mardi 8 décembre 2009 - par Pierre-Franck Herbinet à votre SERVICE

Leadership politique et gouvernance démocratique

L’objectif consiste à la réconciliation du triptique « économie-social-écologie » au sein du projet humaniste, dont la méthode efficace retenue est l’utilisation du réformisme.

Leadership politique et gouvernance démocratique

Et si les Démocrates, libéraux par nature, sociaux par éthique, tenaient le « leadership » pour conduire le changement, soit la mise en oeuvre politique du développement « soutenable ». L’objectif consiste à la réconciliation du triptyque « économie-social-écologie » au sein du projet humaniste, dont la méthode efficace retenue est l’utilisation du réformisme.

Face aux multiples défis à relever, en particulier le réchauffement climatique et la fin annoncée du pétrole, la promotion d’une société écologiquement et humainement soutenable est tout simplement notre devoir. Un devoir commun sans leadership n’est pas concevable. « Avoir un projet, c’est traduire une vision en termes d’action politique », mais encore faut-il caractériser et qualifier son projet, en intégrant une méthode adaptée. Suite à l’élaboration, le projet sera mis en oeuvre politiquement. Le politique devra avoir le courage de gouverner en expliquant la réalité de l’évolution de la situation. A ce stade, un leadership émergera, avec les mêmes acteurs, d’ailleurs. Un tel programme doit s’inspirer de ce fameux « juste équilibre » si précieux aux yeux des centristes. Afin réussir ce changement « pour durer », autrement dit un retour vers la sobriété des modes de consommation, une réforme ambitieuse, et non pas une révolution barbare, sera entreprie. Changer pour durer, c’est admettre l’incertitude défiant nos « us et coutumes » de décider. Ce nouveau paradigme du XXIème siècle modélisera des visions et des scénarii dans la marche d’un monde plus durable. Qui dit changer pour durer implique de s’attaquer aux causes, une fois ces dernières déterminées. Changer pour durer demandera aussi des arbitrages. C’est à ce prix que la crise environnementale sera résolue. Synergie et convergence autour de l’idéal démocrate, libéral et social, juste et équilibré, pour une nouvelle gouvernance « pastillée » démocrate, rigoureuse et porteuse.

Un projet humaniste

« Le capitalisme, parce qu’il est amoral, ne peut constituer un projet de société ; et l’étatisme jacobin ne marche pas et stérilise un pays ». Qu’est ce que le «  juste équilibre  » ? C’est simple, il s’agit de construire la société la mieux qui soit. Voici une explication : « le but politique que s’assigne le Centre est clairement défini : construire la meilleure société possible en regard du monde qui nous entoure et avec lucidité, c’est-à-dire avec pragmatisme, responsabilité et humanisme, dans la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance, afin de donner à chacun le maximum de ce qu’il puisse obtenir tout en respectant les choix des autres dans le cadre d’un lien social où tout ce qui enrichit l’un, enrichit l’autre et inversement. Une meilleure société possible prenant en compte les deux réalités de la vie auxquelles est confrontée toute politique. La première, immuable, est la réalité incontournable de la vie sur Terre. Toute femme et tout homme politiques responsables doivent se donner pour mission d’agir sur cette seconde réalité. Prétendre que la première réalité est modifiable, que l’on peut tout changer dans la seconde, qu’en une formule lapidaire « tout est possible, tout de suite », c’est leurrer les citoyens, c’est pratiquer une démagogie au plus haut degré du cynisme politique. En revanche, tout mettre en œuvre pour modifier et faire évoluer la seconde réalité vers la meilleure société possible tout en prenant en compte la réalité immuable, voilà la réelle mission des politiques. Et la tâche est immense. Et c’est là que seront jugées leurs capacités et l’efficacité de leur action. »

Enjeux écologiques et société à reconstruire

Chez les Démocrates, l’ « intérêt de son développement sur le sujet réside moins dans la recension des problèmes posés par la maîtrise de l’environnement que dans la manière dont l’environnement modifie le sens des enjeux de la vie en société ». « Concrètement, cela signifie qu’on arbitrera systématiquement en faveur de l’investissement dans le capital humain (prévention) au détriment de l’indemnisation (compensation) ». A la lumière de cette philosophie couplée aux enjeux écologiques mondiaux, il est urgent de considérer que la Chine et les USA, qui produisent 40 pour cent du gaz à effet de serre, reconsidèrent leurs modèles de développement. Pour stabiliser la température du globe, il faut s’attaquer aux causes, qui sont principalement la déforestation dans les pays du sud pauvres, tandis les occidentaux riches s’évertuent à toujours plus produire du carbone.

