mercredi 3 mai 2006 - par David Leloup

Big Brother prend du poids

Un « complexe sécuritaro-industriel » européen, financé en partie par de l’argent public, est en train de se développer en dehors de tout contrôle démocratique.

C’est du moins ce que dénoncent deux ONG européennes, le Transnational Institute et StateWatch, dans un rapport rendu public fin avril et intitulé Arming Big Brother.

Depuis 2004, l’Union européenne finance de la recherche en matière de technologies de surveillance et de contrôle. Objectif ? Rivaliser à terme avec le fameux Department of homeland security (le département étasunien pour la Sécurité intérieure), en vue de doper la compétitivité du système militaro-industriel européen dont les ténors actuels, BAE Systems, Thales et EADS, se font damer le pion par les marchands de canons US.

Pour la première fois dans l’histoire de la recherche scientifique européenne, un budget sécuritaire spécifique sera débloqué pour financer un axe « Sécurité et espace » inscrit au menu du 7e programme-cadre de l’Union européenne, la feuille de route de la recherche et du développement technologique des Vingt-cinq pour la période 2007-2013. L’enveloppe prévue pour cet axe « Sécurité et espace » est de plus de 2,8 milliards d’euros, soit plus d’argent que pour la recherche dans le secteur de l’énergie (2,2 milliards), de l’environnement (1,9 milliard) ou encore de l’alimentation (1,9 milliard). De plus, cette enveloppe ne représente qu’une partie du budget total de la recherche en matière de sécurité, soulignent les deux ONG.

« Fondamentalement, l’Union européenne finance la diversification du "complexe militaro-industriel" vers le secteur très profitable de la sécurité intérieure, explique Ben Hayes, l’auteur du rapport. La militarisation du maintien de l’ordre et des contrôles aux frontières n’empêchera pas le crime ou le terrorisme. Elle ne fait rien pour s’attaquer aux racines du problème, alors qu’elle constitue une énorme menace pour les libertés civiles. »

Le rapport de 48 pages, en anglais, est disponible ici au format PDF.



23 réactions


  • zoï (---.---.58.60) 3 mai 2006 11:15

    Encore une énième question fondamentale qui va être décidée sans aucun contrôle citoyen... Et vive la démocrature !


  • Talion Talion 3 mai 2006 11:57

    Orwell était décidement un visionnaire...


    • Darkfrogger (---.---.174.103) 17 juin 2006 15:09

      Eh oui cher Talion... Comme bien d’autre d’ailleurs. Tu connais le petit livre « Matin Brun » ? Car si non, je te conseille de lire. On y vois comment de petite lacheté en petite lacheté personnelles on en arrive sans qu’il n’y ai même un « plan » à une véritable dictature...

      En europe, dont l’angleterre illustre bien ce phénomène avec ses 100000 caméras, on est en plein dedans : Caméras, Badges un peu trop espions, carnet de comportement pour les enfants, ...

      C’est tout le problème : Un voyou commet un crime et les braves gens pas concerné par les caméras car chez eux pas de crime disent « oui installons de caméras là où il y a crime », et hop une majorité fait passer la pillule puisqu’elle n’est pas concerné, et ainsi de suite. et en fin de course, on en arrive a des DADvSI et autre abominations, ou encore une fois les gens croient que seul les boutonneux de l’informatiques sont concernés, et refuse de se sortir le doigt pour dire STOP...

      Tout le problème est là : comment dénoncer un état policier rampant, l’état policier n’étant qu’un pas ou un autre nom pour dictature/oligarchie...


  • Antoine (---.---.161.69) 3 mai 2006 12:36

    Bravo....il faut informer un maximum sur ces questions.

    Personnellement, je ne suis pas optimiste concernant ces sujets :

    1) manque de transparence 2) manque de débat démocratique 3) alibi du terrorisme 4) insuffisance des lois sur la protection de la vie privée.

    les abus seront réels, à mon sens, et le citoyen pas bcp de moyens pour faire valoir ses droits à moins que les autorités ne créent une enième interface pour gérer ces questions.

    La mise en place de systemes informatiques et électroniques dépasse le cadre des approches classiques des assemblées démocratiques.

    La question est d’autant plus pertinente que l’argent public est consacré à la mise en place d’un réseau qui n’est pas forcement demandé par les citoyens.


  • nO (---.---.128.14) 3 mai 2006 13:22

    A trop vouloir securiser l’Europe elle vas devenir une prison ou nous serons tous enfermés avec les ministres comme maton.


