lundi 19 mars 2012 - par Paul ORIOL

L’Europe vilipendée

Les déclarations contradictoires de Sarkozy, souvent relevés, masquent une constante dans les décisions. Mais les déclarations sont pour la vitrine, les décisions pour les commanditaires. Cette fois, le prétexte européen !

A Villepinte, Nicolas Sarkozy, tout en se disant très favorable à l'Europe, a fait un discours nationaliste et s'en est pris à l'Union européenne. On ne peut imaginer Angela Merkel faisant un tel discours sans faire éclater l'Union européenne. Mais, avec des discours différent, ils font une politique au service des couches sociales les plus favorisées, politique qui est en train de réveiller les réflexes nationalistes dans toute l'UE.

"Il fallait sauver l’euro et sauver l’Europe... Nous l’avons fait... Maintenant... changer l'Europe..."

Dans les faits, Nicolas Sarkozy s'en est pris essentiellement à l'immigration ! Ce n'est une nouveauté ni au niveau national, ni au niveau européen. "On ne peut pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux. Les décisions d’entrée sur notre territoire doivent être l’expression d’une volonté politique décidée par la souveraineté nationale."Alors qu'il vient de signer un traité qui met le budget national sous le contrôle de cette commission, aux technocrates et aux tribunaux !

Et notre Européen qui veut corseter toute politique européenne par des traités, a lancé un ultimatum contre un traité qu'il promet de ne pas respecter éventuellement : "Mais si je devais constater que dans les douze mois qui viennent, il n’y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu’à ce que les négociations aient abouti".

Ultimatum ou simulacre d'ultimatum ? La déclaration est à usage interne car la révision du traité est déjà commencée à Bruxelles et ne semble pas intéresser particulièrement le gouvernement français : à la dernière réunion des ministres de l'intérieur sur la question, (le 08/03/12), le ministre français était absent !

Bien entendu, en Europe, cela ne peut que renforcer lanotion "d'arrogance française" alors qu'il ne s'agit que des rodomontades d'un "matamore" en manque de voix pour sa réélection, qui flatte les sentiments xénophobes et participe à la légitimation des idées d'extrême droite : en France et en Europe



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