mardi 3 juillet 2007 - par L’enfoiré

Petites natures pour Grande Nature

A notre progrès technologique, dont on est fier, ne manquait-il rien ? Un aspect nous avait probablement échappé. L’homme, cet être surdoué peut, en fait, chercher dans les biens petites créatures de la nature des modèles dont il pourrait s’inspirer. Juste retour des choses. Alors, on y remédie. Trop souvent, on ne pensait qu’à l’expérimentation sur les animaux pour nous « servir » de ce qu’ils ont en eux. Erreur. Grosse erreur car ils ont beaucoup à donner comme cadeaux de l’évolution.

Très longtemps, l’esthétique n’a vraiment pas été la tarte à la crème des concepteurs, des inventeurs de nos besoins de tous les jours plus portés sur le côté pratique et utilitaire. Ce n’était pas la priorité. Voilà tout.

Assez récemment, des efforts dans le design sortent des planches à dessins de concepteurs de génie. Le côté pratique n’est plus seul dans le champ des investigations.

Aujourd’hui, les ingénieurs concepteurs doivent désormais s’entourer de biologistes, de designers, d’architectes d’intérieur, d’artistes pour échanger les idées et atteindre le plaisir total des utilisateurs clients.

Bien que toujours en référence avec le pratique, les connexions sans fil Wifi, Bluetooth sont une première manifestation de cette volonté d’évolution dans cette voie.
Les rondeurs, les couleurs, la miniaturisation viennent aussi au secours. L’image de marque publicitaire n’est plus la seule motivation de ce changement. Les utilisateurs ont clairement exprimé leur désir de s’entourer d’objets ayant une valeur ajoutée dans le domaine de l’esthétique. Le cocooning n’est certainement pas étranger à ce changement d’attitude.

La fréquentation des musées d’art, le retour en grâce de l’"Art nouveau" ne sont que des manifestations de ce désir d’esthétisme. Arrondir les angles, intégrer la manière de faire de la nature, l’utilisation de matière plus noble apportant un toucher agréable pour agrémenter le maximum de sens.

Les flacons de parfum ne cessent de changer de look aux formes harmonieuses pour attirer le regard et le besoin de toucher qui s’associe à l’odeur qui va rendre la consommatrice encore plus attirante. Les nouveaux collectionneurs de ces objets apportent une concrétisation de ce besoin et du rêve.

2d47aae327f9ed6f1a1dba3ebc18959a.jpgMandelbrot avec l’invention des formules mathématiques qui sont à la base des fractales touche de plus près l’imitation de la nature par la répétition d’un même algorithme à l’infini reproduisant fidèlement les finesses d’une feuille par exemple.bc1589ab999fa05212b670f985de173e.jpg

Le biomimétisme fait partie de la recherche fondamentale et commence à sortir de l’image d’activité de luxe. Cette discipline tente de relier les choses entre elles avec la nature comme chef d’orchestre. Nos problèmes de société trouvent réponse aux pratiques avec la vie et à l’homme appréciant de plus en plus la beauté. Le lien entre la biologie et le mime se concrétise dans la simplicité naturelle, dont l’évidence jusqu’ici a été trop longtemps laissée en sommeil. Il est sans conteste que les années qui viennent vont faire exploser ce désir. La production d’électricité par la transformation de l’énergie solaire n’est pas seulement renouvelable.

Avez-vous déjà regardé de près les moules s’accrochant sur les rochers ? Vous ne voyez pas ? Pas de question à avoir au sujet de la résistance pour ne pas se faire emporter par la vague ? La colle utilisée par la moule est d’une matière que l’on pourrait copier dans sa manière de se fixer de manière efficace contre vents et marées. Le secteur de l’acier avec Arcelor et l’université de Liège sont très intéressés. Les revêtements à base de polymères pourraient en bénéficier pour accroître l’adhésion sur l’acier en respectant l’environnement. Les fonctions antibactériennes sont aussi recherchée dans l’agroalimentaire. La planche du boucher ou le bloc opératoire en seraient protégés en faisant intervenir chimie, biologie, physique dans une parfaite complémentarité.

