mardi 6 septembre 2011 - par Albert Ricchi

Taxe sur les émissions de CO2 en Australie : nos enfants le méritent bien !

Après la divulgation par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de données alarmantes sur les émissions de CO2 en 2010, un combat majeur pour le climat fait rage en ce moment en Australie.

Le gouvernement est sur le point de promulguer une loi qui réduirait les émissions de CO2 et ferait payer la note aux pollueurs. Mais de grands industriels, soutenus par Rupert Murdoch, tentent de faire enterrer ce projet…

Le gouvernement australien propose une taxe sur les émissions de carbone à partir de 2012 qui devrait être remplacée, 3 à 5 ans plus tard, par un système de plafond et d’échange (cap & trade) visant les principaux émetteurs de CO2.

Il s’agit là des deux moyens les plus efficaces afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) : imposer aux utilisateurs d’énergies fossiles le coût réel des émissions polluantes et nuisibles qu’ils causent en émettant dans l’atmosphère du CO2, selon le principe pollueur/payeur. Cette taxe devrait inciter les industries sales à produire proprement tout en tout en finançant les technologies de demain et en renforçant l'aide aux plus démunis.

Cette proposition suit la publication d’un rapport du Ministre du changement climatique, Greg Combet, portant sur l’impact potentiel d’une hausse du niveau de la mer pouvant atteindre 1,10 mètre d’ici 2100. Comme dans un très grand nombre de pays, beaucoup d’infrastructures australiennes se retrouvent le long des côtes. Sont ainsi à risque, menacés par les inondations et l’érosion, 5 800 à 8600 immeubles commerciaux, 3700 à 6200 édifices industriels, 27 000 à 35 000 kilomètres de routes et de voies ferrées et jusqu’à 274 000 résidences.

Le coût de l’inaction pourrait donc avoir un impact économique majeur pour les Australiens, pouvant atteindre 266 milliards de dollars selon le rapport. Pour ramener ces chiffres à échelle humaine, cela représente un coût de 23 000 dollars par travailleur (la population active compte 11,5 millions sur 21,9 millions d’habitants), ou 29 % du PIB de 2009, soit l’ensemble de la richesse en biens et services créés cette année-là en Australie (données de la Banque Mondiale)

Et aujourd’hui, nous sommes tous menacés par le changement climatique, notamment par les sécheresses et les tempêtes qui déclenchent des incendies de forêts, des inondations ou de mauvaises récoltes.

Des pays comme le Danemark, la Suède et le Costa Rica ont déjà introduit des mesures tarifaires sur les émissions de CO2, ce qui a stimulé l'innovation et diminué la pollution. Si maintenant l'Australie, le plus grand pays émetteur de CO2 par habitant, suit cet exemple, cela génèrera une dynamique invitant les autres plus gros pollueurs comme la Chine et les Etats-Unis à emboîter le pas. Cela multipliera aussi les chances d'obtenir un accord climatique mondial l'an prochain.

Si cette loi est une mesure "gagnant-gagnant", certaines sirènes répandent cependant la peur parmi la population. Ainsi Rupert Murdoch qui possède 70% de la presse australienne mène une bataille permanente sur les ondes australiennes. Connu pour soutenir depuis longtemps le déni climatique, il s'est rallié aux entreprises minières afin de diffuser des perspectives improbables de pertes d'emplois et de récession. Les dirigeants politiques et les industriels ont souvent une vision à court terme quand des actions à long terme sont nécessaires…

« Fixez un prix sur le carbone, nos enfants le méritent bien », pouvait-on lire sur des banderoles à Sydney dans plusieurs manifestations voulant faire contrepoids à l’opposition conservatrice qui nourrit la grogne parmi la population. C’est pourquoi, les Australiens et leurs décideurs politiques ont besoin plus que jamais d’un soutien mondial pour tenir tête aux profiteurs et faire renaître l'espoir de solutions pour le climat…

 
Photo Créative Commons : Australie par Chantal (http://www.flickr.com/photos/38161994@N00/4006483132/)


18 réactions


  • BHL=MST 6 septembre 2011 08:51

    Article périmé depuis toujours. Les changements climatiques en cours n’ont que peu de rapport avec le CO2, mais bien avec l’activité solaire, ainsi qu’avec certaines activités humaines au dessus de nos têtes. Au lieu de croire des rapport falsifiés au service d’intérêts occultes, regardez le ciel. Goodbye bluesky !