  • NicoM (---.---.57.167) 3 mai 2006 15:16

    Bravo pour cet article, Je rejoint votre point de vue ainsi que celui ds deux associations que vous citez. Il semble que nous allons ( et nous sommes) vers un état policier totalitaire. Avec les nouvelles technologies qui sont mises au point, nous serons tracés comme des colis UPS ! Il faut prendre conscience de cette réalité et nous libérer de cette emprise.


  • éric (---.---.171.47) 3 mai 2006 15:48

    Le contrôle du citoyen consiste surtout à le faire acquiescer à ce qui lui arrive : modification du droit, campagne marketing...

    Pour ceux qui ne se laissent pas berner, il faut alors sanctionner donc surveiller pour savoir qui punir.


  • Scipion (---.---.75.221) 3 mai 2006 16:29

    Et les lobbies qui colonisent les médias, ils y sont sous contrôle démocratique ? C’est autrement proche de nous...

    Mais c’est peut-être bien pour ça qu’il paraît plus prudent de s’attaquer à une nébuleuse, qualifiée « militaro-industrielle » pour filer des boutons aux acnéiques que les altermondialistes font défiler dans les rues le samedi après-midi...


  • dscheffes (---.---.177.11) 3 mai 2006 20:59

    « Ceux qui désirent abandonner un peu de leurs libertés pour obtenir un peu de sécurité ne méritent ni l’une ni l’autre, et vont perdre les deux. »

    Benjamin FRANKLIN


    • Darkfrogger (---.---.174.103) 17 juin 2006 15:13

      Tout à fait...

      La recherche de la sécurité peu, et dois se faire sans entrave à la liberté, sinon, cmme tout chemin pavé de bonnes intentions, c’est l’enfert qui nous attend au bout.

      A là on y fonce à toute vitesse...


  • MAB (---.---.234.79) 6 mai 2006 12:52

    « Complexe sécurito-industriel européen dont on dope la compétitivité avec de l’argent public en dehors de tout contrôle démocratique » Complexe au service de qui ? De pays fâchés avec le reste du monde comme la Corée du Nord ou l’Iran ? Du pays du roi des animaux, avec sa bannière étoilée et rendu fou par des guêpes ? L’UE va menacer qui ? Finalement vous voulez quoi ? Un repli sur l’hexagone ou attendre que l’UE soit devenue parfaite. Lisez ou relisez les archives de la presse des décennies qui ont précédé la seconde guerre mondiale. En attendant que vous ayez fini votre lecture, ne regardez pas ce qui va se passer en dehors de la France. Il semble qu’en cas de guerre atomique dans le monde, les nuages radioactifs s’arrêteront à la frontière, c’est ce qu’a dit Daladier, hier soir, en descendant de l’avion qui arrivait de Munich.


    • Darkfrogger (---.---.174.103) 17 juin 2006 15:19

      Le probleme n’est pas d’investir massivement dans ce complexe militaro industriel vu certaines menaces, mais qu’un grande part de ses somme va pour la « sécurité interrieure » et sert avant tout à ficher, surveiller, espionner les propres citoyens des pays qui investissent...

      En général on espionne et surveille les ennemis. Serions-nous devenus nous citoyens Européens dans notre ensemble les ennemis de nos gouvernements ? A voir l’oligarchie Française et le manque de plus en plus flagrant de démocratie en France mais aussi dans d’autres pays, il faut croire que oui.

      Sans doute à force de se foutre de la gueule des électeurs, et de vivre en vase clos à la façon d’une oligarchie ou du patronnat des année ou les mineurs commencères à se révolter contre l’exploitation qui leur étaut faites, il est très probable que nos « élus » se bunkérisent pour conserver leur pouvoir de domination sur leurs Sujets, au lieu de revenir un un système de saine démocratie.


  • Roland (---.---.117.42) 7 mai 2006 22:08

    Un universitaire Italien décide de boycotter les aéroports État-Uniens et apelle tous les autre intellectuels européens à l’imiter « Non au tatouage Biopolitique » par Giorgio Agamben

    G. Agamben est professeur de philosophie à l’Université de Venise et New York

    "Les journaux ne laissent aucun doute : qui voudra désormais se rendre aux Etats-Unis avec un visa sera fiché et devra laisser ses empreintes digitales en entrant dans le pays. Personnellement, je n’ai aucune intention de me soumettre à de telles procédures, et c’est pourquoi j’ai annulé sans attendre le cours que je devais faire en mars à l’université de New-York.

