mardi 26 janvier 2010 - par Jean-Pascal SCHAEFER

Les fermes photovoltaïques vont-elles tuer l’agriculture ?

Agriculteurs, hommes politiques, simples citoyens : nombreux sont ceux qui s’inquiètent devant l’annonce de nouvelles fermes solaires.

Mais tous ces gens de bonne volonté ont-ils pris le temps de faire le calcul de l’impact territorial de ces centrales ?

Un dixième de l’énergie reçue du soleil convertie en électricité

Il se trouve que les panneaux photovoltaïques, même s’ils ont un rendement énergétique moindre que les panneaux solaires thermiques (les chauffe-eau solaires), assurent une conversion de l’énergie du soleil particulièrement élevée. Ainsi, 10 % environ de l’énergie du soleil est convertie directement en électricité.

Posons-nous maintenant une question : combien faudrait-il de surface de panneaux solaires au sol pour compenser l’énergie produite par nos centrales nucléaires ?

Pour faciliter la lisibilité des chiffres, je vous propose de raisonner en MW et MWh.

Nos 58 réacteurs nucléaires, que le monde entier nous envie, produisent chaque année 418 millions de MWh.

Face à cela, une ferme solaire de 1 MW va occuper environ 3ha, pour une production annuelle moyenne de 1 200 MWh. Ce chiffre prend en compte des suiveurs solaires (ou trackers pour les anglophones), et représente une valeur acceptable de production y compris en dehors de la zone Méditerranéenne.

Ramené à l’hectare, cela nous ramène à 400 MWh produits pour une ferme solaire.

Ainsi, pour remplacer l’ensemble de notre parc nucléaire, il nous faudrait 418/400, soit 1 million d’hectares à basculer en solaire.

Cela semble important, et c’est important.

Pour autant, la surface agricole utile Française représente 29 millions d’hectares.Et 73 000 hectares de terres agricoles repartent tous les ans à la forêt !

3% de la Surface Agricole Utile

Ainsi, avec 1/29e de l’ensemble de la SAU (soit 3%) recouverte de panneaux photovoltaïques, nous sortons du nucléaire.

Il va de soi que le tout-solaire n’est pas la solution universelle, et qu’un bouquet d’énergies renouvelables est bien plus adapté.

De même, le recours aux panneaux solaires en priorité en couverture de toitures semble plus judicieux.

Pour autant, nous sommes loin du cauchemar alimentaire ou paysager annoncé.

Une question de prix

Il reste évidemment une question : à quel prix cette énergie solaire sera-t-elle fournie, et sera-t-elle compétitive avec le nucléaire ?

Aujourd’hui, l’énergie photovoltaïque issue des centrales au sol est rachetée à 31,4 centimes le kWh, quand on parle d’un prix de l’énergie nucléaire à 5 centimes.

Rappelons d’abord que les 5 centimes en question ne comprennent pas les coûts d’assurances (pris en charge par vous et moi, aucun assureur au monde ne voulant assurer les centrales nucléaires), que les coûts de développement ont été généreusement pris en charge par l’Etat (encore vous et moi), et que les coûts d’élimination des déchets...eh bien, on ne sait pas trop ce qu’il en sera des coûts d’élimination des déchets, mais vous et moi trouverons bien une solution.

Dans le même temps, les gains de productivités enregistrés sur les panneaux solaires font que dès maintenant, une baisse de 10% par an des prix d’achat du kWh photovoltaïque est programmée.

A ce rythme-là, en moins de 10 ans, nous aurons atteint la parité réseau (le prix auquel vous achetez l’électricité), soit environ 12 centimes le kWh. Et encore, sans compter sur les augmentations de prix qu’EDF fera inévitablement (nous sommes un des 3 pays d’Europe où l’électricité est la moins chère).

En bref, soutenons les énergies renouvelables ! L’installation de fermes solaires ne nous privera pas de nourriture. Elle ne nous ruinera pas et ne fera pas plus disparaître notre agriculture que nos paysages !



84 réactions


  • yoananda 26 janvier 2010 10:44

    Votre article est intéressant, mais un peu incomplet.
    Le solaire est intermittant. Vous n’abordez pas le problème du stockage de l’électricité.
    Ni le coût de fabrication (qui consomme du fossile) le temps de rentabilisation, et la durée de vie de ces panneaux. Ce qui fait qu’un final, on se retrouve avec un gain marginal, et une solution pas forcément intéressante au long terme.
    Car si l’on devait utiliser l’électricité pour produire, acheminer, maintenir ce parc de panneaux voltaïques, on aurait au final un gain de combien ?
    Par rapport au pétrole, ce serait négligeable. Au nucléaire aussi. Pas rentable ...

    D’autres ont fait ces calculs. Vous devriez les faire aussi pour ne pas tromper les gens sur ce sujet et faire une fausse promotion. Comme ça on y verrait plus clair.


    • Romain Desbois 26 janvier 2010 10:56

      Le solaire est intermittant comme l’est l’éolien et ... le nucléaire !


    • Brath-z Brath-z 26 janvier 2010 11:19

      Intermittent, le nucléaire ? Vous avez vu ça où ?


    • Romain Desbois 26 janvier 2010 11:36

      Bah oui les centrales ne fonctionnent pas 100% du temps, il faut donc plusieurs centrales pour alimenter le réseau comme il faut plusieurs sites éoliens ou solaires.

      Il ya toujours du soleil quelques part comme il y a toujours du vent quelque part. que ce ne soit pas toujours au même endroit n’est pas une découverte.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 12:55

      « Intermittent, le nucléaire ? Vous avez vu ça où ? »

      Ben justement cet hiver, où EDF a des problèmes parce que plusieurs centrales sont à l’arrêt...


    • vapulaflo 26 janvier 2010 14:15

      Les reacteurs nucléaires, appellés dans le jargon « Tranches » bénéficient d’arrets annuels d’un mois environ pour entretien, et d’arrets decenaux qui durent entre 3 mois et 1 an environ...

      Donc par exemple sur la centrale de gravelines (6 tranches), au moins 2 sont constament arretées pour 4 fonctionnelles...

      Comme l’eolien et le solaire le nucléaire est aussi intermittent, le cycle d’intermitence n’est que plus long c’est tout !....


    • vapulaflo 26 janvier 2010 14:16

      Et je precise qu’un arret de tranche n’est pas toujours synonyme de problème.... Les arrets de tranches font parti de l’entretien courant et programmé.... Comme la vidange de la voiture....


    • Terran 27 janvier 2010 05:15

      Au lieu de renflouer les banques...on aurait réparer nos centrales...
      Enfin, je dis ça, comme d’hab je dis rien quoi...

      Le pauvre chien, il a déjà attrapé cents fois la rage !!!
      Même pas mort !

       smiley


    • ObjectifObjectif 27 janvier 2010 07:30

      @yoananda :

      "Car si l’on devait utiliser l’électricité pour produire, acheminer, maintenir ce parc de panneaux voltaïques, on aurait au final un gain de combien ?
      Par rapport au pétrole, ce serait négligeable. Au nucléaire aussi. Pas rentable ...
      "

      Justement, une production solaire électrique locale sur les bâtiments existants évite le transport, et la production est nette, n’utilise pas d’électricité, comme pour les centrales : on gagne 16% par rapport aux centrales actuelles.

      Quand à la maintenance, elle est réduite à remplacer un panneau de temps en temps, mais leur fiabilité constatée est grande.

      Enfin, il est encore plus intéressant d’utiliser des panneaux solaires thermiques pour l’hiver, pour diminuer le besoin en électricité et en combustibles fossiles pour le chauffage.

      "D’autres ont fait ces calculs. Vous devriez les faire aussi pour ne pas tromper les gens sur ce sujet et faire une fausse promotion. Comme ça on y verrait plus clair.« 

      Toujours »d’autres" : mais à quels calculs faites-vous référence ? Eclairez-nous smiley


  • Romain Desbois 26 janvier 2010 11:02

    L’intérêt premier des énergies renouvelables est la décentralisation de la production. En voulant capter ces débouchées, les agriculteurs et les entreprises de l’énergie font un contre sens.

