samedi 12 novembre 2011 - par ABCD

L’Islande : Après la crise, le beau temps

S'il fallait rappeler les origines de l'islande, on dirait que c'est autour des années 930, que les premiers colons norvégiens s'installent en Islande. On pourrait également ajouter que c'est à partir de cette date, qu'ils s'organisent en un embryon d'état dirigé par une assemblée parlementaire, l'althing.

Cette institution est donc en quelque sorte le plus vieux parlement national encore en place. De ce fait beaucoup considèrent l'Islande comme la plus ancienne démocratie.

Les islandais et les islandaises en sont très fiers, mais ne dépoussièrent pas ce vieux trophée laissant l'île dormir pendant que les années défilent et que le monde dans sa partie émergée se modernise.

Si vous vous promeniez en 1943 dans les rues de Reykjavik vous auriez probablement eu l'impression d'avoir fait un bon de mille ans en arrière. Dans une ambiance très médiévale les observateurs que vous êtes auraient pu mettre en évidence une économie de subsistance complètement refermée sur elle même, une langue qui n'a pas évolué depuis ses origines, un commerce intérieur qui se fait majoritairement par cabotage, ... j'en passe et des meilleurs.

Et pourtant au lendemain de la seconde guerre mondiale, là où une partie de l'Europe se voit ravagée par les combats armés, l'Islande paradoxalement y trouve un formidable moyen de se développer. En entrant dans l'OTAN, elle profite d'une nouvelle colonisation, cette fois américaine. Cette deuxiéme colonisation, est une rampe de lancement pour l'île qui y voit l'occasion de moderniser ses structures et ainsi sortir de son archaïsme.

Le temps passant, à la veille du tsunami économique qui ravage encore, et plus que jamais l'Europe, l'Islande apparaît comme l'un des pays les plus prospère du monde, bien en avance sur l'élite américaine et européenne. Ne nous y trompons pas, L'Islande reste une petite ile perdue entre le Groenland et la Norvège, qui n'a pas et n'aura probablement jamais un poids réellement important sur la scène internationale. Mais la volonté de modernisation, et l'effort national fait à partir des années 1950 a porté ses fruits. De ce fait si on parle de conditions de vie, de tolérance, de loi sociale, de féminisme, d'écologie ... L'ultima thulé s'inscrit largement dans le cercle scandinave si souvent cité et, où il fait si bon vivre. A l'échelle internationale l'Islande était devenue un exemple pour le monde entier dans bien des domaines.

Quelques exemples impartialement choisis permettent de s'en rendre compte : premier pays à autoriser le droit de vote aux femmes, premier chef de gouvernement homosexuel, pays souvent couronné comme étant le plus sûr du monde, 100% d'alphabétisation ...

Mais voilà, les intrigues financières d'une poignée d'hommes, d'entreprises, de nations ont plongé le monde dans un chaos économique, provoquant la faillite des banques pour une majoritée européenne, mais surtout et c'est ce que l'on oublie malheureusement trop souvent, la colère justifiée des peuples, premieres victimes touchées la crise.

L'Islande du premier ministre Geir Haarde, et les tristement célèbres banques landsbanki, glitnir, kaupting on joué le jeu d'un capitalisme ultra libéral et ont par conséquent amené le pays au gibet lorsque la crise a pointé le bout de son nez, faisant de l'Islande le premier pays à déclarer faillite.

Mais le pays a su relever la tête et c'est bien là l'interêt de se pencher sur son cas. Les manifestations populaires ont mis un terme au mandat du premier ministre, et ont stoppé le remboursement de la dette suite à un referendum. Avec l'appui et le consentement de la population, le gouvernement de Johanna Sigurdsdottir a élaboré un plan de relance économique rapide qui aujourd'hui porte ses fruits.