    Je voudrais expliquer ici la raison de ce refus, c’est-à-dire pourquoi, malgré la sympathie qui me lie depuis de nombreuses années à mes collègues américains ainsi qu’à leurs étudiants, je considère que cette décision est à la fois nécessaire et sans appel et combien je tiendrais à ce qu’elle soit partagée par d’autres intellectuels et d’autres enseignants européens.

    Il ne s’agit pas seulement d’une réaction épidermique face à une procédure qui a longtemps été imposé à des criminels et à des accusés politiques. S’il ne s’agissait que de cela, nous pourrions bien sûr accepter moralement de partager, par solidarité, les conditions humiliantes auxquelles sont soumis aujourd’hui tant d’êtres humains. L’essentiel n’est pas là. Le problème excède les limites de la sensibilité personnelle et concerne tout simplement le statut juridico-politique (il serait peut-être plus simple de dire biopolitique) des citoyens dans les Etats prétendus démocratiques où nous vivons.

    On essaie, depuis quelques années, de nous convaincre d’accepter comme les dimensions humaines et normales de notre existence des pratiques de contrôle qui avaient toujours été considérées comme exceptionnelle et proprement inhumaines. Nul n’ignore ainsi que le contrôle exercé par l’Etat sur les individus à travers l’usage des dispositifs électroniques, comme les cartes de crédit ou les téléphones portables, a atteint des limites naguère insoupçonnables.

    On ne saurait pourtant dépasser certains seuils dans le contrôle et dans la manipulation des corps sans pénétrer dans une nouvelle ère biopolitique, sans franchir un pas de plus dans ce que Michel Foucault appelait une animalisation progressive de l’homme mise en œuvre à travers les techniques les plu sophistiquées. Le fichage électronique des empreintes digitales et de la rétine, le tatouage sous-cutané ainsi que d’autres pratiques du même genre sont des éléments qui contribuent à définir ce seuil. Les raisons de sécurité qui sont invoquées pour les justifier ne doivent pas nous impressionner : elles ne font rien à l’affaire.

    L’histoire nous apprend combien les pratiques qui ont d’abord été réservées aux étrangers se trouvent ensuite appliquées à l’ensembles des citoyens.

    Ce qui est en jeu ici n’est rien de moins que la nouvelle relation biopolitique « normale » entre les citoyens et l’Etat. Cette relation n’a plus rien à voir avec la participation libre et active de la sphère publique, mais concerne l’inscription et le fichage de l’élément le plus privé et le plus incommunicable de la subjectivité : je veux parler de la vie biologique des corps. Aux dispositifs médiatiques qui contrôlent et manipulent la parole publique correspondent donc les dispositifs technologiques qui inscrivent et identifient la vie nue : entre ces deux extrêmes d’une parole sans corps et d’un corps sans parole, l’espace de ce que nous appelions autrefois la politique est toujours plus réduit et plus exigu.

    Ainsi, en appliquant au citoyen, ou plutôt à l’être humain comme tel, les techniques et les dispositifs qu’ils avaient inventés pour les classes dangereuses, les Etats, qui devraient constituer le lieu même de la vie politique, ont fait de lui le suspect par excellence, au point que c’est l’humanité elle-même qui est devenue la classe dangereuse.

    Il y a quelques années, j’avais écrit que le paradigme politique de l’Occident n’était plus la cité, mais le camp de concentration, et que nous étions passés d’Athènes à Auschwitz. Il s’agissait évidemment d’une thèse philosophique, et non pas d’un récit historique, car on ne saurait confondre des phénomènes qu’il convient au contraire de distinguer.

    Je voudrais suggérer que le tatouage était sans doute apparu à Auschwitz comme la manière la plus normale et la plus économique de régler l’inscription et l’enregistrement des déportés dans les camps de concentration.

    Le tatouage biopolitique que nous imposent maintenant les Etats-Unis pour pénétrer sur leur territoire pourrait bien être le signe avant-coureur de ce que l’on nous demanderait plus tard d’accepter comme l’inscription normale de l’identité du bon citoyen dans les mécanismes et les engrenages de l’Etat. C’est pourquoi il faut s’y opposer."

    petit addendum à « Le paradigme de l’occident n’est plus la cité ;.. » : ce témoignage trouvé dans un forum : « dans notre entreprise plus personne ne veut aller aux Etats-Unis, les problèmes à la douane sont fréquents, même pour les yeux bleus, il suffit qu’il y ait marqué français pour déclancher des abus de pouvoir de la part de pas mal de douaniers. Un de nos collègues est resté six heures dans une pièce, ils ont ouvert sa valise et jeté un à un tous ses vêtements aux quatres coins de la pièce. Pourtant c’est une femme polie, frêle, timide et très bien élevée. » « Il n’y a pas de pire poison que le pouvoir qu’on exerce sur autrui. » (Maxim Gorki) « Tout pouvoir absolu corromp absolument » (Lord Acton), « Tout pouvoir sans contrôle rend fou. » (Alain), ça explique la psychologie de certains milieux...

