier venu ! Même la Banque de France ne dispose pas comme chaque centrale nucléaire d’un peloton spécialisé de protection de la Gendarmerie (PSPG), unité d’élite comportant au minimum une quarantaine de gendarmes. A moins que le ou les monte-en-l’air en réalité ne fasse(nt) partie de la maison. Et bizarrement un exploit aussi mystérieux n’a suscité l’intérêt d’aucun journaliste depuis bientôt trois semaines que le "casse" du siècle a eu lieu.

A défaut d’éléments supplémentaires de source journalistique nous en sommes réduits aux conjectures. Sans grain à moudre je me contenterai donc d’apporter des précisions à mon article précédent (EPR : plus fort que le survol des drones, le super-vol de cadenas !), avec comme objectif de tenter d’éliminer par étape les responsables potentiels, pour n’en conserver que les plus crédibles.

Commençons par établir une liste des pistes les plus sérieuses, en écartant toutes les hypothèses farfelues dont j’avais agrémenté mon article précédent dans le but de vous divertir en moquant la volonté consubstantielle de dissimulation, manipulation, mystification parfois grotesque, mais toujours éminemment dangereuse de la nucléocratie : 

 

1) En premier lieu, bien entendu, la piste des lanceurs d’alerte anti-nucléaires 

- Parmi les suspects, c’est à Greenpeace qu’on pense d’emblée, compte tenu de ses prouesses et de son ingéniosité. Pourtant elle ne fait jamais d’action clandestine. On ne prête qu’au riche. Elle est par ailleurs la seule piste pour laquelle nous avons de nouveaux éléments à nous mettre sous la dent, bien qu’ils soient très ténus. Au terme du déroulé de la liste, c’est donc à elle que j’apporterai le plus d’attention. Mais vous noterez déjà que la téméraire organisation est restée jusqu’à présent relativement indifférente à cette affaire, sans doute très préoccupée par son procès de Privas du 17 mai, puisqu’elle n’a ni revendiqué cette action, ni démenti en être l’auteure. Contrairement à l’automne 2014 où elle avait rapidement nié toute responsabilité dans cette autre grande affaire qui comptera une quarantaine de survols, officiellement non élucidés, de sites nucléaires par des drones. Il n’y avait à l’époque aucune raison de contester son démenti puisque Greenpeace a toujours revendiqué ses actions, aussi illégales soient-elles (qu’elle n’a d’ailleurs pas besoin de revendiquer puisqu’elle en donne toujours le maximum de publicité). Nous verrons qu’aujourd’hui en raison de nouvelles contraintes judiciaires démesurées, imposées pour ainsi dire spécifiquement à Greenpeace, et visant le bris du thermomètre plutôt que le traitement de la fièvre, on pourrait plus logiquement se laisser contaminer par le doute en cas de démenti dans une action clandestine. Mais je le répète : Greenpeace n’agit jamais masquée.

- Une autre hypothèse est celle de l’éventuelle apparition d’une nouvelle génération de militants antinucléaires, ces fameux geeks dont Greenpeace suspectait l’émergence en réponse à son démenti concernant les drones.Comment identifier ces supposés nouveaux militants, et d’un âge sans doute moins respectable que celui de la plupart des militants actuels, et dont Stéphane Lhomme regrettait leur absence sur le terrain de la lutte antinucléaire dans une récente rubrique sur Reporterre ? Seraient-ils des dissidents ou des anciens de Greenpeace formés aux coups d’éclats ? Des épigones des admirables faucheurs d’OGM ? Ou du groupe de Tarnac parvenu tout récemment, après de si longues et si pénibles années, à tourner en ridicule ceux de la DGSI portés à la manipulation dévastatrice de militants radicaux démocrates et non-violents ? Sont-ils les déboulonneurs de pylônes ? Ou encore des continuateurs spécialisés es-énergie nucléaire des Camille et autres Tritons crété(e)s de Notre-Dame-des-Landes et déjà assidus boueux hiboux de Bure ? Le soudain jaillissement partout en France de nombreux comités de soutien à Bure au lendemain de la violente évacuation du bois Lejuc tendrait à apporter du crédit à cette hypothèse.

