mardi 8 décembre 2009 - par Jean Claude BENARD

Europe du chômage : L’Espagne vers une réduction du temps de travail

Et si les socialistes espagnols donnaient raison à Jeremy Rifkin, l’auteur de "la fin du travail" et devenaient les fossoyeurs du lancinant et puéril : "travailler plus" ?

Et si ceux-ci étaient les précurseurs d’une nouvelle donne économique et sociale face à la crise économique génératrice de chômage endémique ?

"L’Espagne vers une réduction de la durée de la journée de travail " : Voilà un titre qui va faire sourire plus d’un thuriféraire du "travailler plus pour gagner plus" !

Cependant, on peut lire dans Courrier international que : "Depuis deux ans que la crise économique dure, le gouvernement n’a cessé de répéter qu’il ne s’agissait pas d’une crise de l’emploi et qu’aucune réforme du marché du travail ne s’imposait. Mais, avec un taux de chômage à 18,5 %, inédit dans un pays développé, l’exécutif a dû changer son fusil d’épaule", constate le quotidien madrilène El Pais. Le 2 décembre, le Premier ministre Zapatero (socialiste) a proposé une série de mesures, parmi lesquelles une réduction de la durée de la journée de travail pour éviter des licenciements.

Ainsi, il semblerait que l’idée de la réduction du temps de travail qui était selon le Baron Sellières : "Aberrrrrante" ne soit à terme, l’une des seules solutions pour atténuer le chômage et limiter sa progression.

Si l’expérience des 35H00 lancée par Martine Aubry fut très largement sabotée par les organisations patronales, il faut dire que ces derniers mois, faire faire 35H00 par semaine aux salariés est le maximum compte tenu de la faible activité économique.

Seulement, il viendra bien un moment où la machine économique redémarrera et où on s’apercevra qu’il n’est pas concevable de faire travailler certains plus de 50 heures quand les autres attendront vainement un emploi.

Les libéraux ont déjà pourtant leur petite idée qui s’appelle "flexisécurité".

Vous avez certainement, ces derniers temps entendu utiliser le terme provoquant de "privilégiés" en ce qui concerne les salariés titulaires d’un CDI ! Et bien, selon les experts libéraux, l’idée pour réduire le nombre de salariés au chômage, consiste à : partager le chômage.

En effet, compte tenu que l’emploi se raréfie, les entreprises pourraient sans trop de contraintes se séparer de leurs salariés (plus de recours au prud’hommes ni indemnités de licenciement). Ceux-ci qui seraient pris en charge par l’état. L’Etat (argent des contribuables) mettrait en place une structure de recyclage permanent, permettant aux salariés licenciés, de se former aux nouvelles demandes des entreprises.

Dans l’idéal, le salarié, à nouveau opérationnel, retrouve un nouvel emploi, jusqu’au prochain licenciement, où il recommencera ... à se former ...

Théorie que tout cela ! Car, on sait parfaitement qu’il faudrait que l’ensemble des salariés soit à même de suivre de nouveaux cycles de formation et que les entreprises aient des besoins permanents et croissants de personnel.

Or, il ne faut pas être un brillant économiste pour savoir que les progrès technologiques et que la main d’oeuvre des pays d’Asie, ne vont créer, à terme, dans les pays d’Europe, que des emplois de scientifiques ou de techniciens très spécialisés.

Cette particularité va laisser sur le carreau la quasi totalité de la population en capacité de travailler. Le secteur si "prometteur" des services à la personne ayant prouvé sa capacité à ne générer que des emplois précaires et mal payés, nous sommes à un tournant !

Mais alors, que peut-on faire et n’est-il pas trop tard pour réfléchir au problème ?

Les partis et formations politiques qui nous gouvernent et aspirent à le faire, feraient bien de se procurer un ouvrage incontournable ou plutôt indispensable publié en 2001 : "La fin du travail" écrit par Jeremy Rifkin

Qui est Jeremy Rifkin ?

Jeremy Rifkin est le président-fondateur de la Foundation on Economic Trends (Washington, DC). Il enseigne au sein du programme de formation de managers de la Wharton School (université de Pennsylvanie). Jeremy Rifkin a été, notamment le conseiller personnel de Romano Prodi pendant sa présidence de la Commission européenne. Il est aussi conseiller spécial du groupe du Parlement européen sur l’avancement de la troisième révolution industrielle et le développement de l’économie de l’hydrogène. Il est entre autre l’auteur de "la fin du travail" - Source Fondapol

Qu’écrivait-il dans "la fin du travail" ?

"Il existe une relation inversement proportionnelle entre l’évolution de la productivité d’une économie et celle de ses emplois. Les emplois sont condamnés à disparaître en grande partie : nous entrons dans l’âge de l’informatisation, qui ne pourra jamais absorber les millions de travailleurs qu’employaient l’agriculture, puis l’industrie, puis le tertiaire.

La perte d’un emploi devient de plus en plus insupportable et simultanément l’évolution des modes d’organisation du travail s’avère extrêmement stressant pour l’homme. Il faut revoir le contrat social, trouver une autre manière de redistribuer les richesses et partager au mieux les gains de l’énorme productivité actuelle et à venir.


Pour faire face à la disparition inéluctable du travail humain : partager le travail et réorganiser les rapports sociaux vers l’économie sociale, vers le tiers secteur
Les trois secteurs traditionnels de l’économie subissent des mutations technologiques qui envoient des millions de personnes au chômage.

Le secteur du savoir est le seul à émerger ; composé d’une élite d’innovateurs industriels, de scientifiques, de techniciens, d’informaticiens, d’enseignants et de consultants, il n’absorbera pas les centaines de millions d’individus balayés par le déclin mondial du travail, préparé par les immenses changements technologiques s’installant dans l’agriculture, l’industrie et les services.
" .../... La logique du marché pousse l’entreprise à sa restructuration interne, qui signifie une baisse du personnel.

Le reengineering consiste en une organisation plus souple de l’entreprise, notamment grâce à un aplanissement des hiérarchies. Ces décisions accélèrent la production mais suppriment un nombre considérable d’emplois, en particulier ceux des cadres moyens, qui seront 80% à avoir perdu leur emploi à la fin de ce phénomène.
... / ...

Pendant plus d’un siècle, des auteurs et des scientifiques rêvèrent d’un monde futur où les machines remplaceraient le travail humain. Ils dépeignirent ce monde comme un paradis dans lequel les machines travaillent et l’homme est libre de s’adonner à une vie de loisirs. De grandes expositions internationales stimulèrent le désir de progrès technologique, notamment pendant la crise des années 30.
... / ...