La biomimétique, cette nouvelle science, qui veut copier la nature pour concevoir les matériaux de demain est bien présente. Les organismes de la nature évoluent depuis des millions d’années pour se construire les meilleures techniques pour survivre et parfaitement adaptées à l’environnement. La nature est manifestement un superbe ingénieur pour se structurer à chaque échelon avec un assemblage très précis, relativement simple, consommant un minimum d’énergie et sans effets polluants. Les universités se sont mises à étudier ces structures dans leur complexité avec ses principes actifs pour être appliqués dans ses concepts dans l’industrie pour le design et la fabrication de ces nouveaux matériaux. Des super colles résistantes à l’eau sont développées et utilisées dans la construction et le biomédical.

Plus troublant, il existe une plante qui peut aider à retrouver des mines antipersonnelles. Des biologistes danois ont en effet transformé et court-circuité deux gènes d’une plante (l’arabette des dames) pour lui faire détecter des traces d’explosifs enterrés. Plantée par hélicoptère, au bout de quelques semaines, la plante grandit et passera du rouge au vert en cas de détection d’une mine. Deux propriétés sont poussées pour cela : la perception du dioxyde d’azote trouvée dans les mines et la production de pigments (antocyanines) synthétisée par la plante pour avertir de la présence du dioxyde d’azote. Les métaux lourd, nickel, cadmium, chrome, plomb, peuvent aussi être détectés et bientôt absorbés par la plante. Le génome complet de la plante est connu. Elle est rendue stérile pour éviter la propagation. En plus, elle pousse vite.

Dans le fond pas trop difficiles à réaliser les projets qui vont dans ce sens, et les consommateurs seront certes prêts à accepter une très légère augmentation des prix. Augmentation qui s’atténuera avec la maturité du projet.

Plagier pour innover. Les connaissances en biologie ne feront qu’accentuer les ouvertures dans la science du biomimétisme. Les technologies du futur seront condamnées à se donner à fond dans ce domaine ou périr.

L’art du beau ne s’ouvre pas seulement que dans l’enceinte de son logis.

Aux côtés des artistes, les industriels, les architectes sont inspirés par la nature pour réaliser de plus en plus les machines de ce futur proche.

7cccdd9d853cd1d10897d4df67d35419.jpgLe TGV et surtout celui qui circule au Japon profilé sur le modèle du bec du martin-pêcheur. Ce dernier devait gagner en vitesse sans perdre outre-mesure son silence et éliminer au mieux les vibrations. Le rapprochement avec la nature lui a donné la réponse à ce problème. Le martin-pêcheur, en plongeant de l’air dans l’eau pour attraper ses proies, devait pouvoir changer de résistance à l’environnement dans un temps très court sans trop éclabousser autour de lui pour rester le plus imperceptible possible. Un long profil du bec du martin-pêcheur pour le TGV allait faire gagner 10 % de vitesse et diminuer la consommation de 15 %.


Les algues résistent très bien aux courants mais s’arrachent facilement. Le secret ? Elles s’enroulent en spirales pour offrir moins de résistance aux flux. L’adaptation pratique allait se retrouver dans les hélices de bateaux pour éliminer les turbulences consommatrices de beaucoup de fuel.


Des marques déposées n’ont pas manqué de sortir pour s’installer dans ce marché qui se veut copieur de la nature : le lotus, cette fleur aux formes harmonieuses a été choisie comme emblème par l’une d’entre-elle. Des propriétés extraordinaires ont été découvertes dans cette fleur. Des milliers de piliers, dont elle est recouverte à sa surface, empêchent l’adhérence de saletés et d’impuretés. L’autonettoyant est en place bien avant notre découverte. Une peinture adhère au principe en y introduisant des nanoparticules de titane pour accélérer le séchage et laisser les surfaces peintes propres uniquement grâce à l’eau de pluie. De nombreuses applications du même type et dans le même but n’ont pas manqué de sortir de l’imagination des ingénieurs.