- Les personnalités politiques, signataires à l’automne 2014 d’un appel solennel à la fermeture de la centrale de Fessenheim que je ne pouvais exclure des suspects dans cette affaire de drones parce que l’appel n’hésitait pas à formuler deux exigences avec des dates butoir (leur démenti m’avait poussé par plaisanterie à les suspecter un peu plus), ne sont bien sûr pas plus soupçonnables aujourd’hui. En revanche certaines d’entre elles ont continué à agir en faveur d’une convergence politique sur la question du nucléaire en s’associant à une réunion nationale à Montreuil le 8 septembre 2017 en vue d’empêcher l’homologation de la cuve par l’ASN (je vous en parlerai bientôt). La France Insoumise et le Réseau Sortir du nucléaire s’impliquèrent vivement, mais les médias n’en ont pas parlé, et Reporterre non plus, malgré le vif intérêt affiché. Cette rencontre aura néanmoins contribué à la dynamique menant au rassemblement unitaire antinucléaire du 11mars 2018 sur la place de la République.

- Il serait bien difficile en revanche d’impliquer pour cette affaire des militants pilotés par le Réseau Sortir du nucléaire. Non seulement parce que ce type d’action ne rentre pas dans son modus opérandi, mais également parce qu’il est encore bien trop englué dans les affres de la très grave affaire l’ayant éclaté en 2010, et qui commence seulement à décanter. En 2015 Stéphane Lhomme, terriblement meurtri, a enfin été réhabilité, et tout récemment le coordinateur général responsable du chaos a été licencié pour avoir pris l’infamante habitude d’enregistrer à leur insu les réunions téléphoniques des administrateurs et probablement de ses collègues salariés.

 

2) En second lieu la piste de l’intimidation ou de la disqualification étrangère

Les services secrets de nations étrangères mécontentes de la politique étrangère de la France ou de sa politique nucléaire peuvent bien sûr être suspectés comme ce fut le cas dans l’affaire des drones de l’automne 2014.

A l’époque la Russie concentrait les soupçons en raison du refus de la France de lui livrer les porte-hélicoptères Mistral, en rétorsion à l’annexion de la Crimée.

Mais les Israéliens avaient tout autant de motifs de se montrer agressifs en raison d’un projet de vote d’une résolution par l’Assemblée nationale d’une invitation au gouvernement de reconnaitre l’Etat palestinien. Une résolution (n° 439) finalement adoptée le 2 décembre 2014.

Si les récents bombardements français suite à l’hypothétique utilisation de gaz par l’armée syrienne peuvent encore irriter les Russes, et le refus de la France de suivre les Américains sur la dénonciation du traité concernant le nucléaire iranien, les Israéliens, ces enjeux néanmoins ne semblent pas être de la même importance que ceux de 2014.

En revanche d’autres pays peuvent vouloir l’échec de l’EPR : les Anglais dont certains dirigeants doivent être affolés à l’idée que les français puissent construire deux EPR aussi pourris que celui de Flamanville à Hinkley Point, tout en étant intéressés par les indemnités de retard ou d’échec du projet ; et les Allemands excédés d'une fermeture imaginaire de Fessenheim et de l'irresponsabilité crasse des nucléocrates français d’une manière générale et en particulier dans le cas de l'EPR.

Cette liste de pays voulant intimider ou disqualifier la politique française n’est bien sûr pas exhaustive.

 

3) En troisième lieu, enfin, l’acte de sabotage :

Il serait le résultat de la rébellion de techniciens et/ou d’ingénieurs scandalisés par un ensemble d'éléments un peu plus insupportables les uns que les autres se succédant régulièrement depuis 2006 : l’état lamentable de la centrale (radier, cuve, soudures, etc), le scandale financier du Creusot ayant probablement joué un rôle important dans cette situation métallurgique déplorable, la lâcheté et l’irresponsabilité des dirigeants de l’ASN ayant donné leur feu vert à l’homologation d’une cuve forgée avec un acier défectueux hors normes, et enfin la corruption morale (et qui sait financière) de dirigeants d’EDF, d’Areva et de hauts fonctionnaires issus de la corporation indéfectiblement soudée des X-Mines.

La visite récente à Flamanville de l’ex-Premier ministre japonais Naoto Kan ayant eu à gérer les premiers mois de l’accident de Fukushima et appelant à l’arrêt du nucléaire sur l’ensemble de la planète, couplée à l’exemple du colonel Beltrame, héros compassionnel, auront peut-être déclenché de nouvelles vocations. Plus que la vie d’une femme c’est en effet de la survie d’une large population voire de l’Humanité tout entière dont il est question ici en cas de rupture de la cuve de cet EPR en si piteux état.

C’est donc aujourd’hui une piste parmi les plus sérieuses. En effet comment mieux avoir accès aux armoires électroniques et à leurs cadenas, tout en disposant d’un temps suffisant, qu’en étant habilité à circuler librement dans les lieux ?

