lundi 10 décembre 2012 - par Roland Gérard

Pour développer l’EEDD, Trois organes se complétent

Réseaux, Collectifs et Espaces Territoriaux de Concertation sont nés progressivement et spontanément pour qu'une éducation à la nature, à l'écologie, à l'environnement et au développement durable (EEDD) voit enfin le jour. Les troisièmes assises permettent de préciser les rôles et fonctions et chacun de ces organes.

Avec cette crise environnementale et sociale qui s’amplifie nous avons maintenant un urgent besoin d’une éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) forte, disponible partout, pour tous, tout au long de la vie. Son développement a démarré il y a trente ans, il commence maintenant à se structurer, des lignes et des formes deviennent visibles.

Dans le corps social nous voyons assez distinctement, aujourd’hui, 3 organes différents qui sont de plus en plus forts et distincts les uns des autres, avec des différences suivant les territoires. Ces organes qui sont fondamentaux dans le paysage de l’EEDD constituent en même temps des chemins.

Il y a des réseaux, des espaces territoriaux de concertation et des collectifs.

Nous, les habitants de la Terre, nous sommes tous éducateurs à l’environnement et au développement durable et nous sommes tout naturellement tous impliqués dans son développement. 100% des humains qui habitent cette planète sont concernés puisque par nos gestes, par nos mots, nous nous enseignons les choses les uns aux autres. C’est bien une des dimensions de l’humanité, une des plus belle, une des plus prometteuse.

Tous, qui que nous soyons, nous devons pouvoir nous retrouver dans ces 3 organes ou ces 3 chemins que nous devrons emprunter tour à tour. Ainsi chacun pourra dire, je suis du réseau de l’EEDD, je suis de tel collectif, et je me reconnais dans tel espace de concertation.

Ces 3 chemins s’écartent par moment les uns des autres, pour se croiser un peu plus tard, puis à nouveau ils s’éloignent, pour se retrouver, c’est le mouvement et la complexité.

Nous sommes donc tous « partie prenante » de l’EEDD et de son développement, nous pourrions dire : l’EEDD est un « faire ensemble » en progrès constant.

Réseau : le premier chemin c’est celui qui favorise l’action éducative immédiate. Il repose sur la rencontre, l’échange, la diversité, la facilité d’accès. Il consiste aussi à préciser le propos. De quoi parlons-nous ? Que faisons-nous ? Comment le faisons-nous ? Quels dispositifs et quels outils mettons nous en œuvre ? Quelles formations vivons-nous ? Ce premier chemin nous facilite les choses pour progresser vers une meilleure qualité de la pédagogie que nous mettons en œuvre. Pour répondre à cela depuis plus de trente ans nous avons construit des réseaux.

Et ça se croise, ça trame en tout sens, rencontres, échanges, mutualisation… Les uns les autres, nous nous aidons à être de meilleurs éducateurs à l’environnement. Nous revisitons les méthodes des grands ancêtres des pédagogie active, pédagogie de projet, pédagogie institutionnelle… Nous sensibilisons, nous informons, nous formons, nous éduquons, mettant en avant la pratique du terrain, le travail de groupe, la créativité collective, l’exercice du débat…c’est vers l’autonomie, vers la compréhension, vers la responsabilisation et la socialisation que cette action pédagogique collective nous amène.

Nous sommes là dans l’approche action. Une action que nous devons amener dans le corps social avec précision et avec talent. Dans les réseaux du fait de la rencontre, des projets nouveaux naissent, ils sont autant de graines, autant d’embryons dont il faut avoir soin.

Espaces Territoriaux de Concertation : le deuxième chemin c’est celui qui va nous permettre de faire en sorte que les territoires deviennent accueillants pour les projets. C’est l’approche territoire : Les bonnes graines n’ont guère de chance de donner de la récolte sur des terres trop ingrates. Il faut de quoi travailler le terrain, il faut de quoi arroser et mettre du compost, il faut nourrir les plantules. Là, une volonté des responsables du territoire et une coordination sont nécessaires.

Nous sommes ici dans une approche purement politique.

Nous vivons sur un territoire. Ce territoire, c’est ma ville, ma communauté de commune, c’est mon pays, mon département, ma région, c’est la France, c’est l’Europe, c’est la planète. Ces territoires se donnent des destins, pour lesquels nous citoyens avons notre mot à dire. En faisant une action d’intérêt général comme l’EEDD nous obtenons une légitimité aux yeux des habitants et aux yeux des autorités publiques, ça nous donne encore plus le droit de parler et même le devoir de parler.

Dans ces territoires nous avons des parties prenantes en présence, toutes doivent être représentées.

Pour la concertation que nous vivons en ce moment pour l’EEDD il y en a 6 et espérons bientôt 7, c'est la réalité que nous connaissons avec l'Espace National de Concertation.

D’abord les autorités publiques, avec en 1 L’Etat et tout ce qui s’y rattache, services déconcentrés, agences publiques, en 2 les collectivités locales ou autorités publiques locales.

Ensuite la société civile avec en 3 les associations et en 4 les syndicats.

Ensuite le secteur marchand avec en 5 les entreprises.

