mercredi 10 mars 2010 - par remiaufrere

Pêche (thon rouge) : l’ETF demande une étude indépendante et une stratégie de préservation !

Il y a quelques jours, la Fédération Européenne des Transports (ETF - rassemblant les syndicats de salariés des transports) qui regroupe aussi les activités de la pêche marchande, a souhaité s’exprimer sur le compromis élaboré par la Commission Européenne et qui seras soumis à la CITES.
 
L’ETF donne sa position et interpelle la Commission Européenne...par ces mots…
Si la Fédération européenne des travailleurs des transports comprend la proposition de compromis sur le thon rouge que la Commission européenne entend soumettre à la CITES, elle n’en est pas moins extrêmement inquiète. 
 
Les mesures avancées par la CE font écho à certaines préoccupations sociales, notamment la nécessité de sauvegarder l’emploi dans les pêcheries artisanales, mais pèchent par manque de clarté et ne traitent pas comme il se doit le problème de la pêche INN qui grève lourdement les stocks de thon rouge. Ces stocks souffrent de surpêche mais l’interdiction du commerce international de l’espèce est une mesure trop excessive. Selon le Comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP), le thon rouge n’est pas menacé d’extinction.
 
L’ETF fait également remarquer qu’en octobre 2009, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique – ICCAT – concluait que trois critères biologiques n’étaient pas remplis pour inscrire le thon rouge à l’annexe I de la Convention de l’ONU sur le trafic des espèces menacées (CITES).
 
Par conséquent, avant de prendre une décision qui aura d’importantes conséquences socio-économiques, nous demandons instamment à la Commission de promouvoir une étude indépendante et approfondie qui repose sur des données scientifiques fiables.  En outre, une stratégie qui ciblerait clairement le thon rouge devrait être déployée pour éliminer la pêche INN, véritable cause de l’état pitoyable des stocks.
 Interdire le commerce international sans renforcer les contrôles est une invitation d’autant plus tentante à pratiquer la pêche et le commerce illégal de thon rouge, compte tenu de l’ampleur de sa demande. 
 
L’ETF constate avec consternation que malgré les répercussions économiques sévères qu’aura cette interdiction, aucun financement additionnel d’accompagnement des marins pêcheurs salariés au cours de cette période de transition et de promotion du recyclage n’est prévu. L’aide allouée ne pourrait provenir que du Fonds européen pour la pêche.
 
Cette situation est très inquiétante car comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises dans le passé, dans plusieurs Etats membres, les marins pêcheurs salariés ont de fait un accès très limité aux mesures du Fonds européen pour la pêche. Certains Etats membres ont d’ailleurs fait observer que les ressources du Fonds étaient déjà engagées.
 
Pour toutes ces raisons, l’ETF demande instamment à la Commission d’impliquer les partenaires sociaux européens du secteur de la pêche dans le dialogue avec les Etats membres, et dans cette optique, elle encourage la Commission à organiser une réunion de coordination de toutes les parties prenantes, telles que les Etats membres concernés, les parlementaires européens et les partenaires sociaux européens. 
 
Nous profitons de l’occasion pour rappeler à la Commission que le Comité de dialogue social sectoriel de la pêche maritime devrait être consulté comme il convient et dans les meilleurs délais avant de prendre une décision qui aura une incidence socio-économique.
La Commission est encore invitée à mieux préciser la portée de la dérogation qu’elle entend appliquer à la flotte artisanale et à l’étendre aux petites embarcations de pêche qui la pratiquent au-delà de la limite des eaux territoriales.
 
Pour rappel, l’E.T.F. rassemble plus de 2,5 millions de salariés des transports et de la pêche dans 41 pays européens.
 


1 réactions


  • Pierrot Pierrot 19 mars 2010 19:16

    Comme d’habitude la position européenne et en particulier française a encore fait preuve d’amateurisme lors de la réunion de Doha sur la « guerre du thon rouge ».
    Notre ministre de l’environnement est un fainéant qui ne prépare pas ses dossiers d’où cette cascade d’échecs lamentables.

    Il a oublié que la plupart des pays pauvres pêchaient le thon pour se nourrir et n’avaient pas les moyens de payer leurs pêcheurs au chômage (comme pourrait le faire la France).

    Le Canada et les pays du sud méditerranée, ainsi que les pays pauvres, ont voté pour la poursuite de la pêche du thon rouge.
    Certes avec des quotas en diminution.

    Lamentable !


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