Reconstruire notre modèle économique et social, basé à ce jour sur une croissance infinie, incompatible avec la quantité de ressources disponibles en sol, en eau et en matières premières. Le constat est alarmant, puisque nos sociétés menacent de s’effondrer. L’espèce humaine est responsable de cet état de faits et est aussi la toute première victime, déjà, les menaces de disparition de la biodiversité, le changement climatique, les pollutions chimiques en attestent. L’humanité vit au-dessus de ses moyens naturels. Reconstruire en alliant démocratie et développement durable de nos sociétés, en prenant le soin de bien aller vers davantage de gouvernance démocrate. L’économique est à associer aux enjeux écologiques. Une nouvelle gouvernance s’impose et demande de ce fait une régulation politique.

« L’effet de serre est un phénomène naturel amplifié par l’homme. Les scientifiques remarquent une tendance au réchauffement climatique. Le cycle naturel du carbone désigne les échanges du carbone entre l’atmosphère, les océans, les continents et les êtres vivants qui en sont composés. Il est perturbé par les activités humaines. L’augmentation de 0,74 °C de la température moyenne du globe depuis 1900 affecte la biodiversité et pose la question de sa capacité d’adaptation à ce changement rapide et brutal du climat. Face aux risques naturels accentués par la pression humaine, la meilleure parade pour les populations locales est de préserver les écosystèmes : les forêts évitent les glissements de terrain lors de fortes pluies et les zones humides limitent les inondations. L’ampleur du changement climatique est telle qu’il faut réduire notre consommation d’énergie ensemble. » Pour éviter que le climat ne se dérègle davantage, il est nécessaire de diviser par 4 nos émissions de CO2 d’ici 2050.

Comment reconstruire ? Les Démocrates possèdent une méthode simple et efficace : le réformisme. « Notre conviction est qu’il existe une méthode pour le changement : le réformisme. Des repères simples, le refus de la précipitation, une démarche d’explication et de conviction, la fixation d’objectifs connus de tous, la prise en compte de l’expérience de la société civile, la confiance, tout cela met le changement à portée de la main. Nous croyons que c’est vrai pour l’éducation, la recherche, l’emploi, notre système de santé, notre agriculture, la fiscalité, les institutions, les libertés publiques, la politique en direction des entreprises. Pour rendre notre société équilibrée, avec une croissance durable, soutenable, cela demande un long effort, une vraie volonté politique ».

Qui peut incarner le leadership ? Nombreux et rares à la fois sont ceux à qui je pense. Corinne LEPAGE est incontournable et j’invite mon lectorat à rejoindre « sine die » « Terre Démocrate ». J’ai une certaine admiration pour Nicolas HULOT. Voici son message : « Notre avenir est entre nos mains, il faut réagir, et vite. Le développement durable est bel et bien une révolution culturelle qui devrait nous conduire à changer de comportement, produire et consommer différemment, afin d’assumer pleinement nos responsabilités. Réduisons notre impact écologique, la nature et l’humanité ont besoin de chacun de nous, là où il est. C’est un combat qui demande la participation de tous. Relever le Défi pour la Terre, c’est se mobiliser au quotidien.

Ce que nous mangeons, les moyens de transport que nous utilisons, la façon dont nous nous chauffons… ; voilà autant d’actions qui nous lient à notre environnement. Aucune action individuelle n’est dérisoire. Chaque geste compte. Essayons, le temps faisant, d’améliorer nos comportements, échangeons nos bonnes idées et nos bonnes pratiques. Multipliées à l’échelle d’un pays, elles contribueront à réduire l’impact des activités humaines sur la planète. » François BAYROU, leader historique du Mouvement Démocrate, homme de progrès, a pris une belle initiative. "C’est le résultat de systèmes économiques uniquement tournés vers le présent, la consommation et le profit immédiat. C’est pourquoi nous inscrirons dans la Constitution l’obligation de la protection des générations futures, véritable sens du développement soutenable", précise l’amendement de François Bayrou. "Avec ce principe, la politique s’inscrit dans le futur. C’est le pendant du principe de précaution qui concerne le présent", a ajouté François Bayrou, précisant : "Tout d’un coup, on affirme que les décisions politiques doivent être prises, pas seulement pour les contemporains, mais aussi pour ceux qui viendront après".

Antoine de SAINT-EXUPERY : « L’avenir, il ne suffit pas de le prévoir, mais de le rendre possible. » Le changement climatique s’accélère. Les générations futures seront majoritairement impactées par la dégradation du climat, sauf si nous changeons de paradigme. Privilégiant le « durable » pour l’ensemble de l’économie -agriculture- industrie-transports-énergie, OUI, un autre modèle est possible. Le leadership, c’est avoir l’initiative. OUI, les Démocrates ont le leadership.

Pierre-Franck HERBINET

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