jeudi 15 décembre 2011 - par democradirect

Europe anti-démocratique : faut-il blâmer l’Union européenne ou les pays qui la composent ?

La construction européenne se fait sans les peuples d’Europe, voire contre eux. Mêmes les échecs renforcent ce processus comme on le constate dans la crise actuelle qui sert de prétexte pour avancer encore plus vite dans la construction européenne sans consulter les peuples. La faute à qui ? D’abord aux pays qui composent l’Union européenne.

L’Union européenne est d’abord un multiplicateur d’anti-démocratie

L’Union européenne ne constitue pas le cœur du problème. Si les peuples sont mis hors jeu, c’est d’abord à cause des lacunes démocratiques des pays qui la composent. Si chaque pays de l’Union européenne était une véritable démocratie où toutes les décisions les plus importantes (modification de la Constitution, transfert significatif de souveraineté nationale) devaient obligatoirement être soumises en votation populaire (et si les décisions populaires étaient respectées), alors l’Union européenne pourrait difficilement aller contre les peuples. De nombreuses décisions importantes doivent en effet (encore) être prises à l’unanimité. Dans le cadre de la construction européenne, avec les transferts de souveraineté que cela implique, les lacunes démocratiques nationales sont tout particulièrement néfastes.

L’Union européenne est aussi une source propre d’anti-démocratie

Si tous les pays de l’Union européenne étaient de véritables démocraties, le caractère anti-démocratique de l’Union européenne aurait largement disparu. Les eurocrates disposeraient toutefois encore de quelques moyens pour tenter d’imposer leurs volontés aux peuples. Ainsi, lorsqu’un pays est attaqué par les marchés, la Banque centrale européenne peut choisir de soutenir le gouvernement en achetant la dette de ce pays, ou au contraire l’abandonner. En prenant sa décision, la Banque centrale peut être influencée par des considérations idéologiques visant à promouvoir une plus grande intégration européenne.

Une course contre la montre

Il faut introduire une véritable démocratie au niveau national avant que la construction européenne parvienne à ôter aux pays qui la composent l’essentiel de leur souveraineté. Car chaque peuple doit décider en matière de transferts de souveraineté nationale. Il y a donc urgence, même si ce n’est qu’une bataille. Il serait en effet beaucoup plus douloureux si les peuples de l’Union européenne devaient s’unir pour défaire une construction européenne qui s’est faite sans eux et qui coule dans un moule unique des peuples aux préférences différentes. C’est possible : des pays comme l’Union soviétiques se sont bien disloqués. Mais comme le montre la crise de l’euro, il n’est pas si facile de défaire ce qui a été mal fait.



13 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 15 décembre 2011 08:48

    L’histoire de la construction européenne montre que ses promoteurs n’ont pas une grande estime de l’opinion populaire. On ne peut que se remémorer la Constitution Européenne, rejetée par les Français et les Hollandais lors d’un référendum en 2005.Et que penser de refaire voter l’Irlande parceque les irlandais n’avaient pas bien voter la premiere fois.....
    http://2ccr.unblog.fr/2011/11/14/leurope-est-une-democratie-si-si/


  • lambda 15 décembre 2011 09:57

     Pour mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui il faut connaitre les dessous de la création de l’Union Européenne et son financement, additionner la loi Pompidou Giscard de janvier 73 qui oblige l’état à se financer aux banques privées et ensuite le traité de Maastrich
    Tout devient limpide et on comprend pour quels intérêts le peuple européen est asservi, mais ça on le sait depuis longtemps
    Le problème est que ce fut caché à la population
    Le tout étant ficelé par les groupes occultes que sont le CFR , Bilderberg, Le siècle (pour la France) etc....
    http://www.u-p-r.fr/actualite/europe/des-federalistes-europeens-finances-par-des-chefs-de-lespionnage-americain


    • democradirect democradirect 15 décembre 2011 11:02

      C’est vrai que depuis le début de la construction européenne, la stratégie consistait à placer le peuple devant le fait accompli.


  • lloreen 15 décembre 2011 10:19

     Pour information
    http://eso-news.blogspot.com/


  • bernard29 bernard29 15 décembre 2011 12:50

    tout à fait d’accord .
    le premier combat démocratique a mener est le combat dans son propre Etat. .


  • xray 15 décembre 2011 15:58


    Dès l’instant où l’on a parlé de construire l’Europe, on pouvait observer que les plus acharnés à « construire l’Europe »  étaient les plus incompétents en tous domaines. On aurait dû se méfier. 

    De droite comme de gauche, les politiques sont au seul service du capital de la Dette publique. 

