jeudi 9 mai 2013 - par Sylvain Rakotoarison

Aldo Moro, martyr de l’Italie de plomb face au communisme sanguinaire

« Concludiamo quindi la battaglia iniziata il 16 marzo, eseguendo la sentenza a cui Aldo Moro è stato condannato. Portare l'attacco allo stato imperialista delle multinazionali ! Attaccare liquidare disperdere la DC asse portante della controrivoluzione imperialista ! Riunificare il movimento rivoluzionario costruendo il partito comunista combattente ! Per il Comunismo. » (dernier communiqué des Brigades rouges du 5 mai 1978).

L’ancien Président du Conseil italien Giulio Andreotti vient de mourir le 6 mai 2013 à 94 ans. J’y reviendrai plus tard mais la coïncidence a voulu qu’il ait tiré sa révérence trois jours avant un sinistre anniversaire.

Le 9 mai 1978, il y a trente-cinq ans, un de ses prédécesseurs de la démocratie-chrétienne, Aldo Moro, était assassiné d’une balle dans la nuque après cinquante-cinq jours emprisonné par les Brigades rouges. Il a été retrouvé dans le coffre d’une voiture exactement à mi-distance du siège du parti communiste italien (PCI) d’Enrico Berlinguer (1922-1984) et du parti démocrate-chrétien dont Aldo Moro était le président depuis 11 octobre 1976.

Les auteurs de cet horrible assassinat sont aujourd’hui vivants et en liberté en toute légalité, en particulier Mario Moretti (67 ans), qui avait reconnu en 1993 avoir assassiné lui-même Aldo Moro et qui, malgré sa condamnation à la prison à vie, jouit d’un régime de semi-liberté depuis 1998.

Né le 23 septembre 1916, Aldo Moro était un universitaire de grand renom, juriste réputé de la procédure pénale, et l’un des hommes politiques italiens de tout premier plan. Plusieurs fois ministres (notamment aux Affaires étrangères), il dirigea cinq gouvernements italiens, du 4 décembre 1963 au 24 juin 1968 et du 23 novembre 1974 au 29 juillet 1976. Son successeur, en 1976, fut Giulio Andreotti, qui avait, lui aussi, déjà dirigé le gouvernement.

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Les élections législatives du 20 juin 1976 attribuèrent la grande partie de l’électorat à deux partis, la démocratie-chrétienne, avec 38,7% (262 sièges sur 630), et le PCI, avec 34,4% (228 sièges). Le PCI faisait un bond de plus de 7% par rapport aux élections précédentes du 7 mai 1972. Mais aucun des deux, avec leurs alliés, n’avait obtenu une majorité absolue.

Le 16 mars 1978, Giulio Andreotti allait prononcer son discours de confiance à la Chambre des députés pour son quatrième gouvernement. Or, pour la première fois de l’histoire politique, c’était un gouvernement soutenu à la fois par la démocratie-chrétienne et par le PCI, dans le cadre du fameux "compromis historique". Aldo Moro, qui dirigeait le principal parti de centre droit, avait déjà intégré dans sa majorité le parti socialiste italien (PSI), ce qui était déjà nouveau. Par la suite, Bettino Craxi (1934-2000) fut le premier Président du Conseil issu du PSI, du 4 août 1983 au 17 avril 1987.

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Or, le soutien gouvernemental d’un parti communiste ouest-européen était fortement contesté à la fois par l’Union Soviétique et par les États-Unis (on se rappelle comment les Américains avaient accueilli, quelques années après, en juin 1981, l’arrivée des quatre ministres communistes en France). Ce communisme nouvelle version avait tout pour être combattu. Notamment par les forces les plus extrémistes.

