mercredi 26 août 2009 - par Damien Perrotin

Richard Heinberg : pic charbonnier et black out

Richard Heinberg est un personnage important dans le monde de ceux qui s’intéressent au pic énergétique et à ces conséquences, et un des rares, avec James Kunstler, dont les écrits aient été, au moins partiellement traduits en français. Membre du Post Carbon Institute, il est l’auteur de Party’s Over : Oil, War, and the Fate of Industrial Societies (disponible en français sous le titre Pétrole : la fête est finie), Powerdown : Options and Actions for a Post-Carbon World, The Oil Depletion Protocol : A Plan to Avert Oil Wars, Terrorism and Economic Collapse et Peak Everything : Waking Up to the Century of Declines. Il a, dans ces ouvrages, longuement étudié et décrit le pic pétrolier et ce qu’il signifie pour l’avenir de nos sociétés. Son dernier livre, Blackout, Coal, Climate and the Last Energy Crisis, consacré au charbon, a donc suscité un intérêt certain, et ce d’autant plus qu’il soulève un problème qui n’avait été évoqué que dans des rapports relativement confidentiels : l’épuisement prochain des réserves de charbon.

Richard Heinberg fait d’abord remarquer que la production de charbon dans une région donnée suit la même courbe que la production de pétrole. Elle aussi commence par augmenter, atteint un maximum, puis décline inexorablement au fur et à mesure que les gisements s’épuisent. Cette évolution est nettement moins visible, cependant, car il existe de nombreuses formes de charbons, d’une valeur énergétique extrêmement variée. La meilleure, et celle qui est exploitée, et donc épuisée en premier, est l’anthracite. Ensuite viennent diverses qualités de houille, puis la lignite et enfin la tourbe que quasiment plus personne n’exploite à des fins énergétique. Or plus la qualité d’un charbon est faible moins il produit d’énergie au kilogramme, à ce point qu’il est dépourvu d’intérêt de transporter la lignite sur de longues distances, car l’énergie nécessaire pour ce faire excède rapidement celle que produirait la dite lignite. Or les chiffres officiels ignorent généralement ces distinctions ou les présentent d’une manière exagérément simplifiée, ce qui donne une fausse impression d’abondance.

Par ailleurs les estimations de réserve se révèlent très souvent de mauvaise qualité. Elles n’ont souvent pas été mises à jour depuis des décennies et lorsqu’elles le sont, cela se traduit le plus souvent par de considérables révision à la baisse. C’est notamment ce qui s’est passé en Allemagne ou en Pologne, dont les réserve, autrefois conséquentes, ont été réduite à presque rien dés qu’on s’est avisé de les regarder d’un peu prés.

Pour réaliser son étude, Heinberg se base sur quatre travaux récents :

  • "Coal : Ressources and Future Production" par l’Energy Watch Group, un think-tank écologiste basé en Allemagne et soutenu par la fondation Ludwig-Bölkow

  • "A Supply-Driven Forecast for the Future Global Coal Production", par l’Uppsala Hydrocarbon Depletion Study Group

  • "The Future of Coal" préparé pour l’European Commission Joint Research Centre

  • "Hubbert Linearization and Curve-fitting" par David Rutledge, Jean Laherrère et al.

Le charbon aux Etats-Unis

Les Etats-Unis sont le second producteur mondial avec plus d’un milliard de tonnes par an. Ils ont également les réserves les plus importantes avec 240 milliards de tonnes, soit l’équivalent théorique de 250 ans de productions. Ces chiffres sont trompeurs cependant car la qualité de ce charbon est très inégale et si la production américaine continue à augmenter en volume, elle décroît en valeur énergétique.

52% du charbon de haute qualité est produit en Pennsylvanie, dans le Kentucky ou en Virginie Occidentale, or la production y stagne ou décroît. L’anthracite de Pennsylvanie est presque épuisé et la production de Virginie Occidentale va bientôt entamer son déclin.

Les réserves américaine se situent donc principalement dans le Wyoming, le Montana et l’Illinois, mais elles sont constituées de charbons riches en souffre (en Illinois) ou de mauvaise, voire même de très mauvaises qualité et dont l’exploitation poseraient de sérieux problèmes environnementaux. A cela s’ajoutent des difficultés de transport dans un pays où le réseau ferroviaire est en mauvais état.

De fait, la capacité des Etats-Unis à alimenter leur économie en charbon dépend principalement de leur capacité à exploiter les réserves du Wyoming, de mauvaise qualité, rappelons-le. Le pic de production se situerait entre 2025 et 2040 – 2060 dans le scénario le plus optimiste.

Le Charbon en Chine

La Chine est le premier producteur mondial de charbon avec environ 40% de la production mondiale. Celui-ci fournit 70% de son énergie et 80% de son électricité. Ses réserves étaient estimées à 200 milliards de tonnes en 1930 mais ont été révisées plusieurs fois à la baisse pour atteindre 114.5 milliards de tonnes en 1992. Ce chiffre est resté officiellement stable malgré une production annuelle de plus d’un milliard de tonne avant d’être révisée, toujours officiellement, à la hausse pour atteindre 186.6 milliards de tonnes en 2002. Cette révision n’a cependant pas été validées par les autres acteurs du marché.

L’industrie du charbon souffre en Chine d’une faible productivité. Un grand nombre des quelques 25.000 mines que comptent le pays sont privées et possédées par des petites entreprises, ou même exploitées de manière clandestine. Cela se traduit par des conditions de travail désastreuses mais aussi par des difficultés d’approvisionnement qui conduisent régulièrement à des coupures d’électricité. Des pénuries, également régulières, de carburant, entraînent des irrégularités dans la production. De grandes quantités de charbons sont, par ailleurs, perdues lors de feux de mine qui dégagent autant de CO² que l’ensemble du par automobile des Etats-Unis.

La majorité des ressources charbonnières chinoises se trouvent dans le nord et le nord-est du pays et leur extraction est extrêmement rapide par rapport aux réserves officielles, ce qui suggère un pic de production relativement précoce suivi d’un déclin rapide. Les estimations varient selon les auteurs entre 2015 et 2032, et cela dans un contexte où la Chine est contrainte par son expansion économique d’importer des quantités toujours croissantes de charbon.