L’industrie a souffert la première de l’automatisation. Le secteur de l’automobile, le Japon montrant la voie aux États-Unis, reconfigure à grande vitesse ses activités et investit dans les nouvelles technologies de l’information destructrices d’emploi. Le secteur de la sidérurgie s’automatise également fortement, réduisant considérablement ses besoins en main-d’œuvre. Puis les secteurs du caoutchouc, de la houille, de la chimie, de l’électronique, de l’électroménager, du textile ont été touchés par la recherche de méthodes modernes qui provoquent la perte de millions d’emplois d’ouvriers.
... / ...

Le secteur des services n’est pas épargné, en témoignent les réductions de personnel continuellement annoncées par les banques, les assurances, les communications. Les méthodes informatisées de traitement des dossiers rendent inutiles nombre d’employés. L’apparition du télétravail métamorphose le travail au bureau. Les nouvelles méthodes de stockages nécessitent moins de transports et d’entrepôts, d’où une baisse des effectifs de ces deux secteurs.
Le tertiaire ne pourra pas absorber la perte d’emploi due aux bouleversements dans l’industrie ; les PME ne sont plus une solution ; le secteur public décline ; la restauration ne pourra pas équilibrer les mouvements du secteur des services.

Le recyclage, solution proposée comme excuse aux réductions de personnel, ne fonctionne en réalité que pour un cinquième des chômeurs.
... / ... L’humain n’est pas en mesure de suivre le rythme imposé par la machine et la cybernétique, et souffre de la prise en charge de son propre emploi par la machine. La perte de son emploi est donc pour lui, au-delà des difficultés matérielles, une perte d’identité dangereuse. ... / ...

Les nouvelles méthodes de production, plus stressantes, mettant en œuvre des pratiques d’émulation pesantes, provoquent de nombreuses maladies professionnelles. Le monde entier souffre d’une aggravation alarmante du chômage.
... / ...

Repenser la semaine de travail
Le mouvement pour la réduction du temps de travail est historique. Il est arrivé qu’une loi des trente heures soit débattue et votée (La loi Black). L’évolution est progressive, et de 80 à 60 heures, puis de 60 à 40 heures, nous devons maintenant nous diriger vers les 30 voire les 20 heures.

Il existe plusieurs moyens d’aboutir à une réduction du temps de travail, mais celle-ci ne fonctionnera que si le changement se fait conjointement entre tous les pays. Cette condition peut cependant être remplacée par l’instauration de tarifs douaniers ciblés contre ceux qui ne pratiquent pas cette politique. ... / ...

Cette stratégie doit s’accompagner de mesures conjoncturelles contre le chômage. Les secteurs publics et marchands ne sont plus en mesure d’assurer certains des besoins fondamentaux des populations ; il est nécessaire d’établir un nouveau contrat social qui s’appuie sur le développement du secteur non-marchand, ou tiers secteur, porteur de nouvelles valeurs d’entraide et de solidarité.
... / ...

Une économie non marchande, qui intégrerait un capital social en plus des capitaux de l’Etat, serait une solution. Ce tiers secteur, domaine qui comblera le vide provoqué par la suppression d’emplois, est celui de la vie associative, qui tisse le lien communautaire ... / ... Ce tiers secteur, rassemblant des bénévoles efficaces, peut jouer dans la société le rôle de médiateur entre secteur public et secteur privé ... / ... "
Source des extraits CNAM

Si à droite, on poussera des hauts cris à, la lecture de ces extraits, nous pensons que la gauche peut et doit réfléchir et s’inspirer de ces propositions.

Il est ridicule de continuer d’avoir peur d’évoquer le sujet du temps de travail comme s’il s’agissait d’une malédiction qui aurait fait perdre les élections. Tous les français ont aujourd’hui dans leur entourage un parent ou amis qui cherche à intégrer le monde du travail ou se trouve au chômage. Ces français se moquent complètement des litotes de notre Président sur "la valeur travail" et son amour immodéré des usines qui lorsqu’elles ne ferment pas ... n’embauchent plus !

Les français ont soif de solidarité face à une crise et une mondialisation dont ils ne sont pas responsables. Il semblerait que le Parti Socialiste n’ait pas de programme économique en vue des élections de 2012 ?

Travailler moins pour faire travailler plus de gens nous semble un piste juste !

Crédit et copyright dessin
Nagy
 


46 réactions


  • Markoff 8 décembre 2009 12:17

    Excellent article posant une problèmatique trés intéressante.

    Mais pourquoi ne pas avoir indiqué la source de ce copier-coller ?

    ...que j’indique ici : Slovar, blogueur associé, Marianne2, 05/12/09

    cordialement.


    • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 8 décembre 2009 18:13

      @Markoff

      Il ne s’agit pas d’un copier/coller puisque cet article a été écris par mes soins. Marianne2 publiant mes textes sous le nom de mon Blog Slovar. smiley

      Merci pour votre commentaire

      Cordialement

      Jean-Claude BENARD
      Slovar les Nouvelles
      http://slovar.blogspot.com


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 décembre 2009 00:07

      @ MArkoff : je vous invite à lire ce bouquin ( en anglais) écrit et distribué dans les milieux universitaires concernés plus de 10 ans avant que Rifkin ne publie.



       Vous pouvez le trouver aussi sur mon site, en chapitres détachés, pour en faciliter la lecture par thèmes.



      Pierre JC Allard


    • Markoff 9 décembre 2009 10:34

      à J C Menard,

       Avec mes excuses, je ne savais pas que Menard et Slovar étaient la même personne ...

      Raison de plus pour vous féliciter de cet article !

      à J C Allard : 
       
       Merci pour les URL que je vais consulter ( surtout celui en français !!! )

      Bonne journée à vous deux.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 décembre 2009 11:40

       @ Markoff


      En français, ce texte pourrait vous intéressser


      PJCA

    • Yaka Yaka 8 décembre 2009 14:54

      philosophie, sport, bénévolat, méditation, lecture, jeux non abrutissants, voyages ...

      On pourrait se répartir le travail, garder un peu de temps pour aider les autres ... mais bon pour le moment c’est assez mal vu !

      Il faut juste changer de perspective : le but d’une vie n’est pas de « réussir » mais d’être heureux.


    • Peretz Peretz 8 décembre 2009 17:36

      Et si justement, je me permettais, moi, simple citoyen de parler du plein emploi ? C’est pourtant simple, il faut inverser le système économique qui nous broie depuis 30 ans ! Et repartir sur une économie assainie qui ne fonde pas tout sur l’entreprise, la grande s’entend., prétendue créatrice d’emplois. Je prétend que c’est possible ...www.voixcitoyennes.fr


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 décembre 2009 00:20

      @ Ab : 


      « Not only have the tools changed, but so have the goals and targets of work. Let’s take the industrial production of all manufactured goods ; then, add agriculture, fishery, forestry, construction, mining... Don’t you have about all there was to »work« a century ago ? Surprise though ! Now, all these activities together provide employment for only one worker out of three ; the two others are busy with the production of services and »intangibles« . So, if the workload were spread equally, each able-bodied American over the age of 16 would have to put up only 8 hours a-week to produce all these tangible goods that we consume, fill warehouses with, and export to the world. And it is the same all around the world ; although »unemployment« is the social drama that raises eyebrows, it seems that it is »work" itself which has quietly faded away.