    Car la déperdition , plus les infrastructures qui appellent au gigantisme ne rendent pas intéressante cette exploitation. Mais le but est que les citoyens ne deviennent pas autonomes énergétiquement.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 16:32

      Tout à fait, les centrales électriques en France dépensent 16% de leur énergie pour le transport de l’électricité, la préparation du combustible nucléaires ou l’auto-consommation des matériels des centrales....

      Par ailleurs, la « centralisation » crée une architecture globale extrêmement sensibles aux aléas climatiques, comme les tempêtes l’ont bien montré, ainsi que les canicules qui peuvent bloquer les alimentations en eau de refroidissement (autre problème écologique de taille, trop souvent ignoré).

      Mais la sensibilité du réseau est aussi extrême aux actes militaires ou terroristes, ce que les attaques américaines aux bombes au graphite sur les postes électriques ont bien montré en yougoslavie.

      Construire une production électrique et thermique sur chaque logement de France serait un acte de défense passive essentielle pour la résistance économique du pays. Il faut savoir que la puissance crête de production électrique en France, de l’ordre de 90GW, représente seulement 3KW par foyer, ou bien 9KW par maison individuelle, si l’on conçoit que la production en immeuble est plus complexe à réaliser.


    • Romain Desbois 26 janvier 2010 17:58

      @objectifObjectif

      Vous avez raison le maillage de la production offre de nombreux avantages, dont ceux que vous énoncez.


  • pecqror pecqror 26 janvier 2010 11:03

    Et la durée de vie des cellules voltaiques, c’est pas vingt ans ? tout les vingt ans rechanger le parc, bof...


  • foufouille foufouille 26 janvier 2010 11:12

    10% est bon pour les vieux modeles
    la nuit y a pas de soleil


    • 65beve 65beve 26 janvier 2010 21:48

      Foufouille 

      « la nuit y a pas de soleil »

      La nuit , il y a la lune !

      Bonne nuit


    • brieli67 26 janvier 2010 12:29

      Au Japon, un gadget en vente et à offrir
      une montre-bracelet qui trottine bon an mal an avec quelques goutte de votre alcool fort préféré ! 
      En son sein, une « pile combustible hydrogène »


  • brieli67 26 janvier 2010 11:24

    oh que si que ce sera rentable !!

    mais sous le soleil des tropiques où les nuits sont si courtes. On allongera la photosynthèse.. et plus de chlorophylle. Simple, trop simple. Nul besoin d’énormes structures de réserves d’énergie .. et au bout plus de verdure, plus de fruits...
    D’autant plus que les LED font leur apparition en horticulture hors-sol.

    De grâce arrêtez de vous référer aux réseaux électriques « public »s comme stockeur d’énergie !

    N’oubliez pas les éoliennes à axe vertical :
    http://www.naturavox.fr/Eolienne-a-axe-vertical-BSB-le-vent-mis-en-bouteille.html

    en attendant la démocratisation des piles-combustibles à l’hydrogène
    http://www.annso.freesurf.fr/Grove.html

    En attendant coupons les stand by de nos « machines » : parait qu’en France c’est une ou deux centrales nucléaires. Mettons en place des circuits électriques en continu... les « transfos » et redresseurs produisent trop de chaleur inutile.

    Ces dernières semaines, un énorme frigo « américain » à air pulsé avec son automate glaçons dans une cuisine « intégrée » rationnellement nécessaire ?

    La solution sera mixte et multiple.


    • robert 26 janvier 2010 13:42

      brieli67 @

      «  »«  »mais sous le soleil des tropiques où les nuits sont si courtes«  »«  »

      Désolé de vous contredire, mais plus vous vous rapprochez de l’équateur plus les nuits sont égales aux jours et ceci toute l’année. sur le 20ème parallèle par exemple la longueur du jour varie entre 10 h 53 min et 13 h 18 min.


    • brieli67 26 janvier 2010 14:37

      En période de production végétale, la durée de la photosynthèse est bien plus longue sous nos latitudes. 
      Sans évoquer les saisons de pluie... C’est le crépuscule les heures autour de midi.
      En attendant, toutes choses étant égales par ailleurs, prolonger le jour tropical, équatorial est à l’ordre du jour et technologiquement faisable.

      L’agronomie, l’horticulture, la viticulture... peuvent contourner le besoin de vernalisation,(de saisons) pour porter des fruits et des résultats. Au Kénya, un même champ de ceps de vignes peut produire 3 à 4 « vendanges » de raisins à cycle végétatif complet.


  • Gourmet 26 janvier 2010 11:31

    De toutes les manières tant que le photovoltaïques aura un rendement aussi pauvre ce ne sera pas intéressant.
    Ca ne tient que grâce aux apports institutionnels.
    Et en prendre pour 20 ans avec les aléas de la météo c’est un risque que je n’assume pas au regard des retours potentiels.

    En revanche, à partir de 60-70% de rendement brut, là j’achète tout de suite : retour sur investissement inférieur à l’année dans le sud.

    En photovoltaïque, l’urgent est d’attendre.

    db


    • brieli67 26 janvier 2010 12:11

      commencez par chauffez votre eau par des « boudins noirs » et si ça vous tente bricolez un « four solaire ». Le rosé frais sous la tonnelle accompagnera merveilleusement une daube de paleron de Boeuf, une blanquette de veau, une bourguignon, un civet de lapin....
      et la noble assemblée se gavera moins de goudrons et autres toxiques d’un BBQ klassik côte de boeuf , merguez, saucisses blanches.

      C’est pas l’EDF et sa horde d’ingénieurs & techniciens qui va boursouffler votre bas de laine. Ils sont pour la production et le gaspillage. C’est payé pour.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 12:53

      "En revanche, à partir de 60-70% de rendement brut, là j’achète tout de suite : retour sur investissement inférieur à l’année dans le sud."

      Pas de problème, vous pouvez donc installer des capteurs solaires thermiques : plus de 60% de rendement et vous pouvez stocker de l’eau chaude facilement pour plusieurs jours.


  • commodore 26 janvier 2010 11:35

    Et avec des panneaux solaires produits essentiellement en chine et dont la fabrication nécessite beaucoup de chaleur..... L’enfer est pavé de bonnes intentions.


    • Romain Desbois 26 janvier 2010 11:42

      s’ils sont fabriqués en chine c’est parceque la France ne s’y est pas intéressée aux énergie renouvelables pendant que l’Allemagne, le Japon et maintenant la Chine s’y sont mis avant.
      Mais en France il fallait tout filer au nucléaire !

      Je me souviens il y a vingt ans la seule entreprise française qui fabriquait des éoliennes exportait plus de 90% de sa production. Personne n’en voulait en France.


    • brieli67 26 janvier 2010 12:21

      C’est SHELL qui produit en Allemagne... C’est la relance verte du gouvernement Schoeder !! avec création de nombreux emplois.

      La nouvelle génération va utiliser du sable( silice) moins pur, des colles et des revêtements sophistiqués et le rendement énergétique sera supérieur.
       Même les toits de Hambourg « donnent » ... alors que le climat est plutôt sous-bois propice à la production et multiplication des stolons de fraisiers, d’asperges et des « racines » de nos brins de muguets du premier Mai.


  • dixneuf 26 janvier 2010 11:46

    Manque de place, il suffit de prendre sur les terres cultivables, comme le font le bétonnage et le goudronnage, jusqu’à ce que l’on en crève.


    • brieli67 26 janvier 2010 12:24

      en1984, en France, la superficie goudronnée, bétonnée, macadamisée était légèrement supérieure à celle de notre plus gros département : la Dordogne.

      Et depuis ?? 


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 12:35

      Bonjour,

      J’ai déjà répondu à cette objection dans un article :

      Energies en France : Le trésor solaireMême avec les capteurs photovoltaïques actuels à 14% de rendement, il suffirait de couvrir 1/4 des surfaces bâties et des routes et parking pour produire assez d’électricité, sans parler des capteurs thermiques, à 60% de rendement, pour régler le problème du chauffage, ce qui diminuerait d’autant le besoin d’électricité.