Le charbon en Russie

La Russie produit environ 350 millions de tonnes par an, ce qui est insuffisant pour satisfaire ses besoins et l’oblige à importer des quantités croissantes de charbon. Le charbon fournit environ 30% des besoins du pays en électricité et est principalement produit dans des bassins anciens du Donetsk et de l’Oural. Le gros des réserves, estimées à environ 157 milliards de tonnes, se trouve en Sibérie. Il s’agit, cependant de charbon de mauvaise qualité, dont une grande partie de lignite, et difficilement exploitable du fait du manque d’infrastructures.

La mauvaise qualité des données relatives aux réserves russe, et les difficultés d’exploitation d’une grande partie d’entre elles, rendent difficile de prédire la production future du pays. Il semble qu’elle repose sur la mise en exploitation des gisements sibériens, de médiocre qualité et situés loin des centres urbains. Une exploitation efficiente supposerait d’améliorer notablement un réseau ferroviaire en mauvais état ou de construire des centrales sur place, ce qui implique des investissement lourds. La mauvaise qualité du charbon sibérien signifie également qu’il dégagera beaucoup de CO² et que le coût d’éventuelles opérations de séquestrations pourraient rendre son exploitation non-rentable.

Le Charbon en Inde

Les besoins de l’Inde en charbon augmentent constamment et ont atteint 460 millions de tonnes par an en 2005 et 68% des émissions de CO² du pays viennent du charbon. L’Inde est, par ailleurs, confrontée depuis 2008 à des pénuries de charbon liées principalement à des problèmes d’infrastructures. Ces pénuries ont abouti, dans certaines régions, à des réductions, parfois drastiques de la fourniture en électricité.

Les réserves indiennes, situées pour l’essentiel dans l’est du pays, ont été révisées à la hausse récemment, passant de 12.6 milliards de tonnes à 90 milliards de tonnes en 2005. Elles ont été ramenées à 56 milliards de tonnes en 2007. Les réserves indiennes sont de médiocre qualité et contiennent une grande quantité de cendre, ce qui les rend impossibles à exporter et engendre une importante pollution.

Même si théoriquement l’Inde a 200 ans de réserves devant elle, le caractère incertain des chiffres officiels, le manque d’infrastructures et la faible productivité des mines rendent leur exploitation délicate au mieux. Par ailleurs la plupart des réserves indiennes se trouvent à grande profondeur et sont donc peu accessibles.

Même si l’Inde restera fortement dépendante du charbon dans un avenir immédiat, sa capacité à s’approvisionner est incertaine et la hausse prévisible des prix du charbon laisse présager des troubles sociaux d’autant plus grave que l’autre grande ressource énergétique du pays – l’énergie hydraulique – est menacée par le changement climatique.

Le charbon en Australie

L’Australie a exporté 233 millions de tonnes de charbon en 2006 sur une production globale de 309 millions de tonnes, principalement en direction de l’Asie. Environ 80% de l’électricité produite en Australie et 40% de son énergie vient du charbon et le pays a le plus haut taux d’émissions de CO² par habitant au monde.

La plus grande partie des réserves australiennes se trouvent sur la côte orientale du pays. Elles sont évaluées à 86.5 milliards de tonnes et devraient suffire aux besoins du pays dans un avenir prévisible. Il n’est pas certain qu’elle puisse satisfaire les besoins croissants d’économies asiatiques déjà largement importatrices.

Le charbon en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud exporte environ 80% de sa production en direction de l’Europe. Elle produisait 244 millions de tonnes par an en 2006 avec des réserves évaluées à 48.75 milliards de tonnes. Une grande partie des mines en activité sont cependant déclinante et les réserves restantes, quoique théoriquement abondantes, sont de moindre qualité. Elles sont, par ailleurs situées loin des terminaux d’exportation. Leur exploitation sera donc coûteuse, tant en énergie qu’en argent et en temps. A cela s’ajoute l’épidémie de SIDA qui rend plus difficile le recrutement des mineurs et diminue leur productivité.

La baisse de la qualité du charbon extrait engendre des quantités toujours plus grande de déchets et la nécessité d’exploiter des champs de taille toujours plus petite nuit à la productivité, ce qui laisse supposer que la production Sud-Africaine sera au mieux incertaine dans un avenir relativement proche.

Le charbon en Europe

L’Europe a longtemps été le premier producteur mondial de charbon et a en grande partie fondé sa réussite sur cette source d’énergie. Ses réserves sont cependant largement épuisée et sa production marginale sauf pour ce qui concerne la lignite allemande, de très mauvaise qualité et qui ne peut être exploitée que sur place. Même dans ce domaine, les réserves ont été régulièrement revues à la baisse, passant pour l’Allemagne de 55 milliards de tonne en 1990 à 6.6 milliards de tonne en 2002.

Ce qui reste de la production européenne ne peut que diminuer au cours des décennies à venir.

Les nouvelles technologies

Un certain nombre de nouvelles technologies sont actuellement à l’étude et pourraient permettre ou bien de mettre en exploitation des gisements marginaux ou bien de mieux utiliser le charbon ou de limiter les émissions de CO². Leur mise en application est cependant sévèrement limitée par des difficultés techniques ou économiques.

L’Integrated Gasification Combined Cycle (IGCC) consiste à gazéifier le charbon pour obtenir un mélange d’oxyde de carbone et d’hydrogène qui est ensuite brûlé dans une centrale pour produire de l’énergie. L’efficacité énergétique est très supérieure à celle d’une centrale classique et la production de CO² notablement inférieure. Sa séquestration est également facilitée. Les premières centrales IGCC devraient être mises en ligne entre 2012 et 2020 aux Etats-Unis.

Leur coût est cependant très supérieur à celui d’une centrale classique – 3.600 $ par kilowatt de capacité contre 1.290 $ pour une centrale classique si on prend comme base la centrale de Mesaba dans le Minnesota. Dans un contexte de crise chronique engendrée par la stagnation ou le déclin de la production pétrolière, c’est un obstacle majeur.

