lundi 17 mars 2014 - par Sylvain Rakotoarison

Pollution et circulation alternée : la logique Shadok

Ce lundi 17 mars 2014 à partir de 5h30 est appliquée la réglementation de la circulation alternée à Paris et dans vingt-deux communes des départements limitrophes pour endiguer le pic de pollution aux particules fines apparu avec l’anticyclone depuis plus d’une semaine. Une décision du gouvernement assez contestable pour plusieurs raisons.



Les amoureux des couchers du soleil ont dû s’en rendre compte la semaine dernière en admirant l’astre en fin de journée : plus les jours passaient, plus le soleil devenait opaque au moment de se coucher sur l’horizontale à l’ouest. Pourtant, aucun nuage, mais une sorte de brume très opaque qui ne s’aperçoit que par ce genre d’observation : la pollution aux particules fines a finalement mis les pouvoirs publics en alerte.


Les particules fines, un véritable fléau pour la santé

Les particules fines, ce sont des particules qui restent en suspension dans l’atmosphère parce qu’elles sont trop légères. Elles sont d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres et peuvent donc s’intégrer dans toutes les parties du corps lorsqu’elles sont respirées. Le seuil d’alerte est de 80 microgrammes par mètre cube sur 24 heures, ce qui est déjà un niveau très important car l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise de ne pas dépasser 35 microgrammes par mètre cube sur 24 heures et de ne pas dépasser 10 microgrammes par mètre cube sur 24 heures en moyenne sur un an.

Ces particules fines sont responsables de 1,4% des décès dans le monde et leur inhalation réduisent en Europe l’espérance de vie de neuf mois. Dans l’Union Européennes, ces particules sont responsables d’une perte annuelle de 4 millions d’années de vie, soit près de 390 000 décès prématurés chaque année (c’est-à-dire de morts qui surviennent en moyenne dix ans avant l’espérance de vie normale), dont 42 000 en France (essentiellement en raison des maladies respiratoires et cardio-vasculaires). En Chine, le taux moyen de particules fines émises chaque jour est de 90 microgrammes par mètre cube et parfois, il y a des pics en janvier qui atteignent 900 microgrammes par mètre cube pour une journée !


Prise de conscience et réaction des pouvoirs publics

Certes, la situation est moins catastrophique qu'il y a vingt ans. Ainsi, en 1991, la France avait émis 570 000 tonnes de particules de moins de 10 micromètres de diamètre et en 2011, le niveau était réduit de moitié, avec 255 000 tonnes. Mais cela reste encore élevé et la France va probablement être condamnée par la Cour européenne de justice pour non respect de la directive sur l'air.

Il est donc logique que les pouvoirs publics réagissent pour limiter cette pollution, d’autant plus qu’en France, on a pris conscience très tardivement de ce type de pollution (il n’est pas rare de voir à Pékin ou dans d’autres grandes métropoles asiatiques la plupart des habitants porter un masque à particules lorsqu’ils sortent de chez eux). Cette pollution fait le même effet que le tabagisme passif.

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Pendant le week-end (et avant aussi), les vitesses ont donc été limitées de 20 kilomètres par heure en deçà des vitesses autorisées en général. Soit 70 km/h sur les nationales et 90 km/h sur les autoroutes. On peut imaginer que cette vitesse réduite, qui ne demande pas un effort insurmontable aux automobilistes, va dans le sens d’une réduction de la pollution atmosphérique. Il est cependant très regrettable que, selon mon observation, la très grande majorité des automobilistes ne respecte pas cette réduction de vitesse, alors qu’elle est clairement affichée partout sur leur trajet. Mais cette vitesse réduite ne semble pas suffisante.