Le bilan est donc positif, 3 ans aprés la faillite, l'islande se porte encore une fois comme un exemple pour le monde. L'exemple d'un pays qui a su se relever, à l'heure où d'autres cherchent encore la solution miracle. Le visage islandais reste cependant balafré des cicatrices de la crise. Le plan montre aujourd'hui quelques faiblesses, et laisse comprendre qu'il faudra persevérer dans ses efforts pour sortir de la tutelle du FMI.

Malheureusement la solution islandaise n'est nullement transposable à des pays comme la Gréce ou l'Italie, cependant à l'heure où les médias nous offrent un panorama pessimiste et sans réelle perspective de sortie, il est réconfortant de s'attarder sur le cas islandais. Comble du paradoxe encore une fois pour le pays de glace qui nous apparaît comme un petit rayon de soleil.



41 réactions


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 12 novembre 2011 10:03

    Le prix Nobel d’économie Paul Krugman ne tarit pas d’éloges sur la façon dont l’Islande a réagi à la crise (profiter de son indépendance monétaire, laisser les banques faire faillite, refuser de faire payer les contribuablesà la place des banques) :





  • miha 12 novembre 2011 11:03

    Ils n’ont pas fait que ça, les Islandais.

    Ils ont ré-écrit leur constitution (et ce sont des citoyens qui l’ont fait, pas des politiciens au pouvoir), ils ont traduit leur ancien chef de gouvernement en justice, ils sont en train de faire mener une enquête pour déterminer les culpabilités des banques (d’ailleurs, Eva Joly participe à cette enquête en tant que juge d’instruction)

    Mais ça... rien dans nos médias... faudrait pas nous donner des (bonnes) idées.


  • dreamsandmoods dreamsandmoods 12 novembre 2011 12:11

    Je partage entièrement votre avis lorsque vous dites qu’il faut s’attarder sur le cas islandais.

    Le 4 octobre, j’écrivais le même genre de billet sur le banques et l’exemple islandais. http://dreamsandmoods.blogspot.com/2011/10/les-banques-et-lexemple-islandais.html


    • bigglop bigglop 12 novembre 2011 17:54

      Bonjour à tous,

      Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien.

      Edmund Burke

      Le plus urgent, aujourd’hui, est de mettre en échec l’application du Mécanisme Européen de Stabilité qui est soutenu par les membres Bilderberg, CFR, Trilatérale.

      Etes-vous au courant des « manipulations » de la Commission Européenne, du Conseil Européen pour adopter ce fameux MES :

      Afin de résoudre le problème du fondement juridique, le gouvernement allemand indiqua qu’un amendement au traité serait nécessaire. Cependant, après la ratification difficile du traité de Lisbonne, certains États et hommes d’État se sont opposés à une modification du traité, notamment le gouvernement britannique qui s’opposait à des changements affectant le Royaume-Uni. C’est finalement avec le soutien du président français que l’Allemagne obtint l’aval du Conseil européen d’octobre 2010.

      La proposition allemande demandait une modification minimale visant à renforcer les sanctions et à créer un mécanisme permanent de sauvetage. Cette modification minimale ne répondant toutefois pas à l’exigence allemande de sanctionner les manquements des États par la suspension du droit de vote. En effet, une telle exigence nécessiterait une modification plus importante du traité.

      Le 16 décembre 2010, le Conseil européen trouva un accord pour un amendement de deux lignes au traité, ce qui permet d’éviter la tenue de référendums. En effet, le Président du Conseil Européen, Herman Von Rompuy a prévu d’examiner les changements à travers la procédure de révision simplifiée (article 48 TFUE). La modification change simplement le Traité sur le fonctionnement européen pour permettre l’instauration d’un mécanisme permanent.

      Plusieurs actions sont possibles :

      - mettre en place une pétition française et/ou européenne avec le concours de personnalités comme Paul Jorion, Frédéric Lordon, Thomas Piketty ; etc...

      - faire un mailing auprès des décideurs français, européens, des médias....