 

La liste des pistes sérieuses établie, revenons à Greenpeace.

Quelle est la probabilité que ce soit une nouvelle fois cette organisation maudite par les nucléocrates et vénérée par les nucléophobes qui puisse être l’auteure de cette intrusion et de cette mise en scène inédite ?

S’il n’y avait pas eu le récent procès de Thionville condamnant des militants de Greenpeace pour la première fois de son histoire à de la prison ferme, et celui de Privas dont le verdict n’est pas encore tombé, la probabilité serait sans nuance : soit nulle soit complète, comme d’habitude, selon que Greenpeace aurait démenti ou claironné l’action. Désormais, à cause de la loi De Ganay du 2 juin 2015, dite aussi loi Greenpeace, selon laquelle toute intrusion de centrale en groupe peut-être punie de cinq ans de prison et de 75000€ d’amende, Greenpeace est poussé à l’acte clandestin et à sa non-revendication. Néanmoins vous aurez noté que cette loi n’a pas empêché Greenpeace de continuer à effectuer des intrusions à visage découvert. Parce qu’elle a probablement tablé sur le fait qu’une sanction abusive produisant un effet contraire à l’effet recherché, autrement dit aboutissant à une médiatisation décuplée, serait impossible. Et puis il fallait bien tester le nouveau cadre. Mais avec le procès de Thionville et une sanction sévère - mais légère au regard de la loi (2 mois ferme)- les choses se compliquent. Greenpeace est confronté à un nouveau principe de réalité : agir ou ne pas agir ? Et si action : la revendiquer ou pas ?

Une organisation comme Greenpeace peut-elle exposer ses bénévoles à des risques inconsidérés ? Bien sûr que non. Et agir en opposition à ses principes de publicité de ses actions ? Il est possible que la discussion soit désormais ouverte. Si une décision a été prise elle serait très récente. Or une action masquée et aussi complexe de « vol » nécessite une longue préparation en amont. Par ailleurs Greenpeace n’effectue que des actes symboliques, la pire dégradation qu’elle commet se résume à la section d’un grillage. Donc elle ne peut pas être à l’origine de ce vol et encore moins à celle d’une dégradation informatique.

Mais puisque cette fois-ci il n’y a pas eu démenti, soit parce que c’est sa nouvelle politique : jouer sur l’ambigüité, soit parce que, comme beaucoup, elle n’a pas mesuré l’importance de l’affaire, il nous reste à scruter les moindres manifestations publiques de Greenpeace et de ses responsables, et les décortiquer.

Dans l’hypothèse - plus qu’improbable, nulle vous l’avez compris - d’une action masquée, Yannick Rousselet, le responsable "nucléaire" de Greenpeace, aurait surveillé la presse comme le lait sur le feu et communiqué rapidement à partir des informations publiées. Ce ne fut pas le cas.

Pour les trois autres raisons suivantes on peut donc affirmer un peu plus que Greenpeace n’a rien à voir avec l’affaire du "vol" des cadenas :

La première, le 7 mai, Yannick Rousselet a bien signalé le vol dans un tweet : (https://twitter.com/plutonyck/status/993445404636262400), mais il n’en a apparemment pas mesuré la portée, et s’est contenté d’ironiser :

 « Sécurité #nucléaire ? GAG ! #EPR de #Flamanville  : 150 cadenas disparus, Ces cadenas permettent de fermer des armoires qui contiennent les matériels informatiques du contrôle-commande du réacteur nucléaire. Rien que ça ? #EDF porte plainte Enfin lhttps://www.ouest-france.fr/normandie  »

La seconde, c’est que le lendemain de la date de publication de mon article le 10 mai, il retweettait une ancienne plaisanterie sur l’EPR de Flamanville que le Gorafi ressortait en jour anniversaire de son jour de publication le 11 mai 2016 : Areva accusée d’utiliser des boites d’œufs non réglementaires pour construire l’EPR de Flamanville — Le Gorafi.fr . Tandis qu’il négligeait le mien bien plus d’actualité, ou bien celui-ci lui avait-il échappé.

Enfin la troisième raison la voici : dans son communiqué de presse du 14 mai annonçant la réunion du Conseil d’Administration d’EDF du lendemain, Greenpeace dénonce « les 3 intox que Jean-Bernard Lévy présentera demain aux actionnaires », dont celle sur l’EPR. A laquelle Greenpeace réplique par un « EDF ne relancera pas la filière nucléaire avec l’EPR », arguant des problèmes de la cuve, des soudures, du retard de construction et du surcoût. Mais à aucun moment il n’est question du "vol" des cadenas, constituant pourtant un très grave problème de sécurité et désormais de sureté. 