    • brieli67 26 janvier 2010 12:53

      Ce « grand » style de panneaux solaires c’est du bling bling ? absurde.
      Pourquoi pas en appoint mettre de l’Eternit« solaire sur nos toits, à défaut de les verdir en »jardins ou pelouses« suspendues...

      Supprimez les ouvertures vitrées face nord de votre bâtisse, laisser grimper du lierre, de la vigne, du houblon sur ce mur : la note »chauffage" sera allégée.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 17:32

      @brieli67 :

      Vous considérez que « Ce »grand« style de panneaux solaires c’est du bling bling ? absurde. »

      Mais ce que est absurde, ce ne serait pas plutôt que notre communauté investisse de l’ordre de 10milliards d’Euros (au moins, si on compte les études et subventions publiques depuis 20 ans... sans compter superphénix...) plus les obligations d’exploitation et de démantèlement qui vont suivre obligatoirement ensuite, dont un certain nombre de millions au « directeur » qui travaille tellement qu’il a le temps de vaquer à d’autres entreprises ?

      Vous rendez-vous compte de l’effet sur l’économie du solaire en France si cette somme était investie dans du solaire thermique et photovoltaïque répartis sur les logements, les bureaux et les routes de France ?


  • brieli67 26 janvier 2010 11:58

    Toujours les gazouillis d’Actias et autres...

    En France et en Espagne et au Portugal et au Maghreb : STOP élevage extensif de brebis à Roquefort et de chêvres à fromage !! Ces ongulés rasent tout et empêche la repousse.
    Notre Massif Central n’est plus le château d’eau de la France, plus d’éponge qui retient l’eau douce par les racines des petits et grands végétaux. Les lacs - réservoir ne font la joie que des bétonneurs officiels... et des offices de tourisme.

    Non ! En Europe, jamais la forêt ne s’est si bien portée. Il y avait de nombreuses clairières, foi de charbonniers, jusque dans les années trente.

    Quant aux fermes verticales ?
    Belle discussion : http://epautistes.coolbb.net/architecture-f1/ferme-verticale-t2731.htm
    Ce sont les Verts « élus » de la Hollande qui sont les précurseurs dans les zones portuaires.... du porc, de la volaille, des légumes.. à tous les étages ; Transformation et vente des produits en ces lieux....
    L’ opération est rentable rien que par les corrections de la logistique et des économies de transport. Sans parler des espaces libérés ou non consommés.
    Surfaces agricoles hollandaises ? Oui on ferme les serres ( concurrentes de l’Espagne et du Maroc) et ... on implante des vignes !!

     En Hollande en Angleterre en Belgique au Luxembourg des maraîchers des éleveurs de porcs et de vaches à lait peuvent depuis trois ans bénéficier de fonds européens pour convertir leurs terres en vignes !!

    dont des cépages interspécifiques c’est à dire des hybrides plus précoces,  résistants aux phylloxera mildiou oïdium ... pour le marché bio !!


  • joletaxi 26 janvier 2010 12:23

    Encore et toujours ce même discours,bien rodé, qui manifestement fait abstraction de tous les aléas de ce genre de filière,pour déboucher sur la ritournelle anti-nucléaire.

    Dernièrement,en Belgique, la TV officielle ,toujours dans le même esprit, racontait qu’implanter du photovoltaïque serait plus rentable qu’en Espagne ?He oui, selon les promoteurs,comme il pleut très souvent dans notre beau pays, les panneaux sont toujours lavés et ont un meilleur rendement !Moi j’étais plutôt habitué d’entendre ce genre d’enfumage" chez les vendeurs de voiture d’occasion, ou chez les vendeurs de canapés en cuir.
    Mais comme il y a toujours des amateurs...

    • brieli67 26 janvier 2010 12:41

      Mais qui te dit Taxi que le nucléaire n’a plus sa place ?
      On veut de la technologie plus sûre et plus récente et adaptée à nos besoins.

      Notre centrale alsacienne Marckolsheim est sur un champ de failles, il y a trois semaines à Lahr 3o km à vol d’oiseau à côté de l’Europark .. du Richter 2,5 à 3 ! Il est plus que temps de fermer cette vétuste grand-mère.

      Sans évoquer le gâchis en calories : l’eau de tout le bassin fluvial du rhin est augmenté de 2°C. Des mutants, des monstres végétaux, amphibiens, poissons... peuplent nos guéts et nos forêts le long du fleuve.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 12:46

      @ joletaxi :

      « Encore et toujours ce même discours,bien rodé, qui manifestement fait abstraction de tous les aléas de ce genre de filière, »

      Mais de quels aléas parlez-vous ? Avec des capteurs solaires thermiques, vous pouvez stocker autant d’eau chaude que vous voulez, avec des coûts très faibles et un rendement de 60%.

      Où sont les aléas ou les dangers ?

      Cela permettra de baisser les puissances de chauffage électrique et de laisser l’électricité pour les usages où elle est efficace et irremplaçable, les moteurs, l’information et l’industrie.


    • brieli67 26 janvier 2010 13:06

      Le Sahel ?? Le désert qui avance ?

      En cause : la corvée du petit bois des femmes et des gosses : eau chaude pour Nescafé Nestlé et soupes, la cuisine rapide ...
      Les OGN proposent avec succès
      des « fours » instantanés qui brûlent les gaz de combustion
      des bouteilles plastiques ( de récup) recouvertes d’un enduit noir à mettre au soleil : eau chaude à 7o ° et stérilisation des germes fécaux à plus de 95 %

      Le Sahel reverdit et recule !


    • joletaxi 26 janvier 2010 14:14

      Voilà au moins un point sur lequel nous sommes d’accord, des poissons mutants.. etc..,j’ adore les Simpson


    • brieli67 26 janvier 2010 14:50

      Taxi
       en cause aussi .... dans cette fabrication de vilains« monstres » :  Centaures, Chimère, Minotaure, Cyclopes, Hydres, Dragons, Griffons, Dahuts
      les « hormones » de la « Pilule » pissées par nos « concubines » et que nos clinquantes stations d’épuration n’épurent, ni ne retiennent.


    • brieli67 26 janvier 2010 12:45

      ah les conseils du bourgeois roumain !
      Va chassez le loup et l’ours des Car-pattes et commence à isoler avec des bottes de paille.
      Ca te réchauffera..


  • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 13:22

    @Yoananda

    L’intermittence peut se traiter via des technologies éprouvées : stockage gravitaire (cf l’article sur l’impasse énergétique), air comprimé en souterrain, piles à combustible, et j’en passe.

    La consommation d’énergie fossile au cours de la production ne vaut que si le mix énergétique est lui-même fossile. Ainsi, en Norvège, la production de panneaux se fait quasiment sans consommation de fossiles (cf le fabricant Norvégien REC), car plus de 98 % de l’électricité est d’origine hydraulique.

    Le retour énergétique des panneaux (le nombre de kWh nécessaires pour compenser leur production) est atteint en moins de 3 ans.

    Durée de vie : les panneaux sont garantis 25 ans, des panneaux des années 70 marchent encore...

    @Foufouille
    10 % de rendement, c’est en sortie compteur. Les panneaux eux-mêmes ont maintenant des rendements supérieurs à 13 %, mais il y a des pertes (câblage, onduleurs) avant d’injecter sur le réseau.

    @Gourmet
    Les apports institutionnels sont bien moindre que pour le nucléaire. Si vous voulez en savoir plus, je vous renvoie à l’excellent livre « l’Autonomie Energétique » d’Hermann Scheer, disponible dans toutes les bonnes librairies.

    Les aléas de la météo sont négligeables ou favorables :
    - l’écart-type du rayonnement solaire sur 10 ans est de l’ordre de 5%
    - depuis les années 60, le rayonnement solaire reçu au sol en Europe n’a cessé d’augmenter, du fait de la diminution des rejets d’oxyde de soufre.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 13:37

      Bonjour,

      « Le retour énergétique des panneaux (le nombre de kWh nécessaires pour compenser leur production) est atteint en moins de 3 ans. »

      Précisons que cela est vrai pour les panneaux à base de silicium disponibles aujourd’hui.