Coal to Liquid (CTL) : il s’agit de l’essence synthétique produite par l’Allemagne Nazie pendant la guerre et par le régime de l’apartheid. Qu’il n’ait été utilisé que par des régimes qui ne pouvaient s’approvisionner normalement en pétrole implique que son efficacité économique et énergétique est limitée. Il ne serait rentable que pour un prix du pétrole entre 67$ et 82$ Par ailleurs les usines sont coûteuses : au minimum 25.000$ par baril de capacité selon une étude de 2005, 120.000$ par baril de capacité si on prend comme référence les projets en cours. Ces coûts, dans une économie dépendantes des carburants fossiles sont en partie fonction de ceux du pétrole, ce qui aboutit à un cercle vicieux.

Le procédé est surtout intéressant pour les avions, ou si les véhicules électriques se révèlent une illusion. Son coût reste cependant très élevé dans un contexte de crise durable. Il émet, par ailleurs, de grandes quantités de CO².

Underground Coal Gasification (UGC) : ce procédé consiste à gazéifier sous terre des charbons qui seraient autrement difficiles à exploiter et à brûler le gaz ainsi obtenu pour produire de l’électricité. Le procédé est ancien et est utilisé, de manière limitée, en Ouzbékistan. Il ne fonctionne bien, cependant, que pour des gisements avec des caractéristiques de profondeur et d’épaisseur très particulières et dans des zones sans eaux souterraines. Dans la pratique son impact sur la production risque d’être faible.

Carbon capture et storage (CCS) : il s’agit là de capturer le CO² produit par la combustion du charbon et de le stocker de manière définitive dans un réservoir géologiquement stable. Cela suppose la construction d’un vaste réseau de pipelines pour transporter le CO² ainsi capturé jusqu’aux lieux de stockage et surtout de trouver les dits lieux de stockage. Diverses possibilités sont envisagées – stockage souterrain, sous-marin ou minérale – toutes posent de grandes difficultés. Par ailleurs d’éventuelles fuites seraient potentiellement dangereuses pour les populations.

De plus, le volume de CO² produit chaque année est de 28.2 milliards de tonnes, dont 11.4 vient du charbon. Même liquéfié et sous pression, ce CO² occuperait 10.9 kilomètre cube. A titre de comparaison, les opérations de mine, tous minerais confondus, déplacent environ 12 kilomètre cube de terre par an, ce qui donne une idée de l’ampleur du problème posé par la séquestration du CO². Ce problème n’est pas insurmontable en théorie mais il se traduirait par une augmentation très conséquente du coût de l’énergie et ce dans un contexte de crise.

Trois scénarios

Heinberg conclut que le charbon est suffisamment abondant pour avoir un impact conséquent sur le climat mais ne l’est pas assez pour remplacer durablement les autres énergies fossiles une fois qu’elles auront commencé à décliner. Dans ce contexte il envisage trois scénarios tout en étant conscient que la réalité sera plus complexe et différenciée.

Business as usual

Dans ce scénario, nous exploitons nous ressource aux maximum, sans prendre aucune mesure autre que symbolique pour compenser leur déclin et lutter contre l’effet de serre. Cherchant à maximiser la croissance nous brûlons des quantités toujours plus grandes de charbon en espérant dégager suffisamment de ressources pour financer une future transition.

Après 30 ans les énergies renouvelables représentent 5% de l’énergie mondiale, la part du nucléaire aura quadruplé après entre 3 et 9 trillons de dollars d’investissement. Il fournira alors 12% de l’énergie mondiale. Au fur et à mesure que le pétrole deviendra plus rare et plus cher, il sera remplacé par des dérivés du charbon. Les véhicules électriques deviendront plus nombreux, augmentant la demande d’électricité, et donc de charbon.

Le marché du charbon deviendra plus intégré et le charbon lui-même plus cher du fait de la hausse des coûts de transports et d’une demande croissante Les mêmes coûts de transports engendreront une relocalisation de l’industrie au profit des pays développés.

Des pénuries de charbon provoqueront de graves problèmes économiques en Chine et en Inde mais les industries occidentales connaîtront une prospérité relative... pour un temps.

Après 2020 la stagnation puis le déclin de la production de charbon, combinée avec le déclin accélérée de la production de gaz et de pétrole touchera les économies occidentales, accélérant la transition vers les technologies de gazéification et de liquéfaction du charbon. Toutes les voitures seront alors électriques et les avions fonctionneront à l’essence synthétique. Le trafic sera cependant très réduit du fait de pénuries chroniques. Les coupures de courant deviendront de plus en plus fréquentes même dans les pays développés du fait des pénuries et du manque de moyens pour entretenir les infrastructures.

Le niveau de vie baissera alors de manière dramatique tandis que les équipement publics se délabreront faute d’entretien.

Entre 2030 et 2040, le commerce du charbon cessera presque totalement et la production de pétrole sera devenue marginale et essentiellement consommée sur place. Les investissements dans les énergies renouvelables seront devenus impossibles, faute de moyens. Les infrastructures mal ou pas du tout entretenues s’effondreront tandis que le manque de carburant bloquera les communication. Les coupures d’électricités deviendront la norme et l’activité industrielle disparaîtra progressivement. Seules les nations disposant de ressources fossiles ou d’une solide agriculture de subsistance pourront survivre. Partout ailleurs, l’ordre social disparaîtra et les gouvernements cesseront de fonctionner.

La solution propre

Ce scénario est identique au précédent sauf que les gouvernements s’entendent pour lutter efficacement contre l’effet de serre en investissant massivement dans la séquestration du CO² et les centrales IGCC.

Le coût de ces investissements empêche le développement du nucléaire, dont l’importance ne fait que doubler, et des énergies renouvelables. Le prix de l’électricité augmente beaucoup plus rapidement que dans le premier scénario mais l’évolution générale est la même, l’épuisement des ressources fossiles se poursuivant au même rythme.

Le coût de la lutte contre l’effet de serre associé aux effets du pic pétrolier engendre une longue stagnation économique. La Chine, qui souffre également des pénuries énergétiques chroniques est particulièrement touchée, de même que l’Inde.

Les centrales IGCC et les technologies de séquestration commencent à fonctionner vers 2020 et la production de charbon, qui avait décliné, recommence à augmenter. Le coût de la séquestration est tel que l’énergie nette disponible pour la société continue à diminuer. Les transports deviennent problématiques car le pétrole est de plus en plus rare et les capacités de production d’essence synthétiques restent limitées.