      The Age of Toil is over.

      Crisis and Beyond

      Pierre JC Allard ( circa 1970....)


  • M.Junior Junior M 8 décembre 2009 13:11

    Jean-claude, tu fais bien de nous rappeler que le Plein Emploi et profits sont incompatibles.

    En France le partage du travail se fait entre entreprises et non entre salariés
    La crise, les 35 heures, les allègements et la loi Tepa


  • Francis, agnotologue JL 8 décembre 2009 13:53

    La durée légale du temps de travail devrait être inversement proportionnelle au taux de chômage. Et l’Etat devrait donner l’exemple.

    Mais pour cela il faut réhabiliter l’impôt sur le revenu : un taux réellement progressif, voire dissuasif s’il le faut pour remplir les caisses de l’Etat, à défaut de remplir les portefeuilles des évadés fiscaux. Et au diable les paradis pour riches que sont Dubaï & Co.


  • LE CHAT LE CHAT 8 décembre 2009 14:09

    pauvres espagnols , ils vont se faire entuber comme nous avec les 35h de Martine !


    • Yaka Yaka 8 décembre 2009 14:57

      Martine a voulu diminuer le temps de travail sans toucher au salaire, du jour au lendemain.
      Elle aurait mieux fait de faire passer ca sur plusieurs années, heure par heure.


  • décurion 8 décembre 2009 14:28

    La réduction du temps de travail, dans ce cas de fgure, est le type même de la fausse bonne idée. L’ineptie consiste à considérer la fléxibilité du temps de travail, comme un moyen, comme un levier, alors qu’elle ne peut etre que la conséquence, d’une situation .
    Si accorder du temps de loisirs, en plus à la population, est en apparence plutôt positif, le faire pour de mauvaises raisons, entrainera fatalement des effets négatifs.
    Cet article me déplait, parce qu’il impose de limiter la réflection, en fonction de contraintes jugées irréversibles. La prise du pouvoir mondial, par les entreprises et la finance, étant définitive, nous sommes invités, à subir une hémorragie, et à partager un volume en régression constante.
    Il est bien évident que la recherche sincère d’une solution, demande que toute affaire cessante, l’hémoragie soit stoppée. Ensuite il conviendrait, qu’un pouvoir politique non corruptible, soit à même de mettre au pas, entreprises, finance, et tout ceux qui se sont attribués un pouvoir non issu des urnes.
    En ce qui concerne la France, les besoins non pourvus sont encore énormes, et les chantiers aptent à les couvrir inexistants. Le potentiel d’emplois suceptibles d’être créés est énorme, et paradoxalement, alors que la masse monétaire scripturale est X fois supérieure à la masse monétaire légale, au point de nous foutre dans la merde, ce qui manque, c’est l’argent nécessaire pour rémunérer les salariés en attente d’éxistence.
    La aussi, la solution est politique, et passe par la remise en cause des éxigences européennes.
    De A à Z les solutions sont politiques, et consistent à adapter nos outils, et ceux qui les utilisent, à nos éxigences, et non de nous adapter aux crises et problèmes, pour la satisfaction de ceux qui les génèrent.


  • Gourmet 8 décembre 2009 16:28

    Ta, ta, ta.
    Décurion est dans le vrai.
    Qu’ont apporté les 35 heures ? Le développement de l’industrie du tourisme, c’est vrai.
    Y a-t-il eu un surcroit d’embauches suite aux applications sectorielles des 35 heures ? Certainement pas !
    Les entreprises se sont débrouillées pour éviter d’embaucher.
    Certaines en créant des mécanismes de « primes » (comme Aldi tiens) malsaines (100 ou 200 euros ce qui est énorme pour un smicard), d’autres en surchargeant les cadres (qui peuvent aller jusqu’à 42 heures avant de déclencher les heures sup qu’ils ne déclencheront pas de toutes les manières).
    De l’argent il y en a ! Ce n’est pas ce qui manque. La finance a vu fondre des milliers de milliards en 1 an et en a égaré 25 000 (http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1055026 et
    http://www.rue89.com/mon-oeil/2008/10/25/25-000-milliards-de-dollars-sont-ils-vraiment-partis-en-fumee-non).
    Extraordinaire non ? Que ne pourrait-on pas faire avec 25 TUSD ?
    Hélas, c’est toujours la même minorité qui en bénéficie.

    Les 35 heures ou tout autre réduction du temps de travail n’est qu’un autre manifeste de l’impuissance des politiques à agir pour le bien de leur peuple et à imposer leurs vues.

    db


    • perlseb 8 décembre 2009 17:44

      @ Gourmet et @ Décurion,

      Les gains de productivité sont constants depuis la révolution industrielle et nos besoins vitaux ne changent pas. Alors il y a 2 solutions :
       - soit on continue à travailler comme des bourrins pour amasser de plus en plus de choses futiles... jusqu’à ce que la nature nous rappelle à l’ordre avec l’épuisement des ressources sur Terre.
       - soit on travaille de moins en moins. C’est beaucoup plus responsable à mon avis et, quand on voit les chiffres du chômage, beaucoup plus solidaire.

      @ L’auteur

      Vous écrivez :

      Or, il ne faut pas être un brillant économiste pour savoir que les progrès technologiques et que la main d’oeuvre des pays d’Asie, ne vont créer, à terme, dans les pays d’Europe, que des emplois de scientifiques ou de techniciens très spécialisés.

      Petit à petit, mettez-vous dans l’idée que la Chine et l’Inde commencent à avoir des ingénieurs qui n’ont pas à rougir de leur formation ou de leurs compétences. Non, en France ce ne sont pas des emplois scientifiques très spécialisés qui vont rester (car délocalisables comme les autres). Seuls les emplois de proximité vont rester.

      Par contre, l’idée de taxer les importations selon le temps de travail est vraiment brillante. Seule une telle mesure peut sauver la mondialisation d’une confrontation appauvrissante.