      Les panneaux photovoltaiques à base de couche mince produits par impression, du genre nanosolar, sont plutôt à 3 mois de retour énergétique. Ils sont disponibles seulement aux partenaires investisseurs, dont EDF...

      Quand aux capteurs solaires sous vide, avec un rendement supérieur à 60%, il devraient être déployés sur toute maison neuve.


    • Romain Desbois 26 janvier 2010 14:16

      j’ai lu dans un des derniers S !lence que l’on fabrique aussi des cellules photovoltaïques avec des extraits de peaux d’agrumes et dernière invention on a trouvé à fabriques des cellules photovoltaïques transparentes qu’il sera bientôt possible de recouvrir toute surface vitrée. Cela ouvre des perfectives intéressantes. 


  • sobriquet 26 janvier 2010 13:50

    On a tous les poncifs habituels, sauf un. Je me dévoue :

    et si, au lieu de produire autant d’énergie en polluant moins, problème qui ressemble à la quadrature du cercle, on cherchait à consommer moins d’énergie, par exemple à diviser notre production par deux ?

    - supprimer ou réduire les éclairages nocturnes superflus,
    - taxer les éclairages publicitaires nocturnes que personne ne regarde,
    - Investir massivement dans l’isolation thermique des bâtiments,
    - arrêter de dépenser de l’énergie à fabriquer des machins qui finiront à la poubelle sans même être regardés,
    - enfin bref, cesser de brasser de l’air !


    • Romain Desbois 26 janvier 2010 14:21

      @sobriquet
      Ce n’est pas incompatible du tout, c’est même complémentaire.

      Et quand bien même n’y aurait pas de problème de quantité qu’il ne faudrait pas gaspiller.

      Le gaspillage est non seulement un principe de bon sens mais aussi un respect premier de soi et des autres.


  • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 13:56

    @Sobriquet

    Je ne peux qu’être d’accord avec vous sur les nécessaires économies d’énergie, et sur la démarche Négawatt.

    Pour autant, je doute que, même en évitant les éclairages nocturnes, en investissement massivement dans l’isolation thermique, en supprimant tous les gadgets inutiles, nous puissions apprécier une vie sans électricité !


    • brieli67 26 janvier 2010 14:13

      Rien nous prouve cher auteur
      que l’Avenir et le Progrès passe par une augmentation continue de l’Energie !

      Toute piste de production ou de non_gaspillage doit être étudiée et mérite un audit...

      Un des dadas récents de l’entourage de Scheer est de construire sous-terre .. 
      le retour des cavernes et des habitats troglodytes.
      et de profiter de la géothermie.


    • sobriquet 26 janvier 2010 15:57

      Qui vous parle de vivre sans électricité ?

      Au niveau domestique, EDF met à disposition au moins 3000W de puissance, alors qu’il est tout à fait possible de bien vivre avec moins de 1500W. La consommation moyenne d’un ménage est estimée à 3000-3500kWh, et là, d’énormes économies sont possibles.

      Evidemment, cela nécessite de ne pas faire tourner tous les gros équipements électriques en même, mais est-ce synonyme de précarité pour autant ? J’imagine qu’un émir répondra « oui, évidemment »...

      J’ai toujours en tête l’exemple bien connu de Patrick et Brigitte Baronnet, qui ne consomment de l’électricité que pour l’éclairage, le mixeur et le lave-linge. Il se sont même déconnectés du réseau EDF il y a 20 ans, je n’en demande pas tant... Mais ça ne les empêche pas de prendre du bon temps et d’apprécier la bonne bouffe !

      Evidemment, on ne généralisera pas cet exemple à la France entière en un jour, cela nécessite des adaptations. Mais c’est à la portée de la majorité des français, pour peu qu’on en ait la volonté politique.


  • brieli67 26 janvier 2010 14:03

    @ auteur

    Merci de citer Docteur Scheer socialiste

    intervenant dans ce documentaire autrichien primé le printemps dernier à Cannes
    http://letsmakemoney.at
    http://www.eurosolar.de/de/index.php?option=com_content&task=view&id=942&Itemid=244

    Zitat :
    „Ich bin weltweit anerkannt als ein Vorreiter für die Wirtschaftsorientierung der Zukunft. Und wenn das einige scheinbar besonders kluge Köpfe noch nicht verstanden haben, ist das nicht mein Problem.“

    Ah si seulement les amis de Daniel CB nous traduisait l’’ensemble des publications des « Grünen » allemands au lieu de nous bassiner de leur sauce réalo_libérale_huchette like.

    Compléments récents par Dr. Scheer
    à son bouquin sur son site Eurosolar
    http://www.eurosolar.de/de/index.php?option=com_content&task=view&id=1281&Itemid=338


  • citoyen 26 janvier 2010 14:58

    il n ’ y a pas de solution miracle unique ( d’ailleurs , on n’a pas encore compris qu’il ne fallait pas mettre tous ses oeufs dans le même panier , aprés tous les déboires que nouis avons eu en raisonnant comme cela ?) . Un fonctionnement sain et durable doit reposer sur un mix d’économies d’énergies , d’hydraulique , éolien et hydraulien , solaire ( le plus possible thermodynamique et le moins possible photovoltaique ) , biomasse , bois en appoint , et, aussi pour au moins des dizaines d’années encore ,c’est dommage mais hélas incontournable, du nucléaire ( pas mal) et un peu énergies fossiles carbonées . La premiére priorité , ce sont les économies d’énergie : quelques mesures simples, d’isolation par exemple , ou de domotique permettent souvent de gagner des centaines voire meme des milliers de kwh par an , au lieu de se prendre la tete à les produire . Et souvent , cela ne coute que quelques centaines d’euros ( ou même quelques dizaines pour un programmateur de chauffage , par exemple).


  • citoyen 26 janvier 2010 15:05

    au passage , actuellement , un bon nombre d’organismes qui vous proposent une solution photovoltaique clé en main viennent non pas du monde de l’énergie , du batiment ou de la technique , mais de celui de la finance ou de la défiscalisation . les belles promesses , avec eux.... Un peu limités quand même pour les questions précises . ils vont même jusqu’ à proposer prés de chez moi des panneaux solaires aux habitants de la zone etang de berre , ou l’air est si pollué que les panneaux , tout comme le sont les voiures aussi , s’encrassent trés vite ( et cela COLLE , qui montera sur le toit tous les 2 mois , ) pas la minette siliconée payée au pourcentage qui vous vend le truc, en tout cas ... Quand j’ai parlé de cela à la nunuche , elle découvrait le problême...
    Traiter avec des gens comme cela , c’est aller aux enquiquinements , croyez moi ; Et des artisans competents :
    1 il n’ y en a pas assez pour le moment
    2 ils ne gerent pas trop les dossiers financiers et administratifs , en general .


  • Céphale Céphale 26 janvier 2010 15:53

    Démonstration intéressante. Le seul chiffre discutable est celui de la production annuelle moyenne d’une ferme solaire, évaluée ici à 400 MWh par hectare. Sur quelle base repose ce chiffre ? De plus, la production est sujette à de grandes variations. En France, en un lieu donné, à midi, le flux lumineux peut varier suivant les jours dans un rapport 10 suivant l’état du ciel. De plus, l’énergie reçue sous nos latitudes est deux fois plus faible l’hiver que l’été. Enfin le stockage de l’énergie électrique est très onéreux. En supposant que les fermes solaires produisent seulement le dixième de l’électricité du nucléaire, il faudrait stocker 50.000 MWh pendant la journée pour les restituer pendant la nuit. C’est impensable. La seule solution pour compenser ces grandes variations, c’est malheureusement la centrale thermique. 


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 16:17

      @Cephale :

      Il ne faut pas seulement penser électrique : 30% de l’énergie électrique est utilisée pour le chauffage, ce qui est un gaspillage éhonté des investissements publics communs.

