lundi 29 avril 2013 - par Jean-Paul Foscarvel

Europe : la suppression des droits

L'Europe prétend être démocratique et défendre les droits des citoyens.

Mais les derniers événements nous montrent plutôt l'inverse : progressivement, chaque jour, nos droits sont en réalité attaqués, et ce dans plusieurs pays.

La crise de la dette aidant, notre espace de liberté, sous couvert du libéralisme, est sans cesse attaqué. Jusqu'où les citoyens accepteront-ils de perdre leurs droits ?

 

Faisons ici un bilan des faits. La liste bien entendu n'est pas exhaustive.

Niveau européen

A ce niveau, les attaques concernent les pays eux-mêmes :

  • le droit d'avoir son propre budget, d'être autonome, et de soumettre l'approbation aux représentants des citoyens des États
  • Droit à refuser démocratiquement un traité (comme en France et en Irlande avec le traité européen)
  • Suprématie de la commission sur les autres instances, y compris le parlement.
  • Non élection des principaux décideurs (les commissaires)

France

Les attaques concernent plusieurs types de droits :

  • le droit du travail, qui par l'intermédiaire de l'ANI, se voit restreint par la possibilité d'accords lui dérogeant de façon significative. Le chantage à la fermeture constituera désormais le levier pour l'abolition du droit du travail, entreprise par entreprise, ou branche par branche.
  • le droit à la retraite, toujours attaqué par l'allongement continu des cotisations, l'allongement de l'âge légal, législature après législature.
  • les droits des agriculteurs peu à peu déniés par l'interdiction de semences propres, les soumettant aux consortium internationaux (type Monsanto).
  • Les droits des automobilistes, soumis à des réglementations toujours plus tatillonnes, qui de surcroîts déresponsabilisent les conducteurs.
  • le droit de l'habitant par l'imposition de détecteurs obligatoires, premier pas à l'intrusion de la réglementation dans la vie privée.

Chypre

La création d'une ponction sur les dépôts est une atteinte au droit d'avoir des économies et d'en faire ce que l'on désire. C'est une atteinte directe au droit de propriété.

Grèce

De nombreuses attaquent contre le droits des citoyens se sont fait jour :

  • Attaques contre des droits des travailleurs à manifester
  • Destruction du système de santé, et atteinte au droit à la santé
  • Projet d'envoyer en prison des citoyens pour non paiement des taxes
  • Par l'effondrement du système, c'est la pérennité des droits de l'homme qui est en question.

Espagne

En Espagne aussi, les droits des citoyens sont attaqués.

  • le droit de manifester, par l'imposition d'une amende d'au moins 300 euros pour les participants aux manifestations
  • le droit à la retraite, toujours attaqué par l'allongement continu de l'âge légal, passant bientôt de 67 à 70 ans, selon certains projets gouvernementaux.
  • droit à la santé par la suppression progressive du secteur public.

 

Ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres, mais désormais, associer le terme de démocratie à l'Europe est une usurpation, un mythe, qui reflète de moins en moins une réalité qui échappe aux citoyens.



8 réactions


  • Uncommon Uncommon 29 avril 2013 11:41

    N’oublie pas d’ajouter le lavage de cerveau en cours depuis 30 ans qui fait qu’il est impossible de critiquer l’union européenne alors que pas une personne sur 20 ne sait comment elle fonctionne (par exemple faire la différence de rôles entre la commission et le parlement).

    De toute façon si ça continue ainsi, le risque de guerre civile en Grèce, et sa propagation par effet rebond à d’autres pays européens ne saurait tarder et sonner le glas de cette tour de Babel. Et si l’OTAN intervient le message sera clair pour tous.


  • leypanou 29 avril 2013 12:05

    Ce qui se met en place à petits pas dans l’UE est un totalitarisme tranquille (cf le livre d’AC Robert du Monde Diplomatique) et ce qui s’est passé en Grèce et en Italie en est le prélude.


    • taktak 29 avril 2013 15:08

      Vous avez bien raison. Et se contenter de contester timidement le gouvernement et les instituions nationales ne suffit pas, puisque le vrai pouvoir est à Bruxelles, bien gardé dans les mains des marchés par des instituions faites pour cela.
      j’ai proposé un article à la modération sur ce sujet, interpellant les progressistes qui vont manifester je l’espère nombreux le 5 mai prochain, dommage qu’il ne passe pas.
      http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=134946


  • Aldous Aldous 29 avril 2013 13:32

    La democratie ne fait pas partie du programme de l’UE.


    Il n’y a ni separation des pouvoirs, ni trensparence du processus legislatif.

    Qui a entendu parler de l’institution qui concocte les directives europeennes, le COREPER ?


  • Bur K Bur K 29 avril 2013 18:00

    On se demande qui se souvient encore de ce qu’est une démocratie... 

    Pas plus en France qu’en Europe.

    Démocratie (la vraie)

    Le minimum serait que les élus puissent être destitués par les citoyens autrement que par la violence. Là, ils nous demandent de signer des chèques en blanc irrévocables sur toute la durée de leur mandat. Moi je ne signe plus.

    J’en ai recensé une douzaine d’oxymores, et aucun ne répond à la définition étymologique d’une démocratie. Autant de détournement du langage pour désigner une pseudo-démocratie, démontrant les tromperies auxquelles se sont livrés les oligarques au pouvoir pour maintenir les peuples dans la soumission. 

    Et bientôt la démocratie de la tyrannie mondiale. Nous serons tous résumés à un code-barre, vidé de notre substance humaine originelle.

  • NicolasDelaby 29 avril 2013 20:50

    LET ME VOTE est une initiative qui a pour objet de réduire le déficit démocratique en donnant à tout Européen résidant dans un autre pays européen le droit de voter non seulement aux élections municipales et européennes mais aussi aux élections régionales et nationales de son pays de résidence.

    Aidez nous : Signez notre ICE http://www.letmevote.eu


  • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 29 avril 2013 21:06

    Je me rends compte que j’ai oublié de nombreux autres aspects. Il serait hélas fastidieux d’être exhaustif.

    Mais les campagnes de chantage institutionnel contre Syriza en Grèce, Beppe Grillo en Italie, le mouvement des indignés en Espagne ou Mélanchon en France sont bien des atteintes à la démocratie, empêchant le citoyen de s’exprimer librement, et s’il le fait malgré tout, lui promettant le chaos.

    Lorsqu’ils ne peuvent plus convaincre, alors ils essaient de faire peur.

    Sauf que le chaos, nous l’avons déjà, et que la peur agit un temps, mais peut se révéler fatale lorsqu’elle est dépassée. Elle change alors de camp.


  • Hireche 22 mai 2013 12:40

    Autres exemples :
    - Mario Monti en Italie élu par personne qui est devenu premier ministre
    - Papandreou en Grèce qui a été dégagé car il avait « osé » proposer un référendum, tout le beau monde criait au scandale (c’est maintenant un scandale de demander l’avis du peuple !)
    - L’armée de trolls payée par l’Union Européenne pour contrer les eurosceptiques sur le net
    - La mise en place en ce moment d’une loi sur le braquage des épargnants (ce qui montre que Chypre a été un laboratoire)
    - etc ...


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