    • décurion 8 décembre 2009 18:41

      Désolé periseb, mais ton opinion n’est pas recevable, parce que je n’ai pas donné de solution « concrète », seulement donné matière à élargir le cadre de réflection, en sugérant une vision autre.
      Pour aller plus loin, les « besoins » a assouvir ne sont pas forcement vitaux, ils suffit qu’il soit réels, économiquement, cela suffit.
      Les deux solutions que tu proposes, soit on travaille plus, soit on travaille moins, résulte d’un choix partisan, qui n’est pas forcement le meilleur, et on peut tout aussi bien, travailler pour sa nécessité en travaillant autrement, et ne rien foutre en portant préjudice à tout le monde.
      La majorité des Français, sont locataires. Devenir propriétaires peut etre un moyen, de diminuer le coût de la vie, et de supporter une diminution de pouvoir d’achat.
      La nature nous rappelle à l’ordre, et dans ce cas, il vaut mieux relever les manches, et y répondre, c’est cela qui serait responsable.
      Quand au chomage, il n’a jamais été un problème. Le problème ce sont les indemnités qui se sont muées en allocations.
      Aujourd’hui nos besoins ont augmentés, et les dernières decennies consacrées au jetable, ont amplifiées nos éxigences, auxquelles ils faut ajouter les éxigences écologiques. Tout cela contribue à former une mine d’emplois, qui ne demandent qu’à se réaliser.
      Les conditions éxistent, le diemme à mon sens, c’est comment on concrétise cela ? Entreprises privées, publiques ou association type 1901 ?
      Plus la thune à mettre sur la table.


    • perlseb 8 décembre 2009 20:10

      soit on travaille plus, soit on travaille moins

      Attention, je n’ai pas du tout dit cela. Soit on travaille autant, soit on travaille moins. Mais autant de travail avec des gains de productivité inévitable (à moins de faire des lois contre les robots et je ne pense pas que ça serait malin), cela revient à plus de production.

      Oui, on peut considérer que les besoins augmentent. Mais chez un individu sain d’esprit, ils ne peuvent pas être sans limite. J’ai un piano, un vélo, un ordinateur qui me sert de télé, magnétoscope, machine pour jouer ou programmer (en gros, je n’ai aucun autre appareil électronique que celui-là) et tous mes besoins sont comblés. Bien sûr, je pourrais me dire, je vais me mettre à l’accordéon ou à la planche à voile. Mais je sais que non : à vouloir tout faire, on ne fait plus rien. Il faut se voiler la face pour croire que l’on pourra travailler à temps plein sans être obligé de consommer du superflu. Quand on commence à être actif, à pratiquer de réelles activités, on se rend compte que la consommation, passive, est une impasse totale.

      Pour les robots, on pourrait faire des lois pour que leur travail rapporte à la collectivité et non à des privés. Ensuite, tout le monde pourrait faire de l’art ou du sport. Où est le problème ?


    • décurion 8 décembre 2009 21:16

      Non, vous n’avez pas écrit exactement cela, je n’ai mis que le début de vos choix, ce qui ne prete pas à confusion, puisque l’original, est situé en amont de mon texte.
      Ce que vous ne captez pas, et qui est important dans mon raisonnement, c’est que je refuse que nous soumettions aux problèmes d’essence humaine, et que nous devons tout au contraire les soumettre selon nos necessités.
      Le 2ème point, est que nos besoins ne sont pas forcement individuel, ils peuvent etre globaux. et indirects. Nous faisons partie, d’un écho système, et répondre aux besoins de cet écho système, peut aboutir à couvrir les besoins de plusieurs générations.
      Prenons le cas du CO², dont je ne suis pas persuadé, qu’il soit réellement ce que l’on prétend.
      Ce gaz sensible aux infra rouge, a un pouvoir réchauffant de 1 (il est l’étalon de mesure).Des projets existent destinés à capter le CO², afin de le stoker de différentes. Ces projets qui ont en commun d’être trés couteux vont surtout profiter aux entreprises et aux états, pour comparativement une masse salariale dérisoire.
      Le CO² est plus lourd que l’air ambiant, et il serait moins couteux de le récupérer par gravité, dans les immeubles d’habitation moyennant quelques transformations. Une noria de chauffeurs rémunérés étant chargés de récupérer le CO², dans des cuves sise au pied des immeubles . Si l’on multiplie le nombre d’expiration en 8 heures de sommeil, par le volume moyen d’une expiration, par le nombre d’invidus dans une tour, par le nombre de tours en France, par la densité de CO², on constatera que l’on pourrait récupérer plus de CO² pour un coût minoré, en dégageant plus de masse salariale.
      Dans la foulée, on pourrait se demander, si un pouvoir réchauffant commandé par infra rouge, ne serait pas plus utile dans les crcuits de chauffage urbain, plutot que dans des crevasses. Bref, tant qu’à faire une connerie, si c’en une, on pouurrait choisir la méthode qui profite au plus grand nombre, et si ce n’est pas une connerie, alors doublement tant mieux.
      Si nous voulons vivre dans un mondre propre, il faut y travailler, et toute peine mérite salaire.


    • perlseb 8 décembre 2009 22:32

      Merci pour vos réponses mais nous n’avons pas le même avis sur l’homme et son « indispensabilité ».

      Pour moi, moins il y a d’hommes sur cette Terre et mieux la nature se porte. Les séquoïas se débrouillaient bien mieux sans l’homme qu’avec. Dans certains parcs naturels arides, l’homme abreuvait tous les animaux et défavorisait ainsi les espèces qui s’étaient adaptées à la sécheresse.

      Il y a des millions d’’exemples comme cela où l’homme se croit indispensable, comme la mouche du coche, et où pourtant, il ne fait que des conneries. Bien sûr, on est anthropocentriste ou on ne l’est pas. Je ne cherche pas à vous convaincre et je comprends mieux vos explications. Nous avons effectivement une divergence profonde sur la place de l’homme sur cette Terre.

      Je vous citerai juste une phrase de Baudelaire (Le Voyage) :

      Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse,
      Pour trouver le repos court toujours comme un fou !


    • décurion 8 décembre 2009 23:18

      une des lois universelles qui nous régissent, tient en peu de mots :
      « Tout ce qui devient inutile dans son éco système, disparait »
      Nous survivons depuis plus de 120 000 ans !
      Je ne prétends pas que nous soyons indispensables, je ne dis pas que nous pouvons encore croitre et prospérer, je ne dis rien de tout cela, et j’admet même que l’on puisse être auto réguler, à la manière des lemmings, mais je refuse de prendre les effets de manches des économistes, des financiers, des politiques et autres pour des évangiles.
      C’est pas plus compliquer que cela.


    • perlseb 9 décembre 2009 18:05

      Merci pour cette réponse, mais encore une fois je ne partage pas cette opinion.