La circulation alternée pour ce lundi 17 mars 2014

Après bien des atermoiements durant toute la semaine, une pression continue des écologistes et l’accord final du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, la réaction du gouvernement a donc été de prendre une décision très importante le samedi 15 mars 2014 : d’imposer la circulation alternée à Paris et dans la Petite couronne. Ce qui signifie que les véhicules dont le numéro d’immatriculation est pair sont interdits de circulation à Paris et autour de Paris les jours impairs, et inversement. L’objectif est de réduire la pollution.

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En clair, seuls, certains véhicules d’urgence et les véhicules professionnels sont autorisés, et également ceux qui font du covoiturage (minimum, trois personnes transportées par voiture). Notons que les véhicules dont les chauffeurs possèdent une carte d’identité professionnelle de journaliste ne sont pas non plus concernés. Notons en revanche que les voitures de location ne bénéficient pas de cette dérogation : il faut donc bien vérifier le numéro d’immatriculation en cas de circulation alternée.

Pour encourager les transports en commun, ceux-ci sont complètement gratuits en région parisienne. L’effort n’est donc pas seulement pour les particuliers mais aussi pour les collectivités publiques, la SNCF et la RATP. La gratuité coûte 4 millions d'euros par jour au conseil régional.

En cas d’infraction, la sanction n’est cependant pas très dissuasive : l’amende correspond à une contravention de deuxième classe, soit de 22 à 75 euros, assortie d’une mesure d’immobilisation du véhicule éventuellement suivie d’une mise en fourrière, conformément aux dispositions des articles L. 325-1 à L. 325-3 et R. 411-19 du Code de la route. Trois mille procès verbaux avaient été déjà dressés à 10 heures 30.

L’effet ce lundi matin ne s’est pas fait attendre : à 8 heures du matin, le Centre national d’information routière comptait seulement 90 kilomètres de bouchons dans la région parisienne contre de 200 à 250 kilomètres habituellement à la même heure. Le fait qu’on réduise de moitié les bouchons n’est évidemment pas un miracle en interdisant à la moitié du parc automobile de circuler, c’est donc logique.

C’est toutefois une décision draconienne qui peut être très contestable.


Inégalité, atteinte aux libertés et inefficacité

Elle est contestable car elle remet en cause la liberté de circulation, l’égalité de tous et surtout, elle n’a pas un impact proportionnel à l’effort consenti.

En effet, pour éviter toute paralysie économique, le gouvernement autorise la circulation de tous les véhicules professionnels (camionnettes etc.), qui sont généralement les plus polluants. Mais se déplacer pour aller à son travail correspond aussi à l’activité économique : ne plus pouvoir se rendre à son lieu de travail est un obstacle économique aussi fort qu’interdire les véhicules professionnels. Deux poids, deux mesures.

De plus, il y a beaucoup de cas où un couple peut posséder deux véhicules : chance pour eux si leurs numéros n’ont pas la même parité. La prochaine fois qu’il faudra faire sa carte grise, sera-t-il possible de donner une préférence sur la parité du numéro d’immatriculation ?

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Mais ce n’est ni l’égalité (à l’interprétation difficile à apprécier, jusqu’où mettre les limites des dérogations ?) ni la liberté (elle est réglementée dans un fragile équilibre avec la santé publique, on peut en dire autant pour l’interdiction de fumer dans les lieux publics ou même pour les mesures en faveur de la sécurité routière) qui rendent cette décision vraiment contestable. C’est le fait qu’elle aura un impact très limité voire négligeable sur la pollution qui sévit actuellement.

Car la bonne question, c’est d’abord : d’où viennent ces particules fines ?


L’origine des particules fines

Et les réponses, si elles sont assez complexes à formuler, sont relativement convergentes selon les différentes études qui ont été réalisées dans ce domaine. Une réponse est notamment affichée sur le site du Ministère de l’Écologie qui affirme que ces particules fines proviennent du secteur des transports pour seulement 14% d’entre elles. 14% ! Et il ne faut pas oublier de prendre en compte dans ce résultat le transport maritime (les moteurs sont rarement aussi élaborés que dans l’industrie automobile) et aérien.

