lundi 8 avril 2013 - par Rcoutouly

Pourquoi la taxation carbone doit servir à financer la transition énergétique ?

Aprés un démarrage lent, le débat sur la transition énergétique semble enfin lancé et prend, peu à peu, sa place dans le paysage démocratique français. Mais ce débat souffre d'un manque de clarté sur le coût réel de cette mutation. Or, il s'agit de l'enjeu le plus important : comment la financer ?

Même si un des cinq groupes de travail du conseil national est consacré à ce thème, on trouve peu d'estimations précises d'une évolution énergétique complexe, dont les trajectoires restent encore incertaines. On attend le rapport sur ce sujet, après la saisine du conseil économique social et environnemental, prévu fin avril.

La fondation Nicolas Hulot faisait en mai 2011 une estimation de 600 milliards d'euros sur une décennie, soit 3% du produit intérieur brut. Mais ce chiffre interroge : la transition énergétique durera en effet bien davantage qu'une dizaine d'années. 

L'association Négawatt annonce depuis des mois se pencher sur les enjeux économiques de son scénario. L'étude attendue, pilotée par l'économiste Philippe Quirion, vient de sortir mais se révèle, sur ce point, bien décevante : Négawatt s'intéresse surtout aux emplois créés par son scénario mais a bien du mal à en chiffrer le coût.

L'Allemagne ayant pris de l'avance sur notre pays, il est intéressant d'aller voir ce que cela leur coûte. Peter Altmaier, le ministre de l'environnement d'Angela Merkel, a parlé, pour sa part, de 1000 milliards sur vingt ans. 

Pour maintenir sa compétitivité, notre voisin d'outre-Rhin préserve les entreprises et fait payer la transition par les particuliers. Les ménages ont vu leur facture énergétique gonfler de 80% en dix ans. Même si les Allemands restent attachés au tournant énergétique, ce choix fait débat.

Il faut cependant réaliser que c'est la bonne santé de l'économie allemande qui a permis de financer la sortie rapide du nucléaire.

La France n'est pas dans cette configuration : Etat, ménages et entreprises n'ont guère de marges de manoeuvres financières, étant donné le fort endettement et la faiblesse en capacité d'investissement. Or, la transition suppose des infrastructures lourdes et des efforts étalés sur de nombreuses années.

La fondation Nicolas Hulot, et l'économiste Alain Grandjean plaident pour un grand emprunt auprès de la banque centrale Européenne, avec des dépenses affectées uniquement aux investissements. Mais cette proposition est-elle réaliste ? 

Le modèle du grand emprunt de Nicolas Sarkozy a montré ses limites : dans le contexte économique qui est le nôtre, il aura permis de récolter quelques dizaines de milliards d'euros. C'est bien insuffisant. Alain Grandjean prétendait contourner le problème en créant une agence d'investissements, financée par une banque publique qui se refinancerait à taux nul ou très faible.

Le démarrage de la banque publique d'investissement, une promesse du candidat Hollande, prouve à la fois la viabilité et les limites de cette démarche. Là encore, on financera quelques dizaines de milliards, bien loin des 600 milliards estimés par la fondation Hulot.

En réalité, il reste une seule solution viable : utiliser la création de la taxation carbone pour affecter l'argent récolté au financement de la transition. L'institut Coe-Rexecode, proche du patronat, vient de publier une étude qui estime que la mesure rapporterait entre 2 et 8 milliards d'euros à l'Etat par an. C'est donc un levier non négligeable qui pourrait permettre de lancer le programme de transition.

Bien entendu, ce choix sera combattu par le ministère du budget qui cherche à récupérer cette manne pour limiter l'endettement public.

On voit donc bien que le débat sur le financement de la transition rejoigne le débat sur l'austérité budgétaire qui sévit partout en Europe.

Choisir d'affecter cet argent au tournant énergétique sera parié sur la relance économique que pourra générer le lancement d'une transition maîtrisée. Mais il faudra le faire avec lucidité et imagination, les marges de manoeuvres créées par la taxation carbone devront être utilisées avec efficience. Les enjeux sont énormes car celle-ci se retrouvera au centre d'enjeux qui mêlent relance économique, transition énergétique, lutte contre le chômage et l'endettement. 

Pour aller plus loin : Transition énergétique : la question du financement est cruciale et irrésolue

Un prochain article abordera cette question : Comment réussir le financement de la transition énergétique par la taxation carbone ?



