lundi 13 septembre 2010 - par reclus

Faire campagne en Suède

Le 19 septembre prochain, les citoyens suédois seront appelés à voter pour les élections législatives, régionales et municipales. À l´issue du scrutin, le ou les partis gagnants confieront au candidat principal la tâche de former un gouvernement. Les citoyens suédois peuvent voter par correspondance, par internet ou se présenter le jour même du scrutin. Ceux qui auront voté avant le jour du scrutin (förtidsrösta) peuvent se rétracter et corriger leur vote le jour même du scrutin. Dans toutes les communes, un certain nombre de cabanes en bois ont été installées où les citoyens rencontrent les militants pour évoquer les thématiques de l´élection. Des discours sont prononcés dans la rue avec une impression de vie démocratique animée. L´harmonisation du calendrier électoral permet de dégager une dynamique politique globale.

 La campagne électorale a été d´une certaine manière polarisée autour de la personnalité des premiers ministrables, à savoir Fredrik Reinfeldt (alliance des partis bourgeois) et Mona Sahlin (social-démocrate et à la tête de la coalition rouge-verte). C´est la première fois que les sociaux-démocrates et les ex-communistes s´allient. Les sondages ont évolué considérablement depuis avril dernier : alors qu´ils donnaient à l´époque un léger avantage à la coalition rouge-verte, c´est l´alliance bourgeoise qui semble bénéficier d´un soutien plus prononcé. Le résultat est incertain et tout laisse penser que nous n´aurons pas de majorité nette le lendemain des élections, rappelant l´Allemagne, l´Italie et plus récemment l´Angleterre. Les sociaux-démocrates se sont effondrés dans les sondages, en raison d´un manque de crédibilité de Mona Sahlin dans l´opinion et de la méfiance d´une certaine partie de l´électorat vis-à-vis des ex-communistes (Vänsterpartiet, Parti de la Gauche). Les Verts ont en revanche gagné énormément de sympathie, d´une part en raison de la personnalité de Maria Wetterstrand (qui est, aux côtés de Peter Eriksson, le porte-parole des Verts) et du programme du parti écologiste. L´Université d´été des partis politiques qui s´est tenue à Almedalen (île de Gotland) a accentué cette situation. L´alliance bourgeoise et la coalition rouge-verte ont alors fait des promesses électorales en direction des retraités, des étudiants et des chômeurs.

Du point de vue des thèmes abordés, l´alliance bourgeoise souhaite continuer sa politique de baisse des impôts (35 milliards de couronnes suédoises soit environ un paquet de 4 milliards d´euros) tandis que la coalition rouge-verte privilégie la stabilité de l´État-Providence (soutien aux familles avec l´augmentation des congés parentaux, amélioration de la condition étudiante). La taxe sur la propriété sera augmentée en cas de victoire de la coalition rouge-verte. La politique étrangère différencie également les deux blocs puisque l´alliance bourgeoise souhaite un renforcement du contingent suédois en Afghanistan tandis que la coalition rouge-verte choisit un retrait progressif des troupes suédoises en Afghanistan. La coalition rouge-verte privilégie le soutien à l´habitat écologique avec une réduction de 30% des dépenses énergétiques pour les ménages ayant opté pour les énergies renouvelables. L´alliance bourgeoise souhaite assurer l´indépendance énergétique via le soutien aux 12 centrales nucléaires présentes sur le territoire suédois. Le débat scolaire ne révèle pas un clivage très prononcé contrairement à ce qui avait été prédit il y a une année. Les deux blocs sont favorables à l´introduction de notes plus tôt dans le cursus scolaire (en sixième pour l´alliance bourgeoise et en cinquième pour la coalition rouge-verte).

 Le résultat des élections sera déterminant pour les sociaux-démocrates : un revers électoral sonnerait la fin de la stabilité social-démocrate en Suède et serait la conséquence d´une mutation profonde du pays qui avait reposé sur l´équation État-providence et dialogue social constructif. L´extrême-droite peut arriver aux portes du Parlement, mais restera marginale. En revanche, au niveau local, elle peut améliorer ses scores dans le sud de la Suède où certaines communes avaient au début de l´année défié la loi suédoise en refusant d´accueillir des enfants réfugiés.


3 réactions


  • docdory docdory 13 septembre 2010 22:48

    @ reclus

    Vous concluez votre article en affirmant , je vous cite : « L´extrême-droite peut arriver aux portes du Parlement, mais restera marginale. En revanche, au niveau local, elle peut améliorer ses scores dans le sud de la Suède où certaines communes avaient au début de l´année défié la loi suédoise en refusant d´accueillir des enfants réfugiés. »
    Vous oubliez de dire l’essentiel :
    1°) Ce n’est pas parce que certains courants politiques sont contre l’islamisation d’une partie de la Suède qu’ils sont d’extrême droite. Lutter contre l’expansion de l’islam, c’est lutter pour la liberté, cela n’a donc rien à voir avec l’extrême droite.
    2°) Pourquoi certaines communes défient elles la loi suédoise ? C’est qu’elles ne veulent surtout pas se retrouver dans la même situation que Malmö , ville tellement islamisée et tellement dégradée par l’islam que la loi suédoise n’a plus aucune chance d’y être appliquée !

  • sophie 17 septembre 2010 19:48

    Je vous souhaite bon courage, la Suéde c’est tres special comme pays de seulement 2 millions d’habitants plus 3 millions de cerfs.....


    • Shaytan666 Shaytan666 17 septembre 2010 19:53

      2 000 000 d’habitants en Suède smiley moi, je dirais plutôt un peu plus de 9 200 000. Quant aux cerfs, là je dirais plutôt rennes.


Réagir