La plupart des particules fines proviennent du chauffage au bois, qui a été encouragé pour des raisons de réchauffement climatique sur le chauffage au fioul ou au gaz.

Injustice également pour l’interdiction des véhicules à essence en cas de circulation alternée, puisque, selon une étude sur la région parisienne, dans la production de particules fines issues du trafic routier, 90 à 95% proviennent des véhicules au diesel (50% des véhicules de particuliers, 20 à 35% des véhicules de livraison et 10 à 20% des poids lourds) et seulement 5% proviennent de véhicules à essence (essentiellement des deux roues ; les véhicules "quatre roues" à essence contribuent à moins de 1% à la production de particules fines). L’interdiction de circuler des véhicules à essence, non producteurs de particules fines, est donc à la fois injuste et stupide.

Autre information, concernant l’agglomération parisienne entre septembre 2009 et septembre 2010 : il y avait en moyenne 14 microgrammes de particules fines par mètre cube chaque jour (soit supérieur de 40% aux recommandations de l’OMS). Et parmi elles, seulement 32% ont été produites en région parisienne (dues au chauffage et au trafic routier). Pour 68% d’entre elles, elles proviennent d’autres régions (dont 6% pour le trafic routier extérieur à la région parisienne et 5% pour le trafic aérien et maritime). Cela veut dire qu’en bonne logique, il faudrait aussi instituer la circulation alternée à l’extérieur de la région parisienne (dans ces statistiques, la circulation intrafrancilienne a un impact de 8% des particules fines présentes et la circulation extrafrancilenne a un impact de 6%, donc pas très éloigné !).

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Le pire, et cela ne semble pas faire une grande publicité dans les médias, c’est que depuis quelques jours, avec quelques vents venant du nord-est, beaucoup de particules fines proviennent en fait des mines de lignite à ciel ouvert en Allemagne, mines réouvertes en raison de la décision dogmatique d’en finir avec l’énergie nucléaire…


Brassage d’air médiatique et prise de conscience

En clair, cela veut dire que le "sacrifice" demandé aux particuliers n’est pas à la mesure de l’impact quasiment négligeable que cela aura sur la qualité de l’atmosphère. Ce n’est que "brasser de l’air" médiatiquement pour laisser entendre que le gouvernement agit face à la pollution (depuis la canicule de l’été 2003, les gouvernements ont une angoisse viscérale de se voir reprocher l’inaction face à des phénomènes météorologiques incontrôlables). Mais concrètement, un changement de météo aura bien plus d’impact que la circulation alternée dans quelques communes franciliennes.

Cela aura cependant un avantage non négligeable : la prise de conscience par la population des enjeux, de la gravité de la situation de pollution aux particules fines, et de ses conséquences en terme de santé publique.


Paris n’est pas une ville seulement parisienne

Les pouvoirs publics, et en particulier les élus écologistes et les élus parisiens, devraient cependant comprendre que Paris n’est pas une ville seulement parisienne mais surtout francilienne. À cause de la structure étoilée, ce ne sont pas deux millions de parisiens mais onze millions de franciliens qui circulent dans Paris.

Ils devraient comprendre que pour réduire la pollution dans la ville de Paris, il aurait fallu augmenter et pas réduire le nombre de places de stationnement disponibles (une étude avait fait d’état de l’augmentation non négligeable de la durée moyenne pour chercher à se garer, d’où la pollution supplémentaire).

Ils devraient comprendre aussi que si de nombreux franciliens bravent chaque matin les impossibles bouchons franciliens, ce n’est pas par amour fou pour leur automobile ni par individualisme forcené mais parce que les transports en commun ne répondent pas à leurs contraintes personnelles, et leur gratuité ne changera pas grand chose à l’affaire.

Ils devraient comprendre enfin que le covoiturage n’est une solution que très particulière et heureuse de situations qui, dans leur généralité, restent complexes à gérer collectivement dans leur nécessité individuelle (impératifs professionnels, enfants, activités périscolaires, vie privée, etc.).


