mardi 27 mars 2012 - par POlivier

Les abeilles, une passion à part entière

Que vous évoque le printemps ? Le soleil, le printemps, le beau temps, les jours qui s'allongent... Oui, c'est tout cela.
Mais c'est aussi et surtout retrouver nos amis les insectes, dont son embassatrice : l'abeille.

Pourquoi est-ce l'ambassadrice des insectes ? Tout simplement car c'est linsecte qui a le plus de cote.
Si je vous avais parlé de fourmis, de moustiques, de mouches, de guêpes, de frelons, de punaises, de blattes, j'en passe et des meilleurs, vous auriez immédiatement pensé à une gêne, une nuisance, une pointe de dégoût aurait esquissé vos lèvres, ou pire, une complète aversion pour ces insectes qui égayent nos printemps et nos étés.
Pourtant, tous ces insectes sont aussi utiles que l'abeille, même si certains, notamment les mouches et les moustiques, sont plutôt désagréables. En passant, pour information, le frelon est protégé depuis de nombreuses années en Allemagne. De quoi nous faire réfléchir sur son statut en France, où ses nids sont souvent détruits par peur de ses piqures, alors même qu'il est plutôt actif la nuit. A noter aussi que les apiculteurs ont tendance à le supprimer, mais là aussi, à tort, puisqu'il serait plutôt utile à la ruche, tuant les fausses teignes, qui peuvent ravager les ruches.

Va pour l'abeille, alors. Insecte souvent mis en avant, de par son utilité en tant que pollonisatrice, mais aussi en tant que fournisseuse de miel, de cire, de gelée royale, et, par extension, créatrice d'emploi. Mais aussi et surtout, ces dernières années, en tant que sentinelle de l'environnement, le syndrome d'effondrement des colonies ayant largement fait parler de lui, et en fait encore parler, au gré de l'actualité.
D'ailleurs, la controversée citation « Si l'abeille venait à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre » a fait le tour du net, et même si on ne sait pas bien si elle provient d'Albert Einstein ou d'un autre, peu importe au final, tant cette citation paraît censée. Mais n'est-il pas déjà trop tard pour certaines régions ?

Toujours est-il que nous n'en sommes pas encore là en France. Le domaine le plus exposé est bien évidemment l'apiculture. L'apiculture, c'est quoi ? C'est être éleveur... Sans réellement l'être. Contrairement aux animaux domestiques comme le cochon, l'âne, la chèvre, la vache, le mouton, les animaux de la ferme donc, les abeilles restent totalement indépendantes, et peu importe le nombre d'années ou l'apiculture les aura suivies : sans lui, elles peuvent très bien survivre. L'apiculteur n'a donc pas un rôle d'éleveur, mais plus un rôle de coach, de personne qui tente d'apporter le maximum de confort à ses protégées qui ne lui seront pas vraiment reconnaissantes. Un métier difficile, mais une passion enrichissante et "simple" à mettre en place. 2 ou 3 ruches suffisent pour avoir sa production de miel, que vous pourrez consommer en famille, et, au besoin, distribuer aux voisins, amis, collègues... Ou même vendre sur des sites spécialisés.
Il suffit de quelques règles simples, ne pas mettre les ruches près de vos voisins, leur placer des repères visuels, ne pas les exposer au vent ou au soleil... Et vous voilà apiculteur ! De nombreux sites peuvent vous conseiller avant de vous lancer, mais il est aussi possible d'apprendre dans les livres... Mais aussi et surtout directement sur le terrain, grâce aux nombreux ruchers écoles que vous pourrez trouver partout !