Toutes les idées du biomimétisme ne sont pas neuves. Les igloos sont tellement dans les mœurs des Esquimaux qu’on en oublie l’origine.

Les mannequins crash qui se disloquent pour sauver des vies humaines dans le secteur de l’aéronautique tout d’abord. Ensuite, les crashs dummies de plus en plus sophistiqués pour se rapprocher au mieux de son modèle humain. Beaux ? Ce caractère esthétique malgré ce que l’on pouvait craindre, n’a pas été sous-estimé même s’il n’était pas nécessaire pour l’expérience et qu’il ne devait subsister seulement l’espace d’un choc. Ces robots hors-pair, mais avec père concepteur, ont pris place à bord de voitures de test en hommes, femmes, enfants, bébés, obèses et bien d’autres statuts. Ces derniers sont passés pour modèles pour ces robots "casse-gueule" de la modernité avec toute la technologie pour affiner le rapprochement. Essentiels pour le développement de l’automobile, ils s’"habituent’" à absorber les chocs pour parfaire l’existence des airbags, de repose-têtes et de tout élément dans le cadre de l’amélioration de la sécurité. Quitte à influencer fondamentalement le développement de nouveaux modèles et le comportement des composants. Rien n’est assez beau pour permettre à son maître d’écouler une vie plus sûre.

Parvenir à construire des micro-robots capables d’effectuer des mouvements complexes est un défi de taille. Depuis quelques années, la recherche en robotique se tourne également vers le vivant pour trouver des réponses. Les drosophiles, ces petites mouches communément appelées "mouches du vinaigre", mesurant à peine quelques millimètres, agiles, rapides et précis ont un aérodynamisme exceptionnel qui pourrait donner des idées pour leur mode de fonctionnement. Leur force, le contrôle de leur vol sont photographiés en laboratoire à des 10 000 images par seconde. Construire des micro-robots d’un millimètre de long et les utiliser dans le domaine médical pour le calcul de la concentration en oxygène de l’oeil. Il fallait y penser.

Le photovoltaïque réalise un rêve dans l’alliance de la performance et de la préservation de l’environnement. L’énergie du soleil convertie en électricité, elle-même source d’énergie propre. Pas moyen de trouver mieux avec un esprit et une volonté d’y apporter un caractère renouvelable à l’infini. La cherté de l’entreprise reste sa maladie principale, avec, en prime, son côté intermittent très dépendant de la météo. Malade, peut-être, mais, le procédé n’en finit pas de se soigner. Un facteur élevé à cinq fois plus cher que son concurrent direct et traditionnel. De plus, le panneau voltaïque consomme lui-même lors de sa fabrication. Un rendement global amélioré devrait poindre et atteindre la rentabilité avant 2030 pour se stabiliser au prix de 5 à 12 cent par kWh pour une production annuelle de 1 000 kWh. Avoir un toit couvert brillant de tous ses feux face au soleil généreux, n’est-ce pas une solution belle et rentable en surplus ? Les UV n’ont donc plus seulement un caractère utilitaire efficace pour assurer l’électricité des maisons. Un côté volontairement esthétique peut se retrouver sur les toits munis de ces cellules brillantes au soleil. Question de goût ? Peut-être, mais, tout de même, affaire à suivre.

S’il existe un domaine d’activité dans lequel on ne penserait pas trouver une technologie copiée de la nature, c’est bien celle de l’armée. Et pourtant, la DGA (Délégation générale pour l’armement) en France veut s’en inspirer et se lance aussi dans la biotechnologie. Imaginer une libellule mécanique qui aurait un maximum de qualités retrouvées sur cet animal champion de mimétisme est le but pour contrôler un ennemi proche et rapporter les renseignements stratégiques. Le microdione reproduirait, en effet, la libellule. Musclée de 200 000 muscles, constitués de silicium inerte, avec un oeil caméra miniature de 20 mg, retransmettre enfin les renseignements apportés par cette vision en ange gardien mécanique. Curieux, non ?