      Les panneaux solaire thermiques permettraient tout à fait de se substituer à tous les besoins de chauffage, car l’eau chaude (ainsi que la glace pour le froid) se stockent très facilement, et la combustion efficace de biomasse renouvelable suffirait à compléter pour les périodes non ensoleillées.

      Il faut aussi indiquer que toute la consommation domestique d’eau chaude pour les lavages devrait être basée sur le solaire et donner lieu à récupération des calories en hiver. Le recyclage de l’eau serait aussi une bonne pratique, d’ailleurs...

      Quand à la production électrique, une grande part de la consommation de nuit est provoquée par une incitation artificielle sur les prix. Il va de soi que la disponibilité massive d’électricité solaire le jour donnerait lieu à des tarifs plus intéressants qui rendraient la consommation de nuit tout à fait marginale.


    • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 16:25

      @Cephale

      1 MW solaire en tracker produira sans effort 1200 MWh (productible de 1200 kWh/kWc/an, soit 1200 heures) sur 3 ha, donc 400 MWh. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à vous reporter au site PVGIS.

      La question des variations n’est pas neutre, mais une baisse du rayonnement solaire en été (nuages) se traduit en général par une baisse des besoins énergétiques (climatisation).
      Le stockage gravitaire de l’énergie fonctionne aux prix de marché d’aujourd’hui.

      Concernant l’hiver, il est possible d’égaliser les productions été/hiver en modifiant simplement l’inclinaison des panneaux (mais plus en tracking évidemment).

      Le stockage de 50 000 MWh est tout à fait accessible, ne serait-ce que dans les batteries des voitures électriques qui seront prêtes dans moins de 2 ans.


    • Céphale Céphale 26 janvier 2010 16:46

      ObjectifObjectif

      J’abonde dans votre sens. Le chauffage électrique devrait être réservé à des situations très particulières. Malheureusement les promoteurs immobiliers se fichent du gaspillage d’énergie et ce qui compte pour eux c’est le faible coût de la construction. Sachant que le rendement d’une centrale thermique est de l’ordre de 65%, on voit que pour deux calories dégagées par un radiateur électrique dans une maison, une calorie part dans l’atmosphère au niveau de la centrale thermique.

      Il est certain que le panneau solaire thermique avec ballon d’eau chaude est une solution plus satisfaisante que le photovoltaïque pour économiser l’énergie. Mais derrière le photovoltaïque se cachent de gros intérêts financiers.

    • Céphale Céphale 26 janvier 2010 17:01

      @Claude Marseille

      « Concernant l’hiver, il est possible d’égaliser les productions »
      Je vous rappelle quand même que la longueur du jour sous la latitude de Paris est de 8h12 à la date du 20 décembre et de 16h07 à la date du 20 juin, soit le double.

    • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 17:24

      @Cephale

      En inclinant les panneaux à 90°, vous égalisez la production mensuelle d’août et décembre. Certes, il y a des configurations plus judicieuses...


    • Céphale Céphale 26 janvier 2010 18:13

      @Claude Marseille

      Expliquez-moi ce que signifie « en inclinant les panneaux à 90 degrés ». En France le soleil n’est jamais au zénith. Donc si vous inclinez un panneau de 90 degrés à partir de sa plus haute déclinaison, vous visez le sol. Et encore une fois, veuillez me dire comment vous faites pour qu’une quantité d’énergie captée pendant huit heures soit égale à une quantité d’énergie captée pendant seize heures, soit le double, à partir de la même source. 


    • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 20:02

      @Céphale

      Le panneau est à la verticale, plein Sud. Pour illustrer cela, je vous enverrai bien un diagramme de production solaire issu du logiciel PVSYST, mais je ne peux malheureusement pas joindre d’image à un post.
      En hiver, le soleil est bien plus bas sur l’horizon qu’en été, et avec une inclinaison à 90° par rapport à l’horizontale, on capte mieux le rayonnement solaire hivernal.
      Donc, même avec moins d’heures d’ensoleillement, on capte autant de rayonnement.

      La démarche est d’ailleurs souvent utilisée en habitat bioclimatique, avec des panneaux solaires thermiques verticaux.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 22:40

      @Cephale : « Sachant que le rendement d’une centrale thermique est de l’ordre de 65% »

      Vous êtes très loin du compte ! Avec 80% de production nucléaire thermique, on serait plus proche de 25% de rendement : quand vous consommez 1KWh d’électricité, vous avez consommé 4KWh d’énergie nucléaire et rejeté 3KWh dans l’atmosphère, sans compter le KWh d’électricité si vous l’utilisez en chauffage.


  • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 16:04

    @l’auteur,

    Au premier abord, votre article semble vouloir faire un sujet émotionnel avec le choix du titre.

    L’idée de comparer la surface de panneaux solaires photovoltaïques nécessaire pour remplacer la production électrique actuelle de la France parait surprenante voire manipulatrice.

    • 1- parce que l’intérêt des panneaux photovoltaïques est de pouvoir les mettre sur les surfaces bâties ou les parking, voire sur les routes et les voies ferrées, où ils amélioreraient la sécurité des transports en protégeant du mauvais temps. Dans ce cas, il n’y a aucune atteinte à la nature et une production locale proche des utilisateurs permettrait de diminuer les pertes en transport, qui sont importantes.
    • 2- parce que le bon sens voudrait de promouvoir d’abord les capteurs solaires thermiques, dont les versions sous-vide ont un rendement de 60% au moins et permettent de stocker facilement la chaleur  : on pourrait ainsi éliminer l’utilisation contre-nature de l’électricité pour le chauffage, qui représente au moins 30% de la production en France, et on pourrait aussi éliminer la consommation de pétrole et de gaz pour le chauffage, ce qui rendrait la France indépendante pour les énergies domestiques.
    • 3- pour les périodes où le soleil est caché par la terre ou par les nuages, il suffit d’utiliser le stockage naturel de l’énergie solaire, la biomasse, dont la plus grande partie est aujourd’hui gaspillée. Combien de subventions publiques ont été consacrées à la combustion propre du bois avec les méthodes modernes ? Pourtant ces technologies existent et sont appliquées de manière obligatoire pour le pétrole : catalyse, condensation, ...

    Par ailleurs, il semble que personne ne pose la question des surfaces naturelles détruites par les centrales électriques actuelles : si le coût écologique était pris en compte, que deviendrait leur rendement ?

    Que serait l’économie du solaire thermique ou photovoltaïque si 5 milliards d’euro y étaient consacrés en France ? Juste le prix d’une centrale EPR, mais plus besoin de combustibles pour 30 ans au moins, et le prix unitaire des panneaux chuterait par l’effet d’échelle, rendant le solaire direct plus compétitif que toute autre forme d’énergie fossile.

    Et bien on aurait une France plus compétitive économiquement, car indépendante du prix du pétrole, avec des usines qui pourraient exporter ces produits solaires.

    La gabegie aujourd’hui, c’est laisser construire des immeubles neufs avec chauffage électrique et sans une architecture de toit adaptée aux capteurs solaires, thermiques et électriques.


  • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 16:38

    @ObjectifObjectif

    Je suis d’accord avec vous sur vos différentes remarques.

    J’ai juste un léger doute sur les rendements des capteurs sous vide, que je sais élevés, mais qui me semblent inférieurs à 60 %. Pourriez-vous sourcer cette info ?


  • freelol freelol 26 janvier 2010 16:57

    La vrai question c’est l’efficacité énergétique des appareils électriques, la généralisation des systèmes de chauffages non électriques et l’isolation des foyers ; Vu que « la nuit ya pas de soleil »

    Avant de penser à produire autant qu’aujourd’hui en photovoltaïque, il serait plus rapide et tout aussi efficace de se demander comment consommer moins.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 17:20

      Mais en mettant des panneaux photovoltaiques au dessus des bâtiments et des parkings, on consommera beaucoup moins, car l’ombre faite aux bâtiments et aux voitures limitera l’usage des climatisations.