      - contacter nos députés, sénateurs leur demandant de voter contre les modifications réglementaires pour la création du MES et devant être présentées devant les assemblées avant le 31 décembre 2011. La création du MES pourrait être effective avant les présidentielles

      - exiger la tenue d’un référendum européen début 2012 sur le MES.

      Je suis un internaute lambda (handicapé), sans réseau, qui vous vous propose ce défi, plus passionnant, plus efficace que de faire des articles, des commentaires et être « indignés » derrière vos écrans et claviers

      ALLEZ, C’EST LE MOMENT DE VOUS ENGAGER

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/05/13/bilderb erg-la-trilaterale-et-le-monde-iv.html

      http://www.courtfool.info/fr_MES_le...

      http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2...

      http://europa.eu/rapid/pressRelease...


    • Catherine Segurane Catherine Segurane 12 novembre 2011 21:39

      @ Bigglop


      On fait tout ce qu’on peut.

      Et ça marche.

      Par exemple, les articles sur le cas islandais font toujours un tabac.

  • tchoo 12 novembre 2011 12:42

    pouvez-vous nous préciser ce qui n’est pas exactement transposable ?


  • vatnajokull 12 novembre 2011 13:23

    Ce n’est pas transposable, deja parceque l’Islande n’est pas dans l’UE et ne dépend pas de l’Euro.
    De plus le climat social en Islande est loin d’etre le même que en Gréce, les islandais font tellement rarement la greve que la symbolique est beaucoup plus forte.
    Sur un plan purement économique, je vous renvoi à cet article : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/lecons-de-la-crise-islandaise-laisser-les-banques-faire-faillite-07-11-2011-1707113.php.


  • Le taulier Le taulier 12 novembre 2011 13:39

    20% de baisse de salaire généralisé et faillite pour des nombreux entrepreneurs et petits commerçants.

    Est-ce que tout les gauchistes qui applaudissent à ce poste approuveraient de telles mesures en France ?

    Par ailleurs l’histoire des banques islandaises en faillite n’est pas terminée et l’Islande va surement perdre a la Haye contre le Royaume-Uni et les Pays-Bas qui lui réclament le remboursermenet des avoirs de s clients des banques en faillite (cf Référendum en Islande : Le retour)


    • diogene 12 novembre 2011 14:11

      Bon, quel va être le % de baisse réel de salaire en france ? et le nombre de faillites ?

      Ne voir qu’un coté de la médaille, c’est votre habitude ?

      Pour mémoire, pouvez-vous nous dire quel est le % de baisse de salaire en grèce, qui pourtant, a accepté le diktat bruxellois ?
      Allez, je vous laisse manger votre soupe froide.


    • docdory docdory 12 novembre 2011 14:40

      @ Le Taulier

      Il ne serrait pas difficile pour les islandais, dans ce cas, de faire un référendum pour déclarer nulle et non avenue toute décision prise par La Haye qui serait contraire au suffrage populaire islandais !

    • Vipère Vipère 12 novembre 2011 15:01

      Il n’est pas impossible que l’Islande perde et soit dans l’obligation de rembourser ses créanciers ( banques anglaises et nérlandaises) dans l’hypothèse d’une condamation par la Cour Internationale de la Haye.


      Cependant, la procédure peut durer 5 à 10 ans et l’Islande n’a rien à perdre à « jouer la montre » !!!

      Qui sait si dans 10 ans, le pays ne redeviendrait pas solvable et soit alors en mesure de rembourser les banques ?

      Alors que si elle avait persévéré dans la spirale infernale du crédit révolving, comme les pays du club Med, dont la France, elle n’aurait eu aucune perspective de faire redémarer son économie !!! 

      La France a chois un énième plan de rigueur dans l’urgence qui ressemble à du bricolage fait par des amateurs. 


       


    • Catherine Segurane Catherine Segurane 12 novembre 2011 16:01

      @ Le Taulier


      Tu n’es pas à jour.

