lundi 15 août 2011 - par Michaux Jérémi

Les incendies dans les mines de charbon

Les incendies dans les mines de charbon est l’un des phénomènes qui influence le plus négativement l’effet de serre. Présent dans tous les pays exerçant une activité minière souterraine, ils posent de graves problèmes environnementaux.

Les feux de charbon dans les mines désaffectées sont souvent impossible à arrêter quand les conditions pour une auto-alimentation en oxygène et en combustible sont remplies. L’énergie d’activation peut-être fournie soit par une erreur humaine qui enflamme le charbon soit par auto-combustion lorsque la température atteint 80°C et que l’air est assez sec.

L’homme n’est donc pas à chaque fois responsable de ces débuts de feu. Il est par contre toujours coupable d’avoir creusé des galeries reliant la mine à la surface. Ces voies qu’empruntent les fumées toxiques issues de la combustion sont aussi en sens inverse le chemin suivi par l’oxygène qui alimente le brasier. Petit à petit des affaissements de terrain apparaissent en surface lorsque la terre s’effondre et vient combler les vides laissés par les veines de charbon parties en fumée. Les feux souterrains redoublent alors d’intensité car les crevasses créées permettent un apport accru en oxygène.

 Les gaz qui proviennent de la combustion comme le souffre, l’azote et le CO2sont hautement toxiques pour ceux qui vivent dans des zones où les feux consument le charbon présent dans le sous-sol. En Inde, dans la région de Jharia c’est plus de 100 000 personnes qui sont touchées par les effets des incendies dans les mines de charbon. Beaucoup de personnes s’y plaignent de maux de tête, d’estomac ou de maladie de peau. Un jeune homme serait mort dans sa chambre après l’ouverture d’une fissure laissant échapper du CO2, gaz indolore et incolore mais hautement toxique.

La Chine, pays le plus touché voit 20% de sa production partir en fumée chaque jour, ce qui produit la même quantité de GES (Gaz à Effet de Serre) que tout le parc automobile français et allemand réuni. L’impact sur l’environnement est considérable car le pays ne possède pas les capacités techniques d’enrayer les 750 feux aujourd’hui recensés. Alors il fait appel aux ingénieurs allemands passés maître dans l’art de contrôler la propagation de leurs propre feux de mines qui leurs font tout de même perdre 250 millions de tonnes de charbon par an.

 Le problème est que leurs expertises coutent très cher à cause du matériel high-tech nécessaire (laser, sondeur, détection par satellite). Au niveau mondial, peu de feux sont donc « traités » alors que le problème va croissant et 2570 millions de tonnes partent en fumée rien que dans l’empire du milieu. On a coutume de dire qu’en physique, rien ne disparait mais tout se transforme. Les fumées deviennent des GES alors que toute cette pollution pourrait être évitée.

De plus les solutions proposées pour éteindre un feu ne sont pas très efficaces à long terme. Il s’agit le plus souvent de noyer l’incendie sous des trombes d’eau ou de boue mais ces techniques ne font que ralentir sa progression. Le feu repart généralement après une période de latence. La solution serait une prévention des risques en amont. Le plus simple serait que les industriels acceptent de refermer les puits avec du sable ou du béton sitôt leur exploitation terminée. Les pays développés l’ont bien compris mais cette politique est très rarement appliquée dans les pays en voie de développement en raison du prix élevé de l’opération. 



11 réactions


  • bingofuel 15 août 2011 11:14

    Merci pour cet article de rappel.

    Je suis sidéré de constater à quel point nos contemporains se passionnent pour des sujets à faible impact (typiquement DSK), alors que des problématiques nettement plus graves sont en train de se dérouler.

    • Les feux de mine de charbon - 1ier émetteur de CO2 mondial est un sujet de première préoccupation.
    • Les 270 tonnes de corium hautement radioactif de Fukushima partis on se sait où, et les millions de becquerels largués quotidiennement dans l’atmosphère, qui risquent d’affecter pas moins que 30 millions de japonais et de faire du pacifique nord le premier océan mort de la planète.

    Non décidément, sans une prise de conscience rapide et une rédemption urgente, méritons nous encore de faire partie des espèces vivantes ?

  • joletaxi 15 août 2011 11:41

    « l’azote et le CO2sont hautement toxiques  »

    « du CO2, gaz indolore et incolore mais hautement toxique. »

    pas à dire, la lecture de Avox est toujours un sujet d’étonnement

  • sonearlia sonearlia 15 août 2011 12:08

    « Les gaz qui proviennent de la combustion comme le souffre, l’azote et le CO2sont hautement toxiques »
    Le Dioxyde de soufre est en effet toxique, l’azote(diazote ?) est présent a 78% dans l’atmosphère et n’est heureusement pas toxique, pareil pour le CO2.


    • joletaxi 15 août 2011 12:15

      l’auteur annonce qu’il est journaliste.

      On se doute bien que la rigueur n’est pas sa préoccupation primaire, et l’amalgame douteux la règle.
      La phrase ne laisse aucun doute sur sa conviction, surtout qu’il « enfonce le clou » un peu plus loin.

      Je lui suggère de chercher sur le net, les articles de Spencer ; Pielke,Ensenbach ou commencer par le site pensée unique, pour élargir sa réflexion sur les effets du CO2

    • Michaux Jérémi 23 août 2011 23:08

      Merci pour la précision très importante, comme beaucoup de gaz, l’azote et le CO2 peuvent être toxique pour l’Homme si leurs teneur est très très forte mais en aucun cas hautement toxique comme je l’ai écris dans le cas présent. C’est un manque de rigueur de ma part qui a conduit à cette erreur et je m’en excuse. 