La logique Shadok à l’œuvre…

Réduire la pollution atmosphérique doit être une priorité majeure pour tout gouvernement. Il est dommage qu’à une semaine du premier tour des élections municipales, ce gouvernement, sous pression insensée des écologistes qui ne représentent qu’une infime proportion de l’électorat, puisse avoir pris cette décision de circulation alternée qui n’aura aucun impact sinon psychologique sur cette pollution.

Comme pour l’écotaxe, il est décidément difficile de répondre avec pertinence et efficacité à des défis pourtant bien réels.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 mars 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L'écotaxe en question.
Comment réduire encore plus le nombre de morts sur les routes ?

La sécurité routière en février 2011.
La neige sur les routes franciliennes.
La vitesse, facteur de mortalité dans tous les cas.

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17 réactions


  • bleck 17 mars 2014 18:41

    Cette journée d’alternance automobile aura suffit

    Fini : à plus de pollution

    En une journée le problème a été résolu ; qu’est-ce qu’ils sont balèzes au gouvernement... !!!!

    Les ceusses-pairs qui pensaient pouvoir faire la nique aux ceusses-impairs en pouvant prendre leurs zotos en sont pour leurs espérances : les ceusses-impairs vont toujours pouvoir continuer de rouler : que de frustrations engendrées pour les ceusses- pairs

    Ou que c’est qu’il est parti le nuage toxique ?

    Il va revenir ?

    Quand ?

    M’est avis qu’aux européennes on a de fortes chances de le revoir

    Enfin je dis ça mais je m’en fout ; je fais mes courses le vendredi ; alors si pour cause Nationale ; je peux aussi bien les faire le samedi


  • panpan 17 mars 2014 21:40

    Tout ça pour ça ! Enfin, on aura compris ce que c’est que les « particules fines »...
     Et aussi que le gouvernement pratique une logique de shadoks et pas que pour l’environnement.

    R.V. aux Européennes, effectivement


    • Croa Croa 18 mars 2014 14:54

      Non on a rien comprit et c’est là le but recherché !

      Il s’agit de particules de suie, bref de suie tout simplement mais « particules » ça fait plus savant et par les temps qui courent c’est politiquement correct.


  • Pere Plexe Pere Plexe 17 mars 2014 22:05

    Cette mesure est une connerie
    Cela dit on aurait aimé quelques réflexions ou mieux quelques propositions.

    La première piste JAMAIS évoquée est l’aménagement du territoire, ou plutôt son non aménagement, qui concetre la population sur un quart du territoire et transforme la moitié du pays en désert...
    Dans la partie surpeuplé les aménagements nécessaires sont toujours en retard sur les besoins et engendre des couts et des nuisances de plus en plus grandes.
    Dans la partie en voie de désertification le maintien du minimum vital (santé éducation transports..) et devenu impossible...
    Sans une politique volontariste pour remédier à ce problème on peut toujours continuer à rêver à des transports propres...et tousser !


  • Gemini Gemini 17 mars 2014 22:58

    Contrairement à ce qui est affirmé, l’effet n’est bien entendu pas nul. Il est certes bien en deça de ce que certains imaginent, puisque la circulation n’est pas la seule source d’émission, mais il a un effet. C’est évident.

    Second point : s’il est admis que le chauffage bois est également très fortement émetteur, cela dépend beaucoup des régions, et je doute qu’il y ait beaucoup de chauffages au bois en région parisienne. Quand bien même ce serait le cas, au vu de la douceur des températures depuis quelques semaines, le chauffage est très peu, si ce n’est pas du tout, utilisé dans les masures françaises. Il est arrêté depuis 2 semaines chez moi. Il est donc très peu probable que le chauffage bois ait une forte responsabilité pour cet épisode de pollution-ci.