      Il n’y a pas lieu de saisir quelque tribunal que ce soit, puisque les investisseurs étrangers sont en voie de remboursement, MAIS PAS PAR LE CONTRIBUABLE ISLANDAIS ; il seront remboursé sur les dépouilles des banques faillies :



    • Croa Croa 13 novembre 2011 00:42

      L’Islande est-elle indépendante ? Tout est là, les pays de l’Union Européenne ne le sont pas mais à priori l’Islande si ! En conséquence de quoi ses décisions sont souveraines et se foutent pas mal de La Haye qui ne peut donc que prononcer des jugements théoriques. Ceci dit les gagnants pourront toujours prendre des mesures de « rétorsions » pour lesquelles un jugement ne serait même pas nécessaire... Ils peuvent aussi lui déclarer la guerre ! Mais comme tout ça n’est pas raisonnable il ne se passera rien, CQFD !


  • Vipère Vipère 12 novembre 2011 14:30

    Le taulier

    20 % de baisse généralisée pour les artisans et commerçant, si tant est que ce chiffre soit réel et confirmé, n’est pas la mort du petit cheval !!!

    Pourquoi ?
     
    Il leurs reste encore 80 % de leur chiffre d’affaire !!! et donc j’approuve sans réserve et ne comptez sur moi, pour sortir mon mouchoir et pleurer sur leur sort !!!

    Le sort des salariés, en France ou d’ailleurs est moins enviable comparativement. Leurs revenus sont déclarés et transparents, pas de black donc, ce dont ne se privent pas les indépendants !!! Certains arisans parviennent à ne pas 1 Euro d’impôts, en regard des dégrèvements, niches fiscales etc... en ayant des revenus nettement supérieurs à leurs salariés, qui eux paient des impôts !!!




    • Bilou32 Bibi32 12 novembre 2011 18:40

      Le black pour les indépendants ? Oui, mais pas plus que pour certains salariés qui s’arrondissent les fins de mois en travaillant au noir à droite à gauche... Par contre, quand un indépendant est malade, soit il va bosser, soit il perd son revenu... Bref, au lieu de nous diviser, couillons de français (les politiques sont champion pour faire çà, nous devons être solidaires, et cesser ces rivalités stupides ! Chaque régime a ses avantages ! Et puis si on est insatisfait du salariat, il est très simple de se mettre à son compte !!! L’agriculture recherche des repreneurs d’élevages si çà vous tente. Par contre pas question de se tirer un smic ni même la moitié...
      Pour revenir à l’Islande, je ne sais pas trop de quoi ils vivent, quelle est leur agriculture, leur industrie... Gros avantage, ils ont de l’énergie géothermique (réelle) à profusion, mais à part çà... Mais que se passera t-il si leur monnaie devient ridicule ???


  • Vipère Vipère 12 novembre 2011 14:37

    Il n’y a pas que les indépendants qui parviennent à ne pa payer d’impôts, les politiques ont eux aussi recours à « la ficelle » par l’intermédiaire de leur conseiller fiscal, le cas de Ségolène Royal et de François Hollande en est l’illustration.

    Avec leurs deux revenus de parlementaires, ils parvenaient à ne pas payer un copeck d’impôt sur les revenus, alors que leur femme de ménage à mi-temps versait 300 Euros au titre de l’impôt  !!!




  • gege061 gege061 12 novembre 2011 15:23

    Le non paiement des dettes n’est pas une anomalie même si tous les économistes y compris ceux qui n’ont rien vu venir essaient de nous le faire croire.
    La Russie l’ a fait, l’Islande aussi.

    Moralement , si celle la morale existe dans le monde de la finance, ne peut on considérer que ne pas rembourser les banques c’est simplement reprendre son du et non les spolier ?