      « Tout ce qui devient inutile dans son écosystème, disparait »

      A quoi servent les moustiques ? Non, la vie n’a pas de sens ni d’utilité particulière. Vous pouvez chercher à donner un sens à votre vie en vous donnant des responsabilités, par exemple en faisant des enfants, mais la reproduction des choses ou des êtres ne leur donne pas plus de sens.

      Maintenant, quand on est là, et personne ne l’a choisi, autant en profiter le plus possible mais en nuisant le moins possible aux autres (de façon à ce que eux aussi puissent profiter). Et, les problèmes du monde, ce sont ces nuisances de personnes égoïstes et inconscientes.

      Pour revenir sur le sujet de l’article et du travail, disons simplement que si nous étions 1000 fois moins sur Terre, nous pourrions vivre de cueillette et de chasse (seul réel travail non débilitant qui nous prendrait maxi 1 ou 2 heures par jour) dans ce grand jardin que serait la Terre. Mais les peuplades qui vivaient de la sorte, sans avoir le travail comme objectif, ont dû subir les « nuisances » de peuples travailleur qui se sont reproduits pour dominer (et nuire, en fin de compte).

      Si l’on veut des loisirs autres que les besoins vitaux, bien sûr, il faut travailler pour, mais certainement pas autant que ce que nous faisons aujourd’hui. Dans notre société hyper-spécialisée, il y a un grand flou sur la valeur ajoutée de notre travail quotidien (disons que l’écart avec le salaire est souvent très important, le chômage aidant à tirer les salaires vers le bas).

      Bien sûr, le chômage est voulu par nos patrons. Alors, comme le temps partiel, c’est moins de misère, donc moins d’abus, il faut, en tant que patron, lutter contre et de toutes ses forces. Et temps partiel, ça ne veut pas forcément dire 32h ou 20h. Cela peut-être 5 mois sur 12. Ou 2 ans sur 5. Ne me dites pas que l’organisation du travail en entreprise empêche le temps partiel.


    • décurion 9 décembre 2009 19:40

      A qoui servent les moustiques ? Je vous avoue que je suis incapable de répondre à cela. Mais, est ce parce que nous sommes ignorants, et incapables d’apporter une réponse, que nous devons méconnaitre la question ? Ce n’est pas parce qu’une vie individuelle n’a aucun sens, que l’humanité n’a aucun rôle dans la saga terrestre.
      Pour revenir au sujet.
      L’aspect pratique du travail rémunéré est double. D’un coté, on gagne de l’argent, et de l’autre, on ne dépense pas d’argent (en principe) sur le lieu de travail. Augmenter, le temps de loisirs augmentera fatalement les dépenses même si c’est minime, et donc diminuer les horaires et les salaires, n’est pas une solution, mais un pis aller. La solution la meilleure, serait d’augmenter le salaire et de diminuer les horaires. L’idéal serait que les salariés diminuent leurs horaires au prorata de leur pouvoir d’achat, de façon libre et volontaire, avec ou sans conséquence sur le marché du travail. qui doit etre traité différemment. Je pense que la raison d’etre d’une société, se justifie par la somme des services qu’elle rend à l’ensemble de ses participants, qui ne peuvent etre que des individus de chair et de sang, et non des personnes morales.
      Je pense que nous ne sommes pas nés pour travailler, mais en attendant de pouvoir faire mieux, nous devons faire le nécessaire pour continuer.


    • perlseb 10 décembre 2009 17:46

      J’apprécie un peu mieux cette réponse plus nuancée sur le travail.

      Mais encore une fois, nos avis divergent sur les passe-temps. L’argent n’est absolument pas indispensable pour se distraire dans son temps libre. Je sais, pour en avoir connu un certain nombre, que beaucoup de parisiens raisonnent comme cela. Peut-être parce que la vie en ville dans un apart minuscule y incite fortement. Je vie à la campagne, maintenant, et faire une ballade à vélo ou du piano ne me coûte rien (activités que j’avais d’ailleurs déjà sur Paris).

      Pour le sens de la vie, la question est, en fait, religieuse et je suis athée sans croyance aucune excepté les lois physiques (oui, parce qu’il y a des athées qui croient en l’argent, en l’homme ou en l’humanité, un peu à la manière d’un dieu parfois).

      A supposer que l’humanité aie une destinée, le chômage généré dans notre système est un gâchis monumental pour cette destinée car il touche des gens qui pourraient travailler sur les technologies du futur (beaucoup de scientifiques sont au chômage) ou qui pourraient distraire les autres avec de l’art. Mais le très long terme et l’art sont rarement rentables dans notre système, alors si on n’en change pas, on aura toujours beaucoup de gâchis humain.

      Merci en tous cas pour cette discussion. C’est toujours plus intéressant avec quelqu’un qui a des opinions très différentes.


    • décurion 11 décembre 2009 17:19

      Votre réponse, m’avait échappé.
      Ma position sur le travail n’est pas nuancée, puisque le sujet débattu, était le temps de travail et les raisons d’intervenir sur ce temps. Sur ce point, mon opinion est égale qui se résume à : " On change pas une action (le chomage) en modifiant l’une des réactions (le temps de loisirs.
      Si nos avis divergent, c’est parce que nos expériences sont différentes.
      Si vos loisirs vous coutent peu, ce n’est que parce que vos dépenses se limitent à l’entretien de vos biens.
      Qu’en serait il si vous deviez acheté, remplacé , ces objets de grandes fabrications qui sont les seuls accessibles pour des bas revenus.
      Quand les besoins seront pourvus raisonnablement, par la propriété, par le durable, à ce moment là, il y aura un chomage naturel du à la diminution des demandes, il suffira de traiter ce chomage comme des jours fériés. Cela demande une préparation en amont qui ne peut pas passer par le partage de la misère.
      L’homme n’a jamais autant de génie, que lorsqu’il relève un défi, donc, même en gestation, les solutions existent.
      Et nous restons bloqué à ce niveau, le cerveau en sommeil.


    • perlseb 11 décembre 2009 18:30

      Quand les besoins seront pourvus raisonnablement, par la propriété, par le durable, à ce moment là, il y aura un chomage naturel du à la diminution des demandes

      Entièrement d’accord. Le seul problème, c’est qu’on y est déjà, à ce stade. Vous êtes peut-être jeune et vous avez donc peut-être besoin d’investir en ce moment. Mais si on regarde la majorité des français, plutôt âgés et ayant déjà le nécessaire, alors on est dans une logique de remplacement de ce qui est usé. La consommation est atone et restera atone.

      Bien sûr, il y a des gens qui n’ont pas tout et aimeraient bien avoir le nécessaire, mais ces gens sont souvent insolvables, sans emploi. Pour eux, le temps partiel des autres pourraient les rendre solvables. On n’augmente pas la consommation en donnant à ceux qui ont tout.