 

A suivre…

Puisqu’il faudra bien qu’on en sache un peu plus, non ?

 

Patrick Samba

 

Au sujet de l’EPR :

EPR : qui fera cesser le scandale ?

EPR de Flamanville et acier de Creusot Forge : l’abcès ne va pas tarder à crever

 

Au sujet du survol de centrales par des drones :

1) Drone de guerre à Fessenheim et sur d’autres sites nucléaires : action de nouveaux geeks militants ? 

2) Drôles de drones... L’un d’entre eux va-t-il de nouveau survoler Fessenheim ?

3) La fermeture de Fessenheim serait-elle l’objectif final de ces mystérieux drones ?

4) Le mystère des drones, à Fessenheim et ailleurs, s’épaissit

5) Les drones sur les centrales ? C’est terminé !

6) Ils sont enfin identifiés ! Les auteurs de survol par drones des sites nucléaires, dont Fessenheim, dévoilés !



41 réactions


  • aimable 28 mai 2018 13:06
    et si tout simplement les cadenas sans clefs avaient été volés pour la revente a un ferrailleur 
    ou si les cadenas avec clefs avaient été volés pour la revente a des particuliers .
    pour les sortir vous pouvez faire confiance au génie des voleurs
    je serais curieux de connaitre le montant des voles sur un tel chantier .

    • aimable 28 mai 2018 13:14

      @aimable

       le montant des vols

    • Patrick Samba Patrick Samba 28 mai 2018 13:23
      @aimable

      une suggestion : lisez mon précédent article et notamment ses commentaires.

    • aimable 28 mai 2018 13:32

      @aimable
      sachez que j’habite a 40km , vents plein ouest , je fais donc partis des premiers sacrifiés et que j’ai parfaitement conscience du danger qu’il représente .


    • Patrick Samba Patrick Samba 28 mai 2018 13:47
      @aimable

      « j’ai parfaitement conscience du danger qu’il représente »
      Alors pourquoi ne vouloir y voir qu’un simple vol ?

    • aimable 28 mai 2018 13:59

      @Patrick Samba
      parce que c’est une possibilité comme une autre tout simplement et je pense que les enquêteurs ne l’ont pas négligée .


    • mandrinou mandrinou 3 juin 2018 19:45

      @aimable
      Votre hypothèse est sérieuse. Je sais par exemple que pour la construction de Superphénix, à Malville, il a fallut commander le double du béton qui était prévu, tellement tous les ouvriers en volaient pour construire leurs maisons et celles de leurs amis. Et c’est vraiment vrai smiley


  • zygzornifle zygzornifle 28 mai 2018 13:20

    Un vol incongru de 150 cadenas....


    Sans les clés c’est invendable sur Ebay ou le bon coin coin ....

    • aimable 28 mai 2018 13:36

      @zygzornifle
      pas besoin d’aller sur le net , comme c’est la mode aujourd’hui le marché local suffit  smiley


  • nono le simplet 28 mai 2018 13:51
    merci pour cette suite concernant ce vol pour le moins étrange ...
    bien argumenté, logique et ne fermant la porte à aucune hypothèse !

    au lu de ces deux articles l’hypothèse « interne » me semble la plus vraisemblable mais si c’était le cas les raisons me semblent obscures, enfin, en tous cas le mode opératoire ...
    j’en émettrais une autre, assez farfelue mais va savoir : que ce soit un acte délibéré de la part de responsables d’EDF pour pouvoir hurler au sabotage en cas de mauvais fonctionnement ...
    enfin, on serait dans le scénario d’un mauvais film d’action comme savent le faire les américains ...
    à ce sujet, j’ai vu récemment « Die Hard V » où Tchernobyl n’était qu’un faux accident pour planquer du Plutonium smiley

    • Patrick Samba Patrick Samba 28 mai 2018 14:20

      @nono le simplet

      Merci pour les remerciements.
      Oui, il ne faut se fermer à aucune hypothèse, ne serait-ce que parce qu’elles peuvent aider à affiner les plus sérieuses par tel ou tel aspect qu’elles sont amenées à souligner.