    Sachant que : 90% de la richesse est détenue chez 10% de la population et que : voulant reprendre « 4 sous » d’une assurance vie je me suis entendu répondre : on ne sait pas ou est votre argent je me demande qu’est ce qu’on attend pour changer tout ça


    • Bilou32 Bibi32 12 novembre 2011 18:43

      Problème : si on ne règle pas ses dettes, on ne peut plus emprunter... Valable pour les Etats comme pour les particuliers. Il faut donc bien calculer son coup...


    • Croa Croa 13 novembre 2011 00:49

      « Problème : si on ne règle pas ses dettes, on ne peut plus emprunter... »

      Mais en quoi est-ce un problème ????


    • Bilou32 Bibi32 13 novembre 2011 10:06

      Pour une entreprise, comme pour un Etat, ne plus pouvoir emprunter c’est un très gros problème, à moins de cesser tout investissement, et tout développement.


    • Croa Croa 14 novembre 2011 09:37

      « Pour une entreprise, comme pour un Etat, ne plus pouvoir emprunter c’est un très gros problème, à moins de cesser tout investissement, et tout développement. »

      Vrai pour les pays de l’Union Européenne, mais les autres pays peuvent plus facilement retrouver leur indépendance, ce qui se produira sans le moindre décret si les banques refusent tout crédit ! Du moment qu’ils disposent des ressources nécessaires : travailleurs disponibles, infrastructures et autres richesses réelles, pas de problèmes de « développement » ! Au besoin il leur faudra recréer une nouvelle monnaie et ça roule !  smiley


  • Mor Aucon Mor Aucon 12 novembre 2011 15:55

    Incroyable de voir comment l’’extrême-droite française tire de la couverture islandaise dans le seul but d’essayer de démontrer qu’il vaut mieux abandonner la Grèce et les dettes, faire défaut et passer à autre chose. Il serait bon, je pense, de rappeler quelques faits et leur chronologie.

    1984 : Milton Friedman, conseiller en économie de Reagan, se rend à Reykjavik et séduit en quelques conférences, le Parti de l’Indépendance et Davíð Oddsson qui va inclure dans le programme de son parti les recettes miraculeuses de l’école de Chicago, libéralisme à outrance, privatisations massives, affaiblissement du pouvoir d’intervention de l’économie par l’État donc destruction de l’État providence dont l’Islande s’était doté et qui faisait quelques jaloux, surtout un peu plus au sud de l’Europe.

    À ce moment la situation économique en Islande présente un tableau paisible malgré la pression fiscale sur les entreprises ( 45 % environ ). Oddson fait campagne, populiste bien entendu, en chevauchant les idées de Milton le magicien. Pourquoi se contenter de rester bien au chaud dans un igloo si on peut, grâce à Milton, Reagan et Thatcher, se transformer en tigre de la jungle économique ? 45 % d’imposition fiscale sur les entreprises est un mur de glace trop épais qui, s’il protège parfaitement du froid, restreint beaucoup trop l’agilité du tigre en lequel Oddson aimerait convertir son pays.

    1991 : Oddson est nommé premier ministre et applique la potion de Friedman : privatisations à tour de bras, baisse de la pression fiscale sur les bénéfices jusqu’à atteindre 18 %, dérégulation et libéralisation du flux des capitaux.

    2004 : 13 ans que ça dure et le suivant, Geir Haarde, remet plusieurs couches du même traitement. C’est le miracle. Les revues économiques américaines n’ont suffisamment de mots pour exprimer leur admiration et parlent de miracle islandais. L’Islande devient l’une des économies les plus libres du monde. De l’à peu près, 50ème place elle passe à la 9ème puis à la 5ème dans le hit parade des économies libres - là où les capitaux sont libres, ne confondons pas les libertés - et la finance tourne à plein régime.