Ce 16 mars 1978, en se rendant à la Chambre des députés, Aldo Moro fut victime d’un véritable guet-apens. Ses cinq gardes du corps furent massacrés, et lui fut enlevé et détenu dans des conditions difficiles pendant cinquante-cinq jours. Les Brigades rouges, à l’origine de cet enlèvement, ont réclamé la libération de certains de leurs camarades criminels (treize personnes en tout). Le gouvernement italien a alors décidé de refuser de négocier avec les ravisseurs. L’histoire s’est terminée tragiquement par la "condamnation à mort" et "l’exécution", autrement dit, le lâche assassinat d’Aldo Moro.

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Ceux qui, à l’époque, suivaient les actualités, même en France, ont dû ressentir cette profonde émotion à l’annonce de la conclusion fatale. Le meurtre d’Aldo Moro fut l’un des rares assassinats, avec celui de John F. Kennedy à Dallas le 22 novembre 1963, d’un homme politique de premier plan d’après-guerre.

Ce fut le pape Paul VI lui-même qui présida la messe d’enterrement d’Aldo Moro. Ce dernier, qui avait noué des liens d’amitié très anciens avec Aldo Moro, à l’époque de la lutte contre le fascisme, est lui-même mort quelques semaines plus tard, le 6 août 1978.

Après cet assassinat, la question du "compromis historique" fut définitivement écartée et les Brigades rouges définitivement discréditées auprès de ceux qui voyaient une juste cause dans leur (détestable) action. Au cours de leurs attentats terroristes, les Brigades rouges ont commis près de cinq cents meurtres entre 1969 et 1989.

Le pire, c’est que si la plupart des activistes ont pu être arrêtés et condamnés par le gouvernement italien, certains ont quand même réussi à trouver refuge… en France, grâce à la tolérance insensée de François Mitterrand.

Pendant la captivité d’Aldo Moro, le Ministre de l’Intérieur s’appelait Francesco Cossiga (1928-2010). Il l’avait été dans le cinquième gouvernement d’Aldo Moro et dans les troisième et quatrième gouvernements de Giulio Andreotti. Le 11 mai 1978, il démissionna, deux jours après la découverte du corps d’Aldo Moro, et, très affecté, se déclara « politiquement mort ».

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Après les élections législatives du 3 juin 1979, Francesco Cossiga succéda toutefois à Giulio Andreotti à la tête du gouvernement italien du 4 août 1979 au 18 octobre 1980 avant d’être élu Président de la République du 29 juin 1985 au 28 avril 1992. Francesco Cossiga fit adopter une série de mesures pour rendre plus efficace la répression contre le terrorisme rouge, notamment le 15 décembre 1979 en prolongeant la détention provisoire des personnes soupçonnées de terrorisme et en autorisant les écoutes téléphoniques. C’étaient des lois anti-terroristes comme il a pu y en avoir également en France (à l’époque de la loi Sécurité et Liberté défendue par Alain Peyrefitte).

Il existe encore beaucoup d’ombre et de doutes sur la raison principale du meurtre d’Aldo Moro. Certains accusent les États-Unis d’avoir tout fait pour faire échouer les négociations avec le commando (que certains soupçonnent même d’avoir été infiltré par la CIA). D’autres considèrent que l’élimination de l’aile de centre gauche de la démocratie-chrétienne laissait à Giulio Andreotti l’hégémonie de sa tendance anticommuniste. Francesco Cossiga aurait reconnu que le gouvernement italien avait préféré lâcher Aldo Moro plutôt que laisser le PCI avancer ses pions, même si celui qui faisait le plus peur aurait paradoxalement été Bettino Craxi, le chef du PSI.

Cependant, rien n’a jamais été démontré et les neuf communiqués des Brigades rouges montrent à l’évidence que c’était bien au nom du communisme qu’Aldo Moro, supposé représentant des "forces impérialistes", a payé de sa vie la stupidité de cruels terroristes

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Aldo Moro martyr, vraiment ? Il fait désormais l’objet, depuis le 26 septembre 2012, d’un dossier d’instruction (un procès canonique) pour une éventuelle béatification par l’Église catholique. Pour étayer les faits, les défenseurs de la cause d’Aldo Moro ont rapporté qu’il avait montré devant témoin une attitude de pardon vis-à-vis de ses ravisseurs et que le cardinal Francesco Colantuono (disparu en 2003) lui avait attribué sa survie lors d’un attentat au Zimbabwe.