Les difficultés énergétiques de la société s’aggravent, le charbon n’arrivant pas à prendre le relais du pétrole avant son propre pic. Quand l’infrastructure du charbon propre est finalement opérationnelle, la production entre en déclin. Les pénuries se généralisent et la quantité d’énergie nette disponible pour la société ne cesse de baisser. Il est alors trop tard pour investir massivement dans les énergies renouvelables. Les coupures d’électricités deviennent la norme et l’activité industrielle disparaît progressivement. Seules les nations disposant de ressources fossiles ou d’une solide agriculture de subsistance peuvent survivre. Partout ailleurs, l’ordre social disparaît et les gouvernements cessent de fonctionner.

La transition

Dans ce scénario, la planète entière se mobilise pour faire face à l’épuisement des ressources. Les différents gouvernements planifient un abandon progressif des ressources fossiles et de la croissance économique. Ceci implique non seulement une réduction forcée de notre consommation d’énergie mais aussi un retour à une organisation sociale plus adaptée à nos nouvelles ressources.

Nos capacités d’investissement sont orientées vers des activités de production plus élémentaires, ce qui, dans certains pays peut signifier un retour à l’agriculture de subsistance et l’inversion de l’urbanisation.

Le système de production et de distribution de l’électricité est décentralisé et de plus en plus largement alimenté par des ressources locales et renouvelables. L’électricité est rationnée pendant la phase de transition, de même que l’acier qui doit être utilisé principalement pour construire des voies ferrées plutôt que des bâtiments ou des automobiles. L’essence est réservées aux transports publics et les voyages aériens sévèrement limités.

L’énergie nucléaire est abandonnée sur une durée de 30 ans, les réserves d’uranium s’épuisant rapidement. Les jeunes sont incités à se diriger vers l’agriculture organique tandis que l’agriculture industrielle est découragée.

Cette politique se traduira au départ par une grave crise économique mondiale et un fort taux de chômage qui devra être compensé par une forte solidarité locale. Les gouvernements investissant 10% du PIB dans les énergies renouvelables, il restera peu de ressources pour le reste et le secteur financier se contractera sévèrement. De nombreuses industries disparaîtront. Dans l’ensemble l’économie subira une réorientation similaire à celle qu’a connu l’économie américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Après 2020, cependant, ces investissement commenceront à payer et une société plus locale, largement rurale commencera à voir le jour. La population mondiale se stabilisera puis déclinera mais sans s’effondrer. Le réseau de transport sera structuré autour des lignes maritimes et des voies ferrées et le commerce international concernera principalement les matières premières. L’agriculture aura été réorganisée sur une base locale et l’économie mondiale atteindra une nouvelle zone de stabilité strictement encadrée par les limites naturelles.


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38 réactions


  • Skapad Skapad 26 août 2009 11:40

    Voilà un document qui est tout à fait intéressant.


  • jako jako 26 août 2009 11:44

    Que de bonnes nouvelles quoi, je ne pense pas que la phase transition sera appliquée
    le modèle économique ne le tolérera pas on est toujours ( et même de plus en plus) dans le schema de la sacro sainte Croissance.
    J’espère me tromper bien sur.
    Plusieurs spécialistes ne voient la sortie que par un retour à l’economie locale ou provinciale.
    Résultats dans 15 ans


  • jcm jcm 26 août 2009 13:24

    Nous sommes aujourd’hui dans le « business as usual » et rien ne permet de penser qu’une inflexion mondiale à la hauteur des enjeux nous en fera sortir.

    Ce sera donc probablement pour un moment encore un chacun pour soi (as usual) dans lequel chacun tirera à soi le maximum de couverture (quels conflits à la clef ?) tout en sachant plus ou moins obscurément que cela ne pourra qu’amplifier les déboires à venir.

    Déboires qui nous affecteront à peu près tous, et gravement comme cela est mentionné dans l’article, avec très peu d’exceptions.

    Déboires qui ne seront d’ailleurs pas uniquement d’origine énergétique : pollutions diverses, massives et très généralisées, disparitions assez massives d’espèces, de pans entiers de l’environnement « naturel » (garants de très nombreux « biens » non commerciaux qui rendent la terre vivable)...

    Notre frénésie de croissance nous conduit vers une décroissance probablement inévitable, en effet, mais que nous n’aurons pas tenté de « gérer » et de rendre soutenable.

    Quelle idiotie...


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 26 août 2009 15:32

    Tout est savamment résumé, Damien, ya pu ka...

    « La baisse de la qualité du charbon extrait engendre des quantités toujours plus grande de déchets » Lorsque l’on extrait du charbon de galeries, l’on constitue des réseaux de filons vides qui pourraient servir de réservoir à co2, non ?

    « Il est alors trop tard pour investir massivement dans les énergies renouvelables.  » C’est bien de le déclarer aujourd’hui ( aout 09 ) mais sachant que cette information va devoir circuler des années avant d’être assimilée et comprise par nos dirigeants au pouvoir, lorsqu’enfin elle sera reconnue d’utilité publique, il aura passé vingt ans...

    Quelle que soit la réponse à votre brillant résumé des transitions possibles, il faudrait s’y mettre dès maintenant. Pour cela, il faudrait déboulonner tous les politiciens actuels partisans du non durable, en un mot, du chacun pour moi ! Qu’est ce qui peut bien arriver à les persuader de l’intérêt dont nous pourrions tous profiter, d’une énergie produite à domicile sans aucune taxe à payer ? Comment les convaincre d’opter pour que tous adviennent à une sorte de chacun pour soi, dont ils ne veulent pas partager l’idée ?

    En leur affirmant qu’ils seront pardonnés de tous les mauvais choix expérimentés avant la « solution positive finale » la propre, ils n’ont qu’à reconnaitre qu’ils ont implicitement participé à la « solution négative finale »

    merci pour ce clair constat, compréhensible par tous et assimilable dès maintenant par les principaux décideurs. L.S.


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 26 août 2009 15:59

      « La baisse de la qualité du charbon extrait engendre des quantités toujours plus grande de déchets » Lorsque l’on extrait du charbon de galeries, l’on constitue des réseaux de filons vides qui pourraient servir de réservoir à co2, non ?