      Et justement je me faisais à l’instant la réflexion suivante :
      bien que je l’avais évoquée dans mon précédent article, je ne l’ai pas fait cette fois-ci, et finalement je pense que c’est peut-être une erreur : l’intervention d’un ou de plusieurs membres de la DGSI n’est pas à exclure. Non pas forcément de sa ou de leur propre initiative selon une certaine conception morale, mais en mission secrète, dans la mesure où les dirigeants voudraient finalement sortir de cette impasse ingérable de l’EPR. En créant l’illusion que cette situation désormais créée - l’impossibilité du démarrage de l’EPR parce qu’il y aura désormais toujours un doute sur l’intégrité du cerveau électronique - est la conséquence d’un acte hostile comparable à celui du survol des centrales par les drones.

    • nono le simplet 28 mai 2018 14:46

      @Patrick Samba

      bien que je l’avais évoquée dans mon précédent article
      j’avoue ne pas m’en souvenir mais c’était logique de l’aborder même brièvement ...
      peu de personnes ont du envisager, dans un premier temps que le sabotage du Rainbow Warrior pouvait avoir été commandité par un gouvernement français, socialiste de surcroit ...


    • Patrick Samba Patrick Samba 28 mai 2018 15:30

      @nono le simplet

      c’est un plaisir de vous faciliter la tâche en vous évitant une relecture fastidieuse :
      " Car évidemment seuls des militaires d’un service secret étranger sont capables de commettre un tel « casse » (et, pourquoi pas, des agents secrets français si par chance il y en a parmi eux qui n’en peuvent plus de ce bordel d’EPR)..."

    • HELIOS HELIOS 28 mai 2018 16:26

      @Patrick Samba

      ***** il y aura désormais toujours un doute sur l’intégrité du cerveau électronique *****


      Réalisez vous bien ce que vous ecrivez ?
      Il y aurait donc, pour vous, des equipes informatiques, effrayées par une eventuelle corruption des serveurs et autres calculateurs implantés dans cette centrale en construction, qui seraient incapables d’en verifier l’integrité ???

      Ce que vous racontez est une insulte pour l’esprit et une « connerie » technique.

      Parce que, vous prenez pour des idiots, ceux qui bossent la-dessus depuis des années sur tous ce qui est systemes critiques (dont les avions au passage) et qui seraient incapables d’avoir mis en place les procedures de verification.....

      Parce que vous prenez pour des inconscients ceux qui ont en charge tout cela qui seraient incapables de tout changer a neuf - pour le prix que ça coute (c’est juste du cout materiel, les licences existent déjà) et qu’ils auraient « oubliés » de garder les spécifications d’origines ???


      c’est vrai que si votre modèle c’est Windows, on a du souci a se faire....

    • Patrick Samba Patrick Samba 28 mai 2018 18:11

      @HELIOS

      Décidément vous êtes remonté aujourd’hui Hélios ! Ça vous est impossible d’être un peu moins méprisant ?
      Bien sûr que je n’imagine pas des électroniciens et des informaticiens « effrayés » !! Pour quelle raison ? Le réacteur n’a subi que son essai à froid. Et depuis il est à l’arrêt, dans l’attente de son essai à chaud (et toujours sans combustible). Mais inquiets oui on peut l’imaginer si les monte-en-l’air sont eux même des professionnels de très haut vol capables de dissimuler leur acte de piraterie.
      Quand à remplacer le système informatique c’est peut-être possible, je n’en sais rien, mais j’imagine que ça ne se fera pas en deux coups de cuillerées à pot.
      Mais prenez donc l’habitude au moins sur mes articles d’expliquer ce dont vous vous affichez spécialiste plutôt que d’insulter le béotien.

    • foufouille foufouille 28 mai 2018 19:45

      @Patrick Samba

      je ne voudrais pas te vexer mais il suffit de restaurer une sauvegarde cryptée ou au pire de réinstaller le logiciel. sur tous les ordinateurs pros hors de prix tu as une alarme anti ouverture de chassis. ça se faisait sur les simples tour de PC.
      le tout est évidement sur onduleur et groupe électrogène de secours.


    • Patrick Samba Patrick Samba 28 mai 2018 19:56

      @foufouille
      Me vexer ? Et pourquoi ? La vexation nécessite quand même quelques conditions, qui dans le cas présent ne sont pas toutes réunies. Parmi ces conditions certaines portent sur la qualité de l’émetteur.


    • foufouille foufouille 28 mai 2018 22:46

      @Patrick Samba

      "Quand à remplacer le système informatique c’est peut-être possible, je n’en sais rien, mais j’imagine que ça ne se fera pas en deux coups de cuillerées à pot."
      pour écrire ce genre de conneries il faut être totalement ignare en informatique.