Pour bien travailler à la définition d’une stratégie partagée de développement de l’EEDD, nous avons intérêt à bien contextualiser, c’est pour cela que nous avons à l’Espace National de Concertation (ENC) en 6 des représentants des acteurs organisés en territoire. Ils sont représentants des Espaces Régionaux de Concertation (ERC) ou plateforme, ou représentants d’un Espace territorial de concertation comme celui d’un pays ou d’un département.

Nous pouvons espérez nous y associer en 7, un monde de la recherche bien vivant et indépendant dans les prochaines années.

La concertation entre les parties prenantes à pour but de permettre au territoire d’exprimer son projet pour l’EEDD, comme il l’exprime pour l’agriculture, les routes, ou l’énergie. Le territoire doit se donner une politique de l’EEDD. C’est à nous tous de définir cette politique. Et comme pour l’agriculture, les routes ou l’énergie, il faut des calendriers, des budgets et de la cohérence pour un bon développement.

Collectif : Le troisième chemin c’est celui qu’empreinte à l’échelle nationale, le Collectif Français pour l’EEDD depuis 1997. Ceci parce que l’action politique que nous venons d’évoquer, elle ne se fait pas toute seule. Nous sommes bien dans le monde où les choses se règlent principalement dans le rapport de force. L’EEDD c’est encore tout neuf et ça ne trouve pas sa place dans la société sans action et sans pression. Le propos là ce n’est plus de « gentiment » mettre des acteurs en relation pour les aider à se nourrir mutuellement, mais c’est de se regrouper et faire le poids afin d’être écouté, respecté, l’EEDD doit trouver sa place dans la société.

Avec ses 32 organisations nationales membres associations et syndicats, le CFEEDD peut affirmer qu’il est représentatif et légitime pour parler au nom de la société civile française engagée pour le développement de l’EEDD.

Poser des revendications comme en ce moment avoir un siège pour l’EEDD au Conseil National de la Transition Ecologique, faire des assises nationales, produire une plaquette disponible pour tous avec des propositions à mettre en œuvre pour en parler aux candidats aux élections, pousser et aider l’Etat à prendre des décisions favorables…c’est le rôle du collectif.

Alors voilà les trois chemins qui sont autant de champs pour l’action :

Le réseau sans limite et sans frontière, pas de centre, ni de sommet ici, pas de porte parole, c’est l’accueil, l’ouverture, la diversité, la mise au contact, l’échange, la convivialité pour une EEDD plus vivante, plus riche, plus active, de meilleure qualité et ouverte à tous.

L’Espace territorial de Concertation qu’il soit, local, départemental, régional, national ou européen c’est pour toutes les parties prenantes ensemble dans un dialogue constructif, aller vers la définition d’une stratégie de développement de l’EEDD pour l’épanouissement des projets dans les territoires, dans laquelle tous se reconnaissent. 

Le collectif c’est le regroupement, la représentativité et la légitimité. C’est l’expression de la société civile pour peser dans le débat public ou le déclencher s’il n’existe pas et dialoguer avec les autorités publiques sur la question de l’EEDD.

Et sur ces chemins du développement de l’EEDD des personnes bien sur et c’est ce qui importe en premier.

Des personnes libres et informées, des personnes conscientes des places qu’elles occupent. Des personnes qui mesurent les enjeux, savent l’urgence et la gravité de la situation du point de vue environnemental et social et veulent agir ensemble efficacement dans une culture commune, une culture du respect et de l’écoute, quelque soit leur institution ou groupe d’origine.

Dans ces trois organes différents à nous tous de susciter l’envie d’avancer, l’envie d’innover, nous avons à donner à chacun le goût de prendre des initiatives. Le monde en a besoin.

Les ingrédients que sont l’échange, le partage, la confiance, plus encore la sécurité dans la diversité permettent d’ouvrir la voie à la créativité. La créativité de chacun et la créativité collective font naître ainsi de nouveaux projets collectifs, ce sont des perspectives qui s’ouvrent sur des horizons meilleurs, c’est la démocratie qui tranquillement fait ses avancées. Rien d’autre qu’elle peut être garant de la qualité de notre environnement.

Roland GERARD

 



1 réactions


  • bernard29 bernard29 10 décembre 2012 12:03

    avez vous bien réflechi à la problèmatique « écologie et territoire » ??
    je n’en suis pas sûr.

    le territoire de l’écologie est l’écosystème et non pas les divisions administratives du territoire national.

    un exemple ; l’eau . Le territoire de l’eau c’est le bassin versant qui n’a rien à voir avec les limites communales, départementales et régionales.
    C’est donc au niveau du bassin versant qu’il est nécessaire d’agir , de faire naître les solidarités, de créer les échanges ( pédagogie, information, communication...) .
    Par exemple au niveau national, l’interlocuteur et le lieu où on doit porter nos efforts doit être l’agence de bassin.

    De fait l’écologie nécessite un réseau d’acteurs qui se démarquent des territoires administratifs traditionnels. Il y a une géographie écologique qui n’a que peu de choses à voir avec la géaographie administrative.

    Lorsque qu’un association écologiste ou environnementale se raccroche aux institutions territoriales, c’est bien souvent pour faire passer plus facilement des demandes de subventions.

    enfin, tout ça n’est pas inutile bien sûr mais je crois qu’il est temps de prendre comme référence de lutte écologique les écosystémes même dans leurs dimensions territoriales.


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