Quant à Enrico Berlinguer, mort prématurément le 11 juin 1984 d’une attaque cérébrale, il n’aura jamais réussi à placer le PCI au pouvoir. Ce n’est que bien après les aventures berlusconiennes qu’un ancien du PCI est devenu Président du Conseil (Massimo d’Alema, du 21 octobre 1998 au 25 avril 2000) et qu’un autre ancien du PCI est devenu Président de la République (Giorgio Napolitano, depuis le 15 mai 2006).

Quant au nouveau Président du Conseil Enrico Letta, il est peut-être celui qui a réussi pour la première fois à concilier les deux grands partis, dans un héritage du compromis historique.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (8 mai 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Giorgio Napolitano.
Enrico Letta.
Giulio Andreotti (à venir).
Le compromis historique.
Retour sur un assassinat, trente ans plus tard.

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18 réactions


  • jltisserand 9 mai 2013 12:42

    Des socialistes ou même des communistes au gouvernement en Italie à cette époque (les 70’s) ? Les Brigades rouges, le Gladio ?

    Qui saura jamais qui a tué Aldo Moro ? 
    Faire un parallèle entre Aldo Moro et Letta ? Letta n’est jamais qu’un politicard formaté tout comme le sont ceux qui sont maintenant aux gouvernement en Europe en au gouvernement Européen.
    Des gens mandatés pour voter comme un seul homme toutes les pertes de libertés que nous subissons.




    • escoe 10 mai 2013 10:17

      Letta n’est jamais qu’un politicard formaté tout comme le sont ceux qui sont maintenant aux gouvernement en Europe en au gouvernement Européen


      Encore un employé de Goldman-Sachs smiley

  • filo... 9 mai 2013 16:27

    @l’ateur

    Votre article est une fois de plus un pourriel.

    Mais pourquoi vous persistez et surtout à cette cadence ?


  • agent orange agent orange 9 mai 2013 16:29

    Article révisionniste qui masque le rôle sanglant du Gladio dans les années de plomb en Italie. On sait maintenant que les attentats imputés aux brigades rouges, comme l’attentat de la gare de Bologne en 1980 ou de la piazza Fontana à Milan en 1969 étaient le fait du Gladio, une organisation sous le commandement de l’OTAN.

    Vergogna Buffon(i) pour reprendre le titre d’un article du journaliste de l’Osservatorio Politico Mino Pecorelli qui peu après la mort de Moro établit un lien entre son assassinat et Gladio.

    Pecorelli fut assassiné à son tour en mars 1979 et l’ancien président Andreotti condamné à 24 ans de prison pour le meurtre de celui-ci en 2002 (jugement annulé par la cour de cassation en 2003).

    Il est de plus en plus admis que Kissinger aurait joué un rôle important dans le meurtre d’Aldo Moro et qu’il est grandement suspecté d’en être le commanditaire.

    De nombreux témoignages accréditent cette thèse, notamment la veuve Eleonora Moro qui lors du procès des assassins de son mari témoigna que Kissinger l’aurait mis en garde contre son projet de former un gouvernement d’unité nationale avec des communistes. Avant ce procès, Eleonora avait souligné dans une interview au Corriere della Sera du 13 avril 1982 que ces menaces venaient d’une importante personnalité internationale qui aurait dit à Moro « Soit vous annulez votre projet ou vous le paierez cher. A vous de voir si vous voulez suivre ce conseil ».

    Déclarations corroborées lors de ce même procès par la fille d’Aldo Moro, Agnese, qui affirma que son père avait été menacé dès 1975 lors d’une réception à l’ambassade d’Italie aux Etats-Unis.

