Et si c’était vrai…
… que les flamingants de la Nieuw-Vlaamse Alliantie N-VA, parti politique belge séparatiste, en français Alliance néo-flamande, attendraient les élections législatives fédérales et régionales du 25 mai 2014, pour déclarer leur indépendance au nom de la "Republiek van Vlaanderen" ?
Évidemment, selon la formule consacrée, avec des Si on mettrait Paris et bien d’autres grandes Capitales en bouteille.
Puis, d’ici le 25 mai 2014, il se pourrait bien que la mégalomanie dont semble être atteint Mijnheer Bart De Wever, actuel Bourgmestre d’Anvers et Président de la N-VA, tombe à ras des pâquerettes.
"L'Éclatement de la Belgique" Dans la pratique, en cas d’éclatement du pays, si jamais cela devait arriver, "il n’y a pas de fumée sans feu" – souvenez-vous de l’émission spéciale "By, By Belgium", diffusée par la RTBF le 13 décembre 2006 – la "Republiek van Vlaanderen" ne fera pas pour autant partie de l’Union européenne. Plus tard, peut-être !
Dès lors, deux questions me taraudent l’esprit. À savoir : 1° La Région de Bruxelles-Capitale, déclarée siège des Institutions européennes depuis 1997, se trouvant géographiquement en territoire flamand, que se passera-t-il si la "Republiek van Vlaanderen" venait à exiger que Brussels Hoofdstedelijk Gewest devienne désormais sa Capitale ? Et ce, malgré le fait qu’une large majorité de bruxellois est francophone !
2° Quid du statut des nombreux fonctionnaires européens flamands ? Y compris celui de Monsieur Herman Van, Président du Conseil européen, en poste jusqu’au 30 novembre 2014.
"Un peu d’histoire… qui ne manque pas de piquant". Le 11 juillet 1302 un impressionnant groupe de flamands en armes, à cette époque on ne parlait pas encore de flamingants, commandés par un certain Jan Breydel et Pieter De Konink, son fidèle lieutenant, a anéantit à Courtrai la redoutable armée du Roi de France Philippe le Bel.
Cette bataille remportée par les flamands, dite des Éperons d'Or, en raison du nombre impressionnant d'éperons abandonnés par les chevaliers français, avait déjà suscité l'inquiétude de certains européens. Cinq siècles plus tard, exactement 528 ans, la Belgique était née.
Sept siècles plus tard. Voilà que les flamands - ou plutôt les flamingants - reviennent à la charge. Sans mauvais jeu de mots, c'est bien d'une "charge à l'encontre des francophones" et autres étrangers eux aussi francophones qu'il s'agit.
"À décharge des flamingants". Il faut reconnaître qu’au fil des temps les flamands ont subi pas mal d'injustices et autres brimades stupides de la part d’un certain nombre de francophones, plus particulièrement des Wallons.
"Rejetés par la bourgeoisie flamande" En effet, au 19ème siècle la classe ouvrière flamande était tenue à l’écart par la bourgeoise flamande, en particulier à Anvers et à Gand ! À l’époque, chez les bourgeois flamands, il était de bon ton de s’exprimer en français. D’aucuns racontent même que les instituteurs flamands punissaient les élèves qui parlaient flamand entre eux au détriment de la langue de Molière. D’autres, et pas forcément des flamands, renchérissent en disant que certains plaidoyers et jugements au Palais de Justice de Bruxelles étaient prononcés en français alors que le prévenu ne comprenait pas un traître mot. C’était, ce qu’on pourrait appeler, les Injustices du Palais.
Cette fois, pas d'éperons d'Or à ramasser sur le champ de bataille, mais des voix électorales ! Il fallait s'y attendre. Sauf que cette fois, vu le succès remporté par la N-VA à Anvers, les flamands séparatistes ne surprennent plus personne. Sauf les naïfs du côté flamand, c’est-à-dire, celles et ceux qui ne veulent pas entendre parler de séparatisme.
Petit rappel ! N’oublions pas que les premiers à préconiser l’éclatement de la Belgique, en vue de la création d’une République libre de Wallonie, ce sont les Wallons ! Le Vive la République, prononcé en 1950 par un wallon, un certain Julien Lahaut, lors de la prestation de Serment du jeune Roi Baudouin, en est la preuve. Quant Julien Lahaut, on n’a jamais su si c’est vraiment lui. Ce qui n’a pas empêché les ultra-monarchistes pro-Baudouin, de l’assassiner sept jours plus tard.