    Face au gigantisme du capital de la Dette publique de l’ensemble des pays européens, chaque pays ne pèse pas lourd. 

    L’Europe va vers une faillite irrémédiable ! Elle nous propose un avenir de sang et de larmes ! 

    Se sortir de l’Europe ! Et, vite ! 
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2010/06/30/se-sortir-de-l-europe-et-vite.html 

    L’énigme du vol AF 447 ? (La disparition de l’Airbus RIO-PARIS) 
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2011/10/24/l-enigme-du-vol-af-447-la-disparition-de-l-airbus-rio-paris.html  



  • scripta manent scripta manent 16 décembre 2011 11:07

    Et pourquoi pas un renouveau démocratique dans chaque pays européen accompagnant un renouveau démocratique de l’Union européenne ?
    Au Parlement européen, nous devrions par exemple élire des députés affiliés à des partis européens présentant des programmes européens.


    • democradirect democradirect 16 décembre 2011 19:12

      Un renouveau démocratique de l’Union européenne qui accompagnerait un renouveau démocratique dans chaque pays européen serait une bonne chose. Mais il faut faire attention (en tous cas) à deux points :

      Premièrement, les élus ne sont pas nécessairement représentatifs des citoyens qui les élisent. Il faudrait donc un véritable droit de référendum et d’initiative au niveau européen (le droit d’initiative de l’Union européenne est bidon).

      Deuxièmement, le parlement européen n’aurait pas légitimité à prendre des décisions qui relèvent d’une souveraineté nationale qui a été transférée sans l’accord (exprimé en référendum) de chaque peuple concerné. Car le parlement européen utiliserait alors une souveraineté volée, et donc illégitime. Il n’y a pas actuellement un « contrat social » soutenu par les peuples européens (voir l’intéressant article de samuel_ : L’Union Européenne peut-elle devenir démocratique ?).

       


  • Horatiu Russin Horatiu Russin 17 décembre 2011 09:48

    En effet, on ne doit blâmer ni l’Union Européenne, ni les pays qui la composent ! L’Union Européenne est une construction artificielle fait de haut en bas par des individus vendus corps et âme aux intérêts de l’Oligarchie Mondiale. En conséquence, l’Union Européenne n’est qu’un mauvais effet, mais pas une cause. 

    Les pays qui composent cette construction artificielle n’ont, physiquement parlant, aucune faute, sauf celle d’être peuplés par des individus qui ont la responsabilité d’avoir toléré qu’une tel chaos continental puisse se produire.

    Donc, les vrais coupables dans toute cette histoire sommes nous, les peuples européens, pour avoir toléré si longtemps des chefs d’état et des politiciens qui ont inféodé les peuples qu’ils disent conduire, tout en faisant les grands jeux de la Nouvelle Gouvernance Mondiale. Voilà trois exemples : Mario Draghi (président de la Banque Centrale Européenne), Mario Monti (nouveau premier ministre italien) et Lucas Papademos (nouveau premier ministre grec) sont tous les trois membres de la Commission Trilatérale et du Groupe Bilderberg.

    Il faudra que les peuples européens se rappellent les dites historiques du GRAND HOMME D’ETAT de la République Bolivarienne de Venezuela, Hugo Chavez : « il n’y a aucun autre mandat supérieur a celui du peuple » !


  • democradirect democradirect 17 décembre 2011 20:50

    Pour savoir quel est le mandat du peuple, il faut commencer par le laisser s’exprimer.

    Un élu ne peut pas dire : "le peuple m’a élu donc il est d’accord avec chaque point de mon programme", car le peuple n’a pas pu s’exprimer sur chaque point de son programme et qu’il n’y a sans doute aucun candidat dont il approuve tous les points du programme.

    Donc sur les questions importantes il faut un référendum. Notamment sur la question de savoir quelle part de souveraineté nationale on accepte de transférer au niveau de l’Union européenne.

     


  • Magali - ContreLaCour Magali 21 décembre 2011 21:36

    Réforme de la gouvernance économique de l’Union : règle de la « majorité inversée »

    Alors qu’auparavant une recommandation de la Commission devait, pour être adoptée, être explicitement appuyée par le Conseil, c’est la logique inverse qui prévaut désormais.

    En effet, alors que la majorité qualifiée sert à adopter une position « en faveur de quelque chose », la règle de « majorité inversée » signifie que les sanctions proposées par la Commission ne peuvent être contestées par le Conseil que si se dégage une majorité qualifiée contre.

    http://contrelacour.over-blog.fr/article-ue-gouvernance-economique-la-regle-de-la-majorite-inversee-88874269.html


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