    Le projet d’un gouvernement d’unité nationale avait donc été murement réfléchit par Moro qui voulait mettre fin à l’instabilité politique en Italie qui prévalait depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec 40 gouvernements en 35 ans.


    Pour en savoir plus sur Gladio et les années de plomb, « Les Armées Secrètes de l’OTAN » de l’universitaire Daniele Ganser est un bon point de départ.




    • francesca2 francesca2 10 mai 2013 00:45

      Agent orange

      ça ne te dérange pas de tout mélanger comme ça ? Piazza Fontana, Bologna, Moro, la banda della Magliana...
      Donc, voyons, il y a l’extrême droite, Gladio, Andreotti, Kissinger...et les brigate rosse ?
      On en fait quoi DES BRIGADES ROUGES, agent orange ? Elles n’ont peut-être pas existé ? Elles n’ont aucune responsabilité dans les années de plomb de l’Italie ? 
      Que ça te plaise ou pas, le brigades rouges ont assassiné Aldo Moro, elles ont revendiqué le meurtre comme elles ont revendiqué l’assassinat de 80 autres personnes. 
      Les brigades rouges, agent orange, pas tizio caio e sempronio,  les brigades rouges.

      En Italie le parti communiste (le parti communiste) a demandé des sanctions exemplaires contre les terroristes, qu’ils soient rouges ou noirs, c’est quand même incroyable qu’ici en France on s’acharne à innocenter, à excuser et à protéger des terroristes juste parce qu’ils se revendiquent de gauche.
      C’est quoi ce désordre mental ? 



    • agent orange agent orange 10 mai 2013 09:04

      Carissima


      Je n’invente rien ni ne mélange quoique ce soit. Toutes ces affaires ont un point commun : Gladio/P2.
      Je te renvoie à l’enquête du juge Felice Casson, aux confessions du pentito d’Ordine Nuovo Vincenzo Vinciguerra, aux travaux de la commission d’enquête de 2000 (Senato della Republica - Commissione parlamentara d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabili delle stragi). Bref, il existe une littérature abondante sur le sujet.
      Que tu mentionnes la banda della Magliana prouve que tu en sais plus que tu veux bien l’admettre.

      Si les brigades rouges sont effectivement « responsables » de la mort physique de Moro, il devient apparent qu’elles ont été instrumentalisées par la rete Gladio. Giovani Galloni, ancien vice-secretaire de la DC et ami de Moro, affirme que celui ci lui a confié peu avant son kidnapping, que les BR étaient infiltrés par les services secrets américains et israéliens.

      Désordre mental ? Relis toi avant de proférer de telles insanités. J’ai synthétisé en quelques lignes ce qui pourrait remplir la bibliothèque d’Alexandrie (j’exagère à peine).
      Mais venant de la part de quelqu’un qui soutient la VO du 11/9 et que le monde est à l’image de ce que raconte les médias de masses, c’est à dire « noir et blanc » et sans complots, ta réaction ne me surprend guère.
      Ciao ragazza.


    • francesca2 francesca2 10 mai 2013 10:58

      Agent orange, tu es tellement transparent que je vois à travers.

      Mais tiens, pourquoi Israel ? 
      Peut-être parce que l’OLP n’était pas loin après tout... smiley
      Tu as mentionné la terre entière sauf l’OLP ! BIZARRE, comme c’est BIZARRE !!! 
      Tu as « synthétisé en quelques lignes de quoi remplir la bibliothèque d’Alexandrie » mais, BIZARREMENT, tu fais l’impasse sur le terrorisme palestinien et de la proximité qu’il entretenait avec tous les terroristes cocos que l’Italie comptait... pas un seul mot...
      Des déclarations de Cossiga, ce Cossiga que tu aimes citer lorsqu’il parle du 911, pas un seul mot ? 

      Mais évidemment, c’est que j’ai l’esprit mal tourné puisque tu n’as jamais entendu parler d’une quelconque implication des Palestiniens dans les stragi italiennes.