      Non. Le charbon - et les autres minerais - est solide. Le CO² est un gaz donc il prend beaucoup plus de place, sans compter qu’une bonne partie des mines sont à ciel ouvert. Par ailleurs il faut que l’espace de séquestration soit étanche pour des période te temps très longues, sinon le gaz s’échappe et pour peu qu’il le fasse brûtalement ça peut être trés mauvais pour la santé cf le fameux lac camerounais


  • joletaxi 26 août 2009 15:35

    Vous reconnaîtrez facilement cet auteur : il est toujours sous un gros nuage noir,traversé d’éclairs terrifiants,tandis que rats et cafards le précèdent.Derrière lui, des cohortes de paralytiques, de lépreux,se traînent sur un sol où l’herbe ne repousse jamais.

    Son sobriquet amical est roundup
    Il est peut-être à la solde de quelque laboratoire pharmaceutique.Les français restent les plus gros consommateurs de ces paradis artificiels..
    Je l’ai déjà dit ici, pour avoir fréquenté de très près les dirigeants d’un grand groupe pétrolier,je ne crois absolument aux chiffres que ces gens répandent.
    Quant au CO2 et au réchauffement climatique,pas étonnant qu’il emboîte le pas à cette clique de prêcheurs de l’apocalypse,qui se fiche comme d’une guigne de sauver la planète,cf la fameuse empreinte carbonique d’un certain Al

  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 26 août 2009 15:51

    J’ai lu récemment que la Marine des USA était en train de travailler sur un projet qui permettait de capturer le CO2 de l’eau de mer pour le recombiner avec de l’hydrogène ( issu de la même eau ) pour en faire du carburant ...

    En théorie, ce système devrait fonctionner , mais, je ne sais pas à quel prix le litre produit ...


    • Jordan Jordan 26 août 2009 18:21

      Alois Frankenberger

      Le probleme est que l’océan fait déja la régulation du CO2 et le transforme en parti en oxygene, si l’océan ne peut plus réguler lui meme ca serat une vraie catastrophe ,Toute vie nous vient des océans. Priere de ne pas interferer, si non la planette disparaitra. 


  • Damien Perrotin Damien Perrotin 26 août 2009 16:03

    On peut produire des carburant de cette manière, pas de problème. Le problème c’est que pour produire de l’hydrogène il faut électrolyser l’eau et que pour se faire on dépense plus d’énergie que le carburant créé en fournira - c’est la seconde loi de la thermodynamique.

    Donc, ça marche en laboratoire. Dans le monde réel ça revient à brûler deux litres d’essence pour en produire un


    • franck2010 30 août 2009 08:10

      ...et pan dans les dents ! j’ai lu la meme chose et donc j’ai fait mon deuil de la voiture à hydrogène ...  :) .....


    • yoananda 26 août 2009 16:58

      Et alors ?
      40 ans plus tard, les poissons ont bien disparu des océans dévastés ... ca a juste été un peu plus long que prévu.
      Pour le refroidissement, ou le réchauffage, ca ne change pas notre extrème vulnérabilité aux conditions climatiques. A moins de tout passer en hydroponique, ca va rester un moment comme ça ! D’ailleurs, c’est bien pour cela qu’il y a des programmes de contrôle climatique (balbutiants) ici et la ...


    • jean 26 août 2009 19:25

      beabck, bruti !!!! resultats dans 10 ans max, mais vous pouvez obseerver dès à presant votre météo, la grece disparait en flamme, l’espagne, les iles proches(palma), la corse l’italie , la californie etc.... tout baigne


    • chria chria 27 août 2009 10:44

      Incendies d’origine humaine, les poissons (qui sont encore là au cas où) souffre de la pollution. Vous voyez le diable climatique partout vous, il faudrait une désintox de la météo de tf1.


  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 26 août 2009 16:12

    @ Damien

    Je me doute bien que c’est sans doute assez énergivore comme système mais, si il n’y a pas de solutions crédibles pour le stockage de l’électricité ( éolienne , solaire, géothermique ... ) ça permet d’en stocker une partie non ?

    D’autre part, j’avais entendu qu’un laboratoire français était parvenu à diminuer la quantité d’énergie nécessaire à la fabrication de l’hydrogène par électrolyse : en combinant les deux inventions le rendement pourrait être meilleur ...

    Aurons nous dans le futur un carburant thermique écologique, renouvelable et non dépendant de ressources agricoles ?


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 26 août 2009 16:27

      Je me doute bien que c’est sans doute assez énergivore comme système mais, si il n’y a pas de solutions crédibles pour le stockage de l’électricité ( éolienne , solaire, géothermique ... ) ça permet d’en stocker une partie non ?

      Oui, mais c’est pas ce qu’il y a de plus efficace. Comme on perd de l’énergie à tous les stades de transformation il faut réduire les étapes au minimum. La technique la plus rentable reste de se servir de l’énergie produite pour stocker de l’eau en hauteur et ensuite de l’utiliser pour une dynamo. Ceci dit c’est pas trés portable.

      D’autre part, j’avais entendu qu’un laboratoire français était parvenu à diminuer la quantité d’énergie nécessaire à la fabrication de l’hydrogène par électrolyse : en combinant les deux inventions le rendement pourrait être meilleur ...

      On peut sans doute améliorer le rendement de l’électrolyse mais pas le rendre positif - dixit la seconde loi de la thermodynamique - et comme on perdra encore de l’énergie à la seconde étape... autant brûler directement l’hydrogène, ou mieux utiliser l’électricité. Le rendement sera trés supérieur... mais toujours négatif par rapport à la source d’énergie primaire qui aura servi à produire l’électricité.


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 26 août 2009 16:31

      Aurons nous dans le futur un carburant thermique écologique, renouvelable et non dépendant de ressources agricoles ?

      Vous en demandez beaucoup, même le cheval ne correspond pas à cette définition. Ceci dit une société peut trés bien consacrer une partie de ses ressources agricoles à sa mobilité - c’est ce qu’on faisait autrefois - il faut juste être conscient qu’il y a des limites et qu’elles sont plutôt étroites


  • Jordan Jordan 26 août 2009 18:31

    Vous ne parlez pas de L’hydro electricité. Pourtant le Canada, et surtout le Québec qui detient 22% d’eau douce du monde ( pour sept million d’habitants ) et la nappe fréatique 23% de globe, ou l’énergie est tout éléctrique produite par d’immence centrale hydrolique bien sur. Et jusqu’a preuve du contraire ca ne pollue pas vraiment, le tout électrique. La Suede aussi a le tout électrique.