      En fait, je pense que l’emploi devrait être distribué par priorité. Avant d’autoriser les couples à travailler à 2 à temps plein, on devrait s’assurer que chaque foyer à un revenu. Mais la fraternité n’existe plus en France depuis longtemps (les gens confondent souvent fraternité et piston, qui est un comportement mafieux).


  • plancherDesVaches 8 décembre 2009 17:12

    Trés bon article. Comme vous l’habitude de le faire.

    Un petit texte tout à fait en rapport :
    "

    Le Sauvage poussa un profond soupir.

    - La population optima, dit Mustapha Menier, est sur le modèle de l’iceberg, — huit neuvièmes au-dessous de la ligne de flottaison, un neuvième au-dessus.

    - Et ils sont heureux, au-desous de la flottaison ?

    - Plus heureux qu’au-dessus. Plus heureux que vos amis que voici, par exemple. — II les désigna du doigt.

    - En dépit de ce travail affreux ?

    — Affreux ? ils ne le trouvent pas tel, eux. Au contaire, il leur plaît. Il est léger, il est d’une simplicité enfantine. Pas d’effort excessif de l’esprit ni des muscles, Sept heures et demie d’un travail léger, nullement épuisant, et ensuite la ration de soma, les sports, la coputation sans restriction, et le cinéma-sentant. Que pourraient-ils demander de plus ? Certes, ajouta-t-il, ils pourraient demander une journée de travail plus courte. Et, bien entendu, nous pourrions la leur donner. Techniquement, il serait parfaitement simple de réduire à trois ou quatre heures la journée de travail des castes inférieures. Mais en seraient-elles plus heureuses ; Non, nullement. L’expérience a été tentée, il y a plus d’un siècle et demi. Toute l’Irlande fut mise au régime de la journée de quatre heures. Quel en fut le résultat ? Des troubles et un accroissement considérable de la consommation de soma : voilà tout. Ces trois heures et demie de loisir supplémentaire furent si éloignées d’être une source de bonheur, que les gens se voyaient obligés de s’en évader en congé. Le Bureau des Inventions regorge de plans de dispositifs destinés à faire des économies de main-d’œuvre. Il y en a des milliers. — Mustapha Menier fit un geste large. — Et pourquoi ne les mettons-nous pas à exécution ? Pour le bien des travailleurs ; ce serait cruauté pure de leur infliger des loisirs excessifs. Il en est de même de l’agriculture. Nous pourrions fabriquer par synthèse la moindre parcelle de nos aliments, si nous le voulions. Mais nous ne le faisons pas. Nous préférons garder à la terre un tiers de la population. Pour leur propre bien, — parce qu’il faut plus longtemps pour obtenir des aliments à partir de la terre qu’à partir d’une usine. D’ailleurs, il nous faut songer à notre stabilité. Nous ne voulons pas changer. Tout changement est une menace pour la stabilité.

    Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes.

    Bien matériellement votre.


    • plancherDesVaches 8 décembre 2009 17:15

      Merci de rajouter « avez » entre « vous » et « l’habitude ».
      Je vais finir pour passer pour un carnassier à bouffer mes mots de la sorte....


    • perlseb 8 décembre 2009 18:00

      OK plancherDesVaches pour cet aspect « troubles publics » ou décadence pas la drogue« des gens inoccupés.

      Effectivement, il y a de nombreuses personnes qui, sans travail, ne savent plus quoi faire. Il faudra donc créer des métiers de plus en plus inutiles pour tous ces gens (ce que l’on fait d’ailleurs, ne nous y trompons pas : beaucoup de nos métiers sont totalement improductifs, mais à la différence du meilleur des mondes, dans notre monde, on cherche à stresser les gens même pour ces travaux inutiles). Je pense toutefois que l’art et le sport peuvent être un vivier d’activités pour occuper tous ces gens, plus que des emplois improductifs débilitants. Cela ajouterait cependant une concurrence dont les actuels »artistes« ou »sportifs" se passeraient bien !

      On doit quand même laisser le choix de moins travailler aux personnes autonomes qui, sans travail, s’occupent sans sombrer dans la drogue et sans nuire aux autres.


  • hengxi 8 décembre 2009 17:23

    "Or, il ne faut pas être un brillant économiste pour savoir que les progrès technologiques et que la main d’oeuvre des pays d’Asie, ne vont créer, à terme, dans les pays d’Europe, que des emplois de scientifiques ou de techniciens très spécialisés."

    Ce genre de discours est tenu de puis des décennies par nos politiques en jouant sur la méconnaissance de chiffres pourtant publics(l’INSEE)

    Le secteur du tertiaire en France représente 75 % des emplois et seuls 30 % des emplois délocalisés l’ont été en Asie, la majorité ayant été dispersés dans des pays à couts salariaux équivalents aux nôtres.

    Mais ChUUUUUUUUUUUUUT, il ne faut pas le dire, sinon la population va savoir que nos responsables politiques ne sont que politques.


  • Proudhon Proudhon 8 décembre 2009 17:53

    Moi je suis prêt à partager mon temps de travail, sans problème. Vu le ras le bol que j’ai en ce moment et je ne suis pas le seul d’ailleurs dans mon entreprise, ca me ferait des vacances.

    C’est une idée que j’ai eu depuis longtemps et qui est très sérieuse. Pourquoi ne pas être deux personnes sur un poste. On travaille 6 mois ou un an chacun à tour de rôle. Le reste du temps, chômage et repos. Du coup on partage et le travail et le chômage..
    C’est pas beau ça !


    • perlseb 8 décembre 2009 18:11

      Malheureusement très mal accepté par la hiérarchie... Manque de motivation, bla, bla, bla.

      Non, moi ce que l’ai fait, j’ai travaillé sans interruption à temps plein en gagnant correctement ma vie, et, maintenant, je ne travaille plus du tout.

      Oui, il y a un risque (si hyperinflation, j’ai peut-être arrêté de travailler trop tôt...). Peut-être faudra-t-il que je me remette au travail en ayant perdu toute expérience et en étant inemployable car trop âgé. Mais est-ce que les gens qui travaillent sans interruption n’ont pas non plus ce risque ? Alors autant profiter tant qu’on est vivant.

      En fait, le choix, quand on gagne correctement sa vie en France, c’est le suivant :
       - soit on dépense tout ce que l’on gagne considérant que « dépense » = « qualité de vie »
       - soit on met de côté (sans pour autant ressentir une quelconque forme de privation : je sais, je suis un peu différent du consommateur de base) et on se permet d’arrêter le travail par la suite.