      N’est-ce pas, hermano ? 


    • agent orange agent orange 10 mai 2013 14:57

      Israël ?

      OLP ? Je crois que tu confonds avec le FPLP de Georges Habache, qui était un mouvement armé palestinien marxiste. Rien à voir avec les islamistes du Hamas d’aujourd’hui, une création israélienne pour diviser le mouvement palestinien et contester la suprématie du leadership du Fatah (droite) de Yaser Arafat.
      Que le FPLP ait participé à quelques « joint-ventures » avec des groupes terroristes européens (BR, RAF, AD) n’est pas illogique d’un point vu idéologique. Je crois que Carlos s’est exprimé à ce sujet.
      Je vais consulter mes docs, pour me rafraichir la mémoire...



    • francesca2 francesca2 10 mai 2013 17:20

      Nope, je ne confonds pas. Le FPLP a fusionné en ’68 avec l’OLP.


      Tu vois orange, je t’aime bien, sérieux la main sur le coeur, mais lorsque tu dis « Que le FPLP ait participé à quelques « joint-ventures » avec des groupes terroristes européens (BR, RAF, AD) n’est pas illogique d’un point vu idéologique.  » c’est que tu y crois réellement ou c’est que tu me prends pour un bégonia ? 



    • agent orange agent orange 10 mai 2013 19:11

      Non je ne te prends pas pour un bégonia et je t’aime bien aussi, bien que nous soyons rarement d’accord.

      Que le FPLP (d’obédience marxiste) ait participé à des actions avec des groupuscules terroristes de gauche me parait logique...
      Qu’il existe des alliances « contre nature » ne me surprend pas non plus...
      On le voit aujourd’hui en Syrie avec les islamistes et Israël, que confirme le truisme : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis »... ?



    • francesca2 francesca2 11 mai 2013 10:09

      Ce que je veux dire c’est qu’en refusant de voir la réalité dans son intégralité, en faisant abstraction de la présence d’autres mouvements, des mouvements pour lesquels tu as une sympathie certaine, tu ne vois qu’un coupable, qu’un responsable, comme par hasard toujours le même.

      Gladio est la réponse à une menace, une conséquence, pas une création ab nihilo. 

      L’Italia, agente arancione, il nostro cosi bel paese, é stata il teatro  di scempi indicibili. 
      Il minimo che dobbiamo fare, per renderle giustizia, é di guardarli negli occhI uno per uno. 

    • agent orange agent orange 11 mai 2013 20:12

      Un peu abstrait ton dernier com’, Francesca.

      Mi dispiace, ma la ’realtà’ è qualcosa un po’ più complicato.
      Je n’ai pas de sympathie particulière pour tel ou tel mouvement. Ce qui me motive tiens plus du domaine de la justice et de la vérité, même si cette dernière n’est pas toujours facile à saisir, à appréhender... 

      Gladio est la réponse à une menace, une conséquence, pas une création ab nihilo.
      Certo... Mais tous ces morts pour empêcher l’arrivée de gauchistes dans les plus hautes sphères de l’état italien (et donc une menace sur les bases italiennes de l’OTAN ?), est-ce justifiable ? La guerre froide à bon dos.
      NATO per uccidere ?



  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 9 mai 2013 20:05

    @ l’auteur.

    Coup de projecteur intéressant auquel il convient pour autant d’apporter une étude beaucoup plus fouillée, directement en relation avec la complexité de la période sous peine de courir le risque bien réel d’écrire un « article révisionniste ».
    Ci-après une bibliographie qui mérite le détour :

    -Marc Lazar et Marie-Anne Matard-Bonucci. L’Italie des années de plomb 2010. 448 pages Collection Mémoires/Histoire (Autrement) I.S.B.N. 9782746713833, avec une notice très intéressante consacrée à ce travail collectif de qualité universitaire :

    -Gino Nocera.Mémoire et histoire des années de plomb en Italie à travers le cinéma : lémotion contre la raison ?