      Quand à la mise en place de sur-isolation dans les maisons, c’est souvent une fausse bonne idée... une fois l’étanchéité obtenue avec une bonne gestion de l’aération par une ventilation double-flux, il est souvent beaucoup plus rentable de mettre en place un chauffage bois à haut rendement (granulés,...) qui ne pollue pas grâce à l’usage de biomasse renouvelable, et qui évite l’usage d’énergie fossile, en complément de solaire thermique pour l’eau chaude le reste de l’année.

      Ceci est en particulier valable pour toutes les maisons assez au Sud, où les températures inférieures à 15°C représentent une faible durée annuelle.


  • docdory docdory 26 janvier 2010 17:09

    @ Claude Marseille

    Eliminer de la surface agricole ou forestière pour faire des centrales solaires est stupide et contre-productif ( les surfaces végétalisées captant du CO 2 ) .

    On est consterné par la destruction d’une surface boisée par l’EDF pour y mettre une centrale solaire :

    http://yonne.lautre.net/spip.php?article2984

    Ce qu’il faut faire , c’est recouvrir les immenses surfaces que constituent les parkings en surface et les toits de supermarchés par des ombrières photovoltaïques :

    http://www.developpementdurablelejournal.fr/spip.php?article2525

    http://www.sunvie.eu/ombriere-photovoltaique-fiche.html

    Il y a dans chaque département au moins une centaine de parkings de supermarchés ou autres surfaces commerciales , de 1 hectare chacun en moyenne ( certains sont plus grands )

    L’ensemble des surfaces susceptibles d’être utilisées ainsi est donc d’environ 10 000 hectares en France et dans les DOM TOM , peut-être beaucoup plus

    Le fabricant du premier parking solarisé annonce 1,42 GWh par an pour une surface de 0,8 hectares . Multiplié par 10 000 hectares , cela nous fait 14200 GWh ce qui semble intéressant .

    http://www.sunvie.eu/ombriere-photovoltaique-exemple-saint-aunes.html

    On s’aperçoit sur la vue aérienne que la grande surface adjacente au parking est presque aussi grande et aurait pu ,elle aussi , être solarisée .

    A noter que , outre l’électricité produite , il y a également une économie d’énergie importante car les conducteurs des voitures ainsi protégées ne seront pas tentés de mettre la climatisation de leur véhicule à fond ( rien n’est plus insupportable que la chaleur d’une voiture restée en plein soleil sur un parking de supermarché ! )

    A noter également que dans tous les immeubles modernes , les toits sont plats et pourraient aisément être solarisés , ainsi que les murs exposés au sud ( soit par photopiles , soit par panneaux de chauffage solaire.

    Don, avant de détruire bêtement des surfaces agricoles et forestières pour y mettre des centrales photovoltaïques , utilisons toutes les surfaces disponibles facilement utilisables et voyons ce que ça donne !



    • docdory docdory 26 janvier 2010 17:15

      A noter qu’il existe maintenant pour les particuliers des tuiles photovoltaîques , qui n’altèrens en rien l’esthétique d’un toit . D’où production d’énergie très décentralisée.




    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 18:16

      Bizare, pourquoi personne ne se pose la question de l’esthétisme des centrales électriques ou des barrages, ou des bâtiments commerciaux, alors que l’esthétisme des panneaux solaire deviendrait un argument essentiel...


  • Demesure 26 janvier 2010 17:20

    « pris en charge par vous et moi, aucun assureur au monde ne voulant assurer les centrales nucléaires »


    @Claude Marseille,
    Cette affirmation est fausse. La majorité des centrales nucléaires au monde est gérée par le privé et est assurée par le privé. Le bilan de sûreté des centrales nucléaires est inégalable, comparé à n’importe quelle autre forme d’énergie, même éolienne, pour un assureur, c’est une excellente affaire.
    Je note aussi que dans votre traitement du coût, vous oubliez un point important et incontournable : la nécessité d’une double infrastructure. Quand le soleil ne brille pas, il faut bien avoir des capacités de production équivalente en conventionnel. Il n’est pas question de fermer une économie parce qu’il fait mauvais plusieurs jours de suite ! Qui dit double infrastructure dit double utilisation du capital qui aurait pu financer autre chose et double frais d’entretien et d’amortissement. Ceci est valable à l’échelle d’un particulier (imaginez-vous équipé d’une voiture pour le WK et une autre pour la semaine) ou à l’échelle du pays.
    Economiquement, c’est un gaspillage pour un pays riche, un désastre pour un pays pauvre.

    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 17:45

      @Demesure :

      "Cette affirmation est fausse. La majorité des centrales nucléaires au monde est gérée par le privé et est assurée par le privé. Le bilan de sûreté des centrales nucléaires est inégalable, comparé à n’importe quelle autre forme d’énergie, même éolienne, pour un assureur, c’est une excellente affaire."

      Il me semble que l’on parlait de la France, et EDF est une organisation publique à ma connaissance.

      Mais comme vous semblez bien renseigné, quelles sont les assurances que EDF a pris pour ses centrales électriques, quelles soient thermiques carbonées ou nucléaires, ou hydrauliques ?

      Quand au fait de payer une redondance d’investissements dans un pays, c’est une habitude courante dans des domaines stratégiques touchant à la défense nationale. Tous les bâtiments sensibles et les industries ont des groupes de secours : avec du solaire,ils seraient simplement mieux amortis.

      En outre, la répartition de la production sur tous les logements ferait gagner 16% de production qui sont actuellement perdues dans le transport ou auto-consommés dans les centrales ou par la filière nucléaire hautement consommatrice pour l’enrichissement (de quoi et de qui ?) et le retraitement.


  • l’arbre 26 janvier 2010 19:44

    Ce n’est pas une obligeation de "planter du photovoltaiques dans tous les champs , rien que les toitures des batiments agricoles ,l’énergie en sous sol , la récupération de toutes les énergies perdues , et oublier les cultures pour agrocarburants !! des exés en rien , de laréflexion en tout teintée de bon sens


  • Marc Bruxman 26 janvier 2010 19:55

    Vous oubliez une information, l’électricité ne se stocke pas. L’avantage du nucléaire est qu’il fournit une alimentation en énergie stable pour la grille.

    L’inconvénient de la plupart des énergies renouvelables est leur instabilité et leur forte variabilité dans le temps. C’est pour cela qu’on ne peut pas même si on savait les construire avoir 50% d’énergie éolienne, on ne saurait pas gérer le réseau de distribution.

    Cela durera tant que les gestionnaires de grille n’auront pas trouvé le moyen de contrer ce problème.

    Le véritable intérêt du soleil est de pouvoir être déployé « hors grille » en appoint sur des installations industrielles qui surconsommeront de toute façon leur panneaux solaires et pour qui cela peut faire un « appoint », le reste étant sucé sur la grille. Seulement voila la aussi si tout le monde le fait, le gestionnaire de grille va faire la geule.

    Mais ce n’est pas un drame, vous avez des tas de technologies qui vous permettent d’être écolo. Un puit canadien (ou provencal c’est la même chose) par exemple. C’est low-tech, c’est intelligent et rudement efficace. Avec une bonne isolation et un investissement minime lors de la construction vous pouvez récupérer quelques centaines de watts sur votre conso électrique et ca marche en été (clim) comme en hiver.

    Pour comprendre le fonctionnement, descendez un jour dans les catacombes de Paris, vous y trouverez de l’air « climatisé » toute l’année à 13 degrès (environ) sans que personne ne chauffe ni ne redroidisse. (et a environ 20 mètres sous terre). Vous avez compris si vous ventilez pour récupérer cet air dans un local, ca vous fait un apport d’air plus chaud que celui de dehors...


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 22:53

      @Marc Bruxman : "L’inconvénient de la plupart des énergies renouvelables est leur instabilité et leur forte variabilité dans le temps. C’est pour cela qu’on ne peut pas même si on savait les construire avoir 50% d’énergie éolienne, on ne saurait pas gérer le réseau de distribution."

      Ce serait tellement plus intéressant d’éviter les répétitions d’idées reçues, surtout quand elles sont manifestement fausses...