9 réactions


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 8 avril 2013 10:26

    Bonjour,
    Pas question, la transition énergétique passe d’abord par la fin du gâchis nucléaire trop coûteux en recyclage, démantèlements, prochaine génération encore plus dingue, et le lent remplacement par des productions locales, voire à domicile.
    Petites éoliennes de toitures transparentes silencieuses, panneaux solaires transparents dernière génération, thermiques pour chauffer l’eau et voltaïques basse tension. La transition doit passer aussi par des appareils moins énergivores.
    L’économie faite sur le gâchis programmé EPR, ITER, THT à tout va, paye largement les petites subventions publiques modestes, afin de permettre à tous de transiter hors réseaux.
    L’État ne doit il pas déjà tout de suite transmuter dans sa politique désastreuse pour les pays impactés par nos choix faraminables  ! 


    • Croa Croa 8 avril 2013 15:41

      Les deux vont de pair. Le gâchis nucléaire est à intégrer dans le prix de l’électricité ; Autrement dit c’est l’affaire du producteur et plus du tout celui de l’état qui a assez donné là dedans !

      Par contre il est de responsabilité publique de préparer l’avenir. Il lui faut donc subventionner le développement des nouvelles sources d’énergies et aussi aider à l’équipement en moyens économes (isolations par exemple), toutes choses auxquelles la taxe carbone constitue une aubaine légitime.


  • spartacus spartacus 8 avril 2013 11:04

    Et re-voila les taxophobes !


    Quand comprendrons t-ils que la taxe est l’argent que les citoyens n’auront pas pour eux mêmes ? 

    La taxation pour « la transition énergétique » 
    Nouvelle fumisterie de taxophobe.

    Un « business plan », sur une demi feuille de 21x29.7, chiffré entre le café et l’eau de vie.
    Si on creuse et rentre dans le détail, vous verrez que rien n’est chiffré, Des idées faites par des barbus mal lavés aux lunettes ronde( écolos), sur la table de la bergerie.

    Ces zinzins de la taxophobie prélèvent déjà 57% de la richesse du pays pour des dépenses étatiques.

    Vous imaginez que 57% des dépenses du pays sont déjà « soi disant pour votre bien ». 
    Vu l’état du pays et ce niveau de taxe, « qu’est ce qu’on doit être dans le bonheur »

    Sachant qu’en plus vous avez des dépenses imposées, il ne vous reste plus de liberté de dépenser comme vous voulez votre argent.

    Toutes vous explique la nécessite « au nom de leur endoctrinement ». 
    Les uns pour le social, les autres pour la solidarité, les autres pour l’écologie, les autres pour le bien être.

    Chaque taxe étatique est une atteinte à votre liberté de dépenser, est une atteinte à vos choix personnels de vie.

    Les vendeurs de taxes ont toujours de « bonnes justifications ». 
    Vous remarquerez qu’ils appartiennent tous à la confédération des obligés de l’état, et que leurs idées de taxe c’est toujours pour les autres.

    Une taxe sur la sécurité de l’emploi, ce serait pas plus juste ?

    Le pays en crève de la taxophobie des joyeux porteurs d’idées collectives sur le dos des autres.

    Par contre si ces fumisteries aboutissent à des conneries, du genre des "éoliennes dans la creuse, alors qu’on a besoin d’électricité à Paris, Les taxophobes ne sont plus là pour répondre.
    Mais c’est pas grave c’est vous qui payez.

    Alors que si on laisse le privé investir en cas de bordel, c’est juste les investisseurs qui payent.

    En finir avec ces étatistes issus de la fonction publique qui ne sont bon qu’a profiter et dépenser l’atgent des autres pour leurs endoctrinements !

    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 8 avril 2013 12:48

      Escartapuce,

      la différence entre impôt et taxes ? Le premier vient de l’intérieur afin d’alimenter les services publics, les secondes de l’extérieur pour égaliser les normes internationales, gérer les différences et inégalités entre territoires et décourager les trafics.
      Donc, taxer l’air, l’eau, le soleil et pis quoi encore ? Il faut mettre un frein à l’immobilisme  : https://www.google.fr/search?q=Il+faut+mettre+un+frein+%C3%A0+l%27immobilisme&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a


    • spartacus spartacus 8 avril 2013 16:07

      Çà donne une légitimité quelconque de déformer le pseudo ?