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 26 août 2009 18:45

      L’énergie hydro-électrique est trés efficace, le problème c’est qu’on est en gros au taquet. Tous les bons sites dans les pays développés sont pris, donc pas d’expansion en vue.

      L’électricité ne pollue pas en soi, mais ce qui la produit c’est une autre histoire. Au niveau mondial c’est surtout du charbon et du gaz naturel avec un peu de nucléaire.

      Enfin, au Quebec comme en Suède on roule avec du pétrole - ou eventuellement de l’éthanol - on est donc loin du tout électrique, sans compter que l’expérience de deux pays peu peuplés n’est pas transposable au reste de la planète


    • Croa Croa 26 août 2009 22:33

      Excellente remarque mais à développer : Le canada a la chance d’être peu peuplé. En fait le renouvelable et notament l’hydro électricité pourrait couvrir largement les besoins du monde même dans les zones peuplées à condition de ne pas la gaspiller ! 

      Nous pourrions tout à fait vivre correctement avec le 1/10 de ce que nous consommons (ou plutôt gaspillons) actuellement !  Une utilisation intelligente de l’énergie serait donc la solution car dans ces conditions les énergies renouvelable suffiraient. : )


  • Jordan Jordan 26 août 2009 19:06

    Je vous parle de l’LECTRICITÉ comme énergie, et non de transport. Manger use les dents aussi, vivre c’est ausi mourir et blablabla.


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 26 août 2009 19:31

      L’électricité ce n’est pas de l’énergie, c’est un moyen de transporter de l’énergie produite avec autre chose (hydro-électrique, nucléaire, charbon, gaz naturel). Aux USA l’électricité c’est du gaz, du charbon et du nucléaire. En France c’est surtout du nucléaire et de l’hydrolique

      Et oui, le transport constitue une grande part du budget énergétique d’un pays développé. Sinon d’ailleurs on n’aurait pas besoin d’importer tant de pétrole en France puisque l’électricité est nucléaire. En Europe les transports sont partiellement électriques, mais seulement partiellement. La voiture électrique ça ne marche pas bien pour les longues distances et les lourdes charges, sans compter qu’il faudrait faire des travaux pharaoniques pour adapter l’infrastructure.

      Enfin, les nappes phréatiques sont utiles pour boire, mais pas pour faire de l’électricité. Ce qui produit de l’énergie ce n’est pas l’eau mais le fait qu’elle tombe sur une turbine. Les nappes phréatiques ne tombent nulle part


  • Maximus 26 août 2009 21:33

    J’avais déjà lu des sources internet qui me semblaient fiables et évoquaient déjà le problème de l’incertitude sur les réserves de charbon, notamment à cause d’un inventaires des gisements dans le monde peu poussé.

    Le problème de ce que vous dites, hypothèse que je crois à ce jour comme la plus tristement vraisemblable, est que nous fonçons droit dans le mur en matière énergétique, et qu’une fois que le mal sera fait, il n’y aura aucun retour en arrière possible.

    Je connais toutes les objections sur le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique, ayant lu des auteurs comme Jancovicci (juste pour vous dire que c’est inutile de me les redire), je pense également que la production de pétrole a atteint son maximum et que les prix redeviendront insupportables dès que la reprise économique se manifestera.

    Vu que je ne crois pas aux scénarios qui reposent sur la bonne volonté politique ou sociale, quel espor reste t-il alors ? Un miracle technologique ? A part ça, je ne vois pas grand chose.

    Cordialement, et mes remerciements pour ce très bon article.


    • Croa Croa 26 août 2009 23:00

      Effectivement sans « bonne volonté politique » et « sociale » il n’y a pas d’espoir !

      Car il n’y aura pas de « miracle technologique » ! : (


    • jcm jcm 26 août 2009 23:21

      Un miracle technologique : pourquoi pas ?

      Mais comme tout miracle il arrivera sans prévenir et il lui faudra être d’une puissance remarquable pour nous tirer d’affaire du point de vue énergétique !

      La seule solution serait que nous sachions réagir avec autant de vigueur que de persévérance (donc pas un coup de collier ponctuel histoire de montrer que l’on existe) : cela nécessite que tout le monde s’y mette de concert.

      Pas gagné...

      Quelle impulsion pourrait initier le mouvement ?

      Une secousse grave et générale (créant donc des dommages assez inquiétants pour que nous agissions) ?

      Mais, tout comme le miracle, cette secousse ne se décidera pas, elle viendra ou non, et nous surprendra.

      Autre voie, qui me plairait beaucoup plus : que nous disposions d’outils capable de nous montrer les points positifs et les aspects négatifs de nos actions.

      Outils faciles à appréhender pour la plupart, afin que chacun comprenne ce qu’ils représentent.

      Nous avons aujourd’hui le PIB, dont les fluctuations ont un certain sens aux yeux de la plupart.

      J’avais proposé de donner plus de sens au PIB en lui associant des paramètres qui caractérisent l’impact social, environnemental... de chaque secteur d’activité : le PIB+.

      Car en fait ce qui nous manque essentiellement est de pouvoir connaître à l’avance le rapport avantages / inconvénients de nos actes, connaissance que tenterait d’apporter ce PIB+.

      Mais là encore, et à supposer qu’un tel outil puisse être mis au point et s’avère fonctionnel, rien ne se ferait sans une volonté très largement partagée au niveau mondial...

      On en revient donc à la question fondamentale : vouloir agir ensemble, et ce n’est pas vraiment dans nos habitudes...


  • Croa Croa 26 août 2009 22:55

    Quelques erreurs basiques dans ce texte : «  La mauvaise qualité du charbon sibérien signifie également qu’il dégagera beaucoup de CO² » (C’est évidemment idiot, le CO2 est un effluent propre. Comme les bons charbons sont presque du carbonne pur ils produisent forcément du CO2. Les mauvais charbons aussi, mais pas plus ! Ils polluent plus bien sûr, là est la seule différence !) 

