mercredi 29 août 2018 - par Martin de Wallon

Italie, peut-elle quitter la zone euro ?

Troisième puissance économique de l’UE, l’un des pays fondateurs de la zone euro et pour l’instant le chaînon le plus faible dans la stabilité financière et par conséquent, sociale et démographique de l’Europe.

Des économistes notent qu’une crise profonde peut éclater en Italie et s’étendre en Europe pendant les deux années suivantes, surtout après la démission en 2019 du Président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, qui fait tout pour alléger les obligations italiennes. Si son successeur était allemand, par exemple, l’Italie n’obtiendrait plus des crédits facilement. Sa dette, qui en 2018 se monte à 2 trillions 260 milliards euros (133 % de son PIB), effondrait tout le système financier en cas d’augmentation des taux par la BCE.

Les facteurs les plus défavorables qui empêchent l’économie italienne à se développer sont les difficultés structurelles et l’absence des réformes nécessaires ainsi que la déficience institutionnelle de la zone euro. La première série de facteurs relève d’une incapacité des entreprises à s’adapter au marché global, celles-ci représentant le « capitalisme familiale » et souffrant d’un sous-investissement de la part de l’État. Cela provoque une stagnation ou les pertes des entreprises, une faible productivité et des taux de crédit sous-évalué. Il faut ajouter le vieillissement démographique et l’absence de la méritocratie.

Concernant deuxième facteur, on peut constater que l’économie italienne a beaucoup souffert de la déficience institutionnelle européenne. L’absence de fédéralisme au niveau des variation de revenu augmente la différence de PIB entre les pays d’UE. La seconde conséquence est l’absence de mutualisation de la dette entre les pays. Chaque pays doit donc résoudre ses problèmes financiers seul mais suivant les règles imposées par Bruxelles. La transition vers l’euro peut être vu comme une troisième conséquence. Une monnaie forte ne permet pas de faire des manipulations monétaires (ce qui était possible avec la lire), ni de soutenir la compétitivité des entreprises italiennes ou d’augmenter le déficit pour sauver les banques problématiques.

Tout cela pousse les Italiens vers les populistes eurosceptiques qui se sont installés récemment au pouvoir et qui cherchent à s’éloigner de l’UE et même à la quitter si Bruxelles ne se plie aux exigences de Rome : l’annulation de la dette italienne, le relèvement du niveau de la dette publique et du déficit budgétaire, la révision de la politique migratoire.

Mais est-ce que ces menaces sont bien réalisables ?

Peu probable pour l’instant, même si le nouveau gouvernement voudrait vraiment y parvenir, car il devra tenir ses obligations devant la BCE et la pression du côté de l’UE sera forte. En même temps, l’Italie n’a pas la capacité financière comme la Grande-Bretagne, par exemple, et ne pourra pas surmonter les turbulences économique toute seule. Elle l’a reconnu à travers la déclaration de son ministre de l’Economie, Giovanni Tia.

L’Union Européenne, de son côté doit montrer sa capacité, ou plutôt sa volonté, à tendre la main à son allié et donc prendre en compte les nouvelles aspirations et faire des propositions pour résoudre et éviter des crises similaires dans le futur.



7 réactions


  • Roosevelt_vs_Keynes 29 août 2018 13:27
    Politiquement, elle l’a déjà quitté



  • Sozenz 29 août 2018 15:08
    L’Union Européenne, de son côté doit montrer sa capacité, ou plutôt sa volonté, à tendre la main à son allié et donc prendre en compte les nouvelles aspirations et faire des propositions pour résoudre et éviter des crises similaires dans le futur.

    quoi ?

    l UE fournit juste les somnifères .

    • Alren Alren 29 août 2018 15:55
      @Sozenz

      "L’Union Européenne, de son côté doit montrer sa capacité, ou plutôt sa volonté, à tendre la main à son allié« 

      L’UE n’ jamais »tendu la main« à un de ses membres !!! C’est même tout le contraire avec les pays du »Club Méditerranée« , Grèce, Italie, Espagne, Portugal et même France !

      D’autant plus que l’Allemagne de Merkel croit, à tort ou à raison, qu’elle peut se passer de l’Europe, au moins de ces États »du sud", (sauf la France peut-être) surtout s’ils se donnent des gouvernements anti-Système.

  • Oceane 29 août 2018 23:38

    Faites un tour chez « 28mn » de ce soir. Des gens complètement hors-réalité pour qui tous ceux qui ne pensent pas comme eux sont des « populistes ». Peut-être attendent-ils des ratonnades à grande échelle en Italie et en Europe, des meurtres quotidiens de « basanés » pour se réveiller...enfin.


  • cyborg 30 août 2018 10:52

     
    2ème puissance industrielle de l’Europe
     
    Quand on est pas un gôôôcho pute des banques, la dette on la rembourse comme ça.
     
    Un état qui n’est un nain gôôôcho gland remplacé bat monnaie.


  • zygzornifle zygzornifle 30 août 2018 11:55

    Vivement, 


    nous on ne peut pas car Macron dirige en main de maître son troupeau de mougeons 

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