Dans tous ces cas-ci, copier c’est avancer. La nature n’a pas que des catastrophes à nous offrir les jours de fureur encore faut-il ouvrir le bon œil. Léonard de Vinci avait copié la nature pendant toute sa vie et le génie avait fait le reste.

Dans ce domaine de la nature et de ses représentations, je ne manque pas l’occasion de parler d’une l’émission culte de télé belge, la RTBF :

Le Jardin extraordinaire, lancée le 3 octobre 1965 sur l’antenne tous les week-ends. Charles Trenet ne pouvait rêver mieux comme représentants. Bientôt quarante-deux ans de volonté de montrer que les animaux sont plus que des habitants qui vivent en parallèle sur notre terre. Emission présentée au féminin, par Arlette Vincent (1965-1991) et ensuite par Claudine Brasseur, assistée par l’expertise de Paul Galland, l’émission nous a appris que nous partageons avec les animaux ce jardin extraordinaire : le monde. Tout doucement mais sûrement, la nature est passée de l’extraordinaire à l’ordinaire dans l’esprit des téléspectateurs belges. En 1971, cette émission avait été tout naturellement la première à être diffusée en couleur sur le poste, comme on désignait la télé à l’époque. Bonnes vacances à l’émission et retour en septembre comme d’habitude.

Alors, pour terminer, ne pourrait-on pas espérer une imitation du naturel par Dame Nature, elle-même, pour ce modèle qu’est l’homme ? Mais ça, c’est une autre histoire et il faudra en discuter avec le créateur !

Ce n’est pas neuf, d’ailleurs. Les stoïciens avec Zénon n’en espéraient pas moins pour eux-mêmes.

La technique, c’était bien. L’homme aidé par la nature comprise dans sa finalité, c’est mieux. C’est, en plus, service libre et compris. Il n’y a qu’à observer. Tout est là.

  • "L’art, c’est la façon humaine de disposer le sensible ou l’intelligible à des fins esthétiques.", James Joyce

  • "Tout art est une imitation de la nature.", Sénèque

  • "La peinture, ce n’est pas copier la nature mais c’est apprendre à travailler comme elle.", Pablo Picasso

  • "La nature dit toujours quelque chose.", Nicolas Hulot

  • "Dans la nature, tout a toujours une raison. Si tu comprends cette raison, tu n’as plus besoin de l’expérience", Léonard di Vinci



18 réactions


  • La Taverne des Poètes 3 juillet 2007 13:07

    Sim imitait bien aussi la libellule ! La musique ne copie pas la nature. Elle est le « propre de l’homme ». Avec le rire, cela fait deux !


    • L'enfoiré L’enfoiré 3 juillet 2007 13:18

      @Taverne,

      Je n’ai pas dit qu’il faille se tenir à genoux tout le temps pour voir ce qui s’y passe. Il faut aussi avoir ses propres « exclusivités ». Un homme est un « bel animal » et s’il n’existait pas, il aurait fallu l’inventer.

      Je suis émerveillé par l’un par l’autre, sans être dupe, dans les bons et les mauvais coups de chacun d’eux, nature et homme.

      Savoir que chacun des deux est prêt pour démolir ce que le reste à créer est du domaine de la sagesse. L’observation de la nature et la psychologie (ou la sociologie) sont les remèdes à cet état de grandeur et de faiblesse en parallèle. smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 3 juillet 2007 18:33

      Bonjour Demian,

      Oscar Wilde a osé dire que c’est « la Nature qui imite l’art ».

      >>> A mon avis, il était devenu dyslexique.

      « les couchers de soleil de Turner et Monet :  »Tiens, c’est beau comme un Monet."