  • joletaxi 6 septembre 2011 10:30

    @ l’auteur


    On en bien en 2011 ?
    Vous revenez d’un long voyage ?
    Vous avez subi un choc qui vous a déconnecté depuis quelques années ?

    Ressaisissez-vous, cela va aller, la poêle à frire est rangée au placard .
    Et quand la mer monte, c’est la marée,vous verrez cela redescend rapidement.

    Pas croyable...

  • rosa luxemburg 6 septembre 2011 11:18

     Croire a toutes ces fables c’est faire l’apologie des anglosaxons qui sont une espece en voix de disparition.

    l’auteur ,c’est pas bon le soleil d’australie çà fait bouillir le cerveau qui n’est plus capable d’avoir de discernement pour se projeter au-delà du cancer qui le mine.Si vous voulez sauver votre âme sortez du système prédateur c"est un conseil !


    • Albert Ricchi Albert Ricchi 6 septembre 2011 15:16

      Merci pour votre commentaire éclairé qui rehausse un peu le niveau de certains autres commentaires particulièrement incultes...


    • moumou moumou 6 septembre 2011 15:23

      Quand on n’a pas bien suivi son catéchisme on est inculte forcément !...MDR


    • BHL=MST 6 septembre 2011 19:59

      Régurgitation de mensonges = Culture ? They say : jump ! You say : how high ?


  • moumou moumou 6 septembre 2011 14:49

    @ l’auteur.

    Vous avez oublié le mot de la fin : AMEN !


  • moumou moumou 6 septembre 2011 14:56

    Méfions nous du glurge. On ne le dira jamais assez !

    Un
    glurge est une histoire sirupeuse, souvent mélodramatique, qui va jusqu’à mettre mal-à-l’aise le lecteur. Il s’agit d’une onomatopée anglaise imitant le vomissement que l’exagération du côté exemplaire d’une telle histoire inspirerait. Le terme est originaire des États-Unis, où il a été inventéSnopes dans les années 1990.

    Le but est de faire réagir le lecteur et de le faire adhérer à la morale sous-jacente.

    Les thèmes les plus abordés dans un glurge sont les relations de l’homme avec Dieu, sa famille, ou encore des enfants protégés par des anges ou bien des animaux mignons. Même si la plupart du temps, le glurge est de nature religieuse, on peut aussi y trouver de l’athéisme, du patriotisme ou de la nostalgie....


  • joletaxi 6 septembre 2011 15:33

    @moumou


    de grâce un peu d’empathie.
    Les temps sont durs pour les « réchauffistes »
    Même Trenberth, l’homme qui cherche la chaleur perdue en perd son flegme.
    Et cette foutueGaia qui n’en fait qu’à sa tête.
    Voilà que le niveau des océans est en baisse.

    vu sur un commentaire du blog de Spencer( dont je conseille chaudement, c’est de circonstance,la lecture à l’auteur)

    Festinger stated that five conditions must be present, if someone is to become a more fervent believer after a failure or disconfirmation :

    • A belief must be held with deep conviction and it must have some relevance to action, that is, to what the believer does or how he behaves.
    • The person holding the belief must have committed himself to it ; that is, for the sake of his belief, he must have taken some important action that is difficult to undo. In general, the more important such actions are, and the more difficult they are to undo, the greater is the individual’s commitment to the belief.
    • The belief must be sufficiently specific and sufficiently concerned with the real world so that events may unequivocally refute the belief.
    • Such undeniable disconfirmatory evidence must occur and must be recognized by the individual holding the belief.
    • The individual believer must have social support. It is unlikely that one isolated believer could withstand the kind of disconfirming evidence that has been specified. If, however, the believer is a member of a group of convinced persons who can support one another, the belief may be maintained and the believers may attempt to proselytize or persuade nonmembers that the belief is correct.