      Certes pour l’éolien, les prévisions détaillées sont difficiles. Mais ce n’est pas le cas pour le solaire direct.

      On sait prévoir le lever, le coucher et la trajectoire apparente du soleil depuis des milliers d’années.

      Depuis moins de temps certes, on sait aussi suivre et prévoir la trajectoire des nuages avec au moins 1h d’avance, ce qui est largement suffisant pour le contrôle des moyens de production.

      Et plus les moyens de production d’électricité solaire sont répartis sur le territoire, plus l’effet des nuages est réduit.

      Donc le solaire direct est plutôt bien adapté pour les gestionnaires de réseau.

      Par contre, ce sont les centrales nucléaires qui sont difficiles à adapter à la demande, même avec 1h de préavis. Donc les pays avec beaucoup de solaire et un complément de co-génération gaz ou bois auront un réseau beaucoup plus facile à gérer, tout en ayant moins investi que nous...


  • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 20:08

    Je vous remercie pour vos liens qui mettent bien en évidence l’intérêt des capteurs sous vide, mais je n’y ai pas trouvé le rendement de 60 %.
    J’ai trouvé des chiffres intéressants, mais néanmoins plus bas ici.


    • ObjectifObjectif 26 janvier 2010 22:02

      Le lien de apper solaire n’est pas daté, et sa courbe est en fonction du DeltaT extérieur, d’après ce que je lis.

      La courbe des 2 autres sites que j’ai indiqués tout à l’heure montre bien que les capteurs sous-vide dépassent largement 60% de rendement même quand l’eau récupérée dépasse 60°, ce qui est quasiment impossible avec des capteurs plans. C’est pourtant tout l’intérêt du solaire d’avoir de l’eau très chaude, qui ne demande pas de chauffage supplémentaire, par exemple pour l’eau chaude sanitaire, qui doit dépasser 65°C assez souvent pour contrer le développement de micro-organismes.

      Leur montée en température est aussi très rapide, en l’absence de l’inertie de l’eau.

      Et leur prix est en train de fortement descendre, ce qui ne gate rien smiley

      PS : pourquoi n’utilisez-vous pas le bouton « répondre à ce message » ? Fonctionne-t-il ? j’ai déjà vu des problèmes...


  • Jean-Pascal SCHAEFER Claude Marseille 26 janvier 2010 20:09

    Le message précédent était une réponse à Objectifobjectif....


  • Terran 27 janvier 2010 05:19

    http://www.solidariteetprogres.org/article6264.html

    D’ici pas loin , vous allez importez de l’électricité de Chine.
    C’est long à lire, mais hô combien instructif.

    *****************************************

    L’Asie à l’âge du nucléaire, l’Europe et les Etats-Unis vers l’âge de pierre

    par Michael Billington,
    rédacteur Asie de l’Executive Intelligence Review (EIR)

    Alors que nous sommes au beau milieu de la plus grande crise financière de toute l’histoire, l’Asie comme la Russie se sont engagées dans une expansion sans précédent de l’énergie nucléaire. Ce vaste chantier est source de fierté pour les pays exportant cette technologie et d’espoir pour ceux qui l’acquièrent. Ces pays en développement furent longtemps privés de leur droit naturel à l’énergie nucléaire par l’influence permanente de l’impérialisme britannique. Les promesses du programme Atomes pour la Paix mené par les présidents Eisenhower et Kennedy – l’accès à une source d’énergie quasi-illimitée permettant de sortir de l’arriération coloniale – furent brusquement anéanties dans les années 1970, sous la poussée de l’hystérie anti-nucléaire nourrie par le mouvement écologiste du prince britannique Philip d’Edimbourg, sous le prétexte fallacieux que la non-prolifération des armes nucléaires passait par un gel du nucléaire civil. Désormais, les nations asiatiques ont définitivement rejeté le dictat impérialiste britannique en basant leur développement à long terme sur l’expansion de leur capacité nucléaire.

    Malheureusement, les pays « industrialisés » ont sombré dans ce bourbier britannique. Alors que les pays asiatiques construisent actuellement 43 centrales, il n’y en a que 12 en chantier dans le reste du monde. Aux Etats-Unis, une seule centrale est en construction, et encore ne s’agit-il que d’achever le deuxième réacteur de la centrale de Watts Bar dans le Tennessee, suspendue en 1988. En Europe, seules deux centrales sont en cours, tandis que l’Allemagne et la Suède ont déjà pris la décision de fermer toutes leurs centrales (bien que la crise économique puisse les amener à reconsidérer cette folie).

    En ce début janvier, 224 scientifiques et ingénieurs nucléaires ont adressé une lettre ouverte au conseiller scientifique du président Obama, John Holdren, lui-même un anti-nucléaire partisan de la croissance zéro. « Le reste du monde est en train de nous larguer, déplorent-ils sans détours. (…) Notre nation doit s’y remettre rapidement, pas dans 20 ou 50 ans, mais pendant que les pionniers du nucléaire sont encore là pour passer le flambeau à la nouvelle génération de scientifiques et d’ingénieurs. Il n’y a aucun argument politique, économique ou technique qui puisse justifier de se priver des bénéfices que l’énergie nucléaire apportera aux Etats-Unis alors que le reste du monde va de l’avant. »

    A l’opposé de ce retour en arrière, la Corée du Sud vient d’annoncer son intention d’exporter 80 réacteurs nucléaires d’ici 2030, pour un montant total de 400 milliards de dollars. Ce pays n’est pourtant que le sixième exportateur mondial dans le domaine, place acquise tout récemment avec la signature d’un contrat avec les Emirats arabes unis, portant sur quatre réacteurs.

    Ce qui fait dire à l’économiste américain Lyndon LaRouche : « Ce que nous voyons dans l’espace transatlantique est une civilisation qui se meurt, une civilisation qui se condamne à disparaître (…) alors que dans la région transpacifique, en particulier du côté de l’Asie et de l’océan Indien, le progrès est en marche ! Quand on regarde la dynamique économique de cette région, on constate que le développement de l’énergie nucléaire est partout au programme ; alors que dans l’espace transatlantique, le nucléaire est quasiment banni, et l’arriération menace de nous ramener à l’âge de pierre. »

    La Russie prend les devants

    Les accords sino-russes du 13 octobre dernier, portant sur le développement conjoint de l’énergie nucléaire et du transport ferroviaire à grande vitesse, illustrent la transformation en cours dans toute l’Asie. Des accords semblables ont également été signés par l’Inde avec ces deux pays. Pour LaRouche, ces avancées constituent un pas historique vers la réalisation de l’Alliance des quatre puissances – Etats-Unis, Russie, Chine, Inde – qu’il préconise en vue de créer un système international de crédit qui remplacera le système monétaire mondialiste en faillite.

    Si, pour la première fois de l’histoire, les nations eurasiatiques coopèrent dans l’idée que leur intérêt souverain repose sur le développement mutuel de leur région, leurs dirigeants ne cessent de se poser cette question : pourquoi l’Occident ne les rejoint-il pas dans ce développement économique physique, alors que la finance mondialisée s’effondre ?

    La Russie s’est engagée auprès de la Chine à accroître son aide pour développer le complexe nucléaire de Tianwan et à lui fournir deux surgénérateurs qui produiront autant, sinon plus de combustible qu’ils n’en consomment. De plus, elle lui construit une usine d’enrichissement tout en lui fournissant de l’uranium.

    En Inde, la Russie va construire 12 à 14 réacteurs qui seront conçus « à la chaîne ». En effet, le directeur de la compagnie publique nucléaire russe Rosatom a déclaré que son pays prévoyait « de repasser à une phase de production en masse de réacteurs », un programme déjà en route avec plusieurs chantiers en Russie, en Iran et en Inde.