    Enfin, prétendre que cette circulation alternée empêche les gens d’aller travailler relève de la malhonnêteté actuelle. Dans la majorité des cas, et à bien plus forte raison en région parisienne, les conducteurs pourraient tout à fait utiliser les transports en commun ou le vélo, voir, le co-voiturage pour aller travailler. Ils ont simplement de mauvaises habitudes. Cette situation les aidera simplement à repenser leur organisation pour faire les trajets sans véhicule particulier.

    Il serait bien que chacun fasse des efforts et se rende enfin compte des impacts de ses actions sur notre environnement. Le gouvernement a bon dos, mais il est loin d’être le seul responsable. Les automobilistes le sont au moins tout autant. Ils ne pensent qu’à leur petit confort et jamais aux conséquences de leurs actions sur les autres, ou alors, s’ils y pensent, ils n’en ont rien à faire. Belle preuve d’égoïsme.

    Il est également écrit que ça remet en cause la liberté de circuler. C’est bien entendu faux. Il n’est interdit à personne de se déplacer avec un mode de transport non polluant. À pied, à vélo, en transport en commun, etc. Je suis toujours sidéré de voir ces automobilistes qui réclament leur droit à empoisonner les autres avec la pollution qu’ils émettent alors qu’ils n’ont pas à assumer le coût de leur comportement irresponsable. C’est le peuple tout entier qui suffoque, sans distinction, de l’enfant au vieillard.

    Terminons par dire que Par Pere Plexe a vu dans le mille : une des problématiques majeures, ce sont les aménagements. L’étalement urbain est une véritable plaie, et pas uniquement en termes de transport même si c’est là le sujet qui nous intéresse.

    La circulation alternée n’est qu’un pis-aller pour parer au plus pressé, mais cela ne résoudra en aucun cas le problème de fond. Trop de voitures, trop de déplacements en voiture, trop de camions, trop de chauffage bois, trop d’industrie polluante. Il nous faut penser comment faire avec moins.


  • scylax 18 mars 2014 01:03

    Article lumineux. Je vous en remercie.


  • jmdest62 jmdest62 18 mars 2014 08:56

    Il y a un peu pus de 50 ans les usines se trouvaient dans les villes ou à proximité immédiate , il était même fréquent que les ’travailleurs’ habitaient dans les quartiers construits par les entreprises dans lesquelles ils travaillaient. (cf : industrie textile et mines dans le NpdC)
    On allait au boulot ’à pied’ mais les usines polluaient.
    Alors on a mis les usines loin des villes ....les usines (quand il en reste ) polluent toujours et en plus on est obligé d’utiliser un moyen de locomotion forcément polluant pour se rendre au boulot ...peut_être faut_il remettre les usines dans les centre_villes  smiley (1)

    Il y a un peu pus de 50 ans les commerces étaient dans les villes et on allait faire ses courses à pieds ....maintenant pour faire ses courses il faut prendre sa bagnole et faire au moins 50 km ...peut_être faut_il remettre les commerces dans les centre_villes  smiley (2)

    Ceci étant dit , pour être franc , la pollution dans les grandes villes je m’en contre-fiche et je m’amuse de constater que faire autrement que de prendre sa bagnole c’est possible alors pourquoi ce qui est possible un jour ne le serait-il pas toujours

    @+

    (1) je déconne ...les usines ça existe plus et ce n’est pas le bellâtre Montebourgeois qui va changer les choses.
    (2) je déconne encore ...il y a internet et le ’modèle’ Amazon maintenant ...la pollution engendrée par les transports est + importante mais elle ne se voit pas alors ...on s’en fout.


  • raymond 18 mars 2014 09:26

    Une mesure qui airait été plus efficace cela aurait été de laisser les voitures essence et gpl circuler et interdire les diesels mais cela n’aurait surement pas plus à Monsieur Peugeot.