  • Vent d'est Vent d’est 15 août 2011 12:28

    Pour voir ce que ça donne un feux de charbon, allez donc faire un petit tour à Centralia aux States :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Centralia_%28Pennsylvanie%29


  • Kalki Kalki 15 août 2011 13:16

    Et si l’homme n’était que ce lieu transitoire d’esquive de l’impensable — la réalité même ? Ce qui l’aura aidé et constitué un temps : la pensée réflexive, fonction de représentation de l’inconnu, devient maintenant un obstacle générique à la pression de l’intelligence du vivant qui l’excède de part en part ? À la différence d’Alain Badiou qui croit en un être mathématisable, je réalise dans ma solitude que c’est le non-savoir de tout sur tout qui est ma réalité. Le savoir et le connaître sont du domaine de l’ignorance qui sépare et travaille (par le négatif refoulé et apparent – science de l’ontique) avec l’intell-igence de l’énergie du vivant. Ne sommes-nous pas dans une crise de saturation sémiotique et sémantique qui nous fait perdre l’assurance dictatoriale de notre habitude à identifier les rapports du signifiant au signifié selon des affects subconscients et un corps inconscient  ? Portée par les philosophes, les poètes et les artistes, la modernité, depuis Nietzsche et Artaud, prône « l’absolu du corps », mais nous allons dans cette catastrophe éco-égo-logique avec des corps niés et génocidés !

    En mon bunker de Melun mon amour, le corps, cet inconnu, a asphyxié jusqu’à hurler muettement sans que personne… personne ! RIEN ! L’épreuve de l’impuissance, de l’impasse et de la totale solitude a été la réponse !

    Et le monde de faire « comme si de rien n’était » ! Quand bien même Godot serait , dans tous les camps d’extermination, je suis persuadé qu’il n’y aurait qu’un ridicule pourcentage d’individus pour lui tendre la main et accepter d’être sauvé. Sous couvert de l’impuissance de « Dieu » et d’un « Mal absolu » qui tenaillerait l’humanité, le pape, au nom (non) de l’Église, accrédite cette croyance, voilant, selon mon expérience, LA résistance dans l’homme à ce qui le sauve depuis toujours.
    Ce dont les représentations religieuses et scientifiques nous coupent, c’est de l’expérience directe des trois points d’entrée et de sortie existentiaux (de la bulle mentale) que sont la jouissance, l’angoisse et la douleur, d’où s’éveille le noble sentiment du désespoir face à l’impasse humaine. Il n’y a nulle part où aller. L’ENFER EST PSYCHO-PHYSIQUE, voilà le principe de réalité que le monde fuit, et pour cause… si nous n’avions pas peur de l’intelligence non duelle, nous réaliserions que « le mal absolu » est le point d’épreuve où notre porosité est convoquée, par la confrontation avec l’inconcevable de l’homme, orchestrant le piège du pire ; miroir de notre dureté à recevoir, à accueillir la fin de toute illusion, l’amour pour nul objet.


  • Perverseau 15 août 2011 17:15

    Rappel :

    CO2 = facteur premier de la photosynthèse (+ énergie + eau enrichie de minéraux solubles), ...

    AZOTE = clé de la structure des êtres vivant, il entre dans la composition des protéines ainsi que des acides nucléiques (ARN / ADN). Les cellules qui forment les tissus vivant sont des concentrées de protéines, ...


  • himmelgien 15 août 2011 21:19

     Si je suis également sceptique en ce qui concerne l’aspect « cocotte-minute » planétaire dévolu au gaz carbonique (!) , par contre cet article arrive à point nommé pour fournir une explication à ces incendies monstreux, « surgis de nulle part » , comme celui qui vient de menacer le centre atomique de Los Alamos au Nouveau-Mexique !... Et ceci après une première alerte en 2000 !...
     Par ailleurs, ces incendies ont été des sources de pollution autrement plus importantes que celles que la doctrine officielle tente d’imposer  !... Le discours du GIEC n’est qu’abus de confiance , car il prétend embrigader le mouvement écologiste au sein de la climatologie, discipline scientifique à part entière, qui dispose de ses propres échelles de mesure ... où le million d’années est plutôt la norme !...
     [ L’embrigader, l’emprisonner, le museler , l’exploiter .... ]
      Comme ces incendies doivent survenir depuis le début de l’ère de l’ère industrielle ( fin XVIII° siècle ) , les fumées de « suie » qui en résultent sont des sources beaucoup plus probables à une élévation générale de la température ... qui s’inscrivent donc dans un modèle climatologique plus cohérent que ceux en vigueur, on l’on semble vouloir mener un marathon avec un rythme de coureur de 100 mètres !... Celà signifie que l’échauffement va connaître une baisse après un « pic » et revenir à sa température « naturelle » : si l’on considère le million d’années qui vient de s’écouler, celui-ci fut dominé par l’âge glaciaire pendant les trois-quarts du temps : bref, ce ne sera pas l’univers torride de « Golden City » (série bd de Pecqueur et Daniel ) mais le retour au pléistocène de « la compagnie des glaces » ( série de romans en 62 tomes de G.J. Arnaud porté à la bd par Philippe Bonifay ) !.... Ce qui vient confirmer le modèle élaboré depuis les travaux de Henrick Svenmark , accordant un rôle beaucoup plus important aux rayonnements cosmiques !... Il ne devrait donc rien se produire de vraiment catasclysmique dans l’avenir ... sauf si nous « insistons »  beaucoup !... 


  • Gasty Gasty 16 août 2011 08:15

    lorsque la température atteint 80°C et que....

    A mon avis, il manque un zéro. 800°C


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