      >>> Enfin, quelques uns qui ont pris le temps de regarder le spectacle, tous les jours renouvelé. Il est vrai que dans nos régions du Nord et surtout dans nos villes, un coucher de soleil ne se voit pas derrière un building. Parfois, au volant, quand on cligne de l’oeil avec le soleil de face, on s’en rappelle que lui aussi a travaillé pendant toute la journée. Si tu savais le nombre de photos de coucher de soleil que j’ai en stock...Je sais ce n’est pas de la peinture, mais cela donne une belle idée. smiley


  • LE CHAT LE CHAT 3 juillet 2007 13:52

    bel article , l’enfoiré . La nature est pleine d’exemple de l’application du nombre d’or et des théories de fibonacci http://trucsmaths.free.fr/nombre_d_or.htm , par exemple pour la coquille du Nautile .

    La nature est pleine de solutions et les ingénieurs aimeraient avoir des matériaux aussi souples et résistants que les toiles de l’araignée . Les médicaments de demain existent déjà , disséminés parmi la biodiversité de notre faune et notre flore , l’homme sera t il assez sensé pour les découvrir au lieu de les détruire à jamais ?

    amitiés félines


    • L'enfoiré L’enfoiré 3 juillet 2007 14:02

      Cher Le Chat,

      Rien qu’en te lisant, qu’en t’écoutant, j’ai appris beaucoup de chose. smiley

      Je sais que la liste des effets de gloire de la nature n’est pas exhaustive. Mais tu as parfaitement raison. Le malheur, c’est qu’on détériore les plantes, les animaux avant qu’on ait eu le temps de les analyser. Un gâchis de la pire espèce.

      Il faut d’après les « grandes » règles d’Agoravox rester dans des limites de longueur d’article. Donc, il a fallu couper le robinet. Il faut éviter la noyade. smiley smiley smiley smiley


  • La Taverne des Poètes 3 juillet 2007 14:21

    Et pourquoi votre article n’est-il pas sur Naturavox ???


  • Argo Argo 3 juillet 2007 15:09

    Bonjour l’enfoiré,

    Très bon article. La géométrie fractale (proposée en 1975 par le français Benoît Mandelbrot) est particulièrement adaptée pour décrire de nombreux phénomènes, des ramifications du chou-fleur à la topologie des champs pétrolifères en passant par l’activité sismique et les éruptions volcaniques.

    Une explication de son « universalité » est fournie par Laurent Nottale dans sa théorie de la relativité d’échelle. La géométrie fractale est aujourd’hui utilisée dans de nombreuses disciplines (mathématiques, physique, chimie, sciences du vivant, économie, arts...) et modèles prédictifs.

    Pour ceux que le sujet intéresse, il y a un livre d’initiation intéressant « Le monde des fractales » écrit par J Dubois et J Chaline (préface de Claude Allègre) paru en mai 2006 aux éditions Ellipses.

    Quant à la charmante « arabette des dames » et ses innombrables applications (détection des explosifs, des métaux lourds, agriculture), cette star de la biologie moléculaire et de la génomique nous invite, comme ton article, à réfléchir sur l’apport de la science et notamment des OGM qui n’ont pas que des effets pervers... La preuve.


  • Yannick J. Yannick J. 3 juillet 2007 17:52

    Bonjour mon cher enfoiré...

    merci de cet article qui rescence d’une manière agréable ce en quoi il serait bon que nos technologie tendent au plus vite... A ceci j’ajouterai que dame nature a eu 4 milliard et demie d’années pour son laboratoire... Il est évident que cela donne des produits d’une finition hors normes... Il serait effectivment bète de ne pas profiter de ce cadeau gratuit nous étant offert...

    cupidité et vanité humaine quand tu nous tient !!!!!!


    • L'enfoiré L’enfoiré 3 juillet 2007 19:12

      Cher Yannick,

      « dame nature a eu 4 milliard et demie d’années pour son laboratoire... »

      >>> C’est le point le plus regrettable à la nouvelle sortie des fanas anti-Darwin. Tiens, j’ai oublié leur nom. Réduire tout à l’homme ! Quelle erreur. L’histoire est bien plus belle quand elle se prolonge sur une bien plus longue période. L’évolution a eu le temps. Fait beaucoup d’erreur de parcours. Elle ne laisse en définitive que le meilleur, le plus vivable sur le long terme. L’homme n’est en fait qu’un des rouage. Quel en sera son successeur ? Voilà, une question bien plus intéressante. Voir le futur. Nous sommes bien fragile. Les homards par exemple parviennent à passer à travers tous les âges. Nous ??? On n’y est pas depuis très longtemps dans l’échelle du temps aplatie sur une année pour donner plus d’impact. La cupidité n’a rien à y voir. L’idiotie bien. Je ne parle pas pour toi, bien entendu. smiley smiley