    2008 : Elle tourne tellement à plein régime qu’elle crée la situation d’hypertrophie financière qui sera, plus tard, trop tard, pointée du doigt comme la principale responsable de la facilité avec laquelle la vague du tsunami des subprimes submerge toute l’économie de l’île. Merci Milton.

    septembre 2008 : l’état islandais se voit forcé à racheter 75 % des actions de la banque Glitnir ( ancienne Íslandsbanki formée à partir de la fusion de deux banques privées et une publique nationalisée en 1990 ). La dette extérieure est de 9500 milliards de coronnes, le PIB est de 1300 milliards et le secteur bancaire détient 80 % de cette dette faramineuse. Merci Milton.

    octobre 2008 : le gouvernement se voit forcé à nationaliser Icesave, filiale de Landsbanki, qui vient d’annoncer la suspension des comptes bancaires qu’elle gère. C’est la panique non seulement chez les clients de la banque, islandais, britanniques et hollandais pour la plus grande part, sinon aussi et logiquement sur les marchés financiers. Les anglais veulent leurs sous, bloquent les avoirs de Icesave et demandent des comptes au gouvernement islandais qui lui, préférerait rembourser ses compatriotes d’abord. Britanniques et hollandais utilisent leurs fonds de garantie bancaire pour couvrir le désastre et éviter la panique bancaire qui précipiterait les épargnants aux guichets. Puis, se tournent vers l’état islandais pour réclamer le remboursement de ces fonds qu’ils ont déboursé en lieu et place du fonds de garantie islandais. La tension monte entre les trois pays. Merci Milton

    2009 : les islandais se réveillent, enfin mais en nage, du cauchemar friedmanien, virent les apprenti-sorciers et Jóhanna Sigurðardóttir, socialiste, tente de reprendre les choses en main.

    Quelques péripéties et référendums plus tard, les islandais décident de ne pas payer le trou de Icesave. C’est cela que les souverainistes de tout poil, extrême-droite française inclue, saluent comme un défaut souverain courageux et ne manque pas d’essayer de faire un parallèle avec le merveilleux et salvateur défaut argentin, une arnaque intellectuelle de plus mais pour des raisons évidemment différente.

    2011 : Landsbanki accepte de rembourser 8 milliards aux britanniques et aux hollandais.

    Les islandais pendant ce temps ne font pas leur deuil de l’état providence et cherche à reconstruire le modèle social qui leur fut volé par le libéralisme aveugle. Merci Milton.

    N’y aurait-il pas là une étrange coïncidence, autant dans la chronologie que dans les méthodes appliquées, entre ce démantèlement de la démocratie sociale à l’islandaise et le démantèlement, par les mêmes acteurs principaux soutenus cette fois par des seconds rôles différents, des idéaux sociaux qui impulsèrent la construction européenne ?

    Comment font les franchouillards xénophobes et totalitaires du FN pour présenter tout cela comme une évidence que leur théorie du repli sur soi et du défaut souverain si ou si, est digne d’être retenue ? C’est un mystère que seules les voix qu’entend Marine d’Arc peuvent expliquer.


    • Mor Aucon Mor Aucon 12 novembre 2011 16:15

      Pardon, une erreur : Íslandsbanki formée à partir de la fusion de deux banques privées et une publique privatisée et non pas nationalisée en 1990


  • Vipère Vipère 12 novembre 2011 18:31

    Intéressante contribution Maure Aucon !!!


  • Vipère Vipère 12 novembre 2011 18:45

    J’igrorais qu’une femme, Johanna s., ancienne hotesse de l’air était la nouvelle dirigeante de l’Islande !!!

    Décidément, on a beaucoup à apprendre des pays nordiques. A quand l’élection d’une femme Présidente ?

    Nos dirigeants sont majoritairement soit avocat, ou formés à l’ENAS. 

    n’avez-vous pas l’impression que la France est un pays conservateur à certains égards ? Les femmes ont peu de place en politique, à des niveaux élevés !!! 