    Elargisons le thème, comme le fait une correspondante sur Indymedia Paris :

    L’infamie de la manipulation des corps et des esprits

    AGAMBEN : « Il y a quelques années, j’avais écrit que le paradigme politique de l’Occident n’était plus la cité, mais le camp de concentration, et que nous étions passés d’Athènes à Auschwitz »

    Un grand débat est né dont les medias se sont fait l’echo : l’enregistrement et la réglementation des psychothérapies par le biais de l’amendement Acoyer .

    Mais l’écho fut moindre sur le fait que cet amendement cachait la forêt : le fichage, l’évaluation généralisée de tous, dans toutes les professions et surtout celles touchant au sujet, à la psyché :écoles , instituts médico -pédagogiques , hopitaux etc..Elle est l’arrière plan de ce que l’on vous présente comme étant « la grande réforme de la santé et des établissment hospitaliers » ainsi que de l’abjection nommée « Epidémiologie de la Santé Mentale »

    Les questionnaires et les fichages pullulent à tous les coins de rues et d’établissements sous prétexte d’évaluation , « d’accréditation » des établissements hospitaliers , scolaires etc..et sous prétexte « d’épidémiologie mentale » ; on met en fiche toutes les catégories de la population. Evaluation faites par des nullités , n’ayant rien à voir avec les domaines sur lesquels elles enquêtent mais nous coutant des milliards supprimées à la recherche, à l’enseignement , à la santé.

    Récemment un questionnaire de 100 pages nous est venue de la Sécurité Sociale explorant les riques professionnels dans les établissements medico-sociaux : risque sur les « vibrations » , « les pollutions sonores » et je vous le donne en mille « le contact avec le malade » . Le « contact avec le malade » n’est plus cette rencontre d’ou surgira un bienfait, le malade n’est plus celui au service duquel nous avons engagé notre vocation, notre savoir : il est présenté comme facteur de risque, pour ceux qui ont choisi professionnellement de s’en occuper ( médecins ; psychiatres , psychothérapeute...) Savez vous que pour EUX l’enseignant n’est plus celui qui a des élèves avec qui peut se dérouler le bonheur d’un savoir partagé , mais des élèves qui ne sont rien d’autres que des malades mentaux en puissance « en tendance » qu’il s’agit de « dépister ».

    Savez -vous que le ministère de l’Education Nationale avec le Ministère de la Santé a a programmé pour la rentrée prochaine un questionnaire national sur tous les élèves de 3° , à remplir par les enseignants , les administratifs des écoles , les personnels des cantines et les élèves eux même , questionnaires destinés à constituer un fichier sur l’état de la santé mentale de nos adolescents, questionnaire prélude à un fichage généralisé : dites que vous avez fumé un pétard et vous serez classés comme « tendance toxicomane », que vous rêvez aux seins de votre prof et vous serez classé « pervers » , que le monde vous fait gerber et vous serez classé comme « asocial » ou « dépressif », bons pour les entreprises de normalisation et de décervelage qui nous viennent déjà des Amériques , où, comme au Canada, on exclut les gamins un peu vifs des écoles (gamins dits « hyperactifs » ) , quand les parents refusent de leur donner de la Ritaline, (!) (amphétamine connue dont on commence à peine à découvrir les effets nocifs , et ce au grand dam des labos qui l’ont promue et qui font avec ça leur beurre) .

    Dans la même lignée, cet article d’Agamben qui refuse de se rendre aux States, pour ne pas se faire tatouer,(c. à d. le texte du début) .

    PARTOUT ENGAGEONS LA RÉSISTANCE A CETTE BARBARIE BRIG BROTHERIENNE . REFUSONS DE REMPLIR LES FICHIERS , LES QUESTIONNAIRES INFAMES REFUSONS DE « PASSER D’ATHÈNE A AUSCHWITZ »

    POUR LA RESISTANCE GLOBALE REFUSEZ DE REMPLIR LES QUESTIONNAIRES DITS « D’EPIDEMIOLOGIE MENTALE »

    Qui dit qu’après la chute du mur (de Berlin) le totalitarisme n’existait plus ?