  • Plus robert que Redford 3 juillet 2007 20:11

    Bien sûr que Mère Nature est une source inépuisable d’admiration... et d’inspiration aussi ! Vous avez, cher enfoiré, frôlé d’une aile légère, le thème de l’imitation de la nature chez les artistes. Au sens large, les auteurs de scénarii y puisent aussi.

    J’en veux pour preuve deux (excellents) films de science-fiction qui s’en sont enrichis.

    Alien, tout d’abord, où le thème du développement en deux étapes de l’organisme prédateur n’a rien à remontrer aux stratégies biologique de nombre de parasites, vivant sous nos latitudes, et qui utilisent ce que l’on appelle un hôte intermédiaire pour atteindre la cible définitive : chapeau à Dicrocelium lanceolatum (petite douve du mouton) où la cercaire issue de l’oeuf a infesté activement une fourmi dans laquelle elle poursuit son développement jusqu’au moment où elle ira se loger dans le ganglion cervical de celle-ci, la contraignant à aller verrouiller ses mandibules au sommet d’un brin d’herbe, et par là, a être broutée par l’animal qui passe !

    Abyss, aussi, où l’esthétique des ondoiements irisés des créatures des profondeurs est copié (en moins joli) sur celui de certains organismes marins merveilleusement translucides !


    • L'enfoiré L’enfoiré 3 juillet 2007 20:38

      Plus ou moins rouge fort,

      Désolé, mais je n’aime pas les film de sciences fictions qui ont l’ambition de faire peur. Tu y vois de belles créatures qui sortent de l’esprit en mal d’originalité.

      Non, pour moi, la nature fait beaucoup mieux que les idées des hommes.

      Les artistes y puisent pour leur beauté, les industriels aussi mais pour y découvrir l’utilité sous jacente. Les deux manières de l’aborder me plaisent. Pour donner peur, ce n’est pas mon truc.

      J’ai souvent été fâché par la science fiction du cinéma qui présentent toujours un futur non enviable à la Mad Max. Si un jour nous étions découvert par un extra terrestre, ils auront une toute autre tête que nous. Enfin « tête » ? Voila que l’on regarde une nouvelle fois en terrestre. Les Alliens, pourquoi seraient-ils hostiles ? C’est une invention humaine, aussi. Les animaux ne connaissent pas l’hostilité.

      Mais c’est vrai, ta vision est fort appréciée, sinon, le cinéma aurait changé de crèmerie depuis longtemps. smiley


  • Miss Canthus 4 juillet 2007 12:05

    De nouveau de passage par ici, je lis avec beaucoup de plaisir tes écris l’Enfoiré. Comme à ton habitude, tu as l’art de mettre l’indexe sur des points sensibles ou de mettre à l’indexe, la sensibilité sur certains points... Quand on parle de Dame nature et d’art...je me réveille, telle une « Alien » du net, qui réapparaît quand on ne l’attend plus...

    Pour ma part, j’aime « Alien » ; mais cela, plus pour le côté « esthétique » des créatures, que pour sa finalité en soi ! J’ai d’ailleurs visité son musée en Gruyère ( en Suisse, pour ceux qui ne connaissent pas et je fut incroyablement épatée ... :http://www.hrgiger.com/

    L’artiste créateur et designer d’Alien, le suisse Hans Giger est pour moi, un génie en la matière... car quelque part, sa manière de dessiner et d’imaginer ses « créatures » , son style qu’il appelle biomécanique est quand même un mélange « d’organique » et de mécanique...On s’inspire à la base de l’existant, souvent ce que Dame nature EST dans son infiniment petit, pour le retranscrire dans une échelle, qui en reflétera son génie naturel..