    • Mor Aucon Mor Aucon 12 novembre 2011 20:00

      Femme et homosexuelle ouvertement déclarée, le Diable en personne. Mais que fait le FN dans cette galère avec sa canne à pêcher les votes distraits ? Il a perdu tous ses traditionnels repères, ma parole. Quelle souplesse !


  • Vipère Vipère 12 novembre 2011 18:50

    Sorry : nos dirigeants sont majoritairement soit avocat ou formés à l’Ecole National de l’Administration (ENA)



  • dom y loulou dom y loulou 12 novembre 2011 20:59

    tout un article pour arriver à votre finalité absolument fausse


    « Malheureusement la solution islandaise n’est nullement transposable à des pays comme la Gréce ou l’Italie »

    c’est simplement faux

    partout on peut incarcérer les banksters-agresseurs verreux

  • lloreen 12 novembre 2011 21:41

    Les solutions ne viendront que de nous.
    En France aussi, les citoyens se mobilisent.C’est à nous d’informer tous ceux qui nous entourent.

    Il n ’y a rien à attendre des politiciens : ils sont tous inféodés au système.Ils sont les meilleurs garants du statu quo.


  • lloreen 12 novembre 2011 21:46

    dom y loulou
    Tout à fait

    Il y a un article du code civil qui condamne l’enrichissement sans cause.
    Or, il me semble que cette gigantesque arnaque de l’argent-dette est vraiment un cas d’école .

    Lorsqu’on se fait arnaquer, on peut porter plainte.Si nos politiciens véreux et corrompus ne le font pas, c’est à nous à le faire.
    Et naturellement, nous pourrons emprunter le même chemin que les islandais, parce qu’il n’y en a aucun autre qui permette de nous sortir de cette escroquerie « légalisée »...
    Referendum et vote par internet d’une constitution.
    Avec internet nous disposons d’un excellent outil qui nous délivrera de la « représentation »maladive,qui nous asservit sans aucun contrôle.


  • moebius 12 novembre 2011 21:52

     l’Islande reste un petit pays.


    • Maïwenn Maïwenn 13 novembre 2011 12:19

      sans prendre le meme ton condescendant :) Oui vous avez raison, et c’est bien la sa force !


  • lloreen 12 novembre 2011 21:54

    Ces pays n’ont pas une mentalité élitiste à la française, totalement tronquée.
    Les frontons de nos édifices publics arborent les mots : liberté (?), égalité(?) fraternité(?).
    Il serait temps qu’ils ne servent pas que de décor ...
    Tous les hommes sont libres et égaux.Un ministre est un homme comme un autre.Il n’y a qu’en France où ils planent à mille lieues et se croient encore à l’époque du roi Soleil.

    Mais nous sommes au XXIième siècle et il y a l’internet ;plus besoin de partis ,ni de représentants qui s’arrogent des privilèges complètement illégitimes.
    Démocratie et contrôle directs.Il y aura de moins en moins d’abus cqar ils deviendront visibles si plus personne ne délègue son droit de vote à un autre.
    On a expérimenté le procédé depuis trop longtemps et on a vu ce que cela donne...


  • moebius 12 novembre 2011 22:51

     On a payé pour ça et chérement pas l’Islande qui est un « petit pays » et qui n’a pas vocation a etre un modéle internet ou non, ipod 4 ou ipod 3. 


  • contre-vent 13 novembre 2011 08:33

    Et pendant ce temps, N. Sarkosy nous explique que les bénéfices que les banques obtiennent avec l’argent des déposants ne sera pas distribuée en prime mais en fond propre. (Et il a l’air très content de lui)

    En gros, elles jouent avec notre argent, se partagent les bénèf’ et vous envoient une lettre si vous avez 10 euros de découvert. Mais surtout, on doit rembourser si elle le perdent !!!

    Si une banque tire des dénéfices avec notre fric sans nous le demander (sic) le minimum c’est qu’elle nous fasse participer aux bénéfices, et pas à hauteur de 2% SVP. ou/et elle va s’expliquer en justice.

     


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