      Impôts et taxes, sont deux manières de prendre votre argent par coercition.

      Impôts et taxes sont deux atteintes à la liberté individuelle de disposer de votre argent au profit de groupes de pression.

       Argent qui est retiré à l’économie libre qui crée de l’emploi en fonction des besoins et de la demande, contre une utilisation par des « milieux autorisés » qui croient qu’ils sont plus intelligent que vous pour le dépenser à votre place.

  • MARMOR 8 avril 2013 11:05

    Taxe carbone et quotas CO2, voir le rapport de la cour des comptes sur les manquements de l’administration fiscale et de la caisse des dépôts et consignations, banque d’état. Bluenext, bourse d’échange de quotas CO2 a remboursé plus de 1.8 milliards de TVA jamais perçue par l’état, à des aigrefins escrocs à la TVA intracommunautaire. Il leur a fallu plus d’un an pour se rendre compte de ces remboursements de TVA faramineux, à coup de millions d’euros versés sur des comptes offshore en Ecosse, Chypre, luxembourg ou irlande, sans éveiller les soupçons de nos limiers de Bercy. Plus d’un an pour enfin exonerer de TVA les transactions de quotas CO2 et arrêter cette gabgie. Assujettis à la TVA, n’oubliez pas d’envoyer votre CA3 et régler le differentiel de tva, car pour 50 € ils sont capables de vous mettre en faillite !!!


  • joletaxi 8 avril 2013 19:58

    le taxateur fou a encore frappé.

    après tout c’est son casse croûte, mais à force cela devient casse couilles


  • Franckledrapeaurouge Franckledrapeaurouge 8 avril 2013 22:07

    Bonsoir,


    J’adore les libéraux qui demande toujours moins d’état jusqu’au moment ou leur dieux, leur lumière banquaire se casse la gueule et viennent pleurer pour que la populace, donc l’état les renflouent.

    Commençons déjà a éviter que l’usine de panneau photovoltaïque la plus moderne d’Europe et qui se trouve en France ne ferme pas. Quand on arrivera déjà à ça on pourra passer a la suite.

    Pour le financement il suffit de lever les impôts la ou il faut et remettre les banque qui nous pourrissent la vie dans le bon sens de marche et ne vous inquiéter pas de la tune il y en a.

    Le nombre de milliardaire ne cessent d’augmenter, bizarrement le nombre de pauvre aussi, ’y aurrait-il pas un transfert de richesses du bas vers le haut ??

    Il va falloir étudier ce drôle de phénomène....

    Cordialement 

    Franck



  • ecolittoral ecolittoral 9 avril 2013 11:38

    J’ai l’impression que les réponses sont contenues dans la dernière phrase de l’article.

    65 milliards d’importations en énergies. En augmentation chaque année, pour ne pas dire tous les deux mois. 
    Des PME avec des carnets de commandes en baisse.
    Trois millions de sans emploie....soit, à la louche, 4 ou 5 milliards d’euros/MOIS.
    Et encore, j’ai choisi la limite basse !!!.

    Question : Pourquoi encore chercher des financements ailleurs ?
    Autre question : Pourquoi coller les qualificatifs : écolo, taxe carbone, public/privé, Hulot etc ?
    Alors qu’il s’agit de factures... DE FACTURES !!!!
    Comment payer les énergies quand on est particulier, entrepreneur, ministre, retraité etc ?
    Comment remplir les carnets de commandes donc maintenir des emplois ET embaucher...des chômeurs (j’en fais partie) qui coûtent au minimum 4 à 5 milliards chaque mois (limite basse) pour isoler, produire, conserver, stocker DES énergies ?

    Quelles sont les ressources disponibles sur le territoire ? Disponibles ET rentables !!!!
    Pour répondre à cette question ayez le courage de faire un tour sur les vidéos disponibles sur le net. Oubliez la droite, la gauche, le public/privé, taxes, écolo, anti écolo.... et pensez factures.
    Comment payer les factures ? Comment rediriger ces dépenses (importations, aides sociales et autres) vers les entreprises ?
    Les pro ou anti, pour ou contre, écolo pas écolo, public ou privé, gauche/droite. 
    C’est le meilleur moyen de ne rien faire et de payer, payer, payer de plus en plus cher....
    Jusqu’à quand ?

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