    • Omnimus Omnimus 28 mai 2018 23:21

      seide@hkln> Omnimus 15AA14D4

      ..................................100%..................................
      Transgression détecté. Identification................
      ..................................100%..................................
      nonoS ;id:586712 ;cp15AA14D4;........................
      Étalage de science interdite...............................
      Alerte. Risque de contamination élevé.............
      Évaluation des risques.......................................
      ...................................100%................................
      Recherche de solution dans la base de donnée
      ...................................100%.................................
      Solution trouvé....................................................
      Calcul de trajectoire........................................ %
      Préparation du missile.....................................%
      Sécurisation du site .........................................%

      « Tun ! dun ! bun ! 
      Les citoyens loyaux au Systéme et respectueux de la Loi doivent se tenir a une distance de plus de 63 métres du transgresseur »nonoS« , identifiant microsoft 586712.
      Merci pour votre coopération. »

      Prise en charge du transgresseur........................
      ...................................................................... .......
      ...................................................................... 100%
      Élimination confirmée...........................................

      « Tun ! Dun ! bun !
      Les citoyens 586000 A 587000 sont priés de se rendre au centre d’extermination le plus proche, affin d’enrayer un risque de contamination majeure.
      Longue vie au système »

      Prise en charge des transgresseurs potentiels......
      ...................................................................... ...........

    • HELIOS HELIOS 29 mai 2018 01:49

      @Patrick Samba


      Désolé que vous vous sentiez méprisé par mes remarques.
      J’utilise en général des arguments pour expliquer ce que je sais, puis ce que je crois, souvent ce que j’espere etc...

      Dans le cas précis de nos discussions suivant votre billet et les commentaires, j’ai n’ai -helas - pas tenté d’explication complexe pensant que le sujet est déjà venu et revenu sur le tapis où tout le monde s’est exprimé et le sujet a été bien débroussaillé.

      Sans revenir sur l’explosion d’un coeur d’un réacteur nucleaire dans sa configuration « thermique », c’est a dire dans son fonctionnement en mode machine a vapeur, ni sur la gestion informatique d’un ensemble de ce type, il faut faire appel au bon sens et seulement quand c’est necessaire, aux reflexions scientifiques... car nous sommes bien loin des limites technologiques (et surtout physiques) qui nous l’imposeraient.
      Je n’ai pas la science infuse ni les connaissances d’un extraterrestre arrivant dans sa soucoupe, je tente d’apporter l’avis d’un professionnel du genre, qui n’aura cessé sa vie a définir, organiser et mettre en oeuvre des projets faisant appel aux technologies les plus récentes dont on parle.

      je pourrai vous decrire une analogie, vous pourriez imaginer ce que les gens comme moi font.... entre faire voler un piper club (petit avion monomoteur de 10 m d’envergure) et un airbus de plus de 100 tonnes il n’est pas nécessaire de connaitre l’aérodynamique sur le bout des doigts, il y a des ingénieurs pour cela.... mais d’en connaitre les bases suffisantes pour développer les plus grandes realisations....

      Dans le domaine des centrales nucléaires, puisque c’est là le sujet -comme dans l’informatique, qui existe quasiment dans tous les systemes industriels, il y a des bases qui ne changent pas.

      Donc, je me suis permis d’apporter les elements d’informations que je possede pour participer a nos echanges en tentant de désacraliser les dogmes que certains tentent de nous imposer.

      Même avec de l’eau, et dans le cadre de la construction d’un EPR, il n’y a rien qui explosera dans le cadre du processus de la fusion accidentelle pour mille bonnes raisons... par exemple si les pompes ne sont pas arretées avant, on les arreterai si le coeur fond bien avant puisque cela ne sert plus a rien de refroidir... et bien avant que la temperature atteigne les valeur du craquage de l’eau elle aura déjà disparue en vapeur... c’est un detail me dirais-vous, mais c’est cette realité qu’il faut considerer et ne pas ecouter ceux qui vous enfument a coup de megatonnes avec quelques litres d’eau !

      Tenez, il y a quelques temps on avait imaginé creer un trou noir, à la frontiere suisse dans le grand collisionneur... c’est un peu du même ordre.... mesurez-vous le décalage ???

      Merci pour avoir echangé avec moi.

    • Patrick Samba Patrick Samba 29 mai 2018 09:10

      cassini, c’est l’hopital qui se moque de la charité...


    • Patrick Samba Patrick Samba 29 mai 2018 12:36
      Pour foufouille, et ceux qui n’ont pas lu les commentaires de mon précédent article, je cite intégralement l’un de ppazer :

      " J’aurais aimé savoir si ça concernait les armoires Teleperm XS (contrôle commande de sûreté, pour le PS – Protection System – ou le RCSL – Reactor Core Suveillance and Limitation) ou les armoires T2000 (contrôle commande opérationnel).