    • Proudhon Proudhon 8 décembre 2009 18:34

      @perlseb
      Vous dites :
      « Malheureusement très mal accepté par la hiérarchie... Manque de motivation, bla, bla, bla »

      C’est vrai,mais cela prouve encore une fois que la hiérarchie n’a rien compris au film. La motivation s’en va au fil du temps et des problèmes récurents de toute sorte. Mais bon, expliquer le management àun manager, c’est perdu d’avance.


  • LibrAddict 8 décembre 2009 18:11

    Chaque siècle apporte une révolution dans la conception du monde du travail et ,que nous le voulions ou pas, celui-ci n’échappera pas à la règle.
    La plupart des emplois qui vont se créer ou la façon dont on va les exercer au cours du XXIème n’existait tout simplement pas au XX ème siècle ;et c’est ce défi d’adaptation que notre époque charnière doit relever. 
     Et pour ne pas y sacrifier d’une manière générale le domaine de l’humain à ce celui du financier (for the greater good,hum ?), cela va nécessiter une bonne dose d’inventivité dont je crains que nos « élites » actuelles soient totalement dépourvues -par frilosité ou manque de vues à long terme.Alors, si comme le dit décurion, « les solutions sont politiques », eh bien, espérons que ceux et celles qui les proposeront soient déjà nés !


  • jaja jaja 8 décembre 2009 18:25

    Et si on commençait à se battre pour interdire les licenciements... La réduction du temps de travail en découlerait automatiquement...


    • titi titi 9 décembre 2009 08:22

      ca a déjà été la cas en 81 avec l’« autorisation administrative de licenciement »

      Ne pouvant plus licencier, les entreprises n’ont plus embauché. Et le chomage a atteint des records.

      Vous en avez d’autres des bonnes idées d’il y a 25 ans ?


  • gnarf 8 décembre 2009 22:04

    Bla bla bla bla bla

    Aznar (1996-2004) a fait chuter durablement le chomage en Espagne, meme en plein dans l’explosion de la bulle internet.

    Zapatero l’a fait grimper avant meme la crise de 2008, meme en pleine periode de croissance.

    Zapatero est une calamite au niveau economique. Alors c’est quoi sa belle idee ?

    Chers compatriotes, j’ai completement detruit l’economie espagnole en 5 ans. Mais c’est comme-ca je n’ai pas l’intention de changer notre facon de gerer le pays. Donc il y aura de moins en moins de travail habituez vous.
    Vous pouvez meme vous repeter tous les matins devant la glace que votre chomage c’est pas notre faute, il est ineluctable. Voila, on va dire ca. C’est pas la faute des socialistes, c’est une calamite de la nature.
    Et non seulement c’est pas notre faute a nous les socialistes, mais en plus c’est nous les heros, because qu’on va vous aider a survivre a cette catastrophe naturelle. On va forcer ceux qui n’en ont du travail a le partager avec ceux qui n’en n’ont pas.

    Alors chers compatriotes compris ?
    Repetez apres moi. Zapatero c’est pas sa faute si on n’a plus de boulot, c’est la faute a pas de chance, la fatalite quoi.
    Mais heureusement qu’il est la Zapatero mon heros.


  • 65beve 65beve 8 décembre 2009 22:07

    Bonsoir,

    Merci à l’auteur pour cet article.

    Moi, je suis parti à la retraite à 60 ans en refusant de faire du rab.
    Une personne a été embauchée pour me remplacer.

    Qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous......

    Bonne nuit et viva espana !


  • fredoueil 8 décembre 2009 23:56

    cet article me réconforte car cela fait longtemps que je demande à mes élèves et étudiants de réfléchir à cette évolution qui fait sens plutôt que d’accabler des chômeurs épuisés par leur quête de plus en plus vaine.


  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 9 décembre 2009 01:19

    « Travailler moins pour faire travailler plus ».

    Entièrement d’accord. D’ailleurs il n’y a pas d’autre alternative crédible.


  • titi titi 9 décembre 2009 08:19

    Heu..

    L’Espagne c’est pas la pays où il y a 4, 5 ans le gouvernement naturalisait les étrangers à tour de bras et ouvrait ses frontières, et qui il y a un an proposait une prime au départ pour ces mêmes étrangers à peine débarqués ?
    Des gens qui gouvernent à long terme à n’en pas douter...

    Le partage du temps de travail est une utopie.
    Ce n’est appliquable que dans les grosses structures où la ressource est échangeable et sur des postes peu qualifiés.
    Ce n’est appliquable que si on accepte le temps partiels et le fait de combiner plusieurs jobs.
    Sauf que toutes les sociétés ne sont pas de grosses structures ; que le temps partiel et donc le salaire partiel personne n’en veut ; que le fait de combiner plusieurs jobs multiplie les couts fixes (déplacements, etc...)

    Dire que le patronat a saboté la loi de 35 heures est une hérésie. Cette loi s’est sabotée toute seule. D’ailleurs là où les 35 heures ont le moins fonctionné c’est justement dans l’administration qui ne répond pas à une logique de marché.
    C’est une loi qui n’a créé que des mécontents.


  • pseudo 9 décembre 2009 09:43

    En France et dans le monde il y a du travail pour toute l’humanité, mais c’est l’organisation du travail qui pose un problème dans nos sociétés. Car le travail est vu comme une charge financière et pas comme un gain. Il faut réinventer le financement de la masse salarial au niveau du pays et pas des entreprises. Imaginer un pays ou le travail est obligatoire, ou l’ANPE joue le rôle d’agence de placement. Un pays ou chaque Français peut percevoir un minimum de revenu 1000 €/mois le même pour tous avec des primes de performances verser par les sociétés privés selon les diplômes et motivations. La mutualisation des forces du travail permettraient d’augmenter le PIB et la croissance verte. 


    • titi titi 9 décembre 2009 10:49

      Je ne relève pas l’utopie mais simplement pour revenir sur la question des primes...

      Je pense que la France est le seul pays, où si un patron a le malheur d’accorder deux ans d’affilée une prime d’un montant sensiblement équivalent et sensiblement à la même date, il est tenu de versée cette prime les années suivantes.

      Moralité : pas de prime, pas d’emmerde...


    • pseudo 9 décembre 2009 14:44

      L’utopie s’est de préférer payer 5 millions de personnes au chômage cas travailler.

      Mais il ne faut pas être naïf pour croire quand résolvant le problème du chômage on résoudra tout les problèmes.

    • titi titi 10 décembre 2009 08:17

      Il n’empêche qu’à part sur des emplois peu qualifiés sur des grosses masses on ne peut pas faire d’arithmétique avec les ressources.