    En attendant signez la Pétition pour le retrait du projet INES

    ne dites pas : « ça ne sert à rien », en effet comme le dit la conclusion de cet article : http://altermonde-levillage.nuxit.net/article.php3?id_article=1161

    « Chaque jour qui passe, chaque jour où nous aurons pétitionné, écrit des articles, distribués une information, donc contribué à éveiller des consciences, nous rapproche du jour où la tempête renversera l’idéologie nauséabonde... »


    • Scipion (---.---.40.36) 7 mai 2006 22:53

      Cet appel est définitivement ridicule. Comme toutes les gesticulations dont on sait, par avance, qu’elles ne déboucheront sur rien du tout.

      Et quand c’est un universitaire qui se laisse aller à une aussi stérile agitation, on a honte pour l’alma mater.

      Ee fait, cet Agamben - ça sort d’où un blaze pareil ? - n’est qu’un parmi les innombrables farceurs qui viennent nous rappeler périodiquement que la philosophie est une manière d’appréhender le monde, sans laquelle les choses seraient très exactement ce qu’elles sont.


  • Paddon (---.---.238.83) 7 mai 2006 23:47

    La diarrhée verbale de Giorgio Agamben, que relaie et amplifie « Roland », est certes entaché de ridicule comme le dit si gentiment « Scipion »...

    Elle conduit du moins à se poser la question de savoir quel Big Brother est innacceptable pour David Leloup : l’européen ou l’étasunien ?

    Il nous explique que l’action de l’Europe serait une contre-mesure face à la montée en puissance des activités de surveillance et de contrôle des Etats-Unis ; et il s’insurge : les européens sont condamnables d’imaginer contrôler et surveiller.

    Mais il ne dit nulle part quoi faire contre les méthodes par la force des choses incontrolables des agences étatsuniennes, alors qu’au moins ce qui s’élabore et se met en place en Europe conserve quelque part une possibilité d’être d’être d’être... m’enfin... surveillé !...


  • (---.---.227.203) 8 mai 2006 10:29

    Si vous voulez voir « Big Brother » dans le 7eme PCRD de l’union europeenne, libre à vous.. on est encore en démocratie ! Quand on veut voir le mal partout, on fini par le voir (je sens qu’on va me dire : quand on veut pas le voir...)

    Déjà, dans l’axe « sécurité et espace », il y a deux mots. Vous vous fixez sur sécurité. La réalité, c’est qu’il aurait fallut regarder espace, puisque c’est le programme Galileo qui va absorber la majeure partie du budget. Au fit savez vous ce qu’est Galileo, parce que visiblement statewatch l’a oublié (cf le titre : Galileo : l’oeil de l’UE dans le ciel) tres fort pour un systeme de positionnement. et je n’oublie pas non plus la phrase de conclusion du paragraphe, que chacun analysera à sa volonté : “More and more often”, asserts the Commission, “it will become necessary to ascertain one’s precise position in space and time in a reliable manner”. But necessary for whom ? There is a limited use for satellite navigation systems and most people are perfectly well aware of exactly where they are, in both time and space. Could it be that it is governments and corporations that want to know exactly where their citizens and customers are ?

    Après, vous nous parlez des tenors du systeme militaro-industriel europeen. Déjà vous avez oublié le numéro 1 mondial (qui est français) au niveau de la surveillance biométrique (il équipe ou est en train d’equiper les principales polices du monde, à déjà fourni des systemes de surveillance au FBI... bref rivalise déjà largement avec le fameux département of homeland security). Allez, rien que pour le plaisir, je vous laisse chercher... Quand à BAe Systems, on va dire que c’est un ténor du passé (pour l’UE). en effet, il est en train de recentrer l’ensemble de ses activités aux states... et certains disent que BAe Systems serait en train d’organiser un rachat de la maison mère par la filiale américaine dans un futur proche...

    Par aileurs, vous nous dites que ces trois ténors se font damer le pion par les marchands de canons US... c’est loin d’etre le cas, et lorsque cela l’est, ce n’est presque jamais pour des raisons technique, mais plutot politique (un certain président qui décroche son téléphone..) et cela, jamais des financements de l’UE n’y pourront rien.