  • rastapopulo rastapopulo 6 septembre 2011 15:51

    Vu que le refroidissement climatique est patent, que l’éxpérience du Cern est muselé pour cause de non-conformisme, que l’australie est massivement productrice de charbon (pire pollution au monde à cause du mercure et autres joyeuseté mais pas pour cause de CO2 mania), que l’Australie était contre les théories du réchauffement, que aucune énergie (à part le nucléaire et les barrages) peut se passer d’un recours massifs aux énergies fossiles, pseudo-renouvemable compris,... Je doute fort de la teneur de cette article. 


  • jymb 6 septembre 2011 18:30

    « invitant ...la Chine et les Etats Unis à emboîter le pas »


    cela faisait longtemps que je n’avais pas autant rigolé, à la limite de la syncope !

    Signe des temps, à la télé les asseneurs de vérité n’osent plus parler de réchauffement climatique....mais désormais de « déréglement climatique » notion plus vague et moins attaquable ...


  • Albert Ricchi Albert Ricchi 6 septembre 2011 21:41

    Signez la pétition :

    Des quatre coins du monde, nous applaudissons la proposition australienne qui vise às’attaquer à la pollution par la mise en place d’un prix du CO2 et des investissements dans les solutions d’avenir. Avec cette loi, l’Australie va emboîter le pas à plusieurs gouvernements clairvoyants et poussera d’autres grands pays émetteurs à agir avec audace. Nous vous appelons à soutenir la détermination de votre gouvernement à lutter en faveur de l’avenir de notre planète.


    http://www.avaaz.org/fr/australian_carbon_price_fr/?vl


  • jltisserand 7 septembre 2011 02:22

    « l s’agit là des deux moyens les plus efficaces afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ».

    Ha ! C’est surtout le meilleur moyen de faire payer la populace oui ! J’habite en Australie et peux dire que ce gouvernement cherche surtout par tout les moyens de se refaire une santé electorale en séduisant les « verts ». N’oublions pas que c’est celui-ci de gouvernement qui a litteralement fait un coup d’état contre Kevin Rudd en 2009. Manipulé en sous-main par les mineurs justement qu’il voulait taxer sur les super bénéfices pour financer les déficites, le social et les hopitaux et investissements. Et ça c’est une nécessité première. La taxe carbone est une taxe scélérate qui sera purement et simplement répercutée sur les consommateurs comme une augmentation de TVA en plus la taxe s’appliquerait aussi aux maisons et batiments et il y aurait une subvention aux menages les plus démunis.
    Comme en Angleterre ça se fait déjà mais à titre personnel et bénévole, on va peut-être bientôt nous faire payer la taxe « footprint ».
      


    • Croa Croa 8 septembre 2011 23:15

      Comme vous y allez ! Les conséquences du réchauffement, elles ne sont pas « scélérate » peut-être ?

      Sur le fond c’est vrai, les prix vont augmenter. Toutefois cette taxe reste contournable, d’abord partiellement puis complètement à terme. C’est sa véritable finalité,

       smiley celle de changer nos mauvaises habitudes ! smiley


  • fabdolette fabdolette 7 septembre 2011 11:41

    Ouais, une taxe pour que les pollueurs continuent de polluer, pas mal, à part faire de l’argent (qui sûrement ,mdr, servira à financer des énergies de remplacement, j’ironise ) elle ne servira à rien. Ah si, donner une caution pseudo-verte à un gouvernement d’obédience capitaliste, donc pour la croissance, donc pour l’absurdité et la rapacité.


  • Croa Croa 8 septembre 2011 23:20

    Excellente info en provenance d’Australie.

    Merci à l’auteur et bon courage à lui, les amis d’Allègre semblant s’être donné rendez-vous ici !


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