    Et si on parlait du réacteur Pantone :

    http://quanthomme.free.fr/qhsuite/GillierPantoneDe2004a2010/SystemesPantone FranceMemo.htm


    • Croa Croa 18 mars 2014 15:05

      Reçu 5 sur 5 : Voilà sur le système Pantone smiley

      Sinon les voitures à essence sont pires encore en ce qui concerne les effluents (quoique ce ne soit pas vraiment comparable vu qu’ils sont de nature différente.) S’il y a attaque des diesels (seulement pour les autos ) c’est parce qu’il faut bien vendre aussi de l’essence ! 


  • ETTORE ETTORE 18 mars 2014 10:55

    La France ,pays étonnant quant à ses frontières filtrantes ET...... fluctuantes.
    A l’époque de Tchernobyl on nous soutenait mordicus que le nuage ne passerait pas les rives du Rhin.
    Aujourd’hui, la polution reste intra muros à Paris et sa petite couronne, et nada pour les autres.
    Comme dab, l’éternelle qualité de nos décideurs, à être « les Maîtres du Vent » l’emporte sur un possible procès sanitaire.
    Quid des portiques enfumés et abattus à grand coups de pneus de camions, les mêmes qui poluent les grands axes de toute la France ?
    Noooonn, moi, je n’ai plus le droit ne serais ce que de brûler mon sapin de noël dans mon jardin, pour cause de polution carbone.
    C’est facile de taper toujours sur les mêmes, quand on à des chauffeurs privés et aucun horaire ou de présence au travail à justifier.
    Allez, Mesdames et Messieurs les politiques, soyez un peu plus « peuple » et moins « people »


  • Ronny Ronny 18 mars 2014 12:00

    @ auteur

    Excellent article. J’avais le même en tête mais je n’ai malheureusement pas le temps d’écrire pour Avox depuis plus d’un an...

    Effectivement la question pertinente à se poser est de savoir quelle est l’origine de ces particules fines. Globalement en France on estime que le transport représente de 15 à 25 % de ces particules, le reste étant lié à l’activité industrielle et au chauffage. Les derniers rapports d’airparif montrent cependant un accroissement de la concentration en particules fines au voisinage des grands axes routiers en région parisienne, ou la contribution du transport peut alors atteindre 50 % (autour de ces axes routiers).

    L’épisode de pollution que nous avons connu provient bien entendu en partie du transport, mais celui-ci reste cependant minoritaire en termes de contribution. Les analyses récentes ont montré la contribution forte de sources de pollution en provenance d’Europe du Nord Est, liés à l’activité économique dans la Rurh et dans le nord de l’Allemagne, ainsi qu’au chauffage des logements en Scandinavie (chauffage bois). Dans le cas de l’Allemagne, il semblerait qu’en dépit de leur amélioration en matière de filtration, les centrales à charbon et à fioul aient contribué de façon non négligeable à la production de ces particules fines.

    En ce qui concerne le chauffage bois, qui reste écologiquement intéressant car il utilise une énergie de flux (l’énergie solaire stockée sous forme de bois), il est indispensable de n’utiliser que des appareil adaptés labellisés flamme verte. Les feux de cheminée ou les anciens modèles de poeles ou d’inserts sont en effet générateurs de particules fines. On estime leur contribution à 25% environ en Ile de France.

    Comment améliorer la situation ? En fait rien n’est simple, et nous ne sommes pas dans le « yakafaukon » car le vrai problème de la région parisienne est de concentrer sur 2 % du territoire 20% de la population, avec des lieux de vie souvent très éloignés des lieux de travail.

    La mise en place de la circulation alternée contribue néanmoins à la réduction de la pollution, à la fois en raison du nombre plus réduit de véhicules que de la diminution des bouchons, grands générateurs de polluants.