    «  »Un « complexe sécuritaro-industriel » européen, financé en partie par de l’argent public, est en train de se développer en dehors de tout contrôle démocratique.«  » Je ne vois rien dans votre article tentant de prouver ces dires. Ce serait meme plutot le contraire. Ce sont bien les hommes politiques europeens qui font en sorte que ces entreprises évoluent. Jamais EADS ne se serait crée sans les fortes pressions des politiques francais et allemands...


  • Scipion (---.---.190.80) 8 mai 2006 12:41

    Si je réfléchis à la question, j’en arrive à la conclusion que plus on sera surveillé, moins on sera contrôlé...

    J’ai appris, hier, qu’il y a, en Suisse, 4’000 caméras de surveillance déjà installées. Imaginons qu’elles ne tournent que 12 heures par jour, cela fait 48’000 heures, soit 8 heures de visionnement pour 6’000 personnes... Hors de toute possibilité matérielle d’identification des « figurants » et au-delà de toute capacité de concentration...

    Et cela à la toute petite échelle helvétique. La menace sur les libertés civiles, me paraît donc extrêmement ténue...

    Mais, bon, des mini-subversifs qui ont impérativement besoin de croire qu’ils font peur aux pouvoirs, doivent se rebiffer pour accréditer la fable que ce sont eux qui sont visés... A chacun son subterfuge pour tenter d’exister...


    • Jojo (---.---.192.127) 8 mai 2006 12:56

      @6pions

      « Mais c’est peut-être bien pour ça qu’il paraît plus prudent de s’attaquer à une nébuleuse, qualifiée »militaro-industrielle« pour filer des boutons aux acnéiques que les altermondialistes font défiler dans les rues le samedi après-midi... »

      Le terme de complexe militaro-industriel a été forgé par Eisenhower.

      LOL


    • Nomenclator (---.---.253.103) 9 mai 2006 17:37

      Bonjour, C’est oublier (un peu vite ?) l’existence de logiciels permettant de reconnaître les visages... Et la puissance, toujours plus grande, des ordinateurs fonctionnant en « clustering ». Une autre possibilité de contrôle biométrique (relevant encore largement de la science-fiction, quoi que) : « relever » l’EEG d’un individu. Si certains de mes souvenirs de lectures sont bons (S&V, S&A), l’US Air Force test un casque de contrôle d’armement fonctionnant par mesure de certaines ondes cérébbrales du pilote. Application ayant pour point de départ des recherches commencées dans les années 1960 (article dans l’édition française de Mécanique Populaire) et portant sur la possibilité d’actionner un simple interrupteur... Développemens possibles, quitte à faire (à l’heure présence de la SF, mais tant pis...) :
      - connaissant l’EEG d’un individu pouvoir le « pister » à distance et connaître sa position à tout moment,
      - possibilité (encore quelque peu futuriste, il est vrai) : finir par mettre au point le lecteur de pensée chers à nos auteurs de SF...


  • Scipion (---.---.190.80) 8 mai 2006 20:00

    C’est peut-être bien pour ça... ça, quoi ?

    « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement... », la suite chez Boileau-Despréaux...

    Et il a dit, Ike, qu’est-ce qu’il va en faire, le complexe « voyeuro-vidéophile », de ces millions d’heures d’enregistrements quotidiens ?


    • Jojo (---.---.180.222) 8 mai 2006 20:23

      C’est pas moi ké kosé du complexe militaro-industriel (notez les guillemets), c’est les 6pions (par Scipion (IP:xxx.x27.75.221) le 3 mai 2006 à 16H29), apparemment pour en blamer la gôche...


    • Jojo (---.---.180.222) 8 mai 2006 20:24

      Les 6pions qui savaient pas d’où ça venait...C’était pas dans Siegfried...LOL


  • Nomenclator (---.---.253.103) 9 mai 2006 17:24

    Une question : Est-ce que cela peut, à terme (plus ou moins lointain...) conduire à la mise en place d’un : ministère « fédéral » de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité ? Qui « chapeauterait » une sorte de DGSR (Direction Générale de la Sécurité et du Renseignement), comprenant, en sus d’une direction (hé oui) du personnel :
    - DSI (Direction de la Sécurité Intérieure)
    - DSE (Direction de la Sécurité Extérieure)
    - DRM (Direction du Renseignement Militaire) Quitte à être qualifié de ... ce que l’on voudra, Est-ce que l’on va pas dans cette direction ? Il semblerait, une fois de plus, que les US donnent le ton en la matière... Est-ce une dérive ? sans doute sauf s’il peut (si...) y avoir, à la clé, un réel contrôle démocratique... Peut-être un rève ?...


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