Notons quand même que, ces dernières années, au gré de nombreux problèmes, ce métier et cette passion peuvent amener quelques désillusions, se retrouver face à une ruche vide au bout de quelques mois pouvant vous affecter. Les pesticides sont les premiers suspects, et des actions de plus en plus virulentes se font sentir, qui s'expliquent facilement par l'intensification de ces produits toxiques et par le laxisme de l'Union Européenne ainsi que la France. Le réchauffement climatique, les fausses teignes, la verroa, le nosema ceranae, virus, ogm... Et depuis peu, en plus de tout cela, dans le sud ouest de la France, est apparu le frelon asiatique, qui, contrairement au frelon européen, s'attaque aux abeilles. Sa progression avance d'année en année, et il est très probable que toute la France soit colonisée d'ici quelques années.
Dur dur d'être apiculteur actuellement, surtout si l'on mise sur le rendement. Il faudra veiller à bien choisir son emplacement, de préférence, loin des champs traités aux produits chimiques, et se former solidement afin de ne pas être démunis aux premiers signes de faiblesses de ses ruches.


Mais si vous n'en avez pas le courage, ou pas le temps, il existe une solution alternative : les autres abeilles. Et oui ! Car si les apis sont souvent utilisées, il existe des milliers d'autres espèces. L'inconvénient, c'est que ce sont souvent des abeilles solitaires, leur production de miel étant alors anecdotique, tout juste suffisant à leurs rares larves. L'avantage, c'est qu'il n'y a strictement rien à faire. Vous posez le nid dans un lieu approprié et... Plus rien à faire ! J'ai effectué l'expérience qui fut très satisfaisante, de nombreuses heures d'observations sans aucun risque, que demander de plus ?

Et si vous êtes encore trop fainéant, il reste la possibilité des nids qui vont se construire à vos dépens... Sachez être tolérants vis-à-vis de ces nids qui ne vous dérangent pas, mais n'hésitez pas à les retirer s'ils sont placés dans des endroits sensibles, notamment aux fenêtres et aux entrées, surtout s'il y'a des enfants. Les nids peuvent grossir rapidement, si la saison est suffisamment bonne, et il devient dangereux de les cotoyer.
Il est toujours possible de les observer, mais sachez prendre vos distances : les gardes veillent. Pour les retirer, si les nids sont encore petits, vous pouvez les détachez dans la nuit -sauf pour les frelons évidemment, mais s'ils deviennent trop gros, il faudra faire appel aux pompiers. N'hésitez pas à plutôt appeler un apiculteur si ce sont des abeilles.

Et à ce propos, comment reconnaître abeilles, guêpes et frelons ?
C'est très simple : les frelons sont les plus faciles à reconnaître, vu qu'ils sont les plus grands et gros. Ils sont rayés de jaune et de noir.
Comme pour la guêpe, qui est deux fois moins grande et grosse.
Les abeilles, elles, sont les plus petites, et sont poilues. Leur jaune tend plus vers l'orange sombre. Il est dès lors facile de les différencier, surtout par rapport à leur régime alimentaire : lors des pique niques ou des repas en plein air, ce sera les guêpes qui viendront vous importuner, puisqu'elles chassent de la viande pour leurs larves.
Les abeilles, elles, se contentent de butiner.

Dernier point : les piqûres. On peut se poser la question, mais sachez que les trois insectes peuvent piquer... Mais ne piquent que quand elles se sentent menacer. Il suffit dès lors de ne pas faire de gestes brusques pour éviter tout problème. Et encore, cela dépend des espèces. Les abeilles maçonnes, par exemple, ne sont pas du tout agressives.

Sachez donc prendre du bon pied cette nouvelle année pour la faune et la flore, et, pourquoi pas, lancez vous dans l'aventure des abeilles, c'est une expérience enrichissante qui saura vous faire regarder les insectes d'une toute autre manière, à n'en pas douter.



1 réactions


  • antonio 27 mars 2012 11:51

    Merci pour cet article.
    J’ai lu, il y a quelque trente ans, l’essai de Maurice Maeterlink : « La vie des abeilles » paru en 1901 ; je garde un souvenir ébloui de ce livre tant à cause des connaissances que du style remarquable de l’auteur.


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