    Toutefois que les réserves charbonières soient moins importantes qu’on veuille bien le dire officiellement, je le crois volontier.


  • chems eddine Chitour 27 août 2009 01:06

    A Damien

    Je suis globalement d’accord avec ces scénarios apocalyptiques que vous rapportez. Il manque me semble-t-il deux hypotèses voire deux nouvelles contraintes qui peuvent s’avérer être des solutions
    D’abord l’auteur fait totalement l’impasse sur la cinétique d’évolution des énergies renouvelables dont on sait qu’elles deviennent de plus en plus compétitives (problème d’échelle) Elles le seront encore plus avec un prix du pétrole comdamné à augmenter. D ce fait, plusieurs scénariis notamment ceux de GreenPeace et du WWF paraissant à priori utopique avec la mentalité du tout fossile actuel, peuvent s’avérer à terme incontournables.
    Le deuxième point que je relève cest qu’il n’est nul part mention des PVD en gros la moitié de la population mondiale Quid du dévloppement énergétiue global de la planète si on prend en compte l’ensemble des pays ? Naturellement  l’article parle vaguement et indirectment du rechauffent climatique. Il est possible que nous soyons tous amenés àdes solutions de catastrophe du genre « sauve qui peut » si on atteint l’irreversibilité du dépassement des 2°C comme propos par le GIEC ; Alors que nous avons un faible repit les pollueurs ne veulent pays « payer » c’est à dire changer totalement de paradigme.
    Dernière mauvaise nouvelle. Le pilote de seqestration du CO2 à Adrar (Algérie) mis en place avec BP pose de serieux problèmes qui pourraient remettre en cause la fiabilité d cette solution « miracle »


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 27 août 2009 10:05

      C’est vrai que Heinberg ne parle qu’en passant du changement climatique, ou seulement comme d’une contrainte sur l’utilisation du charbon. Question de culture, sans doute Heinberg est un peak-oiler avant tout. Maintenant, le changement climatique ne peut qu’avoir une effet aggravant sur la crise.

      Pour les économies d’échelles, n’oubliez pas que les énergies renouvelables existent depuis plus d’un siècle et que des projets de grande ampleur ont été lancés avant guerre (au Danemark et en URSS). Ils ont été abandonnés suite au coût. Par ailleurs, dans la situation actuelle, le prix des renouvelables dépend aussi des prix deu pétrole... comme tout le reste. Enfin, n’oubliez pas le facteur temps. Il en faut beaucoup pour convertir toute une économie et c’est préciséement ce qui nous manque.

      Pour les PVD, ils comptent malheureusement peu dans la production et la consommation énergétique mondiale. Disons qu’ils tomberont de moins haut et auront moins de chemin à faire pour redevenir soutenables


  • TARTOQUETSCHES TARTOQUESCHES 27 août 2009 08:26


    Bonne analyses que je partage hélas...

    Le pire, c’est que la question énergétique qui conditionne tout le reste (économie, agriculture, alimentation, stabilité politique, climat...) est traitée par les politiques comme la 19 eme roue du carrosse déglingué de la croissance infinie qui cours vers le précipice...

    C’est même pire depuis la crise financière, il faut pas brider la Sacro Sainte Croissance !!!! et paf, le secteur des énergies renouvelables et de l’isolation est en plein marasme alors qu’ils devraient être les moteurs de la future « croissance » .. preuve s’il en est que le fameux « Grenelle » n’était qu’un coup de com sans réelle volonté politique durable...

    Y’a bien la taxe carbone vous me direz, mais bof.... elle sera surement dévoyée pour combler les déficits abyssaux dues au renflouement ... des banques et de l’automobile...secteurs connus pour leurs intérêts écologiques primordiaux.... Bref politique de courte vue... politique quoi...

    Sinon, à Tous : que pensez vous des nouveaux matériaux photovoltaiques destinés à remplacer les lourds et couteux panneaux solaire actuel ?? matériaux « polymère » dérivé du plastique, je crois ??
    Très souples il peuvent revêtir n’importe qu’elle surface non plane à moindre frais, donc les voitures et camions par ex, et remplacer les panneaux actuels sur les toits ??

    N’est ce pas une des solutions les plus prometteuse pour un transport propre et éviter le pire scénario ??


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 27 août 2009 10:13

      Les plastiques sont faits avec du pétrole, donc ces nouveaux matériaux ne sont pas soutenables et leur prix ne peut qu’augmenter avec celui du pétrole. On peut théoriquement les fabriquer avec des OGM, mais outre les problèmes inhérents aux OGM, ça signifie bloquer des surfaces agricoles dont on aura bien besoin.

      Par ailleurs, le rendement énergétique du photovoltaïque est trés mauvais : il produit autant d’énergie dans sa vie active qu’il coûte à fabriquer. Ajoutons que par définition, ça ne marche bien que lorsque le soleil brille. La nuit, ou tout simplement en hiver, on risque d’avoir des problèmes.

      Le solaire thermique est meilleur - y compris pour le stockage - mais ce n’est pas trés pratique pour une voiture


    • TARTOQUETSCHES TARTOQUESCHES 27 août 2009 12:35

      Ok , bon ben on va tous mourrir...


    • yoananda 27 août 2009 13:16

      Ha ? vous avez des sources pour la question de photovoltaïque ? je le soupçonnais, mais si ce que vous dites est vrai, c’est assez énorme ...
      Ceci dit, le photovoltaïque progresse et se rapproche des rendements d’une plante, si je ne m’abuse.


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 27 août 2009 17:27

      Mourir ?

      Il me semble qu’aucun humain n’a survécu plus que 120 ans, alors ...


    • Wrong Orwell DDleFlingueur 30 août 2009 19:35

      Le solaire thermique pour créer du courant électrique est une solution (en Espagne,il en existe une très rentable). Les grands déserts sont aussi d’énormes réservoirs d’énergie thermique pour produire de l’électricité.Mais pour le transport, ils devraient réellement développer les supra-conducteurs pour supprimer les pertes et par là même, l’utilisation de gros transformateurs.
      Le coût reste élevé:il faudra sans nul doute changer d’organisation sociale pour supprimer la notion de coût au bénéfice de la survie du plus grand nombre,ce qui implique la fin d’un système selon la célèbre analyse « Das Kapital » (pas « le manifeste du parti communiste »,pas d’amalgame) de Karl Marx qui avait prédit un déclin mais avec une centaine d’année d’avance.
      Il serait peut être tombé à l’heure si l’Inde et la Chine s’étaient « réveillés » (selon la formule de Malraux,je crois) 50 ans plus tôt.