      Ça la fout mal, quand même.
      Dire qu’on a piqué les cadenas, mais qu’on n’a rien touché à l’intérieur, ça me parait un peu dur à avaler. Dès qu’on ouvre les armoires, on a accès aux borniers : il faudra donc, quoi qu’il en soit, vérifier au moins tous les borniers pour s’assurer qu’aucune pinoche n’a été modifiée. Il faudra vérifier les systèmes d’alimentation, les racks et les cartes. Et pour faire correctement les choses (on est dans le nucléaire, quand même), vérifier les checksums des logiciels chargés dans les cartes SVEx (s’il s’agit de la partie sûreté en TXS).
      Il faudra également exécuter une procédure complète de tests périodiques.

      Et bien sûr, tout cela en suivant des plans, procédures et rapports validés par l’ingénierie et par le client : La V&V va avoir du boulot.

      Constater la disparition des cadenas du contrôle-commande, et dire comme ça qu’il n’y a pas de souci, c’est juste de la com qui se veut rassurante.

      Au fait, qu’en dit l’ASN ? J’aimerais bien avoir leur son de cloche. "


    • Patrick Samba Patrick Samba 29 mai 2018 12:40

      Si ppazer pouvait nous faire de nouveaux commentaires, et notamment nous dire ce qu’il pense d’un remplacement, possible ou non, et dans quelles conditions, du système informatique, nous aurions alors un peu de grain à moudre.


    • MAGURA 29 mai 2018 21:59

      @HELIOS De temps à autre, on se doit de remettre les pendules à l’heure. Merci.


  • zzz999 29 mai 2018 13:55

    Survol le 24 mai dernier de la centrale de Fessenheim par une armada d’OVNIS dont un de plus de 10m de côté et qui ressemble furieusement au mythique TR3B.

    https://www.nurea.tv/video/ovnis-au-dessus-de-la-centrale-nucleaire-de-fessenheim/


  • banban 29 mai 2018 20:45

    Merci pour cettte article.

     je viens de comprendre que cette affaire n’est pas forcement un « fait-d’hiver », perpétré pas des plaisantins ou des« ferrailleurs cambrioleur ». 
    peu être qu’aucune de vaut hypothèse n’est là bonne, mais elle permet d’envisagé qu’elle que chose de plus grave.

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 30 mai 2018 11:12
    «  »150 cadenas de l’EPR de Flamanville..."

    Tôt ou tard, il y aura bien une cocotte nucléaire qui sautera dans l’Hexagone ! 

    J’avais soulevé ce grave problème qui menace l’ensemble de la méditerranée dès le début des années 2000. 

    Il ne sera pas peut-être possible de connaitre la cause parce de nos jours tout le monde constate que le mensonge devient loi, les faux problèmes prolifèrent et l’irrationnel est à l’oeuvre !

  • Patrick Samba Patrick Samba 31 mai 2018 04:45
    Hier soir sur la 5, un documentaire qui va faire parler de lui : et sur le coup les gens de Greenpeace commente à chaud Documentaire : « Nucléaire, l’impasse française » - Greenpeace France

    Confirmation qu’il ne sont pas impliqués par les cadenas !

    A moins bien sûr, qu’ils soient terriblement retors, et qu’ils soient volontairement restés silencieux sur les cadenas !

    Et bien sûr j’ai mon opinion....

  • Patrick Samba Patrick Samba 31 mai 2018 14:35
    Problèmes des soudures :

    " Thierry Charles, en charge de la sûreté nucléaire à l’IRSN, a ajouté, qu’à lumière de cette découverte, des contrôles supplémentaires seront demandés sur d’autres circuits du réacteurs, qui sont très nombreux, afin de vérifier qu’il n’y a pas une “épidémie”. "



    • nono le simplet 31 mai 2018 15:39

      @Patrick Samba
      un ami, soudeur de haut niveau, a repassé ses qualif récemment, toutes sauf celles pour le nucléaire, refusant d’aller bosser dans ce grand cirque même si c’est bien payé, les contraintes autres que celles liées à la soudure lui étant insupportables ...


    • Patrick Samba Patrick Samba 31 mai 2018 18:02

      @nono le simplet
      si ça vous embête pas, vous pouvez préciser les contraintes autres ?