    « Je reviens tout juste d’Inde, et ce pays a un réel besoin d’énergie, a déclaré le 15 janvier l’académicien russe Nikolai Ponomaryov-Stepnoy, vice-président du Centre nucléaire russe à l’Institut Kurchatov.L’Inde pense au futur et nous devrions en faire autant. Les réacteurs que nous bâtissons auront besoin de combustible pendant tout leur cycle de vie, c’est-à-dire jusque dans les années 2070. Nous devons donc penser à de nouvelles technologies nucléaires dont l’approvisionnement en combustible sera garanti. Je parle des surgénérateurs dont le cycle serait entièrement maîtrisé. Nous devrions dès maintenant offrir à l’Inde de coopérer dans ce domaine. Dans le même temps, nous devrons approvisionner nos partenaires non seulement en énergie électrique, mais aussi en carburant pour les voitures électriques et à hydrogène. Il est ainsi nécessaire de développer un nouveau pan de l’industrie nucléaire : la génération d’hydrogène. »

    Modèle de centrale nucléaire flottante russe, actuellement en construction.

    Rosatom est également sur le point de lancer la première de ses « centrales nucléaires flottantes », des réacteurs de 70 à 250 MW construits sur le modèle de ceux qui équipent les brise-glaces et sous-marins russes. Ces réacteurs sont produits à la chaîne, placés sur des barges puis acheminés sur zone pour usage immédiat, tant pour la production d’électricité que le dessalement d’eau de mer. La première de ces centrales devrait sortir des chantiers de Saint-Pétersbourg cette année et déjà de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique se montrent intéressés par cette technologie.

    L’Inde et la Chine

    Si la Chine ne compte que 11 réacteurs en service, elle est le pays qui en construit aujourd’hui le plus, puisque 20 nouveaux réacteurs sont en chantier – suivie par la Russie (9), la Corée du Sud (6) et l’Inde (5). Et elle ne compte pas s’arrêter là : elle prévoit de multiplier par 6 sa production d’électricité nucléaire d’ici 2020 et de la tripler d’ici 2030. Pour l’instant, la Chine a principalement recours à l’importation, mais elle est en train d’acquérir la technologie de base pour produire elle-même l’ensemble de ses centrales. La Russie lui fournit aussi une aide déterminante en vue d’acquérir la maîtrise totale du cycle de production d’uranium.

    Avec ses 18 réacteurs en service, dont 16 « faits maison », et ses 5 en construction, l’Inde a développé sa propre technologie nucléaire, en grande partie parce qu’elle a refusé d’être l’otage de la mafia du Traité de non-prolifération (TNP). Détenant par ailleurs l’une des plus importante réserve mondiale de thorium (25%), l’Inde a pris les devants dans le développement de cette filière nucléaire.

    Malgré les accords de 2008 avec les Etats-Unis, qui ont levé les contraintes pesant sur un éventuel partenariat dans le nucléaire civil, les échanges dans ce domaine entre les deux pays n’ont pas suivi et l’opposition de l’administration Obama au nucléaire ne risque pas de changer la donne. Par contre, la Russie et la Chine ont nettement accru leur coopération nucléaire avec la troisième grande puissance eurasiatique.

    La Corée du sud à l’offensive

    En décembre dernier, la Corée du sud a décroché un contrat de 40 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis pour la construction de quatre centrales nucléaires, damant le pion aux consortiums français et américano-japonais. Ainsi, pour la plus grande fierté de son peuple, la Corée a définitivement signé son entrée dans le cercle des nations développées. Elle annonça de surcroît qu’elle exporterait 80 réacteurs d’ici 2030, démontrant ainsi le rôle que joue l’énergie nucléaire pour faire d’un pays sous-développé une nation industrielle moderne.

    Renaissance nucléaire en Eurasie

    En effet, pour ce pays dévasté, il y a 50 ans encore, par le colonialisme et la guerre, l’énergie nucléaire a joué un rôle central dans son développement. En 1958, un accord signé avec les Etats-Unis mettait à l’ordre du jour le développement de ce type d’énergie, permettant non seulement de produire de l’électricité en abondance, mais qui servit aussi, comme l’a souligné l’ancien commissaire coréen à l’énergie atomique, Chang Kun Lee, de locomotive scientifique pour l’ensemble de l’économie et de l’enseignement, puisque se situant aux frontières de la science.

    Le marché emporté dans le Golfe ne fut pas une surprise pour autant : la Corée a plus de 30 ans d’expérience dans la construction et l’exploitation de centrales nucléaires, et elle a le taux de fonctionnement le plus élevé de tous les parcs nucléaires du monde : 93,3% ! Elle a battu tous ses concurrents car elle est maintenant capable de construire plus vite et moins cher qu’eux.

    La Corée est également à la pointe dans le nucléaire de l’avenir : elle a son propre réacteur expérimental pour la fusion, sur lequel sont formés de nombreux scientifiques et ingénieurs, dans le cadre du projet international ITER. Elle travaille aussi à la conception du premier prototype commercial d’une centrale de fusion.

    Son objectif est d’atteindre l’indépendance énergétique d’ici 2015 au plus tard, comme l’a annoncé son Président à son retour de Copenhague, par la maîtrise du cycle de production et de retraitement des combustibles nucléaires.

    Le déclin transatlantique

    La destruction de l’industrie nucléaire américaine et européenne ainsi que la démoralisation des peuples et de leurs dirigeants ne sont pas sans conséquence pour la renaissance économique et nucléaire que le monde doit réaliser.

    James Muckerheide, le responsable du nucléaire pour l’Etat du Massachusetts, a calculé que pour atteindre un niveau de vie décent pour tous d’ici 2050, il faudrait produire 6000 réacteurs nucléaires, tout en consacrant les ressources nécessaires pour que d’ici là, l’énergie de fusion devienne réalité.

    Mais aujourd’hui, la capacité de production annuelle mondiale n’excède pas 30 réacteurs. Et le quasi-gel des constructions et l’abandon de certains programmes d’avenir en Amérique du nord et en Europe nous font perdre les ressources technologiques, scientifiques, industrielles et humaines nécessaires à une telle entreprise. Ces ressources de haut niveau, constituées au fil des ans, ne se recréent pas en un jour.

    Même la France, l’un des pionniers et leaders mondiaux dans ce domaine, le pays dont 78% de l’électricité est nucléaire, ne construit actuellement qu’une centrale, poussant à bout un parc vieillissant de 58 réacteurs. Semblant perdre la tête, le gouvernement français va même jusqu’à subventionner l’installation de panneaux solaires en garantissant un prix d’achat de 58 centimes le kilowatt/heure, alors que l’électricité nucléaire ne lui en coûte que 3 !

    Le plus fou de tous reste l’Union européenne : elle exige des ex-pays soviétiques qu’ils ferment leurs vieilles centrales nucléaires de conception russe pour pouvoir rejoindre l’Union ! Si la construction de nouvelles centrales est envisagée « à terme », les fermetures sont immédiates. C’est le cas de la Lituanie, qui a fermé le 31 décembre dernier sa seule centrale d’Ignalina. Depuis l’accident de Tchernobyl, rien ne fut entrepris pour remplacer les centrales du même type (filière graphite-gaz), entre autres celle de Lituanie. Pour l’heure, la fermeture de la centrale lituanienne, qui produisait 70% de l’électricité du pays, a brutalement livré le pays au bon vouloir de la Russie pour sa survie énergétique immédiate.

    C’est un immense chantier qui nous attend, et dont dépend la survie de la société humaine. L’énergie nucléaire est la clé de voûte du monde de demain, et le monde transpacifique nous montre la voie.

    Marsha Freeman et Ramtanu Maitra ont contribué à cet article.

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  • marquant 29 janvier 2010 20:55

    Bonjour,

    Article très intéressant et un peu plus étayé que les propos alarmistes qu’on entend régulièrement dans les médias...

    Pour prolonger ce débat, je vous invite à aller faire un tour sur cette tribune qui évoque en substance les mêmes idées :
    http://www.cleantechrepublic.com/2010/01/26/energie-photovoltaique-agriculture-aubaine-antagonisme/


    DM


  • Servane Servane 4 février 2010 15:23

    Toute chose à un envers et un endroit, un recto et un verso, un pile et une face : c’est également le cas des progrès !!!


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