  • pepin2pomme 27 août 2009 10:28

    @l’auteur,

    Dans vos scénarios, vous oubliez tout simplement les options « nucléaires ».
    Alors bien sûr le nucléaire classique (centrales de générations 1 à 3) arrive aussi lentement mais surement à son pic d’extraction d’uranium. Bien sûr aussi, la fusion nucléaire (ITER...) reste hors de portée, et en admettant que cette technologie puisse fonctionner un jour, ce ne sera pas avant 2100, laissons cela à nos petits-enfants.
    Ce dont on ne parle que trop peu en revanche, c’est des centrales de quatrième génération, dites à « neutrons rapides ». Leur avènement pourrait avoir lieu dans une dizaine d’années. Leur gros avantage, est de consommer de l’uranium appauvri, 100 fois plus abondant que l’uranium 235 nécessaire pour les centrales actuelles. En d’autres termes, de l’uranium qu’on extrait, on n’en consomme actuellement qu’un pour-cent, tout le reste pourrait être exploité dans les nouvelles centrales. Ceci représente une quantité d’énergie (sans effet de serre !) non négligeable, même à l’échelle de la planète.


  • Damien Perrotin Damien Perrotin 27 août 2009 11:48

    En fait, la production mondiale d’uranium est inférieure aux besoins. On compense en utilisant les stocks et en recyclant les ogives russes. La date du pic est incertaine mais il est probable que ce sera avant celui du charbon... sans compter qu’il faut en 10 et 30 ans pour développer une mine, donc la croissance de la production est lente.

    Les centrales à neutrons rapides existent depuis les années 50. Ce sont les surgénérateurs et de nombreux prototypes ont été construits, dont super-phénix. Ils ont presque tous été stoppé suite à de trés lourds problèmes techniques . Aucun d’entre eux n’a tenu ses promesses en terme de valorisation de l’uranium 238. Cette technologie est trés complexe et pose de réel problèmes de sécurité suite à la nécessité d’utiliser des liquides de refroidissement comme le sodium qui s’enflamme au contact de l’air et explose en présence d’eau.


  • joletaxi 27 août 2009 13:02

    Superphénix n’a pas été fermé pour cause de problèmes techniques insurmontables mais uniquement suite à un marchandage politique,dans lequel la responsabilité des « verts » allemands a été prépondérante.
    Superphénix au moment de sa fermeture avait été aligné sur le réseau,et avait déjà rempli son cahier des charges en matière de production.
    A l’époque,les verts tenaient un discours qui n’a guère change sur la sécurité,faisant valoir que soi-disant, un supergénérateur russe avait explosé,information tenue secrète bien entendu.
    Le désastre financier qui a suivi,car il a fallu dédommager les partenaires,la fermeture étant une initiative française purement politique,a mis un terme au développement de ce programme, ainsi d’ailleurs que tout autre programme nucléaire.Aucun investisseur, privé ou étatique n’avait plus envie de se retrouver acculé à la ruine par des ex-communistes« reconvertis ».
    On ne peut que remercier les « grun »,ils nous ont fait perdre 30 ans de recherche et d’investissement dans cette filière.A noter que le chauffage électrique,tant décrié,et avec raison dans la situation actuelle,faisait partie d’un plan global, qui devait permettre de se passer des combustibles fossiles pour le chauffage,avec dans l’idée de ne plus être dépendant des pays « amis »
    Ce type de réacteur devait en outre permettre de retraiter les matières fissiles des réacteurs classiques.
    Il est assez hilarant de voir un pays comme les USA,sous la pression des associations écologistes,devoir se passer d’une source d’énergie dans laquelle ils étaient en pointe,et d’un autre côté,faire naviguer sur toutes les mers du monde des dizaines de réacteurs embarqués sur des navires susceptibles d’être l’objet d’attaques aux conséquences imprévisibles.
    On fait grand bruit, un vrai tintamarre de tchernobyl, mais j’entends très peu parler des sous-marins nucléaires qui gisent au fond des mers, notamment en Baltique, ainsi que des innombrables dépôts de matériaux radioactifs jetés dans des fosses profondes.
    Mais peut-on attendre une quelconque logique de l’« église verte » ?
    Actuellement, les écolos US ont réussi à interdire toute prospection ou forage le long des côtes US,ce qui aurait permis dese passer notamment de l’éthanol.Dans le même temps, Obama accorde un prêt de 2 milliards INITIAL_CONTENTnbsp ; à Petrobas, au Brésil afin de mettre en production un nouveau gisement prometteur.egalement, les cubains, avec le concours de compagnies russes se préparent à explorer les côtes au large de la Floride,qui semblent également très prometteuses.Et cerise sur le gâteau, Obama a approuvé le pipe qui doit permettre d’importer le pétrole des sables bituemeus canadiens.
    Alors les gesticulations des verts....


    • franck2010 30 août 2009 08:41

      Je trouve quand même aberrante la position idéologique inverse de celle des verts, avec lesquels je suis loin de tout partager...

      Le vrai problème n’est pas la décroissance, mais le gel de la croissance...car au rythme actuel de notre productivisme nous allons à l’inverse de nos déclarations.

      Je voyais sur arte, hier, cet histoire du royaume Khmer qui prospéra quelques siècles et s’étteignit au XV éme siècle...une histoire d’eau, de contrôle de la démographie. A peu prés la même histoire que celle des civilisations amérindiennes ...

      Une affaire d’eau aussi que celle de la Chine et de son programme de détournement du Yang tsé vers le fleuve jaune, qui si le réchauffement climatique était réel finirait en catastrophe....

      Eau, énergie, surpopulation et réchauffement climatique ....combinés au productivisme capitaliste mondialisé, et nous échapperions à une catastrophe mondiale sans rien changer ? Seulement en pariant sur des technologies du futur ?

      Moi je dis : Vous êtes pas raisonnables ... :) ...


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