    Au delà, la vraie mesure serait de limiter la circulation des véhicules les plus polluants en centre-ville tout en développant des transports en commun. La question est de savoir quels sont ces véhicules polluants, et quelle est l’importance de cette pollution. Entre une voiture (VP) diesel utilisée par deux personnes aux norme EURO5, donc munie d’un filtre à particules, et un scooter, la balance est favorable au VP. De même, entre un véhicule essence et un véhicule diesel (filtré) de même cylindrée, la balance n’est pas évidente. Le diesel produira en effet très peu voire pas de particules fines, mais des NOx (oxyde d’azote) en quantité plus importantes que les véhicules essence, qui eux produiront plus de CO et CO2... La réalité est donc que nous ne savons pas bouger sans polluer. Même les véhicules électriques sont polluants, si on prend en compte leur cycle de vie.

    En regard de tout ce qui précède, le « procès » actuel fait au diesel est donc principalement d’ordre fantasmatique voire « politique » : il démontre que la plupart de nos élus, y compris écologistes, n’y connaissent pas grand chose mais agissent de façon dogmatique. Et à l’approche des élections municipales, il fallait sans doute que les politiques appliquent le slogan bien connu « puisque la situation nous échappe, faisons semblant d’en être les organisateurs » ! Cela a un coté pitoyable...


  • tf1Groupie 18 mars 2014 12:09

    Ben voilà, il en fallait bien un pour critiquer, merci Sylvain.

    Le plus drôle c’est quand même ça : « La plupart des particules fines proviennent du chauffage au bois ».

    Fallait oser quand même.
    Combien de parisiens utilisent une cheminée ouverte ??


  • MdeP MdeP 18 mars 2014 13:35

    Merci à l’auteur de l’article.

    Annuler tous les PV d’hier, escrocs, infligés inutilement, arbitrairement et avec tant de violence relève pour moi, non plus de la logique, mais d’une obligatoire éthique politique.
    Monsieur Philippe Martin, rendez l’argent extorqué malhonnêtement aux automobilistes !

  • zygzornifle zygzornifle 18 mars 2014 15:30

    C’est tellement facile de s’en prendre aux automobilistes déjà rackettés de tout les cotés que de demander à l’Allemagne de filtrer les rejets de son industrie et de ses centrales à charbon ainsi que de réguler les chauffages au bois.Ce gouvernement et les écolos mou du bulbe préféreront interdire le diesel plutôt que de s’occuper des plus de 60% de pollution du à nos amis d’outre Rhin ....


  • laurent 18 mars 2014 15:36

    cette mesure s’apparente à de l’enfumage avec des particules moins fines que celles qu’elle est censée combattre !
    Décision à la va-vite du jour pour le lendemain, auto-congratulation de ministres qui n’ont que peu agi sur le fond depuis leur nomination (Santé, Environnement, Transports,...), le spectacle est consternant....
    Non pas que la mesure ne puisse être justifiée, mais le ciblage à pile ou face (pair ou impair si l’on préfère) est un bel exemple de non-décision.
    La compétence et les manifestations données par ces belles intelligences donnent à réfléchir sur ce que doivent être des « têtes bien faites »...


    • jmdest62 jmdest62 18 mars 2014 16:02

      ’ ....avec des particules moins fines que celles qu’elle est censée combattre !.....’

      et ces particules là ce ne sont pas les bronches qu’elles obstruent mais le cerveau  smiley

      en plus , sauf si je me trompe ...la mesure n’a pas été reconduite aujourd’hui ....ça ressemble bien à une mesure discriminatoire à l’encontre des propriétaires de véhicule immatriculé pair qui ont fourni l’effort pour que le parisien respire mieux alors que les impairs ont pu polluer à leur aise ....étant immatriculé pair je pense porter plainte pour discrimination devant la cour Euro-peine de justice  smiley

      @+


  • ETTORE ETTORE 18 mars 2014 22:58

    ce sont bien les seules « particules » que cette gauche bobo daigne attaquer
    les autres restent bien devant leur nom de famille
    protégée par cette gauche de droite plus« saigneur » que seigneur pour le pauvre hère.


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