"Bart De Wever à la Commission européenne" On s’en souvient, c’était au "lendemain" des élections du 13 juin 2010, fort de son succès électoral, Bart De Wever a aussitôt demandé à être reçu par le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Inhabituel pour un Président de parti, qui plus est n’avait aucune chance d’être désigné Chef du Gouvernement belge, on peut penser que l’entretien avec le Président de la Commission, qui achève son mandat six mois après les élections du 25 mai 2014, n’était probablement pas dépourvu d'intérêt pour les séparatistes de la N-VA.
"L’Union européenne, la vache à lait du Gouvernement bruxellois" Compte tenu des querelles communautaires belgo-belges à répétition, si les Institutions européennes venaient à devoir quitter la Région de Bruxelles-Capitale, il y a des fortes chances pour que cette dernière se trouver dans la situation de banqueroute que traversent aujourd'hui un certain nombre de pays de l’Union, la Grèce en particulier.
L’indépendance, un droit légitime "Sans aucune intention de comparaison malveillant, estimant d’ailleurs que chaque peuple a le droit d'aspirer à gérer seul à sa propre destinée, cependant, force est de constater, la campagne électorale menée récemment par la N-VA, ressemblait fort à la campagne menée par Hitler en 1933".
Quant à Hitler, alors chef du Parti National Socialiste-NSDAP, fort de ses vociférations prometteuses, à l'issue des élections, il a été nommé Chancelier par le Président Paul Von Hindenburg. Décrié, tout d'abord, comme étant un méchant fanatique, plus tard, lors des accords de Munich, Messieurs Édouard Daladier et Neuville Chamberlain, auraient déclaré : finalement "Hitler était un homme ouvert au dialogue" ! Nous sommes tous convaincus que les habitants des sudètes n’étaient certainement pas du même avis.
"N-VA ou Bart for Wever ?" Aujourd'hui, afin de glaner encore et encore des voix électorales, Bart De Wever joue le sauveur du peuple flamand soit disant victime de la mauvaise gestion de l’économie wallonne.
Ce qui n’est pas tout à fait faux ! "En effet, à la belle époque de la sidérurgie wallonne, la cigale wallonne chantait, partait en grève quand ça lui chantait… Tandis que la fourmi flamande bossait dur au nord comme au sud du pays.
"Gangrenée de l’intérieur par les affaires, les socialistes carolingiens en tête, sans oublier André Cools (PS), que d’aucuns appelaient le Parrain. André Cools fut assassiné en pleine rue. En raison, semble-t-il, d’une sombre affaire de rivalités au sein même du PS belge. C’est ainsi que, d’année en année, la Wallonie s’est affaiblie. Et oui, quand le ver est dans la pomme…"
"En revanche, le monde politique flamand, plus prudent ou plus fin (allez savoir) dans leur façon de gérer "les affaires", n’a pas été tellement impliqué dans les "affaires de corruption".
Dotations Royales et impôts Enfin, il était temps, le Gouvernement belge a décidé de revoir à la baisse les scandaleuses dotations royales – véritables Méga Win for Life de la Loterie Nationale belge - accordées aux Princesses, Princes, et autres Reines à la retraite. Autres avantages : pas de loyer, pas d’impôts ni de TVA et pas d’accises non plus. En principe, tout cela devrait changer d’ici peu. On verra bien.
Quand on pense à toutes celles et ceux (belges et étrangers) qui ont contribué à l’enrichissement de la Belgique par leur dur labeur (mineurs, petits indépendants…) qui touchent aujourd’hui entre 1000 et 1400 Euros de pension par mois, une misère, il y a de quoi se mettre à fredonner le ça ira, ça ira….
"Les sempiternels compromis à la belge" "Si ça se trouve, à l’issue des élections de 2014, les partis francophones finiront peut-être par reconnaître que Bart De Wever, si jamais ce dernier venait à réussir l’éclatement de la Belgique, en laissant* la Région de Bruxelles-Capitale aux francophones, en raison de cela, il serait devenu finalement un homme ouvert au dialogue" ! Messieurs Daladier et Chamberlain n’auraient pas dit autrement.
*La "Republiek van Vlaanderen" avait-elle réellement le choix ?
Et si c’était vrai… qu’après multi-supputations, et autres à qui mieux mieux prédira l’éclatement du pays, que la Belgique va rester unie.
S’il est vrai que l’Union fait la force, devise de la Belgique, c’est le moment de le prouver.
Qu’en pensez-vous ?
Images de la manifestation pro-Belgica du 16 mai 2010
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