      Exemple :
      Une société qui emploie :
      1 secrétaire à 39h
      3 technicien à 39 h
      1 cadre à 39 h

      On passe à 35 heures. On « partage » au total 20h de travail... Ca fait 1/2 poste. Qui veut travailler 20h sachant qu’à ce quota d’heures ce n’est pas cumulable avec les assedics ?
      Quel profil choisir pour une poste qui va constituer en 4h de secrétariat, 12 h de technique et 4 h d’encadrement ?
      C’est insolvable. Sauf si l’activité globale de l’entreprise progresse pour « libérer » des temps complets.
      Or celà peut tout à fait se faire à 39h la différence étant qu’à 35h le seuil de déclenchement du temps plein se fera plus tot.

      Mais si il n’y pas accroissement de l’activité pour le cas de cette société, le 35h n’apporteront aucun emploi. Nada. 
      Et en attendant on a une secrétaire qui a toujours autant de travail et qui doit le faire en 35h...elle est pas contente parcequ’elle pensait rentrer plus tot le soir (c’est ca que lui avait dit Martine). Et un patron qu’est pas contant car les 4 heures sup il doit les payer majorées, ou alors renoncer à des marchés.

      Les 35h c’est une loi faite en application d’une idéologie datant des années 70, pour le tissus industriel des années 70.
      Les 35h ca aurait pu marcher chez Usinor Sacilor, chez Manufrance, et tous les grands groupes industriels que M.Mauroy et M.Delors ont faussoyés au début des années 80.


  • Le chien qui danse 9 décembre 2009 11:53

    De l’activité il y en à ou en aurait, le problème c’est le couplement de l’activité avec les revenus.

    Il y a quelques années, je refaisait une toiture dans un village pour une entreprise, les propriétaires de la maison était crédibles pour faire un emprunt (touriste en résidence secondaire) bon pour nous, du travail un salaire. A quelques rues plus loin un papy d’un certain âge était sur son toit pour remettre en place quelques tuiles pour éviter des fuites, il n’avait pas l’air bien assuré sur ses jambes et j’ai trouvé ça scandaleux, certainement qu’il n’avait pas les moyens de faire refaire son toit qui fuyait ( ou alors c’était un vieux pingre qui préférait prendre des risques plutôt que de payer, il y en à aussi).
    Bon, j’ai considéré qu’il ne devait pas avoir les moyens.
    J’ai eu l’occasion de faire de menus travaux dans bon nombre de maison de « paysans » et autres retraités et je peux vous dire que du travail il y en à dans ce domaine, rien que pour donner des conditions de vie décente, sans luxe.
    Mais sans doute ce papy n’ayant pas eu « l’intelligence » de gagner du fric, n’ayant pas été assez malin pour placer ses petites économies dans des placements juteux, n’a pas « mérité » d’être servi par la société pour qu’il ne pleuve plus dans son lit.
    Je suis allé le voir le soir et m’a assuré qu’il avait remédié son problème de fuites sur son toit pourri.

    Je ne pouvait pas refaire son toit, car pour cela il aurait fallu qu’il me paye, c’est normal, comme tout le monde le pense. Là ça m’a posé question et l’association travail/revenu à commencé à me sembler étrange. Je n’ai pas les moyens de faire une étude économique qui permettrais de répondre à ce qui est devenu de nos jours une incongruité, à mon sens, mais certainement que ça doit être faisable.
    Ce serait certes, une révolution des mentalités, mais ne serait-ce pas là un préalable à toutes recherches de solutions ?


  • MKL 9 décembre 2009 15:26

    Les 35h ne sont pas un bon exemple de RTT « intelligente »

    En France, 400 PME sont à 4 jours/semaine depuis 12 ans et s’en portent très bien (Mamie-Nova, Feury-Michon...petits commerces, auto-écoles, entreprises artisanales regroupées en réseau, labos de recherche, petites SSII informatiques... qui ont créé plus de 10000 emplois.

    - Pas de baisse de salaire jusqu’à 1500€nets/mois - 3% max au-delà
    - coût pour l’entreprise : 0
    - coût pour l’état (au niveau macro-économique) : 0 (étude CDC)
    - estimation de nombre d’emplois après généralisation : 1.6 millions (étude INSEE)

    Témoignage récent :
    Chef d’entreprise (services de comptabilité - 200 salariés) :
    « Les 33 Heures en 4 jours je les ai mises en place. 10 % d’embauche.
    Certains (nes) ont pris le lundi, d’autres le mercredi (pour les enfants) d’autres le vendredi. Les réunions du personnel (information, formation) se faisaient le Mardi ou le Jeudi. L’encadrement parfois, si nécessaire, se réunissait un autre jour.
    Certaines qui étaient en temps partiel ont sauté sur l’occasion pour prendre un temps plein avec le mercredi a la maison avec les enfants .
    Quelques rares (hommes) ont ralé car ils disaient s’ennuyer a la maison ......... Sans doute avaient ils du mal a supporter leur femme ........(là je suis moqueur, mais c’étaient les gens les plus « fermés », pas les plus dynamiques).
    Les salaires ont été bloqués 2 ans, mais avec les économies de frais de transport et de frais de garde des enfants la plupart des salariés s’y retrouvaient.
    Moins d’arrêts maladie (bon pour la sécu). Et même moins de frais de téléphone : 1/5 en moins ...
    Plus de productivité qui nous a fait gagner des parts de marché et améliorer les résultats et les salaires (2/3 des salariés syndiqués, cela motive un patron pour discuter).
    Les discussions étaient parfois dures, mais franches et cela finissait toujours par un pot. Je savais que quand il y avait accord, cela suivait derrière.
    Alors je ne comprends pas ceux qui sont contre la semaine de 4 jours par principe.
    Je comprends ceux qui restent dubitatifs, car il faut l’avoir vécu pour comprendre.
    Je rajoute que l’on a écarté la semaine de 4 jours et demi car cela imposait des frais de déplacement correspondant a ceux d’une semaine de 5 jours, et cela aux dépens des salariés et aussi rendait plus difficile l’organisation de la vie de famille.
    De plus chacun (e) pouvait rallonger (un peu) certaines journées de travail et raccourcir d’autres. De même si l’employé souhaitait pour des raisons d’organisation du boulôt (impératifs de date), travailler 5 jours une semaine par mois (exceptionnellement 2), il le pouvait, et il récupérait ensuite bien sur, et cela lui permettait de faire face a des imprévus tant au boulot qu’à la maison. Il y avait bien sur des limites, suivant les saisons, les réunions de travail communes, mais le calendrier était prévu longtemps a l’avance, au mini 2 mois. »

    La loi sur la S4J votée en juin 1996 a été malheureusement abrogée par les 35h, avec le « succès » que l’on sait...

    Plus d’infos :
    http://www.nouvellegauche.fr/vaincre-chomage/
    http://www.nouvellegauche.fr/limpact-macroeconomique/

    Si vous êtes convaincus par le prinicpe, rejoignez-nous !


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