    Une introduction et une approche intéressante de la question par le biais du cinéma.
    -En relation avec l’actualité et la disparition de G. Andreotti, « Belzebuth » , « Il Papa Nero » etc., l’excellent film intitulé « Il Divo », de Paolo Sorentino.

     

  • baldis30 9 mai 2013 21:15

    1) que ce soit l’OTAN ou la CIA via les BR ( ou les deux ) , c’est bien la question du compromis historique qui est au centre de l’assassinat

    2) comme il est dit dans l’une des interventions, Andreotti c’était pas la pureté angélique , comme en témoigne en plus une très lourde condamnation annulée.

    3) Alors quel rôle trouble a-t-il joué ? 
    faisons deux hypothèse :
    il laisse courrir l’affaire parce que lui-même est très proche des USA , et pourra en profiter pour son rôle futur ,
    il obtient la libération de Mauro , et dans le contexte italien de l’époque il se trouve face à un rival politique nettement plus clair dans ses relations ....qui plus est proche du pape , ce qui compte énormément en Italie


  • onlyshady onlyshady 9 mai 2013 21:31

    Les brigades rouges ou comment une bande de jeunes idéalistes ont marqué l’histoire italienne et ont conditionné la politique du pays durablement. 

    Hormis les faits que vous occultiez volontairement les manipulations dont ont certainement été victimes les BR, vous citez également un pape qui avait le pouvoir de faire liberer Moro et qui l’a abandonné à son sort ne formulant qu’ un insignifiant message de paix.Tout comme l’ont fait ses collègues politiciens. 
    Bien sur que l’assassinat d’ALDO MORO était une erreur, car ce n’était qu’un symbole et certainement pas le pire homme politique. Mais ils ont au moins le mérite d’avoir tenté quelque chose ! Cette histoire a démontré toute la lacheté dont font preuve les politiciens, toute la manipulation de l’information qui peut être faite et comment faire passer des idéalistes pour des terroristes. 
    Je ne m’étendrais pas plus sur le sujet qui est une source de débat permanent et qui mérite une études bien plus approfondit que celle-ci. 
    Je ne peux penser qu’un tel acte décanterais les choses dans pas mal de situations. Mais il semble évident que vous vous plaisez dans cette forme de soumission imposé par l’Etat. Vous n’avez certainement pas pris en compte dans votre reflexion la situation qui peut poussez des gens à se sacrifier pour une cause. 
    Pour conclure, Andreotti n’a surement pas « été affecté » car je doute qu’un homme de son genre puisse être affecté par le sort d’un de ses pair. 

    • francesca2 francesca2 10 mai 2013 01:05

      Ils ont le mérite d’avoir tenté quelque chose ? 

      Ah oui, beau mérite et belle réussite : ils ont assassiné au bas mot plus de cent vingt personnes.

      Vous vous rendez compte de ce que vous écrivez ? 

    • onlyshady onlyshady 10 mai 2013 23:39

      Francesca, excusez moi d’avoir écrit que le changement pouvait passer par la mort de certaines personnes. Il est évident que chaque étape de changement dans l’histoire n’a pas vu ne serait ce qu’une seule goutte de sang versé. Prenons la révolution française par exemple : AUCUN MORT, tout s’est passé dans la joie et la bonne humeur. 

      Un seul exemple suffira a vous exposez le fond de ma pensée. 

    • francesca2 francesca2 11 mai 2013 10:33

      Ah ? Parce que vous croyez qu’il y a un quelconque point commun entre l’Italie des années ’70 et la France de 1788 ? 

      Et Vous avez appris votre histoire où ? Ne dites rien, laissez-moi deviner...Education Nationale ! 

      Blague à part only, vous faites des parallèles qui n’ont aucun sens.

      (franchement, je trouve particulièrement savoureuse la critique que vous faites d’Andreotti au final de votre premier commentaire...vous qui passez en pertes et profits sans états d’âme des centaines de morts)

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