    • nono le simplet 1er juin 2018 03:46

      @Patrick Samba
      les contraintes de sécurité encore plus importantes que dans les usines type Seveso avec la paperasserie qui va avec, l’interdiction de porter le moindre outil, un « aide » étant là pour le faire, de peur de fatiguer le soudeur ... pas le genre de mon copain qui bosse en interim et choisit ses chantiers ...


    • nono le simplet 4 juin 2018 02:14

      @cassini

      ce n’est ni déplacé ni choquant, c’est même rassurant mais pour mon copain, passer deux ou trois heures par jour à ces tracasseries ça le gonfle ...
      de toutes façons, quand on voit que le contrôle qualité n’a même pas été foutu de voir que certaines soudures étaient mal faites à Flamanville on se dit qu’il y a des soucis dans la rigueur sur ce chantier, tant au niveau des soudeurs que des contrôles ...
      quand une soudure est mal faite le plus souvent le soudeur le sait !

    • nono le simplet 4 juin 2018 02:26

      @cassini

       ... pas encore bien réveillé ... smiley
      je voulais dire « ça devrait être rassurant » et non « c’est rassurant »
      en l’occurrence j’ai l’impression que ces contraintes et protocoles emmerdent pas mal de monde sur ce chantier voire que pas mal de monde s’en fout et ça c’est déplacé et choquant ...
      les nombreuses remarques de l’ASN en témoignent ...

  • exocet exocet 3 juin 2018 23:02

    Cette affaire de cadenas, dont nous entendons parler depuis quelques temps, est tout simplement ahurissante.
    Tout un tas de questions se posent :
    En premier lieu, qui a pu prendre ce risque, sachant que s’il se fait attrapper, il rique d’être accusé de sabotage voir terrorisme et de passer des années en prison ?
    c’en est même peu crédible : à part des gens de la maison, suffisamment nombreux et organisés pour agir dans l’impunité, faire ce qui semble être un acte gratuit et pourtant judiciarement très risqué, est pour moi incompréhensible.
    hypothèse, peut-être farfelue, et si les instances dirigeantes d’EdF avaient elles mêmes organisé ce simulacre pour pouvoir dégager leur responsabilité en cas d’accident nucléaire ou de gros disfonctionnements ?
    les problèmes sur ce chantier sont tels, qu’un fonctionnement normal et sur de cet EPR dans le futur, semble bien improbable : ce pourrait donc être une façon de se défausser, d’ouvrir le parapluie, de crier à ce moment-là au sabotage lors de futurs incidents....enfin ce n’est bien sur que mon avis.


    • nono le simplet 4 juin 2018 02:36

      @exocet

      la même hypothèse m’est venue à l’esprit, farfelue peut être, mais envisageable ...
      et pouvoir considérer cette hypothèse envisageable, ça, ça m’inquiète !

  • exocet exocet 3 juin 2018 23:07

    Ou alors l’un des sous-traitants ayant réalisé le contrôle-commande ou les armoires, qui sait que ce n’est pas au point et s’est couvert en retirant les cadenas.... ?


  • exocet exocet 3 juin 2018 23:17

    Ou bien Areva qui souhaite se couvrir pour le futur face à son client EdF : « les armoires du contrôle-commande ont été ouvertes, si quelqu’un y a touché, nous ne pouvons pas être tenus responsables des dysfonctionnements de la centrale »........ ?
    Tout est envisageable, mais, Greenpeace ayant démenti, j’ai du mal à émettre l’hypothèse qu’un employé de pays de l’Est d’un sous traitant du chantier, ferrailleur occasionnel chez lui, aurait pu se laisser tenter par les métaux non-ferreux de 150 cadenas.....


  • Matlemat Matlemat 4 juin 2018 12:03

     La déroute financière du nucléaire est un facteur de risque supplémentaire, avec un sécurité maximale ce n’est pas rentable, les exploitants doivent prendre des risques calculés pour dégager une rentabilité.


     Le risque de malveillance est très élevé dans le contexte terroriste d’aujourd’hui, on a vu déjà un fiché S travaillant à Flamanville, le vol de cadenas est un signe de vulnérabilité.


      

    • Patrick Samba Patrick Samba 4 juin 2018 13:29

      @Matlemat

      Article très intéressant qui informe sur le climat de paranoïa pouvant exister dans une centrale.

      On comprend mieux le clivage qui est en train de se constituer de manière profonde au sein des instances dirigeantes d’EDF (voir le documentaire « Nucléaire : l’impasse française » +++)

      A l’évidence il devient de plus en plus urgent d’arrêter toutes les centrales....

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