    L’architecture de certaines matières végétales ou minérales dans leur structure moléculaire, est très souvent source d’inspiration ...

    En tous les cas et même si cela prend du temps de te lire, l’Enfoiré, je me rends compte que pour te répondre, cela soit de manière objective ou soit de façon subjective, il faut également transpirer du cerveau... a +

    Miss canthus


    • L'enfoiré L’enfoiré 4 juillet 2007 12:18

      Cher Miss Canthus,

      Quel retour en fanfare ! Bravo. Avoue que je t’ai poussée dans tes derniers retranchements. Tu ne pouvais pas rester insensibles. J’ai toujours été admiratif ’consultant réactif’ de la nature. Pas ’actif" comme toi. Chacun son truc. Aller dans le jardin, j’adore. Bêcher et planter, aille. Préparer la commande suivante.

      Au sujet de l’Alien, je peux trouver beau. Comme les dinosaures, une araignée, un serpent, un requin me fascinent aussi d’ailleurs. Ce que l’homme et le cinéma en font n’est pas ma manière de voir. Je t’ai réveillé, sorti de ton jardin et agité tes neurones. Merci pour ces moments de générosité.

      Désolé, je signerai cette fois :

      « Les dents du Net » smiley


  • Max Pintcy 4 juillet 2007 12:10

    Excellent article sur un sujet fondamental.

    Car à mon sens, l’opposition naturel-artificiel est un héritage culturel du péché originel chrétien. Une connerie, quoi. Et bien artificielle, celle-là. Autant que le sens profond du concept « artificiel » qui est finalement absurde puisque l’Homme est lui-même un produit naturel. Et donc ses propres produits sont naturels aussi.

    Plus pragmatiquement, l’Evolution sur Terre, c’est 4 milliards d’années d’expérience, un fameux labo qui a produit l’Homme entre autres. Faudrait donc être complètement fou pour en mépriser l’observation.

    Merci à l’auteur de l’avoir très bien souligné.


  • Miss Canthus 4 juillet 2007 13:38

    T’as raison l’Enfoiré, je l’avoue... ! A croire que t’as pondu tes « verts à-propos » dans un but inconscient mais à priori très végétatif, de vouloir me faire sortir de ma « végétation très relative »... Parler de plantes, de vert, de nature et je me réveille... J’ai connu les dents de la mer, les dents de l’amer,puis celles de la mère et maintenant, c’est parler dans l’âme « AIR » que je trouve mon souffle... Merci de m’avoir « réveillé » l’espace d’une journée de pluie...


  • Lartiste Lartiste 5 juillet 2007 18:59

    Très bon article, comme toujours et surtout dans l’air du temps, les beaux jours reviennent et le soleil nous éclaire sur des sujets qui demandent parfois de gros efforts intellectuels...

    Petite remarque sur ma réflexion du jour, « la Nature a horreur du vide » et pourtant « la lumière se propage dans le vide ». De là on peut construire nos rêves, mais d’abord il faut mettre de l’ordre...dans tous ce chaos. smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 5 juillet 2007 19:10

      Salut l’Artiste,

      « sujets qui demandent de gros efforts intellectuels... »

      >>> J’écoute, je lis et je note par bribe. C’est ma technique.

      « la Nature a horreur du vide » et pourtant « la lumière se propage dans le vide ». De là on peut construire nos rêves, mais d’abord il faut mettre de l’ordre...dans tous ce chaos"

      >>> En effet. La nature investit son entourage immédiat de proche en proche jusqu’au moment où elle est agressée. Chaque chose à sa place. Tu ne vas pas (ou plus) trouver de lion dans nos latitudes. Même chose pour les plantes. L’homme, tu le trouves partout. Dans le chaud, le froid, en montagne, tiens pas sous l’eau... Bizarre ? Le vide, c’est la généralité. Il n’y a que sur les astéroïdes (dont nous sommes) qu’il n’y en ait pas. Etrange cette terre. Encore du rêve. smiley


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